Avec Fatima Zibouh, la culture bruxelloise met les voiles.

Image par LoggaWiggler de Pixabay

(Mise à jour du 8 février 2023 à 20h30 — voir note 4)

Combien de femmes voilées prosélytes va-t-on encore faire monter au créneau officiel en Belgique francophone ? Car, volontairement ou non, Fatima Zibouh fait partie de cette élite de musulmanes conservatrices très diplômées qui servent de modèle à la « bonne musulmane » telle que la conçoivent les muftis barbus blanchâtres cisgenres hétéros de plus de quatre-vingt-deux ans émetteurs de fatwas en Égypte (par exemple).

Volontairement ou non, ces véritables modèles remplissent ainsi deux fonctions nécessaires aux islamistes : d’une part, rappeler qu’une musulmane doit se voiler dès la puberté. C’est l’action religieuse. D’autre part, abattre les obstacles institutionnels qui peuvent faire hésiter des jeunes musulmanes, en militant pour le port du hijab à l’école et dans les services publics. C’est l’action politique.

L’islam religieux et politique porte un nom : l’islamisme. 

Et de fait, sous des prétextes divers, toutes ces VC (voilées connues) militent surtout pour faire cesser la discrimination qu’elles prétendent subir, au nom des principes progressistes de l’Europe : non-discrimination, liberté de religion et même, le comble : féminisme.

Le top des modèles
Comme je l’avais montré dans mes articles sur Ihsane Haouach, tous ces « modèles » se connaissent, se fréquentent, collaborent jusqu’à fonder officiellement des associations ensemble. Et grâce à quelques formations politiques complaisantes — le CDH (centre) et le PS autrefois, Ecolo aujourd’hui —, elles sont régulièrement projetées au premier plan institutionnel.

Parmi elles, la première députée voilée belge, Mahinur Özdemir (CDH) ; la première sénatrice voilée, Farida Tahar (Ecolo) ; la première commissaire voilée du gouvernement (à l’Institut pour l’Égalité entre les femmes et les hommes, tant qu’à faire), Ihsane Haouach — proposée elle aussi par Ecolo. Et voici Fatima Zibouh, qu’Ecolo avait déjà désignée en 2010 pour un siège d’administratrice au Centre pour l’Égalité des Chances (Unia), bombardée « co-chargée de mission dans la préparation de la candidature de Bruxelles au statut de capitale européenne de la culture en 2030 ». Elle devient donc la vitrine féminine de la culture bruxelloise. Les Frères musulmans sont en extase.

Car, est-on naïf au point de penser que la proximité entre toutes ces femmes et la galaxie frériste est un pur hasard ? Serait-on aussi tolérant si on trouvait chez elles un lien quelconque avec des fondamentalistes cathos ou juifs ? Un seul ? Bien sûr, elles nient toutes qu’elles aient la moindre relation avec les Frères musulmans et parlent volontiers de complot quand on le leur fait remarquer. Mais peinent à expliquer ce qui suit.

Sœurs de frères
Déjà, trois des quatre femmes citées ci-dessus — sauf Farida Tahar —, ont été mises à l’honneur dans un rapport de l’EFOMW — la branche femmes des Frères musulmans européens. Toutes y témoignaient de la « discrimination » qu’elles avaient vécue parce que voilées, mais aussi de leur parcours brillant et, comme Fatima Zibouh, certaines livraient même un véritable mode d’emploi de la réussite en foulard. Le mot magique : empowerment. 

Volontairement ou non, elles contribuaient ce faisant à atteindre l’objectif quasi obsessionnel des Frères musulmans : la popularisation, voire l’universalisation, du voile islamique.

La proximité avec l’EFOMW était telle pour Ihsane Haouach — invitée d’ailleurs au dîner de l’Assemblée générale des soeurs musulmanes lors de la sortie du rapport — qu’elle a obtenu de faire modifier son témoignage par l’EFOMW après les remous causés par son interview dans Le Soir en juin 2021. Elle a nié tout lien avec les Frères musulmans, mais la Sûreté de l’État a établi qu’elle est « connue du fait de ses contacts étroits avec les Frères musulmans ».

Le pivot de ce cercle semble être la première députée voilée d’Europe, Mahinur Özdemir, cofondatrice de l’association EMBEM avec Fatima Zibouh. Proche d’Ihsane Haouach et de Farida Tahar, elle est aussi à ce point proche de l’AKP et du frère musulman turc par excellence —  Recep Tayipp Erdogan (qui fut même présent à son mariage) —, qu’après avoir été virée du CDH (centre) pour négation du génocide des Arméniens, elle a été nommée ambassadrice de Turquie en Algérie. Il faut dire que ses services pour la promotion du voile avaient déjà enchanté les Frères musulmans turcs.

Mahinur Özdemir, cofondatrice d’EMBEM, et invitée récurrente chez les Frères musulmans turcs

Car deux ans après avoir été élue députée bruxelloise, elle fut invitée à discourir à une conférence annuelle des jeunes femmes de Milli Görus — les Frères musulmans turcs —, à Essen, en Allemagne. Il s’agissait de montrer l’exemple d’une « sœur » qui avait décroché une timbale peu banale : introduire le voile islamique dans un parlement européen. La thématique de son discours était la même que celle qui anime Fatima Zibouh : inciter les jeunes femmes à surmonter les obstacles liés notamment au port du voile. Et pour ce faire, elle a « présenté des exemples de son propre vécu. »

Cas isolé ? Nenni. Mahinur Özdemir fut aussi mise à l’honneur lors du 25e anniversaire de l’organisation des femmes du même Milli Görüs, en 2016. Sur scène, elle expliqua qu’il était important pour elles de s’intéresser à la politique. Ben tiens. Ne serait-ce pas elle, à l’extrême droite, au premier rang de cette importante conférence des Frères musulmans ?

Mais tout ça, Fatima Zibouh ne le soupçonnait donc pas quand elle a fondé, avec la même Mahinur Özdemir, l’association EMBEM (Empowering Belgian Muslims) en 2013. Une organisation dont Fatima Zibouh fut d’emblée présidente.

Panier de frères
Parmi les autres fondateurs d’EMBEM, outre Zaki Chairi (scouts musulmans) et Taoufik Amzile (ABPM (1)), on trouve aussi Michaël Privot, un ex(?)-frère musulman avoué, dont la déconversion peut toutefois être sérieusement mise en doute dès lors qu’il a continué ensuite à collaborer très activement avec plusieurs antennes fréristes avérées, comme FEMYSO (qu’il a lui-même désignée comme telle) ou l’EFOMW.

Zaki Chairi (2) est le fils de Mustapha Chairi, le principal animateur du CCIB qui n’est autre que le cousin du CCIF français aujourd’hui dissous, et dont la sénatrice voilée Farida Tahar, que revoilà, est également cofondatrice. Le CCIB, désormais rebaptisé CIIB (4), est lui-même considéré comme portant l’idéologie des Frères musulmans par des sources sécuritaires officielles belges, relayées par Le Vif et la RTBF, qui n’hésite plus systématiquement à qualifier le collectif « d’association dans la mouvance des Frères musulmans ».

Mais le plus problématique est probablement le « contact » d’EMBEM. Il n’apparaît pas dans l’organigramme et n’est pas administrateur. Mais il y est bien actif. C’est Hajib El-Hajjaji, également cofondateur et ex-vice-président du CCIB. Il fut membre cotisant de la Ligue des Musulmans de Belgique (LMB), qui n’est autre que la coupole des Frères musulmans belges, affiliée à la centrale européenne, le FIOE..

El-Hajjaji fut aussi administrateur du complexe islamique de Verviers CECIV, également affilié à la LMB et à la Fédération des Organisations islamiques en Europe (FIOE), à son tour coupole européenne des Frères musulmans. À cette époque, le CECIV ne cachait d’ailleurs pas cette affiliation, puisqu’il publiait la « Charte des Musulmans d’Europe » rédigée par les Frères musulmans eux-mêmes !

Le goût du frérisme, la couleur du frérisme, mais ce ne serait pas du frérisme.
C’est aussi Hajib El-Hajaji qui a, en 2015, lancé au nom d’EMBEM une pétition intitulée « Convergences musulmanes » et signée notamment, mais pas uniquement, par la frérosphère belge et européenne ainsi que ses satellites, comme Malika Hamadi de l’European Muslim Network (fondé par Tariq Ramadan), la LMB, le CECIV, Layla Azouzi (CCIB et ex-Femyso), ou encore Hafida Hammouti (EFOMW), etc.

Mais c’est dès l’année de sa création qu’EMBEM, présidée donc par Fatima Zibouh, s’est inscrite dans la mouvance des Frères musulmans, en participant, le 30 novembre 2013, à une consultation lancée par l’European Muslim Network de Tariq Ramadan, où l’on retrouve le gratin du frérisme et ses satellites : FIOE (coupole européenne), EFOMW (branche féminine), EMISCO, Musulmans Progressistes, Mahinur Özdemir, etc.

Quant à l’empowerment promis par EMBEM, il y a de quoi rester sur sa faim. Le site web n’a jamais été achevé et, au moment de disparaître, il était toujours truffé de textes factices (« Lorem Ipsum ») et d’images de stock. Il n’y a eu, en 10 ans, que deux ou trois photos de réunions de l’organisation.

Ce qu’on y trouvait surtout, c’était le texte de Convergences Musulmanes, avec Hajib El-Hajjaji comme personne de contact, ainsi que la protestation d’EMBEM suite à un article de Marie-Cécile Royen (Le Vif) qui avait rapproché l’association du mouvement des Frères musulmans. Une protestation qui, comme celle publiée à l’époque par Hajib El-Hajjaji, ne répondait concrètement à aucun argument, et accusait Marie-Cécile Royen de « théorie complotiste ».

Empowering Belgian Brothers
Mais alors, ça a servi à quoi, cet EMBEM ? C’est sur sa page Facebook qu’on le découvre. Et là, surprise, on trouve surtout de très nombreux partages de publications et invitations du CCIB. On y découvre que, comme le collectif précité, l’EMBEM tape principalement sur le clou de la victimisation : « l’islamophobie » est en bonne place, tout comme les complaintes visant la discrimination des musulmanes par l’interdiction du voile dans les écoles ou les services publics. Quant à la laïcité, c’est un concept « pervers », puisque la mini-jupe est « entrée dans les normes seulement maintenant ». On cherche toutefois toujours le lien entre laïcité et mini-jupe…

On y milite donc logiquement aussi pour le port du voile dans les hautes écoles ou l’administration. L’EMBEM invite par exemple ses nombreux followers à lire une carte blanche publiée dans La Libre et intitulée « Bientôt plus de voile dans l’administration ». Un texte provoile dont on doit l’initiative à l’Ecolo Henri Goldman (Ecolo) et qui fut cosigné notamment par Mustapha Chairi (Ecolo), Hajib El Hajjaji (Ecolo), Farida Tahar (Ecolo) et… Fatima Zibouh (Ecolo).

Parmi les rares conférenciers de l’EMBEM,  El-Hajjaji, et le sulfureux Marwan Muhammad du CCIF dissous.

On y relaie une affirmation de l’islamologue François Burgat (un proche du Qatar et des Frères musulmans qui a par ailleurs accusé les victimes présumées de Tariq Ramadan d’avoir organisé un complot) qui vise l’impeccable imam de Drancy, Hassen Chalghoumi qui ferait partie, selon lui, d’une « fausse élite musulmane ». Le commentaire d’EMBEM précise « valable pour la Belgique… »

L’EMBEM invite aussi à des conférences de Tariq Ramadan lui-même — dont on sait aujourd’hui qu’il était copieusement financé par le Qatar —, et à des séminaires maison (ah, quand même !) animés par Hajib El-Hajjaji (coucou le revoilou) et même Marwan Muhammad, (à au moins deux reprises).

Ce dernier mérite une attention particulière : c’est l’ancien porte-parole et ex-directeur du… CCIF dissous par le gouvernement français suite à l’assassinat du professeur Samuel Paty. Un personnage dont le Conseil d’État de l’Hexagone a dressé un portrait au vitriol, constatant qu’il « a tenu publiquement des propos tendant à relativiser, voire à légitimer, les attentats contre le musée juif de Bruxelles en 2014 et contre le journal Charlie Hebdo en 2015, et promu l’idée d’une suprématie de la communauté musulmane ». Soit un islamiste identitaire qui a aussi soutenu la sulfureuse association Barakacity dont le leader, Idriss Sihamedi,refusé de serrer la main de Najat Vallaud-Belkacem. Féminisme, où t’es ?(3)

On ne s’étonnera donc pas d’une invitation à une conférence du FEMYSO frériste et du CCIB à Budapest. Ni du partage d’une interview d’Abdellali Hajjat (« compagnon de route du CCIF », selon Caroline Fourest ; aujourd’hui chargé de cours à l’ULB) titrée « La France est le laboratoire de l’islamophobie en Europe ». À lire absolument, bien sûr.

L’EMBEM promeut même un livre de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste tunisien Ennahdha. Un frère musulman antilaïc qui approuve la polygamie et qui a même dit comprendre Daesh, qui serait « l’islam en colère ».

Un article d’EMBEM très alambiqué qui critique les débats visant l’islam politique satisfera les gourmets. Pour rappel, l’islam politique, c’est la définition même de l’islamisme. Soit précisément ce que portent les Frères musulmans.

Et si vous trouvez que j’exagèrais tout à l’heure quand je parlais de « top modèles » du look voilé, une dernière pour la route…

Blue Swede p’tits chous
Il est difficile de ne pas conclure de tout ceci qu’à tout le moins, Fatima Zibouh est « proche » de Frères musulmans, et qu’elle partage leur dialectique, avec néanmoins un peu plus de subtilité que ses consœurs connues. Comme dans cette interview de 2010, où elle dégage immédiatement la question du sens du voile (ben tiens !) pour la réorienter vers la discrimination à l’emploi et aux études que subiraient, selon elle, les femmes voilées.

Subtile ? Assurément : ainsi, elle ne dit pas qu’elle défend le port du voile par le corps enseignant, mais elle dit qu’on doit pouvoir en débattre… Nuance ! Et elle prend l’exemple de la Suède, où il leur est autorisé parce que, voyez-vous, donner cours avec le hidjab n’a pas de caractère prosélyte !

La Suède ? Parlons-en. En 2020, l’administration communale de la ville de Skurup (extrême sud du pays) a décidé d’interdire tous les signes religieux, dont le voile, le niqab et la burqa à l’école maternelle et primaire. Cette mesure évidente (à moins qu’on ne me dise qu’une fillette de cinq ans a le choix de porter un hijab ou un niqab…) a causé un tollé chez les Jeunes Musulmans locaux, eux aussi d’obédience Frères musulmans, via Femyso et Islamic Relief Sweden.

En Suède, les Frères musulmans ont réussi à autoriser le niqab en maternelle.

Et pour prendre la mesure de l’effet kiss cool des big bros sur la société locale, sachez que les profs n’ont rien trouvé de mieux que de s’associer à la protestation frériste en donnant cours… avec un hijab sur la tête !

Ceci devrait au contraire alerter les progressistes régressifs sur l’ambition d’universalisation du voile qui caractérise les frères musulmans ainsi que celles et ceux qui militent à leur service, naïvement ou sérieusement. Obtenir que l’on autorise le port du voile aux élèves des hautes écoles, aux fonctionnaires, aux profs ne serait donc qu’une étape. À terme, il doit pouvoir être porté — y compris sous la forme du niqab qui ne laisse voir que les yeux — par des petites filles de quatre ou cinq ans. Et c’est seulement alors qu’ils cesseront de parler de « discrimination ».

Les Frères musulmans sont des gens patients.

Pas de voile islamique sur la culture !
Mais bien sûr, Fatima Zibouh est sympathique. Bien sûr, elle est compétente. Elle n’a absolument rien d’une « terroriste » ou de quoi que ce soit d’approchant. Mais elle n’en milite pas moins pour normaliser le voile islamique dans tous les coins de la société. Et imposer les règles qui le permettent.

Elle se bat ainsi depuis des années pour une « inclusion radicale », où les musulmanes voilées ne seraient plus simplement « invitées à la fête », mais où elles participeraient aussi à l’organisation de la fête. Ça a l’air sympa comme ça, mais en réalité, participer à l’organisation de la société revient aussi à en établir les règles.

Frériste ou pas, nous voilà du reste devant le fait accompli. La « vitrine » féminine de Bruxelles Capitale de la Culture 2030 est donc une musulmane voilée. Normal ? Je ne sais pas moi : aurait-on imaginé une catholique arborant une grande croix, ou Sœur Sourire ? Un Juif hassidique portant peyes et streimel ? A-t-on pris la mesure de ce choix identitaire ?

Le port du voile islamique est l’affirmation d’une adhésion à une pratique religieuse conservatrice, paternaliste, sexiste, identitaire, homophobe — tout comme les autres religions, hein, l’islam n’en a pas le seul privilège —, mais aussi d’une perception particulièrement étriquée de la culture.

La culture sans corps
S’est-on souvenu que l’islam interdit la peinture figurative ? Ou la caricature religieuse, présentée comme « blasphématoire » ? Que dans la pratique rigoureuse qui inclut le port du voile obligatoire pour toutes les femmes en âge de procréer (et s’étend de plus en plus souvent aux bien plus jeunes), il n’y a pas de débat possible sur le corps de la femme, qui est littéralement tabou ? Est-ce que cela est représentatif de « la culture bruxelloise » ? 

Non ! En aucun cas ! La culture bruxelloise d’aujourd’hui est un melting pot. Peu importe l’origine des créateurs. Arabe, turque, congolaise, sud-américaine, chinoise, flamand, wallon… on s’en fout. Quant à elles, les religions ne sont plus, depuis belle lurette, et heureusement, les sources de la création artistique et culturelle, mais au contraire des sources de censure.

Soyons clairs : s’il faut lutter contre le frérisme et son entrisme, ce n’est pas parce qu’il est étranger, mais bien parce qu’il est devenu autochtone. Et le seul « chez nous » qui vaille dans ce débat inclut  Fatima Zibouh. Sa citoyenneté ne fait pas l’ombre d’un doute. Son droit de porter ce qu’elle veut sur la tête ou d’adhérer aux Frères musulmans ou encore à l’Opus Dei ou à quelque autre cercle radical, non plus.

S’il faut lutter contre le frérisme, ce n’est pas parce qu’il est étranger, mais parce qu’il est devenu autochtone.

Mais il est scandaleux d’identifier la culture bruxelloise à une personne qui porte sur la tête l’étendard de l’invisibilisation de la femme au nom d’un Dieu quelconque. Il est lâche de céder à une injonction religieuse victimaire pour quelques succès électoraux. Il est immoral d’oublier celles qui tentent de résister à la pression du voile, et dont ni ces femmes, ni les pseudo-féministes qui les défendent ne parlent jamais. Il est insensé de faire monter un à un, une à une, des personnalités aussi proches d’un mouvement religieux fasciste.

Cette compromission, ce n’est pas la culture bruxelloise, ce n’est pas son futur, c’est juste une aberration. Ce ne sont pas les valeurs de liberté, d’égalité et d’universalité qui doivent l’animer. C’est juste le résultat de la dérive de politicien(ne)s aveuglé(e)s par les sophismes fabriqués dans les usines à concepts des fondamentalistes islamistes, au point de leur offrir victoire sur victoire. Modèle sur modèle. Vitrine sur vitrine. Au nom d’un prétendu « choix » qui n’a jamais existé.

Mais comme j’ai promis de faire désormais plus court, je vous expliquerai tout ça dans mon prochain article.

Ah oui, j’oubliais : EMBEM a été dissous voici un mois. Et son site web a disparu. Just in time, dirais-je.

NOTES

(1) ABPM : Association belge des professionnels musulmans 

(2) Notons tout de même que si Zaki Chairi a par le passé posé avec son père en faisant le signe des Frères musulmans (la Rabi3a), son épouse Zaki Chairi, Sara Lou, autrefois youtubeuse voilée très chic, a fini par renoncer au hijab.

(3) Dans ma première formulation erratique, je laisse entendre que Marwan Muhammad aurait refusé de serrer la main de Mme Vallaud-Bellacem. Merci à l’internaute qui a pointé mon erreur.

(4) Dans ma première formulation, j’avais erronément écrit « le CCIB rebaptisé officieusement CIIB », une modification des statuts déposée au greffe du tribunal de commerce le 23 février 2022 et publiée le 3 mars 2022 au Moniteur m’ayant échappée. Il a également quitté les bureaux de FEMYSO (où il était peut-être trop éminemment proche physiquement des Frères musulmans), pour un espace de coworking.

 


Dénoncer les compromissions de la corporation ou de politiques avec le frérisme ou l’islamisme est périlleux en Belgique. En deux ans, j’ai fait l’objet de cinq procédures, plus deux appels, et de deux signalements au Conseil de l’Europe, financés ou organisés par l’AJP, l’EFJ et la RTBF. Je n’ai d’autres ressources que votre bonne volonté. Vous pouvez me soutenir en faisant un don. Notez qu’en-dessous de 2€, les frais sont prohibitifs.

© Marcel Sel, 2023. Reproduction interdite sans accord de l’auteur.

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2 Comments

  1. Grunchard
    février 07, 19:48 Reply
    Merci pour cette passionnante enquête. Voici quelques liens pour complexe votre documentation. Sur Farida Tahar https://ikhwaninfowhoswhofr.data.blog/2016/04/28/farida-tahar-entrisme-a-molenbeek/ Sur le port du voile une référence Naëm Bestandji https://www.rtbf.be/article/caresser-l-islamisme-dans-le-sens-du-voile-pour-naem-bestandji-defendre-le-hijab-c-est-le-linceul-du-feminisme-11008418 Michael Privot a été directeur de l’ENAR, il faut aller voir la page de son adjointe Julie Pascoët (qui vit à Verviers tiens, tiens) qui a organisé plusieurs événements pro-voile à la Commission, avec l’appui de l’Open Society de Georges Soros. Exemple « ENAR - Forgotten Women- The impact of Islamophobia on Muslim women »

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