Guy Birenbaum, fifty ways to leave your twitter
Hasard. C’est sorti presque simultanément. Le livre de Guy Birenbaum Vous m’avez manqué, Histoire d’une Dépression française (éditions Les Arènes). Et la vidéo de Stromae sur les réseaux qui, littéralement, vous bouffent. Pour le Maestro, une attaque sévère et pour tout dire déprimante de l’Internet. Ce serait une véritable addiction qui vous amène vers l’enfer, le néant. Et tout ça, avec une jolie campagne de marketing viral sur… Youtube. Et relais, bien sûr, sur Facebook, Twitter et tutti quanti. Ou comment tirer le meilleur profit des réseaux sociaux en prétendant les critiquer.
Bien sûr, il y a l’addiction. Bien sûr, il y a la haine qui traine dans les commentaires. Disons qu’il y a le pire de l’homme. Mais il y a aussi le meilleur. Et finalement, la question n’est pas de savoir où l’on publie ses idées, ses coups de cœur, ses coups de gueule, mais bien pourquoi et comment.
Hop on the buzz, Gus
Alors, il y a le livre de Guy Birenbaum. Il ne fait pas le buzz, et pour cause, il n’y a pas de provoc. Même pas dans le titre. Il y a juste un homme qui raconte sa dépression, nous dit comment les réseaux y ont contribué, nous confie la fatigue que finit par provoquer cette hargne qu’on s’y prend en permanence dans la tronche et comment, insensiblement, ces insultes qui nous touchent, qui nous énervent, finissent par s’imposer comme une nouvelle forme de harcèlement, qui nous détruit.
Petit hic, je n’aime pas les livres où l’on parle de soi. J’ai l’impression d’être mis en position de voyeur. Les premières pages de Vous m’avez manqué. Histoire d’une Dépression française de Guy Birenbaum m’ont donc gêné. Parce que j’entrais dans l’intimité de quelqu’un que je connais en ligne et qu’il n’a reculé devant aucune confidence. Parce que je pouvais mettre un visage sur certains prénoms des proches qui l’ont aidé — il s’arrête toujours au prénom. Mais étonnamment, le tout est pudique. Égocentrique, aussi (on ne se refait pas, et qui suis-je pour en juger ?) Mais pudique.
No need to be coy, Roy.
Et puis, ce livre est un lien. Un jour, j’ai envoyé Indignés de Cons à Guy Birenbaum, chroniqueur sur Europe 1, à Paris, en France, espérant qu’il le lise, et même, peut-être, qu’il en parle. Guy a fait mieux, il m’a proposé d’écrire un article pour son épicerie, qu’il préfacerait en indiquant que ce bouquin belge était sorti en France.
Son épicerie, c’est comme ça que Guy appelle son blog. En souvenir de l’épicerie que ses grands parents ont ouverte à Paris, avant-guerre. Un peu comme s’il avait compris que cette histoire lui retomberait un jour sur le nez, et qu’il s’y préparait. J’étais touché de me retrouver sur les rayons virtuels de ce magasin chargé d’histoire familiale. Deux ans plus tard, Guy m’a envoyé son livre, juste pour que je le lise. Il a écrit sur Twitter qu’il l’avait envoyé aux gens qu’il appréciait. J’ai apprécié.
Hasard. Au moment où je reçois mon exemplaire, je suis en train de terminer un essai qui, lui aussi, parlera des réseaux. Hasard. Il y a plein de coïncidences dans Vous m’avez manqué.
J’ai compris vers le tiers du livre que Guy n’avait pas eu le choix : pour raconter sa dépression, il fallait qu’il se livre (ben oui) tout à fait, qu’il évoque les gens qui l’avaient soutenu. Un seul personnage en prend vraiment pour son grade, celui qui l’a éjecté de sa propre maison d’édition. Birenbaum n’insiste pourtant pas, ne le nomme pas. Les autres, il leur rend justice. Tous. De ses patrons et confrères à Europe 1 (qu’il a quitté depuis pour France Info) à sa femme, à ses parents, à ses grands-parents, à Rose, la Juste parmi les Justes. Hasard, l’héroïne de mon prochain roman s’appelle Rose.
Dans Vous m’avez manqué, Twitter s’en prend plein le bec. Terreau facile pour les laissés-pour-compte humains qui y éructent leur haine de tout, leur haine de trop. Sale youpin, en réponse à des messages banals. Mais ce qu’on comprend bien vite, c’est que ce ne sont pas ces réseaux qui fabriquent la dépression. C’est bien plus profond que ça. Les réseaux peuvent la déclencher. On peut s’y perdre.
The problem is all inside your head, she said to me
Et Birenbaum nous livre les sources de la sienne : le paroxysme de l’antisémitisme pendant la dernière guerre, l’histoire de ses parents, qu’il n’est jamais parvenu à raconter, qu’il n’a pas pu, osé éditer. Probablement parce qu’elle était trop dense, en tout. Trop dense, l’épouvante des camps, des enfants de la rue de sa mère, partis avec leurs parents, ou de ceux — les survivants — qui ont regardé leurs parents partir. Trop dense, le courage de quelques héros qui ont caché des Juifs au péril de leur vie comme s’il s’agissait d’une évidence. Trop dense, l’incroyable péripétie (que je ne spoilerai pas) qui permit à la mère de Guy Birenbaum d’échapper à l’horreur absolue. Trop hasardeuse, la propre existence de l’auteur, que tant d’événements, en cinq ans seulement, auraient pu compromettre. Une simple dénonciation, et il ne serait jamais né. Trop lourde aussi, l’histoire de son prénom.
L’homme a traîné, sans s’en apercevoir, un poids terrible, pendant cinquante-trois ans. De quoi écraser ses épaules. Un jour, elles ont cédé et son dos a rendu l’âme. C’est bien du dos qu’il souffre.
Mais ce livre n’est pas simplement l’histoire d’une dépression — que l’auteur recadre du reste dans une déprime bien plus vaste, celle de la France. Et peut-être celle d’un monde nouveau que nous ne comprenons pas encore, dont nous sommes les pionniers, celui des réseaux borgnes. Plus que le récit d’un trente-sixième dessous en sueur, Birenbaum nous impose une recherche de sens. Celui d’une vie mille fois compromise avant que d’être. Celui du hasard qui prévaut à notre naissance. Un aïeul serait mort jeune, nous ne serions pas.
Mais ça va beaucoup plus loin. Quand Guy, qui ne se revendique pas juif, se voit forcé de poser la question de la judéité face à l’Occupation, il pose la question de la société issue de la Seconde Guerre mondiale. Peut-on refuser d’être juif quand sa famille a échappé de si peu à la déportation ? Quand elle en a été le témoin ? Quand elle a vu des amis disparaître ?
Make a new plan, Stan
À partir de cette simple histoire personnelle, nous est donc imposé le constat que notre société n’a pas été capable de faire front solidaire après la Shoah. Même pas des générations plus tard. Elle a préservé la catégorisation juive née de l’antisémitisme, la transformant un temps en une sorte de caste intouchable, comme pour expier la collaboration, la lâcheté, le Vel d’Hiv, la complicité silencieuse. Puis, trouvant des décennies plus tard que, parfois, ces Juifs en font trop, n’est-ce pas, comme dirait le père Le Pen.
Tous ceux dont aucun ancêtre n’avait eu à porter l’étoile jaune se sont éloignés précautionneusement du précipice. Incapables de prendre en charge collectivement l’héritage atroce de l’Holocauste, immatures au point de réserver la Mémoire à quelques excentriques et, bien sûr, aux Juifs, comme si cette Mémoire ne concernait qu’eux. Reportant à l’extrême les excuses publiques pour les crimes de l’État français, ou ceux de la Belgique. Pas par mauvaise volonté, en fait. Mais par lâcheté. C’était si commode de faire de cette histoire qui questionne l’homme dans ce qu’il a de pire — un pire universel — une simple histoire juive.
J’ai en quelque sorte échappé à ce désastre, élevé dans l’idée que la Shoah nous concernait tous, que nous devions la porter ensemble — mon père est né allemand. Ce que j’ai sincèrement essayé de faire, en lisant, en regardant, en tentant de comprendre ce qui ne pourra jamais l’être. Malgré ça, le livre de Guy Birenbaum m’a rappelé qu’être juif, être né juif, c’est encore tout autre chose. Encore aujourd’hui.
Être juif aujourd’hui, qu’on le souhaite ou non, qu’on le revendique ou pas du tout, c’est toujours être dans la suite, la crainte, la mémoire, la terreur de l’épouvante nazie. Je ne m’étais pas rendu compte de l’ampleur de cette différence que nous avons entretenue jusqu’au moment où je suis tombé sur ces chapitres incroyables, les carnets des parents de Guy Birenbaum. Aujourd’hui encore, plus de septante ans après, nous n’avons pas réussi à universaliser le Mal, me suis-je dit. Nous avons continué à le laisser écraser les épaules des descendants des rescapés. Oh, nous avons bien salué la Mémoire, nous l’avons bien entretenue. Disons que certains l’ont fait plus que d’autres. Mais la majorité des citoyens a continué à considérer que ce n’était pas vraiment son problème. « C’est bien triste, ce qui est arrivé à ces pauvres gens » ! Ou désormais : « C’était il y a longtemps, parlons d’autre chose ».
Pourtant, ce n’étaient pas « des pauvres gens » ! C’était vous et moi. Votre frère, votre mère, votre sœur, votre grand-père, vos oncles et tantes chéris.
Nous n’aurions jamais dû laisser quiconque croire que l’antisémitisme ne concernait que les antisémites et les Juifs. C’est justement parce que les nazis ont classé les gens en catégories que nous aurions dû refuser toute cloison ensuite. Être solidaire. Naître solidaire.
Au milieu d’un livre qu’on penserait dédié aux réseaux sociaux (so-ciaux !), j’ai été effaré de découvrir que Guy Birenbaum, qui ne se revendique pas juif lui-même, est néanmoins astreint à une lecture différente de l’Holocauste de celle qu’en ferait n’importe quel autre Français !
Just slip out the back, Jack
Guy n’a donc d’autre choix que de revisiter les années quarante pour se définir — car oui, la dépression est un moment de redéfinition. Déjà tout blessé, en sueur, dormant mal, assailli d’une incompréhensible douleur physique, il replonge dans ce passé, s’égratignant encore, rouvrant des plaies qu’il pensait fermées. Qu’il avait fermées avant de penser à les guérir.
C’est étrangement là qu’il parvient, tout en ne parlant que de lui — l’enfant juif, miraculeusement né de miraculés — à être universel. Parce que même si nos histoires sont toutes différentes, souvent moins cruelles (moi, c’est peut-être d’avoir grandi sous le portrait de la Mort prenant les traits d’un oncle décédé à cinq ans, de maladie), nous en sommes tous là. À trimballer nos maux qui ne demandent qu’à affleurer, puis à nous déborder, et à prendre des risques colossaux en nous étalant sur les réseaux. Nous jouons les gros bras en nous confrontant aux autres, et nous nous y perdons parce que nous nous oublions nous-mêmes. Nous racontons une histoire qui ressemble à la nôtre, mais ne nous correspond que vaguement. Nous nous identifions à cette fausse image que nous publions de nous-mêmes, et cela nous perd. Nous nous trahissons. Nous laissons autrui — des gens que nous ne connaissons même pas en vrai — nous harceler, nous blesser, nous martyriser. Et puis, un jour, on craque.
Hasard. Ça fait longtemps que, moi aussi, je suis sur le fil du rasoir. Souvent à un twit de fondre en larmes. Souvent épuisé, le soir, par des volées d’insultes stupides, mais identiques, qu’on encaisse de plus en plus mal. Bobo-gaucho. Intello de merde. Antisémite. Sioniste. Connard de Wallon. Flamand rabique. Français-qui-n’y-connaît-rien-à-la-Belgique-et-ferait-bien-de-fermer-sa-gueule. Féministe à la con. Peu importe. Et nous ne pouvons rien faire, même pas partir, parce qu’on s’y nourrit aussi de choses positives. Parce qu’on y a aussi des sortes d’amis — je les appelle les « copains ». Et que, peut-être, les plus nous paraissent dépasser les moins. C’est sur Twitter que j’ai rencontré Guy Birenbaum. Et tant d’autres copains.
Vers la fin de Vous m’avez manqué, Guy nous explique sa confession. Il écrit qu’il a voulu livrer son expérience de la dépression, comme l’a fait avant lui Philippe Labro, qu’il a lu, qui l’a aidé. Hasard, avant de boucler son témoignage, Birenbaum a rencontré Labro à une terrasse de café.
Mais en fait, son expérience est plus précieuse que ça pour les internautes. C’est aussi un mode d’emploi pré-dépression. Parce qu’on peut éviter de laisser les réseaux devenir notre dictature quotidienne. En ne s’impliquant jamais trop. En garder sa vie, ses proches, précieusement. Doser ses passages online. Ne jamais tolérer l’insulte. Et comme Guy le fera, ne pas hésiter à porter plainte s’il le faut. Ne pas vivre sa vie au travers des instagrams que l’on envoie pour construire, cliché par cliché, une image originale de soi-même. Personal branding. Mais regarder d’abord le paysage — la plage de Trouville dans son cas ; moi, c’est la Mayenne, où j’ai pris la photo du bouquin —, s’en abreuver.
Et puis, seulement, éventuellement, partager.
And set yourself free
Ça a l’air tout simple. Mais c’est exactement ce que nous ne faisons pas, à de rares exceptions près. On se noie dans l’addiction. On se laisse embrocher. On accepte d’être les martyres textuels de quelque assassin littéraire — enfin, c’est ce qu’il croit, cet imbécile qui ne vit que de l’insulte, derrière son compte anonyme, ou même pas ! Et peut-être que, sans le savoir, nous blessons des gens aussi. On en finit désabusé, hanté par une image détestable de l’Homme. On comprend tout le mal qui habite la terre, cette haine, on la côtoie verbalement, elle nous encercle.
Du coup, Vous m’avez manqué est aussi touchant que son titre. Pas tout de suite, c’est progressif. Il faut dépasser l’égo peu banal de l’écrivain. Pourtant, on avale ce livre en deux ou trois fois. Les petits chapitres successifs imposent un rythme de lecture bientôt addictif. L’écriture est largement instinctive. Ça provoque des longueurs. Il y a des choses inutiles. Mais aussi des moments énormes. C’est parfois maladroit. C’est parfois formidable.
La fin de Vous m’avez manqué est un peu longue à mon goût. Le retour à la vie normale, à une autre vie normale, s’égare doucereusement dans les derniers chapitres. Mais ça fait partie de l’exercice, intuitif, pas construit, un flot plus qu’une partition. Au final, le parcours est là, à votre disposition. Guy Birenbaum vous livre sa dépression telle quelle. À vous d’en tirer profit. Ou pas.
Une fois l’ouvrage fermé, on a du mal à définir ce qu’on a lu. L’histoire des parents, ce joyau au creux d’un livre que j’avais cru dédié aux réseaux (a)sociaux, donne une telle dimension au récit qu’on en oublie Twitter, Facebook, les blogs, l’internet. À la réflexion, ce n’est pas de ça qu’il nous parle vraiment, même si le thème des réseaux n’est pas négligeable. Guy Birenbaum ne nous parle même pas réellement de lui, mais bien de l’être face à lui-même, à ce moment précis où il cesse de se comprendre. Où il se désarticule. Où il devient chenille, chrysalide, se reconcentre, péniblement, douloureusement, pour mieux ressortir un jour, plus libre. Plus proche de lui-même.
Et Stromae ? Hélas, il ne parle de rien, lui. Il ne nous offre qu’un tableau extrêmement sombre. Complètement superficiel. Â côté de la plaque. Ça n’aide personne. Ça me déprime. Ça fait même partie des choses qui rendent les réseaux déprimants. Mais ça se répercute vachement bien. Sur les réseaux.
D’ailleurs, à choisir entre une chanson mal rédigée et un livre où le mot sérendipité apparaît deux fois, et avec pertinence, vous préférez quoi ?
Editor review
4.6
Good
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Olieve
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avril 10, 15:08Marcel Sel
avril 10, 17:00Marcel Sel
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avril 10, 17:43Marcel Sel
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avril 10, 17:46Marcel Sel
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avril 09, 18:01Salade
avril 08, 19:17Gilles - Bxl
avril 08, 19:44uit 't zuiltje
avril 09, 00:13schoonaarde
avril 08, 20:37Marcel Sel
avril 08, 21:39schoonaarde
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avril 14, 11:44Marie de Condé (@mariedeconde)
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avril 17, 09:27Capucine
avril 14, 16:51Capucine
avril 14, 20:02Guy Birenbaum, Vous m’avez manqué : une utile mise en garde | Le spicilège
août 30, 19:29