Le balek-gate. Ou la mort subite de la liberté d’opinion en Belgique

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L’histoire est dingue. Comment, à partir d’une carte blanche de la journaliste Florence Hainaut dans Le Soir, est-on arrivé à clouer deux scientifiques expérimentées et compétentes au pilori du Conseil de l’Europe, pour harcèlement ? La question, polluée par l’intensité des échanges en réseaux sociaux, mérite un petit développement. Ceci n’est pas un article. Ceci est un dossier.

Car l’affaire, gravissime, révèle l’état pitoyable de la liberté d’opinion en Belgique. Si elle apparaît favorable dans les indices nationaux, elle est ici menacée par un maelström intersectionnel qui réunit des militants décoloniaux, des journalistes, le parti Ecolo et un ministère.

Le suicide du journalisme
Mais le pire, l’invraisemblable, l’hallucinant, c’est que les associations de journalistes, l’AJP (Association des Journalistes Professionnels) et surtout l’EFJ (Fédération Européenne des Journalistes), ont pris délibérément parti pour un camp, dans ce qui aurait dû rester un échange d’opinions. Petit un : la journaliste belge Florence Hainaut a publié une carte blanche. Petit deux : La docteure en anthropologie du CNRS, Florence Bergeaud-Blackler a répondu par une autre carte blanche. Dans un monde normal, au pire, en petit trois, la première aurait demandé un droit de réponse et re-argumenté. Point.

Mais on n’est plus dans un monde normal. L’histoire que je vais vous narrer mène à une toute autre finale : ici, le lobby du journalisme européen saisit le Conseil de l’Europe et accuse de harcèlement (excusez du peu) une jeune organisation antifondamentaliste qui se retrouve sur un mur d’infamie, entre  Orban, des mafieux russes et des fascistes ukrainiens, pour avoir émis une opinion qui ne lui convient pas à la corporation. Pilori. Délit d’opinion. Et les juges sont des journalistes !

En canardant une organisation courageuse (une de ses fondatrices fait l’objet de menaces de mort, dont j’ai pu prendre connaissance), la profession ne se contente pas d’abandonner toutes les femmes menacées par des fondamentalistes à leur sort sous prétexte de progressisme, elle se tire littéralement un missile thermonucléaire dans le pied, parce que si le journalisme lui-même se met à juger des opinions en symbiose avec un parti politique qui leur semble plus juste que les autres, je ne donne pas cher de leur propre liberté à terme.

Mais que s’est-il donc passé ? 

Samedi 18 juillet. Florence Hainaut annonce sur sa page Facebook : 

« Vous savez quoi ? J’ai écrit une carte blanche où j’estime qu’on devrait s’en balek que les femmes portent le foulard, où je tente d’analyser ledit tissu sous l’angle féministe et où en plus je termine en faisant un parallèle avec l’IVG (sic). Je pense passer un joli week-end riche d’échanges bienveillants et constructifs sur les réseaux sociaux ». Avec un lien vers une carte blanche publiée dans Le Soir.Elle récolte 490 « likes » et 306 commentaires, pour la plupart élogieux.

Dimanche 19 juillet. L’anthropologue française Florence Bergeaud-Blackler, co-fondatrice et directrice scientifique de l’Observatoire des Fondamentalismes, envoie au Soir une réponse sous forme de carte blanche solidement argumentée. Il faut dire que c’est une pointure : docteure en anthropologie chargée de recherche au CNRS, autrice de 62 ouvrages, articles et autres documents scientifiques et spécialisée dans l’islam depuis la bagatelle de 25 années. 

Le texte de Bergeaud-Blackler critique vigoureusement les positions de Hainaut, mais aussi sa légèreté d’analyse, et ce balek, qu’elle ne saurait voir. 

Déjà, la réaction se prépare. Sur la page Facebook de Florence Hainaut, l’islamologue Corine Torrekens écrit d’un mépris appuyé : « Ah tu as l’Observatoire aux fesses belle reconnaissance ». Réponse de la journaliste : « oh écoute je trouve que ça va. Je m’attendais à pire. Et le post de ‘l’observatoire’ est tellement méprisant qu’il en devient d’une grossièreté sans nom. Donc nul et non avenu. »

Une tentative de censure journalistique ?
Méprisant ? À peine. Musclé, à la française, certes. Mais trop pour Le Soir qui, quelques heures plus tard, la retire du site web pour « des éléments d’attaque personnelle qui n’apportaient rien au débat de fond et étaient contraire à la charte du Soir ». Apparemment, Le Soir a publié la carte blanche à sa réception, sans en parler d’abord avec son auteur, violant ainsi sa propre charte. C’est l’été, ça arrive. 

D’ailleurs, tout s’arrange promptement. Mme Bergeaud-Blackler consent à supprimer deux ou trois passages, reconnaissant elle-même que ces quelques piques — qui pimentent traditionnellement les débats d’idées en France, mais choquent dans notre pays discret habitué aux textes peu sipides —, n’apportent rien à la démonstration.

Bergeaud-Blackler renvoie une nouvelle version et suppose qu’elle sera publiée. Mais la rédaction lui demande à présent de nouveaux changement, et du lourd. Il s’agit cette fois de supprimer ou de remodeler plusieurs passages, et de faire disparaître les références à… Florence Hainaut ! Le Soir demande aussi le retrait de la citation balek extraite du statut Facebook de la journaliste. Bergeaud-Blackler est hallucinée : en gros, on ne peut réponde à une opinion de Florence Hainaut que sans la citer ! Pour elle, c’est du jamais vu.

L’anthropologue met alors les point sur les i, fait valoir que les réseaux sont en train de s’enflammer contre la censure journalistique, la carte blanche paraît finalement moyennant les deux ou trois modifications mineures prévues au départ.

Lundi 20 juillet. Florence Hainaut publie un second statut, victimaire et héroïque : « Comme prévu, je paye bien cher ma carte blanche sur le foulard […] Je savais que mon intervention, dans la cacophonie ambiante, allait faire couler des litres de mépris, de sexisme et de haine (sic). J’y suis allée parce que je m’en sais capable, j’ai les reins solides. » Et de classer ses opposants derechef : « Ces toutologues (sic) vocifèrent si fort leur haine, et souvent leur ignorance, en s’organisant si bien (sic), que les avis contradictoires ont tendance à rester dans leur tanière pour préserver leurs tympans, leur tranquillité voire leur sécurité (sic). C’est inquiétant. Mais, guess what ? J’irai encore ! » 

Voilà une réponse douce, respectueuse et modérée, selon nos standards journalistiques.

Le discrédit, arme de destruction massive des opposants
Le saviez-vous ? La conjonction de la victimisation et de l’héroïsme sont les mamelles de la manipulation de masse. Hainaut le fait-elle sciemment ou non ? En tout cas, ça fonctionnera admirablement : son statut recueille 924 likes et 290 commentaires, pratiquement tous encenseurs à son égard, et parfois très violents envers les critiques. Pour l’Observatoire des Fondamentalismes, c’est la curée. Qualifié « d’obscur », présenté comme un « brol » (mot belge péjoratif pour « machin ») par Hainaut elle-même, le travail de discrédit a sérieusement commencé. 

Un brol obscur ? Le amis Facebook de « Flo » avalent l’information tout cru. Pourtant, factuellement, l’Observatoire, c’est une flopée de personnalités qui n’ont rien « d’obscur ». Françoise LABORDE, journaliste de renom, Claude Wachtelaer, président de l’Association européenne de la Pensée Libre, Razika Adnani, philosophe et islamologue, auteure notamment de Islam, quel problème ? Le Défi de la Réforme ; Hassan Jarfi (père d’Ihsane Jarfi), docteur Honoris Causa de l’Université de Liège ; Linda Weil-Curiel, Secrétaire Générale de la Ligue du Droit International des Femmes ; Georges Dallemagne, député fédéral CDH connu pour sa rigueur ; l’écrivain et chroniqueur Kamel Bencheikh ; la romancière Hedia Bensahli ; Oncle Kinch, journaliste et producteur ; l’ex-présidente du Conseil des Femmes francophone, Viviane Teitelbaum ; Ian Hamel, journaliste et écrivain, auteur de La Vérité sur Tariq Ramadan ; Claude Moniquet, spécialiste du radicalisme.


Mais le travail de sape continue. Sur son mur, Florence Hainaut alimente, ne cesse d’applaudir les critiques et met son grain de sel ici et là. À aucun moment, elle ne fournit le moindre argument pour réfuter ceux de la docteure en anthropologie. Au contraire, elle raille sa compétence, et décide de se faire passer pour une experte elle-même : elle a rédigé son mémoire de master en études du genre (un an, 60 crédits) sur le voile !

En réalité, hormis cette carte blanche qui fait notamment référence à des travaux suspects eux-même de complaisance envers le fondamentalisme, Hainaut n’a rien publié : l’accès à ce mémoire a été interdit par l’autrice ! On n’en connaît que le résumé, où elle écrit, par exemple : « La Belgique est aujourd’hui l’un des pays qui a le plus de jurisprudence, d’interdictions institutionnelles et de pratiques interdisant les vêtements religieux pour les femmes musulmanes (sic). […] » Sa défense ne tient évidemment pas la route, ce qui va l’amener à chercher d’autres preuves d’expertise.

L’expertise d’une personnalité complaisante
Alors que sur Facebook, des « trolls » (selon la définition de Florence Hainaut) lui font remarquer qu’un mémoire ou même un diplôme ne fait pas d’elle une experte — et ne tient pas une microseconde face à un doctorat, 25 ans d’expérience utile, 64 publications, et le CNRS —, un compte pseudonyme, Kaou Mia Ou Ou, lui rappelle un autre point de vue très commode : pour écrire sur le voile, « la légitimité prioritaire revient aux femmes concernées » (voilées, donc), citant un autre compte pseudonyme, Haf Ha. Hainaut répond « Hou, c’est très bien que tu cites Haf Ha, je lui ai fait relire ma carte blanche avant de la publier ». Haf Ha qui a, la veille, appelé à ce que les médias l’interrogent prioritairement sur le voile, parce que c’est elle, la vraie experte. 

On pourrait aussi bien prendre le pape comme expert dans le débat sur le célibat des prêtres. Car Haf Ha est le profil de Hafida Hammouti. Et ce nom fait résonner les oreilles de l’Observatoire des Fondamentalismes. Il est connu. Il est apparu plusieurs fois dans le sillage des antennes reconnues ou soupçonnées d’être liées aux frères musulmans.

Petit rappel aux journalistes distraits : l’organisation des frères musulmans fonctionne largement comme une société secrète. Pratiquement personne, en Belgique, ne se reconnaîtra frère musulman. Pour les confondre, le journaliste est obligé d’établir un faisceau d’indices. Mais ses conclusions intéressent bel et bien le public et la subversion de ces mouvements islamopolitiques est vitale pour notre démocratie et plus encore pour les musulmans et apostats de Belgique.

Car — la composition de l’Observatoire le montre — ceux-ci ne sont pas si minoritaires à s’inquiéter, seuls, sans soutien des médias, et parfois sérieusement menacés par des islamistes, de l’ampleur que prend le prosélytisme fondamentaliste en Belgique et ailleurs. Or, ils sont soit niés par les intersectionnel-le-s, soit carrément présentés comme des « fascistes ». Rien que ce discrédit systématique qui touche toutes les personnes d’origine arabe ou turque critiques de l’islam devrait mettre la puce à l’oreille des journalistes. Ou le fait que dans ce marais néoféministe, on ne trouve pas une voix, même pas une toute petite, pour défendre Mennel, verbalement violentée par des musulmans (même pas des islamistes), agonie d’insultes sexistes, de menaces de viol ou pire, pour avoir tombé le voile !

Même pour les rarissimes journalistes couverts par une rédaction qui tentent de subvertir les fréristes et autres fondamentalistes, soulever le voile est souvent un travail risqué, et les pressions sont intenses. Pour avoir révélé des liens objectifs entre le frérisme et le président du CCIB Moustapha Chaïri (ex-candidat Ecolo d’un abord fort sympathique) ainsi qu’avec son vice-président Hajib el-Hajjaji (mandataire écolo verviétois), une journaliste du Vif a été sommée de s’expliquer au Conseil de Déontologie journalistique (voir mon article sur les liens entre le CCIB et Ecolo). Contre elle, plusieurs organisations, un ténor du barreau, un feu nourri de procédures, et une drache de journées de travail de rédaction de conclusions pour elle et sa rédaction.

Je le répète, au sens journalistique, la possibilité que Florence Hainaut ait fait relire son texte par une personne qui a effectivement eu des liens objectifs ou présumés avec une organisation frériste est une information qui intéresse le grand public. Et pose question. 

Comme l’aurait fait n’importe quelle organisation militante face à une telle adversité, et avec une telle information, l’Observatoire publie un résumé factuel : « Avec son mari Mohsin Mouedden, Hafida Hammouti est médiatisée par la Ligue des Musulmans de Belgique […] ‘qui affiche son appartenance à la mouvance des Frères musulmans’ », avec photo à l’appui, et citant l’ouvrage D’une foire musulmane à l’autre […], de Ghaliya Djelloul, Fadi Iskandar et Felice Dasseto. L’Observatoire ajoute un extrait de compte qui prouve le financement de l’organisme par deux « charités » du Golfe, d’obédience frères musulmans. L’aveu fait par Florence Hainaut mérite en fait plutôt un détour au Conseil de Déontologie journalistique.

Article 11 du Code de Déontologie journalistique (1) : Les journalistes préservent leur indépendance et refusent toute pression.

Le compte collectif de l’Observatoire, Laplume Kalam explique : « Il importe de savoir que Mme Hainaut a fait relire sa carte blanche avant publication par une femme qui est proche des Frères Musulmans. Pourquoi donc ? Et bien parce que sa carte blanche porte sur le hijab. Or justement les Frères Musulmans cherchent à l’imposer partout dans l’espace public. C’est un fait qui doit être connu du public parce que cela montre clairement les alliances entre néoféministes et islamistes. »

Article 1 du Code de Déontologie journalistique : Les journalistes recherchent et respectent la vérité en raison du droit du public à connaître celle-ci. 

L’Observatoire prend soin de rappeler que rien n’interdit le frérisme en Belgique, mais que les personnalités publiques (comme Florence Hainaut) qui travaillent avec des fondamentalistes feraient bien de le signaler, faute de quoi, l’Observatoire s’en occupera. Il est bien dans le rôle qu’il s’est assigné : combattre les fondamentalismes. Florence Hainaut a peut-être simplement manqué de prudence dans le choix de ses « expertes ». Et quand un-e journaliste est dans cette situation, il ou elle peut contester avec des faits, reconnaître une possible imprudence, ou argumenter. 

Il n’y a donc pas harcèlement, il y a invitation à s’expliquer. D’autant que dès son deuxième statut Facebook, le précédemment cité Mustapha Chaïri, président du CCIB, qui s’est tout de même fait prendre en photo faisant le signe des frères musulmans avec quatre fils (la plupart actifs dans la mouvance « anti-islamophobie » et provoile), a chaleureusement félicité Florence Hainaut sur son mur en écrivant : « mon idole ! » 

Heureusement qu’Allah n’est pas jaloux !

Victimisation, acte deux
22 juillet, 20h52. Dans un nouveau statut, Hainaut monte d’un cran et accuse « un ‘organisme’ (sic) qui se fait appeler (sic) Observatoire des fondamentalismes » de lui fournir « des baquets de trolls (sic) en continu » après l’avoir « accusée de travailler avec les Frères musulmans ». Récolte : 326 likes, 279 commentaires, 29 partages.

Art. 10 du Code de Déontologie journalistique : Les faits sont contraignants. Le commentaire, l’opinion, la critique, l’humeur et la satire sont libres, quelle qu’en soit la forme (texte, dessin, image, son).

Pour l’Observatoire, la curée s’intensifie. Mais des fameux « baquets de trolls », on ne trouve aucune trace sur la page de la journaliste. Il faut dire qu’elle affirme avoir masqué les « insultes ». Ça n’aide pas à valider son affirmation. Notons que même s’il y a des trolls — ce que rien ne permet de démontrer — et même s’il s’agit de « baquets » — ce que rien ne permet de démontrer non plus, absolument rien ne prouve que ceux-ci ont été « fournis » (entendez « envoyés ») par l’Observatoire ! Cette déclaration de Hainaut ne peut être utilisée sans vérification.

Article 3 du Code de déontologie journalistique : Les journalistes ne déforment aucune information.

Censure d’État : le ministère des Médias tente de museler l’Observatoire.
Pendant ce temps, les soutiens à Hainaut affluent. Un parti en particulier est très représenté, et jusque très haut dans sa hiérarchie. Ecolo. Outre les députés Zoé Genot et Olivier Biérin, parmi bien d’autres, la ministre de la Culture et des Médias Bénédicte Linard affiche sa solidarité en proposant à Florence Hainaut, sur le ton de l’humour, de publier un recueil des commentaires de « trolls ». Son service Médias, en revanche, est plus direct : Sylvie Lejoly (cheffe de service, ex-AJP) et Maïté Warland (conseillère, journaliste) proposent « leur » aide. Le ministère a donc choisi un camp (vais-je devoir aller à Canossa pour obtenir encore des aides à l’écriture après cette présentation factuelle ? Voilà le genre d’inquiétude qui naît de ce manque de réserve ministérielle. C’est ça que les journalistes devraient écrire bon sang de bois !)

Maïté Warland explique même qu’elle a signalé à Facebook le profil Laplume Kalam, qui est le compte collectif de l’Observatoire destiné à protéger ses membres individuels, dont certain-e-s sont menacés de mort — des menaces que j’ai pu examiner. L’objectif de la conseillère médias de la ministre est de faire fermer le compte. La volonté de censure est établie.

Plus radicale encore, la députée Ecolo Margaux De Ré demande à Florence Hainaut de lui « donner les liens », précisant « on va leur faire une offensive ». Elle dit signaler à son tour le profil Facebook Laplume Kalam. Critiquée par plusieurs internautes qui lui font remarquer qu’elle a dépassé les bornes, elle tente ensuite de s’en justifier « Il s’agit de signaler les comptes anonymes qui ne sont pas autorisés par la plateforme Facebook et son règlement. Celui dont il est question en fait partie. Sur Facebook, un profil = une personne identifiable. C’est comme ça. C’est pas moi qui le dit. » 

Secouée par une communauté résosociale qui s’insurge (sans insultes ni sexisme) — suite à une copie d’écran de son « offensive » que j’ai publiée — contre cette étrange conception du rôle d’une députée, elle ferme son compte Twitter. Une semaine plus tard, Facebook n’a toujours pas fermé le compte Laplume Kalam. De Ré avait donc tort.

Entretemps, le député Olivier Biérin m’accuse à son tour sur Twitter de pousser des « jeunes femmes » à… quitter Twitter. 

Un quiproquo et beaucoup d’accusations fumeuses
Alors que tout devrait se calmer un peu, un quiproquo va relancer la machine. Sans base factuelle, Florence Hainaut réaccuse tout à coup l’Observatoire : « C’est de chez eux [que venaient] des accusations fausses (j’ai fait pression sur le Soir pour faire retirer mon nom du texte) »

L’énoncé n’est pas clair. Et la sortie est curieuse : Florence Bergeaud-Blacker n’a jamais accusé Hainaut. Je n’ai trouvé aucune trace d’une telle accusation sur Laplume Kalam, ni sur l’Observatoire — aurait-elle disparu ? Bergeaud-Blackler s’interroge sur cette affirmation sortie, pour elle, de nulle part, et pense visiblement comprendre que Hainaut pourrait avoir reconnu qu’elle avait fait pression. Sur Twitter, elle pose la question au Soir : avez-vous vraiment reçu des pressions de Florence Hainaut ?

Sûre de disposer d’une nouvelle arme contre ses « harceleuses », Hainaut republie le twit de Bergeaud-Blackler, qui ne contient pourtant qu’une question, en se lamentant « ils sont non-stop sur mon mur ces gens » et la Hainautsphère s’anime, vengeresse. Ce sont des « stalkers ! » 

Bien sûr, aucune loi, aucun principe n’interdit de visiter un compte public. De stalkers, il n’est pas question, et heureusement pour Hainaut, dont les abonnés (si pas elle-même) étaient visiblement non-stop sur les comptes Facebook et Twitter de Bergeaud-Blackler et le compte Facebook de Laplume Kalam, puisqu’elle publie rapidement plusieurs captures d’écran, à chaque « offense » qu’elle perçoit ou reçoit.

Il faut dire que le surréalisme est courant sur son mur Facebook. À propos de ce twit de Mme Bergeaud-Blackler, un commentateur digne de l’inspecteur Gadget s’exclame ainsi après une enquête approfondie : « et en mettant le Marcel [Sel] en tag… le truc qui montre que l’objectif est bien de créer une attaque contre toi… » Bon sang, mais c’est bien sûr ! Voilà un autre délit. Me mettre en copie. Sauf que voilé, je ne suis même pas tagué dans ce twit !

Un autre commentateur revient sur l’épisode de la « censure » du Soir et tempête : « ils disent eux-même avoir supprimé ton nom pour avoir plus de portée. C’est du harcèlement pur et simple en fait ». Celle-ci répond : « Bah oui » et aussi « Et mon nom apparaît plusieurs fois dans la version publiée. » Suite à quoi le commentateur interpèle Ricardo Gutiérrez, secrétaire général du lobby européen des journalistes : « je penses (sic) que tu devrais jeter un œil ici ».

À ce stade, nous avons atterri dans un univers juridique parallèle où le simple fait de citer le nom de l’autrice d’une carte blanche que l’on critique serait du « harcèlement ». Et où le fait de le retirer serait du harcèlement aussi. It’s complicated.

La réalité juridique est bien entendu inverse : accuser Mme Florence Bergeaud-Blackler et les membres de l’Observatoire de harcèlement sur cette base relève de la diffamation qui, elle, est bien punissable.

Parenthèse cocasse. Rions un peu avec les intersectionnelles
Mercredi 23 juillet. L’association féministe Garance ASBL s’alarme : « Une fois de plus, une femme ose exprimer son opinion en public et à (sic) les frais à payer en forme de harcèlement intense […] parce qu’évidemment, une femme ne peut pas avoir ses propres idées, voir (sic) bien connaître un sujet, tout ce qu’elle dit doit forcément venir de la bouche d’hommes ».

Où l’on découvre donc que Florence Bergeaud-Blackler et Fadila Maaroufi sont des hommes ! Là, on tient quand même un sacré scoop !

Trève de plaisanterie. Car entretemps, une dame demande poliment à la journaliste si elle sait si Hafida Hammouti soutient les Frères musulmans. Réponse sèche : « votre question est obscène au revoir ». Florence explique ensuite sa réaction : « la question est par nature baisée ». La factualité de l’argument a de quoi impressionner… un pingouin.

La corporation se fait juge et partie
L’affaire prend alors un tour syndical. L’AJP (Association des Journalistes professionnels) a dès le départ partagé le statut de Florence Hainaut, en soutien. Elle avait déjà défendu la journaliste dans une autre affaire de prétendu harcèlement qui a fait un énorme flop, que la presse a omis de documenter. Il faut dire que la seule journaliste qui a osé en parler, sur un ton certes satirique, Aurore Van Opstal, a reçu prestement une lettre d’avocats et a été assignée par Hainaut devant le CDJ. 

Arrive Ricardo Gutiérrez, appelé — souvenez-vous — par un ami Facebook de Hainaut. C’est un « ponte » du journalisme en Belgique. Il siège au Conseil de Déontologie journalistique et dirige la Fédération Européenne des Journalistes. Via son pendant international, l’IFJ (Fédération Internationale des Journalistes, la « plateforme internationale pour un journalisme de qualité »), il a le pouvoir de saisir le Conseil de l’Europe pour dénoncer des atteintes à la liberté d’expression des journalistes, ou les menaces dont ils feraient l’objet. 

Illico, sans donner la moindre chance à Bergeaud-Blacker ou Maaroufi de s’expliquer, il part en croisade pro-Hainaut sur sa page Facebook et, plutôt que de rendre compte de qui compose l’Observatoire des Fondamentalismes (soit les honorables personnes citées tout en haut de cet article et de nombreuses personnes originaires de pays de religion musulmane), Gutiérrez le résume à un seul de ses membres : Claude Moniquet, qu’il qualifie « d’ancien membre de la DGSE », comme pour l’incriminer.

Article 3 du code de déontologie journalistique : Les journalistes ne déforment aucune information et n’en éliminent aucune essentielle […]

Jeudi 24 juillet. À la demande de Ricardo Gutiérrez, la « plateforme du Conseil de l’Europe pour promouvoir la protection du journalisme et la sécurité des journalistes » publie l’alerte suivante :

Belgique : la journaliste Florence Hainaut ciblée par une campagne de harcèlement (sic). 

Le texte (ma traduction de l’anglais): « La journaliste belge Florence Hainaut a été visée par une campagne de harcèlement en ligne (sic) suite à la publication, le 18 juillet 2020 d’une carte blanche sur le port du voile islamique sur le site web du journal ‘Le Soir’. Des dizaines de commentaires insultants et diffamants (sic) visant la journaliste ont été postés sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter. Le profil Facebook La Plume Kalam, la page collective d’une organisation qui s’est autoproclamée (sic) ‘L’Observatoire des Fondamentalismes à Bruxelles’ a posté des messages accusant la journaliste ‘d’avoir des liens avec l’Islam politique ou des mouvements fondamentalistes antidémocratiques’ et d’être tombée ‘dans les bras des Frères musulmans’. Florence Hainaut envisage une action juridique. Elle a consulté le collectif Fem&L.A.W pour avis et conseil en la matière. »

Notons que cette accusation visant l’Observatoire de s’être « autoproclamé », est un calque de la thèse de Florence Hainaut. Si l’on veut être factuel, une organisation ne « s’autoproclame » pas, elle se donne un nom.

Article 1 du Code de Déontologie journalistique : [Les journalistes rapportent les informations ] avec honnêteté. 

La veille, Florence Hainaut écrivait : « Mais allez, faut vraiment être super débile ou de mauvaise foi pour penser déjà que j’ai les moyens de faire pression sur un journal et qu’en plus je vais le crier sur tous les toits. » Elle a pourtant clairement les moyens de mobiliser le Conseil de l’Europe. Excusez du peu.

Et tout à coup, rendez-vous compte, cette journaliste surtout connue comme chroniqueuse gastronomique, se retrouve propulsée sur le podium des journalistes d’investigation menacés en Europe, entre un reporter russe battu par un inconnu, la journaliste ukrainienne Katerina Sergatskova qui a dû se réfugier dans la clandestinité pour échapper à un meurtre probable, le journaliste d’investigation slovaque Peter Sabo qui a trouvé une balle dans sa boîte aux lettres ou encore, une maison d’édition varsovienne pillée et vandalisée. Florence Hainaut est désormais une héroïne du journalisme. 

Le Washington Post devrait bientôt en parler. Après le Watergate, voici le « Balek-gate » !

Traîner l’Observatoire dans la boue sans défense possible
Dès l’annonce de la saisie du Conseil de l’Europe, un Belga est publié, et presque toute la presse répercute automatiquement l’accusation de harcèlement, sans même contacter les accusées. Les pro-Hainaut partagent et exultent. De nombreux écolos « likent » l’annonce. L’Observatoire n’a même pas la possibilité de se défendre.

Article 22 du Code de déontologie journalistique : Lorsque des journalistes diffusent des accusations graves susceptibles de porter atteinte à la réputation ou à l’honneur d’une personne, ils donnent à celle-ci l’occasion de faire valoir son point de vue avant diffusion de ces accusations.

Alors que l’Observatoire est agressé de toutes part, humilié, méprisé, par les médias, la corporation et le parti Ecolo, ne trouvant pas un-e journaliste qui accepte de publier sa version (et n’en trouvant pas plus au cours de la semaine qui suivra), un membre de l’Observatoire, Willy Wolsztajn, journaliste qui connaît très bien les milieux fondamentalistes bruxellois, décide de publier sur la page Facebook de l’Observatoire un rappel de quelques « exploits » de Ricardo Gutiérrez.

« Le 18 septembre 2018, Ricardo Guttiérez […] participe […] au lancement du ‘Counter islamophobie-kit’ en compagnie des militants islamistes et de leurs soutiens Michaël Privot, Julie Pascoët, Hajib El Hajjaji et Fatima Zibouh. […] 

Le 14 décembre 2014, [Il] participe au ‘Forum belge contre l’islamophobie’. Il y partage la parole avec les militants Hajib el Hajjaji, Michaël Privot et Farida Tahar. Ainsi qu’avec Houria Bouteldja, porte-parole du groupe racialiste identitaire Parti des Indignes de la République et auteure du pamphlet au titre évocateur « Les Blancs, les Juifs et nous » et avec les intellectuelles Nadia Fadil et Corinne Torrekens coutumières de ce genre de caucus.

Cette séance se tenait sous l’égide, entre autres, des organisations islamistes CCIB, Empowering Belgian Muslims, European Muslim Network (président Tariq Ramadan) […] ainsi que FEMYSO (une fédération européenne de jeunes et d’étudiants liées aux Frères musulmans […] 

Le 30 avril 2008, dans Le Soir, [il] carbonise le rapport du chercheur américain Steve Merley sur les Frères musulmans en Belgique, qui identifie Michaël Privot et Hajib El Hajjaji comme leaders de la confrérie dans notre pays. Il y étrille ses confrères du Vif qui, contrairement a lui, ont pris ce rapport au sérieux. »

En réponse, Gutiérrez publie à son tour ce papier sur sa page, assorti de son CV sensé démontrer que l’accusation est fallacieuse (il a publié des milliers d’articles sur l’islam dans Le Soir, donc voilà, il ne peut être accusé de rien), mais sans la moindre explication sur sa présence auprès de personnalités clairement prosélytes, ou extrémistes.

L’islamologue Corinne Torrekens, souvent invitée dans nos médias par le passé, et elle-même mise en cause par Wolsztajn, alimente alors la réflexion de Gutiérrez sur un mode victimaire et avec énormément de petits points égarés : 

« C’est leur stratégie de diffamation : si tu es musulman.e et que tu milites contre l’islamophobie […] tu es un islamiste. Si tu es blanc/che tu es un.e islamogauchiste allié.e plus ou moins naïf de l’islamisation de l’Europe. Autant de rhétoriques et de stratégies discursives de l’extrême droite. Car il n’y a évidemment jamais d’empirisme ce qui je le rappelle est le baba de la recherche scientifique. Oui, on sait à qui on a affaire et les médias qui leur offrent une tribune devraient y réfléchir à deux fois. » 

Si vous lisez bien cette démonstration hautement scientifique de Corinne Torrekens, elle préférerait donc que les tribunes opposées au voile ne paraissent pas dans la presse. On note. 

Elle vient aussi, avec une arrogance sublime, renvoyé une docteure en anthropologie du CNRS à son cours l’empirisme. Mais surtout, elle vient de classer l’Observatoire à l’extrême droite. Le sort commun de pratiquement toutes les musulmanes qui, ayant largué le voile ou l’islam, osent le critiquer.

Réponse de Ricardo Gutiérrez : « très juste Corinne ».

D’ailleurs, le même Ricardo Gutiérrez qui reproche à l’Observatoire ses « amalgames » au point de le clouer au pilori du Conseil de l’Europe, utilise sans vergogne une photo de Zineb El-Rhazoui avec Papacito pour écrire « Les liens de Mme Rhazoui avec des personnalités de l’extrême droite sont connus et documentés. »

Donc, classer à l’extrême droite une rescapée d’un attentat islamiste sauvage qui vit sous protection policière avec la plus sérieuse menace de mort sur la tête depuis cinq ans, en oubliant même de considérer son statut de victime par excellence, menacée de mort, harcelée, pourchassée, insultée, humiliée, ça ne pose aucun problème. Mais relever que Florence Hainaut aurait confié la relecture d’un papier très agréable pour les islamistes à l’une d’elle, ça, ce serait du « harcèlement ». Deux poids, deux mesures. Et megafail.

Et ce n’est pas encore fini.

Le « boss » du journalisme européen veut annihiler l’Observatoire pour délit d’opinion
Pendant que Gutiérrez ridiculise le Conseil de l’Europe (ma conclusion personnelle de ce qui précède), des amis de Florence Hainaut commencent à travailler d’autres membres de l’Observatoire au corps. L’objectif : leur faire quitter l’organisation. Ce sont en particulier les députés Georges Dallemagne (CDH) et Viviane Teitelbaum (MR). Ils sont interpelés à leur tour, par Gutiérrez lui-même, qui s’est visiblement donné la mission de ratatiner la jeune organisation : « Je ne suis pas sûr [qu’ils] soient bien conscients des méthodes (sic) (attaques ad hominem, amalgames) de l’Observatoire ». Les mêmes « méthodes » que les siennes envers El Rhazoui, mais passons.

Épuisée par sa convalescence du Covid-19, Viviane Teitelbaum finit par jeter le gant, suite à quoi Ricardo écrit sobrement : « La députée MR Viviane Teitelbaum a demandé à être retirée de la liste des ‘soutiens’ de l’Observatoire. Son nom n’y apparaît plus. »

Une « victoire » qui ne sera que temporaire : dans un billet aussi courageux que pondéré, Teitelbaum réitère fermement sur Facebook son soutien à l’Observatoire, en critiquant néanmoins le ton rude de la carte blanche de Bergeaud-Blacker. 

En revanche, l’intimidation échoue lamentablement avec le député Georges Dallemagne, qui soutient expressément Fadila Maaroufi, « une femme admirable » et sort l’artillerie lourde : « Florence Hainaut bénéficierait-elle d’une immunité empêchant toute réplique alors qu’elle publie une carte blanche (comme n’importe quel citoyen) dans un média qui n’est pas le sien, sous prétexte qu’elle est journaliste ? » C’est une opinion conforme à la Charte européenne des Droits de l’Homme, qui protège aussi les « chiens de garde de la démocratie », dont Laplume Kalam fait indubitablement partie.

Plus lourd : sur Gutiérrez lui-même, Dallemagne sort un scud :

« En 2013, alors qu’il était journaliste au Soir, il m’avait sérieusement étrillé dans un article où j’étais accusé d’avoir dérapé gravement pour avoir déclaré sur RTL-TVI que des mosquées salafistes bruxelloises étaient à l’origine de recrutements de jeunes partis au combat dans les rangs de Daech en Syrie. Nos services de sécurité ont depuis amplement confirmé le lugubre rôle de certaines mosquées. Leurs prédicateurs ont été expulsés. Lorsque j’avais téléphoné à Ricardo Gutierrez (sic) pour lui demander pourquoi il ne s’était même pas donné la peine de me demander mon point de vue [ce qui est une faute déontologique NDLA], il m’avait rétorqué que j’avais dépassé la ligne rouge… curieuse vision du journalisme ».

On rappellera ces faits apparemment déjà enfouis sous une chape de plomb : dans les années qui ont suivi cette attaque de Dallemagne par Gutiérrez, des centaines de Belges de naissance ont rejoint Daesh, et une dizaine d’entre eux, passés par le fondamentalisme si innocent, ont massacré des civils de tout âge en France et en Belgique. Parmi les victimes, il y avait aussi — pour rappel — des musulman-e-s.

Conclusion : censure institutionnelle et musellement de la liberté d’opinion
La saisie du Conseil de l’Europe est un acte grave. Ce dernier devra interpeler le gouvernement belge. Dès lors que le procès est achevé avant même que les accusé-e-s aient eu le droit de se défendre, et que ce droit fondamental leur est toujours refusé à l’heure où j’écris, comment le gouvernement pourra-t-il répondre ? Dans la presse, Ricardo Gutiérrez déclare : « la plainte sera transmise au gouvernement belge, dont nous nous réjouissons de lire la réponse. » Un triomphalisme indécent dans un tel débat. Une ambiance de tribunal révolutionnaire. 

De plus, il me semble évident que l’EFJ a abusé de son pouvoir de saisie pour régler les comptes personnels du secrétaire général, clairement acquis à la même idéologie que Florence Hainaut alors que lui-même est aussi mis en cause pour des relations et des complaisances envers le fondamentalisme dont, en journaliste chevronné, il aurait dû répondre sérieusement. 

Mais était-il même légitime de défendre Florence Hainaut à ce point, alors que sur son mur Facebook, elle animait une petite chasse aux sorcières, à sa manière habituelle : des complaintes « je n’en peux plus » ; des jugements « faut que ça s’arrête, c’est indigne » ; des plaisanteries, et du mépris « ce brol qui se fait appeler observatoire ». À aucun moment, elle n’y a agit en journaliste, curieuse des faits, ni ne s’est interrogée sur ses propres certitudes. Le journalisme n’est pas une fonction. C’est une attitude.

Les réactions de ses affidés furent elles aussi violentes et militantes : « C’est quand le bûcher ? Hâte de venir instagrammer avec mes copines » ; « Ces types [sic] prétendent lutter contre Al Qaida (sic) mais ne font qu’exposer leur racisme »  ; « Elle a un peu trop fumé en l’écrivant » (visant Bergeaud-Blackler) ; « Obsessionnels et monomaniaques » ; « Méthodes balkaniques » ; « fachos », « profil de facho », « écervelés de masse », « bêtise assumée » et bien sûr : « si tu as besoin de quelqu’un qui collecte des captures en vue d’une action en justice, n’hésite pas ». Je relève aussi un commentaire sacrément confusionniste : « les Frères musulmans is the new ‘juiverie mondiale’ ».

Sur Twitter, le député écolo Olivier Biérin est carrément tombé dans la diffamation : « soutenu par des personnalités comme Françoise Laborde et Zineb el Razahoui, ouvertement islamophobes voire proches de l’extrême droite comme Zineb »

Le journalisme ne protège pas de la critique, faute de quoi il se nie lui-même
Dans ce contexte, un journaliste indépendant aurait au contraire dû faire la part des choses entre deux camps, de façon indépendante. D’une part, Florence Hainaut qui se déclare harcelée, une affirmation à corroborer. D’autre part, Florence Bergeaud-Blackler qui — tout comme l’Observatoire — est ici une lanceuse d’alerte. Une scientifique reconnue. Une femme volontaire qui se bat contre une hydre : l’islamisme rampant. Tout comme Fadila Maaroufi, elle est une chienne de garde de la démocratie au sens de la Charte des Droits Humains du Conseil de l’Europe. 

On peut ne pas apprécier son ton. Mais c’est un tout autre débat. 

L’histoire est grave. Car le journaliste qui nie l’influence des salafistes et des fréristes en Belgique et refuse par principe d’examiner toutes les pièces, toutes les accusations, même quand elles le choquent, trahit les principes fondamentaux de son métier. 

Le journaliste qui décide de clouer le bec à des lanceurs d’alerte en usant d’un pouvoir qui lui a été confié par ses pairs, est un traître à la liberté d’expression. 

Gutiérrez n’a d’ailleurs pas saisi le Conseil de l’Europe quand d’autres journalistes ont été réellement harcelés par ce qui ne peut plus qu’apparaître que comme son propre camp idéologique. On pense à Marc Metdepenningen et Dominique Demoulin, accusés récemment de racisme pour une plaisanterie qui n’en contenait pas un gramme, et traînés dans la boue par une autre mandataire écolo, Sarah El-Ghorfi (qui a également pris part au balek-gate), ainsi que par deux personnes liées à la RTBF et par un professeur de sociologie de l’UMons, qui ont partagé et incité à signer une pétition infâmante adressée aux employeurs des deux journalistes plus que respectables et plus qu’expérimentés.

Je lance l’alerte. Qui me suivra ?
Plutôt que de se ranger derrière un cercle corporatiste qu’elle ne critique jamais, la presse devrait  à présent sérieusement s’alarmer de la consanguinité devenue évidente entre le parti Ecolo, les intersectionnels ou néo-féministes, et les associations de journalistes professionnels, qui ont uni leurs forces et usé de leur influence dans le seul but de faire taire des opposants à ce qui constitue leur gravissime péché : être devenus des idéologues partisans. Le tout, au bénéfice de fondamentalistes islamistes. Quant à l’intervention d’un ministère dans cette affaire, elle transforme la tentative de censure institutionnelle en tentative de censure d’État. Elle est d’extrême mauvaise augure. Dans certains pays regardants, elle vaudrait à la ministre des appels à la démission immédiate.

Je ne peux que conclure qu’une chape de plomb menace la liberté d’expression en Belgique, et ce n’est pas Florence Hainaut, la victime. C’est nous tous. Le jugement express, le tribunal populaire, constitué sur les réseaux, lance désormais ses anathèmes comme le faisaient jadis les inquisiteurs et les puritains. Certes, tout le monde y participe — moi aussi, certainement — mais quand les pouvoirs réels s’en mêlent, on entre dans une autre dimension, qu’on appelle dictature.

Vu le nombre de plaintes déjà déposées par les personnes que j’ai citées, je poste ce papier le ventre noué, avec la crainte de nouvelles attaques sous la ceinture me concernant (ainsi que mes proches qui ont déjà payé très cher ma liberté de ton), et des procédures diverses dont ce réseau prétendument progressiste est devenu un habitué.

Cette semaine, pour avoir défendu le droit de l’Observatoire à s’exprimer, j’ai déjà été qualifié de proto-facho et accusé de harcèlement par un député. Autrement dit, par un pouvoir, et j’ai eu beau interpeller Ricardo Gutiérrez, je n’ai pas eu l’ombre d’une réponse. 

Je m’appelle Marcel Sel. Moi aussi, je suis journaliste. Et je ne suis pas inquiet. Je suis terrifié.


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(Note : je n’accepte pas plus de 50€ par trimestre des mandataires politiques, quel que soit leur bord.)
©Marcel Sel 2019.

(1) Les articles du Code de déontologie cités sont résumés à leurs extraits pertinents.

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63 Comments

  1. Sara
    juillet 30, 16:57 Reply
    Guttierez, quand il publiait dans le Soir, n'affichait-il pas des choix communautaristes ? C'est le souvenir que j'en ai.
    • marcel
      juillet 30, 17:02 Reply
      C'est aussi ce que dit le député Georges Dallemagne…
      • Thomas Rebelsoul
        avril 17, 11:31 Reply
        Vous payez constamment le prix de votre racisme viscéral. C'est marrant de voir une partie de la gauche libertaire se transformer en extrême droite. En tout cas je me délecte dans ces lectures car je constate que vos positions racistes font de vous le paria de votre profession (si on peut parler de professionnalisme dans le cas d'un mercenaire idéologique tel que vous). Continuez donc à creuser votre trou, les observateurs qui ont encore des valeurs humanistes observent et se marrent. Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi jusque dans vos rangs les gens vous assimilent à l'extrême droite? Ce pourrait être le sujet d'un post sur votre blog ;-)
        • marcel
          avril 20, 07:33 Reply
          Ce serait intéressant que vous m'expliquiez en quoi je serais « raciste ». Vraiment intéressant. Parce que jusqu'ici, personne n'y est parvenu. Eh oui, vos accusations s'effondrent faute de faits, tout comme celles des gens qui prétendent que je serais d'extrême droite.
  2. Grunchard
    juillet 30, 17:50 Reply
    J’ai peut-être lu trop vite : avez-vous repris l’accusation de faits «gravissimes “ par Gutierrez? Par ailleurs les "copies de messages diffamatoires" en annexe à l'alerte de R Gutierrez renvoient au compte FB de Florence Hainaut et ne sont pas consultables. Que vaut une plainte dont les éléments à charge ne sont pas consultables ?
    • marcel
      juillet 30, 19:52 Reply
      Je ne comprends pas bien votre question sur le "gravissime". En principe, toutes les citations sont en italiques…
      • Grunchard
        août 01, 13:07 Reply
        Gutiérrez a justifié son alerte par le caractère “gravissime “ des attaques contre FH. Sans apporter la moindre preuve.
  3. Anne Derdelinckx
    juillet 30, 19:31 Reply
    J'ai partagé 2 fois plutôt 2 qu'une. Tiens bon Marcel on compte sur toi.
  4. Neefs
    juillet 31, 00:39 Reply
    J'ai assisté à ce basculement hystérique rassemblant un "entre soi" islacologiste vociférant sans recul, sans réserve, sans pudeur mais surtout sans intelligence sur la voix qui osait, telle une conscience, les interpeller. La passionaria Hainaut avait trouvé un adversaire autrement plus charpenté que les "trolls" qui s'égarent sur sa page. Plutôt hurler pour ne rien entendre, pour ne rien savoir, pour ne rien abandonner de ses certitudes. Ce n'était pas un comportement d'intellectuel , plutôt l'attitude d'un enfant incapable de gérer sa frustration. On aura tout vu : une Ministre sortant de sa réserve, un journaliste abusant d'un recours d'exception, des députés ne représentant plus grand chose de la Nation et le naufrage en direct de l'indépendance d'une journaliste. Vous avez méticuleusement et scrupuleusement relaté cet événement; ce compte rendu restera le précieux témoignage d'un inceste politico-médiatique monstrueux et peut-être les prémices de cette fameuse démocrature dont on pressent l'émergencet mais dont on ne voit pas encore complètement les contours. Longue vie à l'Observatoire qui me paraît poursuivre une mission urgente et salutaire.
  5. Yacine
    juillet 31, 01:50 Reply
    Tout ce qui ne pense pas comme eux, tout ceux qui osent toucher, même du bout du doigt, leurs dogmes intersectionelles, pour en interroger la validité son d'extrême-droite. Ce faisant, et avec leur candide naïveté, les voilà main dans les mains avec les salafistes et les tenants de l'Islam rigoriste à qui ils font place nette. Ainsi, Écolo et consorts font le jeu de l'extrême droite musulmane...
  6. Aliaskaia
    juillet 31, 03:17 Reply
    Bonjour, Je veux bien contribuer en dehors de Paypal. N'avez-vous pas un code QR à scanner pour payer via bancontact? Merci pour ce beau boulot.
  7. Démocrate
    juillet 31, 07:40 Reply
    Le fascisme est une STRATÉGIE(déployée depuis au moins 15ans en Belgique) Ce n’est pas une idéologie (la majorité des gens l’ignorant, tombe ainsi dans le piège mortel) . En Fascisme, il y a aussi du Droit (aussi, tels Lois Décrets Règlements Arrêtés etc..) Il se déploie par éclectisme (en d’autres termes, en “pompant” =plagiant la sémantique, les symboles visuels, les discours, de-ci de-la et en fractionnant tout et tout le monde en clans/tribus) C’est un ordre de la confusion générale. Avec propagande de la peur de « l’autre » . Les tenants d’un aspect du fascisme et les tenants d’un autre aspect du fascisme s’affrontent dans des joutes qui ne sont qu’écrans de fumée. L'idéalisme et la romantique, la mystification, la mythologie, le mythe exalté sont par essence réactionnaires. La croyance en une « liberté «  (fantasme) sous capitalisme est un des ingrédients de la STRATÉGIE fasciste. Le « post-modernisme », l’intersectionnel, le « féminisme » libéral sont tout aussi réactionnaires. Il ne s’agit QUE d’une question de classe. La PETITE - bourgeoisie (terme équivalent à la classe dite « moyenne » - terme inventé pour éliminer la conscience de classe - qui confond revenus et classe) n’est pas une classe , c’est un tampon à la fois mythifié, c’est une classe sans classe. Nous avons affaire ici à un combat de Lumpen et de prolos qui se voient si beaux en ce miroir. L’exaltation Du Narcisse et donc du consommateur de « signes » sociaux confondus en est un symptôme parmi d’autres. Les factions du fascisme s’enkystent et mystifient. (être laïque ne signifie pas ne pas être fasciste, le neo paganisme est du fascisme et ce n’est pas en le parant de jolis mots rêveurs que sa nature fasciste disparaît par « magie ») S’is sont si assertifs, c’est qu’ils sont bien entendu outils appuyés par la classe dominante. Et la superstructure. Ne pas analyser (réduire la connaissance de l’intersectionnalite A des clashs fait AUSSI partie du fascisme) ni l’un ni les opposants (tout aussi réactionnaires) est équivalent. L’on observe que l’un défendant et se précipitant pour fractionner est en fait partenaire de l’autre. Les deux sont « Anti sociaux » L’un défendu l’Honneur de la Police et la très fasciste NVA et contre les dockers, non stop, et l’autre défend l’archaisme Intersectionnel (réactionnaire produit des USA) . Qui gagne? Le fascisme car TOUS les intervenants participent ensemble au jeu de la tenaille.
    • Salade
      juillet 31, 21:00 Reply
      Oui, et le bougisme également. Le jeu d'alliances où tous les partis sont interchangeables pour la formation d'un gouvernement est un écran de fumée. Le roi accepte comme formateur le représentatnt du parti qui veut le destituer...
      • Démocrate
        août 01, 11:53 Reply
        C’est ainsi que l’on retrouve des propositions de type Mussolinien (les fameux « experts » partout se co-optant) (des « idées » délirantes de tirer au sort des citoyens pour décider -On ne sait comment - former des corporations donc comme Mussolini..) dans TOUS les partis. Tous ne font que défendre la profonde mystification de la population. Certaines fractions petites-bourgeoises (attention pas bourgeoises mais croyant en faire une « bonne » imitation) se combattent entre elles. Issues de l’esprit des Guildes (Féodalisme, Moyen Âge) des Corps de Métiers (adoubés et régulés soit par la Ville soit par l’Etat, ressurgissent, après abolition en 1791 en France.., au 19e et 20e siècles) les GUILDES sont « chambres de commerce » et garanties par l’Etat (professions métiers associations commerçants etc ) par la Loi. (Brevet, droit d’auteur, marque commerciale, etc. En sont issues) Les Fédérations de Journalistes sont en fait des Guildes (celles-ci régulaient et contrôlaient l’exercice du métier ainsi que son accès, ses grades et formations, stages et apprentis) d’ailleurs la FED Internationale Journalistes USA s’appelait Guilde .. dans les années 30. Corporations. Donc. Ceci dit, les « causeur «  et autres « souverainistes » sous divers noms de partis sont tout aussi fascistes. Il s’agit d’un combat de factions réactionnaires (il n’y a pas de « gauche » en Belgique, ceci est un mythe, un de plus, auquel font semblant de croire nos réacs simplistes remplaçant le « complot judéo- maçonnique » si cher aux anti communistes, fondement du nazisme, et du fascisme, par du « islamo gauchiste ») Les DEUX tenants sont aussi fascistes l’un que l’autre. Mythe de la « laïcité » revisitée comme prétexte et mythe de la « gauche » - intersectionnelle veut dire anti lecture de classe sociale et très libéral centrage sur l’individu et ses coutumes donc réactionnaire - l’anti-socialisme (le vrai, pas celui présenté comme « parti » ) ou Anti- communisme (avec propagande et films et contes d’horreur et articles souvent bourrés de gros mensonges répétés et exaltés) sont en soi Fascistes. (Peu importe les oripeaux qu’ils revêtent et qui ne servent qu’à se moquer des gens) l’intersectionnel considère que la femme est le « complément » de l’homme et pas son égale (d’ou Les gémissements de fragile « attaquée « ), la féministe libérale d’antan est bourgeoise, et donc promue, telle une Gisèle Halimi ou autre Badinter.
  8. Michel G.
    juillet 31, 15:03 Reply
    Je constate (mais est-ce si étonnant?) le caractère très vague du reportage de la RTBF: "Les harcèlements en ligne à l’égard de la journaliste Florence Hainaut ont débuté à la suite de la publication d’un article d’opinion sur le port du foulard islamique sur le site internet du journal Le Soir samedi dernier." 1) Qui a écrit cet article d'opinion? (pas clair à la lecture de cet article) 2) Que dit cet article, et surtout en quoi il est polémique? Moi qui vient de prendre connaissance de cette histoire, je n'avais rien compris à cet article, et pour cause! Avec vos explications, la situation devient limpide, et une chose s'impose: c'est la réponse de la partie adverse! Dans le cas contraire, on est juste dans l'incantation, que je trouve si souvent caractéristique de nos médias "mainstream"...
    • marcel
      août 01, 00:53 Reply
      C'est un Belga je crois. La qualification de "harcèlements en ligne" suppose qu'il y ait une organisation dudit harcèlement, ce que personne n'a démontré. Par ailleurs, il y a eu de très nombreux messages critiques, virulents de part et d'autre. L'Observatoire pourrait donc tout autant se plaindre de harcèlement. L'article de Florence Hainaut est en lien dans le mien. En gros, elle prône le laisser-faire avec le voile, qu'elle compare à un t-shirt avec Bouddha dessus, et elle prétend que la Cour constitutionnelle a pris une décision illégale. Par ailleurs, j'ai reçu des réponses éparses sur Twitter de la partie que j'accuse d'abus de pouvoir : ce serait de ma part du complotisme délirant, et j'aurais participer à un lynchage :-) Aucun argument en réponse aux miens. Je dirais : CQFD.
  9. Philippe
    juillet 31, 21:59 Reply
    Il y a des gens qui au nom des principes de la civilisation en sont à dénoncer la civilisation parce que celle-ci ayant émergé de la barbarie en porte quelques stigmates, et promeuvent la barbarie sous prétexte d'ouverture et du fait qu'on peut y trouver quelques signes de proto-civilisation. On appelle ça des idiots utiles. Et ils finiront comme le Tudeh en Iran...
    • Démocrate
      août 01, 20:49 Reply
      Tudeh? Oui. Mais le Tudeh fut communiste .. avant de sombrer dans la « révolution » kohmeniste dont le fondement était anti-communiste. Aussi. Mais c’est déjà le cas en Belgique depuis des décennies. Le parti faux « socialiste » (en fait soc dem bourgeois, souvenirs de De Man le nazi - son neveu tout aussi fasciste, accueilli aux USA et ..prof Université -..et autres Spaak, chéris des anglo saxons USA et leurs militants petits-bourgeois réactionnaires et anti-communistes) le parti faux « communiste » (et vrai révisionniste) post 2 Guerre Mondiale, la nouvelle fausse « gauche » des années 70 (issue du Congrès pour la Liberté de la Culture, organisation des USA, ayant pour but et fondement l’anti-socialisme ou Anti-communisme, et finançant des tas de faux « gauchistes »en Europe, des médias et des « culturaux » sombrant dans l’ « entertainment » de pseudo intellos, jusqu’aux universités avec leurs profs,) le PTB issu du mouvement catho réactionnaire et proapartheid flamands- wallons étudiant Leuven, Ludo Maertens en fut Président idem que l’autre huile frites Maertens ou le Bart de Wever descendant de nazis, etc.., les diverses théories de « genre », (le genre est très à la mode alors que c’est une prémisse reposant sur une fumisterie de charlatans sociaux , ça va jusqu’a l’université, c’est dire l’obéissance de caniche total) le post-modernisme ou « progressisme » pour consommateur sans conscience de classe.. etc... le tout bien réactionnaire et contre-révolutionnaire. Le parti écolo (issu de la « crise » du pétrole 1973 d’ailleurs et du fameux Congrès Liberté Culture version allemande ) ne parle jamais de classe sociale(ce n’est donc pas un Parti de gauche) (comme les autres, d’ailleurs). CQFD. Ecrans de fumée et faux « débats » entre charlatans sur gonflés.
  10. Clessens Denis
    août 01, 06:21 Reply
    Bonjour, Très bel article, dommage que comme beaucoup vous confondiez jeter le gant (défier) et jeter l'éponge (abandonner) ; ce sera là ma seule critique. Toute cette agitation crée un écran de fumée sur ce qui est le véritable enjeu, le voile islamique ! Dont il est grandement problématique, de "s'en balek". Ce voile dont on parle tant et dont les médias ne signalent jamais les symboliques ! Liste non exhaustive de ses significations : - Nubilité ==> problématique de son port par des mineures - Infériorité ontologique de la femme dans l'islam (voir, entre autres, la sourate 4. - Assimilation de celles qui ne le portent pas, et plus particulièrement des non musulmanes, à des femmes peu respectables, pour dire le moins. - Implication que les hommes sont incapables de maîtriser leurs pulsions. L'islam - ce n'est pas ce que disent les politiques, - ce n'est pas ce que disent les journalistes, - ce n'est même pas ce que disent les musulmans; l'islam c'est le Coran (auquel on pourra adjoindre Tafsir, Sira, Hadith et Fiqh) et nombre de ses prescriptions et pratiques tombent sous le coup de nos lois nationales, européennes et même internationales. Le silence sur ce qu'est réellement l'islam est assourdissant et ceux qui essayent de le dire sont automatiquement et systématiquement classés à l'extrême droite.
    • marcel
      août 01, 11:16 Reply
      Et l’idée meme que l’islam peut parfaitement évoluer comme l’ont fait dans une large part le catholicisme et le judaïsme (prescrits vestimentaires et nutritionnels) est pratiquement taboue, alors que ce sont justement les tenants du progressisme musulman qui devraient être soutenus.
      • Denis
        août 01, 12:03 Reply
        Mais ce progressisme est ontologiquement interdit. "L'innovation", la Bid'ah, est un des interdits majeurs de l'islam. Le dernier qui a essayé de faire évoluer les choses, dans le monde musulman, Mahmoud Mohamed Taha a été condamné à mort et exécuté. Par ailleurs il y a le rapport du croyant à son livre sacré, la Bible (A.T. et N.T.) se veut un livre écrit par des Hommes inspirés par Dieu, le Coran quand à lui se veut incréé, émanant directement d'Allah, à ce titre il est irréfragable et donc son texte aura toujours prévalence quand il s'agira de dire le dogme. Cette différence quant à la composition du livre change fondamentalement la nature du rapport au texte du livre pour le croyant. Par ailleurs il convient aussi de regarder l'histoire en ne se laissant pas abuser par la période de relatif pacifisme que constitua la période coloniale, l'islam fut à cette exception près impérialiste et conquérant ainsi que le prescrit le Coran. - - 2:193. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S'ils cessent, donc plus d'hostilités, sauf contre les injustes. - - 8:39. Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association [NdA christianisme], et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils oeuvrent. C'est d'ailleurs depuis la décolonisation que ces velléités reprennent, on le voit dans les pays de l'OCI, mais aussi dans nos quartiers à forte proportion musulmane. Il y a bien entendu des désaccords internes au monde musulman, entre chiites et sunnites, entre islam "arabe" et islam "ottoman" mais in fine, il y a union face au monde non musulman, dar-el-harb, la maison de la guerre tel que sont appelés les territoires non islamisés dans les textes. Croire à une réforme de l'islam est, malheureusement, un leurre car les textes s'y opposent formellement, et donc en cas de disputatio théologique, les tenants du texte seront les gagnants.
        • marcel
          août 01, 13:11 Reply
          Je ne suis pas d'accord. Quoiqu'on en dise, l'islam est au contraire multiple et varié et les interprétations très diverses le montrent. Rien ne s'oppose à une recontextualisation des commandements.
          • Denis
            août 01, 13:26
            Libre à vous d'y croire, bien entendu. Pour ma part, après 20 ans passé a regarder le sujet en détail, les textes, l'histoire, les événements contemporains, la façon dont l'OCI à la main mise sur l'ONU par exemple, les plus de 37.300 attentats depuis le 11/9/2001 m'ont montré une chose : Le sens du mouvement est celui de la radicalisation, du retour aux sources, cela se voit aussi bien en Afrique du Nord, qu'en Asie Mineure, dans la péninsule arabe et même jusqu'à l'islam d'Extrême Orient. La situation en Afrique subsaharienne est elle plus complexe. Je connais l'existence des différents courants de l'islam. Dois-je vous rappeler que les Mutazilites ont été exterminés ? Que le soufisme, réel, est loin de l'image d'Épinal qui prévaut en occident. Ou encore qu'il y a quelques années lors de la réunion des 22 pays de la Ligue Arabe, tous les pays attestèrent que l'islam, et la charia qui en est indissociable, tel que pratiqué en Arabie Saoudite était le plus proche de la conformité ? Je pense que vous tombez dans l'erreur dénoncée par l'islamologue Rémi Brague et que vous avez une lecture chrétienne (vos convictions n'étant pas l'objet) de l'islam comme la plupart des gens en occident, qu'ils soient chrétiens, agnostiques, athées ou autres. Il avait explicité cette erreur en détail dans un article du Figaro, qui n'est plus disponible en ligne mais dont je peux vous fournir copie si vous désirez.
      • Grunchard
        août 01, 13:13 Reply
        Comme l’objectif des Frères Musulmans est précisément de refuser cet aggiornamento, les gens qui défendent ce tabou sont bien leurs complices.
        • Denis
          août 01, 19:38 Reply
          @Grunchard Il ne s'agit pas de "défendre" une position ou une autre, mais d'examiner les faits et leurs causes. Ça peut aussi être de lucidité. Ça peut aussi être le refus de tomber dans un des nombreux pièges que l'islam tend aux non musulmans, la pratique de la taqiya s'étant élargie au monde sunnite. e.g. En 1976 l'ONU a reconnu l'OCI, et quand on regarde les condamnations émanant de son Assemblée Générale on peut en tirer diverses conclusions. On pourrait aussi parler des diverses commissions et de la façon dont les pays les plus rétrogrades se retrouvent aux directions. L'islam a TROIS points majeurs communs avec le socialisme national trois points qui sont fondateurs de l'islam, donc inexpugnables : - Antisémitisme : la prière majeure des musulmans, la sourate 1, se termine par une invective, semi-cryptique, contre les juifs et les chrétiens. Elle est prononcée 17 fois chaque jour par le musulman qui fait ses 5 prières quotidiennes. - - suprémacisme : "vous êtes la meilleure des communautés" (3:110) - - Hégémonisme : ordre coranique de rendre la Terre ENTIÈREMENT musulmane (2:193, 8:39); par tous les moyens. Mais le plus intéressant c'est d'écouter ceux qui ont quitté l'islam et nous avertissent. Ainsi par exemple Walid Shoebat (je pourrais évidemment en citer des dizaines d'autres, j'ai accumulé des centaines de textes sur le sujet, cela outre les textes fondateurs ): "L'Imam (le "prêtre" islamique) du comté d'Orange, en Californie, également invité au show de Tovia, et en désaccord avec les dires de Shoebat, dit que le Jihad représente une lutte interne et non un génocide d'infidèles, ainsi qu'Oussama ben Laden l'entend. Shoebat réfuta impassiblement les revendications de l'Imam, en récitant verset après verset des écritures coraniques, dans son arabe original, et le traduisant en anglais. "Il y a plus de cent citations de Mohammed en ce qui concerne les Jihad - Je pourrais réciter chacun d'entre eux, mais ça nous prendrait toute la journée. Chacun d'entre eux se réfère spécifiquement au Jihad par le glaive, tuer et ne faire aucun prisonnier - avec seulement une citation se référant à une bataille interne, appelée ainsi par Mohammed après la conquête et l'occupation totale de l'Arabie." Walid dit que de telles revendications sont typiques des dirigeants islamistes en Amérique, et qu'elles sont naïvement avalées par les auditeurs occidentaux, qui ne veulent pas croire que l'une des plus grandes religions du monde représente un danger pour l'humanité. [...] Moins ils en savent à propos de l'Islam, plus ils sont pacifiques. Il y a ceux qui rejettent les sources classiques, qui se focalisent sur les versets de paix du Coran, et cherchent à dénaturer les versets, parce qu'ils ne veulent pas s'engager dans la violence. Mais si ces prédicateurs veulent débattre avec Oussama ben Laden, c'est lui qui l'emportera, car les mots du Coran sont de son côté. [...] Quelle partie du mot "tuer" est incomprise par ceux qui proclament que l'Islam est une religion de paix? Je dois vivre en me cachant et être très prudent, alors que je vis dans une société libre, ici, aux U.S.A." " In fine c'est le Coran qui dit ce qu'est l'islam. Croire le contraire, c'est se mentir pour se rassurer, c'est étrangement ressemblant à Munich 1938.
          • marcel
            août 04, 00:23
            Tout ça est bien beau (enfin, beau…) mais toutes les religions comprennent des textes épouvantables et, tout comme bien des imams éclairés, la contextualisation permet de les relativiser au point de les ignorer. L’islam permet ça en particulier parce qu’il précise que tout musulman vit l’islam selon ses possibilités. Et donc aussi selon son époque.
          • Denis
            août 04, 06:31
            Toutes ? Il y a plus de 5.000 divinités adorées sur Terre, je n'aurais jamais la prétention de les connaître toutes ! Mais si vous parlez des trois courants majeurs issus d'Abraham alors il convient réellement de les distinguer, tout d'abord en ce qui concerne la violence. La violence est narrative dans l'Ancien Testament, le seul épisode violent que l'on puisse reprocher à Jésus de Nazareth et d'avoir chassé, fait sortir, les marchands du temple, d'avoir mis fin à une profanation. La violence est PRESCRITE dans le Coran. Il y a ensuite l'aspect du dogme lui-même, la Bible se veut écrite par des hommes inspirés par Dieu, alors que le Coran se veut émaner directement d'Allah, dicté à Mahomet par l'archange Gabriel. Le Coran s'en trouve donc irréfragable. Ceux que vous nommez "imams éclairés", les réformateur et autres sont d'une part ultra-minoritaires, considérés comme apostats dans les pays musulmans, ne s'exprimant in fine qu'à l'intention des occidentaux. Le dernier qui essaya réellement de faire bouger les choses en terre d'islam, Mohamed Mahmoud Taha fut condamné à mort ! Comme le prévoient les lois islamiques ! Sans compter qu'il convient de tenir compte de la pratique de la takiya,le mensonge permis au musulman pour protéger ou propager l'islam. L'innovation, la bida'h, autrement dit l'évolution, l'adaptation du dogme aux changements fait partie des plus grands interdits de l'islam elle est "pire que le meurtre". Il en ressort donc que " L’islam permet ça en particulier parce qu’il précise que tout musulman vit l’islam selon ses possibilités. Et donc aussi selon son époque." ceci est totalement et irrévocablement erroné. D'autre part si l'on regarde les prétendants à la prophétie, je me place d'un point de vue extérieur à ces dogmes, Mahomet est le seul à avoir les dégouttante de sang. Selon l'iranien exilé aux USA agissant sous le pseudonyme d'Ali Sina, et en se fondant sur les textes initiaux de l'islam, Mahomet était, entre autres : un voleur, une pillard, un violeur, un pédophile, un esclavagiste, un tortionnaire, un assassin et même coupable de génocide. Les faits permettant ces accusions sont bel et bien narrés dans le Coran, la Sira et le Hadith (la plupart du temps de façon apologétique). Mahomet est, selon le Coran, le modèle parfait que doivent suivre les musulmans ; à chacun d'en tirer ses conclusions ! Et attention que je parle des textes eux-mêmes pas des actions de ceux qui y adhèrent. Il appert, selon ces textes, que le juif ou le chrétien qui tue commet un grand péché alors que le musulman qui tue un non musulman commet, toujours selon le texte du dogme, un acte de grande piété. La différence me semble assez éloquente et bien trop peu connue et énoncée à mon sens. Aussi déplaisant, contrariant, choquant cela soit-il, c'est bien ce qui constitue les textes, textes qui ont vocation à définir le dogme.
          • marcel
            août 04, 09:39
            Hélas pour votre démonstration, dans les faits, l'interprétation du coran est multiple et variée, et il en va de même pour les hadiths.
        • Denis
          août 04, 10:07 Reply
          Oui il y a des versets avec des interprétations variées, mais il en a aussi qui n'en ont pas ! Et le précepte de "tuer les infidèles" en fait partie. L'impératif du verbe "tuer" ne souffre pas beaucoup d'interprétation. La non application, de façon générale, résulte plus de la faiblesse militaire que d'une variante d'interprétation. Encore une fois, quelques citation d'apostats : Ayyan Hirsi Ali Je ne crois pas en un mouvement qui prétend libéraliser l'islam sans remettre en cause le Prophète et le Coran. C'est absurde. Les terroristes ne font pas une mauvaise interprétation du Coran. Il est clairement écrit dans le Coran que les non-musulmans doivent être tués. Les laïcs qui défendent l'islam n'ont jamais étudié le Coran. Le Coran est la cause première du terrorisme. Walid Shoebat : Ce que l’occident ne comprend pas au sujet de l’islam, c’est que le Jihad a trois étapes. Si les musulmans ont le dessus alors le Jihad est imposé par la force. Si les musulmans n’ont pas le dessus alors le Jihad est réalisé par des moyens politiques et financiers. Depuis que l’Islam n’a plus le dessus en Amérique et en Europe, ils parlent de paix tout en soutenant le Hamas et le Hezbollah. L’idée que l’islam est une religion de paix provient de la partie silencieuse du Jihad. Wafa Sultan : L’islam n’a jamais été mal compris, l’islam en lui-même est un problème mais personne n’ose dire la vérité en occident. Un qui a été fait pour vous et pour tout ceux qui parlent d'interprétation, Zineb El-Rhazoui On nous parle de l’interprétation à chaque fois qu’on parle des textes islamiques. Je n’ai jamais compris pourquoi c’est toujours la seule religion à avoir un problème d’interprétation. Il y a des versets qui autorisent à frapper sa femme sans équivoque et à avoir plusieurs épouses. Quand j’aurai le droit d’avoir plusieurs maris, on en parlera de cette égalité homme femme en islam. Ralph Giordano La lecture [du Coran] est une source d’horreur et de stupéfaction, avec ses innombrables injonctions répétées à tuer, surtout les Juifs. Ali Gomaa (grand mufti d"égypte, juriste) Les musulmans doivent tuer les non-croyants où qu'ils soient sauf s'ils se convertissent à l'islam. (Al Ahram 7/4/2008) Toutes ces personnes connaissent l'islam en profondeur, parfois même jusqu'au plus profond de leur chaire mutilée par les prescriptions islamiques L'injonction de tuer les non musulmans figure TEXTUELLEMENT d'innombrables fois dans le Coran et le Hadith, Coran qui condamne explicitement ceux qui ne veulent pas faire le jihad ; 2:216 ! Parlez de différentes interprétations pour faire croire au pacifisme de l'islam c'est de l'onanisme encéphalique, c'est se leurrez volontairement.
  11. chanteurdecharme
    août 01, 11:10 Reply
    Vous avez fait le scoop, bravo. Maintenant, Causeur, Front populaire (l'article de Céline Pina) et d'autres ont pris la relève, Ce sera difficile de faire comme si tout ça n'était arrivé que dans l'esprit embrumé de quelques complotistes. Comptez sur mon modeste soutien !
    • marcel
      août 01, 11:14 Reply
      ّّIl y a aussi Le Matin d’Alger
  12. Allegra
    août 01, 17:59 Reply
    Ricardo Gutiérez que j'ai interpellé qualifie de "gravissimes" les "accusations" portées à l'encontre de F.H. Il a prétendu que O Bruxelles avait écrit que FH était "à la solde des islamistes". Ce que O Bruxelles n'a pas écrit. Avant cela il se contentait de parler "d'accointances". Il fait monter les enchères pour rendre sa qualification "gravissime" plus crédible. Ricardo Gutiérez ment-il ? Je le pense.
  13. Tom DH
    août 01, 18:44 Reply
    J'aurais titré en Belgique... francophone. Mais après tout, c'est vrai que je ne connais pas si bien la Flandre. L'on me dit qu'Olivier Bierin, du parti politique Ecolo en Belgique francophone), qui déclare que Zineb E.R. est proche de l'extrême-droite, serait en total désaccord avec votre analyse.
    • marcel
      août 03, 15:32 Reply
      En effet, il mène une véritable offensive sur Twitter où je suis qualifié de protofachos, et mes abonnés présentés comme appartenant à l'extrême droite. De la part d'un député, je pense bien que c'est du jamais vu.
  14. Tom DH
    août 01, 18:48 Reply
    Boualem SANSAL voudrait faire évoluer l'Islam. Il est sous protection permanente. Est-ce un signe que la tâche est compliquée ?
  15. Achille Albert
    août 02, 06:11 Reply
    C’est bizarre cette histoire, il y a un point que je ne comprends pas. J’ai lu les deux cartes blanches dont vous donnez les liens. L’argument central de Florence Hainaut me semble au moins recevable: elle dit que les élèves d’une haute école étant des usagers, contrairement aux professeurs, elles ne remettent pas en cause la neutralité de l’institution en portant le voile. Elle ajoute que l’interdiction ajoute une discrimination à une autre. Certes tout cela est écrit dans un style un peu maladroit avec de fausses analogies et assorti d’une annonce Facebook ridicule (« vous savez quoi », « balek » et la prédiction sur le mode ironique d’un harcèlement). Mais c’est cet argument qu’il aurait fallu analyser ou peut être réfuter si on n’est pas d’accord. Or ce n’est pas ce que fait Bergeaud-Blackler, elle ne fait que démontrer la nature discriminatoire du port du voile en général en étalant son érudition, le tout sur un mode plutôt condescendant. A la place de FH il me semble que je n’aurais eu aucun mal à répondre à FBB puisqu’elle ne s'attaque en somme pas du tout à l’argument de la première carte blanche. La seule attaque concerne finalement le style et les analogies mal formulées en petites phrases (Bouddha etc). Elle aurait pu réaffirmer ses arguments sans problème puisqu’à ce stade ils ne sont pas du tout réfutés. Je ne comprends pas pourquoi tout cela a été ensuite interprété comme une attaque personnelle. La relecture par une enseignante de religion islamique, si elle a eu lieu, ne prouve pas que FH fasse dépendre son opinion de cette dame, elle a pu l’avoir demandée simplement pour corriger d’éventuelles erreurs. Bref, ce qui n’est pas clair dans votre récit, c’est à quel moment et pourquoi un dialogue rationnel est devenu impossible alors que le sujet s’y prêtait. C’est désolant. Et en général j’ai l’impression que de plus en plus la raison dialogique qui est nécessaire dans une démocratie pour tout ce qui concerne les choix politiques a pratiquement disparu pour être remplacée par des attaques dogmatiques et parfois personnelles. Cela me rappelle d’une certaine manière les discours idéologiques des communistes et de l’extreme gauche des années de mes études (années 70 - 80), le tout aggravé par des poses systématiquement victimaires et des commentaires mal rédigés sur les réseaux « sociaux ». Le fait que des députés et même des ministres jouent le même jeu des anathèmes me semble particulièrement inquiétant. J’ajoute que je ne connaissais pas Florence Hainaut ni Bergeaud-Blackler, dont j’ai découvert les textes par les liens que vous avez inclus dans votre article.
    • marcel
      août 04, 00:19 Reply
      Le dialogue s’est avéré impossible dès la seconde publication, que Florence Hainaut a immédiatement qualifié de grossière et des qu’elle a considéré que des remarques factuelles étaient du « harcèlement ». Avant même que qui que ce soit ne réponde, elle a publié son premier statut (parlant de sa carte blanche) avec déjà une préparation à une victimisation. Objectivement, on peut aussi penser que le texte original de Blackler contenait deux ou trois piques qui ont suscité une réaction plus violente de Hainaut, mais quand on voit comment elle traite n’importe quel contradicteur et le langage qu’elle-même utilise pour répondre, je ne me sentais pas de faire ce procès et je pense que ça n’aurait rien changé. Ceci est une opinion, bien sûr.
  16. u'tz
    août 02, 19:53 Reply
    merde je comprends plus rien aux post à 5 jours de travail de Marcel, je reviens de vacances en zone orange, qu'est-ce que ça dévoile tout ce boulot ? ai-je attrapé un mal du pangolin derrière mon niqhab sanitaire qui attaque mon neurone ? paraît même que magnette va faire un gouvernement avec les crypto-vb sans george-louis le bouchez je dois planer... le niveau de ce blog monte trop pour moi
  17. Nadine Emouk
    août 03, 11:54 Reply
    De la merde abjecte et longue à lire, comme d'habitude... Ça vaut même pas un contre argumentaire tellement le travail est fastidieux, il faudrait reprendre chaque ligne de cette bouillie de merde... 😂
    • marcel
      août 03, 15:30 Reply
      La prochaine fois, lisez avec du Canard WC.
  18. Quoique
    août 03, 13:37 Reply
    Bonjour, Je découvre et apprécie votre blog. Je partage et votre argumentation et la qualité des commentaires rédigés. Je ne souhaite pas que vous pensiez que j’accorde plus de valeur à la forme qu’au fond mais j’aimerais savoir pourquoi vous utilisez cette écriture inclusive qui dénature notre langue si belle, alourdi le texte et complique sa compréhension. Est mise en avant par ces gens qui nous critiquent. Et si je ne m’abuse est proscrite par l’Académie française ( à défaut d’en avoir une belge). Cordialement.
    • marcel
      août 03, 15:29 Reply
      Je suis féministe depuis toujours. Mais je déteste les excès en l'occurrence. J'utilise donc une forme d'écriture inclusive elle aussi modérée. Vous aurez constaté que ce n'est pas systématique et que je refuse d'utiliser le point (qui est une violence ponctuationnelle) au profit du trait d'union. J'utilise préférablement les mots in extenso. L'écriture inclusive est de fait utilisée depuis très longtemps mais au moyen de parenthèses (les infirmièr(e)s qualifié(e)s, que j'ai toujours trouvé encombrantes. Le trait d'union me semble donc une façon raisonnable (et la moins inélégante) de combiner le rappel ponctuel de la féminité incluse dans les termes génériques. Merci pour votre question et votre appréciation !
      • Eridan
        août 04, 09:25 Reply
        Bel exemple où cela ne fonctionne pas, justement. Il faut choisir: soit "les infirmières", avec l'accent grave, soit "les infirmiers", sans l'accent. L'écriture inclusive conduit donc de toute façon, dans ce cas, à une faute d'orthographe. Pour être rigoureux, il faudrait par exemple écrire les mots en entier, côte à côte. Et pourquoi ne pas accepter, comme vous dites, la féminité incluse dans les termes génériques? En raison de l'hypothèse que le lecteur manque de neurones? Militantisme? Pour ma part, je trouve l'écriture inclusive très syncopée; si elle satisfait les scrupules du rédacteur, elle conduit par contre à une lecture désagréable et sans bénéfice pour la compréhension.
        • marcel
          août 04, 09:32 Reply
          J'ai en effet délibérément choisi le mot « infirmières ». Mais je préfère aussi « Infirmières et infirmiers ». Dans ce cas, toujours pour souligner l'égalité des sexes, j'utiliserais l'inclusif uniquement pour l'adjectif. « Infirmières et infirmiers indépendant-e-s ». Et c'est d'autant plus pertinent qu'il y a beaucoup plus d'infirmières que d'infirmiers.
  19. Joe le taxé
    août 04, 08:21 Reply
    Il semblerait que Madame Hainaut prenne d'amples libertés avec la déontologie cfr : https://www.causeur.fr/belgique-myriam-leroy-harcelement-169895
  20. CHRISTOPHE NAUDIN
    août 04, 16:15 Reply
    Bonjour, Deux petites remarques sur la forme: c'est interpeller (deux «l») et de mauvais augure au masculin ! Sinon....BRAVO pour votre dossier implacable et terrifiant ! L'écologie est indispensable...quelle trahison en faveur d'un «écologisme» absolument honteux, scandaleux. J'ai voté Écolo...PLUS JAMAIS et je le regrette. Je les méprise tout comme Hainaut. Bravo encore à un vrai chroniqueur et commentateur: vous.
  21. Ludovic Nys
    août 06, 19:15 Reply
    Je ne me lasserai décidément jamais de ta pertinence critique ... et de ton indépendance. PS: Je t'ai envoyé un truc sur le Mozambique ... plus que troublant. De quoi nourrir ta verve.
  22. Mireille Vallette
    août 16, 17:57 Reply
    Dossier résumé dans mon blog https://boulevarddelislamisme.blog.tdg.ch/archive/2020/08/15/le-balek-gate-ou-la-mort-subite-de-la-liberte-d-opinion-en-b-308236.html Bravo et merci MIreille Vallette
    • marcel
      décembre 28, 16:58 Reply
      Merci Mireille, avec beaucoup de retard. J'avais mis votre commentaire en attente, le temps de vérifier votre blog — le terme « boulevard » faisant penser à « Boulevard Voltaire », j'avais un soupçon que je constate nul et non avenu — ce qui fut finalement retardé par les poursuites et autres manœuvres dont j'ai fait l'objet depuis l'été, pratiquement sans discontinuer. Je vous présente dont toutes mes excuses pour cet oubli que voici réparé, en vous remerciant pour votre résumé :-) Marcel.
  23. Arnaud
    septembre 15, 18:38 Reply
    Tout ce qui t’amène à écrire cette série d’articles porte désormais un nom: cancel culture. C’est le nom qu’on lui donne maintenant mais le phénomène est plus ancien. J’avais cru que les illuminés de Tolbiac s’étaient discrédités par leurs âneries. La réalité est qu’ils étaient, comme les sujets de cette série, d’excellents élèves. La gauche des lumières est désormais indésirable. Que l’on soit Woody Allen, Ken Loach, Quatremer ou Sel, vous n’avez plus rien à dire d’intelligent et vous fréquenter nous rends infréquentables. C’est une révolution culturelle à la chinoise. Pour faire émerger l’homme nouveau, il faut faire table rase des anciens. Pour avoir un futur, il faut supprimer le passé. Et, Tolbiac encore, tout cela provient des universités. Tous les soutiens de tous les partis à tes sujets sont des universitaires. Une bourgeoisie se rêvant pèquenaude et traitant toute forme de conservation pour fachiste. Emettre une idée, c’est être fachiste. Détruire une idée, un livre, un auteur, c’est faire montre d’une belle analyse. Le complotisme, c’est mal. Pourtant, tout cela tourne autour des unifs, d’Ecolo et de la RTBF. L’élite du prêt à penser subventionné. Je me suis demandé pourquoi personne à droite ne te soutenait. La réponse était évidente mais elle m’échappait: bon débarras. Cette révolution culturelle est du pain béni pour la droite. Cette gauche acculturée et fan d’autodafés est un rêve pour le MR car tous les modérés vont aller vers eux. Et seront sans doute déçu par tant de mollesse notariale pompeuse. La gauche aura brûlé ses intellectuels, fait montre d’une violence indigne et effrayé pas mal de monde par un aveuglement doctrinaire proche du charlatanisme. Ce qui va sortir en réaction du suicide de la gauche ne va vraiment pas être beau à voir.

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