Gaza. 30.000 morts. Le chiffre qui sert la propagande (MàJ).

Image par Eden Moon de Pixabay

Mise à jour du 6 mars 2024 à 10h00 (en gras)
Washington, 28 février. Commission parlementaire sur l’absence du ministre de la Défense Lloyd Austin à son poste. Le député démocrate Ro Khanna le passe au grill, en commençant par lui demander combien de femmes et d’enfants ont été tués à Gaza. Il répond : « plus de 25.000 ».

Paris, 29 février. Commission d’enquête parlementaire sur l’attribution et le contrôle des fréquences de la TNT. Le député LFI Aymeric Caron presse sévèrement Serge Nadjar, patron de CNews, de lui dire s’il sait combien « d’enfants, de femmes et d’hommes ont été tués par l’armée israélienne depuis le 8 octobre ». Nadjar avoue son ignorance — aucun chiffre fiable n’existe. Le député LFI brandit alors la une du Libé du jour qui affiche « 30.000 ».

Ces deux questions incongrues dans deux commissions qui ne portaient pas sur la guerre à Gaza, à un jour d’intervalle, et à quelque six mille kilomètres de distance, démontrent le succès de la stratégie médiatique du Hamas : une intifada mondiale (global intifada) qui vise à discréditer définitivement Israël, à le couper de toute fourniture d’armes et de tout soutien financier. Dans l’espoir, à terme, de l’annihiler. Quelques jours après les massacres d’octobre, le leader du Hamas a promis « un million [de 7] octobre ».

Toujours le 29 octobre, au Parlement belge, Ahmed Laaouej, chef de file du Parti socialiste, premier parti de la majorité, brandit lui aussi la une de Libé et conclut à un « processus génocidaire ». Il demande des sanctions économiques contre Israël et la fin des livraisons d’armes.

Sur les réseaux, les pro-Hamas exultent. Ils ont réussi à imposer leur chiffre « symbolique ». Celui qui prouverait qu’Israël mènerait un « génocide » à Gaza. Celui qui aurait bientôt raison de tout soutien envers l’État « juif ». Et permettrait, comme l’a dit Ismaïl Haniyeh sur Al Jazeera, d’éliminer toute présence juive au Proche-Orient. Après cette promesse, il a lui-même réalimenté l’accusation de génocide envers Israël, le 26 octobre, en clamant que les bombardements de Gaza étaient « le nouvel holocauste ». 

Le Hamas lui-même a pourtant une rhétorique génocidaire constante. Un autre haut dirigeant du Hamas, Ghazi Hamad, sur LBC TV (Liban) le 24 octobre, promettant un deuxième, troisième, quatrième 7 octobre, « un dix octobre, un million octobre ».

 

Le génocide galvaudé

En réalité, c’est dès le 8 octobre qu’Israël se voyait déjà accusé de génocide,  alors que factuellement, la veille, le Hamas avait fait presque autant de morts en un seul jour, en Israël, que Tsahal en un mois et demi lors de la guerre de Gaza de 2014. Une guerre qui avait d’ailleurs déjà été qualifiée de « génocide » par le Hamas et les palestinistes dociles. Car cette qualification extrême est une rhétorique récurrente, utilisée lors de toutes les guerres précédentes à Gaza. Le Hamas a ensuite cherché et publié les supposées « preuves » qui pourraient servir à le démontrer. Dont le bilan tragique. C’est l’inverse d’une enquête. On crée l’accusation et ensuite, on cherche à l’étayer.

Pourtant, cette fois, Israël n’avait aucun autre choix que de frapper fort. Aucun État n’aurait pu faire autrement devant l’enlèvement de 240 otages, l’assassinat à bout portant de 1.160 personnes, principalement civiles, les viols, la chasse aux jeunes désarmés, et les promesses de nouveaux massacres du Hamas. La stratégie des boucliers humains de l’organisation terroriste fait qu’il est impossible de la frapper efficacement à Gaza sans tuer un nombre particulièrement élevé de civils. Le Hamas le savait par avance. C’était son plan. Comme l’a dit Yahya Sinwar cette semaine : « Les Israéliens sont précisément là où nous les voulions. » 

Et comme elle le fait depuis toujours, l’organisation terroriste publie systématiquement le plus d’images atroces possible, hors contexte, des chiffres invérifiables et surtout, un rapport entre pertes civiles et militaires complètement tronqué. Pire : les pertes militaires n’y sont même pas mentionnées ! Et les réseaux partagent. Les ONG et les journaux aussi.

Cette focalisation médiatique n’existe que pour l’État hébreu. De toutes les autres guerres atroces, on ne voit que quelques images éparses. Au Yémen, en Syrie, en Iraq, au Soudan, au Nigéria, en Érythrée, au Kivu, les enfants meurent tous les jours dans votre indifférence la plus totale, parce que vous ne les voyez pas. Ouighours, Rohingyas, Yézidis, Darfour. Silence. On vous prie de vous émouvoir pour les seuls Palestiniens.

Hormis quelques images postées sur les réseaux sociaux — beaucoup provenant d’ailleurs du Hamas lui-même, la plupart des images de victimes israéliennes ne vous sont pas parvenues, parce que les familles ont leur mot à dire sur leur publication, et leur pudeur a ses droits. Un rappel qu’une démocratie, même imparfaite et pervertie par la guerre sera toujours perdante face à une dictature qui s’autorise tout.

 

Le journalisme, victime collatérale

Nourri depuis des décennies par une propagande bien huilée héritée notamment du stalinisme (qui a théorisé la diabolisation d’Israël), le journalisme de gauche s’est majoritairement laissé berner, sinon entraîner dans cette stratégie. 

Ainsi, le 29 février, Libé a fait sa une sur « Gaza, 30.000 morts », à l’indicatif, affirmant « en grande majorité des femmes et des enfants ». Tout en reconnaissant sur les réseaux sociaux que ce chiffre était « invérifiable ».

Pratiquement tous les organes de presse ont aussi repris le chiffre de « 25.000 femmes et enfants tués » donné par Lloyd Austin, le présentant comme une estimation indépendante venue du Pentagone. Pourtant, quelques heures à peine après l’interrogatoire du ministre US, une porte-parole du même Pentagone, Sabrina Singh, expliquait que « [Lloyd] Austin citait une estimation du ministère de la santé de Gaza opéré par le Hamas et faisait référence au total de Palestiniens tués, pas seulement les femmes et les enfants. » Ajoutant : « nous ne pouvons vérifier ces chiffres […] indépendamment. » Effectivement, même le Hamas n’arrive pas à « plus de 25.000 morts » pour les femmes et les enfants.

Ce correctif indispensable n’est paru que dans quelques rares quotidiens, les autres restant sur cette « estimation » fausse. 

 

Le chiffre qui ne signifie rien

Outre qu’il a servi notamment au premier parti belge francophone à appuyer la thèse d’un génocide (alors que le critère principal est l’intention et non le nombre), le chiffre de 30.000 tués a été présenté comme « symbolique » par plusieurs médias. En réalité, il ne signifie rien de particulier.

Déjà, comme toujours en mathématiques, un chiffre rond dans un système décimal ne l’est pas dans d’autres. En hexadécimal, cela nous ferait 7.530. Cette « symbolique » réfère donc à une simple convention mathématique.

Ce chiffre n’indique pas non plus une violence particulièrement étonnante en comparaison à d’autres guerres urbaines intensives. Prenons Marioupol, un exemple récent. La ville de 431.000 habitants a été assiégée totalement par les Russes et pilonnée du 21 février au 20 mai 2022, soit pendant trois mois. Le nombre de civils tués y serait, selon les sources, de 10.000 à 75.000. Ce qui nous donnerait une proportion allant de 2,3% à 17,4% des habitants civils tués. 

Question : si les médias avaient reçu des chiffres quotidiens de Zelensky, à combien de civils tués aurait-on atteint un chiffre « symbolique » à Marioupol, digne d’être imprimé à la une ? 5.000 ? 10.000 ? 30.000 ? 60.000 ? Réponse : probablement aucun. On s’est beaucoup moins intéressé à la ville martyre de notre voisin ukrainien qu’on ne s’intéresse à Gaza, à 4.000 km d’ici ! 

 

La preuve par Marioupol

Comparons donc le sort tragique des habitants de l’enclave palestinienne à celui de ceux de Marioupol. Commençons par l’ampleur de la destruction qui, selon l’ONU, serait « unprecedented » à Gaza. Selon l’Ukraine, Marioupol aurait été détruite à 90% et 40% de ses infrastructures seraient irrécupérables. Selon OCHA, (bureau des Nations Unies pour la coordination des Affaires humanitaires) plus de 70.000 logements auraient été totalement détruits à Gaza, et plus de 290.000 partiellement endommagées, ce qui représente en tout « plus de 60% » des logements, sur environ 600.000. 

Le taux de logements entièrement détruits — pour comparer à Marioupol — serait donc de 70.000 / 600.000 x  100 = 11,7%. Soit près de quatre fois moins qu’à Marioupol. Avant de bombarder très intensivement le Nord, Israël a ordonné à la population de fuir au sud, ce qui peut expliquer une moindre mortalité — étrange comportement pour une armée « génocidaire » que de prévenir des civils, soit dit en passant.

Le nombre de civils tués à Gaza, si l’on en croit le Hamas, serait de 30.000. Sous-entendus, tous civils. Car oui, à Gaza, tout le monde, il est civil ! 

La population étant, mettons, de 2.400.000 Gazaouis aujourd’hui (les estimations divergent), ça nous donnerait un pourcentage de mortalité civile de 1,25% en quatre mois. Soit à peu près la moitié de l’estimation la plus basse pour Marioupol, en trois mois. Et la bagatelle de quatorze fois moins que l’estimation haute pour la ville ukrainienne ! La Russie aurait donc été jusqu’à quatorze fois « génocidaire »… 

Autre attaque russe, celle de Grozny, en 1994-1995 (quatre mois). La Commission de la Douma sur les Droits humains a estimé le bilan à 27.000 civils tués, sur une population de 400.000 habitants. Soit 6,75% des habitants. Là encore, quatre fois plus, en proportion, qu’à Gaza ! Et 18.000 de ces malheureux sont tombés le seul premier mois.

Il y a des dizaines d’autres exemples qui permettent de conclure que le chiffre de 30.000 n’est pas particulièrement disproportionné pour une guerre urbaine. Mais en plus, il n’est « utilisable » que si l’on croit qu’Israël n’a tué que des civils à Gaza !

 

Gaza, le pays où les civils mâles ne meurent pas

Jusqu’en décembre, le Hamas a tenu une comptabilité des « femmes et enfants » tué(e)s à Gaza, une façon habile, mais affreuse de jouer la fibre émotionnelle : environ 50% des Gazaouis ont moins de 18 ans. On peut donc s’attendre à un nombre particulièrement effrayant de mineurs tués lors, par exemple, de bombardements indiscriminés.

Mais ceci occulte une autre donnée : les hommes de Gaza peuvent tout aussi bien être des civils ! Et ils le sont d’ailleurs très majoritairement : selon la BBC, il y aurait au plus 30.000 combattants du Hamas. Cela ne représenterait que 5% de la population masculine de Gaza. Ce qui rend les chiffres donnés par l’organisation islamiste plus qu’improbables.

Ainsi, le 11 décembre 2023, le Hamas a détaillé pour la dernière fois le nombre de femmes et d’enfants tués. Ce jour-là, il annonçait que 5.153 (28%) femmes et 7729 (42%) enfants avaient été tués par Tsahal en deux mois de guerre, sur 18.205 morts. Il restait donc 30% d’hommes, soit environ 6.000.

Or, s’il y a eu autant d’hommes civils que de femmes civiles tué(e)s, (soit 28%), ce qui semble logique, Israël n’aurait éliminé que 364 combattants en deux mois ! Et le taux de civils tués s’élèverait, lui à… 98%. Ce chiffre ne tient pas la route.

Car le 19 février 2024, le Hamas lui-même a reconnu que 6.000 de ses combattants avaient été tués. Ce jour-là, son ministère de la Santé annonçait 29.092 morts. Cela signifierait que 20,6% des tués à cette date étaient des combattants. Et si, comme l’OCHA a continué à l’affirmer jusqu’au 12 janvier 2024, 70% des morts étaient bien des femmes et des enfants, ça signifierait que plus des deux tiers des hommes tués dans la guerre étaient des combattants ! Autrement dit, seul un tiers des hommes tués étaient des civils. Alors même que seul un Gazaoui sur vingt fait partie des combattants ! 

Ce résultat est absurde : convenons que la proportion de civils parmi les femmes et les enfants tués est très proche de 100%. Pourquoi chez les hommes ne serait-elle que de… 30% ?

Mais il y a pire. Si l’on prête crédit aux « 30.000 morts » selon le Hamas, il n’y a pas de raison de ne pas prêter le même crédit aux chiffres de Tsahal. Or, Israël estime avoir tué 12.000 « terroristes » à Gaza. Ce qui nous ferait donc 30.000 – 12.000 = 18.000 civils (ou 60% des tués). Ce qui signifierait qu’aucun homme civil n’aurait été tué en quatre mois de guerre ! 

En appliquant la démographie gazaouite à ces 60% de civils tués, on aurait donc 30% d’enfants, 15% d’hommes et 15% de femmes. Soit un maximum de 45% de « femmes et enfants ». Et non pas 70% !

 

Comment l’ONU propage un hoax

L’OCHA a joué un rôle clé dans la dissémination de cette information incohérente, au bénéfice du Hamas. Car après le 11 décembre, alors que l’organisation terroriste avait cessé de donner le bilan mortel précis pour les femmes et enfants, l’OCHA a continué à les présenter jusqu’au 2 janvier, en précisant « 70% des décès rapportés au 11 décembre ».

À partir du 5 janvier 2024, l’OCHA a changé de stratégie, en ajoutant au chiffre tragique du jour « 70% de femmes et d’enfants », sans détail. Et surtout, sans aucune base, l’ONU considérant donc que la proportion de femmes et d’enfants tués était constante.

Une semaine plus tard, le 12 janvier, elle a retiré cette information de ses rapports quotidiens. Depuis, elle ne donne plus que le chiffre global. Notons aussi qu’à aucun moment, l’OCHA n’a donné un chiffre de « combattants ». C’est pourtant la clé de compréhension fondamentale d’un bilan d’une guerre.

Reprenons ces 60%. Si on accorde la même crédibilité aux chiffres donnés par une organisation terroriste et à ceux d’une démocratie imparfaite, on aurait donc un taux de civils tués à Gaza de 0,75 % par rapport à la population, en quatre mois. Soit, proportionnellement, trois fois moins qu’à Marioupol selon l’estimation basse, et 23 fois moins que l’estimation haute. Ou encore, neuf fois moins qu’à Grozny.

Autre comparaison, mais avec un conflit généralisé, pas seulement urbain. Selon une étude publiée dans The Lancet, lors du conflit syrien, 71% des tués étaient des civils. Sur base de 143.630 tués dont le dossier était complet, et sur un total estimé entre 300.000 et 500.000 tués. On estime aussi à 77% le nombre de civils tués en Iraq de 2003 à 2013. Et dans aucun de ces deux cas, on n’a parlé de génocide !

Clôturons ces comparaisons aussi affreuses que nécessaires à mon propos, en examinant le nombre de tués par vingtaine de jours depuis le début de l’offensive israélienne : il a baissé de deux tiers entre octobre 2023 et février 2024. Ce qui ne correspond pas non plus à un « processus génocidaire ». On verrait plutôt le contraire. Mais de là, on peut faire un autre constat factuel : moins l’offensive israélienne est meurtrière, plus on l’accuse de génocide. Moins le Hamas enregistre de tués, plus l’offensive sur les réseaux et au travers des politiques s’intensifie.

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La justification qui ne tient pas la route

Afin de justifier leur usage à l’indicatif des chiffres du « ministère de la Santé de Gaza », plusieurs ONG, et des quotidiens (dont Le Soir en Belgique) ont affirmé que, lors des guerres précédentes, le Hamas avait toujours donné des chiffres proches de la réalité vérifiable.

Déjà, c’est une étrange preuve que de se fier à la pratique passée : lors des guerres précédentes, les chiffres pouvaient être vérifiés indépendamment par des ONG notamment, et le Hamas le savait bien. Mais en outre, c’est faux et c’est manipulatoire. Car ce qui fait sens pour estimer la proportionnalité d’une offensive (encore qu’elle ne se mesure réellement qu’en fonction des objectifs militaires) n’est pas le nombre de tués, mais bien le nombre de civils tués.

Et si le Hamas a généralement été assez proche du nombre de tués total, dans tous les cas, il a fait passer des combattants pour des civils, et à l’énorme louche !

Comme l’a démontré le compte X @Aizenberg55 sur base d’informations parues dans Haaretz notamment, déjà en 2009, le Hamas prétendait qu’Israël avait tué seulement 48 de ses membres sur les 1.166 décès de la guerre. Le chiffre donné par Israël était de 709 « terroristes », ce qui modifiait la proportion de civils tombés de façon radicale, passant de 96% à 48%. Soit un rapport 1:1 qui contredit un ciblage particulier de civils.

Or, un an plus tard, le Hamas reconnaissait lui-même que 600 à 700 de ses « opérateurs » avaient été tués en 2009, confirmant le rapport présenté par Israël ! Et il a fait de même en 2014, 2018 et 2021, comme vous pouvez le vérifier dans le fil X ci-dessous.

Au passage, il y avait en 2014 entre 1.483 et 1743 morts, soit entre 0,061% et 0,073% de la population, civils et « militaires » inclus. Et pourtant, déjà, les palestinistes parlaient de « génocide » ! CQFD.

 

Les calculs sont pas bons, Ismaïl !

Et à ce propos, peu de médias se sont étonnés de la vitesse incroyable à laquelle le Hamas parvient à compter « ses » morts. Toutes les ONG savent pourtant que c’est un processus long et complexe, surtout dans une zone de guerre. On tient d’ailleurs la preuve par Israël. Nous savons aujourd’hui qu’il y aurait eu 1160 Israéliens tués lors de « l’opération » Déluge d’Al Aqsa du 7 octobre. Mais ce chiffre a mis énormément de temps à se concrétiser et ensuite, à s’affiner.

Ainsi, le 7 octobre, à 15 heures, l’agence Belga (Belgique) annonçait 160 victimes à Gaza, pour 40 seulement en Israël. Une heure plus tard, elle annonçait 100 morts en Israël et « le double » à Gaza. Il faudra attendre le 8 octobre vers la mi-journée, pour qu’Israël parvienne à la moitié du bilan réel : les dépêches parlaient alors de 600 morts.

L’État hébreu mettra huit jours pour estimer le nombre de morts à 1.400. Et plus d’un mois pour donner un bilan très proche du définitif, de 1200 morts (des agresseurs avaient été comptés dans le premier bilan et il y avait des doublons). Rien que pour le bilan du massacre du festival Nova, il faudra plusieurs semaines !

Le Hamas, lui, parviendrait donc à faire le même exercice pratiquement en temps réel, depuis ses tunnels, tout en étant assiégé par l’armée la plus puissante de la région ?

Les rapports du « ministre de la Santé de Gaza » présentent d’ailleurs de curieuses anomalies. Une étude du Washington Institute a ainsi montré qu’entre deux rapports quotidiens, 274 hommes de sexe masculin sont… ressuscités ! La première alerte avait été donnée en décembre par le compte X @halteconnerie qui a trouvé près d’un millier de ces « ressuscités ».

Al-Ahli : la preuve d’un décompte fabriqué

Parmi les 30.000 morts déclarés par l’organisation terroriste, il y a également ceux qui ont été tués par le Jihad islamique lors de l’épisode de l’hôpital Al-Ahli, suite à la défaillance d’une « roquette ». Là encore, le Hamas a fait très fort, réussissant à déterminer qu’il y avait « 500 à 800 » victimes en moins d’une heure trente ! Il lui faudra moins de 17 heures pour parvenir au chiffre très précis de 471 morts, qui est resté dans sa comptabilité, et donc celle de l’ONU, comme attribué à Israël !

Dans cet accident meurtrier, les experts européens estiment le chiffre crédible à « entre 10 et 50 » soit, au mieux, dix fois moins ! Et les Américains l’estiment « dans le bas de la fourchette entre 100 et 300 ». Soit probablement 3 à 4 fois moins. Au mieux, le chiffre du Hamas était donc gonflé de 57%. Et au pire, de… 4.700 % ! Et rien ne dit qu’il s’agit là d’un cas isolé. 

Selon Israël, un cinquième des roquettes palestiniennes retomberaient sur la bande de Gaza. Même en réduisant ce chiffre par deux, on peut imaginer que les dizaines de victimes tombées sous les propres bombes des terroristes palestiniens se retrouveraient, elles aussi, sur l’ardoise israélienne. Tout comme les jeunes gens tués par le Hamas lors de « pillages » de semi-remorques humanitaires (deux cas ont été signalés par des Gazaouis).

Quant aux correctifs nécessaires, ils ont été comme qui dirait oblitérés. Exemple. L’Organisation mondiale de la santé n’a jamais effacé le tweet qui imputait les 471 morts d’Al Ahli à Israël. Et il continue à être partagé.

Plus généralement, de très nombreux médias continuent à publier sans résistance et sans réserve les chiffres du Hamas. Ils laissent ainsi traîner des informations fausses ou trompeuses, toujours au détriment d’Israël et des Israéliens, qui font les frais de la diabolisation hamassienne.

La réalité qui se dégage de l’historique de l’accusation de génocide envers Israël est pourtant limpide. Elle vise à accuser les victimes de la Shoah d’en produire une elles-mêmes, ce qui revient immanquablement à relativiser la Shoah. Une telle systématique décomplexe les milieux antisémites. De plus en plus souvent, sur les réseaux sociaux, on voit en effet des comptes fanatiques insinuer qu’Hitler avait finalement « de bonnes raisons »…

La réalité, c’est que, comme pratiquement toutes les guerres précédentes, celle-ci a été imposée à Israël par des factions palestiniennes. Certes, en plus de 100 ans d’affrontements, où les deux camps ont leurs responsabilités, l’un et l’autre se sont gravement pervertis. La colonisation en Cisjordanie, d’une part. Le terrorisme et la volonté d’éradication des Juifs d’autre part. Comme le titrait Charlie Hebdo, ça en fait le conflit qui rend fou, parce qu’il privilégie les plus radicaux des deux camps et que, bien sûr, ils en tirent tout le profit qu’ils peuvent. Cette notion fondamentale n’est pratiquement jamais considérée par les médias, au profit d’un storytelling imposé par les propalestiniens où tout peut servir leur « cause ».

Mais depuis le 7 octobre, on devrait avoir compris le jeu horrible imposé par le Hamas et le Jihad islamique, tant aux Israéliens qu’aux Gazaouis. Un jeu dont les civils des deux bords font les frais. Et à force de laisser des politiques jouer avec les émotions de leur électorat jusqu’à l’antisémitisme, ONG et journaux portent une responsabilité de plus en plus lourde dans les deux conséquences principales de toute cette désinformation : la popularité d’organisations terroristes islamistes, et la montée hallucinante des actes antisémites.  

 

 


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© Marcel Sel, 2023. Reproduction interdite sans accord de l’auteur.

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1 Comment

  1. PATRICK DE GEYNST
    mars 23, 10:51 Reply
    Cette brillante comptabilité ne me convaincra pas que suivre Netanyahou et sa garde rapprochée serait un gage de paix et de prospérité pour les israeliens présents et surtout à venir. Le mythe de l'homme fort drogué a la testostérone ne tiendra pas longtemps.

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