Le pouvoir du victimisme. Episode 2 : comment devenir un harceleur, en un tweet.
Cet article fait l’objet d’un droit de réponse de Florence Hainaut, à lire ici, suivi de mes commentaires.
Ce droit de réponse appelle deux modifications factuelles, en gras italique dans le texte.
Suite de l’épisode précédent.
Temps de lecture : 16 minutes
Sur les réseaux sociaux, les novices qui mettent un pied dans la zone néoféministe sous souvent soumis-e-s à un portrait hideux de mézigue en harceleur facho. Il a partiellement été esquissé par Florence Hainaut. Il a été lissé ensuite par ses soutiens. Alors que je suis désormais accusé à tort d’avoir lancé un « raid » contre elle, et qu’elle annonce sur Instagram qu’elle a bien l’intention de me poursuivre au pénal pour cyberharcèlement, il m’est nécessaire de rétablir certaines choses.
Pour autant, il ne s’agit pas simplement de me défendre. Ce que j’entends démonter, c’est un système. Car de nombreux autres twittos ont aussi subi les foudres de la « Hainautsphère ». Et certain-e-s m’ont confié leur témoignage.
Et — vous allez rire — en refaisant l’historique de ces épisodes épiques, j’ai constaté que les twittos qui la défendent en ligne sont presque tous… des mecs !
Back to 2017
Après que j’ai été témoin direct de ses pratiques de doxing dans l’affaire des Golden Corbeaux, je continue à dialoguer avec Florence Hainaut sur Twitter. Son ton en public est devenu plus sec envers moi. Mais elle continue tout de même épisodiquement à m’informer sur ses « harceleurs », en privé.
Le 12 mai 2017, elle me demande ainsi si je vois qui est Pascal Lebrun (nom fictif) et précise que c’est « un grand ami de Destexhe ». Quelques mois plus tard, elle portera plainte contre ce Lebrun pour harcèlement, en se trompant une fois de plus de cible — mais ça, je vous le raconte dans l’épisode suivant.
Le 20 mai 2017, spontanément, elle m’envoie un tweet d’un autre de ses opposants, en précisant : « C’est pas la première fois qu’il m’insulte, celui-là […] c’est même pas un faux profil. Tranquille. » Je me demande à combien d’autres abonnés elle a envoyé ce message. Je ne réagis pas.
Plantu au Vlaams Belang
Le 30 juillet 2017, dans la soirée, Florence Hainaut publie un twit où elle assimile le célébrissime Plantu à l’extrême droite : « Putaing mais Plantu, comment c’est possible de passer d’icône à ‘illustrateur des tracts du Belang’. »
À 23h32, je cite son twit (c’est-à-dire que je le partage assorti d’un commentaire) : « Faudra expliquer à @Plantu ce qu’est le Vlaams Belang ». Mon ironie vise la cocasserie de l’association de Plantu et d’un parti flamand qu’il ne connaît probablement pas.
Florence est néanmoins outrée. Elle me reproche d’avoir intégré l’identifiant Twitter du dessinateur français (@plantu) à ma réponse, ce qui lui permet(trait) de voir que Florence l’a accusé de s’être fascisé.
Un twittos intervient en me qualifiant de « pâle crétin égotique ». Florence twitte un gros rire (« hahahahahahaha !! ») Le twittos répond « Après l’avoir imprimé, j’ai parcouru son dernier billet de blog d’un derrière discret ».
Je ne comprends pas cette virulence : j’ai tagué @Plantu par réflexe et par courtoisie. Je n’imaginais pas qu’il y eût une relation entre Florence et lui. Et même pas que Plantu lût les twits qui lui sont adressés. À cette époque, il a plus de 125.000 abonnés. Et il suit 86 personnes. Hainaut n’y figure pas.
Irrité par son adhésion manifeste à « pâle crétin égotique », je réponds à Florence : « Réflexe. Les déclarations publiques, le droit de se défendre, toussa. Assume ». Elle répond « Bon, ciao Marcel ». Et me bloque.
Le lendemain, elle m’accuse spontanément, toujours sur Twitter, d’un « horrible (!) et mauvais procès pour antisémitisme » envers Pierre Kroll (qui m’avait valu une semaine de shitstorm en 2015). Mais étant bloqué, je ne le verrai que bien plus tard.
N’ayant pas compris que « Bon, ciao Marcel » signifiait « tu es bloqué », je ne me rends compte du blocage que deux semaines plus tard, alors que je veux la retwitter pour m’indigner, avec elle, d’une attaque sexiste envers sa cousine, journaliste à Grenoble.
Sérial-bloqueuse
Le 16 septembre, je m’en étonne donc d’un simple twit « Vous pouvez croire ça ? Florence Hainaut m’a bloqué ! #jhallucine ». Peu de réactions.
Deux jours plus tard, on annonce son retour à la RTBF. Je m’amuse de l’annonce et je twitte avec un smiley : « elle jouera le rôle d’une sérial-bloqueuse ». Je fais là allusion à mon dernier livre en date, Confessions d’un serial-tweeter, mais aussi à la liste de blocage impressionnante que Florence Hainaut a un temps utilisé (@stopshitstorm), qui contenait plusieurs centaines voire des milliers de personnes. À cette date, j’en bloquais 38 en tout et pour tout.
La vanne ne plaît pas à un futur attaché de presse écolo qui m’accuse « d’obsession ». Je calcule qu’au cours des 12 mois précédents, j’ai cité Florence Hainaut dans trois tweets spontanés, soit 0,04% de ma production twittoridienne, bien connue pour être hystérique. Obsession ?
Une dizaine de twittos viennent à leur tour très rapidement me « travailler au corps », tous des proches de la journaliste sur le réseau, sinon dans la vraie vie. Le débat provoque au final une centaine d’échanges. On m’explique que le compte Twitter de Florence Hainaut serait « privé ». Le point de vue que je défends est qu’il est étonnant qu’une journaliste bloque sans raison apparente. Je suis effectivement un peu vexé. Mais on me reproche un « mode dénonciation », on m’accuse de « petites piques envers Florence Hainaut ». Et là, je ne vois pas de quoi on parle. Je prépare un stoemp saucisses pour ma smala, puis je sors promener mon chien.
Le lendemain, Florence m’envoie à son tour un long mail. Ses arguments sont étonnamment les mêmes que ceux de la dizaine de Twittos qui me font la morale en public depuis la veille : je l’aurais fréquemment « épinglée » (faux), je n’aurais pas à citer les tweets d’autrui (à savoir, les partager en y ajoutant un commentaire — ce qu’elle fait elle-même régulièrement, tout comme le reste de la twittosphère). Je serais agressif à son égard, un « fait qui n’a pas échappé aux comptes qui nous suivent ».
Bien sûr, j’ai le droit de parler de qui je veux, mais « si elle n’a pas envie [que je parle d’elle], elle n’a pas envie », explique en effet un twittos.
Elle me déclare aussi qu’elle m’a bloqué parce qu’elle est « mal à l’aise » avec ma façon d’interagir sur Twitter. J’aurais même été « virulent » envers elle, « un paquet de fois ». Là encore, plusieurs de ses amis me servent le même raisonnement. Se seraient-ils concertés ?
Je vérifie tous mes tweets précédents, je constate zéro tweet virulent à son égard, et aucun moqueur, à une seule exception (très potentielle) près.
Une moquerie pour Hainaut, c’est une moquerie de trop
C’est un tweet qui du 23 juillet 2017, soit une semaine avant mon blocage. Florence demande « Avant Twitter, est-ce qu’on s’amusait aussi à rendre moches les choses jolies puis à en rire bêtement, sûrs que c’est un droit inaliénable ? »
Je réponds : « Oui. Ça date même des hiéroglyphes ».
Réponse de Florence « Aaaaah cette délicieuse habitude de retweeter en raillant au lieu de répondre ».
Sauf que voilà, ça n’est pas une habitude. Mais une première. Et je ne l’ai pas conçu comme une moquerie, mais comme une réponse, drôle et désabusée, à son constat. Après, bien sûr, c’est son droit de le ressentir comme une raillerie.
Évidemment, je ne peux même pas considérer son exigence de ne plus parler d’elle : c’est une personnalité publique. Même si, à ce moment-là, elle a quitté la RTBF depuis un an (mais elle y revient comme indépendante), Florence Hainaut a 27.000 abonnés sur Twitter, récolte régulièrement des centaines de « likes » sur Facebook et passe pour « la » journaliste harcelée sur les réseaux, avant, quelques mois plus tard, de le devenir dans les médias. [j’avais précédemment écrit « dans les médias », ce qui est anachronique en 2017]
Elle est elle-même régulièrement violente envers d’autres twittos qui se prennent ce que j’ai appelé ensuite « sa meute » en réponse à de simples remarques. Ses fans insultent facilement, menacent parfois de violences physiques et doxent régulièrement ceux qui osent critiquer « Flo », ce qu’elle fait elle-même aussi. Ses accointances privilégiées avec l’AJP (Association des Journalistes de Presse) et — on le voit aujourd’hui —, l’EFJ (Fédération européenne des Journalistes), en font déjà pour moi un sujet d’observation, d’autant que je connais désormais ses techniques de doxing et d’incitation au doxing depuis l’affaire Denis Robert.
Théo et les bougnoules
Dans les années qui suivront, je continuerai donc à la critiquer très épisodiquement, et uniquement quand je le trouverai utile. La réponse sera systématiquement massive, insultante, et comprendra plusieurs fois des menaces physiques.
Ainsi, le 11 novembre 2017, elle cite un twit de Theo Francken qui explique, en anglais : « Je ne suis pas ANTI-immigration, je défends une AUTRE politique migratoire avec des règles strictes et claires […] »
Elle traduit : « Je ne suis pas raciste. Je défends une autre manière d’accueillir les bougnoules en Belgique. NUANCE ». Elle récolte 114 likes et 29 retwits.
Un twittos de centre-droit publie une copie d’écran du tweet de Florence et s’insurge d’une traduction aussi tendancieuse de la part d’une journaliste. Je réponds par un sarcasme peu courtois mais qui me paraît assez factuel : « Mais @floheyno n’est plus journaliste. Elle est devenue « journalisse », comme dit son descriptif. C’est un nouveau mot pour ‘militante qu’il faut croire sur parole’. » 6 likes, zéro retwit.
Florence commente : « C’est encore les fragiles qui sont tristes que je les bloque parce qu’ils m’insultent ? Misère ». Et aussi « ça doit être à cause du nuage toxique ». Nous étions en effet enfermés ce jour-là suite à un nuage toxique.
Elle réagit encore quelques minutes plus tard en m’attaquant sans me citer : « ’Olalala FloHeyNo m’a bloqué parce que je l’insultais alors je vais l’insulter parce qu’elle m’a bloqué’ Les 10 mêmes types, en boucle. » 70 likes, 4 retweets.
Le lecteur attentif aura pu vérifier qu’elle ne m’avait pas bloqué « parce que je l’insultais ». Mais passons. Et vérifions plutôt ses autres accusations — sur base d’une recherche actuelle ; certains tweets peuvent avoir disparu. Hormis le twittos de centre-droit et moi-même, seuls deux comptes lui ont adressé des tweets, et aucun n’est insultant. Le premier dit : « Pourquoi déformer les propos [de Theo Francken] ? » Il se fait accuser par Florence d’être intrusif. Le second lui écrit « Ce n’est pas en mettant dans sa bouche des propos insultants (‘bougnoules’ est de vous) à l’égard des migrants que vous ferez avancer les choses… »
Il n’y a donc pas « 10 types », mais quatre (en comptant celui que j’ai retweeté), rien d’ordurier, mais des critiques. Je ne connais pas ces deux twittos. Je n’interagis pas avec eux. Et il n’y a aucune « boucle » à l’horizon.
Ce mec est too much, ce mec est troll
Suite à son tweet accusateur, les dénigrements variés commencent à tomber. Sur moi. « Si à 50 ans, tu n’est pas chroniqueur Télépro, c’est que tu as raté ta vie » ; « Ça pourrait être pire, il pourrait te chanter Guérande » (référence à une chanson que j’ai produite en 2008) ; « Singlet-Simplet » ; « Saint-Marcel et autres trolls full time » ; « Sel, c’est tendance me, myself and I » ; « il devrait consulter »…
La shitstorm qui me vise provient cette fois de trente comptes différents, dont cinq personnalités publiques, pratiquement tous des hommes, et dure jusqu’au 13 novembre. Un de ses amis : « Il y a des crétins qui ont un problème avec le consentement : bloquer c’est dire NON! Continuer, c’est harceler ».
Le mot est lâché. Et à partir de ce moment-là, je suis présenté par Florence Hainaut et ses amis comme un… harceleur !
Pour ceux qui ne connaissent pas Twitter, bloquer signifie simplement qu’on empêche autrui de voir ses tweets depuis le compte bloqué. On ne les envoie pas moins à tous les autres, soit un public qui, dans son cas, est non seulement massif, mais aussi influent. Elle est ainsi régulièrement retweetée ou likée par des journalistes, des rédacteurs en chef, des membres d’Ecolo, du PS, des directeurs de la fonction publique, etc.
Et si je me prends une douche aussi froide, c’est aussi parce qu’entretemps, elle en a rajouté : « Ça devient habituel. Il lâche ses trolls sur moi chaque semaine ».
Un harceleur très paresseux
Je ne comprends pas ce qui se passe. Je ne comprends même pas comment ses accusations peuvent être prises au sérieux. Je n’ai pas de « troll » (soit des comptes anonymes à mon service). Je suis beaucoup trop indépendant pour ça. Et les gens qui lui ont répondu suite à sa traduction radicale de Theo Francken l’ont fait spontanément, sous leur propre identité, et même pas en réponse à mon tweet ! Quant au « chaque semaine », c’est tout aussi faux. C’est mon premier tweet la concernant en… neuf semaines ! Mais ses amis boivent ses paroles et ne se posent aucune question.
Mon portrait en harceleur commence à être brossé. Deux semaines plus tard, dans un débat sur Facebook, alors que je n’ai plus parlé d’elle, Florence Hainaut intervient out of the blue en me qualifiant de « harceleur » à trois reprises, dans trois commentaires consécutifs, sur une page publique. Je la bloque.
Harcèlement ? Du 1er septembre 2017 au 1er juillet 2020 inclus, je l’ai citée ou évoquée dans précisément vingt-et un tweets [j’avais précédemment parlé de 12 + 3, soit 15] . Dans la majorité des cas, il s’agissait de me défendre d’une de ses accusations. Si l’on exclut ces défenses, je l’ai en réalité critiquée spontanément 6 fois : deux fois d’août à décembre 2017 (« serial-bloqueuse » et « journalisse »), une fois en 2018, deux fois en 2019, et une fois entre janvier et juillet 2020. En trois ans. Je publie au moins 5 000 tweets par an.
Est-ce que répondre, c’est harceler ?
Mais chacun de mes rarissimes tweets la concernant entraîne un débat (ou plutôt un déchaînement) toujours très long et souvent ponctué d’insultes et même de violences. Mes réponses — qui ne sont que des commentaires dans un débat (et le plus souvent des réponses défensives à des accusations) —, Florence Hainaut va, via une lettre envoyée par son avocate en août 2020, les assimiler à des tweets, affirmant que j’aurais écrit « des centaines de tweets » à son sujet. Autrement dit, elle tentera de me faire condamner parce que je défends mon point de vue ou, plus simplement, parce que je débats !
De 2017 à 2020, elle va continuer à m’accuser régulièrement de la harceler et de lui envoyer « des trolls ». Toujours sans la moindre preuve. Et parfois spontanément.
Ainsi, le 18 juillet 2019, elle s’adresse à un journaliste de la RTBF : « Ça fait 2 ans que je me fais épingler et diffamer par Marcel Sel parce que j’ai osé le bloquer après lui avoir signifié plusieurs fois que j’étais mal à l’aise avec sa manière d’interagir avec moi. Deux ans. »
Je lui réponds : « Soyons factuels. 1. Épingler parfois un compte à 25k+ qui épingle au quotidien tout qui ne lui plaît pas, c’est de la critique (svt ironique chez moi) et non de la diffamation. 2. Accuser sans preuve de diffamation, c’est de la calomnie (une forme de… diffamation). #malaisisme. »
Immédiatement, un contradicteur bienveillant (il y en a aussi) se présente. Il écrit « Please, lâche-la. Résumer les tweets de @floheyno à ‘tout ce qui ne lui plaît pas’, c’est dénier leur portée sur de nombreux faits de société (bashing, racisme, féminisme, éthique, etc.) »
Je veux alors remettre l’église au milieu du village : « Moi aussi, je twitte sur de nombreux faits de société. Et j’ai été harcelé jusqu’à en perdre du travail. Alors, en quoi Florence Hainaut aurait droit à un traitement différencié ? Pourquoi quand je réponds à une de ses attaques me demande-t-on systématiquement de la ‘lâcher’ ? »
Il est clair dans mon esprit que je demande simplement le droit de me défendre des accusations devenues récurrentes de Hainaut, et qu’on arrête le deux poids, deux mesures dont elle bénéficie.
De la tempête au tsunami
À 10h16, Florence Hainaut intervient dans la conversation en détournant ma phrase : « Il compte me harceler jusqu’à ce que je perde du travail parce qu’il n’y a pas de raison que je sois mieux traitée que lui. C’est une blague, ce délire ? » Elle ajoute dans un tweet suivant qu’elle « n’en peut plus ».
La shitstorm acommencé. À 13 h 56, elle publie un tweet qui la transforme en tsunami : « Ah ok. C’est ça le plan. Me harceler jusqu’à ce que je perde mon taf. Qu’est-ce que ce réseau à fait de vous ? » 66 likes et 5 retwits dans l’heure.
Parmi les likes, deux conseiller municipaux écolo, une CDH, trois journalistes, dont un de la RTBF, une suppléante députée, un collaborateur de la RTBF, un collaborateur du Délégué aux Droits de l’Enfant, la porte-parole d’un SPF, un syndicaliste montant de la CNE… Vingt d’entre les autres likers sont des comptes anonymes.
Et là, c’est la curée. « Ce type est imbuvable », dit un twittos qui propose en image de m’envoyer un poing dans la gueule. « C’est quasi du stalking virtuel ». « Il est dingue ». « Con fini », « Délirant, pathétique, gravissime, il faut déposer plainte à l’AJP (sic) ». « P’têt que publier son vrai nom le calmera ». « Narcissisme au comble […] ego surgonflé ». « On dirait bien que toute la morve et la bile sont sorties ». « Goebbels de province ». « Main courante avec capture d’écran à l’appui. Le harcèlement est puni par la loi, même en Belgique ».
Elle relance. Et relance. En comptant les toutes dernières salves, l’attaque dure… quatre jours !
Une des phrases les plus pénibles à lire accuse ma famille originaire des Cantons de l’Est. Elle aurait ouvert « avec joie la porte aux nazis et après la fin de la 2GM [tiré] à balles et tuant des Belges dans le dos! »
En réalité, la résistance belge officielle a envoyé une délégation à l’enterrement de mon grand-père, en 1946. Pour ses activités de résistant, depuis 1932.
L’influenceuse des messages privés
Mais comment obtient-elle de tels soutiens, qui n’hésitent pas à inciter à la violence ou à humilier la famille, les ancêtres ? Pourquoi n’est-elle jamais intervenue pour modérer ses abonnés quand ils tombaient dans l’insulte ? Pourquoi raillait-elle même ma réaction quand quelqu’un proposait clairement qu’on m’agresse physiquement (ces tweets-là ne vont pas faciliter la tâche de son conseil) ? Pourquoi, dès qu’on ose la moindre critique (par exemple sur son discours effectivement très tendancieux), deux ou trois twittos interviennent rapidement, bientôt suivis par des grappes, jusqu’à une trentaine qui, tous, reprennent les mêmes arguments ?
Après avoir interrogé plusieurs twittos qui l’ont soutenue à un moment donné, j’ai constaté que Florence Hainaut bénéficie, d’une réputation de fragilité qui les amène à prendre sa défense spontanément dès qu’elle se dit attaquée. C’est le pouvoir de la victimisation.
L’autre volet est plus pernicieux. Plusieurs personnes actives sur Twitter m’ont ainsi expliqué que Florence Hainaut les a régulièrement approchées en message privé pour les inciter à s’en prendre à tel ou tel twittos, et notamment à moi-même. Ça ne m’a pas étonné puisque j’avais été témoin de telles manœuvres en 2015, 2016 et 2017. Mais surtout, trois de ces personnes m’ont expliqué que, suite à leur refus, elles se sont vues ostraciser par la dame et se sont quelquefois pris sa « meute » sur le dos par la suite. Ce qui me rappelait bien quelque chose…
L’un-e de ces twittos témoigne : « Elle [m’a envoyé des messages privés pour m’influencer] à de multiples reprises. C’est comme ça que je me suis détourné d’ailleurs. J’ai vite compris qu’elle alimentait une petite cour dont elle se servait pour faire pareil que la ligue du Lol. Officiellement, elle ne harcèle pas mais elle anime une large communauté à qui elle désigne des cibles qui seraient ‘méchantes’ avec elle. Si chacun met son petit commentaire, c’est pas du harcèlement vu individuellement […] mais collectivement, c’en est un. » L’incitation au doxing faisait partie du lot, mais « elle était souvent loin de la vérité ». Elle disait avoir les preuves et les IP. Pourtant « Je n’ai jamais vu une preuve. Idem quand elle lançait des raids contre X ou Y, jamais un élément de preuve, ni de sa part, ni que je puisse trouver en cherchant ».
Il y a « un moment », cette personne a refusé de jouer le jeu et cessé de la suivre. « Puis je l’ai critiquée constructivement et gentiment pour qu’elle cesse ces pratiques et elle l’a pris comme une agression »
Un-e autre a discuté avec Florence Hainaut en message privé à l’époque où elle était encore journaliste à la RTBF. « C’est comme ça qu’elle a su qui j’étais. Grave erreur […] Elle m’a déjà contacté en DM […] il y avait les appels à la chasse à courre. ‘tu te rends compte celui-là qui dit ça. Anormal quel con. Faudrait lui dire. Que ça cesse.’ » Après avoir refusé de jouer le jeu, ce compte a aussi fini par subir : « paroxysme et harcèlement par sa meute ».
La troisième personne a fini par quitter Twitter : « À ses débuts, FH était plutôt sympathique. Et un jour, on s’est retrouvés en DM […] je lui avais donné quelques détails +/- précis [sur moi]. Ensuite, progressivement, son discours a évolué vers celui qu’on connaît aujourd’hui. »
La personne a commencé à la contredire. Florence Hainaut a pris ça pour du harcèlement ciblé. « Elle m’a ordonné de lui foutre la paix, car autrement… Je lui ai répondu que Twitter est une plateforme de débat et que je réagirais si je voulais. En représailles, elle a balancé publiquement les screens de [nos conversations privées] en pâture à son fan club qui m’est immédiatement tombé dessus. »
Confrontée au risque d’être discréditée dans son travail, la personne a donc fini par fermer son compte. « Le jeu n’en vaut pas la chandelle. J’ai un boulot qui me passionne, […] une baraque à payer et des projets d’avenir. Je suis, comme bcp d’autres, qualifié de facho. Et dans la vraie vie, ce qualificatif justifie à lui seul le rejet pur et simple, sans aucune possibilité pour ‘l’accusé’ de se défendre ».
Enfin, une quatrième personne m’a expliqué que Florence Hainaut lui avait spontanément envoyé des messages privés incitant à me dénigrer, expliquant que je la harcelais depuis des années, que c’était hallucinant, horrible, que j’étais « un monstre ». Le/la twittos a refusé d’entrer dans son jeu. Il/elle est désormais, elle aussi, une des cibles de la « Hainautsphère ».
Vous comprenez probablement pourquoi toutes et tous ont demandé de rester anonymes.
Ah oui. J’ai aussi modifié certaines affirmations et mélangé certains témoignages pour qu’elle ne puisse pas les repérer.
Eh oui. On en est là !
***
P.S. : Si vous vous posez encore la question de savoir qui de Florence ou moi incite parfois ses followers à s’en prendre à autrui dans des termes violents, voici deux attitudes. L’une consiste à rappeler à ses abonnés que c’est un comportement inacceptable. L’autre consiste à se moquer de la réaction potentielle de la cible d’une telle menace. La suite demain.
***
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©Marcel Sel 2019. Distribution libre à la condition expresse de citer l’auteur (Marcel Sel) et d’établir un lien avec cette page.
24 Comments
Salade
septembre 12, 17:43marcel
septembre 12, 17:47Salade
septembre 12, 23:10marcel
septembre 17, 19:24Pascal Vermeulen
septembre 13, 11:11marcel
septembre 17, 19:25u'tz
septembre 12, 19:49CHRISTOPHE NAUDIN
septembre 12, 18:09marcel
septembre 17, 19:23Un type qui passe
septembre 12, 21:15Tommy
septembre 13, 10:57marcel
septembre 17, 19:24Le Pouvoir du Victimisme. Épisode 3 : harceler n’est pas jouer. | Un Blog de Sel
septembre 13, 13:17Sylvie Rigot
septembre 13, 13:34marcel
septembre 17, 19:26Tournaisien
septembre 14, 15:40marcel
septembre 17, 19:29Tournaisien
septembre 18, 15:59marcel
septembre 22, 06:34Tournaisien
septembre 23, 14:13marcel
septembre 29, 07:48Tournaisien
septembre 20, 14:52Droit de réponse de Florence Hainaut au texte : « Le pouvoir du victimisme. Episode 2 : comment devenir un harceleur, en un tweet. » | Un Blog de Sel
décembre 11, 10:07Le pouvoir du victimisme. Épisode 4 : Les yeux trop rouges. | Un Blog de Sel
janvier 12, 18:28