Racisme : Bart De Wever peut, les Flamands ne peuvent pas.

vvl1Quelle est la différence entre un quidam qui tient des propos racistes sur Facebook et un leader nationaliste qui tient des propos racistes à la télévision ? En Belgique, elle est claire. Le premier est décrié par sa communauté, par un ministre-président N-VA, et poursuivi par le parquet d’Anvers. Quant aux propos du second, président de la N-VA, ils sont minimisés, remis en contexte (enfin, si on peut appeler ça du contexte), et lorsqu’il y a une plainte, elle est soigneusement rangée par-devers soi.

Il y a une semaine, la Flandre découvrait le racisme pur et dur qui s’est développé sans complexe en son sein. Et elle a flippé. Parce qu’en Flandre, comme ailleurs, il y a des racistes. Pas plus ni moins. Et comme partout, il y a énormément de gens qui ne les supportent pas. Cette fois, c’est une page Facebook de la Ligue de Défense flamande qui a mis le feu aux poudres. Suite au décès, en quad, d’un jeune Belge de Flandre d’origine marocaine, les racistes se sont lâchés, sans modération du fondateur de cette ligue microscopique, proche du Vlaams Belang et de Pegida Flandre : Gunther Vleminx. De Wereld Morgen a pris soin de prendre quelques clichés de la page Facebook avant la fermeture du compte.

Ces singes bruns…
Sous l’info publiée par Vleminx, qui précise « Jeune flamand (15 ans) décède au Maroc […] », un certain Tomba Labomba écrivit « LOL, c’était un attentat suicide, non ? ». Pour Marie-Rose Plaetink, fan de Trump, du Vlaams Belang, de Filip Dewinter (égérie du parti), mais aussi… de Céline Dion : « si ça, c’est un Flamand, je suis Saint-Nicolas. L’audace d’écrire ça… chassez ces gens encore un peu plus ! » Ward van Hoyweghen mugit : « Mieux vaut un [mort] qu’aucun. Au moins un qui ne pourra plus traîner par ici ». Benny Wante s’interroge : « un Flamand brun ????? […] ces singes bruns…» James Verlinden : « Il donne le bon exemple, il reste là-bas » Dimi Olaerts, couvreur de son état et fan des Diables rouges tape « Fallait s’y attendre, un pays de singes comme la Belgique qui place les étrangers au-dessus de sa propre race ferait mieux de laisser son gouvernement de connards faire un accident [mortel]».

La page était coutumière de ce genre d’excès. Sous une news évoquant une explosion dans un centre pour réfugiés en Allemagne, un commentateur rugit : « Super ! Tout faire péter et vite se tirer ». Et je réserve un diplôme spécial à un nommé William Helleputte qui gueule, enthousiaste : « COMBIEN DE SINGES BRUNS SONT MORTS !!!!!!!!! » Autre news, quand on annonce qu’un réfugié de Calais meurt sous un camion, on propose une bise et des cadeaux pour la femme du chauffeur, et on regrette qu’il n’y ait qu’un tué. « We want more », dit un de ces dégénérés.

Et enfin, le pompon : « Il est grand temps que nous réagissions contre ces sales rats et que nous les exterminions »

De Wever, blanc…
Une semaine plus tard, on apprend que la plainte contre Bart De Wever a rapidement été classée. Qu’avait dit Bart sur les Berbères ? Le verbatim est ici. Et les raisons pour lesquelles on doit, selon moi, considérer son exercice comme raciste sont ici. En résumé, j’écrivais :

« Bart De Wever a chargé la barque en conférant une liste impressionnante de défauts ataviques aux ‘Nord-Africains, et en particulier les Marocains, et plus particulièrement les Berbères’. Cette énumération montre qu’il ne s’en prend pas réellement aux seuls Berbères, mais bien à toute immigration nord-africaine anversoise. De Wever accuse ce groupe humain d’être une communauté fermée, de favoriser l’apartheid, d’être sensible au radicalisme (entendez au terrorisme). Il s’agit bien de propos hostiles à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes — comme dit Larousse. Donc, racistes. Et là, on ne tient pas encore compte de toutes les autres associations qu’il a faites indirectement (attentat des Twin Towers, décapitations, criminalité, inactivité, mauvaise immigration, etc.)

En France, Éric Zemmour a été condamné pour avoir déclaré que les patrons avaient le droit de discriminer, et également pour avoir dit que les dealers étaient tous noirs ou arabes. Bart De Wever a été plus subtil sur la discrimination, présentant la lutte contre ces inégalités comme inutile et contreproductive, mais sans engager ouvertement les gens à discriminer — même s’il a implicitement légitimé la discrimination à la location. En revanche, il été plus radical sur l’incrimination des Nord-Africains : c’est toute la population qui a été visée, associée au terrorisme, ‘passive’ économiquement, criminelle, de ‘mauvaise immigration’. C’est de l’incitation à la haine raciale et ça doit être poursuivi. »

Unia, il l’a (pas).
Patrick Charlier, coprésident d’Unia (ex-Centre pour l’Égalité des Chances et contre le Racisme) considérait bien au moment des faits que « Bart De Wever renforce une vision négative du groupe […] qui est dangereux, menaçant […]. » mais refusait de tirer les conclusions logiques de cette affirmation en assénant qu’il ne s’agissait pas de racisme au sens de la loi parce qu’on ne pouvait parler « d’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination à l’égard […] d’un groupe », notamment parce qu’on ne pouvait pas démontrer une volonté de nuire.

Donc, jeter l’opprobre sur un groupe humain dans une émission de télévision de la chaîne publique ne montre pas une volonté de nuire…

Et comme si cela ne suffisait pas, il finit par présenter cette attaque virulente contre les Berbères, les Maghrébins et les immigrés nord-africains en général comme de simples opinions. « On peut dire qu’on n’est pas d’accord et on peut répondre autrement que par des procédures judiciaires ». Mais dans ce cas, autant jeter la Loi Moureaux aux orties. Elle ne sert plus qu’à discriminer parmi les discriminants.

Qui a tué la Loi Moureaux ?
Il y a dix ans, je parie qu’on aurait entendu un tout autre discours. En 2004, le Vlaams Belang a ainsi été condamné en vertu notamment de l’article 3 de la Loi Moureaux :

« Art. 3 : Est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de cinquante francs à mille francs, ou de l’une de ces peines seulement, quiconque fait partie d’un groupement ou d’une association qui, de façon manifeste et répétée, pratique la discrimination ou la ségrégation ou prône celles-ci dans les circonstances indiquées à l’article 444 du Code pénal, ou lui prête son concours. »

Le drame : depuis quelques années, on cesse de réfléchir à ce que les politiques disent. On analyse leurs discours selon leur propre grille de lecture. On ne pense plus. Ils peuvent tout se permettre.

Parmi les attendus du jugement du Vlaams Blok, on pouvait lire : « Dans la propagande ainsi menée à destination du grand public, une image haïssable des ‘étrangers’ est brandie en permanence afin de susciter dans la population des sentiments (déjà ou non présents de manière latente) de haine des étrangers, de les entretenir et de les pousser à outrance, avec comme objectif sous-jacent l’obtention de voix, et le cas échéant après un succès électoral déferlant, de pouvoir transposer dans la pratique des propositions extrêmement discriminatoires formulées dans le domaine de la « politique des étrangers »

En attente de valeur ajoutée.
Alors, bien sûr, la N-VA n’est pas le Vlaams Belang. On la surprend autant à critiquer l’altérité (Theo Francken sur « la valeur ajoutée » des Africains et des Arabes ; Jan Jambon sur la « part significative » de musulmans ayant dansé après les attentats ; Bart De Wever sur les Berbères et plus récemment, contre la multiculture) qu’à expliquer que les musulmans de Belgique sont des Belges à part entière ou qu’il faut parvenir à mettre un maximum d’immigrés ou de descendants d’immigrés au travail. Mais aujourd’hui, on félicite très chaleureusement cette seconde attitude alors qu’on ne réagit que très mollement à la première. Et l’on peut trouver à la N-VA une certaine régularité de critique contre les Arabes, les musulmans, ou la multiculturalité.

Parallèlement, le Vlaams Belang n’est plus jamais poursuivi ni condamné, pourtant son discours n’a pas changé d’un iota. Son score, lui, a été limité pendant 10 ans, pour de multiples raisons et l’on peut penser que sa condamnation le rendait moins séduisant aux yeux de bien des électeurs. Le jugement l’a aussi forcé, pendant un certain temps, à modérer ses propos. Pas pour longtemps. Pourtant, en avril 2004, RésistanceS était plein d’espoir : « Il y a un ‘avant 21 avril’ et ‘un après 21 avril’ », écrivait le journal spécialisé dans la lutte contre l’extrême droite. « L’extrême droite est aujourd’hui humiliée, blessée et hors-la-loi. Le décor va désormais changer, les rôles vont s’inverser. Le camp des gagnants n’est plus le même. L’extrême droite est désormais encore plus marginale qu’auparavant. » Voire !

Récolter ce qu’on a semé…
Une certaine peur de l’extrême droite a amené la Flandre à être plus tolérante envers les messages haineux ou discriminatoires, amenant même des journalistes à plaisanter en plateau avec des Filip Dewinter. Pegida s’y est promenée sans souci, alors que les contre-manifestations ont été réprimées avant même qu’elles ne commencent. De même, l’entrée de 60 ex-membres du Vlaams Belang à la N-VA, y compris l’un des auteurs du programme en 70 points qui a valu au parti sa condamnation, n’a pas réduit l’enthousiasme pour le parti : le MR l’a même entraîné dans sa coalition fédérale. Or, si la N-VA se veut respectable, c’est par son discours qu’elle doit montrer patte blanche. Et elle ne le fait pas. Rien ne l’y oblige : on la laisse jacasser. On applaudit même Geert Bourgeois quand, tout à coup, il se dit choqué par les discours racistes — ceux qui ne viennent pas de son parti, uniquement, bien sûr.

En fait, on récolte ce qu’on a semé. Dès 2004, la partie flamande d’UNIA a choisi la politique des épaules haussées, par peur, mais probablement aussi par refus de regarder sa communauté dans les yeux (alors qu’un tribunal de Gand n’avait pas hésité à le faire). La partie francophone d’UNIA (alors CECR) a petit à petit suivi. De fer-de-lance du combat pour l’égalité des chances, UNIA est ainsi devenue une machine à rendre tolérable l’intolérable par des explications de plus en plus mollassonnes, alors que le racisme remonte à toute berzingue, couvert par une couche de respectabilité très semblable de part et d’autre de la frontière linguistique et des frontières nationales. La jurisprudence a de même pris une voie plus tolérante. C’est l’ensemble de la société et des autorités qui a jeté le gant. Le résultat est sous vos yeux. Des politiciens libres de cogner sur les minorités amènent les citoyens à se sentir d’autant plus libres de déverser un fiel racistissime sur les réseaux sociaux.

Mais comment allez-vous expliquer à des commentateurs Facebook flamands qu’ils n’ont pas le droit de dire ce que leurs dirigeants les plus charismatiques peuvent exprimer ou légitimer librement (comme Theo Francken expliquant que c’est la présence de la multiculturalité qui rend les gens racistes…) ? Et comment allez-vous expliquer aux antisémites parmi les Arabes de Belgique qu’on peut les traiter globalement de terroristes, mais que toute allusion similaire envers les Israéliens est passible de punition ? Cette question appelle une réponse urgente, tant il est devenu courant de lire des insultes antisémites, voire des appels à l’éradication d’Israël ou des Juifs dans certains forums musulmans ou sur certaines pages Facebook. Et de même, sur certaines pages de certains journaux wallons et bruxellois, on découvre avec effroi que les Flamands — que tant de Francophones accusent régulièrement de racisme — font parfois figure d’amateurs à côté de leurs voisins du Sud.

Il est largement temps de réagir. Du moins, si l’on veut qu’il y ait vraiment un « après le 21 avril 2004 ». Perso, je me dis que c’est pire qu’avant.


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49 Comments

  1. Vincent Bonhomme
    août 08, 16:17 Reply
    Ce n'est pas ENIA, mais UNIA. A moins que ce soit un jeu de mot avec le nouveau nom du Centre intérfédéral pour l'Egalité des Chances, auquel cas je ne l'ai pas compris.
    • marcel
      août 08, 17:03 Reply
      En effet, suis pas encore bien rentré, apparemment :-)
  2. Jean-François Happé
    août 08, 17:49 Reply
    Point de racisme ici, seulement de la bêtise. A tous les étages, et aucun n'y échappe, pas même le vôtre. Car si l'on ne peut préjuger - idéellement du moins car en pratique il est souvent possible de le faire - des actes d'une personne sur sa seule appartenance apparente, légale ou annoncée à une culture, on peut parfaitement émettre la volonté de minimiser l'influence de cette même culture sur ce que l'on considère être la sienne en propre. L'idée de frontières des modes d'êtres de groupements humains, c-à-d des cultures, toutes poreuses qu'elles puissent être à divers niveaux, ne peut pour autant se voir niée puisque consubstantielle à sa définition. Une culture, c'est avant tout une opposition à ce qu'elle n'est pas. C'est d'ailleurs l'une des conséquences insidieuses de nos démocraties. A force d'accueillir sans réelle retenue, et pour cause, un patchwork illuminé de styles tous plus amusants les uns que les autres, la potion magique accouche d'un breuvage indéfinissable pour lequel on ne sait très bien quel vin choisir. Pour le coup le "flamand" ne peut plus, en réalité, se voir étiqueté, labellisé, par une norme rassurante. Son "territoire" se voit labouré par des personnes venant de tous les horizons, de mers et de sables, ses valeurs et habitudes traditionnelles se voient bouleversées par des cultures qui revendiquent haut et fort, et à raison si l'on se place de leur point de vue, l'incorporation de certains de leurs traits caractéristiques au sein de la définition locale, "définie", de la culture flamande. La seule option restante, sur ce schéma, est de concevoir la culture comme un échange incessant et jamais stabilisé. L'être humain ne pouvant s'en satisfaire, il reste pour seule conclusion le fait qu'il nous faut établir des limites. Et ces limites, toute la question est de savoir où les mettre (double nationalité, exposition et imprégnation religieuse au regard des normes culturelles en vigueurs). En bref, il me semble souhaitable d'établir un outil permettant l'évaluation de l'écart culturel, ce-dit écart ne pouvant être décrété négatif pour lui-même, seulement au regard d'une forme moderne de charte humaine à l'instar des droits de l'homme.
    • marcel
      août 08, 19:00 Reply
      Vous partez du principe qu'une culture est une chose figée. C'est le contraire, rien n'est plus dynamique qu'une culture. Les progressistes cherchent à l'ouvrir et à l'enrichir (et considèrent les évolutions comme un enrichissement), les conservateurs cherchent au contraire à la figer, considérant que les évolutions sont une forme d'abâtardissement. Si l'on examine la culture flamande, intéressante parce qu'apparemment assez figée, on découvre qu'elle s'est ressourcée de l'intérieur, à partir d'un espace très restreint, et c'est ce qui explique l'audace de ses jeunes créateurs, alors que la française s'est ressourcée à partir d'un parc culturel immense, incluant l'Afrique, l'Amérique, des pays aussi divers que la Suisse, la Belgique du Sud et la France. L'espace français est ainsi plus ouvert à la multiculture, parce qu'il la vit depuis des décennies, sinon des siècles, notamment au travers des échanges coloniaux. Alors que l'espace flamand (je ne dis pas néerlandais) l'est moins, ou depuis beaucoup moins longtemps, et est plus sélectif (puisant surtout dans l'hémisphère nord). Il va puiser d'ailleurs dans l'espace anglo-saxon qui le connecte au reste du monde. Enfin voilà, c'est une interprétation.
      • Jean-François Happé
        août 08, 20:43 Reply
        Marcel... Pour qu'il y ait multiculture, vous ne pouvez qu'admettre la nécessité de cultures. Une multitude n'étant toujours qu'une multitude de quelque chose. L'idée de culture toujours en mouvement, sorte de bouilli aux ingrédients figés qu'un feu donné transforme au gré des circonstances, rencontre l'obstacle de sa référence : elle reste culture. Oseriez-vous comparer la "culture" d'un village nordique quelconque à la "culture" new-yorkaise ? Les modes de vie sont radicalement différents. Vous ne pouvez le nier. Le mode d'être au Monde diffère d'un endroit à l'autre du globe. Que l'une s'enrichisse de l'autre et vice versa n'est pas la question ici, le noeud de l'affaire consistant à montrer qu'il existe frontière réelle entre cultures. La culture n'est pas uniquement affaire de droit, elle est surtout un moyen évident de communication et d'organisation. Et toutes ne sont pas compatibles (cette dernière remarque pouvant je crois, de nos jours et interprétée comme il faut - mode ironique ON -, se voir frappée de l'infâme disgrâce raciste). En somme, les cultures s'interpénètrent, se bagarrent beaucoup, dans un seul but : prendre l'ascendant en tant que...Culture.
        • marcel
          août 09, 12:20 Reply
          Sauf qu'aucune culture ne peut prendre (totalement) l'ascendant sur une autre, sauf à être totalitaire. Et que dans des régions de grandes circulations, il n'existe pas de culture descriptible : il y a en fait autant de cultures que d'habitants. Même dans une seule et même famille, les cultures familiales se confrontent : chez l'un, les parents mangeaient à 18h, des tartines, et on mangeait salé le matin. Chez l'autre, les parents mangeaient sucré le matin, et dînaient chaud le soir. Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers. Il n'y a qu'à voir les disputes qu'il peut y avoir lors d'un mariage, pratiquement toujours sur des questions culturelles (mariage à l'église ou seulement à la mairie, présence de fromage au dîner ou non, habits des témoins et pères : queue de pie ou pas). Toutes les cultures sont interpénétrantes pourvu que les personnes le souhaitent ou l'acceptent. Dans les deux mégacultures que vous évoquez, orientale et européenne, il y a en effet des groupes qui rejettent toute intégration d'éléments culturels « étrangers » et veulent fixer une pseudo-culture de référence qui, en fait, n'existe pas. Ce sont les mêmes extrémismes, en fait. Un exemple : prétendre que la culture européenne (pour autant que ça existe) est judéo-chrétienne, c'est déjà lui donner une exclusive religieuse. Or, la religion n'est qu'un aspect de la culture. Si l'on explore nos racines celtiques et germaniques, elles ont autant influé sur le christianisme (au départ très judaïque, voire totalement judaïque) que l'inverse. L'architecture des église est « gothique », pas « judaïque ». Nous avons privilégié la flèche sur le dôme (à de rares exceptions près), plus courant en Orient. Nous avons modifié fondamentalement les rites et même inscrit le polythéisme dans une religion monothéiste au travers le culte des saints (qui ne sont pas en soi des dieux, mais plutôt la reprise des cultes païens des héros). Nous avons aussi adopté les chiffres arabes et l'invention fondamentale du zéro (sifr. en arabe, d'où le mot chiffre en français). Enfin voilà. Rien que décrire et fixer une culture est déjà impossible et mène à des débats infinis à l'intérieur même du cercle des acteurs de cette culture. Alors, parler de frontières entre les cultures, c'est un débat infini. Donc pas fini. Donc inutile.
          • Jean-François Happé
            août 09, 23:17
            Par moment, vous me donnez l'impression de souffler le chaud et le froid. Si je prends au pied de la lettre votre vision d'une culture singulière et unique, attribuée en propre à une personne - l'ensemble de la population mondiale étant visée dans ce cas de figure - alors la culture au sens large n'est plus qu'un mode d'expression pour décrire les rapports qu'entretiennent entre eux des humains culturellement uniques. Dans cette optique, le simple constat d'une histoire propre, propre à chaque être humain, est suffisant pour avancer sans peine l'hypothèse d'une "culture unique propre à chaque personne". L'humain étant encore une machine indéchiffrable, la culture l'est alors tout autant, en droit logique. CQFD. Mais cette vue, si elle affiche une indéniable force, le nerf de son argumentaire résidant en cette conviction profonde que chacun d'entre nous est unique et par là culturellement isolé, n'en reste pas moins une position faible pour peu que soit intégrée une dimension supplémentaire, qui a trait à l'une des caractéristiques les plus incontournable de l'espèce humaine : la vie en société. Que nous soyons tous uniques n'empêche nullement que des règles communes, souvent tacites, soient acceptées afin de faciliter nos échanges. Nous nous serrons la main, parfois nous faisons la bise, deux, trois ou quatre envois selon les régions, mais nous nous faisons la bise et les différences régionales elles-mêmes se voient intégrées dans les "habitudes". Si Petit Jean soupe, il ne dîne pas. S'il avale ses tartines à 5 heures, il doit être ouvrier. Raccourci foireux ? Non point, héritage du passé. Et l'on se moque éperdument de savoir si le fait de manger ses tartines à 5 heures fait de vous un ouvrier, la simple pensée suffit à vous faire appartenir à un type culturel. La promiscuité régionale, et même les bisbrouilles familiales, en viennent à s'inscrire dans les habitudes humaines de proximité, d'habitudes, d'us et coutumes. Le contenu des supermarchés, les souvenirs communs, l'organisation générale de millions de vies rassemblent des humains "culturellement uniques" sous une même bannière méta-culturelle. La liste des codes qui régissent notre vivre ensemble est innombrable. Figée ? Bien sûr que non. Toujours en mouvement ? Assurément. Ici entre en jeu un double questionnement. Il s'agit d'une part de comprendre dans quelle mesure un ensemble de pratiques humaines, culturel, peut prétendre à une forme d'universalité (les droits de l'homme pour prendre un exemple simple), d'autre part d'estimer, pour une population donnée, le rythme acceptable d'évolution des règles et pratiques en vigueur (la norme devant être supérieure à 0). Nier tout ceci revient à choisir une forme de nihilisme culturel du plus mauvais aloi. Je dis bien "du plus mauvais aloi" car, ainsi que je le mentionne au premier paragraphe, vous soufflez le chaud et le froid. Après avoir soigneusement mentionné l'unicité culturelle de tout un chacun, après avoir dissout le concept culturel dans cette sorte de liste de courses d'habitudes au sein de laquelle l'on se sent libre de choisir comme on le souhaite, au gré de ses envies, vous n'en revenez pas moins à la charge avec lourdeur en ne parlant que... de culture ! Certaines personnes rejetteraient en bloc des pans entiers de "culture" étrangère ? Pas du tout : certaines personnes, radicalement uniques culturellement parlant, rejettent par concours de circonstance un comportement particulier que l'on retrouve chez d'autres, tout aussi radicalement uniques. Le choc des cultures n'est plus chez vous qu'une grille de lecture arbitraire qui exprimerait une vérité plus profonde consistant en un assemblage attraits-rejets d'un humain à l'autre, sans aucun pont culturel pour les expliquer. Et quoi de plus normal dans votre système ? Si nous sommes tous uniques, nous ne pouvons être l'Ensemble. Si je suis Unique culturellement, je ne suis logiquement pas culturellement identique à mes 7 milliards de voisins et dès lors il faudra bien s'entendre entre nous. Et c'est ce que nous faisons tous au travers de la CULTURE. CQFD. Pour être cohérent de bout en bout dans votre discours, après avoir annihilé le concept de culture, du moins l'avoir amoindri au niveau de la personne, vous ne devriez plus en parler du tout, de cette culture ! Ainsi, lorsque des tensions se font jour entre deux personnes, mais aussi entre des millions, les causes du conflit ne pourront jamais se voir trouvées ailleurs qu'en elle-mêmes, et si rien d'universel et de défendable ne peut être retiré de la masse des pratiques humaines, c-à-d une culture, alors vous tomberez dans un relativisme destructeur, et chaque voix comptera autant que sa voisine. Pour peu maintenant que vous preniez le moindre texte de loi comme référence valant pour tous, et vous tomberez dans le travers que vous dénoncez : la culture. Car vous trouverez toujours quelqu'un pour ne pas être d'accord avec vous. La culture existe : elle s'appelle le vivre ensemble. Et rappelez-vous, Marcel : l'insaisissable ne prouve l'inexistence. Bonne soirée.
          • u'tz
            août 10, 13:40
            S'il faux parler siffres, paraît que les arabes les ont piqués aux indiens (bharati etc) via peut-être les persans tapis entre les deux glorieuses civilisations du s'offre, la troisième n'a volé qu' un voleur...;)
          • Wallimero
            août 10, 19:12
            @ J.-F. H, D'après mon interprétation c'est une vision partagée lors de soirées de pierrade entre nihilistes humanistoïdes qui ont exprimé le souhait de se penser qq chose: cultures et frontières ne sont que des expressions d'errance du Sapiens individuel que tout groupement de Sapiens a l'obligation d'émanciper à coups de valeurs universalistes… peu importe si même cette opinion est une émanation culturellement déterminée qu'on peut localiser dans des frontières géographiques, et dans sa version agnostique comme par hasard en France... Cette doctrine me semble totalitaire dans sa réduction individualiste - de là mes accusations d'égoïsme collectif érigé en project sociétal - l'individu a des droits directs (non pas accordés par la société/culture) et la société/culture n'en a pas (puisqu'elle est ou bien la somme des ayants droits et rien au-delà ou bien inexistante), peu importe si dans des espaces aux frontières culturellement peu claires, les Sapiens ons q-m vachement l'habitude de se taper dessus… Cela expliquerait un relativisme culturel absolu et la primauté de la doctrine sur les conséquences sur la société. Sympa si on pense aux conséquences de clamer que nos frontières culturelles avec la Russie et la Turquie sont virtuelles, car peu importe si on périt comme bonhomme ou Parfait, le seul truc qu'on illuminera éternellement sont les ruines d'un site archéologique, et même ça aussi longtemps que quelqu'un veut bien payer l'électricité... VV
      • wallimero
        août 09, 11:59 Reply
        @ Marcel, En effet, une interprétation progressiste ultra réactionnaire bien lardée de Francondescendance. Le professeur Sel découvre une culture d'amiboïdes dans la forêt de la Papouasie: "Si l'on examine la culture flamande, intéressante parce qu'apparemment assez figée, on découvre qu'elle c'est ressourcée de l'intérieur, à partir d'un espace très restreint, et c'est ce qui explique l'audace de ses jeunes [exemplaires]". Ô gloire à toi! Magnifiçante culture française qui se ressource à partir d'un parc culturel intergalactique, incluant l'Afrique, l'Amérique, les astres célestes et des pays aussi divers que le Canton du Jura, la Wallobruxie et le Whapmagoostui. Et tout cela sous la botte d'une écrasante bureaucratie énarque centralisée à Paris… Oh que la France coloniale était un Oasis où le multiculturalisme rejaillissait d'une terre laborieuse comme de l'Orangina! Tiens, l'Angleterre dominait un "espace culturel" deux fois plus grand et ils viennent de voter le brexit en grande partie sur base de l'immigration... L'ouverture "enrichissante" des progressistes? C'est bien de le dire! Une francogauchie ouvertement marxiste qui se dote d'un nouveau prolétariat en important massivement de la pauvreté internationale afin de nourrir un secteur redistributif politisé à outrance. Et la gauche franco prône encore la migration inconditionnelle bien que Vervoort avoue en ta présence son incapacité d'organiser même le minimum de l'accompagnement nécessaire (cours de langue e.a.). Serait-il dès lors possible que la situation désastreuse de l'éducation francophone est en partie due à des difficultés d'absorber l'alterculturalité à un point tel que Magnette veut lâcher Bruxelles pour sauver l'éducation wallonne? Mais oh non, on ne va quand-même pas laisser la réalité conditionner son discours doctrinaire! Pour les lapins aussi, il suffit de fixer les lumières pour entrer dans le Walhalla! Je te signales que lors des élections régionales en France la droite réunie a plus que le doublé la gauche, et des 5 régions que la gauche a remporté, elle n'avait en réalité que la majorité dans 2.On verra à quel point l'espace français est plus ouvert à la multiculturalité lors des prochaines élections présidentielles... Enfin voilà, c'est une interprétation. joli Marcel, vraiment joli VV
      • Tournaisien
        août 10, 07:47 Reply
        Globalement d'accord avec vous. Pour moi, la meilleure réponse a été donnée hier par Mathieu Bock-Côté, sociologue québecois, en carte blanche dans les pages du Figaro : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/08/09/31003-20160809ARTFIG00129-ce-que-revele-l-affaire-du-burkini.php Il s'agit d'une prise de position ferme, qui remet l'église au milieu du village (sans jeu de mots), et surtout qui assigne à l'Islam d'Europe une position très claire : oui à un Islam qui respecte non seulement nos règles, nos lois, mais qui en adopte les valeurs essentielles (tolérance, humanisme, laïcité), voire qui en épouse globalement les modes culturels. Non à un Islam politique, dirigé de l'extérieur, qui se refuse à accepter nos principes et nos modes de vie. Ainsi par exemple, non radicalement au voile, non aux burkinis, non à la polygamie, etc. Et ceux à qui cela ne convient pas peuvent faire leurs bagages, c'est aussi simple que ça. Il est plus que temps de mettre la limite, plus que temps.
        • marcel
          août 10, 15:00 Reply
          Non au voile, c'est non à la liberté individuelle. Ça n'est pas les valeurs européennes. À Londres, on vit très bien en croisant des femmes voilées, et même en niqab.
          • xavier
            août 10, 18:13
            un autre point de vue: http://www.demorgen.be/opinie/dit-is-een-verderfelijk-systeem-vergoelijken-onder-het-mom-van-verdraagzaamheid-b9be8168/
          • Tournaisien
            août 10, 21:14
            Pas d'accord, Marcel. Le problème n'est pas le voile en lui-même. Non, le vrai problème, c'est ce que signifie le voile, ce qu'il cache : intolérance, soumission de la femme, refus d'adhérer à la société dans laquelle ils vivent, ... et même haine (oui, j'ai bien écrit "haine"). C'est pour cela qu'il faut refuser le voile, de même qu'il ne faut pas transiger avec le burkini dans les piscines publiques. Bock-Côté a écrit quelque chose de très juste : respecter la culture de l'autre ne doit pas amener à renoncer à la sienne. Il a aussi rappelé que le multiculturalisme était une abstraction, une abstraction que ne comprennent pas les musulmans (ou qu'ils ne comprennent que trop bien). L'Europe n'est pas terre d'Islam, que les choses soient très claires, et elle ne sera jamais. De la même manière que l'Afrique du Nord n'est pas terre chrétienne. Maintenant, qu'il y ait des musulmans en Europe ou des chrétiens en Afrique du Nord, pas de problème, mais en ce cas, lesdites communautés doivent accepter de vivre selon les usages de l'endroit où ils ont décidé de vivre. Il est hors de question de christianiser le Maroc ou la Tunisie, mais il est tout aussi inenvisageable de faire de nos pays européens des pays relevant de la charia. Or c'est bien ce que veulent certains de ces fous. Il faut donc avoir le courage et la lucidité de leur faire comprendre que c'est niet et que ce sera toujours niet. Les musulmans tolérants, ouverts, n'auront aucun problème à vivre en harmonie dans nos pays. Les autres en revanche n'ont plus rien à foutre chez nous.
          • u'tz
            août 12, 00:08
            pour Tourn': non aux voiles , oui aux (va)peurs "Les autres en revanche n'ont plus rien à foutre chez nous." Tourn' pense comme un flamingant tolérant et ouvert qui n'a aucun problème à vivre dans notre pays
  3. Alfred
    août 08, 17:53 Reply
    De Wever ne dit que la vérité... C'est pour ça que la plainte a été si vite classée...
  4. lievenm
    août 08, 18:13 Reply
    Ik zou denken dat uit eerlijke schaamte Franstalig Belgie zowel Moureaux als zijn wet liever zou begraven. Men heeft destijds na lang leuren in verschillende jurisdicties in Gent een paar franskiljons gevonden om het Vlaams Blok te veroordelen en men heeft deze nog moeten kopen met snelle bevorderingen naar het Hof van Cassatie. Een totaal andere opinie stond toevallig vandaag in de Standaard: http://www.standaard.be/cnt/dmf20160807_02416027 http://www.standaard.be/cnt/dmf20160807_02415922 Minder veroordelingen door striktere toepassing antiracismewet De voorbije vijf jaar is het aantal strafrechtelijke veroordelingen voor racisme en xenofobie alleen maar afgenomen. Volgens Jogchum Vrielink (KU Leuven) interpreteren rechters de antiracismewet weer correcter dan vroeger. Er zijn volgens hem zelfs nog te veel ‘makkelijke veroordelingen’. ‘Na jaren van ongrondwettig toepassen van de antiracismewet zijn veel rechters de wet ook weer correcter gaan interpreteren’, aldus Vrielink. ‘Het gros van de veroordelingen ging vroeger over eenvoudige beledigingen met racistische ondertoon. Voor zulke zaken is de antiracismewet nooit bedoeld geweest. Die zegt dat je als dader moet aanzetten tot haat en geweld en dat je ook de intentie moet hebben om dat te doen.’ ‘Diverse arresten van het Grondwettelijk Hof hebben de puntjes op de i gezet. Sindsdien is er weer meer ruimte voor de vrijheid van meningsuiting. Dat heeft tot meer vrijspraken geleid.’
    • MUC
      août 09, 14:38 Reply
      Ter aanvulling . Op www.joodsactueel.be staan een aantal reacties (die in 2014 op de website van VTM verschenen, nog iets anders dan dat duistere websitje waarvan sprake in Sel zijn artikel) naar aanleiding van een poging tot moord op een orthodox-Joodse Antwerpenaar. Mohammed en Nuri stellen "ze mogen alle joden doodsteken", "van mij Mogen ze allemaal dood". De uitspraak van Sel "Il y a une semaine, la Flandre découvrait le racisme pur et dur" is dus flauwekul. En verder : in een rechtsstaat beslissen rechters of een wet overtreden werd of niet. Gelukkig maar.
  5. Cher Marcel, l'article que vous avez écrit est encore une fois d'une redoutable mais salutaire violence de par la réalité qu'il renvoie à la figure des gens... Le scénario est écrit d'avance. Ça commence par des mots. Puis ça passe par des appels au meurtre, avec l'excuse des attentats. Puis cela en arrive aux mains dans la rue. Puis ça se poursuit avec la formation de camps qui se regardent en chiens de faïence. Puis les camps en présence s'arment et on se retrouve avec une situation à la yougoslave. Les attentats ont coûté 1 milliard jusqu'à présent. Cela représentera une paille si on continue de laisser pourrir la situation actuelle en permettant, par inaction et lâcheté politicienne, à permettre à une majorité de s'en prendre systématiquement à une minorité. Le classement systématiquement sans suite de délits tels que les actes de violence et de racisme anti-musulman représente une bombe à retardement pour l'avenir de la nation, en vertu du principe qui veut qu'il ne peut y avoir de paix s'il n'y a pas de justice. Agresser systématiquement les mêmes qui n'ont rien fait, puis leur dénier toute forme de justice, ne peut mener à rien de bon. La rancœur et le ressentiment s'installent petit à petit. Bientôt, ils seront difficiles à effacer. Lorsqu'une masse critique de gens éprouvant la même chose sera atteinte, alors là ...
    • Jean-François Happé
      août 08, 21:35 Reply
      Y a-t-il agression systématique d'une culture par une autre, selon vous ? En quoi, plus particulièrement ?
      • @Jean-François Happé Le fait que vous posiez la question montre soit de la malhonnêteté intellectuelle soit qu'il ne vous sera pas possible de comprendre la raison. Dans les deux cas, vous répondre en détail ne sera pas nécessaire voire même contreproductif. Je n'ai pas la patience de Marcel Sel. Bonne journée à vous.
        • Jean-François Happé
          août 10, 15:57 Reply
          Disons que d'une main on me démontre l'inexistence des cultures (Marcel Sel) et que d'une autre on me démontre un déséquilibre social axé sur les différences culturelles (Bison, la colle super-puissante). Il y a de quoi s'y perdre. Comprenez-vous mieux ? Ou dois-je vous demander plus précisément ce que vous entendez par culture, puisque selon vous et contrairement à Marcel Sel la culture semble être une donnée acceptable ?
          • marcel
            août 11, 14:04
            Je n'ai pas dit que la culture était une donnée inacceptable, j'ai dit qu'elle n'était pas descriptible.
          • Jean-François Happé
            août 11, 14:39
            Si elle ne peut l'être exhaustivement, acceptez-vous de débattre sur la possibilité de la décrire en partie ? Enfin, accepter de ne pas pouvoir la décrire, même par partie, ne peut être un argument pour refuser l'existence de cultures au pluriel. En tout cas on avance : la culture n'est plus un concept vide de sens...
          • marcel
            août 12, 13:52
            On devrait peut-être commencer par décrire nos deux cultures, la vôtre et la mienne : je pourrais décrire la mienne comme germano-latine, mondialiste, teintée de catholicisme (mais aussi en réaction à celui-ci) mais athée, d'une laïcité ouverte sur les religions, au moins aussi française que belge, urbaine mais avec un héritage campagnard… (la suite nécessite 268 volumes).
          • Jean-François Happé
            août 13, 12:05
            268 et le reste, la liste est probablement infinie. Mais ce n'est aucunement cette liste qui nous importe, bien plutôt les personnes qui annoncent partager une partie de son contenu (car la culture est avant toute chose un partage), qui lui même peut être trié par catégories ; "l'abolition de la peine de mort" ne pouvant être placé dans le même tiroir que "je mange des frites une fois par mois". Pour le reste, je vous renvoie à ma réponse faite un peu plus bas ;-) Bien à vous !
  6. Eridan
    août 09, 17:22 Reply
    AMHA, ce n'est pas comme cela qu'on va s'en sortir. La rhétorique nationaliste consiste à généraliser et amplifier des cas particuliers. Et la rhétorique multiculturaliste consiste à condamner les nationalistes pour leurs dérives de langage (nous ne parlons pas -encore- de dérives physiques du genre de celles des nazis). Or, je doute fortement que l'on puisse résoudre le problème en s'envoyant réciproquement des définitions à la tête : vous reprochez à De Wever de tenir les propos racistes par lesquels il condamne le comportement raciste de certaines personnes. Bref, tout le monde s'accuse de racisme... Donc un dialogue de sourds. Je pense que si, au lieu de désigner des ensembles humains géographiquement assez bien définis, De Wever s'était contenté de mentionner des groupes moins précis et plus limités, sa proposition, à des nuances près, aurait été vraie, et vos protestations sans fondement. Des deux côtés, on est incapable de désigner le problème en termes rigoureux. Par ailleurs, je trouve intéressant le commentaire de J-F Happé. Je le prolonge, selon mon point de vue : on ne peut nier qu'il y ait dans nos contrées des groupes (flous) d'individus qui, par un terrorisme encouragé depuis l'étranger, s'opposent à notre conception de la vie sociale, principalement sur base de critères culturels, et qui cherchent à entraîner dans leur opposition le plus grand nombre possible de musulmans, supposés réceptifs. La question est donc de savoir s'il existe une conception musulmane de la vie sociale qui soit miscible dans la vie occidentale ; ce qui impliquerait de toute façon l'éradication de cette composante hostile. Je me permets enfin de souligner -pour ne pas faire trop long- que les exemples récents semblent indiquer assez clairement que le terrorisme trouve à recruter surtout (même si ce n'est pas exclusivement) dans la petite délinquance. Et la petite délinquance -qui traduit déjà le refus des normes sociales en vigueur- commence dans l'absentéisme scolaire, dans l'absence d'intégration des parents et dans l'abandon des jeunes aux influences étrangères perverses.
  7. Eridan
    août 09, 17:35 Reply
    Ah oui ; j'oubliais. Vous êtes choqué des propos racistes des adeptes imbéciles de Facebook. Le remède, très simple  : ne plus s'intéresser à Facebook, ni aux réseaux dits « sociaux ». Pourquoi empêcher les imbéciles de se rassembler ? J'y vois un avantage : au moins, on sait où les trouver... ...A moins que vous n'envisagiez une croisade contre l'imbécillité. En tout cas, si vous vous mettez à collationner tout ce qui se dit comme conneries en tous genres sur ce genre de média, bon courage !
    • Lachmoneky
      août 11, 12:44 Reply
      Je ne vois pas en quoi Facebook devrait (ou pourrait) se permettre de devenir le "refuge des imbéciles" O_O
  8. moinsqueparfait'
    août 09, 20:38 Reply
    Les Nouveaux Belges© ont les "Belges" qu'ils méritent et les "Belges" ont les Nouveaux Belges© qu'ils méritent. Point.
  9. Peter
    août 10, 14:52 Reply
    Bien sûr, il y a du racisme ... surtout parmis les flamands ... https://www.youtube.com/watch?v=A-d2DuJZQJc
    • marcel
      août 10, 15:02 Reply
      Il s'en prend aux nationalistes, pas aux Flamands. Mais bon…
      • Peter
        août 10, 15:07 Reply
        Ah oui Marcel ? Là ou il dit "vuil kutras" ???
        • marcel
          août 10, 15:16 Reply
          On peut supposer qu'il parle de la « race » des nationalistes. Sinon, portez plainte…
          • Muc
            août 11, 13:52
            Je respecte énormement votre connaissance du néerlandais, monsieur Sel. Mais le mot "ras" en néerlandais est clair. Les "nationalists" ou les "socialistes" ou les "communistes" ne sont pas de "ras", ce sont des groups qui partagent une certaine opinion. Le mot "Kutras" est raciste. L'opinion de certains néerlandophones d'origine Nord-Africaine après l'attaque anti-Semite à Anvers ("ze moeten allemaal dood, die vuile joden") également. Eux non plus n'ont été poursuivis .... Et si vous donnez le conseil à Peter "portez plainte" , vous soulignez que la justice a le dernier parole. Dans le cas de BDW, la justice était quand-même claire : pas de racisme. Dus, U spreekt zichzelf tegen.
          • marcel
            août 11, 14:01
            Non, Muc. Dans le cas de BDW, la justice n'a pas eu à se prononcer DU TOUT !
          • Des
            août 11, 14:06
            @ marcel long time no see, Marcel.... het parket dat beslist heeft om niet te vervolgen maakt deel uit van de magistratuur... het is de staande magistratuur versus de zetelende magistratuur.... voor de rest, een hoop "regressive left" gewauwel.. goede definitie van te vinden op wikipedia en equivalent aan islamo gauchisme...
          • marcel
            août 12, 13:53
            Islamogauchisme heeft geen betekenis hier sinds ik geen islamiet ben. (maar leuk om u terug te lezen :-)
          • MUC
            août 13, 16:46
            Marcel, U kunt dus niet weerleggen wat Des, erg deskundig, over de jurisdictie, de rechtsgang stelt.... Game Over
  10. Eridan
    août 11, 11:05 Reply
    @Marcel Sel « Non au voile, c'est non à la liberté individuelle. Ça n'est pas les valeurs européennes. » En Europe, les femmes viennent à peine d'aboutir à la reconnaissance de leur égalité constitutionnelle dans la différence (physique). Si le voile n'était qu'un attribut vestimentaire, comme c'était le cas dans nos campagnes aux siècles passés, il ne s'agirait effectivement que de liberté individuelle et de sens pratique. Mais, dans le contexte d'aujourd'hui, le voile, c'est souvent la liberté individuelle d'affirmer de manière très visible son adhésion à un système de pensée qui, notamment, fait de la femme un être inférieur. Ou la soumission à ce système de pensée. Ca n'est pas les valeurs européennes.
    • marcel
      août 11, 14:02 Reply
      It's complicated. Mais c'est pas pour ça qu'on doit en traiter de façon manichéenne.
      • Eridan
        août 11, 15:26 Reply
        Compliqué ? La question est principalement de savoir quand on passe du sujet d'une tenue vestimentaire traditionnelle relevant effectivement de la liberté individuelle au sujet du repli communautaire et du refus des normes sociales et légales ambiantes, pouvant aller jusqu'à la violence et nécessitant, par conséquent, une légitime vigilance. Il me semble évident que, chez certaines (beaucoup de ?) jeunes femmes, le port du voile relève aujourd'hui davantage de l'adhésion muette, mais très expressive (éventuellement indirecte, éventuellement imposée, par la pression de l'entourage) à un communautarisme, voire à un activisme politico-religieux, que du traditionalisme. Ce serait encore relativement anodin si la forme ultime incluse dans ce militantisme (ou y aboutissant) n'était un terrorisme très actif dont les bases à l'étranger n'ont absolument rien à envier aux nazis dans leurs buts et méthodes. Je dis « relativement », car la volonté de vivre en communauté plus ou moins repliée, le refus (parfois très violent) à la femme, dans certains milieux (surtout machistes et pas seulement bigots), de la place que lui accorde notre société n'a rien de tellement anodin (pour ne citer que ces seuls exemples). Le voile (ou le burkini) est donc une forme de signal et engendre logiquement la vigilance. De là à dire d'office, comme Tournaisien, « non radicalement au voile », c'est peut-être un peu ...court. Le burkini (avec réservations d'horaires), quant à lui, me semble relever très clairement du communautarisme, jusqu'à preuve du contraire.
      • Eridan
        août 11, 16:10 Reply
        @Marcel Sel : « Je n'ai pas dit que la culture était une donnée inacceptable, j'ai dit qu'elle n'était pas descriptible. » Je suppose que vous sous-entendez qu'on ne peut pas la définir. Mais comment pourrait-on parler de quelque chose si on ne peut pas dire ce que c'est ? Et comment, alors, peut-on parler de multiculturalisme ? Déjà qu'on ne peut pas parler de la forme simple, que dire alors de la forme composée ? Première proposition : commençons par admettre la définition de ceux qui pensent relever d'une culture ; cela leur permet par exemple de dire qui ils sont ; ou, plus exactement, qui ils pensent être ; ou qui ils aiment être. Quand on voit la culture folklorique de nos régions, il est facile de se rendre compte de ce qu'il y a toujours là quelque chose d'un peu forcé, d'un peu m'as-tu-vu. Il arrive même que des attributs culturels soient empruntés ! Mais c'est tellement sympathique... Cela permet notamment de faire des « rencontres culturelles ». Ce n'est pas rigoureux, mais est-ce important ? Deuxièmement : le multiculturalisme ne tend-il pas vers un objectif opposé à celui qu'il prétend viser ? En prônant le droit à la différence (principalement communautaire), n'encourage-t-il pas le communautarisme, donc le compartimentage de la société, dont ne peuvent découler que des conflits, excepté (éventuellement) en cas de partage territorial ? Troisièmement : la « culture » ne sert-elle pas essentiellement, dans le contexte actuel, de cache-sexe à un sujet fondamentalement religieux ? Dans ses pratiques, notamment à l'étranger (pourquoi en irait-il différemment chez nous ?), l'Islam est encore à un stade social tel que celui qui prévalait chez nous il y a 3 ou 4 siècles ; ou plus ; état social qui a été combattu longuement pour en arriver au consensus actuel. Il est flagrant et révélateur que les plus activistes cherchent à faire passer la laïcité pour une simple forme de religion (comme cela a d'ailleurs déjà été le cas sur votre blog). Il est résulté ces dernières années une invasion de l'espace public et politique par la religion, qui n'a aucun rapport avec le caractère privé qui est attribué à cette dernière.
        • marcel
          août 12, 13:46 Reply
          Justement, la culture ne peut évoluer que pas multiculturalisme, qui est (sur le papier) le contraire du communautarisme. Les communautés ne sont pas nocives en principe : elles permettent de se regrouper et de se protéger. Le communautarisme, comme le nationalisme, apparaît lorsqu'on privilégie une seule communauté sur les autres. Il abuse de la nécessité de se défendre dans un environnement menaçant ou perçu ou encore présenté comme tel. Sachant que le premier communautarisme est celui de la communauté dominante. Le principe multiculturel est celui qui ramènent les citoyens à une condition multi-identitaire, et permet le brassage culturel. Son principal problème est qu'un tel brassage est évidemment une utopie, parce qu'on n'obtiendra jamais de l'ensemble des citoyens une participation volontaire à ce que certains perçoivent comme une série d'atteintes à leur « culture ». Et ça concerne au premier chef la communauté principale. Néanmoins, l'incitation d'un maximum de gens à établir des liens polyculturels est le seul moyen de progresser, en s'appuyant sur les forces d'ouverture qui existent dans toutes les communautés.
          • Eridan
            août 12, 19:47
            « Le principe multiculturel est celui qui ramène les citoyens à une condition multi-identitaire, et permet le brassage culturel. » Votre « principe multiculturel » me fait furieusement penser au principe thermodynamique d'entropie maximale. Votre définition implicite du mutliculturalisme me semble plutôt personnelle, et en tout cas pas universelle ; je me demande s'il ne s'agit pas plutôt d'intercutluralisme. Si on s'en tient à ce que dit Larousse, il s'agit davantage de coexistence de cultures différenciées que d'osmose entre cultures. On peut de toute façon se demander si le brassage multi-identitaire dont vous parlez est tellement vertueux.
          • Jean-François Happé
            août 13, 00:50
            Deux remarques. (1) Vous ne pouvez en aucun cas affirmer qu'une "liste d'habitudes (et de réponses cognitives associées)", une culture donc, ne peut évoluer (quel sens donnez-vous d'ailleurs à ce dernier verbe ?) qu'au travers de la confrontation à une autre culture. La confrontation extra-culturelle, prise au sans large, n'est pas une nécessité pour le changement. Ce faisant vous optez, par des considérations de principe, pour la négation de la culture en tant que source de son propre changement. Rien ne nous interdit de penser qu'une culture donnée ne peut construire en interne ses propres outils, plans et matériaux pour migrer vers un système plus efficace du point de vue de son groupe de référence. (2) Vous, qui défendez âprement la synthèse culturelle par brassins entiers, vous engouffrez paradoxalement dans une méta-culture, omni-englobante. La seule culture, selon vous, ce n'est pas "la liste sans fin de ce qui caractérise la culture montoise ou bagdhadienne ou machin-chouette", mais la somme de toutes les cultures, de toutes les habitudes, à chaque instant T et leurs rapports vus sous un angle optimiste. Votre Culture Ultime se révèle dans l'incessant mouvement des champs culturels humains : la seule culture acceptable serait selon vous la culture du mouvement, sur une durée "T" qui vous regarde encore. Votre règle culturelle à vous, c'est la mise en commun heureuse et forcée des habitudes des 7 milliards de personnes qui composent avec notre planète. Marcel, vous êtes le plus fervent défenseur de la culture !
          • Wallimero
            août 13, 07:46
            @ Marcel, Ton multiculturalisme ne me semble pas un principe mais un dogme. Et ta vision positiviste se lit comme du marxisme culturel, avec une culture dominante qui oppresse une classe qu'il faut émanciper en ramenant tout le monde à sa condition multi-identitaire. J'y détecte aussi une bonne dose de construction sociétale, comme quoi en mettant un maximum de cultures et de religions sur le même espace on relativisera le tout pour arriver à l'émancipation religieuse. Très 19ième tout ça. Ce qui est donc de l'ingénierie sociétale tout à fait dangereuse, car cela mène aux conflits, que tu semble accepter parce que nécessaire pour atteindre ton état utopique. Mais en quoi une identité multi-identitaire serait-elle forcément bénéfique? Est-ce que les gens de l'Amazonie ou les Aboriginals ont bénéficié du "brassage culturel"? On peut en douter. Toutefois, il est illusoire de penser que n'importe quelle culture sur cette planète peut être imperméable aux autres. Même les Amish ont dû mettre des feux arrière sur leur calèches. Mais en ce qui me concerne, le principal problème de ton dogme n'est pas qu'une partie de ta classe dominante ne veut pas de ton émancipation multi-identitaire (c'est ton côté Staliniste?), c'est que même ton dogme en soi est utopique. Ta condition multi-identitaire en soi n'est qu'une expression culturelle à laquelle tu accordes en plus une vocation dominante, et est également impossible à atteindre. Il est impossible d'atteindre un brassage universel, puisque le temps qu'ici on internalise qq chose, au Japon ils ont déjà trouvé autre chose, la culture est forcément conditionné par la structure de la langue, le climat, la géographie etc etc... Mais bon, là pour les principes disjonctés ça va encore, mais si on regarde la mise en pratique de tout cela avec une immigration massive, alter-rculturelle, d'une pauvreté incroyable, incontrôlée en non-accompagnée qu'on laisse dans des ghettos en clamant qu'il faut rajouter toujours plus simplement pour casser une culture dominante, c'est carrément pernicieux. Et si en plus on met ses propres enfants à l'abri de tout ce bonheur, et qu'on estime qu'une gestion centralisée de Bruxelles n'est pas souhaitable mais qu'il faut bien diviser Bruxelles dans de grands ghettos riches et pauvres, on atteint l'hypocrisie... joli Marcel, vraiment joli VV
  11. Eridan
    août 12, 11:18 Reply
    Si vous me permettez cette mise au point ; j'ai écrit : « la « culture » ne sert-elle pas essentiellement, dans le contexte actuel, de cache-sexe à un sujet fondamentalement religieux ? » J'entends ici la religion bien plus dans le sens de sa signification politique que philosophique, accentuée par la connotation de communautarisme raciste (au sens large) qu'elle implique. Vous écriviez plus haut, à propos du voile, « c'est compliqué », à juste titre. Pour ce sujet-là comme pour les autres, on ne peut pas se contenter de n'en considérer qu'un seul aspect. Il me semble que De Wever n'a pas forcément tort quand il dit que le racisme engendre le racisme. Je me demande si, comme vous le faites, il est pertinent de vouloir être plus multiculturaliste, plus intransigeant, que le « Pape » Charlier. Le monde musulman pose à notre société un problème qui ne s'est plus posé depuis longtemps : en plus d'une violence ambiante raciste qui englobe un spectre complet, depuis la petite délinquance jusqu'au terrorisme, il pose à répétition la question du multiculturalisme politique visant à créer des statuts communautaires spécifiques, voire même à imposer un statut général incompatible avec la société d'accueil (charia). Je doute fortement que de telles prétentions soient mises en sourdine dans le futur et que notre société puisse faire l'économie d'un débat approfondi sur les limites et implications du multiculturalisme. C'est un sujet qui me semble (je peux me tromper) déjà posé davantage -au moins partiellement, avec moins de tabous, moins de préjugés- dans la société flamande que dans la société francophone.

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