Des réfugiés importent leurs haines. Le vrai défi laissé en friche.

Portail d'église romaine, Cénac-et-Saint-Julien, Dordogne, France.

Portail d’église romane(*), Cénac-et-Saint-Julien, Dordogne, France. © Marcel Sel.

Ce week-end, Welt am Sonntag (l’édition dominicale de Die Welt) publiait un long article sur les problèmes que des candidats réfugiés chrétiens rencontrent dans les centres allemands où ils attendent d’être reconnus réfugiés. Des problèmes ? Gros euphémisme pour insultes, violences et même menaces de mort.

La journaliste politique Freia Peters prend ainsi l’exemple de Saïd, un chrétien d’Iran, qui a dû quitter le refuge où il était logé après avoir fui son pays où, selon lui, son frère a été arrêté par les Gardiens de la Révolution, auxquels lui-même aurait échappé de justesse. Kickboxer de profession, Saïd aurait ensuite traversé la Turquie à pied. Et c’est en Allemagne que les problèmes ont « vraiment commencé pour lui », selon Die Welt. Plus exactement dans un centre pour réfugiés dans le sud du Land de Brandebourg. Il s’y est retrouvé entouré de Syriens sunnites extrêmement rigoureux. Réveillé avant l’aube pour le ramadan, obligé de manger avant le lever du soleil, traité de Kuffar (athée, mécréant), il explique qu’on lui a craché dessus, « traité comme un animal » et menacé de mort. Et quand il a alerté les gens du service de sécurité, son histoire ne les a pas intéressés. « Ce sont quand même tous des musulmans… [quelque part]» Il a fini par trouver refuge dans un temple luthérien, auprès du pasteur Gottfied Martens, à Berlin.

La charia dans des centres de réfugiés.

Celui-ci connaît bien le problème. Quand il tente de défendre des chrétiens ainsi maltraités dans des centres de réfugiés, certains responsables essaient d’aider, d’autres ne répondent même pas. Selon lui, les musulmans les plus rigides font la loi dans certains refuges. « Là où nous sommes, on applique la charia », disent-ils. On obligerait des chrétiens à prier vers La Mecque et les musulmans convertis au christianisme souffriraient plus que les autres.

Certains de ces candidats-réfugiés seraient des adeptes de l’organisation État islamique qui crieraient des versets du Coran « des mots que les membres de l’État islamique crient avant de décapiter quelqu’un », selon un réfugié chrétien.

Ah, je vous vois venir. Il y aurait donc des terroristes parmi les réfugiés ? Pas de panique. Il s’agit vraisemblablement de partisans de Daesh, ces gens qui fuient la guerre mais restent attachés à la lecture moyenâgeuse de l’islam prônée par l’organisation État islamique. En tout cas pas de terroristes à proprement parler ; ceux-là feraient au contraire tout pour passer inaperçus. Mais une présence et des attitudes inquiétantes que nous ne pouvons ignorer. Lâcher de telles gens dans nos villes et nos campagnes pose un vrai problème, surtout si des chrétiens, des yézidis ou des musulmans ne partageant pas leur abominable enthousiasme pour le fondamentalisme le plus bestial se retrouvent entourés de ces extrémistes.

J’ai passé une soirée très agréable avec 250 musulmans pratiquants, ils savaient que je suis athée, je n’ai eu que sourires et bienveillance. Qu’on ne me dise donc pas que l’islam est le problème. C’est l’extrémisme, le problème.

« Ils ont dit qu’ils allaient me tuer et boire mon sang ».

L’histoire la plus tragique est celle d’une famille chrétienne d’Irak qui s’est retrouvée assiégée dans le refuge que l’Allemagne lui avait attribué. Le père a témoigné à la télévision bavaroise avoir été victime de coups et de menaces de quelques islamistes syriens. « Ils ont hurlé sur ma femme et frappé mon enfant. Ils ont dit qu’ils allaient me tuer et boire mon sang », a-t-il déclaré à la chaîne. Écœurée, apeurée, la famille est retournée en Irak, d’abord à Mossoul, qui s’est avérée invivable pour des chrétiens. Puis, le couple est parti avec ses deux enfants à Erbil, dans le nord de l’Irak, où leur situation est toujours catastrophique.

Or, lorsqu’un réfugié demande d’être renvoyé dans son pays, il doit signer une déclaration dans laquelle il accepte de ne plus (jamais) revenir en Allemagne. Autant dire, en Union européenne. Ils sont donc bloqués là-bas, sans possibilité de retour. Pourtant, d’un islamiste qui joue son petit chef dans les refuges d’Europe ou d’une famille — quelle que soit sa religion — à ce point tourmentée qu’elle est retournée dans un pays en principe plus dangereux pour elle que l’Allemagne, le choix n’est pas très difficile à faire. Dans cette affaire, les « bons réfugiés » sont repartis, les « mauvais demandeurs » sont restés et auront peut-être bientôt un document attestant de leur droit de résider dans l’Union européenne. Ça doit nous préoccuper. Fort.

Alors que chaque parti de droite y va de son petit refrain pour impressionner les électeurs par des mesures inapplicables, que chaque parti de gauche passe son temps à crier tout haut « il faut les accueillir » en niant que des problèmes colossaux vont devoir être résolus, les véritables défis sont laissés en friche. La question n’est pas de savoir combien de gens on peut accueillir au maximum, mais bien comment assurer un accueil qui, à terme, règle d’emblée les problèmes qui vont survenir. L’opposition gauche droite polluée par les sous-entendus des uns et des autres est un obstacle phénoménal à la bonne gestion du refuge.

Des situations malheureusement inévitables vu l’afflux de réfugiés.

Vu le nombre de réfugiés accueillis cette année en Allemagne (218.000 de janvier à juin, le chiffre pourrait monter à 800.000 pour 2015), les situations décrites par Die Welt sont évidemment inévitables. Les réfugiés emportent avec eux leurs conflits intérieurs. Ici, des décennies de violences locales, de conflits religieux et la montée du fondamentalisme soutenu, volontairement ou non, par des influences extérieures (Iran, Arabie saoudite, interventions occidentales, etc.) sont des facteurs aggravants. Mais le simple fait que les réfugiés appartiennent à tous les camps qui, sur le terrain, sont toujours en guerre, et l’incitation par les islamistes à retourner aux traditions les plus barbares, rendent ces oppositions d’autant plus dangereuses, cruelles, et mènent à des injustices inacceptables, sous nos yeux, avec notre complicité passive.

Comme le souligne Max Klingberg, un expert en matière de réfugiés du Comité international pour les Droits de l’Homme, « Nous devons nous libérer de l’illusion que tous ceux qui arrivent ici sont des activistes des droits de l’homme ». Sa phrase a été mise en exergue dans l’article de Welt am Sonntag — ce n’est pas un hasard.

L’accueil des réfugiés est une obligation morale.

Bien sûr, l’extrême droite, les opposants à l’accueil, tous ceux qui ne supportent pas que la race blanche, comme le dit Nadine Morano, se voie concurrencée par d’autres sur le sol européen, vont promptement s’emparer du sujet et l’ajouter au paquet d’arguments, souvent fallacieux voire fabriqués, destinés à convertir une masse de naïfs à la détestation d’autrui et au monopole judéo-christiano-blanco. Ceux-là ne règlent aucun problème, ils les accumulent au contraire.

Car l’accueil des réfugiés est une obligation morale avant d’être légale. Elle correspond à la civilisation humaniste et démocrate (et non pas « judéo-chrétienne ») que nous défendons comme étant le fondement des valeurs de l’Union européenne. Faillir dans cet accueil revient à crier à ceux qui nous ont pris pour modèle, et plus encore à ceux qui veulent l’annihilation de la civilisation et des principes issus des Lumières, ici ou ailleurs, que nous sommes prétentieux, menteurs, arrogants, lâches et vains.

Nous perdons du temps à nous disputer pour 1/10e de pour cent de gens à accueillir en plus ou en moins, sur chacun de nos territoires nationaux, à imaginer la possibilité de « repousser » les bateaux (vous savez ce que ça représente concrètement ? — sans compter que c’est une entorse au droit européen) ou de lancer une guerre contre les passeurs libyens, ce qui pourrait relancer une guerre contre les jihadistes libyens sur leur propre terrain. Pendant ce temps, les vrais problèmes, ceux qui accompagnent ces réfugiés, passent à la trappe.

D’autre part, le rejet par principe de mesures qui apparaissent désormais indispensables n’est pas beaucoup plus malin.

Le principe fondamental de la tolérance, c’est de ne pas tolérer l’intolérance.

Oui, il faut que dès l’arrivée de candidats-réfugiés, on mette les choses au point. Toute agression à caractère raciste ou religieux compromet l’approbation de votre dossier, monsieur le fanatique de Daesh ! Ici, les homosexuels ont le droit de se marier, et tout agression, y compris verbale, envers eux, est proscrite et/ou punissable, cher fondamentaliste. Ici, la femme a les mêmes droits que l’homme, et on la respecte même lorsqu’elle est totalement dénudée, cher candidat à notre vivre ensemble. Si vous ne respectez pas ces règles fondamentales, notre société n’est pas pour vous ! Point.

Et si vous pensez que l’État islamique est le mode de vie idéal, vous n’êtes pas réellement un réfugié. Allez vivre là-bas.

Comment mettre ça en pratique ? On ne le pourra peut-être pas dans beaucoup de cas. Mais c’est une raison supplémentaire pour lancer la réflexion sur un mode plus consensuel que ce qu’on a vu jusqu’ici. Aux démocrates de se réunir et de lancer ce gigantesque chantier absolument urgent.

Il faut être vigilant quant aux comportements des fondamentalistes, extrémistes, et autres tordus en tout genre. Il faut investir suffisamment pour que les centres de réfugiés ne soient pas la reproduction de la situation syrienne, ni un lieu sans foi ni loi où des femmes subissent la barbarie d’hommes frustrés. Il faut discuter sans oeillères des moyens de combattre ces fléaux.

Il faut que dès leur arrivée, on commence le travail d’adaptation des réfugiés à nos sociétés, qu’on les prépare à l’idée que pour nous, comme pour eux, l’idéal est qu’un jour, ils rentrent — parce que leur pays aura besoin de leur potentiel, même si beaucoup resteront parce qu’un grand déplacement dans une vie, c’est déjà beaucoup. Nous ne devons pas nous demander comment les décourager de rester mais bien comment les accompagner le mieux possible, quel que soit leur choix.

Le parcours d’intégration ne doit pas être un tabou mais un service.

Pour tous ceux — et c’est certainement la majorité — qui ne demandent qu’à s’enrichir de nos principes fondamentaux qui leur permettent en principe de vivre leur identité et leur religion dans un environnement pacifique et tolérant, et qui veulent nous enrichir de leur présence active et bienveillante, nous devons être à la hauteur de ce défi qui s’adresse d’abord à notre intelligence : nous devons cesser de distinguer les bruns des blancs pour distinguer les braves gens, ceux qui paient toujours le prix de l’oppression, et avertir les extrémistes — les oppresseurs — qu’ici, les règles pourraient ne pas leur plaire, mais que nous attendons d’eux qu’ils les appliquent scrupuleusement. Quitte à ce qu’ils aillent se faire voir ailleurs.

Cela signifie, chers francophones, qu’un parcours d’intégration est indispensable. Qu’il faut lever ce tabou de toute urgence ! Il ne s’agit pas d’imposer aux arrivants de s’intégrer à une société blanche et chrétienne, mais bien d’intégrer les principes fondateurs de nos sociétés, les règles de vivre ensemble, une des langues nationales, sinon les deux. Autrement dit, de leur offrir les éléments indispensables leur permettant de progresser, de travailler et d’enrichir la société de leur différence plutôt que de la polluer par l’intolérance. Nous avons déjà suffisamment d’intolérants sur notre sol. À bon entendeur, salut à tous !

(*) J’avais d’abord écrit « église romaine ». C’est une faute de frappe. Merci aux chasse-coquilles qui me l’ont fait remarquer. 


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59 Comments

  1. guypimi
    septembre 28, 18:09 Reply
    Tragique de réalisme- le seul espoir c'est que TOUS ceux qui arrivent ont plusieurs mois pour s'adapter, s'intégrer SI ON FAIT ce qui est possible. Mais OUI il y a des possibles ! Voyez combien les prisons sont de merveilleux endroits de création du sens ! Des jeunes sans repères et sans aucun idée du sens qu'ils ont pour leur vie y entre et seulement quelques semaines plus tard il ont trouvé un tel sens à leur vie qu'il sont prêt à la perdre dans la guerre avec daesch. C'est d'une efficacité hallucinante ! ( dans tous les sens) prenons en la dimension- ce qui s'y passe c'est qu'ils trouvent là des gens qui s'occupent d'eux ! C'est SIMPLE mais on ne le fait pas ! Des Groupes d'Appuis et de Progrès basés sur les théories socio-cognitives d' Albert Bandura élut en 2002 comme le psychologue vivant le plus émérite par ses pairs nord-américains peuvent faire évoluer bien des Humains vers plus d'humanité ! Soutenons d'abord les potentiels apostats de toutes obédiences vers plus de lucidité !
  2. olivierfinn
    septembre 28, 18:11 Reply
    Ach! Marzel! Marzel! Tu fais un post sur l'iPhone et quelques jours plus tard le nouveau modèle se vend à 6 millions d'exemplaires en 3 jours! Tu critique Bart et il devient professeur à l'Université de Gand! Tu flambes Uber et bientôt le centre ville sera complètement délaissé à la tombée de la nuit à cause des gens qui ont peur de rentrer chez eux par un autre moyen! Tu bécotes le "parlé vrai" de Biraben et son audience augmente... Franchement, t'es un fameux promoteur! Mais s'il te plait, ne parle pas l'eau sur Mars, Pliiiiiiiiize, ou on va avoir un réel problème du coup tout à fait ingérable et qui mettra tout le monde d'accord: nous ne vallons plus rien de bon si nous ne sommes pas capable de nous entendre sur une si petite planète alors que sur d'autres....
    • olivierfinn
      septembre 29, 18:31 Reply
      Ach! Marzel! Tu vas nous faire un petit post sur 2084, toi, Hou! que je le sens gros comme une barakaz!!!!
  3. Ergo
    septembre 28, 19:54 Reply
    Et bien Mr Sel, moi, je ne crois pas à une intégration de la part de ces gens haineux qui menacent de mort ceux qui ne sont pas de leur bord. Quoique nous fassions pour eux, ils nous cracheront au visage (si ce n'est pas pire)
    • Laurent Leemans
      septembre 30, 11:44 Reply
      Il n'y a plus de débat sur le sujet des réfugiés, ni du vivre ensemble, juste du ping pong malsain entre les autoproclamés détenteurs de la vérité avec un grand V, dans les deux camps, tous programmés pour réagir sur le mode pavlovien à certains mots-clés. Comme dans les algorithmes utilisés par la NSA pour détecter des messages suspects, certains mots déclenchent - quel que soit le contexte et quel que soit ce qui est dit à leur sujet - une hystérie qui ne serait que ridicule si elle n'était pas inquiétante: dites "Islam", "Israël", "intégration", "Vladimir Poutine", "végétarisme" ou même "art contemporain" et quoi que vous disiez sur le sujet, vous aurez aux fesses deux troupes de crétins hystériques, les uns jappant des "nazi! fasciste! populiste! heures sombres de notre histoire! bruits des bottes!" avec des petits cris de vierges effarouchées, les autres aboyant sur des fréquences plus basses "invasion! grand remplacement! valeurs chrétiennes! protocole des sages de sion! idiot utile!" Sérieux, il y a des moments où Laurent Joffrin me donne autant d'urticaire qu'Eric Zemmour... Tiens, ça me fait repenser à quelque chose qui illustre il me semble assez bien ce que je veux dire: du temps où le duo Naulleau-Zemmour faisait le show chez Ruquier, je me suis fait bien souvent la réflexion que si j'étais plus souvent raccord avec les positions de Naulleau, ce dernier me sortait par tous les trous avec son arrogance (-votre livre, c'est de la merde -ah bon, et qu'est ce qui vous fait dire ça? -je trouve que c'est de la merde, donc c'en est) alors que Zemmour me semblait plus porté à argumenter ses positions. Arguments pipés ou non, mais au moins, il y en avait et on pouvait se positionner par rapport à quelque chose. Péché mortel des gens de gauche et des progressistes: persuadés d'incarner le camp du bien, ils se pensent dispensés de tout effort pédagogique. Ben non les gars, vos idées (qui sont aussi les miennes) ne vont pas de soi pour tout le monde, alors on peut s'asseoir sur son rocher de cristal et se contempler le nombril en se répétant combien nous sommes formidables, combien nous sommes humanistes, généreux, justes, nobles et hipsters, façon People's Front of Judea, ou on descend dans le monde réel et on se coltine la réalité telle qu'elle est, en arrêtant de traiter de facho toute personne qui ne répète pas les formules du petit livre de n'importe quelle couleur.
  4. alainvdk
    septembre 28, 22:07 Reply
    Bonjour Marcel, Article « coup de gueule ». Je vous comprends, sans consensualité. L’Europe accueille des migrants depuis des siècles, et malgré les différents constats d’échecs principalement observés ces deux dernières décennies, pas de prise de décision COMMUNE politique ni de remise en question de l’ « accueil », ou plus précisément de la « manière d’accueillir à long terme » les migrants de la part de l’UE. Tous les pays d’Europe se trouvent confrontés à la montée de l’islamophobie. Devons-nous attendre des « actions » de partis de type « (d)Aube dorée » en Belgique et ailleurs en Europe pour enfin COMPRENDRE que l’anticipation fait partie de la norme minimale de gouvernance attendue de la part de politiciens responsables ? La violence exprimée par les extrémistes de droite ou de dieu est contre LE DROIT EUROPEEN (je vous cite). Si l’on se révolte -à juste titre- face à la manière d’accueillir les migrants « façon »Victor Orbàn, nous devons nous révolter face à l’INCAPACITE de nos dirigeants à sortir du DENI dans lequel ceux-ci semblent se complaire depuis plus de 20 ans. A force d’user et d’abuser du POLITIQUEMENT CORRECT qui semble être devenue la norme de communication d’une certaine Europe, nous faisons le lit de l’extrême droite. Pourquoi ne pas admettre une fois pour toute que l’islamisation EXTREMISTE d’une partie des musulmans vivant sur notre territoire (européen) s’est accentuée ces 20 dernières années ? Poser le problème est déjà un pas en avant. Je m’arrête à cette réflexion sur la montée de l’islam radical qui même s’il n’est pas le thème central de l’article en est malgré tout une des sources. La Flandre possède son parcours d’intégration OBLIGATOIRE depuis 10 ans : sont-ils stupides, ou ont-ils une vision à long terme du modèle de société dans laquelle évolueraient en harmonie (flamande) les autochtones et allochtones ? Je suis d’avis qu’ils ne sont pas stupides. Certes, le parcours d’intégration n’a pas de mission religieuse, mais il permet de poser à minima des balises qui permettront peut-être à ceux qui le suivent de situer la barrière entre le spirituel (domaine privé) et le « vivre ensemble malgré nos différences »(1) (domaine public). Même si la Wallonie a décidé d’appliquer le parcours d’intégration depuis peu (mieux vaut tard que jamais, et toujours caresser l’électeur dans le sens du poil, réélection oblige), force est de constater que l’idée d’un parcours d’intégration n’est pas un terme POLITIQUEMENT CORRECT dans les milieux « consensuels ou clientélistes » (à objectiver) de Wallonie, de Bruxelles, de France, (pays qui touche vraiment le fond en ce domaine -avis subjectif je vous l’accorde-) et partout en Europe. Je crains aussi que le parcours d’intégration « du parfait petit flamand » (ou « du parfait petit wallon ») soit un peu « court » pour certains migrants fraichement débarqués et issus de pays dans lesquels « le parcours d’intégration » s’apparente à un parcours du style "jeu de l’oie morbide grandeur nature". L’Europe est un continent d’importation, certes, mais limitons nous à l’importation commerciale, pas celle de conflits extérieurs … (1) Je l’écris du bout des lèvres, tellement je n’y crois pas.
    • Marcel Sel
      septembre 29, 12:11 Reply
      Hélas, c'est en Flandre qu'on a la plus grande proportion de jihadistes, et c'est aussi en Flandre qu'un parti nationaliste fait 30% et aux dernières nouvelles, un parti d'extrême droite fait bientôt 10%. Le raisonnement ne tient donc pas la route même s'il est apparemment logique.
      • Hugues CREPIN
        septembre 29, 16:05 Reply
        Oui, tout un paradoxe, mieux on essaie de faire pire cela à l'air ou alors vouloir seulement donner l'impression de faire mieux? Là, cela deviendrait, hélas, logique.
      • Eridan
        septembre 30, 03:31 Reply
        Donc, quelle est la logique ? Par exemple : le concept d'intégration fonctionne peut-être bien pour des individus isolés, mais pas dans le cas d'un groupe qui s'est déjà fortement communautarisé, en particulier dans le contexte d'une société marquée par un nationalisme passablement exclusif ; c'est pourquoi le djihadisme concernerait indistinctement des individus de toutes origines sociales.
        • Marcel Sel
          octobre 01, 11:39 Reply
          (et de toutes origines religieuses. Merci d'être complet).
        • Eridan
          octobre 01, 18:21 Reply
          "...Et de toutes origines religieuses" ??? Le djihadisme concernerait aussi des chrétiens, des bouddhistes, des juifs, des sikhs, des animistes, des... etc ?? Je veux bien être complet, mais je ne savais pas et ne comprends pas... Montasser ALDE'emeh souligne aussi le caractère essentiel de la mythologie chez les jeunes qui ont franchi le pas ou sont en passe de le franchir et pour lesquels le concept d'intégration n'a plus aucun sens, même au plan individuel.
      • MUC
        septembre 30, 22:18 Reply
        " c’est en Flandre qu’on a la plus grande proportion de jihadistes" Correction : "c’est en Flandre qu’on a la plus grande proportion de jihadistes DECOUVERTS". Et c'est à Bruxelles où un attentat a eu lieu (contre le musée Juive) et c'est en Wallonië où la police a été forcée d'abattre quelque terroristes jihadistes.
        • u'tz
          octobre 04, 21:35 Reply
          est-ce dans la majorité linguistique belge que l'on trouve la majorité des musulmans , où seulement la majorité des fascho-dits-jihadistes... "c’est à Bruxelles où un attentat a eu lieu (contre le musée Juive)" "le" musée... donc ya pas de musée juive à antwerlepen ni ailleurs "c’est en Wallonië où la police a été forcée d’abattre quelque terroristes jihadistes" "forcée d’abattre"... force et ? abattre, abattre, abattre "quelque" donc pas tous, mais que fait la politie , c'est pas comme ça con reviendra à la peine de maure
        • poupilavraie
          janvier 09, 05:31 Reply
          Non, c'est logique au contraire. L'islamisme et le djiadisme ne sont generalement pas le faite de migrants récents qui sont passés par des cours d'intégration, je crois mais le faite avant tout de jeunes élevés ici. Et c'est souvent bien plus le reflet d'un sentiment identitaire que d'une foix religieuse profonde. Or ce sentiment identitaire est alimenter par le nationalisme, par le racisme. C'est un mouvement de réaction. Pour autant, je crois que cela touche aussi beaucoup la Belgique francophone et sur ce plan, je pense que les débats identaires incessants en France vers laquelle est tournée le téléspectateur francophone et donc aussi les victimes francophones de cet attrait islamiste est aussi une source importante de la réaction identitaire en Wallonie et a Bruxelles. Le communautarisme crée le communautarisme.
      • alainvdk
        octobre 01, 08:32 Reply
        Bonjour Marcel, D’où ma réflexion : « que le parcours d’intégration « du parfait petit flamand » (ou « du parfait petit wallon ») soit un peu court ». Ou on repense à des « cours de rien » obligatoires pour tous ? Histoire de « reformater » petits et grands ? Pour aller plus loin dans la réflexion : le problème identitaire (au sens qui caractérise la revendication par une communauté qui ressent son identité menacée) est un problème (volontairement ?) occulté par certains dirigeants en Europe. Les partis extrémistes, que vous citez sans nommer, « surfent » en eau trouble sur cette notion vague d’identité perdue, tout comme le font les recruteurs de djihadistes. A force de rester obstinément aveugles et sourds aux problèmes sociétaux culturels ET identitaires qui affectent l’Europe, (ce que j’exprime par la notion du « politiquement correct »), les parties « modérées », tant politiques que religieuses, perdent la bataille de la démocratie. Au final les extrêmes se rejoignent, et trouvent dans ce no man’s land politique, une partie de ce public «en mal d’identité » qui ira grossir les rangs des uns et des autres. Rien n’est jamais acquis, pas même la démocratie.
  5. Marcx
    septembre 28, 23:10 Reply
    La, je dois dire je suis véritablement sur le ... . Vous êtes réellement courageux d'écrire celà car malgré la fin de votre article et malgré votre intention, le début ne peut que confirmer nos creintes, si c'est vrai, imaginez le dégât potentiel d'intégrer ces gens dans notre société. Félicitation de faire passer la vérité avant votre idéologie mais ca n'a fait que confirmer ce que je pense...
  6. Salade
    septembre 28, 23:26 Reply
    Un par cours de rien, peut-être.
  7. u'tz
    septembre 29, 02:38 Reply
    .....L'Arabie c'est où, dite (par là, mec!) a décapité, en 2015, plus que les terroristes de l'Etat islamique http://www.lematindz.net/news/18641-larabie-saoudite-a-decapite-en-2015-plus-que-les-terroristes-de-letat-islamique.html
  8. Tournaisien
    septembre 29, 07:06 Reply
    Tiens, Marcel vient d'ouvrir un œil ... Le problème ? ... L'Islam. Islamophobe ? ... hélas non, tout simplement réaliste.
    • Marcel Sel
      septembre 29, 12:12 Reply
      Non, le problème n'est pas l'islam, je suis en contact avec des théologiens musulmans qui sont tout simplement abasourdis. Il y a un problème DANS l'islam, ce qui n'est pas du tout la même chose. Les mots et la façon de les utiliser sont extrêmement importants ici.
      • Tournaisien
        septembre 29, 17:39 Reply
        Encore une fois, Marcel, le problème est inscrit au cœur même du Coran et de l'enseignement du prophète. Au risque de me répéter, les textes sacrés de l'Islam, le Coran en tête, contiennent des appels à la violence (pour rappel les textes sacrés de l'Islam sont pour l'essentiel constitués de préceptes, les sourates, à la différence des textes de la tradition biblique qui sont pour l'essentiel historiques ou se présentent sous la forme de métaphores à portée morale (les paraboles du Nouveau Testament)) que vous ne retrouvez en la forme ni dans la tradition juive (à l'exception de certains versets du Deutéronome qui ne sont plus respectés à la lettre depuis très longtemps (ex.: la lapidation de la femme adultère)), ni dans la tradition chrétienne. Au risque une fois encore de radoter, les sourates les plus violentes font partie des dernières qui furent rédigées et ce sont celles-là, en théorie, qui en vertu de la loi d'abrogation ont force de loi dans l'Islam. Et encore une fois, au risque d'ânonner toujours la même chose, le problème de l'Islam est qu'il n'est pas hiérarchisé comme la religion chrétienne, le sens à donner à ces sourates pouvant dès lors varier d'un imam à un autre en fonction de sa propre lecture du texte, mais serais-je tenté aussi d'ajouter, en fonction de sa propre histoire, de sa propre culture, de ses propres frustrations, de ses propres délires. Alors vous me dites que "des" théologiens musulmans sont atterrés par ce qui se passe actuellement, et je vous crois sans aucune difficulté, mais le problème n'est pas là. Le problème est que ces théologiens ne sont que "des" théologiens parmi tant d'autres, au nombre desquels certains ont une lecture radicale et à la lettre des textes et respectent cette fameuse loi de l'abrogation de façon stricte ... avec les conséquences que cela peut impliquer. Au vu de cette réalité, force est de constater que le problème n'est pas tant dans le délire de certains que dans la propre histoire de cette religion et sa structure de pensée qui permettent précisément à ces délires de faire florès. Ce qui se passe au sein de ces communautés de réfugiés en provenance de Syrie et d'Irak, où des groupes de sunnites menacent et rudoient des chrétiens ou yésides est hélas la triste mais terrible réalité. Il s'agit là de l'expression ultime de la plus innommable absence d'humanité et de l'intolérance la plus abjecte. Je le dis, je le répète : cette religion est LE problème.
        • Marcel Sel
          octobre 01, 11:37 Reply
          Je le dis et je le répète, ce sont des traditions locales LE problème. L'islam enseigné aux talibans est complètement dévoyé. Vous vous basez sur l'une ou l'autre sourate, mais l'étude du coran va bien au-delà d'une seule sourate ou de quelques versets, et franchement, vos arguments (importés apparemment de certains "analystes" du Coran d'un point de vue extérieur) ne me convainquent pas. Comment expliquer le terrorisme antimusulman dans les pays arabes du fait des extrémistes ? Comment expliquer que Ben Laden trouvait les musulmans dévoyés en général ?
        • Stavros Eliaki
          octobre 02, 11:05 Reply
          "Je le dis et je le répète, ce sont des traditions locales LE problème." Il n'y a pas un problème mais une conjonction de facteurs. Ceci dit, répéter obstinément une opinion ne la rend pas un iota plus exacte pour autant (bien que quantité de médias usent et abusent de la méthode lorsqu'elles veulent faire passer une opinion pour une vérité intangible)
        • u'tz
          octobre 06, 22:36 Reply
          @Tourn' "cette religion est LE problème." perso pas trop de problème avec ça vu que je suis perso formaté plus "athée plus catholique non catégorique" : LA religion est LE problème.
      • MasterOfMisrule
        septembre 30, 01:59 Reply
        Très bel article mais vous êtes assez peu convainquant dans votre tentative de déresponsabiliser l'islam. L'islam cessera d'être un problème lorsque, à l'image des autres croyances, une fraction similaire de ses croyants s'affirmeront sans crainte et sans vergogne comme des "non-pratiquants".
      • Gaspard Deloncle
        septembre 30, 10:35 Reply
        Tournaisien n'a pas totalement tort. Avez-vous vu récemment des chrétiens agir de cette façon vis-à-vis de musulmans, exercer des menaces contre ceux-ci, se comporter d'une manière identique? Qui massacre en Syrie, qui décapite, qui commet des atrocités? Les yésides, les chrétiens?
        • Marcel Sel
          octobre 01, 11:43 Reply
          Oui, en Centrafrique notamment. Sinon, il y a les bouddhistes avec les Rohingyas, et une partie de l'Europe qui rejette les musulmans parce que pas chrétiens.
      • Mélusine (la vraie ;) )
        octobre 01, 02:22 Reply
        et, malheureusement, ce coup-ci ton "intro" est trop longue... et ton article est récupéré par des "anti-réfugiés" (pour dire les choses gentiment) qui ne vont pas au bout de ton texte... Pas bon du tout ça, Marcel... :/
  9. Tournaisien
    septembre 29, 07:07 Reply
    PS: J'ai bien écrit l'Islam et pas les musulmans ... je suppose que vous aurez saisi la nuance.
      • @Marcel: c'est très simple, Tournaisien ne peut s'en prendre directement aux musulmans alors il attaque ces derniers par proxy, en passant par la case islam. Comme pour lui, le problème est l'islam, et que les musulmans suivent les préceptes de l'islam, donc ils sont indirectement eux aussi le problème. Ahhh, ces bonnes vieilles attaques sous fausse bannière...
        • Tournaisien
          octobre 01, 13:17 Reply
          Argutie ... et je vous en donne la preuve. Chez les musulmans, il y a deux modèles de comportement qui sont suivis par les croyants : (a) les cinq piliers de l'Islam, dont les valeurs sont parfaitement compatibles globalement avec nos sociétés laïques, des valeurs par ailleurs empreintes d'humanisme (aumône et hospitalité) ; (b) la lecture littérale du Coran. La majorité des musulmans s'en tiennent aux cinq piliers et là, il n'y a aucun problème. Le problème vient de la catégorie des croyants qui, se fondant sur les textes, en particulier le Coran, cherchent à l'appliquer à la lettre (ceci est très exactement la définition de l'Islamisme ou du salafisme). Il y a donc bien lieu, à mes yeux, de distinguer l'Islam des musulmans, en ceci que l'Islam inclut des éléments qui, quand ils sont appliqués à la lettre, aboutissent à l'ignominie, alors que les musulmans ne se définissent pas d'office par un rapport strict au texte. Je l'avais déjà écrit : il y a un monde entre l'esprit qui souffle sur les sourates du glaive et l'esprit qui anime les musulmans qui cherchent humainement à appliquer les cinq piliers. Ai-je été un peu plus clair ?
        • u'tz
          octobre 06, 22:56 Reply
          très clair Tourn' et méat culpa , perso je vous prenais pour un islamophobe et soudain je me rends compte que vous aimez les musulmans...c'est le coran le problème, ya des trucs là-dedans qui détourne les pauvres petits musulmans... votre rhétorique contre l'argutie des uns me rappelle un de ces autres qui m'expliquait que vu mon comportement, j'étais probablement musulman sans le savoir comme issa ou ibrahim, ni plus ni moins, bon soyons de bon compte je trouvait sa soeur qu'il voulait me refiler en léger surpoids...
    • Eridan
      septembre 29, 20:50 Reply
      Justement : selon le dictionnaire, un musulman serait un adepte de la religion musulmane ; mais, puisque certains tiennent à ce qu'il y ait aussi des musulmans athées et/ou laïcs, on est tenté de rechercher l'acception que pourrait désigner ce terme. Je me jette à l'eau : il s'agirait d'une désignation communautaire de personnes qui, pour des raisons ethniques et/ou cultuelles (incluant des références religieuses), ne veulent pas être reconnues comme relevant de la société et des valeurs occidentales. A vous...
  10. Hugues CREPIN
    septembre 29, 08:33 Reply
    Et voilà, Marcel a découvert la vraie vie.... Presque ce que je disais même si je prétends que dans ses réfugiés se trouvent aussi des islamistes déserteurs, des islamistes des camps perdants (ils se battent aussi entre eux) et quelques cadres Daesh pour le renseignement et la manipulation. Il n'empêche, imaginez le drame de ces gens qui fuient et se retrouvent finalement enfermés avec une partie de ceux qu'ils ont fui sans compter la bien-pensance de gauche qui interdit de parler du sujet aux responsables.
  11. Wallon
    septembre 29, 12:04 Reply
    La BARBARIE a toujours eu raison ! Malheureusement, ce qu'on appelle "Europe", aujourd'hui, ne veut pas le savoir à cause du nazisme au vingtième siècle. Loufoque ! Que l'on transfère les réfugiés aux Etats-Unis puisqu'ils ont porté le "déluge" dans toutes ces régions pour des questions d'or noir (Attention : rien à voir avec une race qui n'existe pas ou plus selon les penseurs de l'Humanité actuelle).
  12. "J’ai passé une soirée très agréable avec 250 musulmans pratiquants, ils savaient que je suis athée, je n’ai eu que sourires et bienveillance. Qu’on ne me dise donc pas que l’islam est le problème. C’est l’extrémisme, le problème." Peut-être la partie la plus importante de votre texte, selon moi, et même susceptible aux yeux de beaucoup de gens de faire entrer celui-ci dans la catégorie "science fiction". Vous avez passé du temps avec 250 musulmans pratiquants ? Et ils ne vont ont pas mangé tout cru ? Ils n'ont pas sorti leurs longs sabres pour vous décapiter non plus ? C'est trop beau pour être vrai: dites-nous combien ils vous ont payé pour faire ce publi-reportage à l'intérieur de l'un de vos articles ! PS: je préfère mentionner le caractère sarcastique des lignes précédentes, on ne sait jamais qu'elles soient interprétées au premier degré...
  13. moinsqueparfait'
    septembre 29, 15:23 Reply
    Il n'y aurait donc pas que des hommes, blancs, mariés, catholiques et non "de gauche®" (certification par la bobosphère requise, bien entendu) qui pourraient être racistes et haineux? La Bobocracy & Indignancy Ltd m'aurait donc menti dans ses pubs?
  14. Salade
    septembre 29, 19:27 Reply
    Au fait, c'est une église romane.
    • u'tz
      octobre 06, 23:27 Reply
      toujours être poli avec l'âge de ses vieilles dames que sont les églises...
  15. Eridan
    septembre 29, 20:37 Reply
    @ alainvdk « A force d’user et d’abuser du POLITIQUEMENT CORRECT qui semble être devenue la norme de communication d’une certaine Europe, nous faisons le lit de l’extrême droite » A mon humble avis, de plus en plus de citoyens en ont par-dessus les oreilles de la censure du « politiquement correct », mais cela ne signifie pas forcément qu'ils basculent vers ce que l'on appelle l'extrême-droite, ...à moins que la pusillianimité des politiciens « bien-pensants » ne leur donne pas d'autre choix pour exprimer leur ras-le-bol. Et il y a fort à parier que c'est bien ainsi que sont alimentés (en partie) les rangs de ces mouvances. Je pense aussi que la volonté de faire l'amalgame entre extrême-droite et nationalisme ne sert pas la cause démocratique. @ alainvdk « Je crains aussi que le parcours d’intégration « du parfait petit flamand » (ou « du parfait petit wallon ») soit un peu « court » pour certains migrants fraîchement débarqués ». En effet, c'est court ! Dans son ouvrage « Nous sommes tous des djihadistes », Montasser AlDE'emeh souligne que la mouvance salafiste refuse, pour des raisons politiques et religieuses évidentes, le principe même de l'intégration ; (même s'il ne s'exprime pas exactement de cette manière) il souligne aussi qu'il faut comprendre la psychologie du « déraciné » qui se tournera plus volontiers vers ceux qui lui rappelleront ses origines, lui fourniront un environnement social préservé, proche de sa culture, fermé et alimentant les (graves) frustrations importées que vers des instructeurs représentant des valeurs méprisées. De quel poids seront les 20 heures de « cours de citoyenneté » -qui peuvent aussi bien être vus comme une manière de chercher à lui faire rompre ses liens- face à cette « immersion » permanente ? L'immigration, dans un cas comme celui que nous vivons, n'est pas seulement un mouvement de personnes, c'est aussi -peut-être surtout- l'établissement d'une connexion, d'un « court-circuit » avec des régions politiquement instables et où le terme de « démocratie » est plus souvent piétiné que vénéré. Donc, ceux qui s'imaginent avoir résolu quelque chose avec le « parcours d'intégration » devront probablement changer de lunettes à court ou moyen terme...
    • alainvdk
      octobre 01, 13:31 Reply
      @Eridan : je suis d’accord : tous les citoyens désabusés par les non-dits ne basculent pas systématiquement vers l’extrémisme. Reste cette partie croissante de la population Européenne qui tourne le dos aux partis traditionnels « modérés » et tente de trouver refuge au sein de partis aux discours plus « simplistes » ou dans le replis identitaire. L’évidente pusillanimité des partis traditionnels « politiquement corrects » ainsi que la désinformation et la surenchère d’informations face un public peu averti conduira vers des adhésions croissantes à des mouvances autoritaristes et nationalistes. La cause démocratique est-elle encore réellement défendue par tous de nos jours ? Otez-moi ce doute … Je n’ai pas lu le livre de Alde'emeh Montasser. Le résumé que vous en avez extrait concernant la psychologie du « déraciné » met parfaitement en lumière ce que Marcel exprime au travers de son article : des comportements et des frustrations importés de conflits extérieurs. La capacité de comprendre ces frustrations ne nous apporte qu’un constat sans solution. La majorité des « déracinés » aura-t-elle la force intellectuelle ou simplement la VOLONTE de réaliser le travail de remise en question personnelle accompli par Monsieur Alde'emeh Montasser ? Vous-y répondez en partie. Le doute n’est pas levé.
  16. Salade
    septembre 29, 22:49 Reply
    303648 VW concernées en belgique: les chiffres ça fait sérieux .
  17. Hansen
    septembre 30, 08:32 Reply
    Il a fallu nine eleven pour ouvrir les yeux aux américains, ici on est encore endormi. Vous écrivez que la tolérance ne devrait pas tolérer l'intolérance.Le vent tourne et l'Europe va devoir fermer ses frontières aux réfugiés parce qu'elle ne pourra faire le tri. Les honnêtes payeront pour les malhonnêtes, comme toujours, et le problème ne sera pas résolu. Les Talibans sont toujours là et les réfugiés s'entassent à nos portes comme les protestants qui ont fui en Amérique à une autre époque. La différence c'est que là il y avait de la place, d'autant plus qu'on éliminait les indiens. En Belgique, quelle est notre capacité d'accueil et comment ferons-nous le tri? Comme toujours on va se voiler la face et se cacher derrière l'Europe, une fiction pour ne pas avouer que l'Europe c'est nous.
    • u'tz
      octobre 06, 23:08 Reply
      Il a fallu nine eleven pour arracher les yeux aux américains, ici on n'est pas encore tous aveugles, faut dire que la méditerranée c'est pas l'atlantique... les talibans c'est un produit de l'amérique contre l'urss... entre la chine et l'inde
  18. Hansen
    septembre 30, 08:41 Reply
    À part cela, merci de nous faire découvrir ce beau portail roman (pas romai) de Cenac.
  19. Eridan
    septembre 30, 10:57 Reply
    @Marcel Sel : « Il faut être vigilant quant aux comportements des fondamentalistes, extrémistes, et autres tordus en tout genre (...). Il faut discuter sans oeillères des moyens de combattre ces fléaux » Cela signifie notamment que la société européenne devra d'abord apprendre à déverrouiller les blocages du « politiquement correct » et autres tabous qui ont été insufflés et sont entretenus à dessein dans la psychologie collective. Ce qui ne sera pas simple. Mais encore faudra-t-il ensuite définir un objectif. Or, le problème de l'immigration actuelle aussi bien que des populations déjà installées n'est plus de l'ordre de l'individu, mais de celui des groupes, de la communauté. Il est donc probablement trop tard pour « prendre chaque immigré entre 4 yeux » et lui expliquer le ba-ba de notre démocratie, car il y a déjà une communauté structurée qui l'attend ici. Comme le montre Bernard Godard dans « La question musulmane en France », nous ne pouvons plus éviter de poser le problème au niveau communautaire. Mais comment peut-on être optimiste sur un tel sujet ? Si on examine le cas de la Belgique ainsi que de diverses autres régions européennes, on constate que, lorsqu'un problème communautaire est posé, il évolue invariablement vers une distanciation de plus en plus grande. En Belgique, le problème entre Flamands et Wallons a pu être résolu sans trop de heurts graves du fait de l'existence de deux territoires à peu près séparés (les habitants francophones de la Périphérie diront que je fais peu de cas de leur cas). Mais comment s'y prend-on quand des groupes dont les cultures conduisent à des idéaux politiques largement contradictoires se partagent un même territoire ? Certains, comme les héritiers de Charia4Belgium, ont là-dessus des idées assez précises ...mais qui ne conviennent peut-être pas à tout le monde !
  20. Mélanippe
    septembre 30, 11:11 Reply
    Les chrétiens opposés au mariage gay n'auront plus qu'à retourner dans l'enfer. Beau parcours d'intégration.
  21. André Unis
    septembre 30, 15:50 Reply
    Marcel, je suis ému. Il y a la de la nuance, du juste milieu, du vrai. Tout n'est pas parfait mais voilà un discours rassurant, paternel et bienveillant. Oui il y a du mauvais, oui il y a beaucoup de bon dans tout ça, soyons intransigeants pour que le bon reste dans nos vies. Car il y a des personnes qui méritent d'être ici et que l'on amène à l'échafaud pour le procès d'autres. Vos yeux on l'air ouverts ne les fermez pas s'il vous plait, cela vous donne du crédit et vous grandit. Amicalement, André
  22. serge
    septembre 30, 16:26 Reply
    Bonjour Marcel. Cet article prouve que les faits comptent plus pour vous que votre idéologie de base. Il n'y a donc pas chez vous de "réflexe" politiquement correct de gauche mais une analyse qui refuse de nier certains faits. Vous avez choisi d'écrire cet article tout en sachant parfaitement qu'il mettrait de l'eau au moulin de ceux qui ont peur des refugiés (tout en insistant néanmoins sur notre obligation morale, à raison.) Chapeau.
  23. Lachmoneky
    octobre 01, 10:04 Reply
    "Importer des problèmes" existe déjà depuis belle laurette, heu, lurette: en effet, lors de conflits, il existe souvent des perdants... des deux côtés. Leur haine, ou, au moins, leur intolérance pour l'autre bord se retrouve chez nous. Il suffit de penser au mouvement des Loups Gris qui s'opposent férocement aux mouvements de gauche, en Turquie... et dans certains quartiers bruxellois également. Idem pour le problème arménien.... et bien d'autres. Ces luttes et intolérances pourrissent évidemment la vie locale Et ne semblent pas se calmer, malgré les années qui passent... En ce sens, on peut clairement parler d'échec, ou tout simplement de refus de l'intégration. À partir du moment ou quantité de dogmes religieux dirigent certaines vies, nuisent au vivre ensemble, et contredisent les faits scientifiques les plus élémentaires, nous sombrons dans l'obscurantisme. Il n'y a pas que en Turquie (ou LA Turquie) que l'on s'oppose à l'enseignement du Darwinisme (par exemple).
  24. Arnaud DE LA Croix
    octobre 01, 10:22 Reply
    Les Européens ont largement soutenu les Etats-Unis dans les campagnes catastrophiques menées par ces derniers en Afghanistan, en Irak et à présent en Syrie pour y "instaurer la démocratie" ou plutôt dégommer des chefs d'Etat encombrants : il est logique que nous en payions à présent le prix... Obama doit bien rigoler (un tout petit peu moins ces derniers temps, ceci dit).
  25. lievenm
    octobre 01, 22:59 Reply
    [SORRY LIEVEN MAAR DEZE KEER WAS HET NIET PUBLICEERBAAR. AMALGAAM, HAAT ZAAIEN, ENZ.]
  26. Stavros Eliaki
    octobre 02, 11:10 Reply
    "Si vous ne respectez pas ces règles fondamentales, notre société n’est pas pour vous ! Point." En effet, mais dites vous bien que leur attitude ne sera pas de s'enfuir, horrifiés par votre tirade, mais d'oeuvrer à changer votre société de manière à ce qu'elle se conforme à leur vision du monde.
    • Jester
      octobre 02, 14:57 Reply
      hélas exact. Donc: dehors.
  27. LilAngel
    octobre 02, 20:58 Reply
    Tout à fait d'accord avec vous Mr Sel: le parcours d'intégration est indispensable. Je rajouterais que le droit de rester sur le territoire UE devrait être conditionné à la reconnaissance active de la Charte Européenne des Droits de l'Homme et de tous les droits reconnus par notre société (égalité femme/homme, droits des homosexuels, interdiction des châtiments physiques, le fait que le blasphème n'est pas un délit,....) en leur faisant signer ces documents (traduits dans leur langue pour qu'ils comprennent bien). Et que toute atteinte aux droits et libertés remettrait leur statut en jeu.
  28. leberre
    octobre 04, 20:08 Reply
    j'ai laissé mon commentaire sur cette personne qui s'appuie sur le traité de Lisbonne pour juger N Morano à l'aune de l'antidémocratie
  29. poupilavraie
    janvier 09, 05:02 Reply
    Je suis tout a fait d'accord avec vous que les intégristes islamistes ne devraient pas avoir de place chez nous. Il y a bien des gens malheureux qui mériteraient d'être acceuilli, pourquoi accueillir ces gens qui viennent renforcer un climat qu'on ne souhaite pas chez nous. Je pense par ailleurs que la manière dont la politique de l'asile est menée en Europe posent également d'autres problèmes : - Est-ce normale que les gens doivent voyager clandestinement pour venir demander l'asile chez nous avec tous les risques que ce voyage comportes (voir les drames en mer) ? - Ce voyage étant difficile, couteux et risqué, sans doute y-a-il beaucoup de réfugiées qui auraient peut-être plus besoins de notre aide que certains qui viennent, qui ne peuvent ou ne veulent entamer un tel voyage et sont donc bloquer dans des zones frontalière (je pense par exemple aux malades, aux personnes âgées, aux familles avec enfants). - Les conditions des réfugiées dans les zones frontalières semblent déplorables. D'une part, c'est probablement une cause principal de ces afflux massifs et d'autre part est-ce normal de vouloir offrir un accueil décent a ceux qui arrivent ici et de laisser ceux qui sont la-bas dans de telles conditions ? Est-ce normal de laisser le gros de la charge que représente l'accueil des réfugiées a ces quelques pays frontaliers beaucoup plus pauvres que les nôtres ? Ne devrait-on pas beaucoup plus contribuer au financement de cette prise en charge par les pays frontaliers et demander aux autres pays riches de faire de même ? Il serait d'après moi logique que les réfugiées ou qu'ils soient aient droit au même accueil. C'est l'équité. - avec ce système dans lequel l'enregistrement des demandes d'asile se fait ici, cela fait indéniablement des personnes qui se retrouvent avec des décisions et négatives et devraient normalement retourner et cela pose problème. Ces pour cela que je pense qu'il serait beaucoup mieux (non pas de réduire le nombre mais) de trier sur place, d'enregistrer les demandes d'asile dans les camps de réfugiées et les ambassades et d'octroyer des visas pour permettre aux gens dont la candidature est retenue de voyager normalement, plutôt que d'enregistrer les demandes ici, une fois arrivé sur le sol européen. Enfin, et c'est le plus important, il faut que nos pays cessent de promouvoir des déstabilisation politique (quel que soit le régime en vigueur) et de promouvoir des guerres pour des raisons geostrategiques, comme tout le monde le sait. D'abord en soi, je suis contre car j'appelle cela de l'ingérence étrangère et pour moi il en va de la souveraineté nationales de chaque pays. Et d'autre part, je suis contre parce qu'en partant position pour une partie contre une autre, on entraine des conflits armés. Ce n'est pas ce que j'attends de la politique étrangère. C'est peut-être bisounours mais je pense que c'est en restant neutre et en servant d'intermediaire pour mettre des parties opposées a la table des negociations, que l'on peut éviter des conflits et parvenir a la docratie. Certains pensent qu'en politique, il faut faire gagner le camp qu'on soutient sur l'autre. Personnellement je pense sue chaque partie a toujours ses raisons, ses intérêts, sa légitimité et qu'il faut essayer que les parties opposées discutent entre elles, acceptent d'écouter les doléances de l'autre pour parvenir a un compromis, a une solution d'entente. Pour c'est ça la démocratie et pas l'imposition la volonté des uns sur les autres. Nos pays ont fait déjà assez de dégâts ces derniers temps par leur attitude partisane : Lybie, Syrie, Ukraine, a chaque fois ont rentre dans des conflits dictes par des raisons identitaires régionales, confessioneles, ethniques pour nos intérêts stratégiques qui font des désastres. Il faut que cela cesse.

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