Milquetgate : vendetta contre une jeune fille, avec SudPresse pour dragon.
Je dispose de nouveaux témoignages de personnes extrêmement crédibles. Ils vont dans le sens d’un scandale politique et médiatique. Toutes les personnes qui m’ont parlé m’ont demandé l’anonymat le plus total : il y a autour du Collège St-Michel une véritable «peur de Joëlle Milquet» qui aurait envers l’école l’attitude d’une monarque sur son territoire.
La vérité étant toujours une illusion et l’avocat de la ministre étant, semble-t-il, une pointure, je garde le conditionnel, même si ça complique.
Le cœur des témoignages dont je dispose peut se résumer à ceci : «c’est Joëlle Milquet qui a tout balancé» aux journalistes du groupe SudPresse. Ce qui permet à mes sources de l’affirmer, c’est notamment qu’elle seule disposait de certains des éléments confidentiels parus dans les journaux du groupe SudPresse. La direction du collège a même affirmé au Pouvoir Organisateur de l’école qu’elle disposait d’une «preuve» de ce déballage par la ministre. Une troisième source évoque un témoignage volontairement avilissant envers la jeune fille. Or, les éléments qu’elle a dévoilés aux journalistes impliquaient une mineure et étaient à ce titre absolument confidentiels. Elle et son avocat étaient tenus au secret. Je ne suis pas juriste, mais il me semble que la divulgation de telles informations relève du droit pénal et ici, il s’agit d’un-e ministre et d’un membre éminent du barreau.
Selon mes sources, on peut donc estimer que toute l’action de Joëlle Milquet dans cette affaire aurait eu pour objectif de salir une adolescente, mais aussi le Collège Saint-Michel lui-même, afin de protéger un-e de ses proches, impliqué-e dans l’affaire, et d’empêcher son renvoi. Une chose est toutefois incontestable : les journaux du groupe Sud Presse se sont faits les complices d’une entreprise de démolition extrêmement inégale et injuste envers une jeune fille que l’on peut décrire comme fragilisée, en n’hésitant pas à rendre publics des éléments confidentiels du dossier et en diffusant avec une légèreté invraisemblable des détails extrêmement précis de relations sexuelles entre adolescents.
Mais revenons à Joëlle Milquet. Les détails et les implications de ce qui apparaîtrait comme étant «une vendetta personnelle» d’une ministre en fonction envers une jeune fille de 15 ans, par presse interposée, jetteraient une lumière crue sur les méthodes et la mentalité de la ministre de l’Intérieur et de… ah, tiens oui : l‘Égalité des Chances (je passe sur son image rétrograde de la femme que j’ai déjà abordée dans mon article d’hier).
Tout d’abord, elle aurait profité du fait qu’il était interdit à la presse de révéler son identité parce qu’elle avait un lien avec l’un-e des protagonistes de l’affaire, et que celui ou celle-ci était mineur-e. Elle se serait donc permis d’user de cette position (ce que j’appelais dans mon article d’hier abus de position) pour tout balancer aux médias, persuadée qu’elle ne risquait rien. Cela revient à dire qu’une ministre en fonction aurait abusé de la législation protégeant les mineurs, mais aussi de son pouvoir, de sa notoriété et de ses relations avec la presse, pour avilir en toute impunité une adolescente et sa famille, et faire pression sur le Collège Saint-Michel.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas pu se défendre parce qu’il aurait été obligé de présenter des éléments confidentiels. Un membre de la rédaction de la Capitale aurait confié savoir pertinemment que le son de cloche de Saint-Michel ne pouvait être diffusé, selon une de mes sources. Une autre évoque même un véritable harcèlement contre le collège où, lors d’un coup de fil avec un responsable (le directeur vraisemblablement), un-e journaliste aurait menacé son interlocuteur de «tout balancer» s’il ne lui donnait pas plus de détails sur l’affaire ou refusait de confirmer les éléments confidentiels. Or, tout cela relevait du secret professionnel. Le traitement unilatéral de l’info a jeté le discrédit sur l’école qui n’a, selon les éléments dont je dispose, franchement rien à se reprocher. Les élèves, les enseignants et les parents sont abasourdis. Même Marc Uyttendale s’est fendu, dans La Libre, d’une phrase assassine envers l’établissement.
Du coup, ce n’est plus uniquement SudPresse, mais bien l’ensemble des journaux qui ont relayé l’information, qui auront participé, volontairement ou non, à une entreprise de dépeçage dont les victimes — jeune fille, collège, corps enseignant… — avaient été ligotées avant d’être livrées aux hyènes !
Lorsque — sur base des informations livrées illégalement par la ministre elle-même selon deux sources concordantes — la presse a implicitement accusé la direction du collège d’injustice envers certains protagonistes, il était donc impossible à la direction du Collège de répondre sans enfreindre la loi. Or, les raisons de cette inégalité apparente sont parfaitement légitimes, selon les éléments dont je dispose et qu’hélas, moi non plus, je ne peux pas révéler parce qu’ils concernent des mineurs. Admirable machination où les révélations d’une ministre ne peuvent même pas être contredites, parce qu’en face, il y a des gens qui respectent les principes… En réalité, les révélations, le viol de la confidentialité et les menaces de poursuites judiciaires servaient exclusivement le but de faire pression sur le collège pour réintégrer les élèves renvoyés, dont un-e proche de Joëlle Milquet.
Ces menaces de poursuites judiciaires contre le collège annoncées dans la presse font joliment fi de la qualité de l’enseignement donné à 2.200 élèves de toutes les classes sociales et de toutes les origines — car, non, le Collège Saint-Michel n’est plus réservé à une élite, le Décret inscription n’ayant pas que des désavantages. Elles semblent absurdes dès lors que tous les enfants renvoyés ont été recasés dans d’excellentes écoles ! Selon une avocate, la justice devrait pourtant considérer que, dès lors qu’il n’y a pas eu de poursuites pénales, aucun élève ne pouvait être renvoyé !
Mais si une sanction lourde ne peut être appliquée à des élèves qui ont enfreint le règlement intérieur de la manière qu’on sait désormais par voie de presse, comment l’institut peut-il encore espérer maintenir un semblant de discipline ? Ceci vaut pour n’importe quelle école. Admirez le système de pression : si le collège maintient sa décision de renvoi, il a toutes les chances de devoir payer plusieurs dizaines de milliers d’euros à chaque famille. Il serait intéressant de faire la lumière sur le rôle de Joëlle Milquet dans cette partie du dossier parce qu’elle menace la qualité de l’enseignement, l’investissement en matériel pédagogique, et pour tout dire, l’éducation de la bagatelle de 2.200 enfants. Si parmi ces parents, certains auront contribué à salir le collège, ils pourraient bientôt aussi se remplir quelques poches. Joli.
En gros, les mômes, si vous n’avez pas volé ou tué, violez tranquillement le règlement, ça peut rapporter gros à vos parents !
Conflit d’intérêts
À tout cela s’ajoute la potentialité d’un conflit d’intérêts. L’on sait aujourd’hui qu’un procureur a, de sa propre initiative, lancé une information judiciaire. On a pu lire que la raison était que certains enfants étaient majeurs sexuellement (16 ans ou plus) au moment des faits alors que d’autres ne l’étaient pas (15 ans). Une de mes sources contredit cette version : tous les enfants auraient eu 15 ans au moment des faits. Or, à 15 ans, le consentement est considéré comme nul, dans une certaine mesure (puisque la relation librement consentie n’est néanmoins pas considérée comme un viol, mais comme un attentat à la pudeur). La raison de l’information judiciaire serait donc que les relations sexuelles étaient interdites à tous les protagonistes.
S’il ressort que certains d’entre eux auraient fait pression sur d’autres, l’information judiciaire pourrait déboucher sur des poursuites. Or, les enquêtes sont, entre autres, menées par la police fédérale. Celle-ci dépend de deux ministères : celui de la Justice et celui de… l’Intérieur. Dans l’investigation en cours, c’est la ministre de la Justice qui a autorité sur les policiers. Mais de par l’autorité générale de la ministre de l’Intérieur sur la police fédérale, il lui serait possible d’exercer certaines pressions sur les enquêteurs. De fait, rien ne permet d’affirmer qu’elle ait même l’intention de le faire, mais s’il y avait de telles pressions, elles seraient indétectables. La situation comporte donc un risque réel de conflit d’intérêts.
Pire. Même au niveau d’une «simple» information judiciaire, les détails graveleux qui auraient été lâchés par Joëlle Milquet et/ou son avocat à la presse, et la révélation publique de ceux-ci par des médias de grande audience peuvent influencer les enquêteurs et les magistrats et influer sur leur perception des faits. Il s’agit d’une violation du principe de séparation des pouvoirs, y compris le quatrième dans ce cas (la presse) qui, au lieu de subvertir le pouvoir exécutif et de le remettre en question, en serait devenu le complice au détriment d’une école et d’une élève mineure. La perspective d’une telle collusion rend le silence des médias insupportable.
CONTEXTE ET COMMENTAIRES
L’arroseuse arrosée
Certains se demandent s’il n’est pas suspect que l’affaire soit dévoilée à quelques semaines des élections. On m’a même assuré que c’était un «coup du MR» (sic). Rangez-moi ces suspicions de côté, il n’y a rien de tout cela dans cette affaire qui relève en fait de l’arroseur arrosé. Sauf qu’ici, c’est une arroseuse.
Si on reprend le fil des événements, Joëlle Milquet aurait donc lancé anonymement une bordée de Katiouchas à une adolescente auprès de la rédaction de SudPresse, pensant être à l’abri d’un retour de manivelle. Selon une source «elle a tablé sur le fait qu’en Belgique, les journalistes s’attaquent rarement à la vie privée d’un ministre, contrairement au monde anglo-saxon». Qu’une ministre ait une telle sensation d’impunité fait froid dans le dos. S’en est suivi une série d’articles dans la plupart des médias qui, tous, étaient plus ou moins défavorables à la jeune fille et au collège (inégalité dans le renvoi, qui était en fait un hoax). Manque de bol, des élèves de l’école, connaissant la relation entre Joëlle Milquet et un-e protagoniste de la «soirée sexy» «ont tout bazardé sur Facebook», me dit un témoin. Il semble qu’ils aient très rapidement compris qui était «l’anonyme» qui avait parlé à la presse. Se rendant compte qu’on est au XXIe siècle, que les réseaux sociaux existent et qu’ils n’ont peur de rien, Joëlle Milquet tente alors de rattraper le coup.
Certains journalistes n’ont, à ce moment-là, toujours pas compris son rôle au départ de l’affaire et sont persuadés que le problème ne porte que sur le lien entre elle et un-e protagoniste. Ils tentent «de garder le couvercle sur la casserole à pression» (dixit un journaliste). Ce faisant, ils ne font que leur devoir, dès lors que l’affaire leur paraît exclusivement privée.
Mais plusieurs détails non évoqués ailleurs arrivent aux oreilles de Laurent Louis qui en profite pour publier une vidéo où il «déballe» tout. Si certaines informations sont vraies (celles, justement, qui ne nous intéressent pas), d’autres sont complètement fantaisistes et ne visent, comme d’hab, qu’à conforter sa grande «théorie du complot». Ainsi, il ne s’agit pas de ballets roses entre grands bourgeois dans un collège huppé : parmi les protagonistes, il y avait des enfants de tous milieux sociaux, et aucun «grand bourgeois». Comme je l’ai dit, le collège est désormais aussi mixte que d’autres écoles des environs.
Il a aussi insinué qu’il y avait eu viol. Toutes les informations contredisent cette version. Ce faisant, il a bien sûr enfreint la Loi en désignant un mineur comme potentiellement coupable d’un viol qui n’a jamais existé, et en permettant de le reconnaître à coup sûr. Le député justicier n’est en fait qu’un député justiciable ! Hélas, Joëlle Milquet ne peut plus réagir légalement contre lui, parce qu’une partie de l’information est vraie, celle, justement, qui pourrait permettre de dérouler le fil de ses errements. Elle s’est coincée elle-même !
Il se dit même qu’elle aurait entretemps fait pression sur le collège St Michel pour qu’il impose un blackout total aux élèves, professeurs, membre du personnel et parents, leur interdisant tout contact avec, ou réponse à un journaliste. Information invérifiable, le directeur de l’école ne souhaitant plus communiquer. Il est toutefois indéniable que le blackout a été imposé au moment où l’affaire commençait à sentir le roussi pour la ministre.
Les parents de la jeune fille publient néanmoins un communiqué pour lui rendre son honneur sali par la ministre si mes informations sont correctes, mais il leur est évidemment impossible d’incriminer Joëlle Milquet, protégée par son statut, la loi sur la protection des mineurs, et tout de même un peu par la presse.
Laurent Louis a entretemps fait des petits. Sur Twitter et Facebook, on assiste à des échanges surréalistes où tout le monde parle de l’affaire, donnant ouvertement la relation entre Milquet et un protagoniste, alors que la presse continue à couvrir la marmite à pression. On se dit qu’il ne faudra que quelques jours pour que tout le monde «sache» et qu’à ce moment-là, la seule personne qui aura abordé le sujet aura été… Laurent Louis ! Autrement dit, la pire personne à qui l’on puisse donner l’exclusivité de «la Vérité», parce qu’il s’empresse de la violer dès qu’elle s’approche de lui. Les journalistes sont sincèrement désemparés et essaient de résoudre la quadrature du cercle tout en respectant la déontologie.
C’est alors que Clint révèle le nom de la ministre de l’Intérieur (et Het Laatste Nieuws, qu’un-e « ministre fédéral-e » est impliquée, avant de se reprendre et de l’effacer de leurs sites. Où l’on se dit que la presse flamande est plus proche de l’anglo-saxonne, mais juste un peu. Sur Clint, chose amusante, l’article dit désormais que la rédaction ne peut en aucun cas dévoiler le nom de «le ou la ministre fédérale en question» alors que dans le lien internet (URL), le nom Milquet apparaît clairement ! Oups.
Enfin, hier, je publie mon article, et les médias se verrouillent à double tour. Rien ne transpire. Mon papier a été lu plus de 10.000 fois depuis et partagé par un bon millier de comptes Facebook. Mais rien dans la presse généraliste…
Le délit de belle gueule
Il ne faut surtout pas tirer la conclusion que les médias seraient aux ordres. Je suis suffisamment souvent en contact avec des journalistes pour pouvoir vous assurer que ce n’est absolument pas le cas. Le problème est ici le suivant : d’abord, l’histoire a été présentée dès le départ comme une partie fine d’adolescents dans un collège huppé. Sur Facebook, un journaliste de SudPresse évoque même la liberté de s’en prendre à un collège catho… Autrement dit, parce que le collège est connu comme un lieu très bourgeois (ce qu’il fut dans le passé), révéler que des mineurs ont eu des relations sexuelles dans l’établissement et que certains d’entre eux se sont fait renvoyer serait, quelque part, une information qui sert le public et donc, ça, c’est déontologique.
On se demande toutefois à qui sert ce genre d’information.
Par ailleurs, le parfum de scandale (on aurait renvoyé certains élèves et pas d’autres) ne tient pas une seconde à l’examen un tant soit peu approfondi des faits. Mais comme il s’agissait de mineurs et que la moralité du collège plane des kilomètres au-dessus de celle de SudPresse ou de Joëlle Milquet, cette information n’est pas accessible immédiatement. Pratiquement tous les médias diffusent pourtant l’info parcellaire diffusée par Milquet, non recoupée, sulfureuse. Et cela, sachant qu’ils ne sont pas en mesure d’informer correctement le lecteur.
Du sexe, de la chair jeune, un collège huppé, une fille et 6 mecs, et pourquoi pas, les lunettes de la jolie institutrice (permettez-moi de glisser mon fantasme dans l’histoire), tout est en place pour donner au non-fait un aspect croquignolesque auquel aucun rédac-chef ne semble capable de résister.
Ensuite, lorsque l’on commence à comprendre que Joëlle Milquet a joué un rôle dans l’histoire, c’est le blocage total. Parce que révéler le nom de la ministre semble, pour tous ces journaux, revenir à révéler le nom d’un-e proche qui aurait participé à la soirée coquine. Il fallait prendre le problème à l’envers. Ne pas révéler le lien qu’il pouvait y avoir avec un-e protagoniste permettait de révéler le nom de la ministre. C’est ce que j’ai fait. Dans l’absolu, il pourrait s’agir d’un-e petit-e cousin-e, d’un neveu ou d’une nièce, du fils ou d’une fille d’une amie, etc. Je n’ai donc pas dévoilé ni permis de connaître l’identité de l’ado en question. Mais je ne veux pas être hypocrite. Il ne faut pas chercher bien loin pour la connaître et, apparemment, tous ceux qui sont venus commenter sur Facebook connaissaient, et la relation en question, et le nom de la ministre. Absurde : l’info est désormais publique, mais on ne peut pas la dire !
Bien entendu, mon approche ne permet pas d’aborder l’ensemble du problème, mais le seul fait qu’il s’agisse de mineurs impose d’occulter des pans entiers de l’information et tant pis, on ne peut pas tout avoir. Mon point de vue permet toutefois de dévoiler la seule chose qui me semble importante ici : l’attaque délibérée d’une ministre en exercice, candidate aux prochaines élections, contre une adolescente livrée en pâture à la presse, à la population, à ses camarades, après avoir soigneusement ligoté toute personne pouvant tenter de la défendre au baobab de la liberté de l’information en berne.
Déontologie
C’est là que la question de la déontologie se pose de façon complexe. SudPresse n’a pas hésité à violer la loi et la déontologie, au service de madame Milquet. Or, le rôle le plus important de la presse est bien de surveiller les trois autres pouvoirs. Les journaux «du camp déontologique» ont réagi en reprenant l’information et en la rendant un tant soit peu plus digeste et propre à une consommation raisonnable. Il faut dire que s’ils ne l’avaient pas diffusé, leurs lecteurs se seraient demandé pourquoi, et les députés de pacotille du Parti de la Quenelle en auraient profité pour crier au complot (ils gagnent à tous les coups)
Mais ce faisant, les journaux s’empêchaient de traiter l’essentiel : la manipulation médiatique, la désinformation, et surtout la crucifixion d’innocents au bénéfice d’une personne protégée par une ministre. Bien sûr, utiliser les procédés des pires d’entre nous pour révéler une autre part de vérité, plus proche des faits, n’est pas tentant. Mais quel constat atterrant de voir que le manque d’imagination, de courage, d’audace a fait qu’in fine, aucun média n’a révélé cette information cruciale pour la démocratie, contre l’injustice, et contre l’abus de pouvoir. Même après mon billet d’hier !
Les réflexions de certains journalistes à mon égard, affirmant qu’on ne peut pas s’attaquer «comme ça» à madame Milquet ne font que conforter mon opinion : il y a quelque chose de pourri au royaume de la presse. Laisser à Laurent Louis le privilège de l’information dit beaucoup de notre société. Quand la presse a-t-elle commis l’erreur de respecter les politiques ? Quand a-t-elle oublié de subvertir les pouvoirs ? Quand a-t-elle commencé à avoir peur des révélations pénibles ? Ou d’un procès potentiel ? La presse belge n’est pas seule dans ce cas, Mediapart et le Canard enchaîné donnent régulièrement le change à une presse française qui, elle aussi, hésite parfois à se détacher totalement des séductions politiques. Non pas qu’il y ait un complot. Non, rien de ce genre.
Dans toutes les rédactions, il y a principalement des bons journalistes qui n’ont qu’une ambition : révéler les scandales, attaquer jusqu’aux plus puissants des corrompus. Mais il y a une «culture d’entreprise» de la presse généraliste qui fait que le groupe a tendance à freiner l’ardeur du sniper. Il y a le danger de la désinformation qui impose trop de contrôles, il y a le manque de moyens, il y a la peur de sortir de la déontologie. Mais, si le respect de celle-ci est tout à l’honneur de la plupart des journaux, il y a un moment où, si elle empêche la manifestation d’une vérité qui nous semble cruciale, il faut oser l’égratigner. Un peu, du moins. Faute de quoi, nous laisserons au petit caporal nivellois toute la latitude possible pour convaincre de nouveaux citoyens en mal de justice et de justesse.
Mais soyons juste, si aujourd’hui il a pu s’en mettre plein les poches, nous savons qu’il le doit plus que probablement à madame Milquet. Et ça, ce n’est qu’une pièce saumâtre de plus à son lourd dossier, que je remets entre les mains du citoyen. Il jugera.
Note : Suite à une remarque pertinente de deux commentateurs, j’ai modifié le texte : Het Laatste Nieuws n’a pas révélé le nom de la ministre, mais bien qu’il s’agissait d’un ou d’une ministre fédéral-e. Mes excuses à la rédaction du Laatste Nieuws, je n’avais absolument pas l’intention de nuire au journal.
0 Comments
moinsqueparfait'
mai 09, 17:19uit 't zuiltje
mai 11, 17:54moinsqueparfait'
mai 12, 20:26francolatre
mai 09, 17:32Marcel Sel
mai 09, 17:58St Marc
mai 10, 15:28Deltenre
mai 12, 10:52Marcel Sel
mai 12, 16:33moinsqueparfait'
mai 09, 17:48canard
mai 09, 18:36Marcel Sel
mai 09, 19:36Tanguy
mai 10, 00:45Verlaine
mai 10, 10:48uit 't zuiltje
mai 11, 18:02Marcel Sel
mai 11, 18:46uit 't zuiltje
mai 11, 19:09moinsqueparfait'
mai 10, 01:43Marcel Sel
mai 10, 14:39moinsqueparfait'
mai 10, 15:49Oeildemoscou
mai 09, 17:56Marcel Sel
mai 09, 18:03Oeildemoscou
mai 09, 18:12Marcel Sel
mai 09, 19:24Oeildemoscou
mai 09, 18:08Marcel Sel
mai 09, 19:24Oeildemoscou
mai 09, 19:29Lachmoneky
mai 09, 18:18Oeildemoscou
mai 09, 18:22Marcel Sel
mai 09, 19:29Lachmoneky
mai 09, 21:16Philip Hermann
mai 09, 18:27Marcel Sel
mai 09, 19:33uit 't zuiltje
mai 11, 18:20Oeildemoscou
mai 09, 18:32Démocrate
mai 10, 01:06Xavier
mai 10, 15:17uit 't zuiltje
mai 11, 18:58Capucine
mai 09, 18:55Démocrate
mai 10, 01:30Démocrate
mai 10, 02:04wallimero
mai 09, 19:11Marcel Sel
mai 09, 19:37Lachmoneky
mai 09, 21:33Philippe
mai 09, 21:38uit 't zuiltje
mai 12, 00:16uit 't zuiltje
mai 12, 01:47Pol Hémickh
mai 09, 19:32Lachmoneky
mai 09, 21:40Lachmoneky
mai 09, 22:15Philippe
mai 10, 17:26Pol Hémickh
mai 11, 19:22Philippe
mai 12, 08:16Lachmoneky
mai 12, 14:12Pol Hémickh
mai 11, 19:26Philippe
mai 12, 15:33Joseph Junker
mai 09, 23:16Marcel Sel
mai 10, 14:31Joseph Junker
mai 10, 15:10Marcel Sel
mai 10, 15:33Marcel Sel
mai 10, 14:32Démocrate
mai 10, 01:40uit 't zuiltje
mai 12, 01:53Nadia Mansour
mai 09, 19:53Rouslan Toumaniantz
mai 09, 20:56Marcel Sel
mai 10, 14:22Denis
mai 11, 00:33Pol Hémickh
mai 11, 19:04uit 't zuiltje
mai 12, 02:07uit 't zuiltje
mai 09, 21:32Marcel Sel
mai 10, 14:25uit 't zuiltje
mai 12, 02:10uit 't zuiltje
mai 12, 02:32Nicolas
mai 09, 21:40M-VDA
mai 09, 22:20Marcel Sel
mai 10, 14:28Salade
mai 09, 23:14Marcel Sel
mai 10, 14:30Salade
mai 10, 21:14Marcel Sel
mai 11, 10:32Philippe
mai 11, 10:44Salade
mai 11, 14:43Philippe
mai 11, 11:45Philippe
mai 12, 15:07Philippe
mai 12, 15:51Philippe
mai 13, 08:40Hedayat
mai 10, 00:57Marcel Sel
mai 10, 14:37Jean-Marc L.
mai 10, 08:15Thierry De Pauw
mai 10, 08:45Marcel Sel
mai 10, 14:56Thierry De Pauw
mai 10, 15:33M-VDA
mai 10, 16:28uit 't zuiltje
mai 13, 01:31Thierry De Pauw
mai 12, 20:47Anna Muratore
mai 10, 09:03uit 't zuiltje
mai 12, 02:16Xavier
mai 10, 09:18Marcel Sel
mai 10, 15:16Xavier
mai 10, 15:41oeildemoscou
mai 11, 12:59Guy De Bruyne
mai 10, 09:32Tournaisien
mai 10, 10:08Marcel Sel
mai 10, 15:25Renaud
mai 10, 10:18Marcel Sel
mai 10, 15:27SIMON Jean
mai 10, 16:10miyovo
mai 10, 11:10Marcel Sel
mai 10, 15:27M.L.
mai 10, 12:04Marcel Sel
mai 10, 15:30Tournaisien
mai 10, 15:50Marcel Sel
mai 10, 16:12Xavier
mai 10, 16:18Marcel Sel
mai 10, 18:07Tournaisien
mai 10, 17:22Marcel Sel
mai 10, 18:21M.L.
mai 11, 03:08Juliette
mai 12, 00:49Marcel Sel
mai 12, 15:14EWBANK Alexis, Avocat (droit des médias)
mai 13, 23:29Marcel Sel
mai 14, 04:08Marcel Sel
mai 14, 04:09Philippe
mai 10, 17:33Jacqueline Herremans
mai 12, 09:23uit 't zuiltje
mai 13, 01:11Claude-Eric Desguin (@Cedesguin)
mai 10, 13:20Marcel Sel
mai 10, 15:34claude-éric desguin
mai 10, 16:17Marcel Sel
mai 10, 18:05moinsqueparfait'
mai 10, 20:39Pas de quoi fouetter un chat !
mai 10, 16:22Marcel Sel
mai 10, 18:09utonium
mai 10, 16:43Marcel Sel
mai 10, 18:14Wapa
mai 10, 19:33Marcel Sel
mai 10, 20:16moinsqueparfait'
mai 10, 20:29Juliette
mai 12, 01:00Wapa
mai 10, 21:53Marcel Sel
mai 11, 11:02Xavier
mai 11, 12:30Marcel Sel
mai 11, 18:33MUC
mai 11, 19:21Marcel Sel
mai 12, 00:35MUC
mai 12, 09:37Jérôme Longer
mai 10, 23:15Dessis
mai 10, 23:25Marcel Sel
mai 11, 11:07Philip Hermann
mai 11, 16:08bennon
mai 11, 00:27Marcel Sel
mai 11, 11:08schoonaarde
mai 11, 15:10SIMON Jean
mai 11, 10:09Tournaisien
mai 11, 12:55dessis
mai 11, 10:15Marcel Sel
mai 11, 11:11Tournaisien
mai 11, 20:01Marcel Sel
mai 12, 00:44Dessi
mai 11, 12:19Pol Hémickh
mai 11, 20:00uit 't zuiltje
mai 13, 00:10Barbara Dufour
mai 11, 12:24Marcel Sel
mai 11, 18:29moinsqueparfait'
mai 11, 19:26uit't zuiltje
mai 14, 10:05Julien
mai 11, 12:36Dessi
mai 11, 12:49Marcel Sel
mai 11, 18:34moinsqueparfait'
mai 11, 12:54moinsqueparfait'
mai 11, 19:05Suska
mai 11, 15:07Site du CDH
mai 12, 02:35moinsqueparfait'
mai 12, 09:24Marcel Sel
mai 12, 16:32moinsqueparfait'
mai 12, 17:09Pierre@s
mai 12, 19:06Jean-Marc L.
mai 12, 13:53John Doe
mai 12, 19:24Vincent
mai 12, 21:38moinsqueparfait'
mai 12, 22:47Suicide électoral de CDH | SansCensure.eu
mai 13, 10:38moinsqueparfait'
mai 13, 18:07miyovo
mai 13, 18:39Marcel Sel
mai 14, 04:06Thierry De Pauw
mai 19, 22:05Andre T
mai 13, 19:27Pol Hémickh
mai 13, 21:03Suska
mai 14, 09:41Tournaisien
mai 14, 13:24Marcel Sel
mai 14, 14:31moinsqueparfait'
mai 14, 11:01SIMON Jean
mai 14, 18:47SIMON Jean
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mai 15, 14:03Tournaisien
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mai 17, 20:51David
mai 16, 12:10Marcel Sel
mai 16, 12:19Tournaisien
mai 16, 15:58welschdesmarolles
mai 16, 15:21Marcel Sel
mai 17, 14:36Se remémorer certains faits avant de rentrer dans l’isoloir. - Le blog du Greg
mai 17, 22:17Thingol
mai 22, 10:51Marcel Sel
mai 22, 18:14lenain
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mai 28, 13:32Renaud
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mai 30, 20:51Jean SIMON
mai 31, 08:17Marcel Sel
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