Les réseaux sociaux forcent le journalisme à sortir de son corporatisme (réponse à André Linard). MàJ et Erratum.

Image CCO Pixabay par Unsplash

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Erratum sur la fonction d’André Linard en note de bas de page.

Le 20 septembre 2016, sous le titre Le journalisme citoyen n’existe pas, André Linard, ex-secrétaire général du CDJ (Conseil de déontologie journalistique) publiait dans La Libre une carte blanche qui illustre l’arrogance — souvent involontaire — qui caractérise encore, en 2016, une partie du monde journalistique. Reconnaissant d’emblée que son titre était « excessif », André Linard expliquait son papier par son « profond énervement devant une certaine idolâtrie de la parole citoyenne, qui serait par nature libre et indépendante, alors que les journalistes, eux, seraient noyés dans le conformisme et la soumission à des intérêts mercantiles qui les dépassent. » Pas faux. Mais il en déduisait ensuite que « soit on s’exprime en tant que citoyen, soit on pratique le journalisme, ce qui implique un niveau d’exigence différent. »

Je pense au contraire qu’on ne peut se revendiquer journaliste-journaliste si l’on ne considère pas le journalisme comme un acte citoyen avant tout. Celui-là même qui instruit correctement, précisément et sans biais (mais non sans opinion) la population sur l’actualité récente. Or, ce journalisme est de moins en moins la règle, du moins sur les versions Internet des journaux.

André Linard fustige à juste titre l’effet de mode qui amène la presse à « idolâtrer » le « journalisme-citoyen ». Pourtant, bien plus que d’idolâtrer d’autres formes d’information, la presse est toujours idolâtre d’elle-même : elle est quelquefois bien loin de correspondre aux splendides normes revendiquées par André Linard. Au sortir de l’affaire Wesphael, il me semble d’ailleurs urgent de confronter la production journalistique sur cette affaire à la description du journalisme par l’ancien patron de la déontologie. Je cite : « le fondement du travail journalistique [qui] est la recherche et le respect de la vérité ». Bon…

Ce mot vérité, tant chéri par le journalisme, est décidément mal choisi. Et l’on peut comprendre que des citoyens n’y croient plus quand, sur une même page web, un grand quotidien national donne deux informations exactement contradictoires, ne prenant même pas la peine de modifier son premier article !

Comment redresser l’image du journalisme si l’on cède aux modes passagères ?

Les questions du citoyen sont nombreuses. Comment peut-on défendre que le journalisme offre de meilleures garanties que la rumeur des réseaux, si l’on cesse d’informer en toute indépendance pour avoir trop courtisé ceux qu’on est censé subvertir ? Comment redresser l’image du journalisme si l’on cède aux modes passagères — en donnant, par exemple, trop d’importance à des sujets qui ne concernent personne ou presque, comme le burkini ? Ou si on omet sciemment des informations pour ne pas heurter la sensibilité de certains ? Je pense par exemple à la présence d’un député de la majorité à une manifestation d’extrême droite.

Si André Linard reconnaît que la parole citoyenne est légitime, il conteste qu’elle ait « besoin de se qualifier de journalistique pour être pertinente. » D’accord. Mais qui a parlé de journalisme citoyen, sinon… des journalistes trop prompts à se précipiter dans un filon à la mode ? Qui répercute des opinions citoyennes, parfois sous forme de simples twits rapidement copiés-collés, histoire de fournir au lecteur un article trendy vite fait, sinon… des journalistes ? Qui prétend, sur base de cinq ou six réactions glanées à la va-vite sur les réseaux sociaux, qu’une polémique est en train de naître, créant un fait — déjà oublié par les twittos eux-mêmes —, à partir de rien ? Qui reprend à son compte, sans beaucoup de précautions, des chiffres tout droit venus de calculatrices de partis parfois (souvent ?) scandaleusement partisanes sinon… des journalistes ? Dois-je comprendre que la diatribe d’André Linard ne visait pas tant les soi-disant « journalistes-citoyens » que ceux des « journalistes-journalistes » qui ont oublié, ne fut-ce que temporairement, leur mission fondamentale ?

Le journaliste-citoyen est-il au journaliste-journaliste ce que le cordon bleu est au chef-coq ?

Voire. Car si André Linard reconnaît que « des citoyens se révèlent excellents dans cette activité [journalistique], par exemple sur leur blog » (merci pour eux), il s’empresse de fustiger ensuite une blogueuse qui, lors d’un colloque, aurait dit que la déontologie revenait simplement à ne pas mentir. C’est un raccourci certainement grossier, mais si au moins les journalistes commençaient déjà par là, ils auraient meilleure presse. Sur base de cet exemple, André Linard semble conclure en comparant le « journaliste citoyen » au cordon bleu qui fait sa délicieuse popote, mais n’est pas pour autant chef-coq professionnel. Nous y voilà !

L’ancien « président »(1) du conseil déontologique reconnaît pourtant, mais du bout des lèvres, que la contestation du monopole de l’information via les réseaux et les blogs a parfois ané à une critique juste, mettant toutefois cette évolution au passé. Je pense au contraire qu’elle amène toujours, et amènera encore à l’avenir à une critique qui, faute d’être toujours juste, est indispensable.

Tout comme le quatrième pouvoir (ou devrait-on dire quatrième devoir ?) critique les trois autres, il est sain que le citoyen reste attentif, constamment, à ce que la presse produit parce que, comme toute activité humaine, le journalisme est susceptible de commettre des erreurs. D’abord dans le choix éditorial, qui peut tronquer la réalité — je pense par exemple aux multiples couvertures islamophobes de Valeurs Actuelles, mais aussi d’autres journaux moins radicaux ; à la relégation du drame d’Haïti au profit d’un fait divers pour la simple raison qu’il implique une victime journaliste et un prévenu politicien, satisfaisant ainsi une populace toujours prompte à se passionner pour un scandale qui implique des personnalités publiques.

Aujourd’hui, c’est d’abord à la presse de se remettre en question.

Ensuite, il y a une critique à mener en permanence du traitement de l’information journalistique, où certaines réalités dérangeantes peuvent être masquées, souvent de bonne foi. Enfin, les détails erronés susceptibles d’apparaître dans n’importe quel article ne font toujours pas l’objet d’un erratum, ce qui provoque la défiance des lecteurs. Oui, s’il faut une remise en question aujourd’hui, c’est aussi ou même d’abord de la presse qu’on l’attend. 

Et je précise que le soi-disant « journalisme-citoyen » n’est pas une alternative à la presse : il y puise ses informations, peut-être avec un point de vue plus critique que celui du citoyen lambda. Ce « journaliste-citoyen » reste donc l’allié objectif du journaliste-journaliste. Car il a aussi intérêt à ce que la presse corresponde le plus souvent possible à l’image qu’elle se donne dans ses grands discours. Bref, l’un n’existe pas sans l’autre.

C’est d’ailleurs ce que l’ex-secrétaire (1) général du CDJ semble ne pas vouloir admettre en concluant son article par un paragraphe choquant. André Linard y assimile « à de rares exceptions près » le « journalisme-citoyen » à des forums qui appellent « à la haine, au racisme, à la violence », non sans fustiger « certains médias [qui] se complaisent à […] relayer [leur] violence » concluant sur cette base « n’est pas journaliste qui veut ».

Ce faisant, il jette l’opprobre sur un mouvement citoyen qui compte de très nombreuses voix qui, justement, s’opposent à ce racisme, à cette haine et à cette violence. Ce sont aussi ces voix qui constatent, atterrées, que les forums de bien des journaux ne sont toujours pas modérés. Que des messages de haine y fleurissent. Qu’ils ont de plus souvent recours aux titres « pute-à-clics ».

Le citoyen a pris la parole, il ne la rendra pas.

André Linard devra pourtant s’y résoudre : aujourd’hui, grâce aux (ou à cause des) réseaux sociaux, le citoyen a pris la parole. Il ne la rendra pas. Parmi les dames et les quidams qui s’expriment sur Twitter, Facebook, les blogs, il y aura toujours ceux qui le feront avec honnêteté et ceux qui profiteront de la distance que permet l’écrit pour vomir insultes et messages haineux. Mais ce n’est pas parce que la lie a pris place au fond du vin qu’il faut jeter la bouteille.

À moins qu’il ne s’agisse de ce vieux corporatisme qui mine aujourd’hui encore la crédibilité du journalisme. Ainsi, lorsque, sous un article d’un journal sérieux, plusieurs internautes démontrent que celui-ci contient une ou plusieurs erreurs, rares sont aujourd’hui les journalistes qui corrigent et font amende honorable. Rares, même, sont ceux qui lisent. Comme si l’article pondu était définitif. Ou comme si la voix du peuple n’était pour eux qu’un vague brouhaha sans intérêt qu’ils dominent de haut, tout imbus de leur sacro-sainte vérité. L’urgence est peut-être d’abattre ce piédestal !

Dans un temps où la presse perd des plumes à chaque nouvelle étude CIM, où elle lâche de plus en plus souvent ses principes pour tenter de préserver son lectorat, les défis ne manquent pas pour le journaliste-journaliste. Parmi ceux-ci, il y a la façon d’intégrer l’évolution technologique qui le met parfois en concurrence avec le journaliste-citoyen. Certes, ce terme est mal choisi, mais admettons qu’il traduit une réalité dont les journalistes et les déontologues feraient bien de débattre ouvertement, plutôt que de la rejeter par des procès faciles et des amalgames vite emballés.

Et à propos de l’engouement de la presse pour le journalisme citoyen, je le conteste absolument : cette année, un seul de mes articles a été publié dans un journal de grande audience (La Libre, en l’occurrence), et je n’ai pas été invité une seule fois à m’exprimer sur ce satané « journalisme-citoyen ».

Bien sûr, André Linard est une personnalité honorable et vénérable qui a connu tous les aspects du travail journalistique. Mais de l’intérieur. Il est peut-être temps de sortir de ce corporatisme que le citoyen ne comprend plus. La question n’étant pas de savoir si les citoyens savent se transformer en journalistes, mais bien comment les y aider, les soutenir, les intégrer, le cas échéant, au paysage médiatique, et comment les médias peuvent gérer une situation inédite qui doit susciter la méfiance dans bien des cas. Mais aussi l’enthousiasme que mérite l’émergence d’une nouvelle forme, libre et populaire, d’opinion.

Signé Marcel Sel, journaliste ou citoyen (à vous de choisir).

(1) Dans le corps du texte, j’avais qualifié André Linard de président à deux reprises. Comme indiqué à la première ligne, il en fut bien le secrétaire-général et non le président.

Petite explication de comment bien se planter : n’ayant pas trouvé la structure du CDJ sur le site (c’est un menu tout en haut, à cliquer), j’avais un peu vite conclu qu’il n’y avait pas de titre de président du CDJ. Partant de là, j’avais sciemment utilisé le mot président comme synonyme de secrétaire-général : celui qui préside aux destinées du CDJ.  Mais je pensais ne l’avoir fait qu’une fois et j’espérais que le lecteur, ayant pris connaissance du premier paragraphe, comprendrait qu’il s’agissait d’un synonyme et non d’un titre.

En fait, j’avais utilisé président deux fois dans le texte, et le synonyme n’est pas passé comme tel (des guillemets eussent donc été un minimum) et surtout, il m’avait échappé que ce titre qualifiait celui qui préside le Conseil lui-même, aujourd’hui Marc De Haan qui est de surcroît directeur-général de BX1 où j’expertise ma non expertise dans les Experts. Je n’aurais donc pas dû oublier qu’il y avait un président au CDJ ! Quel manque de confraternité ! Quel oubli des faits !
Marc De Haan, qui est donc l’actuel
président du CDJ m’a donc gentiment remonté les bretelles en me rappelant le devoir de vérité, héhé. Après avoir tout bien vérifié et constaté que j’étais dans l’erreur, j’ai donc corrigé les deux instances de président en secrétaire général comme tout journaliste-journaliste le ferait. Et comme tout citoyen-journaliste ou journaliste-citoyen devrait le faire, j’ai ajouté ce paragraphe explicatif pour garder une trace de ma double bévue, et modifié le titre afin que la correction apparaisse clairement et incite le lecteur à en être informé. Une façon de rappeler que les blogs aussi assument leurs responsabilités. 

P.S. : Je dis souvent que mes lecteurs sont mes rédacteurs en chef. CQFD : parfois, ils sont même président !

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22 Comments

  1. moinsqueparfait'
    octobre 08, 19:33 Reply
    Le rôle de la presse officielle belge n'est pas d'informer. Son rôle est de préserver la "démocratie" belge, à savoir instiller en permanence dans l'esprit du Belge moyen (qui se prête bien au jeu) que la Belgique et l'Union européenne, c'est la démocratie "par définition" et que par conséquent, ne fût-ce qu'envisager que le régime en place puisse être révoqué est antidémocratique. Formidable, n'est-ce pas? C'est du Belge!
    • vince001
      octobre 11, 07:53 Reply
      J'adhère totalement. La presse n'est plus qu'un outil du pouvoir pour convaincre les masses de leur utilité, c'est du lavage de cerveau et il n'y a as qu'en Belgique. Les esprits libres doivent le dénoncer.Ce n'est pas pour rien que toute la presse francophone a fermée ses forums pratiquement toutes en même temps pour des prétextes fallacieux.Elle a du recevoir des consignes.Je suis Charlie.Merci Marcel d'avoir laisser le tiens ouvert.La résistance est ici.
      • marcel
        octobre 13, 20:34 Reply
        Aucune consigne, la modération prend tout simplement trop de temps pour des équipes de plus en plus réduites.
        • vince01
          octobre 14, 10:04 Reply
          C'est ce qu'ils disent et pourtant ils ont mille fois plus de moyens que toi et de plus pourquoi l'ont ils fait tous en même temps ?, Je n'y crois pas du tout.
  2. Salade
    octobre 08, 22:24 Reply
    Un journalisme "citoyen" ne peut exister au sein d'une presse dépendante des politiques et du commerce.
  3. Pfff
    octobre 09, 14:17 Reply
    Là-dessus, lire https://www.amazon.fr/Langue-médias-Destruction-fabrication-consentement/ Le Journaliste est un ignare, conscient de son ignorance et de son incapacité, s'instituant donc censeur pour maintenir le pouvoir nettement imaginaire qu'il s'attribue. Le Journaliste est rétribué par l'argent public et, pour cette raison, son travail se rapproche de plus en plus de celui de ses homologues chinois ou russes : il est là pour rappeler la Doxa.
    • marcel
      octobre 10, 08:22 Reply
      Si c'était vrai, il n'y aurait pas d'article critique sur les divers gouvernements et on n'aurait jamais entendu parler des affaires. Vous faites une énorme confusion. Le journaliste n'est que partiellement payé par des fonds publics, au travers de subsides. Mais ces subsides ne sont conditionnés à rien. Ils vont aux journaux, qui paient les journalistes. Il suffit de voir comment certains gouvernants essaient désespérément d'influer sur certains articles, en vain. Le problème du journalisme de métier, en politique, c'est la proximité de certains politiques. Il n'y a rien à faire, quand vous rencontrez un politique et qu'il vous est « physiquement » sympathique, c'est plus difficile de le casser ensuite. Et ça n'a rien à voir avec les subsides, c'est juste humain. Ce qui vit chez les journalistes, c'est justement le contraire de la doxa, même s'il y a des modes qui font que sur certains sujets, la transgression n'est pas courante. Mais là non plus, les subsides n'ont rien à voir. Croyez bien que les partis à la FWB seraient contents si la presse attaquait plus et plus souvent la N-VA, par exemple. Par ailleurs, quand la presse est soutenue par des intérêts privés (publicité), c'est pire : une couverture de travers, et l'industrie vous rappelle qui paye.
  4. Salade
    octobre 09, 19:52 Reply
    Marcel, un de vos nombreux amis pourrait-il se renseigner sur ceci: http://www.lalibre.be/culture/arts/en-2019-un-musee-des-manuscrits-de-bourgogne-57fa86e5cd7004c05d080fe5 extrait: "L’aménagement coûtera 5 millions d’euros payés par le ministre flamand du tourisme Ben Weyts (2,3 millions), par la Régie des Bâtiments (2 millions), par la Bibliothèque royale de Belgique (450000 euros) et par le Fonds Baillet Latour (qui paiera la restauration des précieux manuscrits)." au départ: des documents de la bibliothèque royale. donc du fédéral? ou cette bibliothèque est devenue un condominium des communautés? c'est étonnament financé non?? Ce musée sera aussi un musée fédéral? Ou pas? Parce que la régie des bâtiments c'est fédéral. Qu'est ce que l'argent du ministère flamand vient DIRECTEMENT y faire? Ou bien c'est une façon déguisée de voir ce patrimoine NATIONAL doucement glisser vers la flandre??? Que gagne la flandre dans ce deal?? J'aimerais bien savoir. Parce qu'une grande partie de la wallonie, était également sous les Etats bourguignons... On dépèce ce pays sans que personne ne crie. Et les mailleurs morceaux vont au nord. Pour la culture aussi. Qui peut me rassurer?
    • marcel
      octobre 10, 08:17 Reply
      Les partis nationalistes sont plus à l'aise avec l'histoire (surtout s'il y a « Flandre dedans ») qu'avec l'art contemporain, incontrôlable. Ceci explique probablement cela. Mais l'histoire de Bourgogne, c'est effectivement l'histoire de presque tous les Belges, en tout cas, c'est celle des Bruxellois. Donc, un tel musée fait sens et ouvrir un peu la bibliothèque royale aussi. Quant aux collections fédérales, j'ose espérer qu'elles le resteront évidemment. De là à penser que Weyts prépare un déménagement des manuscrits bourguignons, ça m'étonnerait. Rappelons que Bruxelles est, pour lui, en Flandre. En même temps, tant que c'est la capitale de la Belgique, que la Flandre y investisse dans la culture, c'est un peu logique, non ? Maintenant, il faudra évidemment surveiller les conditions…
      • Salade
        octobre 10, 10:03 Reply
        Le pire serrait du donnant-donnant: style Magritte pour les francophones, van rijsselberghe pour la flandre, etc... Un peu comme le partage débile de la bibliothèque de Leuven
      • Salade
        octobre 10, 10:53 Reply
        la gestion de la culture est inquiétante, surtout quand la flandre s'en fout...C'est ça? http://www.lalibre.be/debats/opinions/pourquoi-asphyxier-le-wiertz-et-le-meunier-57fa4d1dcd7004c05d07f774
    • moinsqueparfait'
      octobre 10, 09:29 Reply
      Tout ce qui se trouve à Brussel finira flamand. C'est pour ça qu'il faut régionaliser la culture immédiatement et rapatrier tout ce que nous pouvons en Wallonie avec effet immédiat. Dans 20 ans, ils vous feront une grande expo internationale sur "Magritte, grand peintre flamand" alors qu'il était wallon et personne ne bronchera. Collections de la médiathèque, musées, bibliothèques, etc.: tout ce qui restera à Brussel deviendra Flamand avec la collaboration des Bruxellois eux-mêmes. Il faut d'urgence scinder la culture et partager comme suit: 20% (max. 22%) pour Brussel et 80% pour la Wallonie (nous ne devons rien à la population néerlandophone de Brussel) et tout rapatrier physiquement en Wallonie, quitte à stocker dans des hangars, sinon ce sera perdu. Même l'ULB, à coups de "collaborations avec nos amis néerlandophones de la VUB" finira dans le giron flamand et bénéficiera d'un régime transitoire pour se réadapter (de toute façon, on donnera les cours de rééducation en International simple English). On me prend pour un fou, je sais, mais c'est pourtant bien ce qui va se passer. Tout ce qui se trouve physiquement au-delà de la frontière Flandre-Wallonie finira flamand. Tout, sans exception.
      • Salade
        octobre 14, 09:25 Reply
        L'histoire de la région bruxelloise et de BHV vous donne raison. Bruxelles deviendra flamand pour le fric contre l'identité (un seul exemple: le nouveau stade). Par ailleurs, l'identité bruxelloise se joue à 3: les flamands, les francophones de souche, les communautés issues de l'immigration. Elle est vachement diluée. Le verrou c'est le brabant wallon qui ne peut vivre sans bruxelles, et n'aime guère la wallonie profonde...
        • moinsqueparfait'
          octobre 14, 10:38 Reply
          Sauf que le BW est profondément wallon sauf dans les Disneylands de Brusseleirs de la Belgiek du temps où Brussel brusselait, que la belgique belgiquait, que les blacks de Lépoldville ciraient les pompes comme il faut, sabéna, zénéral de belziek, etc... et que les FDF-istes ont manqué tous leurs Défis dans ce qu'ils croient être le prolongement de la Flandre qu'ils aiment tant. C'est politiquement correct de croire que "les péteux du BW" ne veulent pas de la Wallonie... En attendant, quand on les met devant un bulletin de vote, ce n'est pas ce qui ressort. La prochaine majorité wallonne sera sans doute PS-MR tout bêtement parce que l'arithmétique électorale ne permettra pas autre chose de raisonnable. Vous n'entendrez plus personne se plaindre de la wallonitude à ce moment-là. Notre bon ami Kubla traînait toujours au Sporting de Charleroi et non au Sporting d'Anderlecht. Tous les Brabançons wallons qui ont connu le merveilleux Brabant unitaire se rappellent très bien la clé de répartition magique qui prévalait à l'époque: tout pour Brussel, alles voor Leuven et rien pour Nivelles. Personne ne regrette cette fabuleuse époque, à part quelques Défistes et quelques autres arrivistes pas encore intégrés.
          • Salade
            octobre 14, 15:40
            Je dis simplement que les navetteurs du BW sont innombrables.
          • denis dinsart
            octobre 15, 14:44
            D'autre part, pour nombre de belgicains le BW se résume aux communes huppées attenantes à BXL. Ils n'ont que faire des "barakis ex-métalos" de Tubize et des "bouzeux" d'Orp-Jauche.
          • denis dinsart
            octobre 15, 14:47
            Parmi les bruxellois établis en Wallonie, combien retournent à bxl faute de n'avoir pu s'intégrer?
        • Renal de Waterloo
          octobre 24, 10:35 Reply
          Un classique du genre: le BW n’est rien sans Brussels... Le Brabant Wallon est et reste profondément wallon, même à La Hulpe ou Waterloo. J'entends peu de gens se plaindre de ne pas avoir le plaisir de vivre en bilingue (=emplois flamands). Plus ou moins récemment, certains comiques se sont essayés au « Brabant bilingue, le retour » (un truc inouï pour quiconque a connu le Brabant unitaire…) Le verdict des urnes était sans appel… D’autres ont même poussé le bouchon plus loin en appelant à l’élargissement de Brussels à certains pans de communes wallonnes (la Wallonie servant de monnaie d’échange dans le dossier BHV… Surréaliste), réaction identique. Et last but not least, la Brussels Metropolitan Region, nouvelle horreur institutionnelle belgicaine : rapidement évacuée par les communes flamandes et accueillie très fraichement par les communes wallonnes.
      • moinsqueparfait'
        octobre 14, 23:20 Reply
        Mais que les nombreux navetteurs navettent donc à leur aise, Salade. Moi je propose simplement de déménager nos avoirs culturels de quelques kilomètres, en BW par exemple. Certains pourront ainsi même navetter à pied pour leur vie culturelle. Le privé a déjà montré l'exemple: vous connaissez encore beaucoup de gens qui tiennent absolument à se taper les merveilleux tunnels de Brussel alors qu'il y a un complexe Imagibraine, histoire faire dans le "grand public"? Ce qui compte, c'est de sauver NOS meubles et ce qui nous appartient. Il est important que ça se trouve en Wallonie, à l'abri derrière la "Staatsgrens" (c'est pas nous qui avons inventé l'expression...). De 30 cm s'il le faut mais ça doit se trouver du bon côté, sinon, ce sera perdu.
      • moinsqueparfait'
        octobre 16, 19:57 Reply
        @Denis / Très juste: d'ailleurs, pour certains ex-brusseleers, le monde, c'est leur quartier et même leur jardin et leur horaire... Un bourgmestre de la région avait d'ailleurs dû adresser une lettre aux nouveaux venus pour leur expliquer qu'à la campagne, il y a des tracteurs qui roulent la nuit à certaines périodes, que ce n'était pas nouveau et que ce n'était pas aux agriculteurs et aux saisons de s'adapter à eux... D'ailleurs, quand ils étaient à Brussel, leur "Belgique ouverte sur le monde" n'incluait évidemment ni les néerlandophones, ni les noirs et encore moins les basanés... Jamais à l'aise nulle part, quantité négligeable. FDF one point, chapitre suivant.
  5. Rivière
    octobre 11, 19:06 Reply
    Lisez "le monde diplomatique" vous découvrerez un journalisme bien différent des bouillie infame que l'on nous sert habituellement
  6. Pfff
    octobre 12, 16:34 Reply
    « J'ai budgété 500 euros pour 10 000 collèges ou écoles sur le fonds de transition énergétique », Ségolène Royal, présentant les "coins natures" (mares, etc.) qui seront installés dans 10 000 écoles de France. Le vacarme après Philippe Muray, c'est encore du Philippe Muray.

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