La N-VA met ses casseroles en batterie.

Le premier logo du VMO, avec le "Delta" du VNV, la rune Triskel, qui remplace la svastika interdite, les couleurs du VNV et du Verdinaso de Joris Van Severen.

Le premier logo du VMO, avec le « Delta » du VNV, la rune Triskel, qui remplace la svastika interdite, les couleurs du VNV et du Verdinaso de Joris Van Severen.

Quand Charles Michel a décidé d’entrer dans un gouvernement avec la N-VA, il associait l’eau et le feu, tant la vision des nationalistes flamands sur un point fondamental de la culture politique occidentale, la collaboration, est radicalement différente de celle des francophones. Aux déclarations de Jan Jambon sur le fait que les collaborateurs avaient «leurs» raisons, s’ajoutent désormais les casseroles de Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration.

Celui-ci avait déjà été mis sur la sellette en 2012 lorsqu’un ex-N-VA, Bas Luyten, viré pour consommation de drogue, avait révélé dans Humo que, selon lui, Theo Francken avait créé un petit cercle radical où l’on pouvait « se lâcher » autour d’une ou plusieurs bières. Luyten affirma qu’on y sortait les pires propos homophobes et racistes, comme : « Il faudrait shooter tous ces Marocains dehors. » Détail qui tue : ce cercle s’appelait VNV, qui était l’acronyme du parti national-socialiste de la collaboration dont le patron, Staf De Clerck, était partisan de l’éradication des Juifs de Flandre pour des questions « d’hygiène publique». Bas Luyten précisa que le choix de l’acronyme VNV était « à prendre au sens humoristique ». La N-VA refusa de commenter et l’on restait avec la version unilatérale de Bas Luyten, invérifiable.

Clôturer un mail par « Houzee », le « Sieg heil » du parti de la collaboration flamand, un humour très… casserole.

Mais tout à coup, deux copies de mails sont apparues sur Facebook, toutes deux de Theo Francken. Il signait « Leider faisant fonction du VNV ». Pour rappel, le Leider du vrai VNV était le sulfureux Staf De Clerck. En fin de mail, l’auteur écrivait aussi « Houzee », qui était l’équivalent, pendant l’Occupation, du Sieg Heil dans le parti nazi flamingant. De l’humour brun foncé.

Et comme si cette affaire ne suffisait pas, voilà qu’à une semaine de prêter serment devant le Roi – non sans faire le V de « Flandre indépendante » –, le même Théo Francken se rend à l’anniversaire de Bob Maes, ex-collaborateur déchu de ses droits civiques pour vingt ans, et fondateur de la première mouture du VMO (Organisation militante flamande) qui était déjà d’inspiration néonazie. Dès 1965, elle a en effet adopté l’un des signes de ralliement des néofascistes d’après-guerre, la rune de l’Héritage (ou rune d’Odal), un symbole hérité de la rituelle nationale-socialiste.

Comme hymne de marche, ce « premier VMO » choisit Von der Weser bis zur Elbe, un chant apprécié à la Waffen-SS. Et l’organisation avait des liens avec, par exemple, la Heimattreue Jugend, une organisation néofasciste qui fut plus tard interdite en Allemagne.

Le président d’honneur de la N-VA Zaventem qui refuse de se distancier du führer flamand. Et les journalistes laissent pisser.

Bob Maes s’est ensuite assagi et devint même sénateur. Il maintint néanmoins quelques contacts avec le « deuxième VMO», celui de Bert Eriksson, nazi autoproclamé. Selon un site créé en hommage au VMO (!), Bob Maes se fendit même d’un discours lors du transfert des restes de l’ex-Führer de Flandre, eh oui, encore ce Staf De Clerck ! Bob Maes est ensuite passé à la N-VA. Mais cette semaine encore, à la VRT, à la question « Vous distanciez-vous de Staf De Clerck ? », il a répondu : « En fait, non. » Voilà. Ce n’est pas un « vieux monsieur » que Theo Francken a fêté la semaine dernière. C’est un ancien collaborateur qui n’a jamais renié son passé. Ce qui, apparemment, ne dérange pas Bart De Wever, le président du parti. Il faut dire que jusqu’ici, aucun journaliste n’a osé lui poser la question : « trouvez-vous imaginable, pour un parti qui se prétend « démocratique », de confier la présidence d’honneur d’une section locale à un homme qui se réclame toujours du Führer des Flandres, qui réclama l’expulsion des Juifs de Flandre et discourait sous un énorme portrait d’Hitler ». Lâcheté, aurait dit Charles Michel. Enfin, celui de 2013. En 2014, le brun lui va apparemment très bien.

Version longue de l’article paru dans M… Belgique du 17 octobre 2014

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0 Comments

  1. thomas
    octobre 30, 18:21 Reply
    "Quand Charles Michel a décidé d’entrer dans un gouvernement avec la N-VA, il associait l’eau et le feu, tant la vision des nationalistes flamands sur un point fondamental de la culture politique occidentale, la collaboration, est radicalement différente de celle des francophones." Qu'est-ce qu'il aurait dû faire? Séparer le pays? Ou croyez vous sincèrement que la majorité des Flamands préféraient encore du PS dans le gouvernement?
    • Marcel Sel
      octobre 31, 18:36 Reply
      En fait, seuls 32% des Flamands ont réellement voté contre le PS et la poursuite de la coalition Di Rupo qui, pour info, à gagnê des sièges, ce qui est assez rare pour un gouvernement sortant!
  2. Wallons
    octobre 30, 18:38 Reply
    Monsieur Sel, Ce qui se déroule au nord de la frontière "linguistique", ligne de démarcation naturelle et millénaire entre Francia et Germania, appartient à une nation distincte de celle qui se situe au sud ( mais que des esprits machiavéliques s'acharnent à nier). Si la démocratie du Bas-Pays s'accommode de tout ce vous révélez, cela ne regardent que les citoyens dudit pays et personne d'autre. Dans le sud, les séquelles de la Première et de la Seconde guerre trouvèrent leurs jugements et leurs solutions humaines et politiques. Dans le sud, la page a été tournée. Malheureusement, à cause d'un amalgame politique imposé par des puissances étrangères voilà deux siècles, certains, depuis soixante-huit ans s'évertuent à provoquer l'une des populations composant ce "royaume d'intérêts mais sans consensus". Ne pourrait-on passer à autre chose d'autant plus que les moins de vingt ans ne s'y intéressent pas plus que notre génération ne s'intéressait à toutes les guerres passées dont il fallait se "bourrer le crâne" des dates de victoires et de défaites.
  3. Pfff
    octobre 30, 19:06 Reply
    Bob Maes n'a pas commencé sa carrière hier. Il fête probablement son anniversaire tous les ans. J'ai adoré la réponse de sa femme au Petit Journal : "Il refuse de vous voir ; il a ses raisons." Und der teuffel der lacht nor Dazu... Ils ont le moral à la NVa. Des crapules, quoi, qu'il va bien falloir subir encore un petit temps. Mais leur accorder une attention excessive, niet [en russe dans le texte].
  4. Salade
    octobre 30, 23:01 Reply
    Un parallèle intéressant avec les bretons nationalistes: extrait:De Maurras à Mussolini aux couleurs du noir et blanc : Le drapeau breton dit "gwenn-ha-du" Etude réalisée par Pierrik Le Guennec L'origine du "drapeau breton" dit "gwenn-ha-du" (noir et blanc) mérite donc examen. Après la Libération, il est effectivement interdit comme symbole de la collaboration avec l’occupant nazi. Avant 1939, on le trouve qualifié de « drapeau fasciste » 2, à l’occasion d’une intervention polémique d’un futur collaborateur des nazis, le barde Jaffrenou dit Taldir. Il faut savoir qu’en violation de sa condamnation à la Libération, Jaffrenou a été publiquement honoré en 2004 pour avoir créé, à partir d’un hymne gallois, l’ "hymne national breton“, appelé “Bro Goz“ et « proclamé Chant national » 3 par les maurrassiens de l’Union Régionaliste Bretonne, à leur congrès de 1904. Le drapeau national “breton“, complément de cet hymne, fut créé par Breiz Atao (Bretagne toujours), l’organisation qui doit être considérée comme la matrice de l’actuel "mouvement breton". Au moment de la création de ce drapeau en 1923, nous verrons que les militants de Breiz Atao se rapprochent du réseau pangermaniste dont ils adoptent l’idéologie nordiste, ce qui permet de comprendre qu’ils adoptent la croix gammée en cette même année 1923. Après une éclipse, ils remettent la croix gammée dans leur journal Breiz Atao, le 29 janvier 1933, la veille de la prise du pouvoir de Hitler (préparée depuis début janvier) ; et ils se qualifient de « nationaux-socialistes » 4 avant 1939. conclusion: des nationalistes de tous bord ont des origines faschistes Le “nationalisme breton“, dès les origines, s’appuie donc sur Drumont, organisateur des infâmes campagnes antisémites lors de l'affaire Dreyfus et après. Dans cette voie, Breiz Dishual entame très naturellement une « chronique » sur « Les métèques » 10 en avril 1913, en citant « Ar Bobl du 18 janvier » 1913, le journal de Taldir Jaffrenou (on l’a vu, créateur du "Bro Goz ", "chant national breton"), dénonçant : « les Parisiens et autres nègres français qui n’ont plus ni traditions, ni langue, ni esprit racial. Ainsi, parce que la loi confère au Breton et au nègre martiniquais le même droit de vote, le nègre est un Breton, et le Breton est un nègre. Assurément, un Druide ne saurait comprendre ce syllogisme normand ou nègre et je veux espérer qu’un Breton ne le comprendra jamais. C’est grâce à la propagation de semblables syllogismes que tant de métèques s’implantent partout, moissonnent le blé et corrompent l’esprit des peuples assez simples pour les adopter. » 11 Le Parti National Breton a donc des références claires. Aujourd'hui comme hier, au nom de la « race » puis des "racines", on trouve la haine du "républicanisme jacobin", ainsi dénoncé : Conclusion Partout pareil!=> sur une base de discrimination réelle dans le passé, surgit une frustration traduite en nationalisme avec cible bouc émissaire extraits: Derrière les torches qui les éclaboussent de reflets sanglants, précédant les oriflammes multicolores des " Gildes " estudiantines, s’avancent, claquant au vent, deux vastes étendards le Lion de Flandre et... le Champ d’Hermines de Bretagne. (…) Ces souvenirs resteront accrochés dur à nos coeurs de jeunes hommes. Ils y resteront tant que nous conserverons l’inoubliable vision de l’étendard breton, blanc comme un suaire, tacheté de deuil, se soulevant dans le vent de Louvain pour mêler ses plis à ceux du drapeau noir au lion d’or, également lourds tous deux de gloire et de sang riche (…). (A suivre.) O. MORDREL.» 64 Toujours porté par la recherche « de gloire et de sang riche », Marchal félicite pour son élection Gustave de Clerq 65, bientôt dirigeant du VNV (parti de type fasciste), qui rédigera en 1940 un mémorandum destiné à l’administration allemande d’occupation, déclarant qu’il faut : « (…) vider la Wallonie, de sorte qu’on puisse offrir son habitat et ses fermes aux Flamands colonisateurs. Quant aux Wallons expulsés, on pourra toujours les recaser dans les départements peu peuplés du Sud de la France. » 66. Un réseau pangermaniste bien précis Le "Conseil de Flandre" déclarait dans une proclamation, en juin 1918 : « Économiquement, politiquement et stratégiquement, la Flandre est aux portes de l’Allemagne. Elle sait que son autonomie constitue une garantie pour l’Allemagne mais aussi que son autonomie ne peut être réalisée que grâce à l’aide allemande. » 69 Une étude explicite les origines pangermanistes du "mouvement flamand" : « Le mouvement flamand est lancé avant la guerre. C’est le pasteur frison Jan Derk Domela Nieuwenhuyze Nyegaard, neveu du célèbre socialiste, qui, en 1903 déjà, avait débarqué à Gand à la demande du grand professeur d’histoire Paul Frederick, qui en sera la locomotive. Nieuwenhuyze se présente comme le porte-parole de la Ligue Pangermanique. C’est le grand industriel allemand Krupp qui dirige cette ligue. Krupp ainsi qu’un certain nombre d’autres grands capitalistes comme Thyssen veulent l’annexion de ce qu’ils considèrent comme des " territoires traditionnellement germains ". Il s’agit des Pays-Bas, des Vosges, du Nord de la France jusqu’à la Normandie et, naturellement, de... la Belgique. En septembre 1914, on décide dans ces milieux de faire de la Belgique un protectorat militaire de l’Empire allemand. La Belgique doit être une colonie prétendument " autogérée " et il convient de la diviser en suivant strictement la frontière linguistique. Nieuwenhuyze débarque donc en Belgique au nom de cette Ligue Pangermanique et il y dirige le mouvement flamand dans sa phase initiale. C’est sous son impulsion qu’est fondé " Vrij Vlaanderen " (Flandre Libre) avec un certain nombre de jeunes Flamands réactionnaires, la plupart catholiques. Ils entreront dans l’histoire sous le nom 15 d’ " activistes " et — avec le soutien de l’occupant — ils utiliseront la période de l’occupation pour militer en faveur d’une " Flandre indépendante ". » 70 1925, année de l’adoption publique par Breiz Atao du gwenn-ha-du et de la croix gammée, est aussi l’année de la création du « Nationalitäten-Kongresse », « " Congrès des nationalités " (…) (1925-1938) qui se tenait à Genève dans le cadre de la S.D.N » 71. C’est en fait le réseau pangermaniste qui organisera l’irrédentisme au profit du Reich, l’unification des "minorités" de langue allemande, et Breiz Atao marque son entrée dans ce réseau par l’adoption publique de la croix gammée et du nordisme, en amenant le gwenn-ha-du dans la corbeille de mariage de "l’Europe aux cents drapeaux". En 1925, dans un article qui suivait l’annonce du compte rendu de la tournée de Breiz Atao en Flandre, Morvan Marchal généralisait les objectifs de cette tournée, dans un article intitulé « Pour une politique internationaliste des minorités », politique devant : « arracher l’intelligence de leur peuple à la culture étrangère imposée, et reconstituer une civilisation nationale sur le vieux fonds racial et traditionnel. » 72 Il fixait l’objectif « racial » de : « la création d’un organisme de liaison entre tous les mouvements nationaux de l’ouest Europe – sinon plus - (…) un Comité International des Minorités Nationales » 73, pour les « minorités qui ne reconnaissent ni le Traité de Versailles, ni la Société des Nations » 74 C’était l’objectif qui était en cours de réalisation à cette date, avec la constitution du Congrès des Nationalités : « En 1926, Marchal est invité à se rendre à Munich pour une réunion des " minorités celtiques et régionalistes européennes " » 75 Marchal ne s’y serait pas rendu, dans une période où la discussion est en cours dans Breiz Atao sur les implications de l’adoption de la croix gammée et du nordisme, et nous avons vu avec « des objections très fondées, en particulier, d’être déjà l’emblème d’associations étrangères à la Bretagne ayant un caractère politique très marqué. ». Mais c’est sous l’emblème de la croix gammée pangermaniste qu’est annoncé le congrès de Rosporden de septembre 1927, date de la fondation du Parti autonomiste breton, avec, à la direction, Marchal, Mordrel, Debauvais. Et c’est en septembre 1927 à Quimper qu’est créé le Comité Central des Minorités Nationales de France. « De nombreux invités (…) Alsaciens, Flamands, et Français même, assisteront à notre Congrès. » 76. Après une occultation de deux ans, les "Flamands" ressurgissent, avec les organisations alsaciennes liées au même réseau. « En liaison depuis longtemps avec les autonomistes alsaciens, les responsables des Breiz Atao n’ont pas invité n’importe qui mais Paul Schall et Hermann Bickler, autrement dit les partisans d’un autonomisme proche du séparatisme en étroite relation avec l’Allemagne. Schall et Bickler seront parmi les plus féroces soutiens du nazisme en Alsace. Petru Rocca, représentant le Partitu corsu autonomista qui vient aussi de se créer, sera le plus beau fleuron du fascisme corse. » 77 La croix gammée et le "nordisme", une orientation constante, le détachement de Maurras, .... ETC
  5. uit 't zuiltje
    octobre 31, 01:59 Reply
    perso chaque fois que j'ai été confronté à des faschos du vmo ils arboraient la rune othalan étirée en croix gammée tordue... jamais vu ce triscèle bleu pâle qui n'est même pas une rune, juste un truc de breton, de gallicien ou de sicilien dégénéré « trouvez-vous imaginable, pour un parti qui se prétend « démocratique », de confier la présidence d’honneur d’une section locale à un homme qui se réclame toujours du Führer des Flandres, qui réclama l’expulsion des Juifs de Flandre et discourait sous un énorme portrait d’Hitler » -ce n'est possible nulle part...sauf en flandre où c'est en plus une spécialité les nations doivent bien se singulariser pour justifier leur médiocre existence
  6. Capucine
    novembre 22, 21:48 Reply
    Cet humour merdique qui fait si mal mais duquel tant de gens rient......ah ,ah.ah,ah,ah,ah,1,2,3.. Cet humour festif qui me donne envie degobiller, Cet humour qui blesse les oreilles des enfants, Cet humour qu on n ose contrarier sans être humilier . Cet humour qui m a offusqué et obligé de me recroqueviller,le pouce en bouche pour me rassurer , Face à une famille aveuglée,endoctrinée par un homme fou et tellement,tellement,tellement Faussement affectueux.

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