EXCLU : Comment Denis Robert a lynché un innocent.

Gekko 1Alexandre Perrin n’avait rien demandé à personne. Il travaille depuis quelques mois chez son second vrai employeur, un fonds d’investissement spécialisé dans l’économie verte. Il en est fier : il contribue au financement des énergies renouvelables. D’ailleurs, il va à son travail à vélo. Il bosse énormément. Il veut saisir sa chance. Il est en période d’essai. Il a besoin de se concentrer. Il sait que sa place se mérite, il fait tout pour la mériter. Il a 26 ans.

Alexandre a ses diplômes avec mention, pour lesquels il a bossé dur, déjà. De 2010 à 2014, il a alterné les cours et les stages, a passé toutes ses vacances d’été dans des entreprises ou à l’université. De grandes universités. De hautes études. Aujourd’hui, il vit à Londres, en colocation.

Alexandre prend 10 ans dans les dents. 
Pour Denis Robert — le journaliste qui avait révélé l’affaire Clearstream —, la vérité est toute autre : Alexandre Perrin est un trader, mesdames, messieurs. Il a « la trentaine et un look de gendre idéal pour mamie tropézienne ». Il roule en Lamborghini. Il a vécu à Singapour, et auparavant au Japon. Il est plein aux as. Et il n’est « pas satisfait de sa carrière de trader ». Du coup, il a ouvert un compte Twitter à l’humour sauvagement ultralibéral, à l’effigie de Gordon Gekko, le trader infâme incarné par Michaël Douglas dans Wall Street. Le nom du  compte : @skyzelimit.

Mais le tableau n’est pas encore assez noir. Robert en rajoute. Alex serait « une caricature des jeunesses […] FN », qui « parle un peu comme ses copains du Front ». Il est raciste, sexiste, homophobe, il déteste les Roumains, les musulmans, les grévistes, les jeunes, les intellectuels et les pauvres. N’en jetez plus !

Mais si, Denis en a jeté encore : on pense à un véritable lynchage à la lecture de cet article vitupérant qu’il a publié sur Facebook, qui a été effacé depuis (par Facebook, Denis, lui, insiste), mais que Revolisationactu a repris parmi d’autres versions disponibles sur la toile. Dans la foulée, il publiait d’autres informations et révélait l’identité d’autres Twittos anonymes, dont un vrai banquier, un vrai trader, un vrai directeur. Le papier a enflammé la toile. Les infos ont été reprises par l’Obs, Libé, Denis a été interviewé par un peut tout le monde. Alexandre a été condamné avant même d’être… entendu !

Les weekends, c’était mieux avant.
On est samedi matin. Le portable d’Alexandre commence à s’énerver. Des messages curieux lui arrivent sur Facebook et Linkedin. On le traite de fils de pute. Il serait une « sombre merde ». Alexandre ne comprend pas ce qui lui arrive. En un jour, il atteint 1200 vues de profil. On lui explique que « les prolétaires niquent ta mère, pauvre con ». Ça dure. Ça se répète. Ça castagne. Alexandre se demande, s’inquiète, hésite, panique. Il faut dire qu’entretemps, l’article Facebook de Denis Robert a disparu de la toile, il ne sait donc pas vraiment de quoi on l’accuse. Le soir, on lui envoie un lien vers le cache Google de cet article. Et il commence à comprendre : Denis Robert n’a pas seulement « révélé » qu’Alexandre Perrin était le faux Gordon Gekko. Il a aussi donné ses coordonnées Linkedin. À partir de là, la page Facebook était facile à trouver. Et la meute s’est précipitée. Dame, si c’est Denis Robert qui l’a dit…

« Je suis tombé des nues en lisant l’article. Il me désignait comme administrateur du compte @skyzelimit, dont je n’avais jamais entendu parler » (Alexandre Perrin).

Le problème, c’est que Denis Robert a tout faux. J’ai pu vérifier qu’Alexandre a tout juste 26 ans. Et non « la trentaine » comme l’affirme le journaliste. Pourtant, il suffisait d’examiner le CV linkedin du jeune Perrin (plutôt que de chercher dans son regard de quoi le lier à la gendrie idéale d’une mamie tropézienne) pour voir qu’il ne peut pas avoir « la trentaine » aujourd’hui. Donc, en 2009, quand le compte Gordon Gekko est ouvert, notre Alexandre Perrin a 19 ans. S’il était trader, comme il est écrit dans la description sur laquelle l‘équipe de Denis Robert s’est basée pour incriminer le jeune homme, il était probablement le plus jeune trader du monde ! Et ce n’est qu’un début.

Encore un coups des Belges. 
Tout commence par un-e journaliste qui se plaint d’être la cible de tagages intempestifs d’un twitteur belge de droite traditionnelle volontiers virulent : @BeluxGuy. Protégé par son anonymat, il n’hésite pas à interpeller la direction du/de la journaliste pour le/la décrédibiliser. Quelques-uns de ces twits arrivent dans les mains de proches de Denis Robert. Par ce premier compte, aujourd’hui fermé (de peur de voir son anonymat violé), ils entrent dans une étrange galaxie de Twittos « de droite » parfois très agressifs dont le pire est @LaCruzFX. Celui-ci n’hésite pas à traiter une twitteuse de « salope » ou à expliquer à une jeune femme de gauche que « le peuple t’encule à sec avec du gravier, Noémie ». Du lourd. Même mon correcteur regimbe, c’est vous dire.

Ils découvrent ainsi un monde que le twitteur compulsif (comme moi) ne connaît que trop bien. Sauf qu’ayant rencontré des Twittos extrêmement agressifs en vrai (in real life, comme on dit), je sais qu’ils cachent monsieur tout le monde et souvent des gens sympathiques. Et que le réseau social a tendance à leur inoculer un syndrome de chiasse verbale rabique chronique. Et de ça, on n’a pas l’habitude. Alors que l’écrit, dans le monde francophone, est traditionnellement plutôt une réserve d’élégance et de beaux sentiments, les réseaux, et plus encore l’anonymat sur les réseaux, en ont fait le réceptacle des pires débordements, du vomi de gloubiboulga de gauche au caca mégabronzax de droite. On n’a pas trouvé de remède à ça.

Et violer l’anonymat pose deux questions graves : qui peut s’ériger en juge ? Et surtout, qui répare les drames potentiels en cas d’erreur ?

Le petit grand complot du grand petit réseau.
Mais pour l’équipe de sympathiques défenseurs du peuple travailleur (ou pas), ces comptes révèlent un autre aspect des choses, plus important visiblement que ces questions fondamentales. Ils sont d’abord choqués par l’impression qu’il y a une sorte d’organisation — très active — qui semble chercher à influencer le monde virtuel en tapant systématiquement, sans nuances, sur la gauche, les syndicats, les travailleurs, les pauvres, l’assistanat, les intermittents du spectacle, etc. Ensuite, le ton crasse de cette droite musclée apparemment sarkoziste, ou « pire » les interpelle.

Une constante : beaucoup de ces comptes sont ou semblent anonymes et l’idée d’une cohérence organisée fait rapidement son chemin. Le premier identifié est le plus méchant de tous, @LaCruxFX, qui s’avère diriger les finances d’une filiale sud-américaine d’une grande entreprise française. L’homme qui explique à Noémie que le peuple la sodomise caillouteusement à 14 h, décide peut-être de renvoyer 50 travailleurs sans droit au chômage à 14 h 10, tout en twittant son mépris de la plèbe.

C’est du moins une façon solidaire et prolétaire de voir les choses qui, aux yeux de Denis Robert, justifie l’outing, à savoir la révélation du nom de la personne qui se cache derrière cet anonymat bien commode. Et Denis se lance dans une sale croisade qui peut, à terme, coûter cher à beaucoup de gens, des simples travailleurs, pour qui seul l’anonymat garantit une expression libre.

Denis Robert publie le vrai nom de @LaCruzFX, qui lance un dernier râle de rire jauni, affirmant que Denis s’est trompé, puis ferme aussitôt son compte. C’était donc bien lui. Les suivants sur la liste sont @jabial et @zebodag. Le premier dirige une banque d’affaires, le second est trader à son compte. De très beaux trophées que Denis et les Roberts ne peuvent s’empêcher de mettre à leur tableau de chasse. Mais les deux anonymes assument, ne ferment rien. Continuent.

Z comme Ze (avec des tas de Zéros)
Zebodag révèle son identité, qu’il n’avait en fait pas réellement cachée. Il s’appelle Ali Bodaghi. À l’école, on l’appelait Le Bodag(hi). En arrivant à Londres, il a converti Le en Ze. Et donc, Ze Bodag, ce n’est pas de l’anonymat, c’est son surnom. Plutôt populaire chez ses abonnés Twitter, c’est chez lui que les défenseurs des anonymes outés par Denis Robert ont été chercher le « Ze » dont ils préfixent, en masse, leur dénomination sur le réseau, avant d’éructer leur colère contre les journaleux du dimanche, pour le droit à l’anonymat, à la richesse, à l’opinion, contre les manifestants quand ils lynchent un keuf.

Un contre-mouvement, les Anti-Ze, est déjà en place. Aussi virulent. Aussi agressif. Contre la loi Khomri, pour la CGT, avec les manifestants, surtout quand des flics les cognent. Les deux mouvements ne sont en fait que le reflet de l’opposition entre deux visions du monde, qui s’affrontent aujourd’hui sur tous les terrains, de la rue aux plus feutrés des salons. Comme une société en phase de dissolution qui ne peut plus que gueuler.

Ali Bodaghi se serait bien passé de devenir une sorte de symbole d’oppression pour les uns, de résistance pour les autres. Mais voilà, c’est une cible de choix : en plus de son opinion, il a un brevet de pilote et un petit avion ! Caramba ! Non, non, pas un jet. « Un petit avion, ça coûte à peine plus cher qu’une grosse voiture », explique-t-il. Il a fui l’Iran avec ses parents, il a connu l’exil, fut un réfugié, il a monté les échelons un par un. Aujourd’hui, il gagne beaucoup, énormément même, et paye aussi énormément d’impôts. On l’accuse aussi d’avoir prouvé qu’il avait versé de l’argent aux restos du cœur.

C’est comment qu’on freine ?

Sur Twitter, « Ze » choque à gauche — il m’a choqué moi-même — parce qu’il en a contre les niches fiscales (des journalistes par exemple) et les statuts spéciaux (des intermittents entre autres). Pour l’équipe de Denis Robert, c’est insupportable : sans le statut d’intermittent, ils auraient beaucoup plus de mal à trouver les professionnels pour produire leurs documentaires. De même, le journalisme, déjà pénible financièrement, deviendrait une véritable mission religieuse. Bodaghi répond qu’il veut que chacun ait un salaire décent, mais pas au prix de « privilèges ». Une vision de l’État très libérale — certains diront ultralibérale. Mais une vision de l’État quand même.

Contre en banque.
Jabial, lui, est d’une autre trempe. Un blindé. Il avait choisi l’anonymat pour pouvoir vitupérer ses visions politiques sans impliquer la banque qu’il dirige. « Mon compte est privé, il n’implique pas la banque. Celle-ci n’a pas d’opinion politique. Je ne mêle pas l’un et l’autre. » Il n’adhère à aucun parti, et certainement pas à l’extrême droite : « aucun parti en France ne correspond à ma vision politique », dit-il. Il assume pleinement l’agressivité de certains de ses twits. Il hait « les centrales comme la CGT et SUD qui font la grève non contre l’État mais contre les usagers, voire contre le peuple. C’est inacceptable » et tout le monde peut le savoir. Un moment, il se demande même, sur son statut, si l’État n’est pas une forme de terrorisme, excusez du peu.

Jabial 2Mais quand Denis Robert affirme qu’il est pinochiste en brandissant un twit sorti de son contexte, Jabial se fâche et produit l’ensemble de la discussion, démontrant facilement le contraire. Et tire à boulets rouges sur l’équipe d’en face « Je suis à 100 % pour la liberté de la presse mais ce type n’est pas un journaliste qui cherche à informer, c’est un militant qui cherche à déclencher une chasse aux sorcières. Je ne me laisserai pas faire. » Puis, fulmine : « c’est quand même fou que tous ces journalistes relaient ce que Denis la Malice a dit sans donner les éléments à décharge. »

Je n’ai pas trouvé le moyen de le contredire.

Quant à l’organisation imaginée par Denis Robert, elle s’effondre dès qu’on s’adresse aux intéressés. Certains ne se suivent pas mutuellement, d’autres se sont bloqués. Il y en a qui se détestent. Ensemble, ils ont tout au plus 5 ou 6.000 abonnés. Ce n’est même pas un phénomène, c’est une concrétion occasionnelle. Mais Denis Robert semble vouloir y trouver une sorte de complot inconscient de droite ultralibérale contre les syndicats — comme si la droite avait jamais été très ouverte au syndicalisme, bonjour le scoop !

Wall street se fait Hara-Kiri à Singapour.
Puis vient le top du top. Le compte Gordon Gekko. C’est un compte parodique du personnage de Wall Street, cynique à donf, sans foi ni loi, dominateur (« je ne crée rien, je possède ») et même pas intéressé par le fric. « Ce n’est pas l’argent qui me motive. C’est le jeu. Le jeu entre des gens. C’est tout. » Même pour un trader dont les dents raclent le plancher, Gekko est too much. Une caricature de lui-même.

Un Twittos a donc eu l’idée, vers 2009-2010, de créer un compte méchamment parodique. Horriblement parodique. Bien vite, Gordon Gekko aka @skyzelimit est devenu une sorte de Hara-Kiri ultralibéral néocon. Le docteur Choron des capitaines d’industrie. Aussi vulgaire, mais antipopulaire. Peut-on rire d’un twit où Gordon Gekko reprend une info sur 117 cadavres de migrants échoués sur une plage en Libye, assortie du commentaire « De toute façon, je prévoyais de passer mes vacances à Cogolin, plutôt » ? Ça dépend. Est-ce qu’on se moque des migrants tués ou du trader qui n’en a rien à cirer et montre son inhumanité ? On peut rire de tout, ou pas ?

Denis Robert relève que Gordon Gekko retwitte aussi de vraies infos, de droite « ultralibérale ». Et surtout, qu’il laisse libre cours au racisme et à l’islamophobie. Sur le maire de Londres, musulman, il se demande quand il va se faire sauter. Et c’est assez systématique. À force, on se dit que @skyzelimit n’est pas seulement parodique. Il y a des excès qui mettent mal à l’aise. Mais sur Twitter, beaucoup de choses peuvent mettre mal à l’aise : on se répète volontiers. Alors, quand Denis Robert descend le fil du compte, il pète les plombs. Le compte devient la cible ultime, Gordon Gekko delenda est. S’il y en a un qu’il faut outer plus que tous les autres, c’est celui-là. Et c’est là que tout va capoter.

L’inspecteur était fermé de l’intérieur.
L’enquête de Denis Robert démarre à partir du cache d’un compte StockTwit (le twitteur des tradeurs). Il n’a pas fallu chercher loin : c’est là-dessus qu’on tombe en premier quand on tape @skyzelimit dans un cache. Et dans StockTwit, un nom apparaît à côté du pseudo : Alex Perrin. Selon son profil, le compte, ouvert en 2010, appartenait à une personne active : Professional • Equities, private companies • Technical • Income • Swing trader. Une autre description du profil stipule :
Murex consultant in Singapore, previously in Japan.

L’équipe cherche alors plus d’informations sur Gordon Gekko. Celui-ci a fait l’objet d’un article publié par Bilan.ch le 3 octobre 2012, titré Les Tribulations du Trader le plus abject de l‘Univers. Un article mi-chèvre-mi-chou qui révèle que Gekko a 3.000 abonnés. « Ses interventions cumulent racisme, misogynie, vulgarité, méchanceté et orthographe approximative. Un personnage que vous allez adorer détester. » Une phrase attire l’attention des Roberts. Selon Bilan, l’administrateur du compte parodique Gordon Gekko vit à Singapour. Le journal a tiré l’info d’un article publié sur le blog de Paris-Singapore, intitulé Gordon Gekko, Trader et exilé fiscal à Singapour. L’article est paru à peine plus tôt, le 12 septembre 2012, et @skyzelimit en était très fier, il s’en est vanté, regrettant toutefois de ne pas avoir pu déconner autant qu’il le souhaitait.

Dans l’article, Gordon Gekko déclare être arrivé à Singapour à 33 ans, après 10 ans au Japon. Ça correspond au profil StockTwits. Il évoque les petits arrangements entre amis qui permettent de grimper l’échelle sociale, les bonnes écoles. « Après faut s’imaginer sur la PIE via la CTE en deuxième sur la Lamborghini pour vraiment apprécier tous les charmes de la Cité-Etat. » La PIE ? La CTE ? Des noms de routes locales. Seuls ceux qui sont passés à Singapour connaissent.

Comme pour Bilan, cette interview convainc Denis Robert que la personne derrière Gordon Gekko habite Singapour, qu’il possède une Lamborghini et qu’il est bourré de fric, il le reprend dans son article et ajoute même que pour lui, une Lamborghini ou une Ferrari « est une faute de goût » par rapport à une Jaguar. Or, rien ne dit que tout cela est vrai. Pour rappel, c’est un compte parodique qui est interviewé. Et même, tout peut être faux, y compris le fait que l’administrateur de Gordon Gekko vit à Singapour.

On demande le petit Alex à la réception.
C’est pourtant sur cette base-là que les Roberts planchent. On cherche donc un Alex Perrin ou Alexandre Perrin, qui aurait été au Japon et à Singapour. Et on le trouve sur Linkedin. Sauf que voilà, Alexandre Perrin, le vrai, jure qu’il n’a jamais été au Japon, et surtout, il peut prouver qu’en septembre et en octobre 2012, il n’était absolument pas à Singapour, mais bien à Londres ! En réalité, il n’ira dans la Ville-État que deux ans plus tard, en 2014, pour un stage de trois mois. Et en 2012, il n’avait pas 33 ans, mais bien 22 ! On découvre, ahuri, que Denis Robert n’a même pas checké le timing avant de crier haro sur un jeune vingtenaire !

Interviewé par Les Inrocks, il se retranche derrière l’attitude de Gordon Gekko après son outing. D’abord, il a fermé son compte après avoir twitté « Je viens de voir comment ils ont eu accès à mes informations privées. Merde. » Pour Robert, emballez, c’est pesé : ce twit prouve que @skyzelimit est bien le garçon outé.

Mais il y a une autre manière de le percevoir : selon un témoin qui a requis l’anonymat, le twit répondait à l’envoi de la « preuve » qui a amené Denis Robert et ses amis à accuser Alex Perrin. Le « merde » correspond alors à l’incrédulité devant la maigreur de la preuve. Denis la malice (comme disent les ZE) ajoute que Gekko a fermé son compte. Et qu’Alexandre Perrin aussi. Si la fermeture des comptes de Perrin ne prouve rien (il était harcelé), celle de Gekko peut effectivement avoir un sens.

Mais s’il joue, comme on me l’a expliqué, son rôle de composition à fond, il peut aussi fermer son compte pour rire. Dans le passé, il a en effet déclaré qu’il n’avait rien à cirer de son nombre de followers.

Il y a une troisième raison possible : Denis Robert a écrit que de nombreux twits de Gordon Gekko étaient passibles de poursuites judiciaires. De quoi, tout de même, se méfier. Même s’il y a des tas de copies d’écran, tout effacer semble raisonnable. Il y en a même une quatrième, le harcèlement. Pour avoir vu une centaine de Twittos me basher après ma critique d’un dessin de Kroll, je sais que j’ai à deux reprises failli fermer mon compte Twitter en quelques jours. J’ose à peine imaginer le nombre de twits agressifs que @skyzelimit a vu arriver. Ceci expliquerait aussi qu’il a rouvert et refermé son compte déjà deux fois. Mais s’il s’agissait vraiment de notre jeune Alexandre Perrin, pourquoi prendrait-il le risque de revenir ?

Il y a une dernière raison : si Gordon Gekko habite bien à Singapour, s’il est bien passé par le Japon, le souffle de l’outing par Denis Robert est passé tout près de lui, il n’a pas envie de prendre de risques. Il ferme. Il rouvre. Ça canarde toujours. Il attend. Il rouvrira peut-être. Après avoir pris quelques précautions. Qui sait.

Mais si c’est cela, alors Denis Robert a pris pour preuves de ses affirmations, des réactions qu’il aurait lui-même provoquées !

Grand final avec quiproquo et gaffe en gros.
Et puis, il y a le détail qui tue. Si Gekko était Alexandre Perrin, il saurait qu’il n’était pas à Singapour lorsque l’interview de Paris-Singapore l’y situait, en 2012, mais bien à Londres. Et il saurait tout autant qu’il est n’est allé à Singapour (pour un stage en entreprise) que deux ans plus tard. Il aurait alors tout intérêt à faire affirmer par Gordon Gekko que celui-ci était bien à Singapour en 2012, et qu’il venait bien du Japon à ce moment-là. Et de confirmer qu’il avait une Lamborghini. Car je doute que le jeune analyste Perrin qui vit aujourd’hui en colloc eût une telle caisse il y a quatre ans quand il allait à l’univ…

Singap, l’âge, la bagnole… voilà trois choses qui ne correspondent absolument pas à Alexandre Perrin, mais que Denis Robert avait prises pour certaines. En laissant la légende (éventuelle) installée, celui-ci aurait alors facilement pu se distinguer de Gordon Gekko.

Or, @SkyZeLimit a fait exactement le contraire : quand il a rouvert son compte momentanément pour défendre Alexandre Perrin et affirmer que ce dernier n’était pas l’administrateur du compte, il a aussi affirmé qu’il n’était pas à Singapour en 2012 ! Pourquoi, au contraire, ne pas laisser croire à Denis Robert que le vrai @SkyZeLimit était à Singapour, dès lors qu’Alexandre Perrin peut prouver au contraire qu’il était à Londres ? Je suis convaincu que seule une personne qui ne connaît pas les détails de la vie de Perrin peut avoir commis une telle « bourde ». Ou plutôt, peut avoir cru aider Perrin en faisant le contraire. Ou alors, bien entendu, quelqu’un qui certes, veut aider Alexandre Perrin, le jeune qui n’a rien à voir dans l’hisoire, mais aussi cacher qu’il vit à Singapour et a passé des années au Japon.

Ascenseur pour les chafouins.
Après tout ceci, et après mes contacts avec lui, je suis convaincu qu’Alexandre Perrin n’est pas @skyzelimit. En tout cas pas cet Alexandre Perrin là. Pour l’être, il faudrait qu’il soit extraordinairement doué en manipulation, plus âgé, moins occupé. Est-ce que je peux le prouver ? Non. Pas de manière absolue. Mais est-ce qu’on peut prouver qu’on n’est pas quelqu’un qu’on vous accuse d’être ? Je ne pourrais le faire que si le vrai @skyzelimit (me) dévoilait son identité, et il est apparemment inaccessible.

Mais après avoir examiné les deux dossiers, je peux affirmer une chose, sans l’ombre d’un doute : avec les éléments qu’il possédait, Denis Robert ne pouvait en aucun cas être sûr de viser la bonne personne. Il s’est basé sur des apparences, des déclarations faites au second degré, des coïncidences. Il n’a pas contacté l’intéressé. Il s’est trompé sur son âge, son passé, son activité (Perrin n’est pas trader mais analyste et seulement depuis un an), il n’a pas pris la peine de lire le CV de sa victime qui permettait d’estimer son âge. Il a imaginé une vie dont il ne savait rien. Il a confondu les réseaux sociaux avec la vraie vie. C’est juste tragique. Catastrophique.

Ensuite, Robert a amalgamé des twits qui se voulaient humoristiques — même s’ils étaient insupportablement lourds — à des opinions. Là non plus, à supposer qu’Alexandre Perrin eût pu être Gordon Gekko, rien ne démontrait que ses forfaits reflétaient ses opinions. Serait-il si fier d’être dans le secteur du développement durable si c’était le cas ?

Condamner l’auteur, quel qu’il soit, et le qualifier de fasciste, nazi, raciste et que sais-je, sans l’avoir entendu, sur de telles bases, relève du procès stalinien. À moins que « Je suis Charlie » ne vaille que pour les gens qui pensent comme Denis Robert ? Putain ! C’est le contraire de la gauche, c’est le contraire de la justice, c’est le contraire de la justesse !

Le faire, de surcroît, en reportant ces reproches sur une personne dont on n’a même pas prouvé qu’elle avait le moindre lien avec @skyzelimit place l’article de Denis Robert à un milliard d’années-lumière du journalisme.

Ceci montre qu’on est toujours à l’âge de pierre des réseaux sociaux. Autrefois, on ne pouvait être lynché médiatiquement que quand on existait médiatiquement. Aujourd’hui, il suffit que quelqu’un fasse un lien entre une page LinkedIn et un article publié en 2012 à Singapour, via un compte twitter qui a choqué des journalistes, pour se faire lyncher sans même savoir de quoi il est question, à 26 ans, et risquer de perdre son boulot, se voir harceler par une meute ingérable de petits moutons bêlants de rage leurs frustrations hoquettantes, prêts à suivre n’importe quel gourou pourvu qu’ils aient de la haine à vomir, une victime à honnir, un symbole à brûler.

Dans l’équipe de Denis Robert, un doute flottait. On se demandait si on ne s’était pas trompé. « Il y a 1 % de chances. Mais dans ce cas, on lui doit les plus plates excuses ». Eh oui, Denis. Je crois désormais qu’il y a 99 % de chances que c’est tout ce qu’il vous reste à faire. Vous excuser. Et pour le coup, faites ça bien.


 

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35 Comments

  1. Pije
    juin 08, 22:53 Reply
    Sans savoir qui était derrière le compte skyzelimit il était évident qu'il était humoristique (degré x^y). Mais la raison qui m'a poussé à "devenir" Ze (pourtant suis pas trader du tout) c'était la fin de l'article DR. A savoir qu'ils allaient se souvenir d'eux, et qu'une fois au pouvoir (ou allusion semblable) ils pourront se venger de ces golden corbeaux. J'ai vécu du totalitarisme et cette phrase en avait le relent
  2. Fleur D.
    juin 08, 23:31 Reply
    "Après tout ceci, et après mes contacts avec lui, je suis convaincu qu’Alexandre Perrin n’est pas @skyzelimit." Vous écrivez cela, alors que quelques lignes plus haut vous dites que les gens ne se comportent pas de la même manière dans la vraie vie et sur les réseaux sociaux, que les plus aimables pouvaient se transformer en fous furieux derrière leur écran et leur anonymat. Il me semble de plus que l'article de Denis Roberts vise un autre but. Quels que soit les noms des twittos dont il parle, peu importe dans le fond : c'est leur statut social qui l'intéresse (un ultra libéral hargneux qui ne serait pas puissant n'en aurait aucun), afin de démontrer une chose que vous-mêmes constatez ici : la dislocation de nos sociétés. Les banquiers, les traders, les cades supérieurs, désormais exilés à l'étranger et qui en dépit d'une réussite énorme n'ont que haine et mépris pour les moins riches qu'eux.
    • marcel
      juin 09, 15:56 Reply
      Quel que soit le but recherché, Denis Roberts lynche Alexandre Perrin dans son article, au vu et au su de l'employeur du jeune homme. Si le lynchage d'un quidam est autorisé pour lutter contre la dislocation de la société ou les inégalités, je pars tout de suite sur Mars.
    • Laurent
      juin 10, 14:54 Reply
      Cette haine et ce mépris ne sont que le reflet de la haine et du mépris de la part des jaloux et des envieux. Le socialisme n'a jamais été que l'exploitation politique de ces sentiments humain les plus viles. les socialistes n'ont jamais fait que d'attiser tout ce qui dans une société tend à opposer les individus dans le seul but de s'ériger en arbitre et ainsi récupérer le pouvoir.
      • Je vous rejoins sur la haine et le mépris de la part des jaloux et des envieux, mais de là à faire du socialisme un repaire pour ceux-ci me paraît une analyse quelque peu simpliste et holistique, propriétés qui pour ma part relèvent aussi d'une certaine forme de totalitarisme... Je rejoins Marcel Sel lorsqu'il dit que nous vivons dans une société où très peu de personnes est encore capable de s'exprimer sans éructer, c'est peut-être en cet endroit qu'il faudrait faire un effort... Ecouter les points de vue sans chercher à les infirmer d'emblée, plutôt les comprendre dans un premier temps. Je ne suis pas socialiste à vrai dire, pas plus que je ne suis libéral... Tout cela somme toute relève d'une certaine mythologie vieille d'environ trois siècles... Mon point de vue est simplement que je n'ai cure que des gens choisissent la voie de la richesse, même si ce n'est pas la mienne, mais à tout le moins l'ensemble de la société doit avant cela pouvoir vivre décemment et avoir les moyens matériels d'exercer ce droit à la liberté que le libéralisme chante depuis si longtemps déjà, sinon quel sens a tout cela ?
  3. François Pignon
    juin 09, 10:30 Reply
    Il y a un autre point que vous n'avez pas soulevé : le fait qu'à la base, le nom "Alex Perrin" aurait très bien pu être inventé par Skyzelimit. Allez, au hasard, (ou pas) : ça pourrait être un hommage à François Perrin, "le grand blond avec une chaussure noire".
  4. Réaction de Denis Robert, interrogé par Rue89 : "ce blogueur s'est fait enfumer" http://rue89.nouvelobs.com/2016/06/09/twittos-nauseabonds-accuse-lyncher-innocent-denis-robert-reste-zen-264301
    • marcel
      juin 09, 15:54 Reply
      Déjà deux remarques : 1. Le LinkedIn d'Alexandre n'est pas fermé mais en privé 2. Ali Bodaghi et Alexandre Perrin ne se connaissaient pas avant samedi.Je base cette info sur un document précis.
    • astérix
      juin 11, 13:52 Reply
      Est si dur à comprendre que si Alexandre Perrin a supprimé (ou mis en privé) son compte linkedin c'est à cause du flot de messages d'insultes (extrêmement violents), de menaces de mort,... ? Ce n'est en rien une preuve de "culpabilité". Franchement, Denis Robert est pathétique. Il ferait mieux de reconnaitre son erreur. De tout facon, le fondement de cet affaire est pathétique en soi. Gordon Gekko est un compte parodique. N'importe qui avec un peu de bon sens s'en rends compte en moins de deux minutes. Or, Denis Robert fait croire que ce compte est un compte sérieux. Soit, il est totalement incompétent (et je pèse mes mots pour ne pas dire autre chose de plus insultant) soit c’est juste un menteur et un idéologue prêt à tout pour attaquer les gens ne pensant pas comme lui et pour servir son idéologie. La seconde option me paraît bien plus réaliste. D'autant plus que dans cette affaire, il a clairement manipulé la vérité (avec Jabial). Ce que je trouve interpellant dans cette affaire c'est que tous les médias francais parlant de cette affaire le font de manière très partial et en faveur de Denis Robert. Les seuls articles un tant soi peu équilibrés sur cette affaire proviennent de médias étrangers (RTBF (Belgique), le Temps (Suisse),..). Cette affaire en dit très long sur la presse francaise. J'imagine qu' ils considèrent qu'il faut se défendre entre journalistes
  5. Keyzer Sözé
    juin 09, 12:42 Reply
    Ah que voilà du grand MarSel ! Du très grand même. On frise la perfection. La caricature ultime de tous ceux qui regardent le doigt quand on leur désigne la lune. Un billet de la même veine que celui qui résumait il y a quelques mois la fronde sociale du pays à des orgies de Carapils et de merguez. Maintenant on monte en épingle quelques approximations de Denis Robert (encore que, sa dernière réplique dans les « Inrocks » ajoute pas mal de précisions) pour occulter le vrai débat. « Le fait divers fait diversion » disait Bourdieu. Alors, créons « une affaire dans l’affaire » selon la formule de M Pasqua. Bien vu MarSel ! Egarons-nous dans l’insignifiance des détails pour occulter le vrai propos de Denis Robert. Oublions le parti pris médiatique systématique, le lobbying -voire la mainmise de la puissance financière- sur les sources d’informations traditionnelles…et la stratégie manifestement organisée d’occuper au maximum l’espace sur les champs d’expression moins « conventionnels ». Alors, lynchage médiatique ? Avez-vous le sens de la mesure ? Avez-vous conscience du lynchage qu’a subi Denis Robert lors de la sortie de « Révélation$ ». Où étiez-vous à l’époque ? Où avez-vous écrit votre indignation ? Où et quand avez-vous rendu hommage à cet homme qui a pris tous les risques et vu une partie de sa vie littéralement perdue à coups de procès et d’intimidations ? Tout cela pourrait prêter à rire. Oui, il ne faudrait faire que rire du fait qu’un petit « blogeteux » dont le seul risque est de louper une concordance des temps ou l’accord d’un participe, s’arroge le droit d’une prose aussi exclusivement à charge d’un journaliste, d’un vrai. Mais, à l’heure où les « leaks » et « papers » nous rappellent et nous démontrent tous les jours le fond du problème et la réalité de cet immense hold-up mondial que Denis Robert a été le premier à révéler, l’outrecuidance d’un billet comme celui-là ne peut que mettre l’estomac aux bord des lèvres. Allez, plus de doute MarSel, vous allez recevoir votre collier. Vous faites désormais partie de la meute. Celle des « nouveaux chiens de garde ».
    • Martine- bxl
      juin 10, 17:26 Reply
      Keyser,.... simplement ... MERCI pour votre commentaire ! ...Puisse-t-il permettre aux moutons de prendre un peu de recul.... Et c'est une concierge qui vous le dit... C'est dire ...
    • Voulez-vous dire que parce qu'il a été lui-même injustement voire scandaleusement été lynché médiatiquement, il peut rattraper le coup en s'attelant sur le dos d'un autre type qui s'avère finalement ne pas être celui qu'il cherche à dénoncer ? Je comprendrais que vous me parliez de l'arrogance de la droite à l'heure d'aujourd'hui, de la reprise à qui mieux mieux d'une lutte des classes exacerbée par le gouffre qui se creuse entre pauvres et nantis, de l'injustice des évasions fiscales lorsqu'on voit une majorité de travailleurs suer pour payer des impôts... là je dirais sans aucune hésitation "oui". Mais rien de tout cela ne peut justifier l'absence de sources pour viser à démontrer qu'un coupable est coupable, si ce coupable n'est pas coupable... Sur ce point il s'agit en effet d'une injustice, que la cible soit de gauche, droite, qu'elle soit balayeuse de rue ou banquier, qu'elle soit riche ou pauvre, par succession ou non, un innocent reste un innocent...
  6. Jester
    juin 09, 13:49 Reply
    "À moins que « Je suis Charlie » ne vaille que pour les gens qui pensent comme Denis Robert ? Putain ! C’est le contraire de la gauche, c’est le contraire de la justice, c’est le contraire de la justesse !" Hélas non Marcel, c'est bien ça la gauche actuelle.
  7. Nadine ZAGO
    juin 09, 15:40 Reply
    C'est vraiment un très bon article. J'ai pour ma part été surprise par l'escalade dans l'erreur de ce "journaliste", car il me semble, c'est bien ce qu'ils apprennent à l'école de journalisme, vérifier l'info...
  8. Franck Pastor
    juin 09, 17:50 Reply
    Des articles comme ça, on en redemande. Du factuel et de l'indiscutable. Hé oui, M. « Keyzer Sözé », même Denis Robert n'a pas le droit de gâcher la vie d'un innocent, ne vous en déplaise.
  9. Anti-Ze ??
    juin 09, 17:58 Reply
    "Un contre-mouvement, les Anti-Ze, est déjà en place. Aussi virulent. Aussi agressif. Contre la loi Khomri, pour la CGT, avec les manifestants, surtout quand des flics les cognent. Les deux mouvements ne sont en fait que le reflet de l’opposition entre deux visions du monde, qui s’affrontent aujourd’hui sur tous les terrains, de la rue aux plus feutrés des salons. Comme une société en phase de dissolution qui ne peut plus que gueuler." Cet extrait condense bien, il me semble, votre façon de penser. Tenter, toujours, d'être "neutre", au-delà de la mêlée, au centre somme toute, essayer à tout prix de ne pas être "partial"... Sans réelle consistance politique, vous renvoyez dos-à-dos ce qui seraient, selon vous, deux "positions" égales, omettant tous les rapports de force qui se cachent derrière ces bruits et faits divers. Ah, les petits faits divers, vous y tenez... Tout un article pour ça. N'oubliez pas, cependant, que le "centre" est relatif, et que le bruit des réseaux sociaux prend des tonalités inquiétantes. Être au centre de tout ça n'est pas gage de pertinence.
  10. lievenm
    juin 09, 22:17 Reply
    Grappig verhaal. Er is nog niets over verschenen in de Vlaamse pers. Het is wel grappig dat de franstalige linkerzijde zo'n beschut leven leidt. Ze zouden eens met de ideeen van de Angel-Saksische Dark Enlightenment moeten kennismaken: filosofen zoals Nick Land, boeken zoals Hoppe's Democracy: The God that Failed of bloggers zoals Mencius Moldbug.
  11. Michael Lamberg
    juin 09, 22:44 Reply
    Denis Robert, le "journaliste d'investigation" qui, dans "l'enquête" Clearstream, ne sait pas faire la différence entre le dépositaire d'un actif et son propriétaire. Un raté totalement incompétent. Cessons de faire attention à lui, il ne le mérite pas. J'espère que ses victimes le traîneront en justice, et qu'il sera condamné, comme il se doit.
  12. Aurian Bourguignon
    juin 10, 00:48 Reply
    Le principe même de lâcher des noms d'anonymes en pâture parce qu'ils ne pensent pas "bien" me parait des plus gerbants. Les journalistes ne sont pas des juges et si des propos sont passibles de poursuites, la justice a toujours possibilité de poursuivre (il n'existe pas d'anonymat en matière judiciaire). Mais en aucun cas, il ne me parait déontologique qu'un journaliste dévoile au grand public le nom d'un anonyme sans son consentement. Encore moins qu'il le fasse dans un but de lynchage (avec toutes les conséquences destructrices dont le suicide qui peuvent en découler).
  13. geneghys
    juin 10, 11:07 Reply
    Je ne sais plus que croire ! Heureusement que je ne fais que relayer certains liens et que je ne fréquente pas les réseaux sociaux qui sont de véritables chronophages. Gene
  14. Martine- Bxl
    juin 10, 17:58 Reply
    @Keyzer Sözé Je vous cite ... »Oublions le parti pris médiatique systématique, le lobbying -voire la mainmise de la puissance financière- sur les sources d’informations traditionnelles…et la stratégie manifestement organisée d’occuper au maximum l’espace sur les champs d’expression moins « conventionnels ». Alors, lynchage médiatique ? .... Bien vu !... Et Paul Jorion vient nous faire sa «  piqûre de rappel » dans sa vidéo du vendredi à 3min 15 à propos de Kerviel et du fait que la société générale vient aux prud’hommes d'être condamnée à payer 455 000 euros à son ancien trader, pour licenciement « sans cause réelle ni sérieuse », conduit dans des « conditions vexatoires » . ...Et ça sent le sapin pour tous ces kèkès de la finance et ça commence à se savoir et ils deviennent très très hargneux car ils prennent peur http://www.pauljorion.com/blog/2016/06/10/le-temps-quil-fait-le-10-juin-2016/ Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela signifie que la justice civile a parfois honte de la manière dont la justice pénale se conduit, et le lui fait savoir. C’est ce qui s’est passé aux États-Unis en 1997, et le parallèle s’impose avec ce qui s’est passé en France, aujourd’hui, le 7 juin 2016. La différence mineure dans le cas de l’affaire Jérôme Kerviel, c’est que c’est le droit du travail qui fait honte au pénal, en condamnant la Société générale à verser 450.000 euros à l’ancien trader, pour l’avoir licencié « sans cause réelle ni sérieuse » et dans des « conditions vexatoires ». Il y a donc une justice, même si elle n’est pas une et entière, saluons-la ! ...Et les couillons manipulateurs démasqués commencent à se prendre la trouille et deviennent agressifs et c'est très bien ainsi ! Nous étions prévenus, lorsqu'ils seront démasqués les vrais manipulateurs ne se laisseront pas faire...( Mélenchon ? )...Il faut vraiment être complètement abruti ou déconnecté de toute réalité pour ne pas comprendre que ceux qui nous ont mené là ou nous sommes ne sont pas les syndicalistes de la CGSP mais bien ces vampires de la finance ! C'est une concierge qui vous le dit !
    • astérix
      juin 11, 13:39 Reply
      Paul Jorion n'est pas vraiment une source très crédible. Sous des dehors de gentil papy cultivé, Paul Jorion est en réalité un vrai stalinien totalitaire. Dans ses bouquins et articles, ses références (même économiques) sont Robespierre et Saint Just. Il tient Hayek pour un Nazi (verifié par un ami en dialogue direct avec lui sur son blog !!!!). C’est "l’économiste" d’extreme gauche le plus structuré (je mets des paranthèses car il n'a pas de diplôme en économie et franchement, il est clair qu'il n'a pas de compétence dans le domaine) mais lorsqu’il sent qu’il est contré efficacement, il recourt aux basses insultes, procédé éminemment bolchévique. Il espère encore que la crise actuelle lui évitera les poubelles de l’histoire. C’est tout un courant qui pense que la crise grecque peut leur permettre de jouer les prolongations avec le succès de Syrisa. orion est un serial catastrophiste à tendance totalitaire qui comme tout bon gauchiste, s’en fiche comme d’une guigne des faits et des chiffres, sauf quand ça arrange sa propagande. Il suffit de reprendre la liste interminable de ses prédictions foireuses pour montrer que sa crédibilité est nulle hors du cercle d’abrutis qui le tiennent encore pour gourou. Je me souviens de l’époque où, sur son blog, il n’avait aucune idée de ce qu’était la création monétaire ni les réserves bancaires fractionnaires… Sur l'affaire Kerviel, je rappelle juste que les preud'hommes sont composés de non juristes et rendent très régulièrement des décisions totalement insensés sur le plan juridique et uniquement motivés par l'idéologie (anti patron, antiriches). Alors, la valeur de cette décision, elle est pas très grande. Dans un état de droit, il a normalement une règle: le pénal tient le civil en l'état. Cette règle est nécessaire au nom de l'autorité de la chose jugée et pour avoir une cohérence entre juridictions. Apparement, cette règle a été supprimé en France (elle existe tjs en Belgique). Je connais pas suffisament le fonds de cette affaire pour m'exprimer mais je suis sûr que Kerviel n'est pas innocent. Oui, il a peut être servi de bouc émissaire mais cela ne veut pas dire qu'il est innocent. Perso, je n'apprécie guère son attitude consistant à rejeter toute faute sur la méchante finance. L'attitude de l'extrême gauche est pitoyable mais prévisible. Vu que Kerviel a attaqué la finance, il est forcément quelqu'un de bien. Ils font Mélenchon disait il y a quelques années, que le régime chaviste (Venezuela) était un modèle. On voit aujourd'hui où est le Venezuela (pénuries, faillite, famine, hyper inflation,...). Le fait que Mélenchon défende un régime autoritaire qui n'hésite pas à assassiner ses opposants politiques et qui a totalement ruiné le pays avec les plus grandes ressources naturelles au monde en dit très long sur le personnage et sur sa personnalité. Mélenchon fait parti du 1 % et puis, il ose le critiquer. Vive la cohérence. Au fait, Mélenchon, il pense quoi du fait que le Venezuela est le pays le plus cité/ avec le plus d'argent du Panama papers et du Swiss Leaks ? Et chaque fois, il s'agit de proches de Chavez. Les chavistes se sont enrichis grâce à la corruption. Je rappelle que Chavez, l’homme du peuple adorait les bentley et que sa fille, Maria Gabriela Chavez, est selon Forbes la personne la plus riche du Venezuela. Rosines Chavez(fille de Chavez) vit dans un appartement de luxe valant plus de 5 millions d’euros dans Trocadéro à Paris avec l’argent volé en provenance du Venezuela par son père.
  15. Marcx
    juin 10, 18:09 Reply
    BRAVO Marcel, je ne suis presque jamais d'accord avec vous mais vous êtes quelqu'un de juste. Personnellement, j'écris sous anonymat car tout ce qui est écrit sur Internet reste et je n'ai pas envie de perdre des relations tout simplement par ce que ces personnes ne serait pas d'accord avec moi. Ça ne m'empêche pas d'avoir envie de répondre sur des forums ou des blogs et de donner mon avis. Çe cas avec çe journalistes est édifiant et me conforte que le maintiens de l'anonymat est un moindre mal.
    • marcel
      juin 12, 18:11 Reply
      Haha. Et vous choisissez un nom qui vous anonymise. Fabuleux !
  16. u'tz
    juin 10, 21:26 Reply
    eh ben cher sérial twiter, vous fréquentez du beau monde, le gazouillis frétillant fait frayer avec d'effrayants manipulateurs, j'ai relu trois fois votre article et n'est toujours pas vraiment compris qui était le méchant, sorry j'ai dans ce cas pas le niveau, pourtant je m'applique, les prochaines fois je prendrai des notes pour essayer de capter quelque chose avant de le savoir par coeur sans comprendre
  17. Nic
    juin 10, 23:20 Reply
    Enfin du journalisme, où on interroge les personnes concernées et où on croise les informations, sans non plus se départir de sa capacité de jugement (parce que je comprend aisément pourquoi certains n'aiment pas l'humoiur/les idées des "ze"). Ca redonne espoir...
  18. astérix
    juin 11, 13:55 Reply
    Au final, tout ce que Denis Robert réussit à prouver c’est à quel point ses supporters sont intolérants et n’ont aucun esprit critique. Dès que cette affaire a été rendu publique, immédiatement, il y a une meute de supporters de Denis Robert qui ont commencé à tenir des propos d’une violence extrême (menaces de mort, appel au meurtre,….) alors qu’ils leur suffisaient de regarder le compte de Gordon Gekko (alias @skyzelimit ) pour comprendre que c’est un compte parodique. Cela montre à quel point ces gens n’ont absolument aucun esprit critique. On leur dit quelque chose et ils croient que c’est la vérité et ils se comportent comme une meute de hyiènes. Denis Robert voulait montrer à quel point les (ultra)libéraux sont intolérants. Au final, il a surtout réussi à montrer à quel ses supporters sont intolérants. Car vous auriez dû lire leurs commentaires, tant d’haine et d’intolérance. Les gens d'extrême gauche m’ont tjs fait marrés, ils se font les apôtres de l’intolérance tout en étant eux mêmes profondément intolérants. Cette affaire illustre à merveille cela. L'intolérance de l'extrême droite n'a rien à envier avec celle de l'extrême gauche. La seconde chose qu’a réussi à prouver Denis robert c’est à quel point il est militant et non pas journaliste. Ce qui prédomine chez lui c’est son idéologie et non pas le fait d’être au service de la vérité.. Il perds définitivement toute crédibilité avec cette affaire. ll montre qu’il n’hésite pas à travestir la vérité pour servir son idéologie (à savoir dans ce cas, décrébiliser les (ultra)libéraux et montrer à quel point les traders sont méchants).
    • geneghys
      juin 13, 08:24 Reply
      Ce n'est point Léo Ferré qui a dit que : "l'extrême-gauche est l'anti-chambre de l'extrême-droite" ?!
  19. PATRICK DE GEYNST
    juillet 29, 12:31 Reply
    C'est marrant de vous voir vous écharper pour des grenouillages sur Twitter ,dont j'ignore tout la seule chose certaine est que ce Tweeter qui semble vital pour votre existence sera ringard dans quelques mois et s'y agiter sera terriblement "démodé" (comble de l'infâmie) Alors moi,je reprends mon vélo car l'air porte une odeur de foin après la pluie qui me charme l'esprit. Amusez-vous bien....
    • marcel
      août 01, 17:53 Reply
      Twitter est pour moi un outil, pas (très souvent) un jeu. De la différence entre le débat et la chasse aux dessins mochecons :-)
  20. […] C’est ainsi qu’en mai 2016, le journaliste français Denis Robert (célèbre pour avoir révélé l’affaire Clearstream) a dénoncé un jeune Suisse comme étant l’animateur d’un compte « facho », et l’agonit d’injures dans un papier publié sur Facebook. Sauf que là non plus, le jeune homme n’avait strictement rien à voir avec ledit compte. Fraîchement diplômé, il venait de démarrer sa carrière dans une entreprise financière à Londres, et découvrait tout à coup que toute la presse française avait balancé son identité, à tort, sur la foi des affirmations péremptoires de Denis Robert.  […]

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