Suédoise ? mais t’es blonde ou quoi ?
On m’a expliqué que la (toujours) potentielle coalition qui formera notre futur gouvernement sera « suédoise ». Petite astuce : le troisième parti n’est pas à chercher dans la couleur, mais bien dans la croix. Car, non, le drapeau suédois n’est pas bleu, jaune, orange. D’ailleurs, ça n’existe même pas, un drapeau bleu, jaune, orange. C’est vous dire si ce choix est audacieux ! Du coup, pour que ça fasse élégant, moderne, trendy, sympa, on a dérogé à la tradition de la description des coalitions belges selon les seules couleurs des drapeaux : on a introduit la croix chrétienne des chrétiens démocrates, sachant pourtant que c’est tellement dépassé, la religion, que même sur le site web du CD&V, ben, vous pouvez toujours chercher une croix. Y’en a pas.
Mais bon, il fallait bien trouver quelque chose à la place de kamikaze, hein ! Un gouvernement décrit sempiternellement dans les médias comme « kamikaze », c’est suicidaire, si j’ose dire. Toutefois, la Suède, c’est quand même le pays de l’État-providence. Celui où le parti social-démocrate (les rouges, oui, oui) est le premier de toutes les élections depuis, mouhaha, 1917 ! Bien sûr, depuis les élections de 2006, il n’est plus aussi fort. Il ne fait plus partie de la coalition gouvernementale parce qu’il ne fait plus que 30 — 35 %. une paille. Ah, mais, tiens, oui, ça me rappelle : c’est grosso modo le score que la N-VA devait faire chez 58 % des Belges pour devenir incontournable. La Suédoise est une référence piégeuse : dans ce pays, un parti qui arrive premier et fait 30 % des suffrages n’est pas incontournable. En Belgique, un parti qui fait 20 % des voix et arrive premier (mais pas première couleur — ça sont les socialos) est incontournable. On doit l’écouter, on doit l’intégrer, on doit faire avec même si le point un de ses statuts implique la fin de la Belgique, même si certains de ses membres méprisent avec force 42 % de la population.
Donc, bref, si la Suède est de centre-droit aujourd’hui, ça ne fait toujours que huit ans. Et à la place de Charles Michel, j’aurais choisi autre chose. Il y avait déjà le drapeau bosniaque, qui convenait parfaitement : bleu, jaune, avec le V de CD&V (et du Vlaams, sur le site du CD&V, on en trouve en veux-tu en voilà) associé à quelques petites étoiles sympa qui font européen. La Bosniaque, voilà qui aurait bien convenu. Bi, sinon tricommunautaire, jamais sûre d’exister le lendemain, avec des querelles ethniques et le sens du territoire. Pour moi, ce sera donc bosniaque, merci ; sinon, il y avait tout de même le drapeau de Nauru, bleu et jaune avec une étoile blanche. Où est l’orange ? Mais bon sang, dans l’étoile à colorier ! Enfin, il y a aussi le drapeau de Sainte-Lucie, bleu, jaune et noir avec un V inversé. Parce qu’il me semble que l’importance de la N-VA requiert que les deux couleurs du parti soient incluses dans le drapeau choisi, et d’autre part, parce que le rejet de tout communautarisme dans le prochain gouvernement, promis par la N-VA, c’est le monde à l’envers, ce qui justifie qu’on mette le Vlaams sur la tête.
Plus sérieusement. Pendant quatre ans et plus, la N-VA a hurlé à l’absence de démocratie parce qu’il manquait un ou deux sièges aux partis flamands pour avoir une majorité en Flandre. Le même parti a crié à l’insulte antidémocratique parce que la moitié des ministres étaient francophones, alors que les Francophones ne représentent que 42 % de la population. Elle a pleuré toutes les larmes de son corps parce que les grands partis francophones avaient besoin de moins de voix par siège. Or, aujourd’hui, elle entrerait (ce n’est pas fait, hein…) dans un gouvernement où un seul parti francophone, non représenté au gouvernement wallon (c’est une première), ne représente que 31,74 % des sièges francophones, et 650.000 électeurs sur les 2.500.000 votes valides pour des partis francophones (soit 26 %). Ce parti, qui a recueilli 9,66 % des votes valides du pays s’octroira en outre 50 % des postes de ministre, soit 2 à 3 fois plus que ceux de la N-VA elle-même, qui a obtenu 20 % des suffrages. Encore heureux que la N-VA soit dans un tel gouvernement, si elle était en dehors, elle crierait, hululerait, s’égosillerait le mot « antidémocratique ». Mais bon, ça, c’est la N-VA.
Vincent Laborderie a rappelé dans un récent billet que dans une fédération, le fédéral n’a pas à avoir une majorité dans les entités fédérées. C’est vrai, jusqu’à un certain point. Je l’ai moi-même défendu. Car si le fédéral devait refléter les majorités communautaires et régionales, à quoi servirait de les élire séparément ? En revanche, c’est dans une confédération que les États membres envoient chacun leur majorité au gouvernement confédéral. Ce serait le cas si la majorité fédérale reflétait demain les majorités régionales. On aurait alors un gouvernement fédéral N-VA-CD&V-Open VLD-PS-CDH-FDF. Mais même si on avait aujourd’hui, dans la fédération belge, un tel gouvernement, il ne serait pas encore « confédéral ». Il aurait en fait par hasard une ressemblance avec ce qu’il serait si la Belgique était une confédération. Or, elle ne l’est pas. Si un jour, en Allemagne, tous les partis gouvernants des Länder étaient représentés au gouvernement central, ce serait le même phénomène de simple ressemblance, qui ne signifierait rien de particulier. Même si une telle coalition présentait l’avantage de permettre une meilleure cohésion entre le gouvernement central et celui des entités fédérées.
Le problème n’est donc pas dans le fait que les partis francophones (et pour rappel, cette division entre partis francophones et flamands est exceptionnelle et rend les comparaisons entre la Belgique et d’autres fédérations hasardeuses — on peut comparer, mais il faut garder la structure très particulière de la Belgique à l’œil) présents au fédéral soient minoritaires dans les entités francophones, mais bien de savoir à partir de quand une telle minorité devient illégitime démocratiquement parlant — et là, on entre évidemment dans le domaine de l’opinion. Dans la législature précédente, la coalition gouvernementale côté néerlandophones comptait 1.874726 voix sur quatre millions et des poussières. Elle représentait dont 46,9 % des électeurs flamands. En y ajoutant Groen qui a soutenu la Réforme de l’État de l’extérieur, on arrivait à 54 %. La Réforme, qui est tout de même le point le plus important de tout ce que le gouvernement précédent a commis — en tout cas au niveau de son importance temporelle — a bien été « votée » par une majorité de Flamands. Par ailleurs, deux des partis présents au gouvernement fédéral l’étaient aussi au gouvernement flamand (SP.a et CD&V). Enfin, le CD&V était en pointe sur les « combats flamands », même s’il était en retrait par rapport à la N-VA. Le fédéral regroupait bien une majorité, et les Flamands étaient bien défendus. La réforme elle-même, votée par des partis qui, ensemble, représentaient bien une majorité en Flandre, est donc parfaitement légitime, selon les critères même de la N-VA
Par contre, aujourd’hui, le MR représente à peine un gros quart des Francophones. Il n’est représenté ni au gouvernement wallon, ni au gouvernement bruxellois, ni au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si cela avait encore un sens, il n’est le premier parti nulle part. Tout ce dont il peut se vanter, à juste titre, c’est d’une grosse progression. Mais une progression n’est pas une position. Le PTB a bien plus progressé que le MR et ça ne lui donne aucune légitimité particulière.
Avec la Bosniaque (j’insiste), un parti élu par moins de 10 % des Belges, ou 26 % sur les 42 % du Sud, se tailleront donc la part du lion au gouvernement fédéral avec la moitié des ministres. Sur 4 Francophones, un seul se sentira représenté. Pire : alors que dans le gouvernement précédent, les partis flamands représentaient ensemble un spectre vaste de l’opinion politique, de la gauche à la droite (SP.a, CD&V, Open VLD), dans celui-ci, les Francophones ne seront représentés que par le parti de droite, minoritaire, pas premier, et moins représentatif du choix politique wallon que, bien sûr, le PS. La Wallonie, mais aussi Bruxelles, est (très) majoritairement de centre gauche. Personnellement, je trouve un tel gouvernement contre-représentatif de près de la moitié de la population belge.
Entendez-moi bien : je ne suis pas partisan d’un dualisme communautaire. Seulement, voilà, c’est la structure d’État que nous ont laissé les gouvernements précédents. Le fait que les partis sont séparés entre Francophones et Flamands, je le trouve absurde, stupide. Mais c’est un fait que l’observateur politique ne peut nier. Il faut donc bien qu’il y ait un minimum d’équilibre, et ce minimum est absent. En réalité, rien ne permet de considérer que la Bosniaque soit légitime lorsque dans un pays où tout est politiquement basé sur les communautés, l’une d’entre elles est aussi mal représentée au fédéral. Le MR a beau jurer qu’il défendra « les Francophones », seul, il ne défendra que la vision d’un quart des Francophones sur la francophonie.
Je ne jette pas la pierre uniquement au MR, la façon cavalière de l’exclure de toute discussion dans les régions et à la Communauté française par le PS et le CDH est tout aussi minable, criminelle même pour l’avenir de la Belgique.
La Bosniaque a un désavantage de plus. Non seulement les Francophones pourront y voir un déni de démocratie deux fois pire que celui que la N-VA a contesté depuis 2011, mais en plus, le premier parti de la coalition en siège peut aisément être considéré comme antifrancophone. On peut bien nous susurrer « ayez confiance », le reste du dossier N-VA nous dit tout le contraire. Bref, des gens m’ont écrit et appelé horrifiés, en disant que ce gouvernement n’était pas le leur, l’un d’entre eux m’a même dit qu’il quittait le pays définitivement. Ça ne sont des preuves de rien du tout, mais un épiphénomène qui montre l’hostilité d’une partie de la population face à ce qu’elle considère comme un coup d’État, et une trahison de la part du MR.
Cette coalition, si elle apparaît (il se peut toujours que la N-VA fasse son petit comique et que dans un mois, ou deux, on se retrouve avec rien du tout), sera celle de tous les déséquilibres : alors, comme ça, le premier parti flamand doit être au fédéral, et pas le premier parti francophone ? Alors, comme ça, la volonté des Flamands d’avoir un gouvernement fédéral de centre gauche doit être respectée, et pas celle des Wallons d’en avoir un de gauche ? Alors, comme ça, un parti communautaire doit constituer le gros du BeGov en dépit de ses sempiternelles attaques contre la Wallonie et Bruxelles, alors que dans le cas contraire — une coalition menée par le FDF avec seulement le SP.a côté flamand —, on devrait faire face à un tollé musclé voire à des émeutes ? Alors comme ça, quand un gouvernement ne représente « que » 47 % des Flamands, il est horriblement antidémocratique, mais celui qui ne représente QUE 26 % des Francophones, c’est cool, chouette, normal, sympa ?
C’est généralement la N-VA qui accuse les Francophones de doubles standards. Là, elle est prise en flagrant délit, la main dans le sac. Et contre sa propre logique : elle devrait être la première à hurler contre le fait qu’elle n’aura que deux ou trois postes gouvernementaux (et pas celui de premier ministre dont elle ne veut à aucun prix) alors qu’elle a eu deux fois plus d’électeurs que le MR qui en aura 7. Ou encore : les partis flamands, ensemble, représentent trois ou quatre fois plus de citoyens que le parti francophone, et auront tous deux ou trois fois moins de portefeuilles que lui. Si vous cherchez des arguments à donner à la N-VA, c’est le moment. En cas de rupture, elle n’hésitera pas à en faire usage avec une belle hypocrisie, mais avec beaucoup de crédibilité.
Mais tout ça ne brosse pas encore le tableau complet de l’hérésie de la Bosniaque. Il y a aussi la parole donnée, souillée comme un torchon après le nettoyage d’une mine de charbon. Le MR n’allait pas s’acoquiner avec la N-VA, parti aux relents racistes, selon lui. Encore moins à un parti qui veut la fin de la Belgique, à laquelle le MR dit tenir. Aujourd’hui, il renie doublement sa parole. Et comme tous les partis le font, ce n’est pas encore extraordinaire. En revanche, ce qui l’est, c’est de croire que Bart De Wever et ses lieutenants ont tout à coup, par magie (De Block ?) arrêté de militer pour la fin de la Belgique. Ils vont donc gouverner ce pays et démontrer qu’une coalition de centre droit en fera un paradis sur terre pour les entreprises… flamandes ? Oui, oui. Ils vont donc sacrifier leur ADN et devenir fédéralistes ? Belgicains ? Oui, oui, nous dit-on : la Volksunie l’a bien fait, elle. Sauf qu’à l’époque, elle était dirigée par Hugo Schiltz, et que c’est pour ça qu’elle a explosé. Et la N-VA en est, pour rappel, le reste du noyau dur, celui de la Republiek Vlaanderen à tout prix, pas des petits régionalistes au discours un peu excité, non, des vrais de vrais qui pensent au fond d’eux-mêmes que la Wallonie est un boulet irrécupérable. Mais non, là, pouf, ils ne veulent même plus aborder le communautaire, nous promet Charles Michel. Et le MR, tout seul, veillera au grain. Oui, oui.
Le fait qu’aucun N-VA ne souhaite prendre la direction du pays alors que le parti sera bien au cœur de la coalition montre qu’elle continue à jouer un double jeu. Elle veut être dans le gouvernement, mais pas trop le personnifier. D’ailleurs, ses grosses cartouches sont déjà au gouvernement flamand (Bourgeois, Homans, Muyters, Weyts). Jan Jambon, VVB, radicalissime, va-t-il obtenir le poste de ministre des Finances ? Bien sûr, on pourrait dire que la première famille politique au gouvernement sera la bleue (en nombre de sièges). Mais les libéraux étant deuxième en Wallonie et troisième en Flandre, difficile de ne pas se dire qu’au moins dans cette région, ils sont soumis à la N-VA, le grand vainqueur. Et que le MR sera soumis en permanence à la vision flamande qu’il pourra, ou pas, contester. Soit en foutant le souk dans le gouvernement jusqu’à obtenir une vision un tant soit peu plus équilibrée, soit en menaçant de « tirer la prise » chaque fois qu’un projet nocif ou peu intéressant pour les Francophones sera poussé au gouvernement. Et là, chaque fois, le peuple nationaliste flamand verra que, eh bien oui, « ce sont toujours les Francos qui refusent la volonté de la Flandre ». Avec ce petit détail qui rend les choses pires : ce ne sont plus les socialos qui bloquent, ce sont les libéraux. Que peut-on encore récupérer chez les Francophones, dont même la droite dit « nain » ?
Le MR s’apprêterait donc à représenter «les Francophones» dans un gouvernement dont la partie néerlandophone est calquée sur le gouvernement flamand : même coalition, mêmes présidents de parti. N-VA, CD&V, Open VLD. Difficile d’y voir autre chose qu’une prolongation fédérale du gouvernement flamand avec quelques Wallons en utilité. À ce titre, un nouveau déséquilibre apparaît : côté flamand, la N-VA a réussi à imposer sa logique confédérale en envoyant au fédéral une représentation de la région/communauté. Avec un premier ministre « envoyé » de la Région flamande, un peu comme on envoie Karel De Gucht à l’Union européenne. Et côté wallon, c’est le jeu politique qui envoie le MR, représenté nulle part ailleurs. Difficile de parier sur l’équilibre communautaire d’une telle coalition. Oui, le MR pourra tirer la prise dès que la N-VA exagèrera. Mais non, il ne pourra pas y jouer chaque fois qu’il le voudra, au risque de donner l’impression que « les Francophones » sont toujours les empêcheurs de tourner en rond. Charles Michel peut tout juste espérer que la N-VA le respectera pour son droitisme.
Je suis persuadé que la N-VA n’a pas abandonné ses ambitions séparatistes. Si elle met le confédéralisme et le communautaire de côté, c’est pour le ressortir ensuite. Elle compte bien gérer le pays à sa sauce, pour en tirer les lauriers et revenir plus forte dans cinq ans (ou avant…) Faire tomber un gouvernement dans la nouvelle situation pourrait entraîner la dissolution des chambres, et ceci comporte de sérieux risques : d’abord, cela entraînerait des élections-relais : la nouvelle chambre devra de toute façon être renouvelée tous les cinq ans. Autrement dit, si le gouvernement tombe après quatre ans et demi, eh bien, il faut élire de nouvelles assemblées pour six mois, suite à quoi, on devra de toute manière retourner voter. Oui, nos réformateurs, tous partis confondus, ont encore déconné. Parce qu’au final, la N-VA, depuis le gouvernement, pourrait manœuvrer pour provoquer ce genre de rigoloterie à tout moment. Mais bon, elle nous a demandé d’avoir confiance, le MR l’a prise au mot. Plus cocasse : cette transition n’est qu’une disposition elle-même transitoire dans la Constitution et devra être couverte par une loi spéciale, à voter à la majorité spéciale des 2/3, avec une majorité dans chaque communauté. Je n’ai pas eu le temps d’examiner ce joli brol et ses conséquences en détail, mais il y a peut-être là de quoi constituer une bombinette du niveau de celle de la proposition de loi unilatéralement flamande sur BHV en son temps. Dans un paysage où l’opposition a 65 % des sièges côté francophone, l’âpreté des débats à venir pourrait relancer l’idée de faire un reality show à la Chambre, avec popcorn gratuit pour les spectateurs.
Enfin, le MR prend le risque de se voir confronté à une opposition, non seulement de tous les autres partis francophones, mais aussi de (ses) deux régions et de sa communauté, à chaque nouvelle loi. Par manque de bol, ce sont aussi les partis qui ont de bonnes relations avec les syndicats et qui, donc, tiendront la rue. Pareil en Flandre. C’est probablement pour ça que, d’emblée, les deux grandes mesures de la N-VA pour redresser le pays sont passées à la trappe : par de saut d’index, et pas d’arrêt du chômage après deux ou trois ans. Si on commence comme ça, on se demande bien avec quoi on va financer les énormes baisses d’impôts que « le centre droit » a promises à l’entrepreneur flamand, mais aussi wallon, ou les nouveaux avantages sociaux que la Flandre a promis à sa population défavorisée. Tout promettre, c’est une habitude grecque de gauche comme de droite qui a coûté très cher au pays. Aurions-nous une Grecque plutôt qu’une bosniaque ?
Ou alors, après avoir reculé sur le communautaire, la N-VA aurait donc aussi déjà reculé sur le socio-économique. Reculer pour mieux sauter ? Ou pour mieux faire sauter ?
Alors, de deux choses l’une. Soit, la N-VA a vraiment changé (on verra d’abord si le parti valide le programme gouvernemental si peu flamand que Charles Michel et Kris Peeters vont négocier). Son aversion pour le socialisme francophone l’a emporté sur sa volonté d’indépendance flamande. Elle est même prête à mettre en œuvre la réforme de l’État. Prête à revoir le survol de Bruxelles. Prête à lancer la communauté métropolitaine bruxelloise, prévue par la Réforme de l’État. Youpi ! Le MR fait une bonne affaire, il va pouvoir récolter les magnifiques lauriers de son courage époustouflant. Mais dans ce cas, je me demande quand elle abolira le point un de sa charte. On peut toujours rêver.
Soit, la N-VA est toujours la N-VA, avec le même ADN, la même volonté de séparer la Flandre du « boulet » wallon, d’en finir avec la Belgique. Et alors, elle a intégré dans sa stratégie un passage discret au fédéral. Pourquoi, comment, à quelles fins, nous n’avons pas aujourd’hui les moyens de le savoir, mais c’est forcément dans un but précis, celui d’augmenter les chances de la Flandre de devenir, un jour indépendante. Dans ce second cas, le MR est en train de se rendre complice de tout ce qui peut arriver ensuite. Et je ne voudrais pas être à sa place lors des prochaines élections, dans un, deux, trois, quatre ou cinq ans (cette incertitude sur la date des élections et la potentialité de législatures-relais en cas de chute du gouvernement s’ajoute aux autres). Charles Michel a fait son choix. Il est soit génial, soit complètement kamikaze. Pour son parti, pour les Francophones qu’il dit défendre, et pour la Belgique. Mais disons «bosniaque». C’est plus européen.
121 Comments
GuyF
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juillet 24, 19:33Marcel Sel
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juillet 26, 00:24hans
juillet 24, 23:59JL Delattre
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août 19, 15:25Charles Michel bientôt premier ministre-président francophone du Gouvernement flamand ? | UN BLOG DE SEL
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