La Shoah était « une erreur criminelle » dit Bart De Wever, l’Emir Kir de la N-VA.

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Champagne et cotillons, Bart De Wever a reconnu que la collaboration était une erreur. Euh…

La presse francophone s’emballe pour la reconnaissance de Bart De Wever de « l’erreur criminelle » que fut la collaboration, notamment du nationalisme-flamand. Elle devrait pour le moins nuancer. Cette reconnaissance est partielle et n’engage pas son parti, comme je vais le montrer ci-après. L’essentiel n’étant pas dans ce qu’il a dit, mais bien dans ce qu’il n’a pas dit, ou a refusé de dire.

La même presse fustige à juste titre l’attitude d’Emir Kir face au génocide des Arméniens. Plus encore, c’est l’hypocrisie du Parti socialiste qui est soulignée. À juste titre aussi. Soit, le parti reconnaît le génocide et exige de tous ses membres qu’ils fassent de même. Soit, il avoue ne pas pleinement le reconnaître et laisser ses membres et élus choisir dans quelle mesure ils traitent cette reconnaissance. C’est ce que fait, aujourd’hui encore, la N-VA, avec l’Occupation et la collaboration nazie.

Pour sa part, poussé aux fesses par l’opinion publique et les révélations sur ce génocide, Emir Kir reconnaît désormais les massacres, mais du bout des lèvres : « Je reconnais les faits de 1915 et leur gravité, je trouve normal que la Turquie présente ses condoléances. Je ne suis pas négationniste mais le mot que vous utilisez [génocide — qu’il prend soin de ne pas prononcer tout comme André Flahaut l’a fait chez Pascal Vrebos NDLA] doit être cautionné par des historiens et des juristes. Si vous voulez y voir une divergence de vues avec mon parti, libre à vous. Pour moi, il ne s’agit que d’une question sémantique ».

Kir fait du half-en-half
Ce qu’il ne reconnaît pas, c’est donc la définition de génocide, pour des raisons soi-disant juridiques (les historiens ont pour leur part massivement tranché). Ce faisant, il est sur la même ligne que le gouvernement turc, mais aussi que le gouvernement belge qui a, par la voix du chef de sa diplomatie, asséné exactement et précisément la même explication insoutenable qu’Emir Kir. Ce n’est donc pas le parti socialiste qui est hypocrite, mais aussi le gouvernement belge, et l’on peut se demander pourquoi la presse ne s’est pas intéressée aux autres partis dont des députés d’origine turque se sont fait excuser au moment de la minute de silence organisée au Parlement belge — mais aussi au Parlement bruxellois. L’hypocrisie est généralisée, me semble-t-il.

Mais une chose me paraît évidente : dès lors que le gouvernement belge n’a pas les couilles de reconnaître pleinement la nature génocidaire de l’élimination des Arméniens et des Syriaques (notamment) par l’Empire ottoman pour éviter de se mettre à dos la Turquie, il permet complaisamment à des élus d’origine turque de ne pas froisser leur électorat en évitant de parler de génocide. La lâcheté est la même. Je précise toutefois que le négationnisme des députés turcophones ne porte apparemment pas sur les faits, mais sur la qualification des faits. Ce négationnisme, contrairement à celui qui concerne la Shoah, n’est pas un délit en Belgique. La question n’est donc pas juridique, mais morale. On ne sait pas non plus si Emir Kir agit par conviction personnelle ou par souci de conserver un électorat largement acquis aux théories fumeuses des gouvernements turcs successifs. Bart De Wever a, de son côté, fait plus ou moins la même chose.

Le courage du limaçon.
L’on s’est donc gargarisé de la « courageuse » reconnaissance par Bart De Wever de la collaboration passée du nationalisme-flamand dans son discours à « la communauté juive » (sic). Pour JoodsActueel, « il n’a éludé aucun sujet ». Étonnante interprétation d’un speech extrêmement prudent, conçu pour ne pas choquer ceux des nationalistes-flamands qui, aujourd’hui encore, parlent de la répression d’après-guerre lorsqu’ils évoquent en fait l’épuration. Les explications du président da la N-VA dans Reyers Laat (VRT) face aux questions de Kathleen Cools montrent même qu’il refuse toute critique envers la collaboration individuelle !

Bart De Wever a-t-il néanmoins été courageux ? C’était ma première réaction. Car non, il n’est toujours pas facile de dire aux militants N-VA — et encore moins à certains électeurs du Vlaams Belang — que le Mouvement flamand a « massivement » collaboré pendant la Seconde Guerre mondiale. Tout comme il n’est pas facile pour un politicien turcophone de reconnaître les massacres perpétrés par l’Empire ottoman. Mais pendant tout son discours, et dans l’émission qui a suivi, Bart De Wever a en fait tourné autour du pot.

Vive Pétain (version flamande)
D’abord, il parle à titre individuel. Une vieille habitude à la N-VA. Il ne s’excuse pas pour les fautes de certains membres de la direction du parti. Je les énumère brièvement : le ministre de l’Intérieur Jan Jambon n’a jamais formulé d’excuses claires pour son discours devant les ex-Waffen-SS au Sint-Maartensfonds, en 2001. Il n’a jamais dit, par exemple : « le Vlaamse Volksbeweging (dont il était alors l’un des leaders et au nom duquel il a donné ce discours) a eu tort de s’adresser à d’anciens militants nazis convaincus et j’ai eu tort de donner un discours pouvant apparaître comme une adhésion à l’idée qu’ils auraient servi ‘la Flandre’ en s‘engageant dans la SS militaire ».

Le même Jambon ne s’est jamais officiellement désolidarisé du Vlaamse Volksbeweging qui, à Anvers, célèbre encore chaque année le nazi August Borms. Le président du VVB — qui reste apparemment un fragment de l’ADN de notre ministre —, a encore cette année, selon l’Antifascistisch Front (bien renseigné), incité les Flamands à suivre l’exemple de cet activiste du mouvement flamand, sans regretter son ardente activité pronazie, un message à double sens lorsqu’on sait que Borms visitait Auschwitz en 1943 avec ses amis SS :

« C’est pour moi un grand honneur de pouvoir commémorer l’homme qui a donné sa vie pour la Flandre. » Comme August Borms a été exécuté en 1946 pour faits de collaboration (envoi de jeunes Flamands dans la SS ; participation au gouvernement nazi flamand en exil ; enthousiasme pour les thèses hitlériennes…), ce message peut être interprété comme un soutien au nazisme et à la collaboration. Autre déclaration du « patron » de l’association dans laquelle Jan Jambon serait toujours « actif » (selon son profil sur le site de la N-VA) : « Se mouvoir flamand est un verbe. Le VVB appelle tous les nationalistes-flamands à soutenir ensemble ce qu’August Borms a propagé ! Oui pour la Flandre ! Aujourd’hui, soyons tous Borms ! »

Remplacez Borms par Pétain ou par Léon Degrelle, et vous comprendrez mieux.

Je pense qu’un ministre d’un état démocratique doit officiellement se désolidariser d’une organisation restée aussi sulführeuse dans ses discours. C’est un strict minimum. Pour ne pas dire plus. Jan Jambon n’a pas su le faire, pas plus qu’il n’a su reconnaître qu’il avait, avec Bart De Wever, été un membre très actif d’un cercle d’extrême droite.

La famille, on la subit.
Autre petit problème. Le président du Parlement flamand, Jan Peumans, n’est jamais revenu sur ses propos sur la résistance qui, selon lui, était constituée « d’assassins » et ailleurs, de « crapules de rue ». Cela, suite à l’exécution de son oncle, un affreux collaborateur, pendant la guerre. Jan Peumans n’a jamais réussi à traiter cette affaire autrement que selon la légende familiale — à « regarder le passé droit dans les yeux », comme le propose Bart De Wever. C’est évidemment difficile pour un neveu de reconnaître la légitimité de l’exécution de son oncle par la résistance, et on peut comprendre. Mais on doit pouvoir l’exiger de Jan Peumans autant que la reconnaissance par Laurette Onkelinx de la collaboration de son grand-père.

Dans le cas de Jan, qui est un monsieur charmant à côtoyer, et pas dans le sens « ils sont si courtois », c’est d’autant plus dommage qu’il a eu d’autres courages, comme celui de trouver regrettable que l’ex Vlaams Belang Jurgen Ceder ait été accepté à la N-VA ; celui de s’opposer à Filip Dewinter (Vlaams Belang) en défendant une femme voilée qui observait les débats dans son hémicycle ; ou encore celui d’affirmer, dans une interview, que les militants de la NSV (cercle étudiant néofasciste dont est originaire la présidente des Jeunes N-VA) lui faisaient « froid dans le dos ».

Un coup de Maes pour Theo.
Je n’ajouterais pas ici la participation de Theo Francken à l’anniversaire de Bob Maes. Il est normal qu’il y fût, dès lors que c’était une fête organisée officiellement par son parti. Les députés qui ont poussé de hauts cris sur cette simple présence se sont stupidement trompés de combat. Le problème, c’était que suite à la présence du Secrétaire d’État à l’Immigration à l’anniversaire de cet ex-collaborateur, la VRT a demandé à Bob Maes s’il se désolidarisait du Führer flamand Staf De Clercq, et celui-ci a répondu que non. Quand on a un président d’honneur local dans son parti qui soutient un nazi antisémite féroce, les excuses ne peuvent pas être personnelles dans le chef de son président, comme l’ont été celles que De Wever a semblé présenter (il n’a pas parlé d’excuses), elles doivent être collectives. Et tout comme le PS, la N-VA doit jouer franc-jeu. À tous les niveaux.

Bart De Wever a cependant bien agi assez courageusement, en tant que personne. Mais le nombre de circonvolutions dans son discours laisse pantois. Il a ainsi bien rappelé que son grand-père avait fait partie du VNV. Mais il ne l’a pas directement qualifié de « collaborateur ». Il a dit que le VNV avait massivement collaboré, et a encore précisé qu’il avait préparé mentalement ses adhérents à fermer les yeux sur la collaboration, ou à y tomber.

Précédemment, il avait affirmé que son grand-père « [n’avait] pas collaboré dans le sens où il n’avait pas porté l’uniforme nazi ». Une étrange vision de la collaboration. Ce qu’on doit attendre de lui, et qu’on attend de Laurette Onkelinx, c’est de reconnaître que son grand-père était un collaborateur, point. Ensuite, l’on doit faire la différence entre les « petits poissons » (comme l’étaient probablement son grand-père, et celui de Laurette Onkelinx) et les hauts responsables (Léon Degrelle et sa clique, Staf De Clercq, Leo Delwaide, August Borms, Cyriel Verschaeve, etc.) C’est du reste ce que la justice belge a fait après la guerre. Le crime est avéré, ce sont les circonstances atténuantes qu’il appartient de relever.

Regarder le passé dans les yeux (fermés).
Bart De Wever n’a cessé de répéter hier qu’il fallait « regarder le passé droit dans les yeux » et « dire ce qu’était ce passé ». Le seul problème, c’est qu’il ne l’a pas dit. Il n’a évoqué le rôle d’aucun criminel de guerre et criminel contre l’Humanité qui ont amené le Mouvement Flamand à trahir, et la cause belge, et surtout la cause flamande. Hormis le rôle joué par Léo Delwaide (bourgmestre de guerre d’Anvers) dans la déportation des Juifs — qu’il a bien relevé, mais tout en rappelant qu’il ne fallait pas s’en prendre aux personnes individuelles (un comble, déjà en soi !), il n’a pas évoqué l’antisémitisme virulent de Joris Van Severen ou de Staf De Clercq. Il affirme qu’il faut regarder le passé coupable droit dans les yeux, mais il n’en pipe mot, de ce passé.

Ce faisant, il cache derrière une façade courageuse une dissimulation que ne dédaignerait pas Emir Kir. Dans l’imaginaire turc comme dans l’imaginaire flamingant, il y a, aujourd’hui encore, des choses qui ne se disent pas.

Dans Reyers Laat (VRT), il explique pourquoi il s’est tout à coup décidé à reconnaître la culpabilité collective du Mouvement flamand. Et l’une des raisons qu’il donne, c’est qu’il voulait en finir avec les accusations lancées [par Laurette Onkelinx surtout] contre la N-VA, et les comparaisons avec le passé (bruit de bottes, etc.) Il en a profité pour taper largement sous la ceinture de la passionaria socialiste, tout en affirmant que taper sous la ceinture n’était pas son genre. Pour cela, il l’a renvoyée à son statut de petite-fille de collaborateur. Dame ! Elle a osé parler de bruits de bottes alors que son pépé était collabo ? Oh, mais, je ne vais pas en profiter, hein, madame la présentatrice, ce n’est pas mon genre ! Bon, je viens de le faire, mais comme j’ai dit que non… enfin voilà, une jolie petite manipulation au nom de la reconnaissance de la Shoah, ça ne mange pas de pain chez Bart De Wever.

Regarder Onkelinx les yeux gourmands.
Donc, la première raison du discours du bourgmestre d’Anvers, c’est de répondre efficacement aux critiques des autres partis, prétendant qu’Onkelinx aurait attaqué le passé familial de la N-VA, alors qu’elle n’a attaqué que les actes posés par des ministres actuels et par le président du parti ! Au passage, Onkelinx était toutefois l’une des socialistes les moins bien placées pour jouer ce rôle d’aiguillon : pour avoir un jour écrit « la mérule flamande » ; et aujourd’hui, pour n’avoir pas immédiatement reconnu qu’être bourgmestre de guerre était un acte de collaboration, et donc un crime — il est probable qu’elle n’ait pas su qu’il eût collaboré, le silence des familles est parfois aussi tonitruant en Wallonie qu’en Flandre.

La seconde raison, c’est que le nationalisme-flamand a réellement besoin de se débarrasser de son encombrant passé. Le président de la N-VA répond ici aux attentes de bien des militants, mais aussi aux besoins du mouvement flamand de tirer un trait sur cette époque noirissime. Et cela implique de reconnaître les errements de l’émancipation dans la collaboration. Mais il n’a pas pour autant décapité les icônes collaboratives de ce mouvement, et je n’applaudirai que lorsqu’il le fera.

N’importe quel autre président de parti qui tiendrait un discours similaire à celui de Bart De Wever se verrait aujourd’hui à juste titre reprocher sa demi-mesure. On peut comprendre que son éducation, et 70 ans de déni, ne lui rendent pas la tâche facile. On peut même se dire qu’il entame une véritable révolution dans le nationalisme, mais le problème, c’est qu’à peine a-t-il entrouvert la porte qu’il la referme derechef !

Du noir, du blanc, du gris. Portrait d’un daltonien.
Ainsi, il affirme que dans toutes les familles, il y a du noir, du blanc mais surtout du gris. Excusez-moi, mais dans la mienne, il y a eu un noir, un gris, et des dizaines de blancs ! Au lieu d’inciter chacun à faire un travail véritable d’examen de conscience, il engage au contraire ses ouailles à ne pas aller plus loin : « ne continuez pas à vous attaquer les uns les autres avec un passé de guerre, certainement lorsqu’il s’agit d’individus, sur lesquels on devrait être prudents et nuancés dans nos propos. » Avec une telle précaution, ce n’est pas demain la veille que le néanmoins brave Jan Peumans se sentira poussé à reconnaître que son oncle ne fut pas assassiné, mais exécuté, et pour des raisons légitimes : il était, d’après les résistants, le bras droit d’un des pires nazis flamands de l’époque !

À plusieurs reprises (dans son discours, dans l’interview de Kathleen Cools dans Reyers Laat), Bart De Wever utilise l’expression : « regarder le passé droit dans les yeux ». Une étrange expression à laquelle on doit préférer : « s’excuser pour le passé collaboratif et violemment antisémite du mouvement que je représente ». Car, outre la collaboration à la déportation, les nationalistes-flamands ont aussi spontanément agi contre les Juifs, avec une violence qui a par exemple conduit à la nuit de cristal anversoise (deux synagogues et plus d’une centaine de vitrines brisées ou de magasins saccagés). De cela, Bart De Wever ne parle pas. Regarder droit dans les yeux ne signifie ni juger, ni condamner, ni même regretter. Et il est trop tard, 70 ans après, pour faire encore dans ce genre de demi-mesures.

Autre arabesque dans son discours : il dit qu’il faut pouvoir juger ce passé, mais ne le juge que lorsqu’il affirme qu’il était « une terrible erreur » (on peut aussi traduire « une terrible faute ») exclusivement collective ! Les stars collaboratrices du mouvement flamand d’obédience ordre nouveau sont donc sauves.

Quand la Shoah n’est plus qu’une « erreur criminelle ».
Tout comme il n’implique pas directement son grand-père dans la collaboration, ce n’est pas du VNV (le parti de la collaboration) ni même de la collaboration qu’il parle quand il évoque une « faute criminelle », mais bien du nazisme et de la Shoah ! Si cela incrimine indirectement la collaboration, l’expression utilisée reste un insupportable euphémisme : la Shoah et partant le nazisme n’était pas une faute criminelle, mais un génocide, un crime contre l’humanité, et les mots qui sont absents ici sont abominable, épouvantable, insoutenable, horrible. Au choix (ou tous ensemble).

La Shoah, une « faute criminelle » ? Non, ça, c’est en minimiser la portée ! Ce n’est pas reconnaître, c’est au mieux méconnaître, au pire déconnaître ! La Shoah était un épouvantable crime contre l’humanité. Rien de moins. Le fait que JoodsActueel se satisfasse de « faute (ou erreur) criminelle », une expression qui, dans la bouche de tout démocrate d’un parti traditionnel sonnerait comme un déni de génocide, montre que Bart De Wever bénéficie d’un traitement de faveur qu’on n’octroierait à personne d’autre.

Ce qu’on attend de lui, c’est qu’il déclare que Staf De Clerck, August Borms, Cyriel Verschaeve étaient complices du génocide nazi. Pas qu’ils ont (collectivement, s’il vous plaît) commis une « affreuse erreur ». Tant que Bart De Wever n’aura pas pris ce chemin-là — le seul tolérable pour un parti démocrate —, on pourra lui attribuer un certain courage, une certaine bonne volonté, une empathie bienvenue. Mais que ceux qui le félicitent aujourd’hui se demandent s’ils auraient trouvé le même discours acceptable dans le chef d’un Jorg Haider. « Oui, l’Autriche a collaboré, mais ne jugez pas les individus », aurait-il dit, peut-être. Ou encore « oui, la collaboration fut une affreuse erreur et la Shoah une faute criminelle ». Tout en laissant ses militants commémorer des collaborateurs.

Bart, half-en-half, fait son Kir.
Aujourd’hui, je reconnais un certain courage, mais pas une grande témérité au bourgmestre anversois. Je ne lui reproche pas tant de n’avoir toujours pas reconnu les choses clairement — dans la mesure où cela reviendrait à provoquer un tollé voire un schisme dans son parti — que je reproche à la presse de faire croire qu’il n’a « éludé aucun sujet », et de se satisfaire de son discours tarabiscoté qui ménage la chèvre et le chou et dénie à la Shoah son statut de crime contre l’Humanité. Tant que le président de la N-VA privilégiera la sensibilité d’une partie de son électorat et minimisera pour cela la collaboration et la Shoah, il ne sera rien de plus que l’Emir Kir de la N-VA. La principale différence, c’est qu’Emir Kir n’est pas président de parti.

Seule consolation, mais qui mérite d’être soulignée : en exigeant qu’on honore les résistants (en particulier les policiers déportés pour avoir résisté aux rafles), Bart De Wever inverse néanmoins la logique nationaliste, où le bon était jusqu’ici le collaborateur. Reste à appliquer cette logique intégralement et à remplacer les führieux héros actuels du mouvement flamand par ceux qui ont résisté — oui, il y en a — et que les nationalistes-flamands ont passé leur temps à scrupuleusement ignorer. 

 


 

Verbatim commenté

A. Extraits du discours au mémorial de la Shoah.

« La collaboration était une faute affreuse [ou affreuse erreur NDLA] à tous les niveaux. Le Mouvement flamand doit regarder les fautes qu’elle a commise en face. »

« Mon propre grand père était membre du VNV, le parti Nationaliste-flamand, qui est entré massivement dans la collaboration. Et aussi à ce propos, je veux regarder le passé droit dans les yeux. »

[Notez qu’il ne dit pas que son grand-père est entré dans la collaboration, mais qu’il faisait partie d’un parti qui y est entré massivement. En cela, il ne regarde pas le passé droit dans les yeux NDLA].

« Cette collaboration était une affreuse erreur ».

« Cette collaboration était une affreuse erreur à tous les niveaux. C’est une page noire dans l’histoire du nationalisme-flamand qui doit regarder cette réalité en face et qu’il ne peut jamais oublier. »

[Pour la collaboration, il ne parle donc pas d’erreur criminelle, mais d’affreuse erreur. On peut aussi interpréter cette qualification comme relative aux problèmes que cette collaboration a causé par la suite à la cause flamande. Ce n’est donc pas forcément ou pas uniquement un mea culpa NDLA]

« Dans l’histoire de chaque individu, il y a du noir et du blanc, et surtout beaucoup de gris (sic). Mais le nazisme et la Shoah étaient des erreurs [des fautes] criminelles. Personne ne peut le nier, cela ne supporte même pas la moindre nuance. »

[Notez qu’il nuance lui-même, le nazisme et la Shoah n’étaient pas des fautes criminelles mais des crimes contre l’Humanité, et un génocide.]

B. Verbatim Reyers Laat

(Pour la clarté, j’ai omis quelques phrases ou bout de phrases qui n’ajoutaient rien à la compréhension. Pour ceux qui le désirent, l’émission est en ligne ici.)

La jounaliste-présentatrice Kathleen Cools demande d’abord à Bart De Wever pourquoi il reconnaît la collaboration du mouvement flamand maintenant.

« Il y a eu beaucoup d’allusions récemment à la guerre, qui a été utilisée et dont on a surtout beaucoup abusé. Il y a eu beaucoup de cris et je trouvais qu’il était temps de mettre les points sur les i, pas pour rendre les coups sous la ceinture, ce que nous pourrions faire très facilement, mais cela n’apporte rien. »

« En tant que bourgmestre, je regarde le passé de ma ville droit dans les yeux, ce que cette administration de la ville a signifié dans la déportation des Juifs [il utilise le mot jodenvervolging, qui peut aussi signifier plus globalement la Shoah NDLA]. La recherche historique continue d’avancer à ce niveau, et ce n’est pas joli. Reconnaissons-le. Je peux difficilement dire à cette communauté [juive] : ‘ceci ne peut plus jamais arriver’ sans dire de quoi il s’agit, sans dire ce qui est arrivé. On mettrait bien la responsabilité sur l’étranger [allemand NDLA], quelqu’un que tu n’es pas toi même, mais la ville a porté une responsabilité. Certaine courants ont fait ça aussi. La collaboration était large, celle du nationalisme-flamand était massive et parfois (sic) très active.»

[La collaboration du VNV, parti unique nationaliste-flamand de l’Occupation était totale, toujours, pas « parfois très active : Staf De Clerck se réclamait totalement d’Adolf Hitler ».]

« Il y avait deux volets : en tant que bourgmestre, je veux parler du rôle d’Anvers dans la Shoah, mais je veux aussi à titre plus personnel parler du rôle du nationalisme-flamand parce que je suis président d’un parti nationaliste-flamand et pas du moindre, et cette tendance a aussi un passé, qui passe aussi par ma famille, donc c’est personnel, mais aussi collectif. J’ai dis qu’à propos des individus, il faut être prudent. Dans le passé de tout le monde, il y a du noir, du blanc, et surtout beaucoup de gris. Donc pousser de haut-cris sur la responsabilité de l’un ou de l’autre, il ne faut pas le faire*. Mais cela ne peut pas vous absoudre de porter un jugement sur l’histoire collective d’une communauté, d’une ville ou d’un courant [politique]. Et collectivement, le Nationalisme-flamand a plongé dans la folie [il dit : verdwazing, qui peut aussi signifier stupidité ou bêtise NDLA] de l’Ordre nouveau des années trente, Cela a préparé mentalement beaucoup de partisans à fermer les yeux sur le nazisme, ou à y participer activement**. Si on fait la balance, on ne peut que reconnaître que, collectivement, primo c’était une affreuse erreur, secondo, cela n’a apporté que des misères au nationalisme-flamand, et à tous les autres !

[* ceci est inacceptable parce que cela revient à absoudre les coupables de collaboration et en particulier les chefs des partis et groupements collaboratifs NDLA].
[**Il rejette ici la faute de la collaboration sur une préparation mentale collective, ce qui rend pardonnable tout crime individuel NDLA].

« Ce n’est pas un mea culpa, je suis né en 1970 »

« Ce n’est pas un mea culpa, je suis né en 1970* […] Il faut faire un peu attention avec la responsabilité collective, mais il faut reconnaître ce passé, il faut le regarder droit dans les yeux. Si on dit, il faut travailler à un meilleur avenir, il faut commencer par reconnaître ce qui s’est passé autrefois, le souligner, être honnête à ce sujet, mais il faut aussi oser dire ensuite : ‘nous tournons la page, nous tirons les leçons pour l’avenir’, c’est-à-dire cette idéologie, cette déshumanisation, cette prédication de la haine** […] Elles n’ont pas disparu avec ce passé, elles sont toujours là et nous devons faire les bonnes choses mais le mal est en chacun de nous, ça peut aussi arriver chez nous, ça peut aussi affleurer chez nous, dans nos courants et nous devons oser en tirer les leçons, ça commence par la reconnaissance de ce qui est arrivé.

[*On note que personne ne lui a demandé de reconnaître des fautes personnelles pendant la guerre. Il utilise cet artifice pour justifier l’absence d’excuses en bonnes et due forme]
[Ceci est l’un des seuls moments où il est effectivement clair.]

Kathleen Cools revient sur la réponse de Bart De Wever en 2007, qui avait qualifiée de « gratuites » les excuses de Patrick Janssens pour l’assistance fournie par Anvers, son bourgmestre Léo Delwaide et des dirigeants de la police aux rafles de Juifs.
« J’ai tout de suite reconnu que j’avais très mal réagi. […] je parle pour ma ville et si l’on veut le présenter comme une sorte de pardon historique, je n’ai pas de problème avec ça, même si c’est au nom du nationalisme-flamand. Mais il faut bien faire attention à ne pas présenter des excuses au nom de gens qui ne sont plus là à des gens qui n’y sont plus (sic)*. Je trouve plus embêtant de parler du rôle d’individus, le rôle du bourgmestre [Léo Delwaide, bourgmestre de guerre d’Anvers, qui avait offert l’aide de sa police pour les rafles nazies, contrairement à d’autres bourgmestres, dont celui de Bruxelles NDLA]**, Ce n’est pas une attaque envers des individus qui ont dû faire des choix dans des circonstances difficiles (sic)***. Mais il faut bien oser faire la balance et dire, celui-ci était dans le bon ou dans l’erreur et s’il était dans l’erreur, il faut le reconnaître. À l’époque, j’ai voulu souligner que si l’on dit « le corps de police avait tort », on peut (sic) le reconnaître, mais il faut aussi reconnaître que des policiers ont résisté et qu’un grand nombre d’entre eux ont été déportés, que beaucoup d’entre eux ont fait des actes d’héroïsme. Et oser (sic) dire qu’à Deurne, la population s’est soulevée contre ces razzias. Il faut reconnaître le bien aussi, et l’honorer.

[*Cette phrase est terrifiante].
[**Ceci confirme qu’il n’est pas question pour lui de reconnaître la culpabilité des… coupables de collaboration et d’assistance à la déportation et à l’élimination des Juifs.]
[*** Il prétend « regarder les choses en face » mais minimise la participation active de Leo Delwaide à la déportation, pourtant clairement établie par les historiens.]

« Il ne faut pas présenter d’excuses au nom de gens qui ne sont plus là à des gens qui n’y sont plus ».

Kathleen Cools demande alors : « Que se passe-t-il aujourd’hui avec ces grand-pères ? On a récemment eu cette histoire sur Laurette Onkelinx, vous faites explicitement allusion à votre grand-père, cela a-t-il un rapport ? »

« Je sais qui était mon grand-père, je sais quel était son courant de pensée.* On a toujours été clair à ce sujet dans notre famille. J’ai trouvé cette histoire de Laurette Onkelinx triste, honnêtement. Je n’étais pas demandeur de faire remonter tout ça à la surface. Je connais la complexité du passé. Les choix que les gens ont fait. Mais à quel point on peut être attaqué là-dessus gratuitement. On pourrait dire que j’y prendrais un plaisir malicieux parce qu’elle a crié aux nazis et aux monstres et le bruit de bottes qu’elle entend à nouveau dès que la N-VA dit quelque chose**, et que son grand-père apparaît avoir accepté des mains de Romsée*** une charge de bourgmestre. »

[* Notez bien qu’il ne dit pas « mon grand-père était un collaborateur »]
[**Propagande : personne n’a attaqué la N-VA pour ce qu’ont fait les ancêtres de l’un ou de l’autre, mais pour des refus d’excuses ou d’explications claires sur des participations à des cérémonies avec Waffen-SS, ou d’anciens collaborateurs qui n’ont pas eux-même fait une croix sur leur passé, comme Bob Maes].
[*** Bart De Wever fait ici intervenir Gérard Romsée, gouverneur de guerre du Limbourg et secrétaire général de l’Intérieur et de la Santé, national-socialiste convaincu qui a notamment ordonné aux bourgmestres de transmettre les listes de Juifs à la SIPO-SD, ce qui permettra de les centraliser et facilitera la déportation et l’extermination. Ce choix vise bien sûr à incriminer le grand-père de Laurette Onkelinx, à comparer à son « humanité » envers Leo Delwaide qui, bien sûr, a aussi accepté son poste de mains tout aussi nazies. NDLA]

« Ça pourrait me faire plaisir mais ce n’est absolument pas mon cas. Je ne veux pas juger d’une histoire que je ne connais pas. Je trouvais franchement l’interview dans Terzake du père de Laurette Onkelinx dérangeante. Aller pratiquement martyriser un monsieur de 82 ans avec une histoire qu’on ramène à la surface… est-ce la bonne façon de traiter notre passé ? Allons-nous nous en porter mieux ? […] [À la N-VA,] nous savions ça depuis longtemps, mais je ne voudrais jamais faire de la politique [d’un niveau aussi bas]. […] Il faut tourner la page sans jamais rien oublier, bien sûr. On ne peut pas oublier, sinon, on n’en apprend rien. Dites honnêtement ce qui s’est passé, tirez-en les leçons, mais avancez vers l’avenir et ne continuez pas à vous attaquer les uns les autres avec un passé de guerre, certainement lorsqu’il s’agit d’individus, sur lesquels on devrait être prudents et nuancés dans nos propos. »

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41 Comments

  1. Hansen
    mai 07, 18:21 Reply
    Et l'assassinat du professeur Georgin etait aussî une erreur sans doute ou une bavure. Quant vous les voyez apparaître encourez-vous parce qu'il y a toujours des balles et des coups perdus. franse ratten, rol uw matten!
  2. thomas
    mai 07, 18:56 Reply
    Le MR va-t-il devenir un microparti maintenant?
    • Hansen
      mai 10, 06:19 Reply
      Oui, un part-croupion de la NVA.
    • Hansen
      mai 10, 06:33 Reply
      Oui le parti-micro de la NVA, ha ha ha.
    • Hansen
      mai 10, 07:43 Reply
      Oui le parti-micro de la NVA, lol.
  3. Salade
    mai 07, 23:02 Reply
    quel parti essaye de laver le passé de ses membres et d'adoucir son image? Je vous aide : une affaire de famille...
  4. Juliette
    mai 07, 23:05 Reply
    Sais pas pourquoi mais en entendant BDW, me suis mise à fredonner un air de Dalida... Pourtant, Bart, c'est pas Delon, même s'il n'est plus si large...! ;-)
  5. thomas
    mai 07, 23:15 Reply
    Had hij moeten voorlezen uit uw boek misschien? Jij wordt gewoon gedreven door een diepe haat voor die man en zijn partij, om communautaire redenen. Als de n-va links was geweest, was jij rechts.
    • Marcel Sel
      mai 08, 10:29 Reply
      Neen, ik gaf een voorbeeld van wat ze zouden kunnen zeggen om de verantwoordelijkheden echt te erkennen. De woording is aan hen. Nu, de socioeconomische trend van BDW is niet de vraag. Zou het links zijn, ik zou précise hetzelfde schrijven. Dat deed ik ook over Emir Kir (PS).
      • thomas
        mai 08, 11:32 Reply
        Blijkbaar vonden de echte journalisten het wél oprecht.
    • des
      mai 08, 16:08 Reply
      @ marcel je bent niet goed in het liegen.... bij elk opiniestuk dat hier verschijnt, of net nu gaat over de Belgische of Franse FN of over de Turkse negationisten, volgt er sneer of verwijzing naar het VNV, Borms etc...; blijkbaar zijn de Vlamingen de enigen die verantwoordelijk zijn voor de (erf)zonde van hun voorouders.. allé, een uittreksel uit jouw stuk over de Turkse negationisten... "Dans un pays où l’homme politique le plus puissant a un jour comparé l’occupation nazie à l’occupation israélienne en Palestine, et refusé de reconnaître la complicité de l’administration anversoise dans l’arrestation de familles juives en vue de leur déportation et de leur élimination, ce serait un comble de fustiger les citoyens turcs qui ne font en fait que donner crédit aux théories imposées dans leur pays d’origine. " over wie gaat dit nu weer? ah, BDW, de grootste racist en negationist die er rond loopt... jouw blog begint echt ziekelijk te worden... en neen, ik stem niet voor NVA of BDW..
      • Marcel Sel
        mai 10, 21:18 Reply
        Sorry Des, Bart De Wever is nog altijd de meest belangrijke politicus in ons land. Zijn « voorbeeld » heeft een waarde.
    • Wallon
      mai 10, 16:13 Reply
      Tout à fait d'accord avec cette remarque. De quelle genre de haine cherchez - vous à persécuter BDW et la NVA ? Poutine excuse - t - il l'Union Soviétique du goulag ? Obama excuse - t - il l'Amérique esclavagiste ? Guillaume Alexander excuse - t - il la politique coloniale des Pays-Bas à Java ? BDW vient de lever très intelligemment l'hypothèque de la collaboration avec un occupant allemand qui, pour la seconde fois au cours d'un même siècle, avait promis à la Flandre ( aux Pays-Bas méridionaux, si vous préférez) l'indépendance. Quel peuple désireux de se libérer de la charge ignominieuse du carcan belge aurait - il refusé cette alléchante proposition? Croyez-vous que les Wallons auraient refusé une offre similaire de la France ? Il faut être brusselaire pour imaginer çà? Maintenant BDW a tendu la main à l'électorat de la communauté juive; il tiendra Antwerpen et la NVA réussira là où tous les autres ont échoué, sans collaborer avec "qui que ce soit" ! Et, vous, Monsieur Sel, vous pourrez lire De Leeuw van Vlaanderen en version originale, le soir avant de vous endormir. Cela dit, parce que vous êtes parfois retord : "Le crime principal pour lequel les dirigeants nazis furent jugés n'était pas l'holocauste ni même les crimes contre l'humanité.(...) Le principal but du tribunal était de juger les crimes contre la paix, (...). Pages 146 et 147Indispensables frontières ,Thierry Baudet, Ed. du Toucan, Paris, 2015.
  6. Dan
    mai 08, 11:38 Reply
    M'Sel, votre franc-parler juste sabre en plein drap la lénifiante fadasse politico-médiatique ordinaire. Bravo !
  7. Wallons
    mai 08, 13:49 Reply
    l'Histoire des peuples n'est qu'une suite de "nettoyages". Ceux antérieurs au vingtième siècle s'accomplissaient à l'arme blanche, ceux du vingtième siècle s'opérèrent de manière industrielle. Comment se dérouleront ceux du vingt-et-unième siècle ? Par la chimie, la biologie, la génétique ? Pourquoi pas une petite peste noire comme l'Europe en connu aux 14e et 15e siècle ? Juste de quoi tonifier, par la suite, la vie culturelle et économique d'un continent débarrassé d'un ou deux tiers d'une population trop nombreuse. De toutes façons, comme cela semble la mode actuellement dans le monde judiciaire, tous les accusés bénéficient de circonstances atténuantes et les victimes ne sont jamais innocentes et pures ! Observez bien les méthodes des avocats. Donc, navré, le sujet lasse actuellement au vu des bouleversements, des heurts et des luttes actuelles. De plus faire visiter sans relâche des camps de concentration à des jeunes leur donne peut-être (à vérifier) des idées bien différentes que la compassion.
  8. MUC
    mai 08, 15:50 Reply
    Met deze speech maakt BDW een einde aan alle mogelijke twijfel over de collaboratie van een groot deel van de Vlaamse Beweging. Hij trekt een streep onder de fouten, vergissingen. Hij bekent schuld. Hij maakt een einde aan alle mogelijke twijfel en zet de twijfelzaaiers zoals J.Jambon of Peumans) op hun plaats. Ik heb de indruk dat deze boodschap u totaal ontgaat, of dat u het niet wil horen. Nu kunt u BDW niet meer beschuldigen van neo-nazisme, revisionisme, ... ik heb bijna medeleven met u.
  9. Salade
    mai 08, 22:10 Reply
    quelqu'un peut-il m'en dire plus sur ce qu'a dit exactement Bart De Wever à propos du non-remboursement de la péridurale? Parce que ça sent le travail, famille, patrie, là.
  10. leyn
    mai 09, 00:22 Reply
    DE idealen van de NVA zijn en waren de idealen van het VNV. VNV was veel meer dan collaboratie. Dat laatste was een strategische en misdadige blunder van formaat. Ook nu wettigt het doel de middelen.
  11. Démocrate
    mai 09, 21:08 Reply
    Le nazisme et le fascisme ne sont pas des erreurs. Ce sont des CRIMES et des MEURTRES dans le but de faciliter le pillage, le vol et la RAPINE. Ici, en France, en Allemagne ET en Ukraine... "Le fascisme devrait s'appeler corporatisme puisqu'il est fusion des pouvoirs de l'Etat et des pouvoirs du marché"(Mussolini qui s'y connaissait) Ce à quoi l'on assiste aujourd'hui par ailleurs. La personnalisation du fascisme permet d'occulter son système à l'oeuvre. Une tactique des opinionnistes illusionnistes généralisée (notamment via médias qui, l'air de rien, par cette méthode, lui servent en fait la soupe) Pourquoi s'étonner d'une presse servant la soupe? Le niveau intellectuel, sémantique, syntaxique de la presse belge en général est digne du sous-développement intellectuel généralisé et sciemment entretenu. Surtout dans la para-logique absolue (elle aussi minimisée en tarte-à-la-crème dite "surréaliste" alors que le surréalisme c'est le contraire de la para-logique, le surréalisme,lui, signale et communique en toute Logique) C'est fou comme la classe dite moyenne de ce pays a des cadavres dans le placard. Ils sont très nombreux. Pas besoin que cela sorte dans la presse édulcorante, dont la principale fonction est l'irrationnalité argumentaire, l'amnésie récurrente et la para-logique par le cliché, pour le savoir. Il suffit d'observer leur incohérence (il y des mauvais nazis ici - et encore, des individus car on ne touche j a m a i s le système structurant ce pays depuis longtemps, chuuuut - et des bons nazis en Ukraine parce qu'USA-safe et c'est curieux, ils cessent d'être anti-nazis car leur géométrie variable sans principe vient de leur "sauvetage" - hahahaha - par les USA qui payent bien en plus, pourquoi se priver?) et leurs raccourcis, c'est-à-dire leur foncière malhonnêteté qui révèle bien mieux qu'un article - tardif-simplet-émotif - de presse. Combien de politiciens dans ce pays de petite classe t r è s moyenne (bas de gamme en tout genre avec le mauvais goût, la rusticité mentale anti-sociale et le confort pantouflard à carreaux pour seul horizon et parcours) et tant d'autres sont descendants de p e t i t s et de g r a n d s collabos? On connaît la réponse à les voir vendre tout héritage social,à basher tout esprit cultivé, tout horizon large, au profit d'un plat de lentilles moches (villa, maison,etc...) tout en mentant sur t o u t - allant jusqu'à inventer des signalétiques idéologiques insensées (genre je suis de droite-gauche ou de gauche droitière), qui marchent auprès des illettrés et des confusionnistes relativisants - comme des arracheurs de dents qui ne font illusion qu'aux crétins patentés. Ne parlons pas de Hallstein, de Schuman ou de Monet, ni du SG de l'OTAN dans les années 60, ni de Waldheim à l'ONU ni de ... ni de...ni du parti social-démocrate autrichien dont la fondation fut une lessiveuse à nazis ni des partis sociaux-chrétiens ici et ailleurs qui firent de même (une petite pause de 10 ans et recyclage en loucedé).Ne parlons pas de la famille Dior, ni de Siemens-Krupps, ni du patronat belge, ni de tant d'autres. Occultons qu¡ils ont financé le fascisme et le nazisme car c'est le système qui convient bien pour les intérêts. Le révisionnisme historique - par retournement - actuel en cours grâce aux opinionistes le révèle à lui tout seul. Ne parlons pas de Tindemans et son ami nazi devenu Ministre(chuuuut de t o u s les partis, le silence en complicité), ni de Herman Van Rompuy, à l'Axe poétisant japonais ou nazi, ni des Davignon sur le pont, ni de... ni de... ni des assassins de Julien Lahaut ni de l'Eglise catho ni du Collège St Jan Berchmans d'Anvers, aux excursions enfantines et sautillantes en Autriche pour voir des "amis" en fuite, ni du patronat belge ayant, lui aussi, beaucoup d' "amis" aux "erreurs de cheunesse" récurrentes...Ne parlons pas d'Hergé, de Simenon, d'autres dessinateurs de BD dont personne n'a jamais rien su (sauf tardivement) car on faisait leur p r o m o t i o n (blublu oui mais c'est le passé une erreur, oh oui mais pas vraiment ou alors un petit peu, c'est-pas-sa-fôte, c'est pasque et autres bilevesées court-circant toute pensée ici, etc etc etc). Bouffe, c'est du belche. Faudrait pas qu'on ait un v r a i portrait du pays. Cela ne plairait pas aux USA. Et surtout ne parlons pas de la monarchie... ni du Président BELGE du Comité Olympique en 36 et en 40 (fervent partisan du nazisme et poussant à les célébrer encore en 1940 à Berlin) qui, à l'UCL, a une chaire à son nom et à Virton, un musée à son nom. et de TANT d'autres qui ne soulèvent a u c u n e réaction. Relativisons, édulcorons, personnalisons (machin est mauvais mais truc a dit, sempiternelle ritournelle à la Walt Disney), un choix qui en dit long. Qui ne dit mot consent. Et l'on sait pourquoi. Mais ce ne sont que des petits exemples.. parmi des milliers d'autres. C'est qu'ici, on honore de f a i t les collabos-nazis par t o u s les moyens et partout. L'esprit fascisant et raciste du confort - ne p a s déranger - et de l'habitus - ne p a s déranger - (le Dupont Lajoie, c'est une marque de fabrique ici) de manière quasi générale (ANTI-intellectualisme et intellectuels bannis et remplacés par des PSEUDO-intellectuels faisant leur pub à bas coût, au moyen du storytelling qui satisfait le b a s niveau culturel général, et la crédulité adhésive irrationnelle, par envie de cacher ses crimes). Les petits, quant à eux, bien contents de pouvoir dénoncer les "gros", se cachent et mentent. Il suffit de savoir que 80% des gens -.souvent d'une vulgarité sans borne - sont propriétaires dans ce territoire pour comprendre (en dépit des basses prestations de tous ordres assortis de la propagande massive contraire évidemment, des salaires bas et des impôts élevés et que personne ne b r o n c h e) que Père Noël n'existe pas et que Père Noël est une vraie ordure. Ne parlons pas du racisme, du chauvinisme fascisant général (si t'es pas content, va ailleurs est de l'ordre fasciste para-logique si répandu ici) et provincial extrême, de l'absence de culture historique et économique dans ce pays : c'est voulu. Dont Bart de Wever et la presse francophone ou flamande - peu importe son dialecte chuinté - l'une, faisant sa promotion populaire à la télé rigolote qui plaît dans les foires, horizon intellectuel indépassable de ce pays, l'autre en l'admirant à postériori, n'ont rien d'un hasard. Business as usual.
    • Hélène P
      mai 12, 19:18 Reply
      Vous avez oublié Léopold II! Mais oui, 'nuançons'..
  12. moinsqueparfait'
    mai 10, 01:19 Reply
    Bon, et avec tout ça... Ca vient, la chute de Milquet et de De Decker? Moi, j'vous l'dis: j'vous l'avais bien dit!
  13. Hansen
    mai 10, 06:42 Reply
    L'éditorial du Soir démontre en effet que Mr de Wever est bien devenu le patron de la Belgique choisi par le VOKA. Accrochez-vous.
  14. leyn
    mai 10, 09:24 Reply
    Dans la ligne des idées de Ninian Smart dans son "Dimensions of the Sacred: Anatomy of the World's Beliefs" (1997) o pourrait approcher le "Vlaams Nationalisme" comme une forme de religion. La force de "Secular and political religion" (Gentile, Brubaker...) a été étudiée à l' étranger, mais quoi avec la Belgique? Connaissez-vous des chercheurs qui ont déjà exploré cette piste?
  15. Bernard (Rouen)
    mai 10, 11:49 Reply
    A propos d'Emir Kir : on voit bien qu'il n'y a pas d'électorat arménien en Belgique. Par contre il doit exister un électorat turc important. A propos de la collaboration des bourgmestres sous l'Occupation : on voit bien que ce n'est pas parce que la Belgique n'a pas connu un gouvernement collaborateur officiel (style Pétain en France) que le passé y passe mieux. (A propos : quelqu'un a-t-il songé à attaquer chez vous la SNCB pour sa participation à la Shoah ? Pas encore ? Cela viendra. Maintenant le Conseil Représentatif des Associations Noires de France songe à attaquer en justice la ville de Bordeaux pour son implication dans la traite négrière qui l'a enrichie aux XVIIe et XVIIIe siècles. Et pourquoi le Pape n'irait-il pas attaquer l'Allemagne devant la cour pénale internationale afin d'obtenir réparation du sac de Rome de 1527 ? Ce n'est pas un crime imprescriptible contre l'Humanité, ça ? Les seuls qui n'ont jamais rien réclamé et qui seraient fondés à le faire, ce sont les Haïtiens qui ont été forcés de dédommager la France au début du XIXe siècle pour l'avoir spoliée des revenus de l'esclavage par leur révolte et leur indépendance. Plus victime que moi, tu meurs ! On dirait du Coluche.)
    • Pfff
      mai 11, 17:30 Reply
      "A propos de la collaboration des bourgmestres sous l’Occupation" Malheureux ! C'est justement là que le mantra belgicain "les-francophones-ne-valent-pas-mieux-que-les-flamands" n'est plus valide, que le bas-bleu belge blesse. Glissons ... "le Pape n’irait-il pas attaquer l’Allemagne devant la cour pénale internationale afin d’obtenir réparation du sac de Rome de 1527" Euh, les lansquenets luthériens travaillaient en sous-main pour Charles Quint ("je suis un bourgeois de Gand") qui faisait semblant de déplorer le sacs de Rome en faisant pénitence à s'en faire saigner les genoux. Cela va encore retomber sur la tête des belges, cette histoire.
  16. leyn
    mai 10, 11:55 Reply
    Ik maak me blijkbaar weinig populair bij sommige Vlamingen door dit zelfs maar te durven opperen. Nous sommes tous Charlie?
  17. Pfff
    mai 10, 13:30 Reply
    Charles Piqué : j'ai toujours pensé qu'il était beaucoup trop honnête pour être socialiste.
  18. Pfff
    mai 10, 13:46 Reply
    Je ne sais pas si on accepte le soutien des catholiques-banshee, chez Caroline Fourrest, mais la façon dont on essaie de la faire passer pour une menteuse est parfaitement dégueulasse.
  19. u'tz
    mai 10, 22:39 Reply
    la shoah : dans mon enfance on disait : "camp d'extermination" - et j'en suis resté là ! - puis "holocauste" mais n'ai jamais mis en doute qu'il s'agisse de génocide, une volonté criminelle de destruction totale qui n'est pas arrivée à ses fins, de ce point de vue il est réjouissant qu'israel existe (pour) toujours. perso j'ai du mal à confondre massacre raciste et volonté de génocide...je n'ai ni illusion ni tête de turc, soyons simple "un bon indien est un indien mort" c'est du génocide non reconnu légalement, les nationalistes sont capables de toutes sortes de crimes contre l'humanité il paraît qu'hitler a dit : -qui se souvient des arméniens? au moins eux c'étaient des blancs, hitler n'était pas capable de penser à un herero... ne dites pas que bdw est l'émir kir de ceci ou cela... bdw est une [censuré] qui a à voir avec la shoah et trouve les moyens de s'en disculper chez ses alliés...
    • u'tz
      mai 10, 23:00 Reply
      "une volonté criminelle de destruction totale qui n’est pas arrivée à ses fins" (il ne s'agit pas à mes yeux d'"erreur" criminelle mais de "volonté") "qui n’est pas arrivée à ses fins" je pense que les fins étaient de détruire jusqu'à l'extermination cette part de l'humanité qui sans netanyahu semblerait si indispensable.
  20. Willy
    mai 11, 10:01 Reply
    Toujours être persuadé que l'on détient la vérité unique et que l'ensemble des édiorialistes se fourvoient, cela porte aussi un nom.... PS: Puis je vous suggérer d'appliquer votre méthode d'analyse au dernier communiqué du PS relatif à Monsieur Kirr.
    • Marcel Sel
      mai 11, 16:54 Reply
      Cher Willy, toute la presse francophone s'est occupée comme il fallait du communiqué du PS. Je ne vois pas ce que je pourrais ajouter. Quant au fait que les éditorialistes se fourvoient ou non, relisez le verbatim de l'apparition de De Wever à Reyers Laat ou écoutez son frère, il dit grosso modo la même chose que moi : De Wever n'a rien dit de nouveau.
  21. Peter
    mai 11, 15:35 Reply
    Encore une fois la preuve que les faits sont subordonné à ton opinion. C'est certainement pas la preuve d'intelligence ni de journalisme, au contraire.
    • Marcel Sel
      mai 11, 17:06 Reply
      Très fort, ton argument. Ou plutôt, l'opinion à laquelle tu subordonnes, à ton tour les faits (comme tout commentateur ou journaliste, d'ailleurs).
      • Peter
        mai 12, 12:11 Reply
        C'est de toute façon l'unique possible synthèse de Marcel Sel et son blog ... Mais bon, tu ne comprendras jamais ... Si tu t'amuse, tant mieux pour toi ...
        • Marcel Sel
          mai 12, 17:36 Reply
          On n'est pas obligés de comprendre les événements de la même façon. Heureusement.
    • thomas
      mai 11, 18:41 Reply
      Ce n'est pas facile d'avoir la vérité innée.
  22. Capucine
    mai 23, 09:35 Reply
    l hypocrisie est la politesse des rois!
  23. grosconnard
    janvier 21, 16:27 Reply
    Article complètement con et surfant sur l'émotionnelle , oui les bourgmestre et autorité des pays envahis n'ont pas eu d'autre choix que de collaboré avec les allemands , ils tenaient le fusil ! je serai curieux de voir Marcel Sel faire acte de résistance (conduisant de facto a une mort certaine) en face d'un peloton armé . Et c'est dans ce sens que les flamands refusent obstinément de reconnaitre leur soit disante collaboration ..
    • marcel
      février 06, 10:25 Reply
      Idiot. Mon grand-père a résisté. On pouvait aussi ne rien faire. Ceux qui ont collaboré ont choisi de le faire. Punt.

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