Lost in translation : non, Francken n’a pas rompu le cordon sanitaire.

Image by Mabel Amber, still incognito… from Pixabay

Plusieurs articles parus ce weekend ont été traduits (ou compris) sur Twitter et Facebook comme donnant l’impression que Theo Francken « envisage », « souhaite » ou est même chaud patate pour gouverner avec le Vlaams Belang. Ceux-ci partent d’une interview parue dans Het Nieuwsblad, où Theo Francken propose d’écouter ce que le parti néofasciste a en stock. Traduction chez certains opinionistes : « il prône la fin du cordon sanitaire ».

Avant d’aller plus loin, je rappelle que je suis antinationaliste et que j’ai écrit un bouquin suffisamment salé sur la N-VA pour qu’on m’épargne les procès d’intention. J’y posais notamment  la question du caractère extrême-droitiste de la N-VA et si je n’ai toujours pas la réponse (je ne l’aurai probablement jamais), je constate que le parti a très fortement réduit ses fréquentations nostalgiques, qu’il a reconnu que la collaboration avait été une erreur (ou une faute), et que son nationalisme n’est plus identitaire, mais inclusif. Il n’en est pas devenu « sage » pour autant, mais l’analyse politique se doit d’être non-partisane.

« Je ne défends pas Theo Francken, je défends la justesse de l’information. »

À quelqu’un qui m’accusait de « défendre » Theo Francken (coucou Maître), je répondais donc hier matin que non : ce que je défends, c’est la justesse de l’information. Et selon moi, elle n’est pas au rendez-vous en ce moment, parce qu’il est trop à la mode de hurler au retour des années trente, ou de s’imaginer que Theo Francken est un skin d’extrême droite caché. Autrement dit, semer la peur n’est pas une exclusivité des populistes de droite, tout le monde s’y est mis ! 

Le cordon sanitaire, un vieux fil dentaire
Est-ce que je pense que Theo Francken n’est pas un skin caché ? Non. Je pense que je ne sais pas. C’est tout. Mais je ne vais pas pour autant m’autoriser à penser Francken en Waffen-SS juste pour me faire plaisir ou pour satisfaire mon antinationalisme. Et donc, je ne vais pas alimenter mon ressentiment envers lui en sautant sur la moindre phrase qui pourrait faire penser qu’on pourrait croire qu’il se pourrait qu’il rêve chaque soir d’Eva Braun fouettant des petits Soudanais en hurlant la Horst-Wessel Lied en allemand avec accent autrichien. Or, je vois beaucoup de commentateurs à l’affût de la moindre phrase qui pourrait ranger Francken à l’extrême droite.

Ce qui leur manque ? Le contexte. D’abord, sur le fait que Theo voudrait faire sauter le cordon sanitaire. Ce serait une info, figurez-vous. Un scoop. Or, la N-VA n’a jamais été fan du cordon sanitaire, qu’elle pense d’ailleurs imposé par « les Francophones ». Et elle a politiquement raison : 85% des sympathisants de ce parti sont contre aussi. C’est d’ailleurs plutôt normal en Flandre, où 65% des électeurs trouvent que le Vlaams Belang doit pouvoir entrer dans un gouvernement. Ils sont même 40% parmi les sympathisants de… Groen !

Est-ce que condamner, c’est tromper ?
Rappel : aux élections régionales de 2004, le Vlaams Blok vient d’être condamné pour racisme. Il mène campagne sur sa liberté d’expression, et sur la scission de BHV. Coup de tonnerre : il récolte presqu’un quart des suffrages flamands, juste derrière le tout nouveau cartel CD&V-N-VA, et devient le premier parti de Flandre (hors cartel). Plus que jamais, le cordon sanitaire est menacé.

Ce succès, le Belang le doit à un lissage relatif de son image, à de nouveaux venus très populaires (Jurgen Verstrepen, Marie-Rose Morel) mais aussi, en partie, à sa… condamnation pour racisme ! De quoi se poser des questions sur les modalités de la Loi Moureaux. Et de quoi mettre le souk dans la tête des autres partis et des journalistes flamands : on fait quoi, après un coup pareil ? 

« En 2004, sa condamnation pour racisme aurait contribué à hisser le Vlaams Blok au sommet des partis flamands. »

En 2004, le cordon sera finalement « sauvé » par une coalition CD&V-N-VA, Open VLD (libéraux) et SP.a (socialistes). Mais ce énième succès du Vlaams Belang fait l’effet d’une douche antarctique sur le monde politique et journalistique flamand. Ce dernier est alors encore assez flamingant. S’il n’a jamais vraiment appliqué le cordon médiatique, il n’a pas non plus traité le Vlaams Blok comme un parti si fréquentable. Mais le nouveau Belang lui présente la facture : ne pas l’inviter reviendrait à insulter un million d’électeurs, rien de moins. Ce slogan est répété à l’envi, et il fonctionne. Et ce qu’il reste de cordon médiatique cède. Le Belang entre d’ailleurs en force au Conseil d’administration de la VRT. Fini de rigoler.

En 2008, on voit pourtant encore Ivan De Vadder (c’est un exemple parmi d’autres) cuisiner le président du parti, Frank Van Hecke, et sa future épouse, Marie-Rose Morel sur le négationniste Roeland Raes, qui continue à travailler au parti malgré sa condamnation, et bien que le Belang ait assuré l’avoir viré. 

Noir c’est noir, il n’y a plus d’SSpoir
Côté francophone, cette année-là, et toutes les suivantes, on lie presque exclusivement le succès du Vlaams Blok à l’absence de cordon médiatique. Onze ans plus tard, on radote toujours la même chose. Et ce 26 juin, c’est la panique en Francophonie. Un dimanche noir de noir. Du jamais vu !

Calmons-nous. En réalité, le Belang est « revenu de ne jamais être parti », comme on dit en néerlandais (terug van nooit weggeweest). Car il n’a réellement été absent qu’en 2014. Les 18 sièges parlementaires qu’il a emporté dimanche passé, il les a déjà eus auparavant. Il en avait 12 en 1991, 11 en 1995, 18 en 2003, 17 en 2007, 12 en 2010. Rien qu’au fédéral. Et 35 en 2004 au Parlement flamand. 

Une image lissée, modelée sur Marine Le Pen et l’Alt-right.

Si la N-VA a réussi à persuader beaucoup de commentateur qu’elle était la principale raison de sa descente aux enfers entre 2010 et 2014, le Belang s’était surtout sabordé lui-même, sous la direction d’un Bruno Valkeniers sans charisme, et du fait de disputes intestines qui ont fini par choquer la Flandre conservatrice. Ça ne pouvait pas durer. Depuis, constatant qu’il a de meilleurs résultats quand ses campagnes ne sont pas trop extrêmes, le Belang a lissé son image, rajeuni son staff, dans le plus pur style Marine ou Alt-right, et le revoilà de retour, ça ne pouvait qu’arriver.

Kris en croix
Carte suivante : Bart De Wever l’a invité à discuter dans le cadre des négociations pour le gouvernement flamand. Tollé dans la gauche flamande, amplifié en Francophonie : « on rompt le cordon sanitaire, godverdomme » !

Sauf que si inviter le Vlaams Belang au négociations, c’est rompre le cordon, celui-ci était en fait caduque dès 2009 ! Cette année-là, un certain Kris Peeters invitait les néofascistes au palais flamand. La raison : éviter qu’il ne se victimise. Depuis 2004, les politiciens flamands sont en effet tenus à un minimum de subtilité : faire valoir que le Vlaams Belang n’est pas destiné à gouverner et que voter pour lui est un vote perdu, d’une part ; ne pas être tenu responsable de son absence de tout gouvernement en l’invitant aux pré-négociations gouvernementales flamandes, d’autres part.

« L’idée que Francken veuille rompre le cordon sanitaire est ridicule : il n’aurait la majorité nulle part ! »

Dix ans plus tard, quand Theo Francken explique dans la presse qu’il faut laisser parler le Belang et confronter ses mesures à la réalité juridique et européenne, il est donc pour le moins tendancieux de prétendre qu’il « souhaite » gouverner avec le Belang, ou qu’il n’attend que ça, et il est carrément faux d’affirmer qu’il rompt le cordon ! Il fait exactement la même chose que Kris Peeters !

Voyons. Francken souhaiterait-il rompre le cordon ? Tout d’abord, l’idée qu’il l’envisage sérieusement est ridicule à ce stade : la N-VA et le Belang ensemble n’ont de majorité nulle part ! Même au gouvernement flamand, Bart devrait convaincre au moins un parti traditionnel de « collaborer » (le mot serait alors bien choisi) et il n’y a pas de candidat au portillon. Au gouvernement fédéral, n’en parlons même pas, c’est de la science fiction !

Le rire du Flamand, la folle du régiment…
Alors, on me renvoie à cette scène filmée par VTM, très exploitée par certains observateurs francophones, où Francken aurait (selon eux) prouvé qu’il était enthousiaste à l’idée d’une majorité N-VA-Belang. 

La scène : Bart et Theo regardent les résultats électoraux sur un grand écran. Theo voit son résultat en Brabant flamand. Il est excellentissime. Il exulte. Bart lui fait alors remarquer, dépité, que le Belang monte encore plus que lui, et Theo répond, toujours hilare : « une majorité ensemble ».

Ce serait, pour certains, la preuve qu’il n’attend que ça : un gouvernement jaune-brun. Ils ont leur preuve, et la rangent avec toutes les précédentes (comme la visite à l’anniversaire de Bob Maes, le procès d’intention le plus populaire chez les journalistes francophones). Sauf que son hilarité tend plutôt à faire passer sa réponse pour du second degré. D’autant qu’une majorité « ensemble » dans un arrondissement ne sert strictement à rien. 

« Quand près de la majorité des Flamands votent nationalistes, tous les nationalistes rient »

Deuxio, il est tout aussi probable qu’il se réjouisse que le nationalisme flamand ait une majorité (dans son arrondissement, toujours). C’est — pour rappel — pour l’indépendance flamande que N-VA et le Vlaams Belang militent depuis toujours. Oui, ils ont ce point particulier en commun. Ça ne signifie pas qu’ils soient en mesure de gouverner ensemble. Mais ça signifie bien, dans ce cas, que la majorité des Flamands a voté pour le nationalisme et pour une Flandre indépendante. Et de ça, il est logique que Francken se réjouisse.

La conclusion des observateurs francophones est souvent au contraire qu’il envisage (ou aimerait) un gouvernement avec le Vlaams Belang… Ainsi, L’Avenir titrait « La N-VA enthousiaste face aux résultats du Vlaams Belang ? » et concluait « Une séquence qui peut en dire long sur les accointances entre la N-VA et le Vlaams Belang. »  Ah bon ? Dans L’Echo, Ahmed Laaouej (PS), pourtant très critique de la N-VA, est lui-même plus prudent : « Je ne sais si c’est un trait d’esprit mais il y a une porosité entre la N-VA et le Belang. » 

Défi flamingant
Ensuite vient l’interview. Celle dans laquelle Theo Francken aurait donc « envisagé de » (ou même « souhaité ») rompre le cordon sanitaire (qui soit dit en passant, a déjà été rompu en 2013 au niveau communal, mais passons…) Elle est parue dans Het Nieuwsblad ce samedi 1er juin, sous le titre « Disons au Vlaams Belang : voici le ballon, essayez donc de tirer dans les buts vous-même ». Traduction française : « Theo Francken (N-VA) veut voir ce que le Vlaams Belang a à proposer » (Le Soir). Ou : « Theo Francken veut discuter avec le Vlaams Belang » (7 sur 7). Alexis Dewaef (ex-président de la Ligue des Droits de l’Homme) allait un pas plus loin : « RIP le cordon sanitaire ». Kaboum !

« Les propositions du Vlaams Belang sont juridiquement idiotes ».

Pourtant, tout au long de l’interview, Theo Francken est très clairement en position de défi. Il exprime à plusieurs reprises ses doutes sur le Belang, sans ambages : « Ses propositions sont juridiquement idiotes ».

Et il se pose en solution : « nous devons mieux expliquer que nous avons un programme réaliste, avec des proposition juridiquement réalisables ». Toute la différence entre les deux partis est là : ils ont parfois des idées similaires (Francken a reconnu qu’il s’inspirait parfois d’idées du Vlaams Belang), mais là où l’extrême droite prône une Europe blanche et chrétienne (je schématise), la fin de Schengen, l’arrêt total de toute migration, la N-VA cherche des pistes compatibles avec le droit européen. 

Il évoque alors le cordon sanitaire, réaffirmant qu’il est contre (mais ça, tout le monde le savait), et précise : « la chose la plus idiote que nous puissions faire est d’exclure le Vlaams Belang d’emblée. Le roi a aussi enfin compris ce message ». Il éclaire donc une stratégie qui ne vise pas à gouverner avec le Belang, mais bien à l’affaiblir en le sommant de montrer une patte blanche qu’il n’a pas. 

Paniekvoetbal
Défi, donc. Et il insiste : « Disons donc au Vlaams Belang : voici le ballon. Tapez dedans et tirez au but plutôt que de crier depuis la tribune. On verra alors à quel point ils taperont à côté ». La dernière partie de la phrase m’indique que Francken ne s’attend pas du tout à ce que le Belang le satisfasse. Il sait, parce qu’il les connaît, qu’il taperont au moins un peu beaucoup à côté.

La suite est du même acabit : « Écoutons d’abord attentivement leurs propositions et étudions leur faisabilité juridique. L’arrêt de l’immigration, sortir de Schengen… tout cela est amusant à claironner avant [les élections], mais à présent, ils doivent être plus concrets. J’aimerais savoir dans quelle mesure leur vision correspond à notre programme et notre idéologie. S’il y a suffisamment de ressemblance, nous pouvons aller à l’étape suivante. Si ce n’est pas le cas, il vaut mieux que nous ne gouvernions pas ensemble. »

En déduire que Theo Francken s’apprête à gouverner avec Tom van Grieken est pour le moins cavalier. 

« Nous sommes pour un nationalisme inclusif. Nous n’en démordrons jamais ».

Le lendemain, sur VTM, Francken était encore plus clair : « Nous devons écouter respectueusement le Vlaams Belang […] et le signal des Flamands […] mais finis les slogans creux […] j’aimerais bien savoir comment ils prétendent arriver à l’arrêt de l’immigration ». Réponse facile : ils ne peuvent pas. Et Theo termine très clairement : « [Ses] propositions doivent être faisables juridiquement et respecter les droits de l’homme et les règles du droit international. » Et là encore, pour les lire régulièrement, il sait qu’elles ne le sont pas.

Coup d’estoc : il termine en rappelant que la N-VA est partisane d’un nationalisme inclusif : « Nous n’en démordrons jamais. C’est le cœur de la question. »

Or, Theo Francken sait bien évidemment que le Vlaams Belang est contre le nationalisme inclusif, et pour le nationalisme identitaire. C’est la différence fondamentale entre les deu partis, rien de moins. Avec lui, pas de bourgmestre d’origine marocaine, pas de tête de liste d’origine iranienne, pas d’Assita Kanko, et encore moins de secrétaire d’État turco-kurde, aussi conservatrice soit-elle. 

Par sa dernière phrase, Francken a en fait clairement montré qu’il ne se préparait pas à gouverner avec le Vlaams Belang, mais bien à l’exclure. Le plus poliment possible.

Mais évidemment, je peux me tromper !

 


 

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©Marcel Sel 2018. Distribution libre à la condition expresse de citer l’auteur (Marcel Sel) et d’établir un lien avec cette page. 

 

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4 Comments

  1. Wallimero
    juin 04, 20:41 Reply
    @ Marcel, Mais bien-sûr que Theo va applaudir un gouvernement avec le Vlbl si ça rapproche la Flandre du confédéralisme/l'indépendance. Toutes ces pensées profondes de ces commentateurs de grandes valeurs démocratiques francos sont insignifiants en Flandre. C'est totalement inaudible. Et c'est assez parlant, une élection de plus, tous les francos sont en train de s'indigner de la Flandre. Indignez-vous de la situation catastrophique de votre économie de votre éducation, de la corruption généralisée, de l'absence de démocratie, de la catastrophe sociale à Bruxelles. La Flandre, c'est aux Flamands de s'en occuper. Mais non, le climat, la justice sociale, les droits humains, ah, tant qu'on peut parler de principes on ne doit pas s'occuper de la réalité...
  2. ut'z
    juin 04, 22:10 Reply
    bien vu Marcel je pense tout comme vous mais pas sûr sur tout : n_va/b "c’est de la science fiction !" ok tant que les autres (vl)partis peuvent sauver leurs intérêts, être inclus quoi (ça vous connait). j'ai apprécier en ce jour d'aïd el frite votre mêlage de laaouej et la "porosité" n_va/b (un truc de porc égorgé sans étourdiSSement ?) votre manque de respect du mot "défi" mêlé sans vert grogne au mot "flamingant" (temps donneur pour l'homme au crâne rasé) "...dans quelle mesure leur vision correspond à notre programme et notre idéologie. S’il y a suffisamment de ressemblance, nous pouvons aller à l’étape suivante. Si ce n’est pas le cas, il vaut mieux que nous ne gouvernions pas ensemble. » il y a suffisamment de vraisemblance, ils pourront aller à l’étape suivante. « Nous sommes pour un nationalisme inclusif. Nous n’en démordrons jamais » quel ficelle (sanitaire) idiote pour inclure toute la lie nationaliste utile des partis flamands traditionnels... francken a l'air si intelligent avec vous Marcel il va bientôt citer thomas sankara sous le regard bleu d'une biche kurde... on en oublierait tous les flamands non mingants s'il en reste. Mais évidemment, je doigt me trumper...
  3. ut'z
    juin 04, 22:17 Reply
    je reviens sur: « En 2004, sa condamnation pour racisme aurait contribué à hisser le Vlaams Blok au sommet des partis flamands. » est-ce que c'est la loi moureaux l'erreur (de fout)? waar is de feest?
  4. ut'z
    juin 04, 23:14 Reply
    salut VValli tu vas bien? t'as enfin trouvé un boulot, t'as l'air vachement en forme, t'as raison "La Flandre, c'est aux Flamands de s'en occuper" nous adorons d'ailleurs votre résultat : c'est merveilleux "daar ben ik fier op" n'est volé à personne allez allez bravo man

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