Mawda, le drame récupéré – Màj du 27 mai.
MàJ du 27 mai (en gras dans l’article) : les parents de Mawda n’auraient pas fui la guerre.
Une petite fille de deux ans tuée par une balle de la police en Belgique, perdue ou non, quelles que soient les circonstances, quelle que soit son origine, est un de ces événements tragiques qui imposent le rassemblement populaire. Il aurait dû entraîner le recueillement d’abord, le temps qu’il faut pour évacuer la sidération, la colère, l’incompréhension, les préjugés et les commentaires gratuits. Le temps de convaincre les nombreux Belges qui expriment leur déni du drame en accusant les parents d’avoir pris trop de risques, ou en prétendant qu’ils n’ont rien à faire ici. Et cela ne pouvait se faire en les accusant d’être inhumains, racistes, ou que sais-je. Mais uniquement par l’explication.
On aurait dû leur dire d’emblée que Mawda n’était pas responsable des décisions de ses parents. Elle était l’innocence incarnée. Rien ne justifie qu’on la considère autrement que comme une victime. Victime des trafiquants, victime d’une balle. Rien ne justifie qu’on évoque ses origines.
À ceux qui s’offusquent des risques pris par les parents, il aurait fallu rappeler simplement que s’ils venaient bien d’une région irakienne en guerre, en 2015, c’était celle de Kirkouk, Mossoul, Sinjar, qui fut le théâtre d’exécutions sommaires de civils, de mise en esclavage sexuel de femmes, jeunes femmes, jeunes filles et petites files, et de ce que d’aucuns considèrent comme un génocide envers les yézidis. Les parents ont donc fui Daesh, qui a aussi frappé sur notre sol. Ce sont objectivement nos alliés. Toutefois, un article du journal kurde irakien Rudaw (d’obédience KDP) contredit cette version : ils seraient en fait partis en 2013 du Kurdistan irakien, qui n’était pas en guerre à ce moment-là (et n’a pratiquement pas été touché depuis). Selon cet article, le grand-père aurait affirmé que le père de Mawda était militaire (peshmerga du 70e bataillon) effectivement dans une région soutenue par les Occidentaux, et serait parti pour des raisons économiques, peut-être parce que les soldes des Peshmergas sont payées très en retard.
Des parents comme vous et moi.
Il est pourtant facile d’expliquer qu’on ne peut pas les comparer à nous, résidents et citoyens belges, qui n’avons jamais connu que la paix. Ils voulaient un avenir meilleur pour leurs enfants, comme tout parent qui se respecte, et n’ont pas eu droit à la sécurité minimale là où ils vivaient (qui serait donc économique dans ce cas), ni pendant leur voyage dans les pays orientaux ni depuis leur arrivée en Europe. Jamais.
On a le droit de penser que leurs choix n’étaient pas les bons, mais réfléchissons au fait qu’ils n’ont en fait jamais eu droit aux « bons choix », seulement aux moins mauvais, et tous comportaient des risques considérables. Leur droit d’asile, demandé en Allemagne parce qu’ils n’ont pas eu le droit de le demander ailleurs, leur aurait été refusé parce qu’ils ne venaient pas d’une zone de guerre. Mais ils ont probablement dû tout sacrifier pour entamer ce voyage. Retourner n’est donc pas un bon choix non plus.
[paragraphe effacé sur le droit de fuite : il n’est pas certain que les parents de Mawda étaient concernés] Beaucoup de ces réfugiés ne sont jamais retournés dans leur pays d’origine et il ne viendrait à personne l’idée de les critiquer pour cette décision. Il en est allé de même pour les Hongrois qui ont fui le régime soviétique ou les ex-Yougoslaves qui, après l’une des deux guerres yougoslaves, se sont installés chez nous et ont contribué à notre économie.
Après ces explications, qui manquent encore à énormément de gens, à en juger par les commentaires sur les réseaux sociaux, il aurait fallu laisser la justice définir les causes du drame. Et enfin, une fois ces causes établies, il y avait la place pour un débat politique, le plus respectueux possible, au besoin accusateur, mais à partir des faits.
Une récupération politique immédiate.
Ce moment de recueillement n’a pas pu arriver, parce que des factions politiques ont foncé sur l’occasion de se faire remarquer. Et au lieu que ce petit corps arraché à la vie soit la source d’un débat serein à la mesure de son innocence et de son universalité, Mawda a immédiatement été récupérée par le monopole de l’humanité, d’une part, et par celui de l’ordre et de la sécurité, d’autre part.
Le gouvernement porte le premier la responsabilité de cette politisation parce qu’il n’a pas su distinguer, dans cet événement, la dimension humaine. Dès l’annonce du décès par balle policière de la petite fille, le Premier ministre aurait dû prendre la parole, dans un message de solidarité, de contrition, d’union nationale, en se gardant bien de désigner un coupable. Mais en invitant la nation à se rassembler.
C’était d’autant plus nécessaire qu’une partie de la gauche francophone (que j’ai appelée gauche Maximilien) s’est lancée dans une fuite en avant, en miroir de l’arrivée au pouvoir d’une droite nationaliste. Nous assistons ainsi depuis des années à une double radicalisation politique, qui s’est accélérée à l’aube des élections. Elle a été provoquée ou rendue possible par l’association d’un parti démocrate francophone à des nationalistes flamingants.
Aujourd’hui, les citoyens sont tiraillés entre, d’une part, les nationalistes néoconservateurs de la N-VA qui disent vouloir une immigration choisie et un rejet de toute demande d’asile et de toute migration clandestine, « à l’Australienne » (même si notre pays régularise plus aujourd’hui que sous Elio Di Rupo) et, d’autre part, une partie de la gauche qui monopolise le débat sur les migrations et récupère chaque drame, chaque décès, chaque soupçon, sans nuances, à son profit, avec un retentissement colossal dans les médias.
Cette gauche était déjà active dans la politisation du parc Maximilien, dès 2015, et est constituée d’une nébuleuse d’activistes politiques concentrée autour du PTB qui en définit les modalités. Ecolo s’est doucement laissé glisser dedans, jusqu’à en devenir le second pôle politique. La presse ne s’est toujours pas emparée de ce problème, qu’elle traite comme inexistant, alors que le PTB est la force politique qui monte côté francophone et qu’il est tout, sauf un parti démocrate. Et régulièrement, il alimente le clivage belge par des scandales parfois montés de toute pièce. Au même titre que la N-VA constituait un danger démocrate qu’il fallait subvertir dès 2007, la puissance montante du PTB doit être subvertie, d’autant qu’il ne s’agit plus de « nos voisins » mais de l’espace politique francophone. Le nôtre.
Comme dans des affaires précédentes, le PTB a de nouveau été le « meilleur récupérateur » dans cette affaire.
Comment le PTB a aspiré l’humanitaire et l’antifascisme
Depuis plusieurs années, le PTB a abandonné la stratégie idéologique (recruter sur base de son idéologie marxiste) pour une stratégie émocratique. Dans les universités et les écoles, ils approchent les jeunes au moyen de questionnaires leur demandant s’ils veulent la paix (évidemment oui), le droit des Palestiniens (après 70 ans, c’est bien le moins) ou encore la démocratie, la vraie (ben évidemment !) Ensuite, on les intègre dans les activités du Comac, les jeunes du parti, pour, le moment venu, leur proposer une formation à l’école Karl Marx. Sauf que la paix est celle des pires (Assad), le droit des Palestiniens est celui d’abolir Israël, et la démocratie, la vraie, se trouve à Cuba ou au Venezuela.
Ce parti fonde son action médiatique sur les problèmes émocratiquement exploitables. La pauvreté, les problèmes du fonctionnement du Samusocial aujourd’hui en grave crise (et il est indispensable), ou même la traite des migrants en Libye sont sciemment ignorés. Comme la N-VA, toute sa dialectique se base sur une simplification radicale des problèmes. Dans l’affaire Mawda, il s’agit purement et simplement d’un « crime d’État ».
Tout comme la récupération de la problématique des migrants (bien réelle), la récupération du drame de Mawda par le PTB entre directement dans cette stratégie qui associe manipulation, dissimulation et mensonge. Le pire, c’est que le parti propre par excellence, Ecolo, s’est désormais accroché à cette nébuleuse, au point d’alimenter ses « combats » par un militantisme qui se greffe sur celui des communistes (sur la Palestine, sur les migrants…) tout comme l’ont fait auparavant des associations en principe neutre (Ligue des Droits de l’Homme) ou même des responsables publics (Délégué général aux droits de l’Enfant). Ils contribuent largement à donner au PTB une légitimité qu’il ne pourrait pas avoir tout seul.
En réalité, ce phénomène n’est pas nouveau, il remonte à l’époque de la récupération de la lutte contre le fascisme par les communistes, dans les années trente, avec pour corollaire que l’antifascisme s’est alors confondu avec le prosoviétisme et le stalinisme. Les intellectuels non-soviétistes se sont alors retrouvés dans la même posture que les « Maximiliens » d’aujourd’hui, celle de la légitimation. Il s’agissait, par exemple, d’André Gide.
Aujourd’hui, l’on a converti des personnalités ou des partis « satellites » de cette nébuleuse en militants accessoires qui attaquent systématique le « nazi » Theo Francken (ou le fascisme d’Israël, ou le néolibéralisme, ou le CETA/TTIP, etc.), dans un simplisme qui rappelle le « CRS-SS » des étudiants de 68. Et tout drame, réel ou supposé, qui touche les migrants ou les réfugiés est immédiatement brandi, mis en exergue, surexploité, dans une unanimité total(itair)e, dans une lutte qui se résume à hurler, sans le moindre espoir d’obtenir quoi que ce soit du pouvoir, traité en ennemi d’entrée de jeu. On peut poser que c’est simplement parce que le PTB espère bien ne jamais rien obtenir du gouvernement sur ces sujets parce que si le gouvernement belge devenait plus humain, les communistes perdraient son pouvoir de militance !
La RTBF publie sciemment des chiffres manipulés
Les relais de cette nébuleuse dans la presse, soit via des journalistes impliqués, soit par la soumission involontaire à l’émocratie, renforcent son pouvoir de communication. Un exemple : hier, dans l’émission À votre avis, la RTBF publiait des sondages en ligne « sans valeur scientifique » en précisant qu’ils avaient été manipulés par les « proréfugiés » qui avaient massivement appelé ses réseaux à y participer, inversant ainsi la tendance précédente (plutôt antimigrants). Mehdi Kassou a affirmé tout sourire sur antenne que c’était « de bonne guerre », parce que des cellules d’extrême droite auraient envoyé leurs propres trolls répondre au sondage, ceci sans preuve, bien entendu.
Alors que leur fausseté était manifeste, la RTBF a diffusé ces chiffres, au prétexte que ce n’était « qu’une image ». Lénine aurait adoré un tel succès, qui montre que cette gauche-là ne respecte que sa propre vérité, qu’elle tente d’imposer à tous. Et que même le service public est désormais soumis à ses manipulations. Ce sont bien les « maximiliens » qui ont imposé leur propre vérité, à la place de celle du peuple, d’emblée déconnecté du média. Cela donne une idée des pratiques de ce milieu qui ne tolère que sa propre vérité. En russe, vérité se dit Pravda.
Auparavant, la même nébuleuse associée au cabinet d’avocats du PTB Progress Lawyers Network (qui me poursuit toujours), avait obtenu d’un juge qu’il impose d’accorder un visa humanitaire à une famille pro-Assad d’Alep, dont il n’est même pas sûr qu’elle logeait réellement à Alep. Quand la Cour européenne des Droits de l’Homme a donné raison à Theo Francken, celui-ci s’est empressé de faire valoir à ses électeurs potentiels que l’Europe le soutenait. Nous avons ici deux gagnants : l’extrême gauche et la droite nationale néoconservatrice.
Car ces deux pôles radicaux s’alimentent mutuellement : à chaque action hystérique de cette partie de la gauche, Theo Francken en profite pour se victimiser, et à chaque déclaration hystérique de Theo Francken, cette partie de la gauche hurle au fascisme. Le tout est propagé en masse sur les réseaux sociaux et invite le public à choisir l’un ou l’autre camp, mais surtout pas une voie médiane, considérée comme « abjecte ». Les deux camps agissent en fait comme deux George W Bush belges : on est soit totalement avec eux, soit totalement contre eux. C’est la danse folle de ces deux extrêmes qui a cette semaine, de nouveau, plongé notre pays dans un chaos politique, humain et familial digne de celui causé par l’affaire Dreyfus, où l’on s’embrochait de l’entrée au fromage en famille. Et c’est contagieux. Au départ, le parti socialiste était resté sagement et très honorablement en retrait pour finalement tout de même hurler avec les autres loups lors de l’émission A votre Avis.
Le gouvernement politise aussi. Et même en Premier.
Le départ de la politisation a toutefois été donné par Jan Jambon. En twittant que la mort de Mawda était due aux réseaux de trafiquants, il faisait une déclaration politique justifiant sa propre gestion, alors qu’on ne savait pas à ce moment-là s’il y avait bien eu un réseau de trafiquants à l’œuvre dans cette affaire. Il a donc bien cherché à tirer profit du drame, juste après le PTB, qui n’était pas encore vraiment audible à ce moment-là.
De même, quand Zakia Khattabi, en chœur avec le PTB, a accusé sans nuances la politique du gouvernement, elle n’avait pas les éléments pour en juger, et jusqu’ici, ces éléments sont toujours absents !
Depuis, avec l’assentiment de ses satellites, le PTB a totalement récupéré Mawda, dont les parents sont désormais défendus par son cabinet d’avocats (représentée par Salma Benkhelifa hier à la RTBF, une avocate plusieurs fois candidate aux communales pour le PTB), et « soutenus » par une antenne qui promeut le « pacifisme » sauce PTB. Le gouvernement y a aussi sa responsabilité : en omettant tout geste humain envers les parents de la fillette tuée par un tir de notre police, en les chargeant d’un insoutenable ordre de quitter le territoire, en les laissant vivre quatre jours durant dans des vêtements tachés du sang de leur enfant, il leur a laissé, et le champ libre, et la légitimité.
Solidarity for All, qui a pris les parents de Mawda en charge, est aussi proche du PTB, dont elle reprend la militance contre le « bombardement » de l’Irak ou de la Syrie par les F16 belges (mais les MIG russes, eux, peuvent). Or, la majorité des Syriens réfugiés ne fuient absolument pas les F16 belges, mais bien le régime le plus sanguinaire du moment, celui de Bachar Al-Assad, soutenu par le PTB sous prétexte de pacifisme (un comble !)
Ensuite, et surtout, si les parents de la petite Mawda ont « fui la guerre » en 2015 en Irak en tant que Kurdes, c’est qu’ils ont fui Daesh. Or, nos F16 ont justement aidé à battre Daesh sur le terrain et à libérer ces villes. Autrement dit, ces « humanistes » recommandent en fait de laisser les bourreaux massacrer là-bas, et hurlent à la mort quand on n’accueille pas leurs victimes comme il le faut ici ! Mais le pompon de l’émocratie, c’est que sur sa page facebook, Solidarity4All n’a pas hésité à diffuser une vidéo du cadavre de Mawda, avant de le retirer !
Non, ils ne reculent devant rien. Rien du tout.
Il est donc grand temps que cette gauche — qui hurle plus qu’elle ne pense — se détache de ce milieu toxique (et toujours admiratif de l’Union soviétique) qui l’éloigne jour après jour de l’électeur modéré, voire de l’État de droit et de la démocratie, et qu’elle se souvienne qu’elle n’est pas au service de l’émotion, de soi-disant grandes causes dictées par l’extrême gauche (StopTTIP, Palestine, CETA, parc Maximilien, etc.), mais bien de la gestion la plus humaine possible de la société dans son ensemble, ce qui inclut l’écologie politique.
Il est grand temps aussi qu’elle arrête de faire des cadeaux Bonux à Theo Francken ou à Jan Jambon, qui se frottent encore les mains des sorties de PTB et d’Ecolo la semaine dernière, parce que la principale condition de la sortie de cette spirale clivante, c’est qu’il n’y ait pas, jamais, un second gouvernement belge incluant la N-VA. Cette seule cause requiert à son tour la sérénité plus que les hurlements.
Mawda mérite mieux qu’un bal politique où chacun cherche son intérêt. Elle mérite le seul recueillement. Le gouvernement nous l’a volé. La gauche, devenue son miroir, aussi.
81 Comments
Salade
mai 24, 18:16Evereth Owen
mai 25, 15:55Salade
mai 28, 07:45Salade
mai 29, 12:28u'tz
mai 24, 18:52marcel
mai 25, 07:50u'tz
mai 25, 13:33marcel
mai 27, 11:00u'tz
mai 27, 20:11marcel
mai 27, 23:37u'tz
mai 27, 20:26Wallimero
mai 25, 15:25marcel
mai 27, 11:01Wallimero
mai 27, 11:43u'tz
mai 27, 19:22Eridan
mai 29, 14:08Tournaisien
mai 25, 21:22Eridan
mai 27, 14:28Eridan
juin 04, 16:59marcel
juin 08, 08:37u'tz
juin 08, 21:24marcel
juin 08, 23:10Eridan
mai 25, 18:22marcel
mai 27, 11:02Eridan
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mai 27, 19:51Eridan
juin 04, 16:42u'tz
juin 08, 21:29Wallimero
mai 26, 10:18u'tz
mai 27, 22:28Martine-BXL
mai 26, 18:41Martine-BXL
mai 26, 18:48Martine-BXL
mai 26, 18:54marcel
mai 27, 11:09u'tz
mai 29, 00:17D'hautcourt
mai 26, 22:35marcel
mai 27, 11:14Eridan
mai 27, 15:18u'tz
mai 28, 23:14Eridan
juin 04, 16:30Eridan
juin 05, 10:21marcel
juin 08, 08:34Eridan
juin 08, 10:42marcel
juin 08, 23:07u'tz
juin 08, 21:04u'tz
mai 27, 21:10marcel
mai 27, 23:47u'tz
mai 29, 00:28D'hautcourt
mai 26, 22:39marcel
mai 27, 11:16u'tz
mai 27, 22:40marcel
mai 27, 23:45u'tz
mai 28, 22:17u'tz
mai 28, 22:43Anne
mai 27, 10:17marcel
mai 27, 10:37u'tz
mai 27, 21:35Anne
mai 28, 07:39marcel
mai 28, 17:46u'tz
mai 28, 22:27Eridan
mai 28, 08:21u'tz
mai 28, 22:32Anne
mai 27, 14:06dejeneve
mai 28, 17:00Anne
mai 30, 04:35marcel
juin 03, 10:47Eridan
mai 27, 15:26Anne
mai 28, 07:46Eridan
mai 29, 10:47Anne
mai 27, 22:11Tournaisien
mai 29, 16:06Anne
mai 30, 20:42Tournaisien
mai 31, 18:10Salade
juin 02, 22:28marcel
juin 03, 09:23Salade
juin 04, 09:49u'tz
juin 04, 00:34marcel
juin 08, 08:49u'tz
juin 08, 20:47Salade
juin 06, 18:29Salade
juin 08, 08:13