Lettre aux fans d’une tête de bite (titre à prendre au second degré).
Désolé, les bites et les putes. On n’est pas parvenu à vous faire comprendre que vous n’aviez pas à imposer un misogyne à 4,5 millions de Belges francophones qui, d’une manière ou d’une autre, sont représentés par l’équipe nationale. On n’est même pas arrivé à ce qu’il retourne de lui-même dans sa sous-culture. On n’est pas arrivé à ce qu’il arrête de faire sa victime et sa promo sur le cul de nos mères.
On n’est pas arrivé à ce que vous arrêtiez de nous parler de conflit de classe, parce que le copinage en très haut et riche lieu footballistique, c’est un fait de classe et que des centaines de talents, populaires, puisqu’il s’agit de foot et non de golf, rêveraient d’être à sa place, mais n’ont pas de copains aussi haut placés.
Ni à ce que vous compreniez que si les 22 bites (second degré, chères bites) et une schnek de l’Union « royale » belge de foot francophone avaient tous été des schneks, votre macho ne leur serait même jamais venu à l’esprit.
On n’est pas parvenu à ce que vous pigiez qu’on ne peut pas, en 2018, entendre que Damso a souffert à cause des femmes, parce que la violence conjugale bute 160 femmes par an. Et presque jamais des hommes. Et que cent de nos mères, filles, sœurs se font violer tous les jours en Belgique.
Tous.les.jours.en.Belgique.
Que si on remplaçait « pute » pour femme par « nègre » pour Africain dans ses chansons, on se retrouverait légitimement au tribunal. Pourtant, les femmes sont la seule minorité méprisée depuis Mathusalem qui soit en majorité dans ce monde.
Qu’il est donc temps qu’on admette, et qu’on verrouille, que la toute première forme de racisme (au sens figuré, puisque le sens littéral n’a pas de sens, les races n’existant pas), la plus importante, la plus universelle, est celui que les hommes ont conçu, développé, maintenu, codifié et répété envers les femmes.
Non pas que les femmes n’aient pas les moyens de se défendre. Mais bien que, malgré ces moyens, elles doivent toujours, aujourd’hui, s’entendre qualifier de putes, de salopes, de schnecks, de te-chats ou de rectums prêts à servir le mâle et sa belle bite, outre le fait qu’elles doivent laver les carrelages du Vatican, supplier qu’on établisse des quotas pour avoir une chance de monter dans l’ascenseur social, taire un viol, des violences ou du harcèlement pour garder leur dignité face à un monde qui accuse la victime, pourvu que ce soit une elle.
Qu’encore aujourd’hui, vous leur priez de fermer leur gueule de merde pour écouter religieusement Damso, au second degré bien sûr — t’a pigé, grosse pute ? – leur étaler sa semence dans leurs cheveux. Littéralement — que la première qui éprouve du plaisir à ce genre de délicatesse lève le doigt.
Les femmes qui ont tenté de vous l’expliquer, vous ou vos amis fans de Damso leur avez envoyé des vomis qui ramènent la culture et la civilisation à l’australopithèque.
Exemple : « bande de putes mal baise (sic) je souhaite que vous vous fassiez toute violé (sic) dans une ruelle pour vous pissez (sic) dessus bande de truie (sic). »
Que donc, votre affirmation qu’il s’agit de second degré et que les Damsofans savent faire « la part des choses » est juste toute pourrie.
Que votre soi-disant code du rap est de la bouse en boîte. J’ai cherché un code, trouvé nulle part, et conclu que comme pour toute autre violence, le rap-à-putes est décodé par chacun de son côté, et par les pires, sans décodeur. Ce code n’existe pas. Point.
Qu’il serait bon aussi que vous vous rappeliez que tout ça n’est qu’une question de gros sous. Que vous êtes manipulé-e-s par une star qui veut le beurre dans le cul, l’argent du beurre dans la chatte, et la bouche de la crémière pour se finir. Avec la complicité de ses fans.
Qu’il ne s’agit pas de liberté d’expression, mais d’un choix. La chanson présentée par Damso est d’ailleurs complètement à-côté du supporter. Inchantable et plus proche de l’Eurovision que de la soirée des supporters.
Qu’il s’agit bien de censure, tout comme nous censurons « sale nègre », « sale pédé », « sale bougnoule », « sale niakoué ». Il est temps de passer à la dernière différence et on y passera que vous le vouliez ou non.
Aujourd’hui, nous censurons donc son « sale pute ». Parce qu’il est systématique (Orelsan, lui, donne clairement la parole à un personnage, clairement minable, apprenez à décoder bordel). Parce que haïr n’est pas une forme de liberté d’expression. Parce que s’il ne s’était agi que d’une ou de deux chansons, on aurait pu comprendre qu’il jouait un personnage, mais le personnage éternel n’existe pas. L’auteur précédent, Stromae, criait Papaoutai. Celui-ci répond « dans ma pute ». On a rarement vu une chute aussi rapide.
Qu’il ne s’agit pas d’art, mais d’artisanat ! L’art élève, étonne, interpelle, innove, dépasse et se dépasse. L’artisanat entretient, au sens d’entertainment, reste au sol, conforte, choque pour buzzer, conserve, se cale et se recale. Damso sera peut-être un artiste un jour. Quand il aura compris que niquer, c’est bien, bosser, c’est mieux.
Qu’il n’y a pas de conflit de générations. Il y a des jeunes qui vomissent Damso, et des grands qui trouvent ça très bien.
Que le rap, on a grandi avec. Depuis Celentano (premier rap, en yaourt, en 1972, sept ou huit ans avant Rapper’s Delight).
Sur Facebook, alors que j’expliquais que le racisme de comique de bistrot du Grand Jojo (je suis amoureux d’une Congolaise/sa maman est madame caca/dans un bar au Katanga) était à replacer dans le contexte des années 70 (bien avant les lois antiracistes), tout comme la vision de la femme de Jacques Brel (au passage, il n’a pas écrit « je pisse sur les femmes infidèles », mais bien « ILS [les marins] pissent [après la bière] comme JE PLEURE sur les femmes infidèles), un commentateur m’écrivait :
Donc si je comprends bien, « nous les jeunes » qui écoutons du rap depuis toujours (sic), et qui savons donc mieux faire la part des choses entre la réalité et la fiction qui fait intégralement partie de ce genre, nous devons écouter sagement les leçons de gens qui avouent tranquillement s’être accommodés du racisme ordinaire et de la misogynie pendant la majorité de leur existence et qui viennent à peine de se réveiller ? C’est pas le monde à l’envers ?
Alors, non ! Ta gueule (au second degré, hein) ! D’abord, vous « les jeunes » [entendez : ceux qui écoutent du rap et en particulier Damso, soit une caste parmi les jeunes], ne faites pas mieux que nous la part des choses entre la réalité et la fiction. L’analyse de texte existe depuis bien plus longtemps que nous-mêmes. Elle n’a pas changé.
Quand on apprécie une fiction, c’est qu’elle répond à nos codes. Et dans ces codes, il n’y a pas que la traduction des mots, il y a toute la vision de la société, du statut du keum et du statut de la meuf. Chez Tarentino, la meuf est une héroïne, autonome, qui décide.
Mais puisqu’un prétendu représentant des jeunes me la joue générations, je vais répondre en prétendu représentant des « vieux », sachant que je ne représenterais que ceux qui y agréent.
Nos codes ? Quand, jeunes, nous écoutions « je vais et je viens entre tes reins » (et les réponses de Birkin : « oui, viens »), nous appréciions l’audace de paroles érotiques crues dans un disque 45T de grande diffusion, ce qui était totalement nouveau et inattendu. Nous y voyions la libéralisation des sens. La liberté sexuelle. Et nous entendions précisément Birkin lui répondre « oui, viens ».
Et quand, dix ans plus tard, le même Gainsbourg chantait « Brûlants sont tous tes orifices/Des trois que les dieux t’ont donnés/Je décide dans le moins lisse/D’achever de m’abandonner », nous frémissions de la provocation, et nous nous émerveillions justement parce qu’il n’avait écrit ni « anus », ni « rectum », ni même « sodomie », mais avait utilisé une périphrase gorgée de sens jusqu’à l’extase, invoquant les dieux, des orifices brûlants, déguisant « anus » par « le moins lisse », avec quelques allitérations. Les keums en bandaient, les meufs en mouillaient. Littéralement. On faisait même l’amour dessus, la musique à fond (du moins, ça m’est arrivé). Ce texte, on l’écoutait et on le réécoutait pour en savourer toutes les subtilités. Analyse de texte. Prends-en de la graine.
Il n’y a pas un milligramme de subtilité dans « avale, sale pute ».
Ensuite, Gainsbourg passait à « Une décharge de six mille volts/Vient de gicler de mon pylône/Et nos reins alors se révoltent/D’un coup d’épilepsie synchrone » — ce qui est mal passé à l’époque —, mais lis bien, jeunot : il utilise une image tout au long de la strophe et voyage dans la langue : de décharge, il passe aux volts, des volts à pylone, et finit en épilepsie. Il jouit en symbiose, en même temps qu’elle : « Et nos reins alors se révoltent d’un coup d’épilepsie SYNCHRONE ».
Tout au début de la chanson, il a pris soin de dire « D’abord, je veux avec ma langue deviner TES pensées ». Oui, petit gars (comme il disait aux jeunes), la femme n’est pas seulement présente, elle choisit. S’il lui dit des « mots abominables », c’est parce qu’elle le demande et qu’elle prend du plaisir à les entendre. S’il la pénètre, c’est qu’elle le veut : « Tu as envie d’une overdose/De baise voilà je m’introduis ». Et : « Plus tu cries, plus profond j’irai/Dans tes sables émouvants ».
Où est l’émouvance chez Damso ? Où ?
Nous avons grandi avec ce provocateur-là, tout en délicatesse, celle d’un homme qui donne de sa personne parce que la belle qu’il prend le veut, et le veut comme ça. Toute la délicatesse de l’extase brutale qui conduit au plaisir commun, ensemble, synchrone et épileptique.
Et, oui, nous avons hurlé qu’il était un sale con quand, bourré, il a dit à une star américaine : « I want to fuck you ». On a fait les deux !
Damso, on peut l’analyser aussi. Mais c’est vite fait. Lui, ne parle que de baise haineuse, vulgaire, les femmes ne sont que des objets qu’on jette après, on leur gicle dans les cheveux, sur la gueule, on décide de passer « la schneck au rectum », il place un « boule » toutes les vingt strophes, une « pute » toutes les cinq, on descend, on descend encore, et on s’effondre quand on comprend que ces mots-là, vous les aimez ! Ces concepts-là, vous les avez adoptés, approuvés, jamais renvoyé au SAV.
Au mieux, vous riez de l’infortune de Damso-personnage-éternel-loser-avec-les-putes-qu’on-appelle-des-meufs. Au mieux, vous ne percevez pas qu’il se plaint d’entretenir sa femme (qui, évidemment ne travaille pas) et ses mômes, quelle horreur, ça l’empêche de dépenser les sommes dingues que les autres femmes (puisqu’il faut qu’il trompe la sienne) lui réclament en restau, boîte, fringues ou autres, pour accepter de prendre sa queue. Au mieux, ce sont bien toutes des entretenues et des putes, mais quelque part, vous les respectez. Admettons.
Au mieux, vous croyez vraiment à votre soi-disant second degré. Oubliant qu’il ne tourne qu’autour de la baise, parce qu’une femme sert à être baisée, et un homme, à baiser. Triste sexe que le vôtre !
Mais au pire — et ce pire est établi —, vos cadets qui entendent les grands jeunes adorer Damso prennent pour légitimes, normaux, utiles, des termes et des concepts comme « pute », « salope », « gicler sur la gueule », « niquer sa haine », « cogner de la teub dans la schneck parce que c’est à ça qu’elle sert (la meuf, pas la schneck, faudrait quand même pas déconner) ». Autant de termes adoubés que les ados utilisent ensuite en cours, à la récré, entre copains, et pourquoi pas entre filles ?
Au pire, c’est toute cette culture de la soumission que nous, jeunes depuis tellement plus longtemps que vous, avons vu se développer dans ces clips de rap, de hip-hop, de gangsta, de Grandmaster Flash à Jay-Z, où le mec couvert jusqu’au cou et la tête avec est entouré d’esclaves presque nues, à son service. La glorification du mâle est de retour, et vous êtes trop au second degré pour le voir. Revenez au premier, d’urgence !
Parce qu’aujourd’hui, même dans les écoles de jolis quartiers, j’entends des filles se plaindre que dès qu’elles ouvrent la bouche, les garçons leur disent de fermer leurs gueules de sales putes, qu’elles n’ont pas de cerveau, qu’elles n’ont pas droit à la parole en classe, qu’elles servent qu’à niquer.
Devine ce qu’ils écoutent.
Et s’il fallait une preuve de ce que j’avance, sache que les femmes qui ont osé dire que Damso ramenait une culture phallocrate au-devant de la scène se sont toutes pris des mails dégueulasses, par dizaines, où elles étaient traitées de putes, de salopes, où (voir plus haut), on souhaitait qu’elles se fassent violer, où on les qualifiait de truies. Et c’est signé, encore !
Le taux de porcs parmi les fans de Damso serait-il aussi à prendre au second degré ?
Et puis tu demandes si j’admire Brel, ce misogyne. Oui, je l’admire toujours, parce qu’aujourd’hui encore, c’est 99 % de poésie et 1 % de provoc ou de gros mots. Exactement la dose inverse de celle de Damso.
Si j’aime le Grand Jojo ? Non, parce que c’est plat, et que son racisme de bistro (des années 70, il n’a pas recommencé après) qui se moquait des Congolaises (dont le sein goûtait le chocolat ou dont la maman était madame caca), des Italiens (ramenés à la seule culture des spaghettis et à la maffia), des Chinois (Ching-chang Nippon) de façon rustre entretenait des poncifs qui ont bercé la belgitude postcoloniale et l’ont confortée dans ce sale racisme de bon aloi.
Mais le Grand Jojo a quasi disparu entre Viva Mexico (1986) et les années 2010, sauf pour les supporters. On ne savait même plus qu’il existait. Et quand il est revenu, on a compris que ça faisait juste danser, que ça faisait vieille Belgique, avec ses mauvais, mais aussi ses bons côtés, et surtout, qu’il n’était plus le chanteur d’il y a quarante ans. Il a fait l’unanimité dans les stades. Mais qu’il présente ses excuses pour ses vieilles chansons que plus personne n’écoute de toute façon ? OK, c’est un minimum.
Malgré ça, vous nous accusez d’avoir laissé faire, d’avoir toléré le racisme et la misogynie ! Quelle arrogance ! Nous, vos aînés, nous nous sommes battus pied à pied depuis trente, quarante, cinquante ou soixante ans pour qu’un jour, on respecte la différence. Nous avons écrit, milité, engueulé des cousins, des oncles, des parents parce qu’ils en avaient sur les immigrés. Milité contre le Front de la jeunesse, le Vlaams Belang, et fait avancer les choses pour que vous atterrissiez dans un monde moins pire. Et c’est pas gagné, et ça ne le sera jamais.
Vous nous accusez de racisme parce que Damso est noir. Allez vous faire foutre. On n’en a rien à glander de sa couleur de peau. C’est du racisme inversé, on n’a pas plus à accepter Damso parce qu’il est noir que Dewinter parce qu’il est blanc. Quoi, je compare un raciste et un artiste ? Non, je compare un mec qui sème la haine envers la différence à un autre.
Racisme nulle part : si on ne veut pas de Damso pour représenter la Belgique (francophone), nous avons adoré que Stromae la représente. Mais voilà, nous n’avons pas oublié que la première différence dans cette société patriarcale, c’est d’être une femme, une mère, une sœur.
Et on vient de loin. Quand j’avais six ans, ma mère devait supplier mon père pour qu’il signe un papier l’autorisant à ouvrir un… compte en banque ! Quand j’avais quinze ans, la politique était réservée aux hommes et les femmes n’en parlaient pas à table, ça ne se faisait pas. Quand j’avais douze ans, un tube planétaire en Belgique expliquait que les Italiens venaient en Belgique pour profiter de la “moutouelle”. Quand j’avais vingt ans, le Front de la Jeunesse commençait à crier “dehors, les immigrés”. Et rien de tout ça, on ne l’a accepté.
Si aujourd’hui, il y a des lois antiracistes, un ministère des droits de la femme, s’il y a eu des régularisations, s’il y a de l’associatif, si un homosexuel au nom italien a pu devenir Premier ministre, et même, si à la N-VA, une Belge turco-kurde est aujourd’hui secrétaire d’État, c’est parce qu’on a combattu le racisme, le patriarcat et l’homophobie pied à pied, centimètre par centimètre et qu’on a canardé, ligne par ligne, les discours de haine de l’extrême droite, des conservateurs et des machos.
Et tout ça pour quoi ? Pour qu’arrivant au moment où, enfin, on pense atteindre un nouveau stade, un nouveau degré de justice, où enfin, on croit pouvoir percer le plafond de verre, où, malgré tout, les femmes en sont encore à demander des quotas pour ne pas retourner en cuisine, au biberon ou au torchage de mioches, au moment où, enfin, elles parlent librement du harcèlement, où on pense avoir une chance de ne plus entendre des conneries du genre “crime passionnel” quand un mec bute sa femme, et bien, arrivé-e-s là, badaboum, on se rend compte que des jeunes n’en ont plus rien à foutre et vont mille fois plus loin, mille fois plus fort, mille fois plus hard que les pires misogynes des années soixante, et on découvre que les féministes, qui ont fait avancer tout ça en se prenant littéralement des poings dans la gueule, se font traiter de putes, de truies, de salopes, dès qu’elles osent la moindre critique contre Damso, et que des soi-disant progressistes (de bazar, à mon jugement) clament avec vous que Damso, c’est l’avenir !
Si la femme est l’avenir de l’homme, Damso le ramène aux grottes de Han.
Pute, salope, mon sperme dans tes cheveux, tout ça n’a rien d’artistique, rien de poétique, et rien de constructif. Au second, au troisième ou au cent-millième degré, c’est de la merde. C’est la consternance de la pornographie pure, le refus total de même imaginer une relation sexuelle mutuelle, la soumission de la femme à une image d’enculable, de baisable, sans l’ombre d’une volonté propre, soumise au désir du mâle, cette salope qui le fait souffrir parce qu’il pense plus que jamais avec sa queue et que ses fans tiennent à l’imaginer gicler dans la tronche des connasses qui ont intérêt à avaler, sinon, en plus d’être des putes, elles sont des mal-baisées.
Pute, salope, ta gueule, t’es qu’une meuf, ces mots, entendus et réentendus dans les écoles, montrent que la culture qui est en train de se développer avec ce rap de niveau YouPorn déconstruit tout ce qui a été bâti à coup de gueule, à coup de griffes, à coup de sang, en cent ans de lutte pour des droits égaux entre hommes et femmes.
Et Damso, au lieu de se poser des questions, au lieu de faire amende honorable, au lieu de se grandir, se racrapote comme une queue trempée dans l’eau glacée de ses paroles glaçantes en laissant ses fans aller plus loin encore, sur sa page Instagram, sans bien sûr les censurer — on est entre porcs, hein : “elles ont sucé combien de bites pour avoir le poste ?” ; “qu’elles ferment leur gueule, ces putes”, ou — tiens — “Stromae on l’encule”.
Damso, c’est une culture de la domination, une culture de l’exclusivité, une culture de l’arrogance masculine, de la soumission au diktat du maître. Damso, c’est du XVIIIe siècle revu au son du loop pillé.
Vous qui trouvez que c’est si beau de pleurer sur la salope qui ne supporte pas le mâle et sa grosse bite joufflue qu’il balade de rap en râpe pour lancer sa semence sur son boule, vous demanderez peut-être pourquoi, au journal, quand on parle de meurtre, ce sont si souvent des femmes. Et pourquoi 100 viols par jour, c’est pas assez.
Vous, soi-disant jeunes, vous êtes vieux comme la terre, vieux comme la misère, vieux comme ce fascisme mâle grabataire, vieux comme l’impuissance rancunière que vous confondez avec de l’art.
Vous, les jeunes qui ânonnez que Damso est la seule idole possible, on va vous rappeler que nous avons encore largement assez de jeunesse en nous pour ne pas vous laisser bousiller des décennies de boulot.
Atchao. Niquez bien. Mais attention, pas avec nos filles : on leur a appris à se faire respecter.
38 Comments
Salade
mars 10, 15:28Laurent
mars 12, 17:45Alexis EWBANK
mars 10, 17:07marcel
mars 11, 23:45Antoine Dellieu
mars 15, 18:49Pierre Kazadi
mars 16, 07:56Malou Rener
mars 10, 17:24Gabriel
mars 10, 19:22Tournaisien
mars 10, 19:23Eridan
mars 15, 11:09Antoine Dellieu
mars 15, 18:22u'tz
mars 20, 01:18u'tz
mars 20, 01:13Wallimero
mars 10, 21:50De Geynst patrick
mars 11, 12:06marcel
mars 11, 23:48Laurent Marechal
mars 11, 13:18Yves-Pierre Duquesne
mars 11, 13:52Tournaisien
mars 12, 08:47marcel
mars 12, 11:08Tournaisien
mars 12, 12:54marcel
mars 12, 14:01Tournaisien
mars 12, 14:41Christian Vandenbroeck
mars 13, 00:32Cassace
mars 14, 16:09marcel
mars 14, 16:36Cassace
mars 15, 12:47Eridan
mars 14, 20:51Olivier
mars 15, 11:45marcel
mars 15, 13:23Olivier
mars 15, 14:28marcel
mars 15, 14:37Antoine Dellieu
mars 15, 18:30Olivia Heck
mars 16, 14:11marcel
mars 17, 22:45u'tz
mars 20, 01:08u'tz
mars 20, 01:24Adam
mars 22, 12:36