PokemonGo réquisitionne l’espace public, tue et rend con (MàJ).
Mise à jour en fin d’article (en gras), avec un décès au Danemark.
C’est la folie PokemonGo. Les joueurs s’éclatent. Mais n’allez pas le leur reprocher : toute critique les rend ultra vénères. Ce n’est qu’un jeu, bon sang ! Et en plus, c’est gratuit, qu’ils disent ! Ils ajoutent souvent « vieux con ». Ils brandissent les arguments les plus absurdes : grâce à PokemonGo, les jeunes sortent de chez eux ! Waouw. Faut reconnaître : aux USA, ils passent deux fois plus de temps à chasser le Pikachu ou le Rattatac qu’ils n’en passaient à facebouquer. Même le grand spécialiste des médias (sociaux) de la RTBF (télévision publique belge), Alain Gerlache, est extatique. Comment des vieux cons (ch’est moi cha) qui passent beaucoup de temps sur Twitter osent-ils critiquer des gens (parfois journalistes) qui sortent les yeux rivés sur leur smartphone pour chasser du Pokemon ?
Bon, sur Twitter ou Facebook, on est aussi rivé sur son écran, mais on échange virtuellement. Des échanges intellectuels (de tout niveau), voire spirituels (même le pape twitte).
Sur Pokemon, on ne fait que pokémoner. On chasse, on dresse… mais bon, ce faisant, on rencontre parfois des gens en vrai avec lesquels on discute des Pokemon rares qu’on aimerait catcher, et c’est le début d’une longue amitié. Certains font même l’amour après une rencontre entre un Carabaffe et une Carapuce, histoire de voir si ça peut produire un Scarabrute ou un Excelangue au moment du coït.
Pour les non-initiés, Scarabrute et Excelangue ne sont pas des pratiques du codex du Kama-Sutra, mais bien des Pokemon rares.
Harry Potter amenait les enfants à la lecture. Pikachu les amène… euh, bon.
Voilà donc décrit le monde merveilleux du chasseur de Pokemon, une culture en soi, digne de Rodin et de Vinci (le peintre, pas le parking… quoi, tu ne savais pas ?) Un monde féérique ? Oui, mais contrairement à Harry Potter (qui fait effectivement lire les enfants et les fait sortir — c’est dingue, non ? — jusqu’au cinéma), PokemonGo pose plusieurs problèmes. Passons sur les atteintes à la vie privée, dont les joueurs sont peu avertis et dont on parle déjà pas mal ailleurs.
Car le premier problème est sociétal. C’est la réquisition constante de l’espace public, mais aussi privé (un Pokemon rare se promenait aujourd’hui dans… un immeuble de la banlieue parisienne), par une entreprise à son profit. L’échiquier de PokemonGo, c’est votre rue, votre musée, votre jardin, votre environnement. Et contrairement à son prédécesseur, Ingress, du même développeur, il ne s’agit plus d’un jeu limité à quelques avertis passionnés, mais d’un phénomène d’ultramasse. Une masse qui n’hésite pas à lancer des rencontres sur les réseaux sociaux, sans se soucier du dérangement pour les services de sécurité ou simplement les badauds. Bref, Nintendo n’occupe rien de moins que le monde, au service de ses fanatiques.
Un tel plateau de jeu donne à l’entreprise une proportion gigantesque. Dès sa sortie, la valorisation de Nintendo a d’ailleurs plus que doublé en quelques jours. Pourtant, des journaux ont osé publier et répéter que le jeu était gratuit. Les financiers sont-ils bêtes au point de valoriser une entreprise qui met des centaines de serveurs en branle pour un jeu qui ne rapporte rien ? En fait, on y accède bien gratuitement. Mais ensuite, si l’on veut progresser un peu plus vite, il faut acheter des crédits, par paquets allant jusqu’à 99 dollars.
Le plateau de jeu le plus énorme jamais conçu (par les autres).
Réquisition commerciale, donc. Le développeur, Niantic, a placé des Pokestops (lieux où l’on trouve les Pokemon) et des arènes (lieux où on peut en affronter d’autres) de façon un peu anarchique. Certains commerces proches d’un Pokestop ont ainsi vu déferler des gens qui, loin d’examiner les produits qu’ils vendaient, s’y trimbalaient le nez sur l’écran et criaient « hourra » au moment où ils tombaient nez à nez avec le Pocket Monster qu’ils recherchaient.
D’autres désespèrent de ne pas bénéficier du label Pokestop (qui sera peut-être un jour achetable), un lieu où l’on peut placer un leurre (pour quelques euros) et attirer ainsi des masses de Pokemon et donc aussi de joueurs.
L’organisation patronale flamande UNIZO a ainsi profité du Pokestop de la Kammenstraat, à Anvers, en achetant pour 50 € de leurres et en attirant dans la petite rue commerçante une telle masse de chasseurs que la police a dû… fermer l’artère ! Il paraît que les commerçants sont ravis. Si c’est vrai, cela signifierait que les chasseurs de Pokemon Go font la halte chez American Aparell, Dries Van Noten ou Essentiel, se présentent chez Randstadt intérim (au bout de la rue), achètent des diamants dans la petite boutique du coin… J’ai comme un doute. Mais soyons bons joueurs, les cafés ont bien dû faire le plein, et Addidas a dû vendre quelques baskets à ces jeunes aux pieds forcément fragiles, si peu habitués à lever leur cul. Belle image de la jeunesse qu’on nous vend-là ! Ceux que je côtoie au quotidien ont bien d’autres raisons de sortir, mais bref.
Bien sûr, tout ce qui est bon pour le commerce est positif. Sauf qu’une action (de type braderie) requiert en principe des autorisations. Et que réserver une rue commerçante aux adeptes d’un jeu bébête (mais je joue aussi à des jeux idiots, là n’est pas la question) n’est pas forcément un geste très positif pour les habitués. Dans ce cas-ci, on peut encore estimer que les commerçants payant des impôts, l’intervention nécessaire de la police pour fermer la rue était couverte par ceux-ci. Mais c’est un cas exceptionnel.
Enfin, si cette rue a la « chance » d’avoir un Pokestop à son coin, la grande majorité des rues commerçantes anversoises ne l’ont pas. Rendez-vous compte : Pokemon Go provoque même des distorsions de concurrence !
Une entreprise qui se fiche des autorités, s’appuyant sur son « peuple ».
Mais en général, les joueurs et les promoteurs de Pokemon Go se fichent comme de l’an quarante des autorités. Ainsi, à Paris, une réunion de joueurs organisée aux Jardins du Luxembourg, interdite par la préfecture, a réuni quelques centaines de participants via Facebook. L’organisateur, « en contact avec Nintendo », se vantait de 4.000 participants. Ce que l’entreprise n’obtient pas, c’est la masse populaire qui le conquiert pour elle et agite son bon droit. Quant aux amendes éventuelles, elles n’iront pas plus loin que chez le fidèle pokémoniste.
Mais le promeneur tranquille qui espère parcourir le Luxembourg pour s’aérer, découvrir la double architecture de ses jardins (à la française et à l’anglaise), ou admirer la Fontaine Médicis, et peste de cette faune qui n’en a rien à glander, n’est pour eux qu’un sacré chieur qui n’a qu’à venir un autre jour, bordel, là, c’est la chasse au Pokemon, connard de crétin cultivé (ou simplement un peu curieux) qui empêche les jeunes de sortir (enfin) de chez eux grâce à cette œuvre majeure nommée Pikachu !
Petite anecdote postérieure à mon aversion pour Pokemon Go : hier, je ramenais mon chien de sa promenade vers minuit trente, Monsieur le commissaire, quand tout à coup, j’ai vu débouler une huitaine d’adolescents furieux, marchant à un bon 8 km/h, traversant la rue (dangereuse) sans regarder autre chose que leur téléphone, me bousculant ainsi que mon chien, sans même s’excuser — nous ont-ils seulement vus ? — l’un d’entre eux criant « j’ai de l’encens », un autre : « on s’en fout, on cherche un Sqdjheriuhgl » (nom de pokemon incompréhensible — les ados parlent décidément trop vite de nos jours). Bref, prétendre qu’ils pourraient s’intéresser à autre chose qu’à la chasse à leurs bestioles ultramoches aux noms mégadébiles requiert une imagination fertile.
Sur la Grand-Place de Bruxelles, il y a la bagatelle de quatre Pokestops…
Cette réquisition constante ou aléatoire de l’espace public ne dérange pas certains libéraux. Curieusement, ce sont parfois les mêmes qui hurlent quand on organise une journée sans voiture. Pokemon, ça, c’est de l’intérêt public ! Nos poumons, notre mobilité, en revanche, on s’en balance le popotin.
Pourtant, cette occupation pose une question fondamentale que les joueurs ou les pro-PokemonGo ramènent à « ce n’est qu’un jeu ». C’est la gestion du bien commun et des services publics. Mais aussi des lieux privés — comme le jardin d’un Londonien, régulièrement envahi par des pokétarés. Et la sanctification, pour les plus féroces partisans du jeu, de ces dispensables personnages sans la moindre valeur culturelle, éducative ou artistique, donne une idée du délire mondial auquel nous sommes confrontés. Pikachu a toujours raison, un point, c’est tout ! Y compris pour bazarder des millénaires d’organisation de l’espace commun… Pikachu, c’est Erdogan, mais en beaucoup plus subtil.
En s’arrogeant le monde comme espace de jeu, Niantic (le développeur) et Nintendo rompent les règles élémentaires de disposition de l’espace public. Toute manifestation requiert une autorisation. Toute nécessité de recourir à des forces de sécurité suppose une participation au financement de celles-ci. En général, cela se fait par le biais de versement d’impôts. Ou alors, de frais supplémentaires. Quand vous réquisitionnez une place de parking pour déménager, vous le payez quelques dizaines d’euros. Si vous avez un commerce et que vous souhaitez une terrasse, c’est plus cher, et toute l’année. Lorsque vous voulez réserver un musée pour un événement quelconque, vous réglez les frais. Si vous souhaitez bloquer une rue pour une braderie, vous organisez cela à l’avance avec la police et, le cas échéant, vous versez un écot à la commune. Ici, rien de tout cela. Niantic a décidé que les lieux publics, tous les lieux publics, lui appartenaient. C’est la World Company, au sens littéral du terme. Un affront définitif à la propriété privée et publique.
Un énorme problème de plus pour une police déjà débordée.
Du coup, la police, déjà débordée par le terrorisme et la menace, se prend un problème de plus. Mais on ne va tout de même pas demander leur avis aux États avant de lancer un jeu qui peut perturber ses services. Et puis, nos dirigeants ne sont-ils pas à la disposition des joueurs niais ?
Notez qu’on a frôlé la catastrophe morale. Suite à l’attentat de Nice, Niantic a retardé l’arrivée du jeu en France. Bonne pioche : à peine lancé, on trouvait des Pokemon sur… la promenade des Anglais. Plus cocasse (ou inquiétant, c’est selon) : dès le jour du lancement en France, Niantic avait placé une arène Pokemon virtuelle devant l’entrée de la… DGSE !
À Darwin, en Australie, la police a dû placer un poteau devant le commissariat, érigé par Niantic en Pokestop, où des gens entraient, non pas pour porter plainte ou demander assistance, mais pour picatcher. À New York, les joggeurs de Central Park ont été bousculés par une meute de joueurs hystériques et souvent inconscients, certains abandonnant même leur véhicule au milieu de la chaussée ! Quant à l’attention des pokémongotistes pour leurs voisins, elle est déjà légendaire, et visible sur ce petit film.
Pokemon GO is just insane right now. This is in Central Park. It’s basically been HQ for Pokemon GO. pic.twitter.com/3v2VfEHzNA
— Jonathan Perez (@IGIhosT) 11 juillet 2016
Dès le départ, Niantic s’est exonéré de toute limite. Des Pokemon ont ainsi attiré des gens dans des hôpitaux, au milieu de routes et autoroutes, dans des casernes de pompiers, effarés de devoir remballer des passants courbés sur leur appareil par dizaines. Bref, une véritable pollution. Je ne vous souhaite pas d’être au chevet d’un parent et de voir arriver un joueur dans sa chambre en pleine chasse au Métamorph(ine).
Si certains musées sont ravis d’accueillir un max des gens peu habitués qui regardent l’une ou l’autre sculpture d’un œil parfois pas tout à fait distrait (parfois, hein), tout en surveillant leur écran, d’autres en ont ras la casquette de ces dresseurs qui passent devant les œuvres les plus précieuses, sans les regarder, mais en gênant aussi la vue des amateurs venus pour l’art. Des photos d’événement PokemonGo prises dans des musées montrent les joueurs très intéressés par leurs discussions mutuelles, leur écran de smartphone, et regardant occasionnellement autour d’eux.
Mais bien sûr, comme dans tout, il y a ceux qui visitent le musée tout en chassant, accessoirement, la bébête, sans trop déranger, et ceux qui y vont avec cette morgue du pokémoniste acharné qui possède le monde et se fiche des merveilles qui l’entourent. Pikachu, c’est quand même tellement mieux que Michel-Ange !
Pikachu rules the world. Jusqu’à la Maison blanche.
Il y a aussi les gares et les stations, et leurs risques de chute sur les rails, ou carrément des voies de chemin de fer qu’il faut traverser pour choper le mochékon. Sans compter… la Cour suprême japonaise ou même, un briefing de sécurité à la Maison blanche ! Pikachu rules the world.
Sauf qu’on n’a pas voté pour lui.
Ces lieux sensibles ne suffisent pas aux développeurs. PokemonGo s’est en plus arrogé des dizaines de lieux de Mémoire dont les directeurs ou les conservateurs se sont manifestés, en colère, pour obtenir d’être effacés du jeu — sans succès pour l’instant. On a ainsi vu des gens admirer leurs petites bestioles favorites qui se baladaient devant une photo de prisonniers juifs attendant le trépas au Mémorial de l’Holocauste à Washington. Ou dans un cimetière militaire. D’autres poursuivaient des Salamèches à Auschwitz. D’autres encore guettaient l’animal soigneusement placé aux Mémoriaux de Nagasaki et d’Hiroshima, qui sont (mais oui !) des Pokestops. Sans compter celui du 9/11 à New York, où un Pokemon a été photographié sur la plaque commémorative (on ne va pas faire dans le détail : quand on réquisitionne, on le fait à fond, hein !)
Plus comique : une arène trouvée en plein milieu de l’océan… Ou ce Pokemon dissimulé dans la résidence du président… israélien (image de l’article). Fake ou pas, c’est ce qu’il a publié sur sa page Facebook en précisant « quelqu’un a appelé la sécurité ».
Un jeu carrément morteeeeeeel !
Tout ça, sans compter les risques de blessure, d’accident, d’arrestation ou peut-être même de mort. Au Canada, deux adolescents ont été arrêtés pour avoir traversé la frontière pour choper un Pokécon. En Indonésie, c’est un Français qui a pénétré sur un site militaire pokémoné. En Belgique, deux enfants de 9 et 12 ans sont partis en pyjama à la chasse aux Pokemon, sans prévenir leurs parents. Ils ont cru à un enlèvement. Nintendo a inventé le jeu à faire paniquer papa-maman.
Une jeune fille est tombée dans un trou à Compiègne, nécessitant l’intervention des pompiers. Elle s’en sort avec des points de suture et un arrêt de travail. En Suède, un joueur s’est empalé sur une palissade en tentant d’attraper une bestiole. Là aussi, grosse intervention du SAMU et des pompiers. Aux États-Unis, on ne compte déjà plus les accidents. Deux joueurs se sont fait tirer dessus après être entrés dans une propriété privée dotée de merveilleuses proies. Deux autres sont tombés d’une falaise — heureusement freinés par des fourrés. Une fille de 15 ans a été chopée par une bagnole pendant une chasse. Salement amochée, mais vivante.
Un homme a percuté une voiture de police, juste à côté de trois policiers, à Baltimore. D’autres policiers ont failli tirer sur un joueur de foot crispé sur son jeu. Un joueur de Colombus s’est pris une balle dans la jambe après s’être fait voler son poképhone. Un autre a été pris en chasse par un meurtrier surpris en train de buter sa meuf. À San Antonio, un pokémoniste a été repéré, dépouillé et poignardé. Il faut dire que certains malfrats utilisent des leurres pour attirer, non pas des Pokemon, mais des gens à détrousser. Résultat, déjà deux blessés par balles à Las Vegas.
En Bosnie, les autorités demandent aux joueurs de respecter les avertissements de champs de mines, que certains ont négligés. Une ONG craint que le jeu n’alourdisse gravement (c’est dire) le bilan — 600 tués depuis la guerre.
Au Japon, des Pokemons radieux. Mais irradiés.
Au Japon, en quelques jours, la police a déjà relevé 36 accidents de la route dus aux petites bêtes. En Inde, le premier accident (une voiture contre un rickshaw — on l’a échappé belle) date d’hier. Au Brésil, un homme a été arrêté par la police. Il se promenait sur une route nationale, le nez dans le touchscreen. Un homme a agressé une femme au Japon parce qu’il pensait qu’elle le prenait en photo, alors qu’elle capturait un petit être innocent. Bon, il était aussi sur la photo et elle refusait de l’effacer.
Toujours au pays du Soleil levant, l’administration de Fukushima est furieuse parce que des Pokemon seraient apparus dans la zone… irradiée. En France, sur l’A4, une conductrice a perdu le contrôle de son véhicule en tentant de contrôler plutôt sa Pokeball. Heureusement, il n’y avait pas beaucoup de monde sur l’autoroute. Au Luxembourg, un joueur a percuté plusieurs voitures et fait quelques tonneaux. Là aussi, il a eu de la chance. En Espagne, des jeunes ont été arrêtés pour avoir joué dans une caserne de la Guardia Civil (chassant un pokemon appelé FrancoCoño, je suppose) et deux Japonais, pour avoir joué dans un tunnel automobile très fréquenté de Barcelone. Il faut dire qu’ils le parcouraient… à pied, au beau milieu de la chaussée. Ils chassaient vraisemblablement un Vivalamuerte. Au Royaume-Uni, deux ados de 16 et 17 ans se sont retrouvés coincés dans une mine à 30 m sous terre… Là, je sèche.
Bref, les Pokemon sont partout et parfois juste n’importe où. Évidemment, ça coûte plus cher d’organiser ça scrupuleusement de manière à éviter les accidents (3 Pokemons sur le périphérique de Bruxelles avant-hier…) Mais voilà, de nos jours, l’entreprise mondialisée n’en a juste rien à caler d’offrir un service sûr. Évidemment, ce n’est pas comme si des enfants étaient susceptibles d’y jouer !
Mais ouf : il n’y a pas à ce jour eu de mort liée directement à PokemonGo, même si un jeune Guatémaltèque a été tué en jouant — mais dans des circonstances non élucidées —, et une Australienne s’est suicidée pendant une recherche pokémonienne. Juste des blessés, des emmerdements, des coups de feu, des arrestations, des envahissements, des insultes à la Mémoire. Pfouh !
Entretemps, PokemonGo nous envahit sans vergogne dans nos lieux de détente et de loisirs, voire des jardins privés, se moque des lieux sacrés et de la Mémoire, place les intérêts de dessins de merde au-dessus de ceux de la vraie curiosité, de la culture, de la connaissance et des intérêts de la société, occupe des services qu’il ne paye pas, bénéficie d’une publicité massive de la part de médias naïfs qui se mettent ainsi au service d’une entreprise grossièrement irresponsable.
Mais surtout, le jeu rend certains de ses adeptes, y compris des adultes en principe intelligents, complètement con. Et s’il y a une chose que je ne peux pardonner à Pikachu, par-dessus tout, c’est bien ça !
Mise à jour 2 : selon TV2.DK, un jeune homme de 21 ans aurait perdu la vie dans un accident de la route en jouant à PokemonGo. À l’arrivée de la police, son iPhone était non-bloqué et l’application tournait. Ce serait le premier décès directement lié à PokemonGo.
Mise à jour 1 : ce sont désormais des institutions publiques qui se sont lancées dans la promotion de PokemonGo. Ainsi, VisitBrussels s’est fendue d’une image de l’Atomium revue et corrigée à la Nintendo pour inciter les joueurs de PokemonGo notamment dans le Parc royal. Non sans oublier de leur proposer de se connecter à la page Facebook qui organise… une journée nationale PokemonGo fin août. La STIB a elle aussi sa page PokemonGo qui propose de capturer les bestioles sur son réseau. Une petite image attire l’attention sur les dangers potentiels : les trams ont priorité sur les joueurs. Bref, Niantic et la filiale de Nintendo qui ramasse les sous-sous sont aussi soutenus par nos deniers publics. Pendant ce temps, on démembre nos musées bruxellois mais bon, ça, c’est pour l’élite, à écouter les fanatiques de PokemonGo. On ne va quand même pas y envoyer nos enfants pour s’éduquer. À moins, bien sûr qu’il y ait des Tartagueul à y choper.
Si cet article vous a intéressé, n’hésitez pas à verser un peu de Pokemoney, min 2 €, en contribution de mon dur labeur. Ça me permettra accessoirement d’acheter une batterie de rechange pour ma prochaine chasse au Pokécon, une version trafiquée où l’on ne chasse pas les monstres de poche, mais bien ceux qui les convoitent, en chantant « ce matin, un vieux con, a pris un chasseur de Pokemons).
55 Comments
Hanocq
juillet 28, 18:36u'tz
juillet 28, 19:38joyovaih
juillet 28, 20:39lievenm
juillet 28, 21:20marcel
août 01, 17:56Muc le tolerant
août 04, 22:12marcel
août 06, 00:00marcel
août 06, 00:01Muc le tolérant qui aime les jeunes qui s'amusent
août 06, 21:42LilAngel
juillet 28, 22:36marcel
août 01, 18:06Alex
juillet 29, 08:17Geoffrey Claustriaux
juillet 29, 09:00Pierre
juillet 29, 10:53marcel
août 01, 17:54gduchateau
août 04, 15:28marcel
août 04, 17:59PATRICK DE GEYNST
juillet 29, 12:19Rivière
juillet 29, 15:27pokédaccord
juillet 29, 16:20Capucine
juillet 29, 21:18Degenève
juillet 30, 08:13Tournaisien
août 02, 11:42Huby
juillet 30, 22:36Capucine
juillet 31, 11:12Rivière
août 01, 19:04miyovo
août 01, 20:53u'tz
août 02, 00:18Tournaisien
août 02, 08:33u'tz
août 04, 21:36Tournaisien
août 06, 06:48u'tz
août 08, 07:33Kara
août 04, 10:00marcel
août 04, 12:58John
août 05, 15:15marcel
août 06, 00:08L'enfoiré
août 04, 13:06Adrien
août 04, 13:21marcel
août 04, 18:13u'tz
août 04, 21:42u'tz
août 04, 21:44Tythan
août 04, 15:14marcel
août 04, 18:12Tythan
août 05, 00:19Olivier MONTULET
août 04, 17:10Crétinerie à l’état pur | Mes coups de coeur
août 04, 17:40Capucine
août 04, 21:11Salade
août 05, 10:28Lachomeneky
août 05, 11:44François-Marie
août 06, 12:04Salade
août 07, 12:51cl
août 08, 13:44marcel
août 08, 17:061060 et le Web 3.0 — DAZIBAO - par 1060 en voor 1060 !
août 09, 13:20L'enfoiré
août 19, 17:24