Ce vendredi, les avocats sont en danger (d’être oubliés).

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Capture d’écran 2016-01-21 à 13.40.44Tous les ans, le Syndicat des Avocats pour la Démocratie organise une protestation ciblée devant l’ambassade d’un pays où les magistrats et les avocats sont en réel danger. De mort. Ils apportent ainsi leur pierre belge à une action internationale qui a lieu dans 25 villes, sous la bannière du Day of the Endangered Lawyer. Cette année, l’action vise le Honduras. Dans ce pays, pas moins de 15 avocats ont été assassinés rien qu’en 2015. Sur quelques années à peine, ils sont une petite centaine à avoir été abattus ou étranglés, la première méthode étant de loin la plus courante. Ce vendredi à 12h30, le SAD manifestera donc devant l’ambassade du Honduras, avenue de Cortemberg, 89 à 1040 Bruxelles, pour manifester leur courroux face à une situation qui perdure et contre laquelle aucune mesure n’est prise.

Comme les très nombreux reporters, photojournalistes et journalistes tués quotidiennement dans le monde, les avocats et les magistrats font partie des professions dont l’immunité est essentielle à la démocratie. La manifestation du SAD ne sert pas uniquement à rappeler une situation effrayante dans un pays lointain, c’est aussi une prise de position sur les conditions de la démocratie, jamais acquise, toujours hasardeuse, ici. Mais alors que la moindre grève dans une friterie du Borinage-sud se retrouve dans les colonnes de tous les journaux belges, cette manifestation a jusqu’ici été largement absente de nos médias. Espérons que les photos de quelques-unes des victimes de la sauvagerie du Honduras les réveilleront.

Dayoftheendangeredlawyer
Une dizaine de personnes à Bruxelles, mais des centaines dans les 25 villes qui protestaient ce vendredi.
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12 réponses

  1. Je suis évidemment sensible au sort des avocats en général et l’assassinat en 2015 de 15 d’entre eux au Honduras m’interpelle. Ces assassinats s’inscrivent toutefois dans le contexte plus général de la violence qui sévit dans ce pays depuis des années au point qu’il est devenu selon les statistiques le pays le plus violent du monde.

    Comme toujours en Amérique centrale cette situation où le crime violent s’épanouit quasiment sans contrôle est imputable au manque d’emplois et à la pauvreté qui en découle ainsi qu’au trafic de drogues qui en est souvent le corolaire.

    Il faudra bien en venir un jour à la seule conclusion qui s’impose : sous sa forme actuelle la lutte contre le trafic de drogues est un échec total et ne fait que favoriser l’enrichissement de trafiquants sans scrupules qui, par la violence et la corruption, peuvent complètement déstabiliser l’organisation sociale des pays dans lesquelles ils sévissent. Un constat identique s’était déjà imposé lors que la prohibition de l’alcool aux USA dans les années 1920, mais on ne semble pas vouloir tenir compte des leçons du passé.

    1. Une nuance tout de même …

      Le trafic de drogue se développe uniquement parce qu’il y a un marché potentiel à conquérir. Or, au Honduras, quel est ce marché ? Celui du Honduras, ou du Guatemala, ou du Belize ? Non, celui des Etats-Unis tout proches, où la drogue est consommée par une part grandissante de la population : (1) les défavorisés de toutes sortes, laissés pour compte, victimes d’une société inégalitaire ; (2) les rescapés des nombreuses guerres d’Irak, du Vietnam etc., pour qui la dope est devenue l’unique voie de sortie ; (3) la jeunesse issue des classes favorisées, petits bourgeois en crise d’être et de reconnaissance. Bref, la cause est sociale, mais elle est aussi socio-culturelle et spirituelle. En une certaine mesure, la drogue, dans un pays comme les Etats-Unis, est le symptôme de l’errance d’une société devenue exclusivement matérialiste.

      Et comme souvent, les dégâts apparaissent surtout, en priorité, en périphérie, dans l’antichambre du grand salon où l’on s’envoie en l’air. La litanie est connue : le Mexique, le Honduras, le Guatemala, le Salvador … cocktail ultra-violent alternant le crime organisé lié à la drogue et les révolutions et contre-révolutions de tout poil. Et pour faire-valoir (car il faut toujours un faire-valoir), ne l’oublions pas, un Costa Rica que tout le monde bobo international se plaît bien sûr à citer comme l’exemple suprême de la grandeur de l’esprit humain.

      Alleluia

  2. Belle initiative pour la défense d’un métier pas toujours bien perçu ni compris (jusqu’à ce qu’on ait besoin de nous!).

    Merci Marcel!

  3. Problème plus large que la situation des avocats honduriens malheureusement: le Honduras a le plus haut taux d’homicide par 100000 habitants du monde. Plus de 7000 homicides par an, c-a-d. une vingtaine par jour… Alors le « pas moins de 15 avocats ont été assassinés » doit être remis dans son contexte, c’est évidemment révoltant mais dans ce pays (et en Amérique Centrale au sens large), on est bien loin des préoccupations du Syndicat des Avocats pour la Démocratie. Ils vont se marrer a l’ambassade. Une manifestation a San Pedro Sula aurait eu plus de gueu**…

    1. que dire de waterloo où l’ex-maire mr est en prison ou juste au placard pour corruption ou assassinat, je nsais plus, voire exfiltré dans une molle(beeek!) armoire par ses frères FR collabos des cryptonazisofts NL au gouvernement fédéral de liquidation…

      divertir l’ambassadeur d’honduras dans la capitale de la flandre, a plus de sens que d’exploser son empreinte carbone à faire du tourisme outre-triangle des bermudes

  4. « Mais alors que la moindre grève dans une friterie du Borinage-sud se retrouve dans les colonnes de tous les journaux belges, cette manifestation a jusqu’ici été largement absente de nos médias.  »

    nécrologie + terrorisme + BDW = médias belges.

    On en conclut que nos journalistes ne foutent pas lourd, mais Chastel travaille, lui, à ce qui parait que ça rend libéral, selon une devise bien connue.

  5. Cela arrive chez nous aussi, rappelez-vous l’attaque contre un magistrat important et sévère ! par contre, pas de danger pour la demi-douzaine d’avocats sympathisant avec les assassins en tous genres.

  6. Si un méchant raconte à son avocat tous ses crimes etc..et que l avocat le défend mal ,
    Que fait le méchant?
    Il est encore plus méchant,il se met à son ordi ou à son gsm du fond de son cachot insalubre ??et il téléphone à un très très méchant libéré par un avocat qui a bien fait son travail et il lui demande de faire pan pan sur l avocat qui en sait trop!???
    C est mon petit fils qui le dit.?

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Marcel Sel est auteur, romancier, journaliste, chroniqueur et satiriste. 

 

 

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