Vengeons-nous de Tsipras, détruisons l’Europe !
Le 22 juin dernier, le ministre de la Défense grecque, Panos Kammenos, leader de l’ANEL (Grecs indépendants, droite nationaliste pour certains, extrême droite pour d’autres, Hitler pour les plus ébouriffés), a déclaré qu’il ferait sauter le gouvernement Tsipras s’il n’y avait plus d’exemptions à la hausse de la TVA dans les îles. Or, le tarif TVA réduit pour ces dizaines de portions de territoire qui doivent tout importer par bateau (ce qui coûte cher) a un sens. D’autant que souvent, le chiffre d’affaires des entreprises iliennes a sérieusement baissé depuis le début de la crise et des mesures d’ultrarigueur. De nombreux pays notamment dans l’Union européenne appliquent eux-mêmes des taux réduits dans les îles. C’est le cas partiellement en Corse, et plus généralement en Guadeloupe, Martinique, Réunion, ainsi qu’en Espagne aujourd’hui très critique du gouvernement Tsipras, où les îles Canaries bénéficient d’un tel traitement.
Pourquoi je vous raconte ça ? Tout simplement parce qu’après qu’Alexis Tsipras a annoncé un référendum sur le brouillon d’accord soutenu par les 18 autres membres de la zone euro le 25 juin, la Commission européenne a publié le dernier brouillon d’accord en date, celui du lendemain, pour « démontrer » sa bonne volonté et incendier Syriza. Or, le point iii du deuxième article de ce papier exige d’« éliminer les ristournes [de TVA] y compris dans les îles ». Il ne faut donc pas aller plus loin que le second bloc de texte pour trouver de quoi faire sauter le gouvernement grec. Et pas dans le document du 25, mais bien dans celui du 26 !
Ensuite, on se demande pourquoi Alexis Tsipras pourrait bien avoir eu envie de remettre l’accord avec la Troïka dans les mains de la population grecque… C’est à se demander si l’Europe est juste hypocrite ou complètement déboussolée.
Y’a pas d’hélice, hélas
Pour rappel, le gouvernement grec a été élu le 25 janvier 2015. Et ça fait moins de six mois que le ministre de l’Économie, Yanis « y’a ma moto » Varoufakis, et le premier ministre, Alexis Tsipras, passent leur temps à négocier avec l’Union européenne, le FMI, l’Eurogroupe, la Commission e tutti quanti. Gérer le pays, c’est les dimanches soir s’il reste du temps.
Et pendant ce temps, les propositions faites notamment par les ministres des Finances de la zone euro se présentent comme des emplâtres successifs sur la même jambe, à court terme, amenant le ministre des Finances grec à se demander quand il pourra faire autre chose que négocier, renégocier, re-renégocier de façon un tant soit peu productive. Lorsqu’une proposition d’Alexis Tsipras satisfait quelques pays, paf, le ministre allemand Wolfgang Schaüble se précipite au micro pour annoncer qu’il n’y a rien à voir, circulez, c’est nul, faut recommencer. Celui-là, il semble qu’il soit acquis au Grexit depuis un bon moment. Si c’est le cas, autant le savoir parce que ça signifie que les Grecs n’ont absolument rien d’intéressant à négocier. Et ça expliquerait beaucoup de choses.
L’euros féroce.
Lorsqu’Alexis Tsipras a annoncé le référendum, l’opinion déjà rangée selon une ligne invraisemblablement manichéenne s’est encore clivée. C’est aujourd’hui un gouffre qui sépare les uns des autres. D’un côté, les partisans de Syriza qui gobent tout ce que la gauche grecque ou non pond en soutien du gouvernement Tsipras. Il en va ainsi de l’idée que l’argent prêté par la Troïka n’a jamais servi la population grecque. Ce qui revient à partir du principe que la dette, elle, ne serait pas due. Bien sûr qu’elle l’est, au même titre que le règlement des salaires. Et donc, toute aide a autant servi à payer les fonctionnaires qu’à rembourser la dette. La seule chose qu’on peut dire, c’est que les pays du Nord n’alimentent la Grèce en prêts que pour s’assurer, à terme, le remboursement de cette dette. Mais l’ensemble sert les Grecs aussi. Les plus hardis affirmeront que la dette n’existe carrément pas. Mais oui mais c’est bien sûr, pourquoi rembourserait-on ce qu’on emprunte ?
En face, ou plutôt de l’autre côté, il y a ceux qui écoutent béatement l’un des 18 autres ministres des Finances d’un pays de la zone euro, ou plutôt l’ensemble des 18, menés par quelques têtes brûlées allemandes ou finlandaises. Évidemment, 18 témoins contre un, c’est difficile à battre, même pour un journaliste. Ça fait tout de même 18 témoignages de professionnels de la politique contre celui d’un débutant. Du coup, le nombre de porte-paroles troïkistes est aujourd’hui à peu près égal au nombre d’économistes spécialisés dans le règlement de la dette grecque qui s’égosillent « faut qu’ils paient » à l’unisson, mettons 350 millions rien qu’en Europe.
Il y a pourtant des faits difficiles à contester. D’abord, contrairement à ce que l’on entend jusqu’au sommet de l’Europe, Tsipras n’est pas responsable de la situation grecque actuelle. De tous les intervenants de l’affaire, c’est même l’un des plus vierges. Contrairement à beaucoup de ses pathétiques prédécesseurs helléniques, il n’a pas promis de construire cinquante nouvelles autoroutes en Grèce en trois mois, ou vingt-cinq nouveaux métros (à chaque discours, pour un total de 987 à l’issue d’une campagne électorale), ni de quintupler les retraites chaque semestre. Ces quelques exagérations visent à contrer ce que j’entends sur Syriza dans le moindre débat : communistes, extrême gauche, castristes… Ou comment attaquer un parti avant même d’aborder le début du sujet.
Hellas tombe sur un os.
Tsipras a juste promis d’en finir avec l’austérité qui a permis à la Grèce de battre tous les records de chute entre Charybde et Scylla et au-delà. Pire que la Grande Crise de 1929. Et non, non, ce n’est pas juste « la Troïka » qui a fait plonger le PIB, non plus : la crise des subprimes a lancé le mouvement, provoquant une chute de près de 5 % du PIB dès 2009, et d’autant en 2010. Les mesures d’austérité imposées ensuite par la Troïka ont bien aidé l’économie grecque à se ratatiner, mais le problème des déficits ahurissants imposés par les gouvernements de droite et de gauche précédents sont la cause fondamentale du drame hellène. Avec l’aide, rappelons-le, de Goldman Sachs, qui a aussi fourni le président de la BCE. No one is innocent !
En revanche, l’application de solutions purement financières et idéologiques (la rigueur budgétaire perçue comme le B-A-BA d’une économie saine, c’est de l’idéologie), sachant qu’elles allaient plomber l’économie pour toute une génération, est bien de la responsabilité euro-troïkenne. Elle est grave : il ne faut pas avoir cinquante masters en économie pour savoir que les mesures brutales ont tendance à accélérer les crises. La Belgique, qui a eu près de 140 % de dette publique à une époque où les taux d’intérêt dépassaient les 10 %, sait qu’il faut deux décennies pour s’en sortir, quand il n’y a pas de crise systémique. Les mesures, les Belges ne les ont pratiquement pas ressenties. Une hausse du chômage, à peine. Des baisses de retraites, à peine. Non, on a travaillé dans le dosage, tout en douceur. Et on a fini par « s’en sortir ». Mais comme le montre le graphique ci-contre, la Belgique n’a jamais réduit son endettement brut. Tout au plus l’a-t-elle stabilisé en euros constants. C’est la hausse du PIB qui a fait tout le travail. Quant à la propension grecque à délirer dans la dépense, pour la Belgique, on parle tout de même d’une dette qui a triplé en une bonne décennie ! À se demander si la Belgique n’a pas été gouvernée par des Grecs de 1980 à 1990…
De tous les boss, Tsipras est le moins rosse.
Et donc, Alexis Tsipras est le plus vierge de tous les intervenants dans ce dossier. Il ne s’est pas « trompé » comme l’a fait le FMI, par exemple. Selon Éric Toussaint, un document du FMI datant de mars 2010 montre que celui-ci savait pertinemment que les « solutions » appliquées à la Grèce feraient plonger le PIB. Or, dès lors qu’on compare la dette au PIB, cela revenait à faire grimper la dette, du moins en pourcentage de celui-ci.
Plusieurs économistes ont à l’époque tiré la sonnette d’alarme, expliquant que la rigueur folle imposée par la Troïka n’allait pas résoudre la question grecque, elle allait au contraire la rendre insoluble et pour longtemps. Aujourd’hui, le PIB grec (prévisionnel) est toujours 19 % inférieur à celui de 2005. Pour retrouver un chiffre similaire à l’actuel, il faut remonter la bagatelle de 15 ans en arrière dans ce pays qui croissait de 22 points en 6 ans entre 1998 et 2004 (de 78 à 101 — base 2010 = 100). Sur le même temps, l’Allemagne ne prenait que 6 petits points (de 87 à 93) (source Eurostat). Les folles dépenses de l’État n’y étaient pas pour rien. Mais à l’époque, on ne s’en inquiétait pas. L’économie tournait, les impôts étaient bas, la Grèce passait presque pour un bon élève libéral et consumériste. Sauf que, comme pour l’Irlande ou l’Espagne, cette croissance était bâtie sur des talons trop fragiles et devait beaucoup au sacro-saint Dieu Crédit, à l’immobilier qui a tant alimenté les banques, à une vision de la performance dont les subprimes ont fini par avoir raison. Mais que les libéraux européens voyaient positivement : donnez du crédit, et la main invisible fera le reste, n’est-ce pas ?
Le pire dans l’histoire, c’est que cette fichue comparaison entre dette publique et PIB cache le fait que, selon Eurostat, la dette publique grecque n’a augmenté que de 4 % en euros depuis 2012 (année de la restructuration). Comme pour la Belgique dans les années 80, c’est la plongée du PIB qui la rend insoutenable, et rien d’autre. Mécaniquement, cela signifie qu’un redémarrage de l’économie serait plus efficace qu’une austérité qui continuera à maintenir la richesse produite en Grèce sous un seuil digne de la grande crise américaine des années 29 et ne réduira pas la dette.
Les Eurocrates, eux, ne voient que les chiffres des dettes à rembourser, l’État à recadrer, la perception des impôts à améliorer. Les Grecs à humilier, au passage, c’est pas mal non plus. Et au mieux, la Troïka est prête à… prêter encore pour redresser l’économie (jusqu’ici, les prêts avaient pour objectif — du point de vue des prêteurs — de rembourser de la dette, parfois à soi-même !) Dans le package grec « offert » par les autres Européens, il n’y a aucun incitant à l’exportation de la Grèce vers les autres pays d’Europe. C’est vrai pour l’Espagne ou le Portugal, d’ailleurs. Nous sommes 500 millions. On nous propose des avantages fiscaux pour construire des maisons en vert plutôt qu’en jaune. Ou pour changer d’automobile tous les quatre ans (via les avantages pour voitures de société en Belgique, par exemple). Mais personne n’a pensé à nous proposer des avantages fiscaux pour… acheter grec, espagnol ou portugais !
L’endettos, c’est craignos.
Personne, non plus, pour penser un moratoire sur la dette grecque. Alors que les taux d’intérêt sont au plus bas, ne serait-il pas imaginable de fixer la dette grecque pour 10, 15 ou 20 ans à son montant actuel (en euros courants ou — pourquoi pas ? — en euros constants), à la condition que le pays retrouve un excédent budgétaire dans les 5 ans, par exemple, tout en lançant un plan d’investissement européen ? On a bien maintenu des agricultures vouées à la disparition, des industries moribondes, comment se fait-il qu’on n’ait pas pensé à redresser les économies du Sud autrement qu’en leur imposant une austérité punitive ?
La gauche et la droite européenne préfèrent reprocher à Alexis Tsipras de ne pas taxer les armateurs alors que les partis de gauche et de droite grecques qui ont instauré ce système sont aujourd’hui tranquillement installés dans leurs confortables fauteuils de gauche et de droite au Parlement européen, criant au scandale à l’unisson avec les 18 pour ces mesures qu’ils ont de tout temps maintenues — y compris sous le « joug » de la Troïka ! Le plus drôle, c’est quand ce reproche vient de ministres de pays qui refusent d’imposer certains moteurs d’activité (le diamant en Belgique) parce qu’un tel impôt risquerait de les voir fuir, et les revenus qu’ils produisent, avec. En gros, ce qui est vrai partout est donc faux en Grèce…
Mais tout est bon à jeter dans la balance pour noircir Tsipras.
Aujourd’hui, dans Slate, Jean-Marie Colombani qualifie Tsipras d’imposteur, le compare à Chavez, et son « régime », à celui des colonels ! Il décrit son partenaire au gouvernement, l’ANEL, comme un parti « d’extrême droite, antisémite et antieuropéen ». Ce parti siège pourtant dans le groupe de David Cameron au Parlement européen. Salir le gouvernement grec par la gauche et par la droite est devenu un prérequis à la critique. Ça permet évidemment d’écraser le champignon plus rapidement. Le ministre des Finances belge, N-VA, est aussi un nationaliste dont le parti pourrait être décrit comme « d’extrême droite » si l’on se base sur les déclarations de certains de ses collègues députés ou le fait que le vice-premier ministre a discouru devant d’anciens Waffen-SS. Ce parti siège dans le même groupe que l’ANEL (ou du moins de Notis Marias, élu sous le drapeau de l’ANEL qui a ensuite quitté le parti). Mais il est du bon côté des 18.
Juncker comme un rhinocéros.
Tout comme le sont de nombreux journalistes, apparemment plus sensibles au discours de Jean-Claude Juncker qu’à celui des Grecs. Ce Jean-Claude Juncker qui s’est pourtant adressé directement « au peuple grec », oubliant tout à coup le principe sacro-saint de subsidiarité, et s’est même mêlé (et toute l’Europe avec) d’inciter un peuple souverain à voter « oui » au référendum prévu dimanche prochain. Invraisemblable ingérence, à comparer à la discrétion de la même commission sur le référendum écossais, par exemple. Cette entorse hallucinante aux principes européens est passée totalement inaperçue, tout comme le grossier mensonge de notre bien aimé président de la Commission (la paix soit sur lui) qui a affirmé par deux fois que les propositions européennes ne touchaient pas aux retraites grecques. Alors que celles-ci font l’objet du plus long paragraphe du texte de la proposition du 26 juin qui exige, notamment, la suppression du bonus pour les plus petites retraites, l’EKAS.
Pour les négociateurs européens, il s’agit d’un chiffre. Cette prime coûte 600 millions à l’État grec. Pan, zappez-moi ça. En réalité, comme l’indique Le Monde, il s’agit d’une aide essentielle pour de très petits retraités. Le journal français prend l’exemple de Thanassis Tzouras, ancien ouvrier du bâtiment de 78 ans qui a pu partir à la retraite à moins de cinquante ans pour pénibilité, ayant néanmoins cotisé la bagatelle de trente-trois ans. L’homme touche 651 € nets par mois, composés d’une retraite principale de 481 euros, d’une complémentaire de 113 patates (non financée par l’État) et d’une aide EKAS supplémentaire de… 57,50 €. Comment un président de la Commission européenne peut-il affirmer qu’il ne touche pas aux retraites tout en exigeant que Thanassis Tzouras voie son maigre revenu amputé de près de 10 % ?
Et pourtant ! Pourtant ! Jean-Claude Juncker est probablement sincère. Et tous ceux qui défendent l’Eurogroupe de même. Leur faute n’est pas d’être dépourvus d’humanité mais de ne plus voir ou de ne plus vouloir voir les réalités de terrain, celles qui ont justement mené Syriza au pouvoir. Mais pas que. Car s’il y a bien une chose qui a porté Tsipras au poste de premier ministre, c’est le radicalisme aveugle des mesures imposées à la Grèce. Comme dans toute démocratie, derrière le pouvoir, il y a le peuple. Mépriser ses besoins, ses cris, ses indignations mène à tout sauf au dialogue — plutôt à la rupture. À ce titre, les 18 ministres des Finances de l’Eurozone (ou leurs prédécesseurs) sont aujourd’hui pris à leur propre jeu : en ne voyant les problèmes qu’au travers de milliards d’euros, ils ont été les meilleurs artisans de l’élection de ce Grec qu’ils ne peuvent plus voir en peinture.
Patatras, les Grécos.
En le menaçant, dès la première mesure de la proposition d’accord du 25 (et du 26), de faire chuter son gouvernement sur l’exonération des îles, les dix-huit ministres, la Commission, le FMI n’ont rien fait d’autre que pousser Tsipras à une action désespérée, mais logique et démocratique : en référer à la population qui l’a élu. N’importe quel dirigeant coincé entre sa population, ses partenaires du gouvernement et même de parti, et des créanciers qui ont perdu tout sens des réalités, a le droit d’y recourir.
À ce propos, félicitations à tous ceux qui considèrent le référendum anglais sur le Brexit parfaitement légitime et crient au populisme antidémocratique quand un premier ministre grec demande son avis aux électeurs…
Comme eux, la Troïka a perdu tout sens des réalités. Les réalités, c’est une population qui vient de mettre en place un gouvernement pour une autre politique. Non pas pour une sortie de l’euro. Non pas pour un effacement immédiat de la dette. Mais pour un retour à un partenariat et la fin des diktats qui se sont effectivement révélés contre-productifs. C’est ce qui arrive quand on fait souffrir une population pour rien, et sans qu’elle puisse former le moindre espoir de sortie de crise.
Ce fait — l’élection de Syriza — est virtuellement nié par tous les « partenaires » de la Grèce en Europe. Les 18 font comme s’il ne s’était absolument rien passé le 25 juin. Et ils sont prêts à provoquer une chute du gouvernement Tsipras, et à Dieu vat, tant pis pour la suite. La perte de temps. L’arrivée d’un gouvernement encore plus radical. La re-chute d’un tel gouvernement. Jusqu’à ce que l’électeur grec soit totalement dégoûté, à la fois par l’Europe, et par l’ensemble de la classe politique grecque. Jusqu’à ce que quelques militaires décident que le moment est venu pour, vraiment, rétablir une Grèce des colonels ou quelque chose du genre. Et à ce moment-là, ce ne sera plus l’eurozone qui aura perdu, ni même l’Europe, mais l’idée même de la démocratie occidentale.
Et puis, il y a le grexit et les ministres qu’il excite : la Troïka est aujourd’hui devenue stupide au point de pousser la Grèce au défaut total de la dette pour ne pas perdre… sa part de la dette. Autrement dit, elle ne lâche pas la proie pour l’ombre, elle choisit entre l’ombre et l’ombre. Et lâche la proie. La différence entre le coût d’un accord décent avec Tsipras et le coût d’un Grexit, c’est que dans le premier cas, on s’en sort peut-être moins riches en euros, mais plus forts économiquement, humainement, moralement. Dans le second cas, les grands argentiers auront gagné pour la forme, et perdu la totalité de la dette grecque, en défaut. La Grèce, elle, sera partie, l’Europe, décrédibilisée, et nous aurons tous perdu. Grecs ou pas. Et l’euro, et l’Europe, et l’idée d’une possible solidarité.
Il est d’ailleurs étonnant qu’on ne comprenne pas la nuisance que constitue l’addition actuelle des populismes européens, tous partis confondus. Car ceux qui laissent l’Italie et la Grèce avec leurs réfugiés, incapables de la moindre solidarité, sont les mêmes que ceux — Italie incluse — qui tiennent la tête de la belle Hellène sous le niveau de flottaison. De ce point de vue là, l’Europe est déjà largement décomposée. Le plus curieux, c’est que tout ce beau monde se retrouve ensemble, unanime, quand il s’agit de pousser la Grèce hors d’Europe. Comme s’ils avaient compris, au fond d’eux-mêmes, que ce serait, à terme, le meilleur moyen de récupérer, chacun dans son coin, sa souveraineté nationale.
Adieu l’Europe, je t’aimais bien.
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Anne derdelinckx
juin 30, 15:11Pfff
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juillet 06, 16:42Démocrate
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juillet 03, 16:48Sara B.Z.
juin 30, 15:38Marcel Sel
juin 30, 15:43L'enfoiré
juin 30, 17:00L'enfoiré
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juillet 02, 23:00Marc
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juillet 03, 17:14Thierry Martin
juillet 01, 10:51lecomte
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juillet 04, 17:58Nyssen, Vivianne
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juin 30, 20:33Gérard
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juillet 04, 21:05Tournaisien
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juillet 03, 17:33Degenève
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juillet 05, 11:07Mélanippe
juillet 07, 14:02Mélanippe
juillet 07, 14:03Mélanippe
juillet 07, 14:09cathlinevanrymenant
juillet 11, 12:29