Bart et les Berbères : depuis quand stigmatiser n’est plus raciste ?
Lundi dernier, dans Terzake (VRT) Bart De Wever a assimilé les Nord-Africains, les Marocains et les Berbères à des gens de « mauvaise immigration » (verbatim en français), inactifs, communautaristes fermés, avec des parents violents, des pères absents, fondamentalistes en puissance, volontiers criminels, et potentiellement terroristes. Pourtant, hormis quelques personnes qui ont crié au racisme, beaucoup se sont abstenus.
Ainsi, le représentant des Amazigh en Belgique (et dans le monde), Mohamed El Battiui ne parle pas de racisme. Abdel Adnan, un éducateur molenbeekois, dira dans le même reportage que, tout au plus : « ça frôle le racisme ». Pour mon poteau Luc Delfosse, dans Le Vif, ce n’est pas « formellement » du racisme. Alors que le MR a immédiatement protesté par la voix de son président Olivier Chastel, pour Denis Ducarme, les propos de De Wever sont « une erreur » mais pas du racisme. Pour Patrick Charlier, du Centre pour l’Égalité des chances et contre le racisme, c’est du tout cuit : ce n’est pas du racisme au sens de la loi parce qu’on ne peut pas parler « d’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination à l’égard […] d’un groupe ».
Pour qu’ils soient délictueux, il faudrait [démontrer] une volonté de nuire. Bon, jeter l’opprobre sur un groupe humain dans une émission de télévision de la chaîne publique ne montre donc pas une volonté de nuire… je note ! Pire encore, le CECR (désormais interfédéral) présente les dires de Bart De Wever comme de simples opinions. « On peut dire qu’on n’est pas d’accord et on peut répondre autrement que par des procédures judiciaires », affirme Patrick Charlier, qui deux minutes plus tôt notait pourtant que « Bart De Wever renforce une vision négative du groupe […] qui est dangereux, menaçant […]. »
Si décrire un groupe humain comme menaçant n’est pas une incitation à le haïr, jusqu’où faut-il aller ? À quoi sert la loi ? Si expliquer les discriminations envers les « Marocains » par les décapitations en Syrie (comme Bart De Wever l’a fait dans Terzake), le tout après avoir affirmé que cette population était sensible au jihadisme, si ça ne jette pas l’opprobre sur un groupe humain, merde ! Qu’est-ce qu’il vous faut ?
L’article 21 de la Loi Moureaux a peut-être échappé au Centre de l’Inégalité de la Malchance et contre l’Antiracisme (je rebaptise, hein…) : « quiconque […] diffuse des idées fondées sur la supériorité ou la haine raciale est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an […] » Or, décrire une ethnie comme inférieure, moralement inepte ou fondamentalement dangereuse est, il me semble, une idée « fondée sur la supériorité ou la haine raciale ». En comparant les Berbères aux « Asiatiques », Bart De Wever a bien établi une hiérarchie entre groupes humain.
Pourquoi ne le perçoit-on pas ? Parce que la société s’est laissé dériver, s’ouvrant à de nouvelles détestations ouvertes, admises, instituées. C’en est au point que stigmatiser une population n’est plus raciste, alors que critiquer celui qui le fait relève du « pogrom », selon le président de la Chambre des représentants, Siegfried Bracke ! (« Il y a eu un pogrom contre Bart De Wever » dans De Morgen, ce samedi.)
De Wever, l’Einstein du nationalisme.
Ce glissement n’est pas fortuit, il est organisé par les néoconservateurs et l’extrême droite. Ainsi, en brandissant le concept de « racisme relatif », Bart De Wever tisse le même macramé que celui que nous ont langoureusement tricoté les Éric Zemmour et autres crucificateurs de « l’antiracisme », jetant le discrédit sur toute action ou attitude antiraciste au point que le terme est devenu une insulte. Faire de l’antiracisme une tare revient à reconsidérer le racisme et la xénophobie comme des attitudes tolérables. Force est de constater qu’ils sont bien, à nouveau, largement tolérés.
Depuis le refus du premier ministre de tancer à la Chambre son secrétaire d’État aux migrations, et le président du parti le plus important de sa coalition, cette tolérance est même entrée dans la norme.
L’attitude de Siegfried Bracke, le président de la Chambre, qui a qualifié les déclarations de Bart De Wever de « braves », enlaidit encore le tableau : c’est le sommet de l’État belge qui établit de facto les nouveaux standards en matière de discrimination. Et la société s’incline. La loi n’est déjà plus très souvent appliquée, les bonnes raisons de ne pas intervenir étant plus nombreuses au CECR que les fourmis dans la Forêt de Soignes : aucune des innombrables provocations racistes du Vlaams Belang n’a été poursuivie depuis 2004 ! Pourtant, en 2006, elles ont abouti à l’assassinat de deux personnes et une tentative d’assassinat d’une troisième, handicapée à vie, parce qu’elle portait le voile. Lorsque Luc Trullemans a publié un texte raciste sur sa page Facebook, le CECR s’est une fois encore défaussé, et c’est RTL qui a été condamnée à payer un euro symbolique !
À la tribune de notre parlement, jeudi, Charles Michel a pourtant bien affirmé que le racisme était un délit. Mais en ne récusant pas les termes utilisés par Bart De Wever, en refusant même d’aborder la question, il a rendu ce délit légitime. CQFD. Ce Qu’il Faut pour Discriminer.
Anvers, la ville où l’antisémitisme est relatif
Le racisme relatif ressemble à un concept intellectuel mûrement réfléchi. En réalité, c’est une excuse, une fumisterie. Pour le justifier, Bart De Wever explique dans Terzake que « tous les -ismes sont relatifs ». Faisons l’essai. L’humanisme ? Le colonialisme ? Le communisme ? Le socialisme ? (Bon, là, je reconnais qu’en ce moment, les partis socialistes pratiquent un socialisme très relatif). Ou alors, l’antisémitisme ? Ah, c’est sûr que si l’antisémitisme devient relatif, Dieudonné va se frotter les mains ! Bref, la phrase « tous les -ismes sont relatifs » est complètement bidon.
Ce racisme relatif n’a qu’une utilité : relativiser le racisme lui-même, en tant que crime ou délit et en faire une attitude humaine banale, inoffensive. Dans cette logique, le racisme qui vise les « Marocains » à Anvers, n’est au fond pas très différent de celui des Arabes du Maroc envers les Berbères (ceci m’a été expliqué par un militant N-VA). Et la discrimination (au logement, à l’emploi, etc.) envers les populations maghrébines est rapidement justifiée par une « relativisation » : il arrive bien qu’un « Arabe » insulte un « autochtone », non ? Ben alors, est-ce si anormal que des « autochtones » ne veuillent pas louer à des « Arabes » ou les engager ?
Plus gros encore, Siegfried Bracke, du haut de son perchoir, peut-être, retwittait complaisamment un commentaire d’un entrepreneur flamand qui affirmait que les entrepreneurs d’origine turque, eux, ils discriminent, et qu’on ne s’en occupe pas. Ben voyons ! Quand des hypothèses servent de démonstration, tout est envisageable.
Il reste que ce sont là des façons commodes d’annihiler doucement toute idée de lutte contre les discriminations, au prétexte qu’elles ne serviraient à rien et seraient même contreproductives. Ces idées ne sont pas neuves à la N-VA, l’abolition de la Loi Moureaux et du CECR est l’un des chevaux de bataille du parti depuis sa création. Une illustration de l’objectif de cette suppression de toute lutte contre le racisme est donnée par Bart De Wever dans l’émission, lorsqu’il explique qu’en interdisant aux propriétaires de discriminer, ils vont finir par ne plus vouloir louer leurs appartements du tout ! Et il le leur dit à l’antenne ! On n’est franchement pas loin d’une autorisation à discriminer.
Le racisme de Bart De Wever est-il relatif ?
Le racisme relatif est aussi un atout rhétorique. Il amène l’observateur, le critique, l’opposant, mais surtout l’électeur flamand à poser la question « Le racisme est-il relatif ? » Nous éloignant de celle qu’il faut poser en réalité : « De Wever a-t-il tenu des propos racistes » ? Intégrer la notion de relativité lui permet à son tour de vous répondre : « comment pouvez-vous m’accuser d’avoir été raciste, puisque le racisme est relatif ? » Ça donne même le vertige.
Pour qu’on ne puisse toutefois pas répondre « oui » à la deuxième question, Bart a pris soin de donner des preuves du fait qu’il n’était pas raciste. D’abord, il l’a dit à deux reprises : « je ne suis pas raciste » ! Étrange. Quel besoin a-t-il de le dire ? Y aurait-il un doute ?
Ensuite, il a rappelé que sa ville employait 18% « d’allochtones ». Le chiffre est impressionnant. On ne sait pas s’il est réel. Mais notons que selon le Service d’Études du Gouvernement flamand, il est en soi insuffisant : la population d’origine étrangère à Anvers en 2012 était de 37%. Dont 12% d’origine marocaine. Difficile de confronter De Wever aux vrais chiffres sans une étude approfondie, mais voyons ce qu’il en est de ce pourcentage au niveau politique. Sur l’ensemble des cabinets d’échevins de la ville d’Anvers (bourgmestre et échevins inclus), il y a 8 personnes sur 70, soit 11,4%, qui pourraient être issues de la diversité, si l’on s’en tient à leur nom de famille. À comparer aux 37 % d’habitants d’origine étrangère. À peine trois sur 70 semblent être d’origine arabe. Soit un petit 4,3 %. On est loin, très loin, des 18% annoncés par Bart De Wever, dont il ne précise par réellement l’origine, mais qui lui permet de conclure qu’il donne sa chance aux « Marocains » et aux « Turcs » qui ont du talent… Sous-entendant qu’il y aurait près d’un cinquième de gens de telles origines dans ses services !
Si c’était le cas, il faudrait supposer que plus on descendra dans la hiérarchie, plus la proportion « d’allochtones » augmentera. Et ce que Bart De Wever n’a pas dit, c’est quel genre d’emplois ces 18% peuvent espérer occuper dans cette ville. Il y a aussi des balayeurs, des techniciens de surface et des éboueurs à la commune…
Ce qui fait passer le discours de Bart De Wever pour intellectuel et subtil, c’est le soin apporté à la couche explicative. Mais c’est un simple vernis sur une série d’engrenages grossiers qui ne servent qu’à dissimuler la xénophobie du discours.
Racisme anti(la)rousse.
Le racisme est, selon Larousse, soit « une idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les ‘races’, soit un comportement inspiré par cette idéologie » mais aussi une « attitude d’hostilité systématique à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes ».
Selon cette définition, ce que Bart De Wever a dit lundi, sur Terzake, est bien raciste. Car pour mieux fustiger une communauté (« berbère »), il l’a comparée à une autre (« asiatique ») dont il n’a au contraire dit que du bien. Ce faisant, il a classifié des gens en groupes hiérarchisés en leur attribuant une qualité inférieure ou supérieure : il a déclaré qu’il ne voyait pas les asiatiques « apparaître dans les chiffres de la criminalité », contrairement aux « Berbères » qui, selon lui, sont des criminels-nés : « voyez qui est dans nos prisons ». Et des chômeurs de naissance : « voyez les chiffres d’activité ».
Bart De Wever n’a donc absolument pas rendu hommage aux Chinois (quand il dit « asiatique », il ne pense pas aux Syriens, aux Tchétchènes, aux Mongols ou aux Pakistanais, hein !), il les a simplement utilisés pour mieux jeter l’opprobre sur les « bruns », comme on dit dans son arrière-ban. Et c’est d’autant plus facile qu’en Flandre, Chinois et Japonais constituent une communauté bien plus réduite, 5 à 6 fois moins nombreuse que les « Marokoanen ». Ce serait un comble qu’ils causent autant de « problèmes » qu’eux !
Bart De Wever a ensuite chargé la barque en conférant une liste impressionnante de défauts ataviques aux « Nord-Africains, et en particulier les Marocains, et plus particulièrement les Berbères ». Cette énumération montre qu’il ne s’en prend pas réellement aux seuls Berbères, mais bien à toute immigration nord-africaine anversoise. De Wever accuse ce groupe humain d’être une communauté fermée, de favoriser l’apartheid, d’être sensible au radicalisme (entendez au terrorisme). Tout cela dans une seule et même phrase. Il s’agit bien de propos hostiles à l’égard de la catégorie déterminée de personnes — comme dit Larousse. Donc, racistes. Et là, on ne tient pas encore compte de toutes les autres associations qu’il a faites indirectement (attentat des Twin Towers, décapitations, criminalité, inactivité, mauvaise immigration, etc.)
En France, Éric Zemmour a été condamné pour avoir déclaré que les patrons avaient le droit de discriminer, et également pour avoir dit que les dealers étaient tous noirs ou arabes. Bart De Wever a été plus subtil sur la discrimination, présentant la lutte contre ces inégalités comme inutile et contreproductive, mais sans engager ouvertement les gens à discriminer — même s’il a implicitement légitimé la discrimination à la location. En revanche, il été plus radical sur l’incrimination des Nord-Africains : c’est toute la population qui a été visée, associée au terrorisme, « passive » économiquement, criminelle, de « mauvaise immigration ». C’est de l’incitation à la haine raciale et ça doit être poursuivi.
Les politogues relatifs
Je suis aussi choqué quand je vois des politologues ou journalistes éluder la question du racisme en affirmant que ce n’est qu’un jeu politique, qu’il n’est parti sur ce terrain mouvant que pour attirer les voix des électeurs du Belang, un parti qui semble retrouver des couleurs depuis le dernier sondage. Mais un parti ne devient pas raciste juste pour prendre les voix d’un autre. Il faut pour cela que la xénophobie soit compatible avec son ADN. C’est ce qui empêche l’Open VLD ou le CD&V de jouer cette carte.
La N-VA, elle, est un parti nationaliste identitaire. Bart De Wever a beau tenter d’expliquer que son nationalisme est démocratique et ouvert à la différence, depuis toujours, la N-VA s’en prend à l’immigration massive, mauvaise, incontrôlée et cherche à la remplacer par une immigration ultra-intégrée, flamandisée, sans grumeaux et tem-po-rai-re : les documents de la N-VA d’avant 2012 recommandaient une immigration économique limitée à cinq ans. Après, buiten. L’exemple des quatre Yézidies venues parler au Parlement européen du « génocide » dont leur communauté a été la victime en Iraq, et interdites de visa en Belgique, montre que pour l’administration de Theo Francken, même les victimes des ennemis déclarés (l’Organisation État Islamique) sont non grata quand elles sont trop colorées.
En 2006, Bart De Wever l’a dit lui-même : la N-VA, c’est le Vlaams Belang sans la culture de l’insulte. Il ne va donc pas dire que les immigrés sont nocifs, il va habiller ce discours pour qu’il soit le plus digeste possible. Mais il distend l’élastique jusqu’au delà du supportable. Dans son interview de lundi, il a excusé le racisme des Anversois « de souche » : « Si on gère mal [l’immigration] [à savoir, si on ne la limite pas drastiquement NDLA], la mauvaise réponse de la population peut être que le racisme apparaît (sic). La somme de toute une série de mauvaises perceptions et expériences (sic) — à juste titre ou non — fait alors qu’on se dirige vers une culture de défiance. »
Ce faisant, il ne dit pas seulement que les Flamands « de souche » ne sont pas responsables de leur propre racisme, il sous-entend clairement que les immigrants y sont souvent pour beaucoup : « une série de mauvaises expériences » justifiant tout de même qu’on s’en défie. À cela, il ajoute le « 9/11 » (l’attentat contre les Twin Towers) pour justifier le racisme envers les musulmans. Le rôle d’un homme politique est à l’inverse de rappeler qu’il n’y a pas de rapport entre le terrorisme et la population immigrée.
Le Larousse associe la deuxième définition du racisme à une systématique. Est-ce le cas ? Oui. Ces propos nouveaux de Bart sont tout à fait en phase avec ceux de Theo Francken sur sa page Facebook (« puis-je douter de la valeur ajoutée des Marocains, Algériens et Tunisiens ? ») où ils étaient, là aussi, opposés aux Asiatiques ! Auparavant, Liesbeth Homans, l’âme damnée de Bart, avait inventé le « racisme relatif », qui visait lui aussi l’immigration nord-africaine. Siegfried Bracke n’a pas vu de problèmes dans le discours de Bart De Wever. Bref, ça se passe comme ça à la N-VA
Les femmes, c’est du chinois (relatif)
Enfin, s’il fallait une preuve de l’efficacité de ce discours et de l’indolence de nos intellectuels, on la trouvera dans le quotidien de gauche De Morgen qui a publié la carte blanche d’une certaine Yumi Ng, « chinoise de 44 ans, de deuxième génération [qui a] la nationalité belge ». Chinoise, donc, et puis… belge. Elle y dit que De Wever a un peu (pas) raison, nous apprend le titre. Ben oui, son père, immigré chinois lui a toujours expliqué qu’elle devait être reconnaissante envers la Belgique, écrit-elle. Un peu comme si les autres immigrés ne le faisaient pas. Elle a connu le racisme, mais en a tiré la volonté d’avancer, elle ! Un peu comme si ça n’était pas ce qui avait aussi motivé Ahmed Laaouej, Fadila Laanan, le conteur Hamadi, Hakima Darmouch, Hadjah Lahbib et tant d’autres Belges d’origine nord-africaine, marocaine, ou berbère, connus ou anonymes. Mais Yumi Ng nous a gardé le meilleur pour la fin, où elle « explique » ce que Bart De Wever a, selon elle, voulu dire, et là, on se rend compte que le nationalisme attire le nationalisme :
« Mais puis-je ajouter que les Chinois ont en effet moins de problèmes de racisme […], qu’ils n’ont pas de culture machiste ? Qu’ils s’occupent surtout de travailler dur pour acheter une Mercedes ? Qu’ils trouvent la séparation de l’Église et de l’État normal ? Qu’ils ne traitent pas les filles en minijupe de prostituées ? Qu’ils en font une question d’honneur de ne jamais chômer ? Et que c’est ça qui fait que les Chinois trouvent leur voie plus facilement dans le monde et font effectivement moins souvent l’objet de discrimination ? »
Une belle démonstration du deuxième effet racist cool de Bart : une personne de la « bonne minorité » se fend d’un rare étalage d’autosatisfaction ethnique chauvine et d’autant d’attaques en règles contre la même cible que celle de Bart de Wever, que Yumi Ng ne nomme pas, mais que tout le monde pensera reconnaître. Culture machiste, paresse, fondamentalisme, plaisir de chômer, mauvaise intégration… Mais ce sont tous les défauts attribués précédemment par Bartounet aux « Berbères » !
La relativité générale
Quand l’homme politique le plus fort du pays incite au racisme, il trouve des gens pour le suivre, y compris dans les minorités, sans que grand monde ne s’en inquiète. Et De Morgen, bien sûr, publie. Et le premier ministre, bien sûr, dit que ce n’est pas son affaire. Et le président de la Chambre, évidemment, approuve grossièrement. Et nous, rien à signaler ?
La xénophobie est devenue à ce point la norme, y compris entre communautés désormais, que plus personne n’ose dire les mots. On se prend immédiatement un contre-feu nourri, jusqu’à cette invraisemblable édito de Béatrice Delvaux qui commence par « celui qui critiquera cette sortie fera la pub de la N-VA et accroîtra la popularité du parti et de son chef. » Seriously ? Chuut, Bart De Wever a tenu des propos racistes, mais il ne faut pas le dire trop fort parce que ça le sert. Déjà, j’aimerais bien en avoir la preuve. Les Flamands ne sont pas des imbéciles. Ils peuvent aussi entendre un discours de raison. Près de 70% d’entre eux ne se sont pas laissés séduire par la N-VA.
Chère Béa, il y a deux mois, tout le monde était Charlie et l’on célébrait la liberté de critiquer la plus totale, indispensable, contre toute oppression. Qu’est-ce qu’il en reste ? Bart De Wever serait-il l’exception qui requiert qu’on s’autocensure ?
Non, ce qui se tapit derrière cette autocensure, ce refus de dire les mots, ce n’est rien d’autre que la peur née de 500 jours sans gouvernement, de son ascension fulgurante que l’on peine toujours à expliquer. Mais la devise du Canard, est là, qui doit nous occuper l’esprit en permanence : « la liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas ». Écoutons-la. Mettons la peur de côté. Disons les mots, fièrement. Ne laissons pas les politiciens s’en emparer et les tintamarrer à notre place pour grignoter quelques points dans les sondage. Parce que sinon, un jour, on n’aura plus besoin d’avoir peur : ce sera le jour où nos dirigeants nous dirons ce que nous avons le droit de penser, de dire, ou d’écrire.
127 Comments
Salade
mars 30, 18:12Pfff
mars 31, 10:48uit 't zuiltje
mars 31, 22:52Pfff
mars 30, 18:17uit 't zuiltje
mars 31, 00:21Gilles - Bxl
mars 30, 18:31Pfff
mars 31, 10:49Lachmoneky
mars 31, 11:05schoonaarde
mars 30, 18:59Marcel Sel
mars 30, 23:33thomas
mars 31, 07:59Marcel Sel
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mars 31, 12:32thomas
avril 01, 09:16Marcel Sel
avril 01, 15:07thomas
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avril 01, 18:09thomas
avril 01, 19:17Marcel Sel
avril 01, 23:40uit 't zuiltje
avril 01, 19:43thomas
avril 02, 00:27Marcel Sel
avril 04, 23:46thomas
avril 02, 00:41thomas
avril 02, 08:42Marcel Sel
avril 04, 23:57thomas
avril 02, 17:18thomas
avril 05, 11:04thomas
avril 05, 13:34Marcel Sel
avril 06, 19:44thomas
avril 06, 02:43uit 't zuiltje
mars 31, 00:34schoonaarde
mars 31, 14:19uit 't zuiltje
avril 01, 19:36Vanderlinden
mars 30, 19:26Bison, la colle super-puissante
mars 30, 21:24Pfff
mars 31, 11:23uit 't zuiltje
mars 31, 00:16Tournaisien
mars 31, 06:16Marcel Sel
mars 31, 11:34Tournaisien
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avril 01, 18:11Tournaisien
avril 02, 22:37Pfff
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avril 05, 10:12lievenm
mars 31, 15:43Cahen
mars 31, 08:06Juliette
mars 31, 18:47Peter
mars 31, 08:52Xavier
mars 31, 09:10uit't zuiltje
mars 31, 16:26willy
avril 02, 10:28uit 't zuiltje
avril 06, 20:39Xavier
mars 31, 09:13uit't zuiltje
mars 31, 16:24Xavier
mars 31, 09:27Pfff
mars 31, 16:11uit't zuiltje
mars 31, 16:31moinsqueparfait'
mars 31, 11:31Pfff
avril 03, 00:34Linda Mondry
mars 31, 16:01L'enfoiré
mars 31, 17:23L'enfoiré
avril 01, 10:56Niemöller
mars 31, 18:26Juliette
mars 31, 19:13moinsqueparfait'
mars 31, 19:48uit 't zuiltje
avril 08, 00:45moinsqueparfait'
avril 09, 01:24Juliette
mars 31, 20:51Pfff
avril 09, 19:50uit 't zuiltje
mars 31, 22:43Salade
avril 01, 12:14uit 't zuiltje
avril 01, 20:06LilAngel
avril 02, 00:36Marcel Sel
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avril 05, 09:12uit 't zuiltje
avril 08, 01:03Pfff
avril 09, 10:35Juliette
avril 02, 07:59thomas
avril 03, 16:53Lachmoneky
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avril 05, 13:50Abigael Aki
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avril 06, 22:35LilAngel
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avril 06, 23:02thomas
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avril 15, 02:09Capucine
avril 06, 09:41wallimero
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avril 09, 07:17Marcel Sel
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avril 08, 16:49schoonaarde
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avril 09, 12:47uit 't zuiltje,
avril 15, 02:14Racisme : Bart De Wever peut, les Flamands ne peuvent pas. | Un Blog de Sel
août 08, 17:03Anonyme
août 13, 22:42marcel
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