Bart De Wever, complice de la réhabilitation d’un fasciste antisémite.
Ce samedi, le député N-VA Koenraad Degroote introduira le colloque en hommage à Joris Van Severen, le premier fasciste flamand, leader du Verdinaso de sinistre mémoire, dont l’antisémitisme virulent a entaché l’Histoire de Belgique, et dont le bulletin publiait régulièrement des articles encensant Adolf Hitler. Au Soir qui lui
demandait s’il ne condamnait pas le personnage, Koenraad Degroote répondit comme répond un membre de n’importe quelle extrême droite en Europe : «condamner, c’est exagéré, je ne vais pas le condamner». Lorsque le journaliste lui demande «N’était-il donc pas fasciste», il reprend le
s mots de Bart De Wever ce weekend dans De Zevende Dag : «Il faut voir ça dans le contexte historique de l’époque, ce n’est
pas comparable avec aujourd’hui».
La presse francophone crie à une nouvelle affaire Theo Francken. Et une fois encore, elle passe à-côté des faits. Car tout comme la visite de Francken à l’anniversaire de Bob Maes n’était pas fortuite, mais organisée par le parti, la visite de Degroote au Centre d’Études et de Coordination Joris Van Severen n’est pas la première d’un membre de la N-VA. À l’époque où Jan Jambon expliquait dans un cercle de Waffen-SS que les Flamands n’avaient pas à s’excuser pour
la collaboration, Bart De Wever en personne rédigeait un texte qui, pour le moins, réhabilitait Joris Van Severen. Mais en plus, il alla le lire à Wakken, devant un parterre de nostalgique, d’anciens VERDINASO et même ex-Waffen-SS. C’est ce qui explique la présence, aujourd’hui encore, du nom de Bart De Wever dans la liste des «collaborateurs» du Centre d’Études et de Coordination dont l’ambition n’est pas d’examiner scientifiquement l’histoire et la personnalité du leader fasciste flamand, mais bien de réhabiliter totalement une des figures maîtresses de l’Ordre Nouveau en Flandre.
J’ai révélé cette visite et le contenu ahurissant du texte «académique» que Bart De Wever y a présenté ce jour-là dans Les Secrets de Bart De Wever. Pratiquement aucun journal n’a repris cette information qui jette pourtant une lumière fondamentale sur la personnalité et les errements (passés ?) du président du premier parti de Belgique. La presse flamande a totalement fait l’impasse sur ces révélations et sur l’analyse de texte. Voici le résumé des deux chapitres consacrés à l’événement. Ils montrent que Bart De Wever donnait pour le moins l’impression de vouloir blanchir le fasciste pour en faire l’icône du Mouvement flamand, avec les mêmes excuses de «mise en contexte». Détail qui tue : le colloque était modéré par Mathias Storme, envoyé aujourd’hui au Centre de l’Égalité des Chances et contre le Racisme par le Parlement flamand. Où je me demande quand je me retrouverai accusé par ces instances de crime contre la N-VA.
On commence par Leni Riefenstahl
Il y a quelques années, Dimitri Verhulst (l’auteur de la merditude des choses) a rencontré Jef Persyn pour écrire un article sur les ex-collaborateurs. C’est un ex-membre du Verdinaso de Joris Van Severen. C’est aussi le frère d’un ex-Waffen-SS flamand qui «a figuré de son plein gré dans Triumph des Willens de Leni Riefenstahl», l’un des chefs d’œuvres de la propagande nazie. Selon Dimitri Verhulst «Jef Persyn […] avait plutôt l’attitude de Bert Eriksson (fondateur du VMO 2e mouture). À savoir que ça ne le dérangeait absolument pas que chacun sache qu’il trouvait dommage que tous les Juifs n’aient pas été éliminés, et qu’il espérait encore avoir la chance de refaire une deuxième guerre mondiale afin de mieux y parvenir. Il parlait, la poitrine gonflée d’arrogance, de cette ‘pourriture de démocratie’ et au mot ‘fasciste’, le nez de l’homme n’associait pas la moindre odeur de ranci. Non, il était assez fier que quelqu’un épande une fois encore ses points de vue à travers le monde, particulièrement à une époque comme celle-ci, où le droit à la liberté d’expression est, selon lui, ‘si menacée’. »
Un Reich à la flamande
16 avril 1937. L’Hippodrome d’Anvers est plein à craquer. « Quelques milliers de personnes », d’après le journal. Dans les travées, en ordre militaire, debouts et immobiles, il y a les membres du DMO, le Dietsche Militanten Orde (sur le modèle duquel le néo-nazi Bert Eriksson a conçu le deuxième VMO) . C’est un jour important pour les Dinaso, du nom du mouvement auquel ils adhèrent inconditionnellement. Dinaso signifie : Dietsche Nationaal- Solidaristen. En français, Nationaux-solidaristes thiois. (Aujourd’hui, les néo-nazis de Nation, du NSV ou encore du Voorpost se réclament du national-solidarisme). Le nom officiel de ces fascistes du Nord est Verdinaso. Avec le préfixe Ver, pour Verbond (alliance). Tous ces gens sont venus écouter l’homme de l’ordre nouveau. Leur Leider (Führer), Joris Van Severen.
Le Gewestleider (chef régional) arrive sur la scène. Il donne au public avide une courte introduction. Puis, il présente le premier orateur. C’est un monsieur M. Lambrechts qui va chauffer la salle. Il commence bien sûr par parler du Dietsche Rijk. Non, ce n’est pas le Reich allemand, mais bien celui qu’on traduit en français par thiois. Le néerlandais étant, comme on l’a vu, très proche de l’allemand, Deutsch est le même mot que Dietsch, l’étymologie est identique. Comme en allemand, Dietsch évoque l’appartenance à une « race » de seigneurs, noble de par sa descendance germanique. Mais l’État thiois dont rêvent en chœur les milliers de spectateurs de ce congrès du Verdinaso, et leurs Gouwleiders, Gewestleiders, Miliciens et Leider, c’est la nation pan-Néerlandaise qui unit Flamands et Hollandais. Comme le Leider est un homme de paix – il a fait la Grande Guerre –, il a quelque peu réorienté ses ambitions (vers 1934-35) : désormais, les Wallons, les Luxembourgeois et les Frisons sont invités à intégrer ce nouvel empire, et l’on oublie la Flandre française, parce que l’arracher à la France signifierait la guerre, et au Verdinaso, on n’aime pas ça. La guerre, ça fait désordre. Et le premier, le tout premier mot d’ordre de l’organisation, c’est justement le mot Ordre.
La Wallonie, on l’accepte dans le grand Reich thiois, parce que seule, elle « ne constituerait pas un État viable », selon Van Severen (alors qu’à l’époque, la Wallonie était richissime). En réalité, son souci est : si on séparait la Flandre (les «Thiois méridionaux») de la Wallonie, il fallait scinder le Congo belge en deux ! Or, le Congo transforme ce Rijk en Empire. Avec cette immense colonie, l’État thiois pourra s’enorgueillir d’être une nation comparable à l’Allemagne (nazie), sa voisine, source d’une grande admiration (pour Adolf Hitler) de la part d’une des deux ailes principales du Verdinaso, mais aussi de concurrence de la part de l’autre aile, pro-Mussolini.
Joris Van Severen veut « un Reich, le ‘Dietsche Rijk der Nederlanden’, dans l’Empire thiois. Le Peuple thiois doit devenir un dans la réalité et le fait, et être un dans son État ! Les peuples autour de lui […], Frisons, Wallons et Luxembourgeois doivent former avec le peuple thiois une véritable communauté étatique […] sous l’hégémonie (sic) du peuple thiois, sous l’hégémonie du Volksreich thiois. […] « Les ethnies frisonne, wallonne et luxembourgeoise […] seront dirigées par la plus grande, la plus importante et la plus forte d’entre elles : le groupe ethnique thiois.» Quant à Bruxelles, même si elle est bilingue – ce que le Leider reconnaît bien volontiers – elle est de toute évidence flamande.
Là où le Juif s’installe, l’air devient irrespirable
Après s’être épandu sur la grandeur thioise et le futur Reich soumis à l’ordre nouveau, M. Lambrechts finit son speech par : « Là où le Juif s’installe, l’air devient irrespirable, et l’Anver-sois s’en va. En ce moment, un quart du sol à l’intérieur de l’ancienne enceinte [d’Anvers] s’est dégradé en un ghetto […] partout, ils continuent à affluer […] Rex les épargne. Le VNV parlemente avec eux. Dans ce combat vital pour notre Peuple, seul le Verdinaso sert son homme […] Ici, le danger juif croît chaque jour.» Et il conclut comme l’on conclut tous les discours du mouvement, en tendant bien sûr le bras : « Le Verdinaso, Heil ! » Le journal Hier Dinaso !, l’organe du mouvement, notera quelques jours plus tard que M. Lambrechts reçoit « des applaudissements chaleureux. ». Après un discours du Gouwleider (Gauleiter) Van Gorpe, Joris Van Severen arrive, acclamé et parle de la future organisation du Reich thiois : « Un roi, un chancelier, un gauleiter par province ». Ce dernier nommera les bourgmestres et c’en sera fini des partis et du régime des partis. « Plus de parlement, plus de conseils provinciaux ou communaux, suppression des syndicats, remplacés par des syndicats ORGANIQUES de corporations. […] Le souhait du peuple s’exprimera au travers des conseils des entreprises et des corporations. La presse entière sera mise sous contrôle. Il sera veillé avec la plus grande rigueur à ce que la presse remplisse son rôle honnêtement et avec conscience : informer et éduquer le peuple honnêtement et avec le sens de la vérité. » Bref, une copie conforme du fascisme de Mussolini, avec l’antisémitisme en plus. Ça ressemble à quoi ?
Joris Van Severen termine d’ailleurs par quelque chose de bien nazi : « Le Reich thiois des Pays-Bas, Heil ! ; L’Empire thiois, Heil ! Le Verdinaso, Heil ! »
Heil Dinaso !
Dans son texte sur Joris Van Severen, Bart De Wever affirme qu’il n’était absolument pas antisémite. Or, un antisémitisme féroce apparaît dans chaque numéro de Hier Dinaso !, et dès les premiers. Exemples :
Dans le numéro 21, de 1937, sous le titre Trop de Juifs, ou trop peu ? : « Nous ne sommes pas des antisémites, nous détestons seulement le mal ! Nous voulons instaurer l’ordre et le droit pour notre peuple, nous voulons pour cela gouverner par nous-mêmes. Les étrangers ne sont pas chez eux dans la direction de notre État. Que la représentation des Juifs dans la direction de la vie étatique, économique et culturelle de notre peuple est d’un pourcentage bien plus élevé que leur nombre, démontre simplement que la question juive est effectivement importante pour notre peuple. Nous résoudrons cette question sans haine, mais avec la stricte application des lois de la justice. Heil Dinaso ! »
Mais bien avant, en 1933, Hier Dinaso ! publie un article intitulé Juifs et marxistes dans le diamant.
Dans une brochure publiée aux Pays-Bas en 1938, Ernst Voorhoeve, bras droit hollandais de Joris Van Severen détaille le programme du Leider, et au chapitre La Judéité, l’auteur écrit : « Bien que beaucoup de Juifs soient des citoyens néerlandais, ils sont et restent membres du Peuple juif. Ils sont et restent un élément populaire étranger dans chaque État non-juif. Les pogroms sont toujours principalement le résultat de prises de pouvoir juives à l’intérieur de l’État. Aux Pays-Bas, les Juifs possèdent de par leur argent, influent sur et dirigent l’État, l’éducation, la médecine, la défense en justice, la publicité, les loisirs, le commerce et l’industrie. Le Verdinaso souhaite qu’à la partie de ce peuple résidant en Hollande, il soit laissé l’asile à la condition que les Juifs respectent et s’adaptent à nos mœurs, par le mot, l’écrit et le geste […] Pour les Juifs est prévu un statut d’exception par lequel leurs droits et leurs devoirs sont définis. Cela est indispensable dans l’intérêt de la population néerlandaise et des Juifs eux-mêmes. » L’apparente retenue dans l’antisémitisme n’est que de façade, pour ne pas choquer la population. Dans les plans réels du parti, les Juifs doivent, pour commencer, être exclus de tout poste de fonctionnaire, ainsi que dans l’éducation.
Les belles lettre allemandes : Gœbbels.
En 1936, Hier Dinaso ! publie intégralement un discours de Josef Gœbbels et s’en félicite.
En 1933, le même magazine publie un débat parlementaire allemand dans lequel Adolf Hitler « se fait » les sociaux-démocrates au Reichstag (si sa haine des «socialistes» vous rappelle un récent discours de De Wever, c’est sûrement un hasard)
Dans un autre numéro de Hier Dinaso ! de 1937, on trouve : « Et les Juifs ? […] tous les pays de l’Ordre ont rejeté ces éléments sinistres et les démocrates les ont accueillis en Belgique les bras ouverts, et salués… À des dizaines de milliers de nos propres compatriotes, on a dérobé le pain de la bouche, et nos démocrates parlaient simplement d’amour chrétien du prochain. […] Les Juifs sont des étrangers ET DES ÉTRANGERS D’UNE SORTE TRÈS DANGEREUSE. »
En 1937 encore, dans le numéro 21 de Hier Dinaso !, on scande : « Celui qui veut la prospérité sociale, doit vouloir l’État thiois. Celui qui veut la sécurité militaire doit vouloir l’État thiois. Celui qui veut la grandeur nationale, et la renaissance nationale doit vouloir l’État thiois. Celui qui rejette l’État thiois rejette toutes les possibilités de notre être un peuple et laisse notre peuple en proie à l’humanisme juif. »
Enfin, un texte parmi tant d’autres lie directement le VERDINASO au nazisme : « L’Acte de Mussolini et celui d’Hitler sont en soi déjà porteurs d’une victoire (qui aura probablement pour prolongement la victoire de Franco). La plus grande victoire de Joris Van Severen sera : ‘La Nation thioise et l’Ordre’[…] L’Occident s’est retrouvé : son être et sa réalité dans sa propre nature, à savoir que les peuples ont retrouvé leur ordre et vie (nationaux) naturels. Pour nous, c’est ça : une grande nation thioise et une grande vie nationale-thioise dans notre style : la CULTURE THIOISE. »
Comment un facho-nazi devient un mythe.
Joris Van Severen est arrêté en mai 1940, envoyé en France dans la panique de la Blitzkrieg avec des espions allemands mais aussi des civils innocents (dont des Juifs) et exécuté sommairement par des soldats français à Abbeville, avec 20 autres personnes, suite au bombardement d’Abbeville. L’historiographie flamande ne retiendra que ce «bain de sang» (Maurice De Wilde), oubliant que le bombardement de la ville par les nazis en était très probablement le déclencheur : un officier français, ivre de rage et d’alcool, a ordonné au petit matin de tuer ces espions allemands, retenus prisonniers dans un kiosque. De là naît la «légende Van Severen» : le Mouvement flamand ne retiendra de lui que son assassinat et le Centre d’Études et de Coordination Van Severen s’occupera patiemment de blanchir tout le reste, d’effacer le mussolinisme, le nazisme et l’antisémitisme. Un monument lui est érigé à Abbeville et une commémoration annuelle organisée. « Les membres du Vlaams Blok, de Were Di, de Voorpost et du VMO ne manqueront jamais à l’appel. » écrit Hugo Gijssels. La remise à l’honneur du facho-nazi prendra même un tour officiel, le monument étant cofinancé par le VDAB (office du tourisme flamand) et un certain ministre déposera une gerbe de fleurs devant sa maison.
De là naît aussi la légende que Joris Van Severen n’aurait en aucun cas collaboré. Celle-ci est contredite par Hier Dinaso ! d’août 1940, un numéro spécial in memoriam de Joris Van Severen. Pol Le Roy, secrétaire du Verdinaso, y raconte ses adieux au Leider, le 10 mai, au moment où celui-ci est arrêté par la police :
« ‘MAINTENANT, notre objectif va se réaliser…, c’est seulement dommage que cela arrivera grâce à des circonstances aussi tragiques.’ C’est avec ces mots que Joris Van Severen me fit ses adieux, ce matin du 10 mai, inconscient de ce que le Destin agitât derrière lui l’ombre de la mort ».
Oui. Selon Pol Le Roy, en partant pour Bruges, puis Abbeville, puis la mort, Joris Van Severen dit à son lieutenant qu’il se préparait bien à collaborer.
Le DINASO, fournisseur de chasseurs de Juifs
Si plusieurs Dinaso se sont battus sous l’uniforme belge, si quelques rares d’entre eux sont entrés en résistance (et pourquoi n’est-ce pas eux que la N-VA commémore ?), la plupart a compris le message principal de Van Severen, qui était « Nous allons instaurer l’ordre nouveau en Flandre. »
C’est Jef François, l’ex-chef du DMO, la Dietsche Militantenorde, la branche milicienne du Verdinaso, qui prit le relais de Joris Van Severen. Et c’est le même Jef François que l’on retrouvera en 1942 avec le grade de sous-lieutenant dans la 1re compagnie de fusiliers de la Légion SS Flandre, en URSS. Sans compter les Vlaamse-SS, stationnés à Anvers, spécialisés dans la chasse aux Juifs. Dans son ouvrage Des simples Flamands ? Les chasseurs de Juifs de la Vlaamse-SS, Lieven Saerens note : « Lorsqu’on regarde le cadre des SS anversois de près, il est frappant de constater qu’il est surtout constitué d’anciens (Ver)Dinaso. » Et de fait, parmi les adjudants qui vont s’y succéder, il y aura Frans Dillen, cofondateur de la Algemeene SS-Vlaanderen, ancien du Dinaso ; Gaston De Brandt, Unterscharführer Vlaamse-SS, « sympathisant Dinaso » ; Luc Remacle, proba- blement issu du Jong Dinaso. August Schollen et Victor Nobels étaient effectivement actifs dans le Verdinaso. Le SS-Stormbanleider Jozef Bachot, également ex-Dinaso. Remacle, Schollen, De Brandt : chasseurs de Juifs. La plupart d’entre eux participent à la nuit de cristal anversoise, où « quelque 200 à 400 Vlaamse-SS et membres de la Volksverwering et de la Zwarte Brigade (Brigade Noire) du VNV ont mis le feu à deux synagogues et à la maison d’un rabbin et ont cassé des dizaines de vitrines. » Ces chasseurs de Juifs sont tellement violents que « l’Oberfeldkommandantur de Gand a été obligée d’interdire aux SS [flamands] locaux de ‘prendre des mesures contre les Juifs’. » Et la délation fait partie de leur arsenal : « Le 17 décembre 1942, De Brandt écrit une lettre à Ernst Laïs de la Sipo-SD Anvers où il accuse le commerçant juif d’origine turque Nissim Cordova d’être l’assassin [du Vlaamse-SS] August Schollen. » Cordova est torturé, amené au camp de Breendonck, l’antichambre d’Auschwitz, où finalement, toute la famille périt. Le bébé, le petit garçon, la maman, le commerçant. Gazés, puis brûlés.
En 1942, le successeur de Joris Van Severen, Jef François, devenu SS-Untersturmführer, prend la direction de l’Algemene SS-Vlaanderen. Et Lieven Saerens rappelle ses exploits d’avant-guerre : « [Jef François] avait une position importante dans le Verdi- naso et faisait partie de l’aile pronazie. Dès avant la guerre, il avait régulièrement des contacts avec l’Allemagne nazie et assisté à plusieurs discours d’Hitler » avec l’accord de Joris Van Severen.
Le financement et le blanc-seing des nazis
Le samedi 16 septembre 2000, Bart De Wever un peu avant 9h, Bart De Wever arrive au Centre Culturel Hondius, à Wakken, entre Gand et Courtrai. Il va parler devant 82 personnes, dont Jef Persyn, l’antisémite virulent dont Dimitri Verhulst parle dans son interview. Sa présence n’a rien d’occasionnel : la conférence est organisée par le Centre d’Études et de Coordination Joris Van Severen, celui-là même qui organise la commémo au fachiste à Abbeville chaque année, et Jef Persyn en est l’un des membres éminents !
La conférence commence. Elle est introduite par Roland Bekaert, président de l’association Wakken Commémore. Il présente Rudy Pauwels, neveu de Joris Van Severen, dont le père fut proche. Pauwels lit un texte intitulé Joris Van Severen et la politique de neutralité de Léopold III, ainsi que son « testament politique ».
Le troisième intervenant est Luc Pauwels (fondateur de la revue identitaire de nouvelle (extrême-)droite TeKoS). Il détaille l’état de ses recherches sur Joris Van Severen et l’Allemagne. Il y évoque une interview de Joris Van Severen en 1935, dans laquelle il aurait déclaré détester « les hitlériens ». Il affirme également qu’après la Nuit de Cristal, Van Severen se serait expressément distancié du nazisme. Mais pas un mot sur l’envoi du futur Untersturmführer-SS Jef François, chef de la milice du Dinaso et très proche du Leider, à Nuremberg pour écouter Hitler, juste avant guerre. Luc Pauwels affirma en outre que Van Severen n’aurait jamais accepté un centime du NSDAP. Pourtant, l’historien Maurice De Wilde relève : « En 1931, Van Severen cherchait à approcher le parti d’Hitler, le NSDAP, qui n’était pas encore au pouvoir en Allemagne. Le NSDAP montra pour le Verdinaso un intérêt vivace. Walther Reusch, étroitement impliqué dans le ‘Bund der Flamenfrende’ (association de l’amitié flamande, NDT) jugea même en avril 1933 que le Verdinaso était la seule organisation nationale-flamande à mériter un subside allemand : 20 000 reichsmarks par an, à régler via les Pays-Bas, par prudence, suffiraient. On ne sait pas si ceux-ci ont effectivement été virés, bien qu’il y eût des rumeurs insistantes assurant que le Verdinaso recevait bien de l’argent allemand » Et puis, il y a cette note du 14 juin 1933, du service des Affaires étrangères nazi, l’Auswärtiges Amt, qui fait la promotion du VERDINASO : « […] que vous pouvez donc reconnaître que le fait que le programme nationaliste pan-néerlandais du mouvement de Van Severen implique un profond parallélisme avec notre Pensée ne fait aucun doute »
De Wever présenté par Storme : la (future) N-VA de mèche.
Après le repas, un nouvel orateur présente un texte sur Les Influences du Dinaso sur la formation des partis nationaux-flamands après la Seconde Guerre mondiale. L’orateur s’appelle Bart De Wever. Il n’est pas en terrain inconnu : la soirée est modérée par Matthias Storme — aujourd’hui envoyé par la N-VA au nouveau Centre de l’Égalité des Chances et contre le Racisme, un centre dont la N-VA veut, depuis toujours, l’abolition. Quand le Vlaams Belang a été condamné pour racisme, Storme a déclaré qu’il avait «l’obligation éthique de voter pour le Vlaams Belang». Il faut dire que c’est un chaud partisan de l’abolition du cordon sanitaire et donc de coalitions avec les néo-nazis du Vlaams Belang.
Le site du Centre d’Études et de Coordination Joris Van Severen a gardé une trace de la visite de Bart De Wever en l’an 2000. On y lit : « [Bart De Wever] nous apprend de quelle manière et au moyen de quelles initiatives la pensée de Joris Van Severen a continué à vivre après la Seconde Guerre mondiale –, et ceci, tant au niveau de ce que l’auteur appelle ‘l’aile belgiciste’ que sur le podium nationaliste-flamand. C’est un apport qui contient la matière nécessaire au débat et appelle à des sentiments ambivalents chez les uns et les autres. Elle reflète néanmoins d’une façon correcte l’état actuel de la recherche historique. » Bart De Wever se retrouve même dans la liste des « collaborateurs » (medewerkers) de la Fondation, aux côtés, par exemple du fondateur de la NSV, les jeunesses estudiantines nationales-solidaristes qui ont donné de nombreux cadres au Vlaams Belang. Et bien sûr, aux côtés de Jef Persyn, l’antisémite néofasciste.
Le texte lu par Bart De Wever au Centre de Coordination Joris Van Severen a également été publié dans la Revue belge d’Histoire contemporaine de la Fondation Jan Dhondt de l’Université de Gand. Il s’agit d’un texte présenté comme académique, mais dès l’introduction, la minimisation du caractère fascisto-nazi fait plutôt penser à une révision du personnage, frisant son apologie : « Dans la seconde moitié des années 30, Joris Van Severen coupla son organisation d’ordre nouveau à un programme nationaliste-bourguignon (sic). Cette pensée d’un État thiois, qui comprenait la préservation de la Belgique, le mit en opposition au nationalisme-flamand qui se cramponnait au programme nationaliste linguistique traditionnel. Cet article examine comment les idées du Leider (sic) ont continué à vivre après la guerre et en particulier quel rôle ses partisans ont joué par rapport au Mouvement flamand. » L’intro porte clairement, non pas sur le fascisme de Joris Van Severen, mais sur la querelle interne aux mouvements de l’ordre nouveau flamands : pour une Flandre indépendante, ou pour un État thiois avec les Pays-Bas.
Les sources fiables de «l’historien» De Wever : des ex-collabos !
Dès les premiers paragraphes, Bart De Wever cite Luc Pauwels, le nostalgique, l’identitaire, le fondateur de TeKoS, dont RésistanceS indique qu’il serait aussi le corres- pondant en Flandre de GRECE, mouvement de la Nouvelle (extrême-) Droite. Dans la bibliographie de L’ombre du Leider, Bart De Wever reprend sa précédente contribution annuelle : « Luc Pauwels, L’évolution idéologique de Joris Van Severen, in Jaarboek 3, Centre d’Études et de Coordination Joris Van Severen. » L’historien De Wever considère donc comme fiable une source directement impliquée dans les commémorations annuelles à Van Severen ! Il va jusqu’à écrire : « Au sujet de l’idéologie et de ses évolu- tions permanentes, nous sommes excellemment informés par l’ouvrage récent de Luk Pauwels. L’auteur montre d’une façon convaincante qu’idéologiquement, Joris Van Severen était surtout influencé par les différentes directions prises par le mouvement jeune-conservateur.» En d’autres termes, Bart De Wever participait, en 2001, à une révision de l’histoire de l’Ordre nouveau en Flandre et à la réhabilitation de Joris Van Severen, le premier fasciste flamand, antisémite virulent, dont plusieurs lieutenants ont codirigé la chasse aux Juifs, notamment à Anvers, en présentant comme scientifique les travaux de Luc Pauwels, un autre des membres éminents du Centre de réhabilitation du fascisto-nazi.
Mais il ne puise pas que chez ce nostalgique-là : le futur président de la N-VA affirme aussi avoir puisé ses sources dans les archives personnelles de Maurits Cailliau, le secrétaire du Centre d’Études. L’adresse postale du Centre, c’est d’ailleurs aussi l’adresse privée de Maurits Cailliau. Bart n’ignore pas l’engagement passé de Cailliau. Il écrit de lui dans le texte : « Une série de vétérans, en particulier Maurits Cailliau […] ont immédiatement fondé l’ADJoV ou Algemeen Diets Jonge- renverdbond (Alliance générale thioise des jeunes), un groupe de formation ayant pour objectif d’amener les mouvements de jeunesse existants sur la ligne des néo-Dinasos. […] Une dernière tentative de jeunesses néo-Dinaso fut lancée en 1982 par la fondation de la Oranjejeugd (Jeunesse orangiste). » Et là aussi, de reprendre dans la bibliographie deux œuvres de Cailliau !
Le texte du futur président de la N-VA est extrêmement intéressant à d’autres titres. Dans ses notes, on découvre que le Centre d’Études et de Coordination Joris Van Severen fut imaginé dans… la revue Hier Dinaso ! (sic) d’après-guerre, calque exact du bulletin officiel du VERDINASO y compris pendant la collaboration. C’est un certain Paul Persyn (qui serait le frère de Jef Persyn – je ne sais pas si c’est lui qui a posé pour Leni Riefenstal) qui l’a lancé.
Minimisation, réhabilitation, ou apologie d’un fasciste ?
Dans la première partie de L’ombre du Leider, Bart De Wever résume qui était Joris Van Severen. Mais à aucun moment, il ne parle de l’influence de Mussolini. Il ne parle pas du camp hitlérien qui fut actif dans le Verdinaso jusqu’à la fin, et il n’évoque jamais l’antisémitisme évident et constant de Hier Dinaso ! Il écrit : « Van Severen nomma la vision de la société du Verdinaso par le néologisme ‘national-solidarisme’. La pierre angulaire était un remplacement de la détestable démocratie parlementaire – ‘le chaos démolibéral’ – par un ordonnancement corporatiste de la société. Van Severen occupa par son interprétation le milieu de terrain entre catholicisme conservateur et l’interprétation fasciste (sic) ». Notez bien que dans la phrase qui précède, Bart De Wever ne met pas détestable démocratie parlementaire entre guillemets.
Il y a une autre dimension étrange dans De schaduw van de Leider. Si vous écrivez un texte sur une personnalité de l’ordre nouveau aujourd’hui, après guerre, il semble évident que, partant d’un point de vue démocrate, un certain dégoût devrait transparaître dans votre rédaction. Ainsi, si j’écris sur Mussolini, personnalité moins Godwinesque qu’Hitler, je parlerai du Duce, de Mussolini, de Benito Mussolini, mais immanquablement, j’userai aussi des termes comme le leader fasciste, l’inventeur du fascisme, l’inventeur du totalitarisme d’État, ou plus sobrement le leader corporatiste. Si je devais écrire son histoire de façon courte, je devrais quand même aborder les travers du régime, à savoir son homophobie, son antisyndicalisme, et bien sûr, son évolution de l’antiracisme – ou plutôt d’une vision non raciale de l’identité italienne basée au départ sur la stirpe (lignée ou extraction) – vers l’antisémitisme d’État. Je ne peux pas être complet sur Mussolini sans rappeler la Shoah…
Au contraire, dans De Schaduw van de Leider, Bart De Wever n’utilise pratiquement pas le mot fasciste. Sur les quelque huit pages d’historique du mouvement, on ne retrouve le mot fasciste quatre fois. Mais la première, c’est dans une citation issue d’un journal nationaliste-flamand où « le tout premier fasciste de Flandre » est mis entre guillemets par l’auteur (!) ; il apparaît deux autres fois dans une citation de Luc(k) Pauwels, qui parle bien d’une « inspiration (sic) fasciste à partir de 1930 » mais pour la rejeter (!) aussitôt, évoquant un « repli (après 1934, NDT) de plus en plus important vers un conservatisme spartiate propre au mouvement, où les fondements catholiques prennent le pas sur la mode fasciste […] les parallèles avec les jeunes-conservateurs allemands et français sont notables […] ». Est-ce que cela correspond aux extraits de Hier Dinaso ! que j’énumère plus haut ? Aux militants du Dietsche Militantenorde dans les travées de l’hippodrome d’Anvers ? Aux articles sur les Juifs qui rendraient Anvers irrespirable ? Bart De Wever adhère pourtant à la vision du nostalgique de nouvelle (extrême-)droite Luc(k) Pauwels, puisqu’il fait précéder sa citation par : « Au sein du vaste espace de la révolution conservatrice, ses principes sociaux ont continuellement changé [… Luc] Pauwels résume son parcours ». Dans cette dernière citation, Bart De Wever utilise le terme révolution conservatrice. Non pas fasciste, ni totalitariste, ni même corporatiste. Que penser de cet usage de l’oxymore Révolution conservatrice ? Joris Van Severen l’évoquait lui-même pour décrire son action. Il parlait aussi de véritable démocratie.
La quatrième mention du mot « fascisme » est la seule qui soit de la plume de De Wever, et paraît montrer qu’il adhère à la position du neveu de Joris Van Severen, lorsqu’il place le corporatisme du Leider, non pas entre fascisme et nazisme, mais bien « quelque part entre l’interprétation classique conservatrice-catholique et l’interprétation (1) fasciste ». Autrement dit, le Verdinaso n’était pas, aux yeux de «l’historien» Bart De Wever, en l’an 2000, un mouvement radicalement fasciste. Ou alors, l’historien, qui dispose de tous les éléments pour conclure que le VERDINASO était bien un mouvement partagé entre fascistes et nazis, œuvre en vue d’une réhabilitation définitive de Joris Van Severen.
Pour De Wever, seuls des Francophones peuvent être d’extrême droite !
La francophobie n’est pas absente du texte. Quand Bart De Wever évoque les héritiers du Verdinaso d’après-guerre, le président de la N-VA utilise quelquefois le mot extrême droite. Mais toujours pour parler de mouvements francophones ! En voici toutes les occurrences :
- Le discours classique de l’extrême droite francophone en Belgique…
- Extrême droite francophone.
- Le petit monde houleux de l’extrême droite belgiciste, traditionnellement principalement francophone…
- Des groupes d’extrême droite belgiciste…
- Une dissidence d’extrême droite de la Fédération Natio- nale des Croix de feu (en français dans le texte)…
- Des groupes d’extrême droite belgiciste…
- L’extrême droite en Wallonie…
- Le petit monde de l’extrême droite francophone…
- L’extrême droite francophone…
Il n’utilise jamais le terme extrême droite pour désigner les héritiers flamands de l’Ordre Nouveau ! Ni pour le VMO, ni pour le magazine De Voorpost (Le poste avancé) créé par des ex-Dinaso juste après guerre, ni pour le Vlaams Blok (Vlaams Belang), ni pour la VNJ, ni pour les Néo-Dinaso, ni pour Van Severen lui-même. Au contraire, il attribue à Gueuning, le francophone – à qui il semble reprocher que son « camp » a un jour… critiqué ouvertement la collaboration lors d’une des premières commémorations au monument à Joris Van Severen.
On tombe de sa chaise quand on lit : « Gueuning promeut un régime autoritaire bâti autour de la personnalité du roi qui devait pouvoir exercer la totalité de ses prérogatives constitutionnelles par la constitution d’un gouvernement indépendant ; le discours classique de l’extrême droite francophone en Belgique, donc. », qu’il oppose ensuite au nationalisme-flamand des héritiers flamands de Van Severen !
Dans l’ensemble du texte, Bart De Wever utilise 14 fois le mot « Leider » (sans guillemets ni italiques) pour décrire le Mussolini flamand, et 97 fois le mot Van Severen ou Joris Van Severen. Je n’ai pas trouvé d’autre qualificatif, et aucun qui ne soit un tant soit peu témoin d’une vision critique du mouvement (par exemple : le leader fasciste, le chef des corporatistes…) Il n’y a même pas une occurrence de ce qui me paraît évident dans un texte sur Van Severen : le leader national-solidariste. Et cela, sur 72 pages ! « Leider » (sans guillemets) est le seul et unique synonyme de « Van Severen » utilisé par De Wever. Quelqu’un qui chercherait à faire passer le Verdinaso pour un mouvement légitime ne s’y prendrait pas autrement.
Car le Leader (de la N-VA) « oublie ». Ainsi, quand une première Volksunie (qui disparaîtra la même année) est créée en 1949 par des ex-Dinaso, prétendant notamment « juger la voyoucratie actuelle et tendre vers une véritable démocratie (sic) où la dictature des partis (sic) sera éliminée », le nationaliste flamand Frans Van Der Elst, qui a cofondé quelques années plus tard l’autre Volksunie, celle à laquelle Bart a adhéré, décrit son ancêtre comme ayant été « fasciste d’inspiration ». Vu les membres et les discours de cette «première Volksunie», on peut difficilement dire le contraire. Pourtant, en note de bas de page, Bart De Wever écrit : « Il n’est pas impossible [que Frans Van Der Elst] cherchait à transmettre le reproche (sic) de fascisme aux (ex -)Dinaso. » Là encore, le point de vue pue la réhabilitation du facho-nazi à plein né !
Du reste, Bart De Wever ne pipe mot des orientations fondamentales du VERDINASO. Il ne cite pas Mussolini, qui fut le modèle fondamental de Van Severen. Il ne cite pas Hitler, dont le Leider faisait régulièrement publier les discours dans Hier Dinaso !, sauf pour insinuer que le Leider fut antihitlérien, et en profite pour déclarer la réhabilitation inconditionnelle du fasciste antisémite :
« Le Van Severen des débuts a d’ailleurs été entièrement réhabilité par son exécution (sic). L’assassinat est du reste la preuve du caractère antiflamand (sic) du pouvoir étatique belge (sic), et vu le moment où elle a eu lieu, elle fut un élément important dans l’apologie de la collaboration (sic). Ceci explique pourquoi Van Severen – qui a quand même traité le VNV de valets d’Hitler et de séparatistes – a trouvé sa place dans le panthéon du nationalisme-flamand de droite. »
Il veut bien entendu dire « le nationalisme flamand d’extrême droite ». Mais les Flamands n’étant pas des Francophones, à qui il réserve le terme extrême, il s’abstient. La phrase qui précède celle que je viens de citer explique peut-être qu’il utilise « caractère antiflamand du pouvoir étatique belge ».
Mais surtout, oui, surtout, dans les sept ou huit pages d’introduction où il retrace l’évolution de Joris Van Severen, il y a une chose qui ne revient jamais : c’est l’antisémitisme. Pas un mot, pas une allusion. Il rappelle bien que Jef François a été SS, mais ne dit rien du fait qu’il aurait aussi été un chasseur de Juifs. Serait-ce un point de détail de l’histoire de Van Severen ? Un point de détail de l’Histoire tout court ?
L’épilogue, comme un requiem d’un *snif* si bon «Flamand».
« L’ombre du Leider a longtemps porté et porte encore. Les rangs des néo-Dinaso sont toutefois de plus en plus clairsemés. La prise de conscience de cette situation les a amenés à passer, au cours des 15 dernières années, à une phase d’étude. Le Centre d’Études et de Documentation Joris Van Severen de l’infatigable (sic) Jef Werkers [ex-collaborateur du DINASO francophone Gueuning NDT] en a donné en 1983 le coup d’envoi avec la publication d’un périodique avec cet objectif, Ter Waarheid over Joris Van Severen (Place à la Vérité sur Joris Van Severen). Au cours des dernières années, une énergie remarquable a été dépensée pour produire et stimuler l’historiographie sur la tendance Dinaso. […] La phase studieuse a même permis de passer outre les oppositions entre les diverses tendances. Ainsi, Cailliau (l’organisateur du
colloque, NDT) s’engagea dans la réalisation d’une brochure hagiographique (sic) sur Gueuning (le francophone, NDT), bien qu’il ne voulait pas entendre parler de ce dernier dans les années 60. Il semble que, consciemment ou pas, l’on prépare le tombeau historiographique de Van Severen ; dans l’attente de l’inévitable. »
Est-ce là une conclusion d’un historien désintéressé par la cause Van Severen, ou celle de quelqu’un qui participe activement à sa réhabilitation ?
Mais une fois encore, dans sa conclusion, l’historien Bart De Wever s’est trompé : l’ombre du Leider porte toujours — la N-VA a envoyé un député au colloque de cette année — et portera encore longtemps. Il n’y aura pas d’oubli. Bien au contraire. Il est devenu une référence aussi importante qu’Auguste Borms, plus sulfureux, puisque celui-ci a collaboré totalement alors que pour Joris Van Severen, assassiné dès le début de la guerre, le doute subsiste. Il est donc l’atout Ordre Nouveau fréquentable, et largement répandu chez les nostalgiques. On trouve ainsi le portrait du Leider dans les outils de propagande de Were Di, dans Branding (le magazine des jeunes nationaux-solidaristes de la NSV), au VMO, au Vlaams Belang et de plus en plus souvent, dès qu’on ressort des preuves de la collaboration passée des «grands héros» de l’historiographie nationale- flamande (Staf De Clercq, Raymond Tollenaere, etc.) à un sympathisant de ces mouvements, on vous sort Joris Van Severen. Le Joker.
Et à aucun moment, jamais, ni de la bouche de De Wever, ni de Degroote, ni de Mathias Storme, le moindre regret pour les actes immondes commis par les troupes de Joris Van Severen et que de nombreux citoyens belges ont payé de leur mort, parfois des enfants, parfois des bébés.
En 2007, lorsque le bourgmestre socialiste d’Anvers s’était excusé pour la participation du bourgmestre et de policiers dans les rafles de Juifs, Bart De Wever avait parlé « d’acte gratuit ». À l’époque, il fallait le traduire en justice, mais le Centre de l’Égalité des Chances et contre le Racisme avait trouvé que tout baignait. Demain, il y a aura deux N-VA dans le nouveau centre. Dont un a participé à une apologie au leader d’un parti rageusement antisémite. On n’a pas accepté de dire suffisamment tôt que la N-VA était un parti d’extrême droite. On nous la même interdit sur tous les tons. Aujourd’hui, il est au gouvernement et les petits scandales à répétition ne sont que la conséquence de cet aveuglement précédent. On se rappeller a que c’est un libéral, Charles Michel, qui a permis cet outrage à la Belgique, à la démocratie, au libéralisme.
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Peter
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