Jan Jambon est toujours membre du VVB dont le président incite à prendre un collabo nazi pour modèle.
Il y a deux mois, je publiais un article dont la deuxième partie parlait des casseroles de Jan Jambon. Outre la célébration des Waffen SS au Sint-Maartensfonds, j’y soulignais ses relations avec l’ex-président du Vlaams Belang. On peut y ajouter aussi le fait qu’il ait été président de l’OVV, l’organisation qui regroupe l’ensemble des organisations nationalistes-flamandes, et dont faisait partie la NSV, un cercle d’étudiants « national-solidariste », la même idéologie que celle de Nation. Il n’a fait aucune déclaration permettant de penser qu’il se distanciait de ces relations passées, ni ne s’est excusé publiquement pour sa participation à une soirée néo-nazie.
Depuis, il est toujours actif dans une autre organisation, le Vlaamse Volksbeweging. Or, je le rappelle, cette organisation a de très nombreuses casseroles à ses basques. Parmi les plus révoltantes, il y a le fait qu’elle a été mêlée de près, en 2004, à l’organisation d’une commémoration au Degrelle flamand, le nazi Staf De Clercq, en 2004. C’était hier, direz-vous ? Hélas, aujourd’hui encore, le Vlaamse Volksbeweging de Jan Jambon et de Theo Francken continue à commémorer un fieffé nazi, August Borms, devenu grâce à l’insistance méritoire de nombreux ex-collaborateurs, le Gandhi (sic) du Mouvement nationaliste flamand (aille) !
On va encore me dire que je reviens tous les ans avec la commémoration d’August Borms par les militants du « Mouvement flamand », mais non, les amis, ce sont ces militants qui reviennent avec Borms tous les ans. Ils ne sont pas obligés : ils peuvent arrêter. Le front antifasciste flamand notait en mars de cette année : « l’orateur invité [à la commémoration de la mort d’August Borms] était Bart De Valck, président du Vlaamse Volksbeweging qui avait déjà montré patte noire lors de la messe [précédant la commémoration] : “Il y a plus de trente ans, je me tenais ici en tant que membre des Jeunesses nationalistes flamandes (VNJ — fondée par un ex-collabo) et du TAK (Comité d’Action linguistique, fondé par un ex-VMO), et le fait de pouvoir commémorer en tant qu’orateur l’homme qui a donné sa vie pour la Flandre [il fut exécuté par la Belgique pour collaboration, pom, pom, pom], est pour moi un grand honneur.” Sur la tombe de Borms, Bart De Valck a encore dit : “Le mouvement flamand est un verbe. Le VVB appelle tous les nationalistes-flamands à se réunir dans l’action sous ce qu’August Borms a propagé ! Oui pour la Flandre ! Aujourd’hui, soyons tous Borms ! ” »
Bon, moi, j’ajoute « Heil Borms », mais c’est juste une opinion.
Voire. Parce qu’August Borms était membre du gouvernement nazi flamand en exil, créé avec l’assentiment de la direction de la SS allemande, sous le haut patronage de Jef Van De Wiele, un antisémite assez épouvantable à la plume génocidaire. Selon Memo, magazine historique de l’éditeur EOS (sérieux au point de collaborer avec Scientific American), ce « gouvernement en exil a dessiné […] l’avenir d’une Flandre nationale-socialiste. » Pour info aux lecteurs distraits, « national-socialiste », ça veut dire nazi. Le magazine ajoute que, bien que Borms et consorts ne fussent pas membre de DeVlag (l’organisation la plus féroce du nazisme flamand, chargée notamment de la surveillance des convois vers Auschwitz), « tout le monde [savait] que leur sympathie [allait] dans ce sens. Idéologiquement, ils [étaient] totalement fiables, y compris aux yeux des Allemands. » Jef Van De Wiele, l’animateur du gouvernement en exil, correspondait du reste régulièrement avec Himmler.
Borms devait cette réputation de fiabilité au fait, notamment, qu’il avait copieusement fait usage de sa réputation de flamingant actif pour envoyer les jeunes Flamands dans la Waffen-SS. Mais surtout, les leaders de la SS le trouvaient suffisamment acquis aux théories nazies pour l’inviter à visiter les installations industrielles d’Auschwitz-Birkenau avec sa fille en 1943. Les Juifs, les Rroms et les prisonniers politiques y mourraient par centaines de milliers. Bref, Borms était un nazi de chez nazi, et son apport au Mouvement flamand d’avant les années trente ne peut être vu aujourd’hui que comme épouvantablement négatif. Mais le Vlaamse Volksbeweging ne l’a pas encore compris. À moins qu’il ne veuille pas le comprendre.
Ah oui, j’oubliais : sur sa page sur le site de la N-VA, Jan Jambon affiche fièrement son « engagement sociétal » sous ces mots : « actif dans le Vlaamse Volksbeweging. » Mais bon, ce qui en Wallonie ou en France sonnerait comme le glas définitif d’une carrière politique, en Flandre nationaliste, faut comprendre, hein : c’est du folklore !
Ajoutons que Jan Jambon a aussi regretté que le Sénat belge n’ait pas débattu d’un projet de loi du Vlaams Belang qui dédommageait les descendants de collaborateurs pour les punitions infligées à leurs ancêtres (Degrelle et Borms inclus, bien sûr), affirmant qu’il était « plus que temps qu’on ait un débat serein sur la question» comme si on pouvait imaginer débattre de l’usage des deniers publics pour rémunérer les descendants de nazis.
Il n’y a donc pas trente-six moyens de vider l’abcès sans en passer par la démission de Jan Jambon : il doit publiquement se désolidariser totalement de ces commémorations, présenter publiquement ses excuses aux résistants, descendants de déportés et victimes du nazisme, pour son discours au Sint Maartensfonds qui « excusait » la collaboration, qui honorait d’ex-collaborateurs actifs, militaires, et pour certains, coupables de crimes contre l’Humanité ; il doit déclarer que la collaboration n’était ni une faute, ni une erreur, mais un crime, il doit déclarer ouvertement que Borms était bien un nazi dont les actes passés ne peuvent, aujourd’hui, que faire honte au Mouvement flamand, à la Flandre, à la Belgique ; il doit arrêter immédiatement toute relation avec le Vlaamse Volksbeweging qui continue les commémorations les plus dénuées de complexes. On a vu que tout ceci ne sert que les nostalgiques et n’a jamais servi la Flandre, les Flamands, ni les Belges en général.
Le ministre de l’Intérieur est l’homme qui doit veiller au respect des lois belges et parmi celles-ci, il y a celles qui interdisent la glorification du régime nazi. En glorifiant Staf De Clerck, August Borms, c’est pourtant exactement ce qu’on fait.
C’est le premier ministre, Charles Michel, qui doit faire respecter nos résistants, et les victimes du nazisme. Si lui l’a oublié, si même son père l’a oublié, nous, descendants de soldats belges flamands et wallons, de résistants flamands et wallons (et germanophone pour ma part), avons le droit au respect de nos ancêtres qui ont servi, non pas la Wallonie ou la Flandre, non pas la Belgique, mais la justice humaine contre la barbarie atroce du pire régime qui ait jamais abattu sa main infernale sur toutes les régions de notre petit pays.
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uit't zuiltje
octobre 15, 15:12ouyeah
octobre 15, 16:07Salade
octobre 15, 20:09Joris
octobre 15, 22:48Marcel Sel
octobre 16, 02:56Cassandre
octobre 16, 12:53Cassandre
octobre 16, 13:04Marcel Sel
octobre 16, 13:58Captain Bo
octobre 17, 00:16