La N-VA n’ira pas au fédéral (et on formera vite).
Le parti de Bart De Wever aura décidément réussi à obnubiler tout le monde. Ce matin, Le Soir prévoit une looooooongue formation après les élections du 25 mai. En cause, la présence massive potentielle de la N-VA au parlement fédéral. Selon les sondages actuels, elle obtiendrait en effet 33 sièges, soit plus que les socialistes francophones et flamands ensemble, et empêcherait que les trois partis flamands de la majorité (ceux qui gouvernent actuellement) atteignent une majorité… en Flandre. De ce fait, on devrait négocier à nouveau avec la N-VA avant de former un gouvernement fédéral dont la presse semble penser qu’il se ferait forcément avec elle. Ou plutôt, que les partis flamands n’oseraient pas faire sans. Or, c’est d’avoir voulu négocier avec la N-VA en 2010 qui nous a valu 541 jours de formation (et plus de 600 sans gouvernement). Et ça, on le sait. Tout le monde le sait. Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre, et là, il s’agit d’une montagne. Formation loooooooongue ? Vraiment ?
Pas de (gros) bras, pas de N-VA.
Petit détail supplémentaire : la N-VA n’est pas candidate au 16, rue de la Loi. Ou plutôt, Bart De Wever ne l’est pas. Or, on voit mal, hormis lui, qui pourrait être perçu comme acceptable à ce poste par les Francophones. Jan Jambon ? Je n’y crois pas une seconde. Siegfried Bracke ? Pas d’expérience. Jan Peumans ? Trop régional. Ben Weyts ? On le surnomme Ben Laden en Wallonie, et pas qu’en Wallonie. Geert Bourgeois ? Autant imaginer un Robespierre d’avant la Terreur à la fonction de grand Chambellan du Roy. Du reste, même au gouvernement flamand, Bart De Wever n’avance que Liesbeth Homans, son ombre. Aux élections communales d’Anvers, elle avait obtenu 5061 voix, soit un tiers des suffrages obtenus par le Vlaams Belang Filip Dewinter, presque dix fois moins que le bourgmestre sortant socialiste Patrick Janssens, 12 fois moins que Bart De Wever lui-même. Autant proposer Philippe Close (9e à Bruxelles ville) comme premier ministre.
Même au gouvernement flamand, Bart De Wever n’avance que Liesbeth Homans, son ombre.
Liesbeth Homans n’a donc pas la légitimité nécessaire pour diriger la Flandre. Elle fait très pâle figure à côté de Kris Peeters, dont on peut penser beaucoup de (mauvaises) choses en Francophonie, mais qui est un politicien populaire qui parvient à faire consensus et à gérer un gouvernement mêlant socialistes et nationalistes. Les démocrates-chrétiens ont toujours été bons pour garder l’église au milieu du village, c’est ce qui les a si souvent amenés au 16 malgré leur passé souvent flamingant. On peut se demander si Peeters pourra convertir son obsession du confédéralisme en sens de l’État, bien sûr, mais il dénoterait cent fois moins à la tête d’un gouvernement fédéral que Liesbeth Homans et son profil d’apparatchik à la tête de la Flandre. Cela étant, Kris Peters n’est pas candidat déclaré non plus, considérant que le premier ministre belge est moins important que le premier ministre flamand. Mais Leterme n’était pas loin de penser la même chose. Au final, Peeters peut entrer dans la même logique que son prédécesseur : après tout, si la Flandre veut avoir une voix au Conseil des ministres européens, c’est aussi par le biais du premier ministre qu’elle peut le faire.
Le Bon, la Brute, et la Truande.
Pour en finir avec Homans, il reste que sa présentation comme candidate ministre-présidente de la N-VA n’est peut-être qu’une pirouette nécessaire. Bart De Wever a besoin des voix de sa circonscription anversoise. S’il annonce qu’il va quitter la mairie au profit de Liebeth Homans, qui se profile quand même comme vice-bourgmestre dans la presse, il risque de perdre des voix dans sa propre circonscription électorale. En revanche, présenter Liesbeth Homans comme ministre-présidente potentielle n’a pas d’effet dans sa circonscription et il serait étonnant que les autres ténors N-VA en pâtissent ailleurs. Même s’il a annoncé qu’il resterait patron de la Métropole jusqu’au bout de son mandat, De Wever a précisé qu’on ne pouvait jurer de rien, et qu’il s’adapterait aux nécessités. Que son parti le plébiscite tout à coup pour diriger la Flandre serait une telle «nécessité», peut-on penser. Parier sur un Bart De Wever ministre-président flamand n’est donc au fond pas si fou. Les Flamands ne comprendraient d’ailleurs pas que leur gouvernement, plus important aux yeux de beaucoup que le gouvernement fédéral, soit laissé à un second, voire à un troisième couteau : même à Anvers, Homans n’est que troisième élue N-VA !
La N-VA n’a aucun intérêt à être au gouvernement fédéral, tout simplement…
Mais le plus important ici, c’est que si Bart De Wever n’est pas candidat au 16 officiellement, c’est parce que la N-VA n’a aucun intérêt à être au gouvernement fédéral, tout simplement. Les nationalistes promettent qu’ils veulent un gouvernement socio-économique, mais à plusieurs reprises, ils ont aussi conditionné leur arrivée au fédéral à des pas substantiels vers le confédéralisme à la sauce nationaliste, c’est-à-dire, la vidange définitive de l’huile fédérale, la fin d’un État belge digne de ce nom. Et ça, il n’y a pas que les Francophones qui n’en veulent pas, il y a 70 % de la population belge qui le refuse. D’autre part, en temps de crise, la N-VA peut bien être dix fois plus brillante que les autres partis réunis en matière économique (ce qu’elle n’a pas démontré), elle serait, au fédéral, confrontée à des choix cruels pour une partie de son électorat. La baisse des retraites, par exemple, la fin de la prépension pour beaucoup de Flamands, ou d’autres mesures très impopulaires. Or, s’il y a quelque chose que la N-VA n’a pas intérêt à devenir, c’est impopulaire.
Un barrage contre le pacifieur
Autrement dit, l’establishment fédéral est un pari extrêmement risqué pour un parti qui se présente comme anti-establishment (mais néanmoins conservateur : ça va finir par trop se voir, cette absurdité). Au contraire, au gouvernement flamand, où il y a encore de l’argent à distribuer, elle est doublement à l’aise : d’abord, elle peut s’offrir des mesures populaires, ensuite, elle peut continuer à accuser «la Belgique» (entendez le fédéral) de tous les dysfonctionnements qui l’empêcheraient d’aller plus loin dans les mesures populaires (istes). Et puis, pour sa base, cette partie de son électorat sur lequel elle pourrait se replier le jour où elle ne sera plus le premier parti de Flandre, si elle va au fédéral sans obtenir de grande avancée confédéraliste (et c’est proche du tout ou rien tant son programme est radical à cet égard), elle perd sa substance, devient un parti de compromis et de négociation, et risque de perdre l’arrière-ban sans pour autant pouvoir préserver ses électeurs «économiques». Le risque est donc un parti-crunch d’énorme envergure.
Comment la N-VA parviendrait-elle à rendre un gouvernement plus «dur» que le précédent, sauf à violer tous les accords internationaux ?
Sans compter que pour faire mieux que le gouvernement Di Rupo I en matière d’immigration, d’asile, de suppression de chômeurs, il va falloir se lever tôt. Maggie De Block caracole dans les sondages parce qu’elle a «fait le boulot», mais aller encore plus loin qu’elle ? Comment cela serait-il même possible ? Comment faire plus radical que le nouveau code de la nationalité qui la rend quasi inaccessible même à des citoyens européens qui résident en Belgique depuis 20 ans ? Bref, comment la N-VA parviendrait-elle à rendre un gouvernement plus «dur» que le précédent, sauf à violer tous les accords internationaux ? Et comment, dans son cas, obtenir des avancées institutionnelles concrètes alors que le gouvernement sortant a verrouillé les articles ad hoc de la Constitution ? Et comment obtenir, par exemple, d’un partenaire CDH, une réduction radicale du nombre de fonctionnaires (c’est-à-dire aussi d’instituteurs, de policiers, d’infirmières, etc.) ? En fait, même si la N-VA parvenait à amener une coalition fédérale à très, très bien gérer la Belgique, encore faudrait-il que ce soit plus vendeur aux yeux des Flamands en colère qui la plébiscitent, que les résultats du gouvernement actuel, vantés par le CD&V, par exemple, avec le peu de succès que cela lui vaut dans les sondages.
Elle fume pas, elle boit pas, elle cause pas, et elle ne flingue plus.
La N-VA a donc tout à perdre en montant au fédéral. Sa nature profonde antibelge, la force de frappe qui lui confère encore une participation limitée dans la gestion des affaires, et toujours en tant que locomotive : là où elle est au pouvoir, même en coalition, elle peut se targuer d’avancées «jaunes-noires». Au fédéral, elle sera confrontée aux jaunes-rouges wallons et aux bleus-jaunes bruxellois. Dans une telle confrontation, elle devra remettre sa participation en question à chaque négociation, sur chaque sujet, et publiquement. Elle, au gouvernement fédéral, c’est en réalité une garantie de recul pour tous, au bénéfice des partis (plus) extrémistes. Même si la N-VA tient la dragée haute au CD&V dans les sondages aujourd’hui, la remontée du Vlaams Belang (que je suis parmi les rares à avoir prévu, tant tout le monde a gobé que Bart De Wever avait «tué le Belang» !) la prévient qu’à chaque faux pas, des nationalistes plus durs qu’elle sont à l’affût et ne manquerons pas de lui prendre des points.
Le gouvernement sortant est représentatif de 58 % de la population belge. La N-VA, 22…
Le plus fort dans l’analyse du Soir, c’est qu’il ne «voit» pas ce qui devrait sauter aux yeux dans le graphique des sièges à la Chambre : la N-VA est le premier parti, soit. Mais c’est aussi le principal parti d’opposition. Et face au triumvirat de la majorité, elle fait pâle figure : 33 sièges contre la bagatelle de 87 (sur 150) ! Autrement dit, le gouvernement sortant, même s’il a perdu quelques plumes, est néanmoins représentatif de 58 % de la population belge ; la N-VA, de… 22 %. Et hormis le Vlaams Belang, elle n’aura au Parlement aucun partenaire disposé à avancer vers une déconstruction de la Belgique. Au contraire, le gouvernement sortant a, dans chaque région, un politicien le plus populaire. Maggie De Block en Flandre, Elio Di Rupo en Wallonie. Même en Flandre, De Wever n’est plus le roi. On me reparlera de cette condition imposée par la N-VA d’une représentativité flamande du gouvernement fédéral. Elle est absurde. Si le fédéral doit être le reflet des majorités régionales, à quoi sert le fédéralisme ?
Trotski le magnifique
Sans compter que Di Rupo I a bien intégré qu’il fallait conférer un surpouvoir aux partis flamands, par rapport à leur représentation réelle au Parlement. Le fait que Maggie De Block ait pu mener une politique à la droite de l’Open VLD (moins de 10 % des voix fédérales) et que le droit au chômage ait été limité à deux ans, un souhait de la droite flamande (où la N-VA peut difficilement faire mieux aussi) montre que la coalition actuelle n’est pas «francophone» ni «socialiste», mais qu’au contraire, la part des thèses de la «Flandre de droite» y fut tout à fait considérable. Ça explique même le sévère recul socialiste en Wallonie et la montée du PTB ! La question est alors de savoir si les partis flamands vont oser rapidement exclure la N-VA des négociations pour un nouveau gouvernement, se prévalant d’une reconduction claire de la majorité sortante (only in Belgium would 58% not be enough…), au besoin avec un premier ministre flamand cette fois. Ou si, à l’inverse, le CD&V (ou autres) va nous rejouer la tragique et lancinante comédie du «collage» à la N-VA, avec la complicité d’un PS un peu naïf, qui a ridiculisé la Belgique pendant plus de 500 jours. Mais dans ce cas, on se demande pourquoi même un Dehaene a osé la comparaison entre N-VA et Vlaams Belang…
C’est pourtant la thèse du Soir, apparemment, qui s’attend à une looooongue formation, donc. Personnellement, je pense qu’elle n’est pas aussi certaine que ça. Le CD&V a fait campagne notamment sur les résultats du gouvernement Di Rupo I. L’Open VLD s’appuie sur sa championne, Maggie De Block, qui est aussi la championne «flamande de droite» du même gouvernement. Le SP.a sait qu’un gouvernement fédéral avec la N-VA l’exclurait. En réalité, aucun des partis flamands de l’équipe gouvernementale n’a intérêt à constituer ce fameux «gouvernement de droite» que la N-VA appelle de ses vœux et qui, s’il était possible, serait avant tout un gouvernement N-VA — le parti phagocyte en effet tout gouvernement, même là où il est minoritaire. D’ailleurs, même le CD&V ne semble pas acquis à l’idée qu’il faille absolument que le gouvernement fédéral ait aussi une majorité en Flandre. Alors qu’en novembre, les partis flamands s’étaient prononcés pour une telle double majorité, en janvier, Wouter Beke a précisé : «Nous sommes toujours partisans d’un gouvernement fédéral avec une majorité côté flamand, mais pour cela, la balle est dans le camp de la N-VA». Autrement dit : si ce n’est pas possible, nous ferons sans et ce sera la faute de Bart De Wever. Ça dit bien qu’il se prépare à une formation sans les nationalistes.
Question pour un vice-champion.
La grande question est : pendant combien de temps le CD&V aura-t-il besoin de faire semblant de négocier avec Bart-qui-ne-veut-pas-du-16 avant de signer avec les partis actuels ? D’autant que la N-VA, qui avait d’abord fait mine de laisser le CD&V diriger le gouvernement flamand, l’a depuis relégué au rang de deuxième et petit parti. Et depuis 2011, une chose fondamentale a changé en Flandre : les partis traditionnels ont compris que la N-VA était rigide, autant par sa nature que par obligation envers son arrière-ban. Même si Bart s’assouplissait, il serait confronté au mur nationaliste qui fonde son parti. Et ça, au CD&V, tout le monde l’a bien assimilé. Et le CD&V est un parti de gouvernement, avec une longue tradition de compromis. Signe supplémentaire : il a fini par accepter qu’on n’inscrive pas l’article 195 de la Constitution à révision. Or, si celui-là est fermé, la N-VA ne peut obtenir aucune avancée confédéraliste. C’est une façon de la mettre hors jeu d’emblée. Pourquoi croyez-vous que Ben Weyts s’est offusqué contre cette énorme «reculade» des chrétiens-démocrates ?
La N-VA, booster de partis communistes depuis 2011.
Enfin, il y a la force psychologique des 30 % et des 33 sièges. On en a très peur, mais les symboles peuvent se retourner contre leurs fabricants. En supposant que le dernier sondage du Soir soit exactement conforme aux résultats des élections (on le saura dans un bon mois), les partis du gouvernement sortant pourront répondre qu’eux, ce n’est pas 33 sièges qu’ils représentent, mais bien 87. Pour peu qu’ils le veuillent vraiment. Mais peuvent-ils faire autrement ? À moins bien sûr que quelqu’un au Sud ou au Centre du pays imagine qu’il soit concevable que, dans le prochain gouvernement belge, l’on retrouve par exemple Jan Jambon aux finances, Ben Weyts à l’intérieur et/ou Geert Bourgeois aux Affaires étrangères.
Au final, il n’y a pas de solution à la question «la N-VA peut-elle entrer au gouvernement fédéral». L’expérience de 2010 n’est pas du tout une indication de ce qui se passera après mai, au contraire, ce serait plutôt un repoussoir, une expertise supplémentaire. Un mois de négociation houleuse suffira pour que les partis traditionnels les plus flamands soient en mesure d’expliquer de façon crédible aux journalistes que «la N-VA est en train de nous mener en bateau comme en 2010, nous n’allons pas reproduire les erreurs d’alors, nous négocions donc sans elle, nous avons une majorité au parlement et ça nous suffit.» Quant aux électeurs, ils ne seront plus consultés avant 2019 (sauf pour les communales). Ça laisse du temps… Ensuite, en 5 ans, la N-VA a tout le temps de se rendre impopulaire… au gouvernement flamand.
En fait, Elio Di Rupo a tout compris : pour ne plus faire grossir (trop) la N-VA, il suffit de mener une politique aussi dure que la sienne. Le seul problème, c’est que la majorité des Belges n’auront pas voté pour ça… Il n’y a pas de démocratie en Belgique, dit Bart ? Mais non, en effet, et le parti qui en est le plus responsable aujourd’hui, c’est bien le sien. Ironie de l’histoire, on retiendra que c’est aussi un nationaliste conservateur qui aura permis la montée en flèche des communistes du PTB… Tiens, je n’avais pas encore lu ça dans la presse non plus !
Erratum de l’erratum. J’avais d’abord écrit «les électeurs ne seront plus consultés avant 2019». Deux personnes m’ayant fait remarquer que les députés de la Chambre étaient élus pour quatre ans, j’avais vérifié la Constitution hébergée sur le site du Sénat, où il est bien écrit «quatre ans». En fait, c’est désormais cinq, comme je pensais m’en souvenir…
Pour rappel, les élections ont lieu
– tous les 5 ans pour les élections fédérales, régionales et communautaires ainsi que pour les européennes (2019)
– tous les 6 ans pour les élections communales (2018)
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Guillaume
avril 24, 15:15Marcel Sel
avril 24, 15:30schoonaarde
avril 24, 21:14Marcel Sel
avril 25, 00:57thomas
avril 25, 02:20Marcel Sel
avril 25, 10:39schoonaarde
avril 25, 08:07thomas
avril 25, 12:02Franck Pastor
avril 25, 17:10Marcel Sel
avril 25, 17:43uit 't zuiltje
avril 25, 18:55uit 't zuiltje
avril 25, 19:51True Belgians
avril 29, 20:07Philippe
avril 24, 21:47Pfff
avril 25, 10:51Philippe
avril 25, 18:29Philippe
avril 28, 14:26uit 't zuiltje
avril 28, 23:43Philippe
avril 29, 18:45wallimero
avril 25, 00:18Marcel Sel
avril 25, 01:08schoonaarde
avril 25, 08:40Marcel Sel
avril 25, 10:43uit 't zuiltje
avril 27, 14:18uit 't zuiltje
avril 25, 19:04uit 't zuiltje
avril 27, 14:20Philippe
avril 25, 13:07Philippe
avril 26, 11:25uit 't zuiltje
avril 27, 14:24moinsqueparfait'
avril 25, 15:02Marcel Sel
avril 26, 12:11moinsqueparfait'
avril 26, 14:33Gérard
avril 25, 17:08MUC
avril 25, 21:07MUC
avril 26, 09:20Philippe
avril 26, 14:25Philippe
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avril 26, 14:00MUC
avril 26, 20:15Philippe
avril 27, 14:50uit 't zuiltje
avril 27, 15:31MUC
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avril 29, 13:29MUC
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avril 29, 17:07uit't zuiltje
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avril 26, 14:37thomas
avril 27, 03:12uit 't zuiltje
avril 27, 14:52Philippe
avril 27, 14:52schoonaarde
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avril 27, 23:38Philippe
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avril 28, 15:10Philippe
avril 28, 16:34thomas
avril 28, 05:40Philippe
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avril 28, 23:37wallimero
avril 25, 23:24Marcel Sel
avril 26, 12:02thomas
avril 26, 12:52Marcel Sel
avril 26, 13:26thomas
avril 26, 13:35thomas
avril 26, 13:23Marcel Sel
avril 26, 12:10thomas
avril 26, 13:34Marcel Sel
avril 26, 14:32Marcel Sel
avril 26, 14:32wallimero
avril 27, 11:27Marcel Sel
avril 27, 13:46uit 't zuiltje
avril 27, 16:08thomas
avril 28, 07:22thomas
avril 28, 12:29uit 't zuiltje
avril 29, 00:29wallimero
avril 27, 18:55Marcel Sel
avril 27, 23:52uit 't zuiltje
avril 27, 15:42Bert
avril 26, 01:35Philippe
avril 27, 12:16denis dinsart
avril 28, 10:31Philippe
avril 28, 12:57denis dinsart
avril 30, 07:15Philippe
avril 30, 18:10Le Sénat ne connaît pas la Constitution (et je suis une clette) « UN BLOG DE SEL
avril 26, 13:06Philippe
avril 27, 12:04Philippe
avril 28, 12:59schoonaarde
avril 28, 16:42MUC
avril 29, 13:41Philippe
avril 29, 16:40MUC
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avril 30, 18:07Gérard
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mai 02, 17:41uit 't zuiltje
mai 02, 19:35thomas
mai 01, 09:14Philippe
mai 02, 10:54Philip Hermann
avril 30, 19:05uit 't zuiltje
avril 30, 23:51Philip Hermann
mai 01, 07:30Philip Hermann
mai 01, 07:39Marcel Sel
mai 01, 14:46uit 't zuiltje
mai 01, 22:34Philip Hermann
mai 01, 15:14Philip Hermann
mai 01, 15:25uit 't zuiltje
mai 01, 22:47Philippe
mai 02, 10:40Philip Hermann
mai 02, 06:22