Parking à Ixelles et petites entreprises : veni, vidi, Vinci.
Ixelles, la commune bruxelloise qui impose, au minimum, des zones bleues sur pratiquement tout son territoire, a décidé, suite au plan de mobilité (ou d’immobilité) régional de la ministre bruxelloise Brigitte Grouwels, de supprimer les cartes de stationnement pour entreprises et commerces. Jusqu’ici, les commerçants et sociétés pouvaient obtenir un nombre limité d’abonnements annuels pour la modique somme de 300 €. Désormais, elles auront un choix, disons, un peu moins sympathique : soit, il faudra mettre à jour son disque de stationnement toutes les deux heures, soit payer la redevance journalière de 45 € (20 € le matin, 25 € l’après-midi). Soit un coût annuel de… bof… 9.000 euros pour un véhicule, pour 200 jours par an, soit 30 fois plus qu’auparavant. Sachant que la très petite entreprise est comme qui dirait en crise actuellement, on lui impose en quelque sorte de sortir du bureau toutes les deux heures, de marcher de 10 à 200 mètres — les possibilités de parking étant limitées — de changer son disque, et de retourner au bureau. Pour tout employé ou indépendant ayant besoin de sa voiture pour travailler. C’est vrai qu’on n’a que ça à faire.
On me dira qu’il y a les transports en commun. D’accord. Dans le quartier Brugmann, par exemple, le 60 en a plus ou moins l’exclusive. Et donc, une visite clientèle au Berlaymont, ça fait une heure aller-retour, quand les bus ne sont pas bloqués. Lecentre–ville coûte une heure vingt (selon Google). Tour et Taxis au minimum 1h30. Contre 15 minutes en voiture. Un rendez-vous à l’aéroport, la bagatelle de 2h30. Et tout ça, hors heures depointe ! Mais on vous expliquera qu’à Bruxelles, on encourage lesgens à prendre les transports en commun. Bien sûr…
Pour une petite entreprise où l’on n’a pas le temps de remettre une thune dans le juke-box toutes les deux heures, et qui ne peut pas se permettre de perdre 9.000 euros par an (et par voiture) ni de voir son personnel se perdre pendant des heures dans les transports en commun, le choix est donc vital et vite fait : quitter Ixelles dans les six mois pour une commune peut-être moins centrale, mais plus «entrepreneur-friendly». Au fond, c’est peut-être l’effet recherché. À Ixelles, il y a au moins une entreprise qui ne risque pas de manquer de ressources dans les années qui viennent. C’est Vinci, qui récolte les «forfaits» de parking. Elle va très bien, merci !
0 Comments
No Comments Yet!
You can be first to comment this post!