Panique à Hysteria Lane. Ou comment les humanistissimes font gagner Francken.

Et voilà. Après un nouveau psychodrame bimensuel à la chambre hier, la majorité a dit son fait et l’opposition s’en retourne dans ses pénates, gueulant qu’on est dans les années trente, criant au fascisme, ou à Michel qui mange dans la main de Francken. Et comme presque toutes les semaines désormais, les Desperate Gauchewives d’Hysteria Lane rentrent sans résultat et, pire, sans avoir proposé d’alternative. Du coup, elle lance de nouvelles imprécations, entraînant ses aficionados, déjà bien énervés, sur le chemin de la violence verbale, et peut-être un jour, de la violence tout court.

Table des matières
1. Comment la « gauche maximilienne » a émocratisé la gauche)
2. Les effets nocifs de l’obsession anti-francken
3. Pourquoi fasciser francken mène à un Michel II
4. Comment les go-gauches francos soutiennent Francken
5. La Stratégie Francken par l’exemple

Sur les réseaux sociaux déjà, plusieurs personnes m’ont rapporté avoir été exclues de pages de personnalités médiatiques pour avoir simplement contesté les analyses radicales autant que simplistes qui fleurissent à gauche.

Depuis des mois, celle-ci se raccroche à une et une seule cause, celle des migrants qui passent par notre pays pour aller au Royaume-Uni. C’est devenu un tel monopole que la lutte contre l’extrême pauvreté, ou les morts de la rue se comptent pourtant par dizaines, semble ne plus les préoccuper. Ainsi, l’indispensable Samusocial souffre toujours de la guerre politique qui a permis de zapper les administrateurs véreux, mais ça ne semble pas être un sujet. Ni même le sort atroce réservé par l’ensemble des démocrates européens aux migrants en Libye.

Le thème principal de « campagne » à gauche vise aujourd’hui les dires et actes de « Theo », devenu le cheval de bataille des partis izquierdiques. Avec la Palestine. Soit deux des combats favoris du PTB parce qu’ils permettent de rameuter les foules autour des « pires » opprimés (alors que des millions d’autres le sont plus encore, parfois même plus directement liés à notre propre politique.)

HUMAINS TROP HUMAINS
Ou comment la « gauche maximilienne » a émocratisé la gauche
Derrière ces partis, il y a un troupeau de grands bipèdes pétris d’humanité qui crient au loup du soir au matin, grommelant le chant des partisans en faisant leurs courses au Delhaize et, depuis qu’ils ont vu Casa de Papel, entonnant Bella Ciao, le poing levé, dans les allées du Bio Planet.

Si humains qu’ils voient ceux qui ne pensent pas comme des sortes d’Untermensch, des inhumains. Ou des malades. Ou des idiots. Ils traduisent ça par « nazi » ou « facho ». On lit aussi sur leurs pages Facebook, de plus en plus souvent, une harangue antiflamande (vous savez bien, ils sont nazis pendant les guerres, mais ils ne sont pas repassés catholiques depuis la dernière) jamais modérée, y compris chez des maîtres à penser médiatisés.

Theo Francken est devenu l’obsession de ce que j’ai appelé « la gauche Maximilien » avant de devenir celle de la gauche presque entière. Et il est partout, le bougre. Ainsi, l’on apprend par la presse que les juges flamands de Termonde sont bien évidemment « N-VA » — il n’y a donc plus de séparation de pouvoir en Flandre ? Ou que Francken et Jambon ont tué Mawda, victime d’un « meurtre d’État » — un meurtre est un homicide volontaire.

Sous Elio Di Rupo, le nombre de régularisation a été diminué par quinze !

Ils ânonnent encore que la mort tragique de la fillette est due à une politique ultrarépressive imposée aux condés et, sans vérifier ou nuancer, la presse en ligne, encore et toujours, publie. Certains policiers disent pourtant qu’au contraire, les consignes qui leur sont données visent plutôt à ne pas interpeller les migrants, parce que ça ne sert à rien : dans pratiquement tous les cas, ils sont relâchés le lendemain ! On s’en fiche. On a notre facho de service. On publie. On crie. On politise. Hystérie partout. Esprit critique nulle part.

Pourtant, il y a un moyen facile de plus ou moins vérifier cette information : le nombre réel d’« éloignements » par l’Office des Étrangers. En 2015, Francken a renvoyé 4 245 personnes arrêtées sur le territoire belge (en rouge ci-dessous), ce qui est certes légèrement supérieur aux années précédentes, mais nettement moins que de 2001 à 2007, sous des gouvernements incluant Ecolo (jusqu’en 2003) et le PS. C’est même l’arc-en-ciel (MR/CDH/ECOLO/PS) qui détient encore, de loin, le record des « éloignements » de ce début de siècle. 

À cette époque, le nombre de renvois a même doublé en deux ans. De plus, dès lors qu’on estime qu’il y aurait 100 000 personnes en séjour illégal en Belgique, seuls 4,2 % seraient donc attrapés lors de cette « chasse » franckenienne. Disons-le autrement : s’il y a une chasse si dure envers les migrants aujourd’hui, comment qualifier celle de l’époque où le PS et Ecolo étaient au gouvernement ? De la tenderie ? 

On me rétorquera qu’il y a eu une grande vague de régularisations à cette époque (près de 30 000 personnes) et que, par contraste, moins de 900 personnes ont été régularisées en 2016, par exemple. Vrai. Mais cette évolution ne date pas de Francken : c’est sous le gouvernement d’Elio Di Rupo (PS) que ce recul a été le plus net, passant de 15 426 régularisations en 2001 à 996 en 2014, soit… quinze fois moins ! Il était de 858 en 2016.

SAUVONS LES BOBOS FAKES
Les effets nocifs de l’obsession anti-francken
Parallèlement aux flèches politiques à chaque sortie populiste de Francken, les éditorialistes publient de sublimes envolées vitriolées criant haro sur le facho, qui leur valent des salves d’applaudissements enthousiastes des même Desperate Gauchewives qui lisent, brûlant de fièvre, leur dernière chronique enflammée au Belga, entre deux Vedett. De quoi les conforter dans l’idée que la Belgique est brun caca, que Theo est son purgatif, et Michel, son PQ.

Certes, les provocations de Francken justifient le recours à la plume. Quand il parle de repousser les bateaux de migrants, ou d’une politique d’immigration « australienne », ou de contourner l’article 3 CEDH (qui interdit la torture et les traitements dégradants), par exemple. Mais ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, les tortures de Soudanais, qui avait enflammé bien des chroniqueurs, n’ont pas été établies factuellement, et c’était surtout le moment de rappeler que l’UE fait bien pire.

Et puis, il faut savoir choisir son encre. Réserver le vitriol aux cas exceptionnels. La critique, oui, est impérative. Mais le jeu de massacre auquel l’on se livre par édito interposé, allant jusqu’à réclamer une chute de gouvernement qui n’a rien de souhaitable aujourd’hui (j’y reviens) est contre-productive et ne fait qu’entretenir un feu qui finira par tous nous brûler. Car tout ce bruit ne sert que Theo Francken. 

Le jeu de massacre par édito interposé finira par tous nous brûler.

Peu importe, au fond que quelques open-borders  se prennent, dans leur salon full Ikea, pour des résistants plus forts encore que Jean Moulin ! Peu importe que sur Facebook, ils accusent Francken d’être la cause du meurtre d’une prostituée à Bruxelles Nord, ou l’origine véritable des insultes racistes envers Germain Mugemangango ! Peu importe qu’ils attribuent à Francken la guerre de 14 ou la disparition Dinosaures. Ce sont des activistes.

Mais c’est le job des médias de rappeler que le chaos que nous vivons (agressions de policiers, bagarres sur des aires d’autoroute, comportement risqué voire létal, de passeurs, trafiquants ou migrants risque-tout), ce n’est pas lui qui le provoque, mais bien la fermeture de la frontière anglaise, dont les vrais responsables sont des travaillistes (Tony Blair, Gordon Brown), des conservateurs (David Cameron, Teresa May), qui ont signé les traités de Sangatte et du Touquet avec Sarkozy, adoubés par le socialiste François hollande, renouvelés par le jupitériste Macron, qui est récemment reparti de Londres avec un chèque de 50 millions en poche pour empêcher tout passage de la France vers Albion. Du coup, les « transmigrants » passent par la Belgique, parce que c’est toujours moins risqué que de tenter la traversée par la France où on les trouve dans des camions-frigos, ou soudés à un châssis de camion !

Et à ce propos, où était votre édito sanglant quand Macron, au lieu de profiter du Brexit pour tenter d’assouplir la fermeture anglaise, est au contraire revenu guilleret avec son dirty money ? Je ne l’ai pas lu, en tout cas. Et aucun politique (à ma connaissance) n’en a fait un foin. Pourquoi ? Simplement parce que le but, au fond, des « antifascistes » qui ont lancé toute cette action et focalisé les médias sur le parc Maximilien (au passage, une plaque tournante de trafiquants connue jusqu’en Bulgarie !) en ne jouant que sur l’émotion, c’est de mobiliser autour d’une action « antifasciste », qui sera ensuite récupérée par les pétébistes dont c’est, au fond le « métier » : ils récupèrent l’antifascisme depuis Staline et ils font ça très bien. Croyant trouver là une source électorale, Ecolo et le PS se plantent d’ailleurs : c’est évidemment la marque « antifa » par excellence qui en profitera. Mais on a trouvé le « nazi » de service, il va donc servir.

SAUVE QUI PEUT V’LA MICHEL II
Pourquoi fasciser francken mène à un Michel II
En fait, la gauche traditionnelle est restée coincée en 2014, et radote. À cette époque, il faisait sens d’exiger la démission de Francken et de Jambon, suite aux horreurs qu’on avait révélées à leur sujet (et j’y ai modestement contribué). Seulement voilà, Charles Michel a tenu bon. Après ce ratage (ou cet entêtement eMeRdique, selon le point de vue), il fallait changer de stratégie. Et aujourd’hui, demander encore la démission d’un des castars de la N-VA est au contraire improductif, absurde et dangereux. 

Les humanistissimes me répondent alors que je serais pro-Michel. My god, qu’ils sont bêtas ! Non, et non ! Ma conviction est qu’il faut éviter à tout prix qu’il y ait un gouvernement Michel II. C’était, et c’est toujours un gouvernement kamikaze. Pas seulement pour lui-même, mais pour la Belgique. S’il y a une raison fondamentale à l’hystérie actuelle, c’est d’ailleurs celle-là : constituer un gouvernement clivant, avec des nationalistes, aux origines führieuses (mais dont ils ont su se détacher — eh ouais), dans un pays qui n’a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais bien que par compromis, et dans une Europe où les populismes grignotent chaque jour un peu de nos démocraties (et, au passage, le communisme à l’ancienne est aussi un populisme dans une démocratie représentative). À cela s’ajoute l’accommodation de la population à une pensée politique de plus en plus conservatrice et réactionnaire, qui empêche ou du moins freine le progrès humain et social. Et son intoxication progressive par le virus populiste.

Une gauche traditionnelle compense aujourd’hui sa vacuité en s’adonnant à une guerre radicale, constante et vaine contre le mur Francken.

Au lieu de réfléchir à une stratégie un tant soit peu efficace, une gauche traditionnelle incapable de reconstruire et de se réinventer (notamment en matière d’immigration) compense aujourd’hui sa vacuité en s’adonnant à une guerre radicale, constante et vaine contre le mur Francken. Les médias acclament ce naufrage, promeuvent les passionarias de l’hébergement (pas les hébergeurs, mais bien ceux qui politisent leur action) comme maîtres à penser, leur ouvrent grandes les portes des éditos et des studios, et trouveront bien un moyen de leur trouver des excuses quand le navire, guidé par l’émocratie ambiante, heurtera l’iceberg. Nous payerons. Tous. Les migrants, transmigrants et réfugiés, encore plus vite, et encore plus cher. 

Il ne faut pas non plus qu’il y ait un Michel II pour une autre raison plus large : il y a déjà beaucoup trop de partis nationalistes ou populistes au Conseil européen (Fidesz, FPÖ, Ligue du Nord, PSi…) À l’Intérieur, on se farcit désormais un Fickl, du FPÖ, un Salvini, de la Ligue du Nord, et un groupe de Visegrad très anti-immigration. Un de moins, ce serait déjà un début ! Et l’Europe est l’enfeu le plus important de tous — bien plus que le petit parc en face de l’Office des Étrangers —, car c’est là et nulle part ailleurs que les grands crimes (anti-)humanitaires se dessinent, se décident et s’organisent, sous l’égide des trois grandes formations traditionnelles européennes, les libéraux, les chrétiens-démocrates et les socialistes.

Et pour être sûr qu’il n’y ait pas de Michel II, il ne faut à aucun prix que Francken ou Jambon se voient contraints de démissionner pour leur politique actuelle. Parce que cela ferait très probablement chuter le gouvernement, ce qui mettrait la N-VA dans sa position favorite, celle de la victime. À quelques mois des élections, le gagnant, que dis-je, le superchampion serait Francken et la N-VA. C’est le seul parti qui ait intérêt à ce que le gouvernement tombe, pourvu qu’il ne soit pas considéré comme la coupable de cette chute, et il ne le sera pas. Dominant le paysage flamand, avec un MR qui pourrait ne pas être affaibli (puisqu’il a l’exclusivité d’une politique ferme et humaine, populaire aussi en Wallonie), un Michel II serait non seulement d’autant plus envisageable, mais encore plus influencé par la tendance national-conservatrice de la N-VA. 

Pour éviter un Michel II, il faut donc que Michel I aille jusqu’au bout de sa législature. Ça laisse le temps de démontrer patiemment, sereinement, que ses promesses de révolution économique et fiscale n’ont pas été tenues, que sa politique d’asile n’a pas la fermeté promise et que cette fermeté nuit à la société. Que la Suédoise est aussi complice de l’évolution honteuse de la politique européenne. Ce serait aussi l’occasion de rendre au débat la nuance qu’il requiert.

Pour éviter un Michel II, il faut que la Suédoise aille au bout de la législature.

Aujourd’hui, ce débat se tient entre les tenants des frontières ouvertes (qui veulent interdire jusqu’au contrôle d’identité, ce qui est une dinguerie — la France vient de repérer un réfugié irakien qui aurait participé à l’assassinat de 1700 cadets chiites irakiens…) et ceux des frontières fermées. Or, dans des États démocrates, aucune de ces deux « solutions » n’est envisageable. La première, parce qu’elle n’est pas souhaitée par une majorité de la population européenne (le vrai niveau décisionnel sur l’immigration) et que la forcer sur une route d’ouverture totale ferait encore monter les partis populistes. Il faut donc d’abord réaliser un travail de conviction massif. La seconde, parce qu’elle revient à transférer notre contrôle des frontières à des pays qui pratiquent la torture, ou pire. 

Le débat doit donc porter sur la façon de créer une immigration positive, vécue aussi positivement par les populations européennes. Par exemple, en prévoyant un accueil productif (enseignement systématique et réel de la langue, par exemple) et en le finançant sérieusement. Ou en passant d’une politique de fermeture systématique non pas à une ouverture totale, mais à une stratégie d’appel (bureaux de recrutement dans les pays de départ), de sélection (comme cela se fait au Canada) et de voyage par des routes officielles et sûres. Le tout, avec des chiffres ambitieux (de l’ordre de plusieurs millions d’entrées par an en UE) et un agenda.

Au contraire, les cris d’orfraie de la gauche francophone alimentent l’idée qu’elle est « open-border » (ce qu’elle cesserait d’être à l’instant où elle parviendrait au pouvoir), et entretient le vote Francken. Car nous, Francophones, n’avons aucun pouvoir direct sur le score de la N-VA. Et on le sait depuis dix ans. La raison des hauts cris d’Elio, Zakia, Patrick, Raoul, n’est donc pas réellement de faire tomber Theo, c’est de rameuter leur propre peuple latin vers leurs bulletins de vote, en désignant le nazi pour mieux l’appâter. Émocratie…

COMMENT LES GO-GAUCHES FRANCOS SOUTIENNENT FRANCKEN
Alors que la tactique francophone répétée qui consiste à crier Francken buiten est de toute évidence improductive, la stratégie nationaliste marche du tonnerre de dieu et s’alimente notamment des hurlements sudistes.

La stratégie de Theo consiste fondamentalement à démontrer que seule la N-VA a une solution aux innombrables problèmes de l’immigration, à prouver que celle-ci est aussi humaine qu’une autre, et enfin, à convaincre que la gauche francophone est hystérique. 

Cette démonstration est facilitée par le fait que l’Union européenne elle-même a une politique d’une violence inouïe envers les migrants, ainsi que par le fait que jamais, la Belgique n’a eu une attitude digne en la matière. En 2010 déjà, sous Leterme, avec le PS au gouvernement, Bart De Wever profitait du fait que des centaines de migrants dormaient dans le froid, en plein hiver, pour proposer sa solution, concoctée par Theo Francken et Sarah Smeyers. En ce temps-là, la gauche « maximilien » ronronnait tranquillement et personne ne pensait à héberger des Afghans ou des Albanais frigorifiés et affamés. Non pas parce qu’il n’y avait pas de crise, pas d’émotion, pas d’humanité ravagée ! Mais bien parce que le coupable ne pouvait pas être qualifié de fasciste. 

Côté francophone, on se laisse de plus en plus souvent et ouvertement aller à penser que les Flamands (ou une grosse minorité d’entre eux) sont quand même de sacrées fachos pour tant aimer Francken. Mais l’on a totalement perdu de vue qu’ils ne le plébiscitent pas parce qu’il pourchasse les migrants, mais bien parce qu’il promet une solution globale et humaine ! 

La Plateforme citoyenne a empêché la crise humanitaire d’éclater et d’exposer l’échec de Francken.

La promesse de Francken, c’est pas de migrants dans le froid, pas de jungle, et pas de drame humain, ou le moins possible ; une résolution plus rapide des dossiers d’asile et un renvoi également plus rapide des « illégaux ». La plateforme citoyenne a eu le mérite immense d’en réaliser le volet « pas de migrants dans le froid » à sa place. Mais ce faisant, elle a d’une part aidé des trafiquants à fonctionner (notamment en empêchant leur arrestation — mais quelle autre attitude adopter quand Jambon envoie ses condés « rafler » tout le monde indistinctement, et que la police jette les maigres effets des transmigrants à la poubelle ?), et d’autre part, empêché la crise d’éclater et d’exposer l’échec de Francken : il n’a en fait rien résolu sur le terrain !

Au passage, le fait que la gauche francophone défende sciemment les trafiquants en les qualifiant de passeurs et en défendant ceux qui les fréquentent, voire ceux qui les aident à échapper à la police, est une seconde fournée de pain bénit pour Francken : dans le pensum humaniste flamand, un passeur est un trafiquant, donc un criminel.

La franchise de Francken, et son absence de filtre (c’est le moins qu’on puisse dire) lui donnent en outre un aspect plus humain, moins manipulateur que ses confrères. Même s’il ment comme tous ses prédécesseurs, il a pour premier argument de vente la franchise. Autant ses dérapages verbaux sont vus comme horribles à gauche (y compris en Flandre), autant ils sont perçus comme un simple « parler-vrai » ou « parler franc » à droite, et chez beaucoup de Flamands. Quand il s’énerve sur les recteurs, les Francophones de gauche et des médias l’interprètent comme une menace de rétorsion. Audacieux ! Il les a en réalité accusés de se prononcer imprudemment sur un dossier qu’ils ne connaissaient pas. Ce qu’il leur a écrit en réalité, c’est que le jour où les détails de l’affaire Mawda seront rendus publics, ils seront bien marris. Et il s’est énervé sans filtre, comme le ferait n’importe quel internaute. C’est le voisin de palier, le mec « normal ».

Mais dès le lendemain, il a précisé ce qu’il voulait vraiment dire (confirmant ce que j’avais perçu dès le départ : il a parlé d’un retour de manivelle, ce qui justement n’impliquait pas une rétorsion de sa part, mais bien un retour automatique suite à un lancement maladroit). Cet aller-retour constant qui énerve au Sud n’est pas vu dans le Nord conservateur comme une valse-hésitation ou une provocation, mais bien comme l’expression franche et directe de son caractère personnel. « Ça arrive à tout le monde de s’énerver, vous comprenez, et Francken n’a pas un travail facile, d’ailleurs, les autres n’ont jamais fait aussi bien que lui. »  Ils comprennent d’autant moins que cela serve de base à des journalistes francophones pour le qualifier de fasciste.

Francken a un slogan simple. Aucun parti politique ne répond avec une telle clarté.

Le succès de Theo tient aussi au fait qu’il est clair. Une politique « ferme et humaine » est un slogan simple. Certes, on peut y ranger tout et n’importe quoi. Mais en face, aujourd’hui, aucun parti politique ne répond avec une telle clarté. Et dans les faits, c’est plutôt le règne de la dissimulation, de l’hypocrisie, du massacre organisé en sourdine, que peu d’activistes dénoncent, et que les médias ne reprennent qu’une fois par mois pendant qu’Amnesty hurle trop seul dans le désert.

Car le vrai drame ne se déroule pas chez nous. Tandis que Zoé crie fasciiiiiste aux abords du parc Maximilien et que Löwenthal compte des morts qui n’existent que dans sa tête, ou encore que le délégué général aux droits de l’enfant hurle à l’infanticide policier voire politique, mais ne perçoit même plus que 4 enfants ont été exposés une heure durant aux actes criminels et violents d’un trafiquant ou d’un passeur, elles et il ne dénoncent pas (assez) les « fachos » (selon leur définition) qui, activement, se font les complices de massacres et de violences ahurissantes, à commencer par Jean-Claude Juncker, qui vient de plaider, lui aussi, pour des frontières hermétiques ! 

LA STRATÉGIE FRANCKEN PAR L’EXEMPLE
Pour bien comprendre comment la gauche francophone aide Theo, examinons de plus près la tactique de Francken. Parfaitement éprouvée, elle inclut les réactions outrées des francophones autoproclamées « meilleurs humanistes du monde ».

  1. Chaque semaine, ou presque, il sort une énormité sur Twitter ou Facebook, de préférence quelque chose d’ambivalent, qui peut être compris de deux manières parfois même opposées. La réponse francophone est systématique : tollé, postage de photos de Francken en uniforme « nazi », hurlements contre les salauds flamands qui votent pour lui, montée de la température chez les activistes, manifs, éditos sanglants, affirmation qu’on est en 1932, évocation de « bruits de bottes », comparaisons à la limite de la minimisation de la Shoah.
  2. Theo donne alors la bonne interprétation, que les Flamands un tant soit peu ouverts à son point de vue avaient comprise d’emblée. Il les conforte dans l’idée qu’on l’a sciemment mal interprété.
  3. Les Francophones crient à la malhonnêteté, se font moralistes à la limite du puritanisme. 
  4. Theo Francken est interrogé par les chaînes flamandes, où il explique son plan, d’apparence respectable et humain. C’est l’aspect que les Francophones voient peu, parce qu’ils se contentent de dizaines de commentaires pondus, les fesses scandalisées, sur base d’un simple extrait d’une première interview, ou d’un verbe dans un twit. Et parce qu’ils ne lisent que les gros titres de la presse francophone. Et c’est la clé de tout.

À ce moment-là, Theo a quatre atouts en main : 

– une explication « ferme et (vraiment) humaine » à livrer à la télévision flamande, 

– le statut de victime que la gauche francophone lui a docilement livré clés en main,

– la preuve que lui seul a une solution, parce que dans la diatribe sudiste, il n’y en a pas l’ombre d’une, 

– et enfin la preuve qu’il ne dit rien d’autre que des démocrates avérés, voire qu’il est plus humaniste qu’eux. 

Ensuite, il peut tranquillement se moquer de ses opposants (« vaseline »), provoquant une nouvelle levée de boucliers, qui confirme aux yeux de l’électeur « raisonnable et conservateur » qu’au fond, ce n’est pas son plan qu’on attaque, mais la personne de Francken, et en quelque sorte, aussi, ceux qui adhèrent à sa vision des choses.

Ainsi, lors du dernier épisode, il a affirmé que l’échec des négociations menaçait l’Union européenne. Tollé. Merkel a dit la même chose le lendemain, en plus précis : « l’échec des négociations menace l’espace Schengen ». 

L’ensemble des partis démocrates d’Europe a livré les migrants de Libye à des bandes criminelles.

Il a aussi affirmé qu’il fallait repousser les bateaux venus en Libye. Re-tollé. Or, repousser les bateaux, c’est assez proche de ce que l’Union européenne, avec l’assentiment de la France, de l’Italie, de l’Allemagne, de l’ensemble du Conseil de l’Europe et de la Commission européenne (chrétienne démocrate, socialiste et libérale) fait, en pire, depuis déjà plus d’un an, notamment en formant et finançant des gardes-côtes libyens ! 

Et là, le cœur sur la main, il suffit à Francken de rappeler que l’ensemble des partis démocratiques et traditionnels d’Europe, avec un gouvernement italien incluant le centre gauche et les socialistes (il le précise évidemment !) ont livré pieds et poings liés l’ensemble des migrants actuellement en Libye à des bandes qui les prennent en otage, les violent, les mènent en esclavage, les torturent et les affament — ce qui, au demeurant est probablement le pire scandale jamais provoqué par l’Union européenne et les partis traditionnels. Et Theo Francken propose alors une solution — une idée — créer des camps de réfugiés en Tunisie, les financer, et y regrouper ceux qui tentent le voyage vers l’Italie, dans ce pays qui, contrairement à la Libye, n’est pas failli, et qui a signé la convention de Genève. 

Aux yeux du téléspectateur moyen de la VRT à ce moment-là, Francken est le seul, absolument le seul, à proposer une solution concrète pour sortir des dizaines de milliers de migrants de l’enfer.

Autre exemple : il a parlé de « contourner l’article 3 CEDH ». Tollé. Colossal. Mais arrivé dans le studio de la VRT, il précise que le choix du verbe « contourner » était mauvais, lance une pique à ceux qui l’ont agressé pour un mauvais choix de verbe, confirme qu’il ne demande pas la suppression de l’article 3 et donne son explication : 

« Je trouve que l’interprétation de la cour des droits de l’homme va beaucoup trop loin et, avec le professeur Bossuyt, ex-président de la Cour constitutionnelle [notez la référence très honorable qui le disculpe], je suis en très bonne compagnie : il l’écrit déjà depuis dix ans ! ». 

« Je ne suis pas la Hongrie, la Belgique prend son job très au sérieux » (T. Francken)

Et il ne démontre, grand juge à l’appui, pas seulement qu’il a été un peu trop fort dans sa première déclaration, il « prouve » en plus que sa gestion est conforme à la CEDH : « Je suis celui qui a rempli totalement notre quota de relocalisation […] la réinstallation [selon nos quotas], nous l’avons faite, […] demandez à nos collègues communistes de Syriza, nous les avons énormément aidés, nous leur avons fourni des lits, des couvertures, de l’accueil humanitaire, nous sommes les premiers contributeurs à Frontex […] nous prenons nos responsabilités et nous sommes solidaires, et nous aidons les autres pays européens. […] je ne suis pas la Hongrie, la Belgique prend son job très au sérieux ».

Et il porte l’estocade quand il démontre que l’Italie de Renzi et puis de Gentiloni, aidée par l’Union européenne, soutenue par leur parti socialiste viole, lui, massivement et quotidiennement l’article 3 CEDH : « le gouvernement italien, comprenant des socialistes, a conclu des accords avec des milices, non pas pour faire des pushbacks (renvois de bateaux) mais des takebacks, et donc les milices libyennes vont eux-mêmes les chercher […] Pour les [défenseurs des] droits de l’homme, ça ne serait donc pas [une violation de] l’article 3 [CEDH] ? » 

Et de défendre son idée de camp « en toute sécurité » en Tunisie. La journaliste, résistante, lui fait alors remarquer que ça revient à reporter la charge sur la Tunisie. Et Francken rétorque, les doigts dans le nez, que c’est ce qui a déjà été fait en Turquie (et il a raison), et que cette mesure a été approuvée par les gouvernements européens de toute obédience, ajoutant que cela a permis de sauver « des centaines et des centaines de vies. » Bingo. Sans les mains. Il a gagné.

Mon sentiment, c’est que cette explication, il l’avait dès le départ, et que ses sorties « révoltantes » ne servent qu’à faire mousser les Francophones, qui ne le déçoivent jamais, et à conforter ses électeurs d’extrême droite.

Autant dire que quand on hurle pendant des semaines «fasciiiiiiisssss » quand Francken est accusé, sans preuve formelle, d’avoir renvoyé une poignée « d’illégaux » au Soudan où ils auraient été torturés, non sans insister sur le fait que le président soudanais est accusé de génocide, il lui suffit de répondre que, pendant ce temps-là, ce sont des milliers voire des dizaines de milliers de candidats-réfugiés venus d’Étythrée qui sont livrés au même président accusé de génocide, aux frais de l’Union européenne, avec l’accord de toutes nos démocraties ! 

Enfin, Francken conclut l’interview le cœur sur la main, en expliquant qu’il comprend le besoin de chercher de meilleures opportunités personnelles, et que l’Europe doit aider l’Afrique, tout en reconnaissant, modestement, qu’elle n’est pas en mesure de changer fondamentalement la donne. Là aussi, il a raison, quand des verts prétendent que les pays occidentaux peuvent redresser l’Afrique en deux coups de cuillère à pot, ils rêvent en couleur.

Et voilà comment on convainc des téléspectateurs qu’on est 1. humain, 2. efficace 3. plein d’idées 4. ouvert et 5. au moins aussi attentif à la vie des migrants que n’importe quel démocrate du continent. Même si en réalité, il ne fait même pas le minimum humain, à savoir accueillir systématiquement les familles, et demander à chaque « illégal » : « que sais-tu faire ? Aurais-tu un projet professionnel dans notre pays ? » avant de remballer des talents parfois extraordinaires dans leur pays, pour le principe.

Et voilà aussi comment, semaine après semaine, Theo Francken profite des assauts successifs des Desperate Gauchewives d’Hysteria Lane, qui en sont toujours à attirer l’attention sur une œuvre caritative certes humainement nécessaire, mais politiquement et médiatiquement exploitée jusqu’à l’os, dont beaucoup de défenseurs transis d’humanisme local et ciblé sont devenus rien de moins qu’intolérants.

 


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(Note : je n’accepte pas plus de 50€ par trimestre des mandataires politiques, quel que soit leur bord.)

 

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18 Comments

  1. Francis Gigot
    juin 08, 18:18 Reply
    Bonjour...Vindju Marcel... Faut être du matin pour lire cette prose... Je prend un Dafalgan et je reviens .. Je rigole ???? Je n'aime pas Franken (Stein ????) , ni les autres sbires de la NVA mais traiter mécaniquement la NVA de fachos me semble excessif (quoique certains du Belang sont dans le nid... Et ceux là... ) Franken fait un boulot très compliqué et l'Europe déconne à fond sur le sujet... Il serait plus que temps d'avoir une politique cohérente commune plutôt que, comme dab, faire chacun sa popote dans son coin... Mais je ne pense pas qu'on avance dans cette voie... Pourtant je ne pense pas que ces vagues d'immigrations serons en diminutions dans le futur... Il faudra bien gérer... Il faudrait aussi revoir le logiciel de la gauche et changer de capitaine... Elio mérite bien sa retraite plutôt que de s'accrocher comme une moule à son rocher... Mwouais... Tout ça me semble bien parti pour effectivement un Michel 2 et un Belgium zeo point avec un dépeçage à la clef... Bon week-end Marcel... Francis.
    • marcel
      juin 08, 23:07 Reply
      Merci. Bon week-end à vous aussi !
  2. Martine-Bxl
    juin 08, 18:29 Reply
    .....http://www.enigme-facile.fr/loeuf-poule-arrive-en-premier-solutions-7662 sinon petite piqure de rappel : La meilleure arme des extrémismes de droite : la lassitude. Petit à petit, par lassitude, par habitude, les fascistes flamands ont réussi à tout faire passer en Flandre et ont profondément modifié la conscience politique de beaucoup de journalistes en vue. Du coup, quand Jan Peumans, N-VA, président du Parlement flamand a raconté que les résistants étaient des crapules de rue, seul le magazine Humo a pensé à lui répondre. C’en était fini de la résistance de la presse flamande. Même les plus à gauche avaient abandonné la partie. et encore http://blog.marcelsel.com/2018/03/14/n-va-quatre-ministres-belges-et-de-facheux-amis-fachos/
    • marcel
      juin 08, 23:08 Reply
      Cette histoire de Peumans date d’il y a bientôt dix ans. La presse flamande a pas mal changé depuis !
  3. u'tz
    juin 08, 22:15 Reply
    première réac: le visuel: deux batraciens à sexualités différentes (lequel est l'horrible wallon et le merveilleux flamingant) le crapaud a un vrai accouplement à fécondation externe, la salamandre n'a pas de réel accouplement mais une fécondation interne tout de même.......mais quel rapport à l'utérus ("hysteria lane") l'autre truc visuel sous forme de graphique s'arrête à 2015, 2014-2015 comme seule direction de l'évolution du truc...? Marcel tu te fous de nous en plus de servir le gouvernement de l'Entité "fédéral" on voit pas quoi penser sur l'action des nazis flamingants et leurs collabos mr depuis leur immonde collaboration
    • u'tz
      juin 10, 22:31 Reply
      je suis finalement devenu trop familier de votre façon de voir que pour comprendre de quoi vous parlez Marcel, en plus suis pas trop accord avec munich...
  4. Salade
    juin 09, 10:03 Reply
    Mais Michel II, III, vers l'infini et au delà: c'est écrit puisqu'on accepte qu'une minorité de francophone monte dans un gouvernement fédéral, la Flandre exulte! Mais cela aurait été pareil sans Francken! Sans blague Marcel! Les crapauds flamands ne mangent pas les salamandres du MR. Michel I c'est François I sans Marignan!!
  5. Guy Decoster
    juin 09, 13:14 Reply
    il serait intéressant de joindre au tableau des éloignements un graphique des arrivées de réfugiés, en Belgique et en Europe
  6. dejeneve
    juin 10, 20:52 Reply
    Excellent article. Malheureusement, à notre époque le slogan tient lieu de réflexion politique. Peut-être parce que beaucoup de politiciens n'ont (plus) rien d'intelligent à dire...
    • marcel
      juin 12, 19:11 Reply
      Ou parce que c'est plus simple… 
  7. antoine dellieu
    juin 12, 18:27 Reply
    Très juste cet article. Si on critique des gens ou leur politique et qu'on les définit incorrectement, ils ont beau jeu de se défendre. Il manque cruellement de gens talentueux pour renvoyer des bonnes balles (au sens "balle de tennis" hein, je ne veux pas d'ennuis) à un Francken qui est le roi du court. Mais là c'est le désert intellectuel. On joue sur l'émotion, sur le piège moral (quoi tu veux des frontières fermées, tu aimes les enfants morts ou quoi?), et sur les arguments fallacieux. A force on irait bien voir à droite juste parce que y en a marre d'être pris pour un con, et je pense que pour certains ex-gauchistes, c'est bien ce qui se passe. Pour ma part, je suis de plus en plus convaincu qu'il n'y pas d'espoir dans la politique qui repose plus sur la communication que la logique, et que les bonnes volontés personnelles seront, loin des idéologies, ce qui fera la différence.
  8. u'tz
    juin 12, 21:29 Reply
    à la réflexion, perso je préfère attendre les élections communales et voir les chiffres (tous ses résultats ne seront que conneries mais reflet de notre mr veilleuse d'émocratie), perso j'ai la conviction que vos craintes de la puissance du nationalisme flamand sur la connerie FR est un complexe d'infériorité d'FR, la connerie FR ne peut servir la connerie NL car malgré tout l'FR (notre langue assassinée dans son existence vl) est une langue de libération et d'émancipation alors que l'NL et son ontologie vl fabriquée en NL sur un banal mensonge victimaire sous-nationaliste copié sur le banal nationalisme belge anti-RF du xixe... il suffit de voir le pathétique rapport de force culturel NL (surtout d'en prendre conscience) ses dépenses etc (j'adore car c'est mon pognon d'FR du rand) leurs dépenses démesurées en vue de faire croire que si bxl est bxl c'est grâce à la flandre, ce qui n'est qu'en petite partie vrai, donc assez peu malgré tout les subsides, la colonisation du territoire occupé de l'hoofdstedelijk gewest n'est pas aussi facile que celle de jérusalem sous le joug militaire des émocrates n-va vb israéliens, sans doute trop de nègres et d'arabes (sans doute bien qu'ils ne soient pas les pires ennemis de la vlaanderen over alles) il suffit de regarder en miroir les dépenses culturelles de la vl dans le rand pour une "séduction" éradicatrice du non-NL car ça permet de comprendre l'incapacité des NL à voir leur langue d'égal à égal avec le FR dans ce pays où leur majorité émographique leur permet d'imposer leur vision anti-émocratique plus pesante qu'efficiente... enz
    • marcel
      juin 13, 00:45 Reply
      « Le FR est une langue de libération » Bel élan nationaliste. Allez dire ça aux populations que Français et Belges on colonisées.
      • u'tz
        juin 14, 22:49 Reply
        soit ! mais belge non belle ignorance de votre part : les belges ont colonisé les congolais dans leurs propres langues pour mieux les dominer, oubliez le formatage historique flamingant sur le soit-disant NL/victime et vous comprendriez mieux l'obsession dispendieuse vl d'oter le statut de lingua franca du FR à bxl
      • u'tz
        juin 17, 18:54 Reply
        suis assez mal à l'aise avec vos réponses qui précèdent mes questions mais moins qu'à votre blocage (conversion?) devant la domination flamingante

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