Le gloubiboulga ou l’improbable projet francophone.
Les mauvais réflexes sont de retour. Il a suffi que la N-VA lance un nouvel assaut séparatiste début janvier. Plusieurs éditorialistes du Sud et quelques chefs de partis ont répondu : « Mayday, mayday, il faut réveiller le projet francophone ! » Cela s’est notamment traduit par le retour de l’improbable « front francophone ». Très concerné, Benoît Lutgen est illico monté avec sa truffe de sanglier en première ligne pour grogner qu’il fallait remettre ce front en route, en appelant, bien sûr, le MR à y participer !
Piège facile. Parce qu’évidemment, le parti de Charles Michel peut difficilement répondre présent : il est à la fois le petit poucet de la coalition — il représente moins de 20% des électeurs de la majorité. Et, à l’opposé, le MR est aussi, délicieux paradoxe, le parti qui dispose du trône de premier ministre ainsi que de la majorité des portefeuilles ministériels.
Magic comes with a price et dans ce cas-ci, c’est celui d’une nécessaire retenue vis-à-vis de la N-VA. Charles doit éviter les provocations. Car d’un point de vue flamingant, pour accéder au gouvernement fédéral, les nationalistes, grands gagnants des élections au Nord, ont été contraints d’en céder la tête à des Francophones. De droite, certes, mais wallons quand même. De quoi alimenter l’idée que dans ce pays, ce seraient donc bien toujours les Francophones qui font la loi. Littéralement. Une idée que la N-VA laisse évidemment circuler au sein de son arrière-ban.
Ce qui, autre paradoxe, impose au MR une grande réserve dans tout ce qui pourrait sembler communautaire, tout en laissant à la N-VA les coudées franches. Pire : le premier ministre se voit obligé de minimiser, semaine après semaine, les petites provocations de son partenaire le plus lourd (dans tous les sens du terme).
Un front francophone qui arrange bien les flamingants.
On pourrait jouer à sempiternellement reprocher aux réformateurs d’être entré dans la coalition Kamikaze. Mais ce serait cacher que ceux qui appellent à un front francophone entrent eux-même dans le jeu de Bart De Wever. Un tel front serait en effet la confirmation que notre pays est bien composé de deux démocraties, de quoi combler d’aise notre Auguste anversois. Ce serait même un outil bien utile pour convaincre les Flamands tiédasses envers la scission que c’est la seule solution, puisque le pays s’évapore, puisque Bart aura donc eu raison depuis le début. Il faut donc bien faire quelque chose. Seule la N-VA le fait. Votez N-VA en 2019, godverdomme !
Que faire, alors, pour que N-VA cesse enfin de maîtriser le jeu ? De fait, elle impose cet agenda séparatiste. Et cette grille de lecture communautaire. Elle domine toujours le paysage politique flamand. En fait, à cela, « les Francophones » ne peuvent rien faire, ce ne sont pas eux qui votent pour ou contre la N-VA. Et celle-ci trouvera de plus toujours bien quelque chose à reprocher aux Wallons, quoi qu’ils fassent. Autrement dit, il ne faut plus trop s’occuper de la N-VA. Juste relever ses dérives pour informer la population.
Flandre-Francophonie, le combat nationaliste perdu d’avance.
Car les Francophones sont coincés. Ils ne peuvent déjà pas changer le rapport symbolique entre les deux grandes communautés. Il y a une Flandre puissante, qui s’est construit une mythologie, s’est dotée d’un hymne « national » et de tous les attributs d’une nation, largement reconnus par la majorité de sa population, même lorsqu’elle les superpose tout naturellement à ceux de la Belgique. En face, il n’y a rien. On n’a pas construit une mythologie francophone ou wallonne. L’hymne wallon est encore largement inconnu, quand il n’est pas raillé.
Un certain nombre d’intellectuels et de politiciens présentent cette nonchalance identitaire wallonne comme une faute historique. Pourtant, longtemps, elle a au contraire été vue comme sympathique. Les temps changent. Désormais, certains leaders, notamment socialistes (Magnette, Demotte, pour citer les principaux), appellent les Wallons à devenir wallo-patriotes. Un appel vain : on n’impose pas le chauvinisme à une population. Pourquoi, alors, ne pas considérer que le manque de ferveur régionale-patriote du Sud est un atout et chercher le moyen d’en tirer profit ?
Il a du reste des origines géographiques, historiques, sociologiques que des centaines de discours enflammés ne pourront effacer. D’abord, il y a deux fois moins de Wallons que de Flamands, et une densité de population nettement inférieure. Cela ne favorise pas le sentiment identitaire. Ensuite, la Wallonie a été bien plus longtemps divisée que la Flandre. Alors que les provinces néerlandophones connaissaient un destin commun dès la séparation des Provinces unies en 1581 (hormis une partie du Limbourg), la Principauté de Liège ne rejoignait les autres provinces wallonnes qu’en 1795, sous la domination française. Soit deux siècles plus tard ! On y cultive d’ailleurs toujours une sorte d’exception ardente.
Un pays conçu pour les Wallons, décevant pour les Flamands.
Les Wallons n’ont jamais adhéré massivement aux mythologies nationales wallonnes — même quand ils étaient dirigés par des régionalistes convaincus — parce que les mythologies belges satisfaisaient pleinement le besoin éventuel d’attachement national des citoyens wallons ou francophones. Logique. Elles s’adressaient en priorité aux Francophones. Les héros l’étaient aussi. Des pères de la Nation (Rogier, Charlier Jambe-de-bois, Nothomb) jusqu’aux plus grands écrivains, (même Georges Rodenbach, qui habitait en Flandre, et était donc techniquement flamand, mais de langue française). Le Belge latin pouvait pleinement se reconnaître dans le panthéon belge, contrairement à son concitoyen flamand dont l’élite même lui était soustraite.
Si le Néerlandais assorti d’un des accents flamands est le « peuple flamand » dans l’imaginaire des nationalistes du Nord, ceux du Sud ont beaucoup de mal à rendre crédible l’association du français et du « peuple wallon ». Le français, langue d’importation, est au contraire un obstacle à la valorisation du patrimoine linguistique proprement wallon. Si les flamingants peuvent crier « la langue est tout le peuple », les wallingants devraient d’abord expliquer de quelle langue ils parlent : le français, le picard, le namurois, le liégeois ou le gaumais ? Du coup, la sauce nationaliste a beaucoup de mal à monter autour de la langue au Sud. Par ailleurs, les accents frontaliers sont si proches des accents du Nord (au sens large) de la France que les Wallons auraient bien du mal à expliquer en quoi ils seraient un peuple différent du « peuple français » voisin. D’où le rattachisme, embryonnaire.
En toute logique, la Flandre a donc pu confortablement imposer sa grille de lecture identitaire pour toute réforme de l’État. Mais y répondre en s’inscrivant dans la même grille de lecture, reviendrait à tenter de battre « la Flandre séparatiste » sur son terrain préféré, privilégié. Une hérésie. Répondre à l’identité linguistique, ethnique par une autre, qui sera toujours moins forte, est le meilleur moyen de l’alimenter.
Alors, que peuvent faire les partis francophones, nés de cette étrange nécessité de scinder jusqu’aux représentations des citoyens ? Passons les possibilités en revue.
Le projet belge : arrêter les réformes de l’État qui ne sont plus destinées qu’à satisfaire les besoins identitaires des autonomistes du Nord et du Sud et remettre à plat l’usine à gaz belge sans tabous pour rendre la gestion du pays plus efficace, avec les partis ou les politiciens flamands qui pourraient partager cette vision.
Ces réformes nous coûtent en effet extrêmement cher. La structure que nous en avons héritée rendent le pays illisible pour ses citoyens. Notre Constitution ne peut déjà plus être comprise sans l’assistance d’un sacré juriste. Sans parler des législations explosées qui rendent perplexe tout entrepreneur actif dans les trois régions. Même des ministres se perdent dans les compétences.
Comme la plupart des pays d’Europe, nous avons trop de règlements. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, nous faisons tout pour aggraver encore cette surcharge ! Désormais, chaque région pourra, en sus, moduler certains impôts à sa sauce. Les comptables fourbissent leurs ordis.
Seulement voilà, si on dit à la N-VA et au CD&V qu’on ne veut plus rien changer, ou qu’on veut une pause, on va se faire qualifier de « madame non » qui ne serait « demandeur de rien ». C’est déjà arrivé, non ? Ben oui ! Pourtant, tout remettre à plat, revoir ce foutoir institutionnel, est le seul moyen de devenir un État efficace. C’est ce qu’on veut, ou pas ? Une possibilité : essayer, mais en tentant d’abord de convaincre la Flandre qu’elle s’en trouvera mieux.
Un calque de la Flandre, version francophone. À savoir, une fusion de la région wallonne et de la communauté française, qui n’auraient plus qu’un parlement unifié et un gouvernement. Appelons ça la Fédération francophone. Elle aurait une compétence uniquement communautaire à Bruxelles. Comme c’est le cas pour la Flandre aujourd’hui, la communauté française exercerait toutes les prérogatives de la Région wallonne, et sa capitale serait, soit à Namur, soit à Bruxelles.
J’ai tenté de comprendre la fantasmagorique Loi du 8 août 1980 (un bel exemple de législation indéchiffrable pour le citoyen censé pourtant ne pas l’ignorer), qui établit ce transfert d’autorité au niveau flamand et, pour l’avoir parcourue en dilettante, j’ai l’impression (à confirmer par un juriste s’il y en a un dans la salle) qu’une telle fusion devrait être avalisée par les 2/3 des députés, et la moitié dans chaque groupe linguistique (loi spéciale imposée par l’article 137 qui autorise l’exercice des compétences d’une région par une communauté). Pas évident. Il faudrait aussi que la communauté germanophone soit transformée en région à part entière, puisqu’elle n’est pas francophone et ne peut de toute évidence être gérée par la Communauté française. À moins que là aussi, la Fédération francophone n’exerce que des compétences purement territoriales.
Cette Fédération francophone, serait donc le calque exact et inversé de « Vlaanderen ». La région bruxelloise subsisterait. Mais désormais, la Flandre et la Fédération francophone y géreraient les compétences personnalisables via la COCOM, avec tous les écueils que l’on connaît actuellement.
Hormis la fusion de deux gouvernements, quelques économies, et la réalisation d’un véritable pendant institutionnel à la Flandre, ce projet n’apporterait qu’une simplification de façade, et confirmerait que Bruxelles n’est pas une région de même valeur que les deux méga-entités flamande et wallo-francophone. Nous aurions alors une Belgique bipolaire avec une région centrale soumise aux deux autres. Pas sûr que les Bruxellois apprécient. Pas sûr, même, que les flamingants acceptent. Et pas sûr que cela ne favorise pas une future scission pure et simple.
Un projet purement régionaliste où chaque région gèrerait tout, aussi bien le territorial que le communautaire. Bruxelles deviendrait alors une région bilingue autonome. Pour fonctionner, et profiter d’économies d’échelle, elle devrait cependant s’appuyer sur les capacités culturelles et éducatives des deux grandes régions pour alimenter son enseignement, mais sans en dépendre. Elle pourrait ainsi convertir la commission communautaire commune (COCOM), qui réunit aujourd’hui les Néerlandophones et les Francophones, en un organe biculturel soudé, avec ses propres ministres de la culture, de la santé, du tourisme, etc.
Cela favoriserait un enseignement bilingue ou plus immersif, qui ne serait plus régi depuis la Flandre ou la Wallonie, mais qui y puiserait ses cours, ses directives, ses objectifs, en toute indépendance. C’est le rêve de beaucoup de Bruxellois, qui ne dérangerait pas les régionalistes wallons. Il aurait l’avantage de dédramatiser des concepts comme la ville unique assortie de districts, comme à Anvers. Je ne dis pas qu’elle est souhaitable, mais on pourrait au moins en débattre sans suspicion d’agenda caché.
Mais il y a une chance sur un milliard que les partis flamands majoritaires abandonnent l’idée de faire un jour de Bruxelles la capitale d’une Flandre indépendante — même les partis qui pensent que cette indépendance n’arrivera jamais. Les parlements flamands et de la communauté francophone n’auraient en effet plus rien à faire à Bruxelles dans un projet régional de ce type. Déménager la capitale flamande ? Bon oublions cette idée ! Elle est adulte, et nous vivons dans un pays qui ne le sera jamais.
La scission de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La Wallonie et la Bruxelles francophone gèreraient alors chacune leur culture et leur enseignement de façon autonome. Mais dans ce cas, Bruxelles serait en porte-à-faux, entre un enseignement néerlandophone financé et dirigé depuis la Flandre, d’une part, et des écoles francophones (nettement moins bien) autofinancées d’autre part. De même, pour la culture. À terme, l’appauvrissement de la capitale pourrait l’amener à s’orienter de plus en plus souvent vers un partenariat avec la Communauté flamande, seule à pouvoir rendre aux Bruxellois ce qui leur revient (l’impôt sur le lieu de travail, au moins partiellement). Petit à petit, la Flandre prendrait de ce fait proportionnellement le pouvoir dans la Capitale pour la plupart des compétences personnalisables (prévention santé, mise au travail, sport, etc.). Celle-ci perdrait aussi son lien avec le reste de la culture française en Belgique et se retrouverait psychologiquement enclavée en Flandre. Vous aimez les barricades ?
La nation francophone, en réponse à la nation flamande. Autrement dit, le « vrai projet francophone » que certains prétendent possible et dont beaucoup rêvent en secret. Il s’agirait d’unir la Wallonie et Bruxelles en une nation francophone indépendante — et pour les Flamands (de Bruxelles), la même chose. Bien sûr, on serait gentils, on prévoirait des droits vastes pour les néerlandophones de Bruxelles et les Germanophones. Mais ils vivraient dans un pays francophone. Évidement, le Parlement flamand de Bruxelles devrait, là aussi, déménager en Flandre. Si c’est ça, le projet franco, je propose tout de même qu’on avertisse déjà les casques bleus.
Le gloubiboulga à la Di Rupo : quitte à passer pour mollasson, attentiste, eau dormante, testons la vision dirupiste que je décrirais ainsi : on ne propose ouvertement rien de concret au plan institutionnel, sachant que les Francophones n’auront jamais l’initiative et ne l’emporteront jamais — tout ce qu’ils peuvent faire, c’est retarder ou éviter le dernier pas autonomiste des flamingants, en espérant qu’un jour, les éditorialistes flamands se rendent compte que la course au plus séparatiste est nocive, tant pour la Flandre que pour la Belgique en général.
En attendant, on poursuit donc simplement la concrétisation de la 6e réforme de l’État à Bruxelles et en Wallonie puisqu’on y est obligé. On réfléchit toutefois en secret à ce qu’on pourrait proposer quand le Nord viendra nous imposer une septième réforme, en 2019. Ce n’est qu’au moment où l’on saura ce qu’ils ont dans leurs cartons qu’on pourra décider de l’étape suivante.
Si la N-VA reste fortissimo et exige une scission de la sécu, on devra scinder le pays. Pour ça, les plans sont probablement prêts, mais on ne va pas le dire.
Dans la gloubiboulga-politik, tant qu’il n’y a pas une telle scission à l’horizon, on continue comme on l’a toujours fait : de petit compromis en petit compromis, en tâchant de garder Bart De Wever loin du pouvoir fédéral. Finalement, ça n’a pas trop mal réussi de 2011 à 2014, ce machin.
C’est peut-être encore la formule la plus réaliste. Un peu penaude, pas glorieuse, brinquebalante même, mais la Belgique, c’est ça aussi. Et après tout, ce n’est pas la faute des Francophones si les politiciens flamands ne sont jamais satisfaits.
Du reste, si une partie de la presse du Nord juge si important de parler du Vlaamse Volksbeweging (qui vient encore d’engager un ex du centre d’études du Vlaams Belang et continue à commémorer August Borms) comme du « Mouvement flamand », d’interviewer des Jean-Pierre Rondas, des Hendrik Vuye ou des Bart Maddens à la queue-leu-leu parce qu’elle a le feu à la bite indépendantiste, c’est son problème. Ne nous en mêlons plus, ça ne sert à rien. Parlons plutôt avec les Flamands progressistes, de gauche comme de droite.
La seule réponse efficace aux autonomistes transis du Nord serait donc le gloubiboulga, soit exactement le contraire du « front francophone ». À savoir le retour du projet belge, mais dans une version décomplexée, pacifiée. La reconstitution progressive d’un pays devenu foireux et foiré, avec ceux qui en veulent, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie ou à Bruxelles. Et ils sont une majorité.
Une Belgique non plus basée sur l’opposition entre oppresseurs et opprimés, entre identitaires et débonnaires, entre Wallons et Flamands, mais bien sur les valeurs que nous partageons. Liberté, égalité, fraternité. Ou l’Union fait la Force. Une démocratie ouverte et progressiste. Un pays qui se donne les capacités d’enfin donner leur chance aux djeuns, aux entrepreneurs, à ceux qui veulent construire plutôt que détruire.
C’est peut-être un pari parce que les résistances sont nombreuses. Mais tout de même : en Belgique, les deux grandes communautés sont parvenues à s’entendre sur des sujets éthiques qui déchirent bien d’autres pays. L’euthanasie, le mariage homosexuel, et même l’accueil des réfugiés, où Francken s’avère dans la pratique plus à gauche que Manuel Valls. Tout ça vaut bien un gloubiboulga, non ?
Du reste, un État wallo-bruxellois pourrait difficilement être à la fois moderne et francophone : il exclurait alors 70.000 Germanophones de Wallonie, 150.000 Néerlandophones de Bruxelles (la nuit ; et 450.000 le jour), et ferait fi de la nature extrêmement cosmopolite de la Capitale, dont plus de 60% des habitants sont nés à l’étranger.
Et donc, le seul projet « francophone » qui tienne la route porte très mal son nom. On devrait parler d’un projet belge. Pourvu, bien sûr, que certains Francophones cessent de croire que la Belgique s’arrête à la frontière linguistique.
95 Comments
Marc Lemaitre
février 19, 20:35u'tz
février 23, 02:20Marc Lemaitre
février 23, 23:35francolatre
février 19, 20:55Marcel Sel
février 20, 00:08Marcel Sel
février 20, 00:20Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:05u'tz
février 23, 02:22Georges-Pierre Tonnelier
février 19, 21:25u'tz
février 23, 02:28Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:08Rivière
février 19, 21:34Marcel Sel
février 20, 00:23Mélanippe
février 20, 10:26Mélanippe
février 22, 14:30Tournaisien
février 20, 20:28Pierre@s
février 22, 12:39Lachmoneky
février 19, 21:56moinsqueparfait'
février 19, 22:04Marcel Sel
février 20, 00:38moinsqueparfait'
février 20, 01:55denis
février 22, 11:40Marcel Sel
février 22, 22:53u'tz
février 23, 23:01Salade
février 20, 20:23u'tz
février 23, 03:00Salade
février 24, 12:02u'tz
février 25, 01:41Georges-Pierre Tonnelier
février 20, 20:24Pierre@s
février 22, 12:44moinsqueparfait'
février 22, 13:29Marcel Sel
février 23, 23:08u'tz
février 23, 23:22moinsqueparfait'
février 24, 00:58Marcel Sel
février 24, 17:11moinsqueparfait'
février 24, 17:50denis
février 22, 12:01Marcel Sel
février 24, 17:12Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:18denis
février 22, 12:20Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:21Mélot Paul
février 21, 12:49Marcel Sel
février 22, 01:02u'tz
février 23, 02:33Hansen
février 19, 23:06u'tz
février 20, 02:32Salade
février 20, 20:47hansen
février 22, 09:55Salade
février 22, 23:10u'tz
février 23, 02:11Salade
février 24, 12:13Marcel Sel
février 24, 17:08u'tz
février 26, 00:22Salade
février 26, 13:52LilAngel
février 20, 00:43Georges-Pierre Tonnelier
février 21, 12:15hansen
février 22, 09:21Georges-Pierre Tonnelier
février 23, 19:44Marcel Sel
février 23, 23:12moinsqueparfait'
février 22, 16:54Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:27moinsqueparfait'
mars 02, 13:07denis
février 22, 17:10Georges-Pierre Tonnelier
février 28, 14:28u'tz
février 23, 02:44u'tz
février 20, 02:17u'tz
février 22, 03:02Mélanippe
février 20, 10:20u'tz
février 23, 01:53Renal de Waterloo
février 20, 12:36Georges-Pierre Tonnelier
février 22, 09:49Alain Maskens
février 20, 12:49Salade
février 20, 12:59moinsqueparfait'
février 22, 21:30Salade
février 24, 00:14moinsqueparfait'
février 24, 22:11xavier
février 26, 08:06Capucine
février 20, 21:32Capucine
février 20, 22:42Capucine
février 20, 22:46Capucine
février 20, 22:56Mélanippe
février 21, 12:09Marcel Sel
février 22, 01:01MUC
février 24, 14:35u'tz
février 26, 00:44MUC
mars 03, 19:21De Lille
février 21, 12:33Wallon
février 24, 12:09lievenm
février 21, 17:45Marcel Sel
février 22, 01:07Capucine
février 22, 14:00u'tz
février 23, 03:10Salade
février 24, 11:50beau1thiere
février 25, 15:56u’tz
avril 07, 10:19