Je me noie. Appel au Crowdfunding contre le harcèlement judiciaire par des institutions du journalisme.
AVERTISSEMENT : Ce crowdfunding a dépassé tout ce que j’espérais. Il a atteint 10.000 euros en seulement 36 heures. Je suis à la fois touché, impressionné, et (temporairement) rassuré : j’ai pu faire face aux urgences et virer à temps les 3120 euros réclamés par l’Association des Journalistes Professionnels et l’éditeur responsable de son magazine.
La somme récoltée couvre désormais ces deux virements, ainsi qu’une partie de mes frais d’avocats pour l’affaire Florence Hainaut, et une partie des impôts.
Ce qu’elle ne couvre pas, ce sont des mois perdus à répondre à ces actions téméraires (au minimum 5 à 6 mois pleins dans les 5 affaires au civil et au pénal, plus 3 appels) ni les échecs éventuels en justice. Je continue donc le crowdfunding. Mais il me semblait indispensable d’informer ceux qui participent de ma situation précise, afin qu’ils sachent ce qu’ils financent précisément (ou pas) et qu’ils choisissent en connaissance de cause. En tout cas merci à tous, donateurs et supporters moraux, pour ce soutien humainement impressionnant.
Encore un courrier d’avocats ! Une suite de plus du Balek-gate. C’est genre le trentième en 18 mois. Pour sept procédures (appels comptés comme procédures). Dont six financées par l’Association des journalistes professionnels, et une par la RTBF. Mais en réalité, je fais à présent l’objet de neuf plaintes en tout.
Cette fois, je dois payer 3.120 € d’ici le 1er juin. Je ne les ai pas. Il ne me reste que le crowdfunding. Je fais appel à vous. Ceci est un appel à l’aide. Parce qu’en fait, je sombre.
On m’a dit : expose ton vécu. Pour une fois, fais-le toi. Tu en as bien le droit. Ce qui t’arrive est insensé.
Mon vécu ? Je suis un bateau ivre, pris dans une tempête, entre deux berges complices. Brinquebalé de mois en mois du pénal au civil en passant par le Conseil de Déontologie. À la septième procédure suite au Balek-gate, j’essaie juste de rester à flots contre une armada d’institutions, une escouade d’avocats. Et l’argent du contribuable.
Moi, c’est un seul avocat, l’excellent Mathieu Simonis du barreau de Liège. Et pour l’alimenter en faits, y’a ma pomme. Seul. Sans moyens.
Mon contribuable à moi, c’est vous, si vous le croyez juste. Si vous le voulez bien.
Une cabale contre la laïcité
Tout a commencé par une carte blanche de la journaliste belge Florence Hainaut. Elle disait qu’il fallait s’en « balek » du voile islamique, dans Le Soir. L’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, codirectrice de l’Observatoire des Fondamentalismes, lui a répondu le lendemain. Dans Le Soir. Quelques heures plus tard, après un SMS de Florence Hainaut au rédacteur en chef, le papier disparaissait. On lui demandait d’effacer le nom « Florence Hainaut ». Devant le tollé, il reparaissait finalement après une légère édition.
Florence Hainaut a alors prétendu sur Facebook que l’Observatoire des Fondamentalismes lui envoyait « des baquets de trolls » depuis 3 jours. Et Ricardo Gutiérrez, le Secrétaire général de la Fédération européenne des Journalistes (EFJ) a, sur la foi de cette affirmation, signalé l’Observatoire au Conseil de l’Europe, pour harcèlement de la journaliste. Et tout était faux.
J’ai alors rédigé un article très fouillé sur ce que j’ai appelé « le Balek-gate ». Je m’attendais à une réponse argumentée. Au lieu de ça, on m’a accusé de complotisme, harcèlement, racisme, extrême-droitisme, islamophobie, et que sais-je.
Florence Hainaut a alors publié un article sur Médium où elle me plaçait à la tête d’un prétendu raid. Le journaliste de la RTBF Philippe Carlot a été l’un des premiers à le partager. Deux heures après, il doxait mes enfants. Après, ce fut la fête du slip. On a publié mon adresse privée. Le nom de ma femme. On a sali son travail. Des mandataires Ecolo étaient impliqués. Personne n’est intervenu. Au contraire, c’est moi qu’on a accusé de harcèlement. Contre Florence Hainaut, mais aussi contre Myriam Leroy, que je n’avais même pas citée ! J’aurais aussi harcelé Ecolo. La RTBF. Et le pape. Et sa femme.
Pour ne pas passer pour un harceleur, j’étais obligé de réagir. J’ai publié trois papiers sur les « méthodes » de Florence Hainaut. Juste pour rétablir l’équilibre. Juste pour avoir encore, un jour, une chance de travailler.
La réponse ne s’est pas fait attendre. Financées et soutenues par l’AJP, Mmes Hainaut et Leroy m’ont envoyé cinq droits de réponse impubliables, que je ne pouvais que refuser, puis m’ont traîné en correctionnelle. Et j’ai gagné : acquitté. Sur toute la ligne. Les plaignantes ont alors fait appel, uniquement sur l’indemnité de procédure qu’elles avaient été condamnées à me payer.
Résultat : je ne toucherai mon dû qu’en octobre ou novembre… 2023. Si tout va bien ! Mais moi, je dois payer tout de suite !
Acquitté, couchez-vous
L’Association des Journalistes Professionnels m’a alors accusé dans son magazine Journalistes de ne « toujours pas respecter la loi ». Alors que j’avais été acquitté ! Ce magazine est envoyé à tous les professionnels du pays. Ma réputation, salie à nouveau. J’ai alors envoyé à l’AJP un droit de réponse soigneusement relu par mon avocat, en me disant que, quand même, une telle institution, copieusement subsidiée, ne pouvait que le publier !
Il m’a été refusé sans explication. Et là, pour la première fois de ma vie, j’ai cité au civil.
Ils ont mis deux avocats sur l’affaire. Puis une troisième loco le premier. Ils ont développé huit moyens, pour la plupart fallacieux. Et ils ont gagné pour une pétouille technique : le droit de réponse avait été envoyé par courriel à l’attention de la Secrétaire générale de l’AJP qui édite le magazine. En 2022, il faut donc aller déposer vos droits de réponse au bureau du journal, physiquement, et ne jamais les adresser, par exemple à un rédacteur en chef.
Amusant : l’avocat de l’AJP qui a obtenu cette condamnation m’avait lui-même envoyé les droits de réponse de Myriam Leroy et de Florence Hainaut par… mail. Et en mentionnant une adresse postale… erronée !
Certes, me voilà condamné à payer. Mais si j’ai dû ester, c’est parce que l’AJP a, dans son magazine, commis des fautes déontologiques dans un article destiné à compenser son échec au tribunal. Et ensuite, parce qu’il m’a refusé le droit fondamental à une réplique. Dont coût : 3.120 euros. Et ce n’est que le début.
Comment harceler la RTBF. À moi tout seul.
Car en septembre de l’an dernier, la RTBF a lancé et financé une poursuite au civil avec Philippe Carlot, contre moi. Oui, oui, celui-là même qui avait lancé le doxing de mes enfants en 2020. Mais ça, je n’aurais pas le droit de le dire : dans le dossier, ils consacrent plusieurs pages à nier le doxing et à présenter son évocation par mézigue comme une calomnie et du harcèlement, pour lesquels je dois donc payer.
Ma faute principale, toutefois, c’était d’avoir sévèrement traité Philippe Carlot dans un statut Facebook de quinze lignes. Quinze malheureuses lignes ! Un statut, un seul ! Après que lui et son épouse m’ont attaqué plus de trente fois, publiquement, ainsi que mes enfants !
Mais ça ne suffisait pas encore à la corporation.
En février 2022, l’AJP finançait à nouveau une plainte de Florence Hainaut, au civil cette fois. Pour calomnie. Un vrai bulldozer juridique : le dossier fait 900 pages ! Hainaut affirme elle-même avoir passé deux mois à temps plein à scanner, avec l’aide de copines, tout ce que je pouvais avoir écrit la concernant — sachant par exemple que si on critique les « néoféministes » sans nommer qui que ce soit, on la calomnie !
Et tout a été passé à la moulinette. Mes articles. Mes conversations Facebook. Mes tweets, bien sûr, mais surtout mes réponses à celles et ceux qui m’ont agoni d’injures et de calomnies depuis septembre 2017 !
Vie privée, vie publique
Mes messages privés y sont passés aussi. Quatre personnalités, dont trois employé·e·s de la RTBF (Johanne Montay, Anne-Sophie Bruyndonckx — toutes deux journalistes — et Geoffrey Klompkes, éditeur web chez Tipik), ainsi que le politologue et rédacteur du GIEC François Gemenne, ont fourni à Florence Hainaut les conversations que nous avions eues en privé.
Celle-ci a alors isolé chaque phrase qui lui déplaisait et les a classées, pour brandir ensuite 181 prétendues calomnies. Et pour chacune d’entre elle que je ne pourrais prouver « légalement », elle exige… 100 euros ! En plus de dommages et intérêts, de l’indemnité de procédure, des dépens, des frais d’avocats et du sourire de la crémière. Je dois par exemple prouver légalement qu’elle se prend pour la reine d’Espagne, pour un tweet dans lequel je ne la visais, ni ne la nommais !
C’est une formidable recette pour me clouer au sol. Parce que la seule vérification de ces « calomnies » telles qu’elle les formule prendrait des semaines, et y répondre, des mois entiers.
Et au fait, ma vie, aujourd’hui, c’est ça.
Car déjà, suite à la plainte de la RTBF et de Philippe Carlot, j’ai dû reparcourir les milliers de captures d’écran glanées depuis 2015, prises à chaque agression, au cas où. J’ai bien fait. Mais j’ai dû les trier. Et donc les relire. Ça m’a pris plus de trois mois, d’octobre à décembre 2021, à raison de 4 à 10 heures par jour. Tous mes loisirs, tous mes moments de détente, toute ma vie familiale ont été mis au ban. Parfois, je ne tenais qu’une heure. Parce que relire des centaines d’injures, de railleries, d’assignations à l’extrême droite, de menaces diverses, être à nouveau confronté à cette haine dégoulinante, ça épuise. Ça effondre.
En décembre, je sortais enfin la tête du sac. Je revivais presque. J’avais fini d’écrire l’historique. Mais il fallait encore réunir plus de 500 pièces, les copier dans un fichier, les numéroter, les recadrer !
Ouf, Noël 2021 était là. Premier Noël en famille depuis deux ans. J’allais respirer. Mais non.
Le Père Noël est une ordure
Pendant tout le weekend, Myriam Leroy a lancé une offensive multiformes. Elle m’a accusé dans un article sur Medium, qu’elle réécrivit plusieurs fois du 22 au 27 décembre, d’être le complice de son harceleur condamné à 10 mois de prison avec sursis (il a fait appel depuis). La veille de Noël, son ami Guillaume Hachez diffusait une interview dans laquelle elle m’accusait d’avoir contacté Le Vif pour publier un article sur elle. Archifaux.
Sur Twitter, le même Guillaume Hachez me classait même parmi les « harceleurs » de Myriam Leroy !
Parallèlement, Florence Hainaut lançait une collection de mes tweets et réponses sur Tumblr, pour tenter de prouver que je les aurais harcelées toutes les deux. En fait, il suffit de lire les premiers pour comprendre que je n’ai jamais fait que me défendre.
Un mandataire Ecolo a ensuite tweeté cette liste en me souhaitant… un joyeux Noël ! La classe !
Pile à ce moment-là apparaissait un compte Twitter intitulé « Marcel fait caca avec sa bouche » qui reprenait pile poil les arguments de Florence Hainaut et Myriam Leroy et me collait un étron sur la bouche. Noël, on vous dit…
Pendant ce temps, le pamphlet de Leroy était largement partagé par des écolos, et dans la profession. J’ai donc déposé plainte au Conseil de Déontologie Journalistique. C’est gratuit et ça va vite : en quelques jours, le dossier était bouclé, envoyé. Je me battais. Je respirais.
Mais pas pour longtemps.
Le huit mars 2022 arrivait donc la nouvelle citation de Florence Hainaut. Urgence. Retour dans mes copies d’écran. J’ai passé mars et avril à reprendre cette affaire-là du début. Il y avait plus de 5.000 captures d’écran à examiner. Les vacances de Pâques ont basculé comme l’avaient fait les vacances de Noël, et celles de carnaval. Je ne sortais plus ma tête de cet écran sordide. Tous les jours, je me réveillais en sursaut entre cinq et sept heures du matin, mû par l’accumulation d’urgences, et je fonçais vers mon ordi. Je ne savais plus par où commencer. C’était le chaos.
Et c’est le moment qu’un autre défenseur de Florence Hainaut, Vincent Flibustier, choisit pour déposer plainte pour « harcèlement » à la police. Je suis convoqué. Sa plainte ne tient pas la route. Mais je dois le prouver. Et hop, pendant trois ou quatre jours, je dois obliquer là-dessus.
Frantic
Je commence à peine à monter concrètement le dossier Hainaut qu’arrivent les deuxièmes conclusions de la RTBF/Philippe Carlot. Et à nouveau, une urgence : je dois absolument livrer mes pièces. Du 30 avril au 20 mai, je ne fais que ça. Trier, découper, numéroter. Épuisé moralement et physiquement, j’envoie enfin à mon avocat. Ouf. Il ne me reste plus que le dossier Hainaut. Enfin, « plus que », c’est vite dit.
Parce que voilà qu’un autre dossier arrive : Myriam Leroy a porté plainte au Conseil de Déontologie Journalistique. Et celle-ci a été déclarée recevable. Ce qui signifie que je suis journaliste. Alors que depuis deux ans, plusieurs membres du même CDJ et de l’AJP affirment le contraire, pour justifier le fait que je n’aurais droit à aucune protection à ce titre. Et aussi le fait de m’écraser sous un tapis de bombes juridiques ! Pratique : quand on me menace de mort, je ne suis pas journaliste. Mais quand Myriam Leroy veut me poursuivre, je le deviens par miracle !
Le CDJ, c’est gratuit. Pas besoin d’avocat. Mais je n’ai que jusqu’au 9 juin pour répondre, ressortir les copies d’écran, recontacter mes témoins, trier, rédiger.
Là, je me noie. Je ne sais plus où donner de la tête. Il n’y a aucun moyen de tenir à flot. Et ça vous travaille. Parfois, en parcourant les captures, je me surprends à me demander si je suis vraiment « un gros porc nazi ». Ou si je ne mérite pas, effectivement, « une balle dans ta joue de porc ».
Et parce que tenir ces délais additionnés est impossible, il y a cette tentation permanent de tout arrêter. De cesser de me défendre. De les laisser me condamner. Ce serait si simple. D’ailleurs, souvent, on me demande pourquoi je continue à me débattre. Oui, pourquoi ?
La réponse m’a été rappelée vendredi dernier. Avec l’ordre des avocats de l’AJP de payer dans les huit jours une somme que je n’ai pas. Et ce n’est que le sommet de l’iceberg.
Bien sûr, je savais que ça allait arriver ! Mais j’avais laissé l’aspect financier de côté pour ne pas m’encombrer l’esprit déjà hypersaturé. Parce que c’est un gouffre de plus. Parce que tout ça est un gouffre, déjà. Et parce qu’à ces sept procédures consécutives au Balek-Gate s’ajoute aussi, en plus, celle d’un certain Michel Collon, éminence grise du PTB.
Alors, calculons.
Calendrier d’une mort sociale à crédit
Le 28 octobre de cette année, il y aura l’audience Carlot/RTBF. Si je perds, je devrai deux euros symboliques. Plus 2.960 € d’indemnité. Plus les taxes. Plus les frais d’avocat.
Vers mars 2023, il devrait y avoir l’appel de Michel Collon, débouté en première instance en 2019. Ce grand adepte du débat me réclame 10.000 euros pour avoir estimé qu’il était antisémite. Les frais d’avocats en première instance s’élevaient à environ 6.000 euros. Si je perds, je peux ajouter 1.520 € d’indemnités procédure. Et les taxes habituelles. Et les frais d’avocats, moindres qu’en première instance, certes, mais réels.
Le 11 mai 2023, je comparaîtrai dans l’affaire Florence Hainaut. Elle me réclame au total 26.500 euros (à peu près), indemnité compris. Hors frais d’avocat.
À ces 3120 euros déjà dûs à l’AJP s’ajoute donc le risque d’en devoir la bagatelle de 39.982 ! Sans compter, bien sûr, le coût de ma défense.
Ma vie se résume donc désormais à tenter de rattraper désespérément des calendriers judiciaires intenables, pour ne pas perdre près de deux ans de revenus nets ! Concrètement, ça revient à ne pas me retrouver à la rue, rien de moins. Je n’ai donc pas d’autre choix que de continuer cette activité kafkaïenne.
Oh, bien sûr, je compte bien gagner. Et je sais qu’aucun tribunal n’accordera jamais des dommages aussi colossaux, mais la menace fonctionne. Tétanise. Abrutit.
Stupeur et tremblements
Hormis mon épuisement, le résultat, vous l’avez sous les yeux : un blog vide ou presque. Parce que depuis le 31 juillet 2020, je ne fais plus que tenter, au mieux, de surnager.
Mais je coule quand même. Je perds contre l’AJP ? Une semaine de sidération. Je reçois la citation de Florence Hainaut ? Je fais un zona. Les deuxièmes conclusions de Philippe Carlot/RTBF arrivent ? Crises d’angoisses à répétition. Chez moi, ça se manifeste par un étouffement. Parfois, c’est la prostration. Et toujours, une fatigue immense.
J’ai désormais peur des mots. Oui, des mots ! Je me suis diagnostiqué un LPTSD, ou syndrome de stress post-traumatique littéraire. En tout cas, je souffre bel et bien du syndrome de l’imposteur. Depuis 2020, j’ai commencé des dizaines d’articles que je n’ai jamais terminés, parce que je ne parvenais plus à me reconnaître légitime pour publier quoi que ce soit. À force de lire que je suis une merde littéraire et journalistique, j’ai apparemment fini par le croire. Le doute systématique a cet effet pervers.
Parfois, j’arrive quand même à terminer un papier. Mais ensuite, je ne le publie pas. Je me demande ce qui va encore me tomber sur la gueule. Et hop. Corbeille. Parfois même, pendant que j’écris un article, un mot, un seul, me congèle. Et me fait tout abandonner. Ça peut être « islamisme ». Ou « extrême ». Ou simplement « gauche ». Ou « femme ». Ou « je ».
L’œuvre au noir
« Mais pourquoi tu n’arrêtes pas tout ça pour écrire des romans ? » Parce que mon troisième roman est en friche depuis 2020. D’abord, parce que depuis, je croule sous les emmerdes. Ensuite, parce que le deuxième, Elise, a été boudé par la presse. Qu’en plus, il a été sali par ceux qui me vouent une haine incompréhensible, au point d’exprimer ouvertement, dès 2015, qu’il fallait « m’empêcher de nuire ». Sans compter ceux qui se sont interrogés sur la meilleure façon de m’abattre : « Calibre 12 ou 25? ». Haha ! C’est drôle, hein ?
Et puis, miracle, le 27 avril 2022, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles me décerne son prix littéraire 2022 pour Elise, trois ans après sa sortie. Et autre miracle, je suis sélectionné pour le prix Horizon du deuxième roman. Samedi dernier, c’était le premier depuis des mois où je n’étais pas englué dans le purin de la haine ordinaire. J’ai passé une journée heureuse, à parler de mon livre à des centaines de lectrices et lecteurs.
Finalement, je n’ai pas gagné le prix Horizon. Mais j’avais eu mon prix avant de partir : j’étais le seul belge en finale.
Le dos au mur
Miracle, donc. Ou presque. Grâce à ce prix et à cette finale, je me suis obligé à donner, un jour lointain, du sens aux cinq prix littéraires récoltés en deux romans. Donc, un jour, oui, je réécrirai. Un jour… Mais quand ?
Là, je suis dans une grotte poisseuse, les pieds dans le guano. Pour avoir donné mon opinion. Pour avoir défendu le droit de défendre la laïcité.
Et cette censure effective, cette tentative récurrente de me faire taire, de m’écraser financièrement et moralement, elle ne vient pas de l’État. Mais bien d’institutions du journalisme. De ceux-là même qui se targuent d’être un rempart contre le fascisme. C’est vrai que l’accumulation de procédures, c’est plus le style de la STASI, l’ex-Sûreté d’État de la RDA.
Ah oui, j’oubliais. Le prix du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles était assorti d’un chèque de 5.000 €. Certains diront que je n’ai qu’à utiliser ce pognon-là pour payer les frais de justice dûs à l’AP. Mais ça ne couvre pas du tout les montants qui me sont réclamés. Ni les frais d’avocat. Ça ne compense pas du tout le manque à gagner provoqué par ce harcèlement judiciaire constant : je n’ai plus le temps de contacter des clients potentiels, de lancer des projets, de publier sur mom blog.
En revanche, ma mésaventure fait bien ricaner un certain Philippe Carlot.
Si vous voulez m’aider, c’est via PayPal (2€ minimum) , ou sur le site GoGetFunding.
Procédures consécutives au « balek-gate » (les procédures en cours sont en gras)
1 et 2. Citation directe en correctionnelle par Florence Hainaut et Myriam Leroy pour refus de droits de réponse (décembre 2020 – acquittement)
3 et 4. Appels des mêmes pour réduire leurs dépens (jugement en septembre 2023)
5. Citation au civil de Philippe Carlot et de la RTBF (jugement en octobre 2022)
6. Citation au civil de Florence Hainaut (jugement en mai 2023)
7. Plainte de Myriam Leroy au CDJ (date inconnue)
8. Citation au civil par mes soins de l’AJP pour refus de droit de réponse (débouté en 2022)
9. Plainte par mes soins contre l’AJP au CDJ (résultat cette semaine)
10. Plainte contre Myriam Leroy au CDJ (date inconnue)
Autres procédures en cours
11. Appel au civil par Michel Collon (jugement en 2023)
12. Plainte de Vincent Flibustier à la police pour « harcèlement » (classement probable)
2 Comments
mélanippe
mai 29, 12:17Claude SCREF
mai 29, 13:42