COVID-19 : la Belgique teste plus que l’Allemagne (mais personne ne vous le dira).
Cocorico ! La Belgique fait mieux que l’Allemagne en matière de tests ! Vous ne le saviez pas ? Vous ne l’avez lu nulle part ? Normal. Dans l’âpre lutte contre le covid-19, on critique généralement le gouvernement belge à charge uniquement. Comme s’il n’avait pas assez de problèmes à régler. On sait tout de ses échecs, mais peu de ses réussites.
Ainsi, on nous a publié en long et en large que nous étions des cancres à côté de l’Allemagne — quand c’était le cas — mais sauf erreur, personne n’a imprimé que depuis deux semaines, nous avons dépassé, et de loin, notre si compétent voisin en nombre de tests par habitant ! Ni les quotidien, ni le service public.
Et comme personne ne s’en charge, en vertu de mon habitude de publier ce qu’on ne trouve pas ailleurs, je vous le détaille ci-dessous. Tout en ayant le ciboulot ébouriffé qu’une telle info ne soit toujours pas passée ! Car je suis persuadé que, quand tout le monde est impliqué dans un processus vital pour la survie de milliers de personnes, pour l’économie, pour le droit au travail de millions de Belges, ce type d’information doit paraître.
Stress-test de la critique belge francophone
Ainsi, on nous a publié en long et en large que nous étions des cancres à côté de l’Allemagne — quand c’était le cas — mais sauf erreur, personne n’a imprimé que depuis deux semaines, nous avons dépassé, et de loin, notre si compétent voisin en nombre de tests par habitant ! Ni les quotidien, ni le service public.
Et comme personne ne s’en charge, en vertu de mon habitude de publier ce qu’on ne trouve pas ailleurs, je vous le détaille ci-dessous. Tout en ayant le ciboulot ébouriffé qu’une telle info ne soit toujours pas passée ! Car je suis persuadé que, quand tout le monde est impliqué dans un processus vital pour la survie de milliers de personnes, pour l’économie, pour le droit au travail de millions de Belges, ce type d’information doit paraître.
Stress-test de la critique belge francophone
La critique qui nous occupe ici porte sur le nombre de tests. Depuis plusieurs jours, le gouvernement est toujours accusé de ne pas parvenir aux 10.000 tests promis. Ça glose ensuite sur les réseaux, à n’en plus finir.
Certes, cette critique était justifiée jusqu’il y a deux semaines, on va le voir plus bas. Mais quand on entend des journalistes exiger que le Conseil National de Sécurité — qui doit arbitrer une multitude d’intérêts pour les mois à venir, entre régions et communautés — soit bouclé en 3 heures et présente ses conclusions à 20 heures pile, et de préférence le plus simplement possible, de la manière la plus détaillé possible, sans exemple malheureux, mais avec un maximum d’exemples, tout en considérant que le mot kayak est honteux (allez comprendre pourquoi !), on se demande pourquoi les mêmes plaignants mettent deux semaines à annoncer une nouvelle positive !
La racine du problème n’est toutefois pas journalistique. Il y a eu une différence de choix d’unités de comptage entre gouvernement et administration. Jusqu’il y a quelques jours, Sciensano révélait ainsi chaque jour le nombre de personnes testées. Or, quand il promettait 10.000 tests par jour, le gouvernement évoquait, lui, le nombre de tests à effectuer, sachant que les personnes peuvent être testées plusieurs fois. Le chiffre obtenu est donc différent. En Belgique, un brol comme ça vous cause une crise majeure…
Le choix du gouvernement n’est pas incorrect et pas non plus (comme on me l’a affirmé) « mauvais » ou « manipulateur ». Pour s’en assurer, il suffit de regarder ce qui se fait en Allemagne, puisque c’est apparemment notre étalon. Là-bas, on parle bien en nombre de tests effectués, comme Philippe De Backer, et non en nombre de personnes testées .
La critique persistant, et mécontent du rapportage de Sciensano, le ministre Philippe De Backer en a finalement été réduit à brandir les chiffres du nombre de tests en commission de la Chambre. Sur la RTBF, Johanne Montay en prenait acte, mais en parlant de « cafouillage », ce qui ne risque pas de rassurer la population. Pour elle, « ceci montre deux choses : il y a du flottement dans la méthode, et Sciensano irrite considérablement le ministre De Backer. » Mais sur le fait que la Belgique avait largement dépassé les promesses du gouvernement, pas un mot ! Au contraire, l’article relayait une fois de plus les plaintes des labos hospitaliers, qui n’ont donc plus lieu d’être, puisque le nombre de tests promis est bien atteint sans eux.
D’autres papiers d’autres rédactions sont du même tonneau. Position révélatrice d’une critique devenue systématiquement à charge s’il en est : un simple calcul aurait montré que la question fondamentale n’était pas de savoir s’il y avait « cafouillage » dans le choix des unités, car à la réflexion, il est pertinent pour les statistiques de Sciensano de compter le nombre de personnes testées, et tout aussi pertinent pour le ministre de compter le nombre de tests, donc le stock, donc le nombre à acheter.
La question fondamentale était bien de savoir si la défiance affichée quotidiennement envers le travail du gouvernement en matière de tests avait lieu d’être en l’occurrence. Et ces nouveaux chiffres — en partant du principe qu’ils sont corrects — sont bien à l’honneur du travail de Philippe De Backer et devraient mettre fin à la critique de labos qui, bien entendu, ont aussi un intérêt économique à défendre, ce que la presse en général passe complètement au bleu.
Mieux : les chiffres de De Backer permettent (enfin) une comparaison cohérente avec l’Allemagne, en nombre de tests effectués, par habitant. J’ai donc fait cette comparaison, en comptant le nombre de tests effectués par 10.000 habitants en Belgique et en Allemagne et le résultat est plutôt digne d’un gros cocorico :
Certes, cette critique était justifiée jusqu’il y a deux semaines, on va le voir plus bas. Mais quand on entend des journalistes exiger que le Conseil National de Sécurité — qui doit arbitrer une multitude d’intérêts pour les mois à venir, entre régions et communautés — soit bouclé en 3 heures et présente ses conclusions à 20 heures pile, et de préférence le plus simplement possible, de la manière la plus détaillé possible, sans exemple malheureux, mais avec un maximum d’exemples, tout en considérant que le mot kayak est honteux (allez comprendre pourquoi !), on se demande pourquoi les mêmes plaignants mettent deux semaines à annoncer une nouvelle positive !
La racine du problème n’est toutefois pas journalistique. Il y a eu une différence de choix d’unités de comptage entre gouvernement et administration. Jusqu’il y a quelques jours, Sciensano révélait ainsi chaque jour le nombre de personnes testées. Or, quand il promettait 10.000 tests par jour, le gouvernement évoquait, lui, le nombre de tests à effectuer, sachant que les personnes peuvent être testées plusieurs fois. Le chiffre obtenu est donc différent. En Belgique, un brol comme ça vous cause une crise majeure…
Le choix du gouvernement n’est pas incorrect et pas non plus (comme on me l’a affirmé) « mauvais » ou « manipulateur ». Pour s’en assurer, il suffit de regarder ce qui se fait en Allemagne, puisque c’est apparemment notre étalon. Là-bas, on parle bien en nombre de tests effectués, comme Philippe De Backer, et non en nombre de personnes testées .
La critique persistant, et mécontent du rapportage de Sciensano, le ministre Philippe De Backer en a finalement été réduit à brandir les chiffres du nombre de tests en commission de la Chambre. Sur la RTBF, Johanne Montay en prenait acte, mais en parlant de « cafouillage », ce qui ne risque pas de rassurer la population. Pour elle, « ceci montre deux choses : il y a du flottement dans la méthode, et Sciensano irrite considérablement le ministre De Backer. » Mais sur le fait que la Belgique avait largement dépassé les promesses du gouvernement, pas un mot ! Au contraire, l’article relayait une fois de plus les plaintes des labos hospitaliers, qui n’ont donc plus lieu d’être, puisque le nombre de tests promis est bien atteint sans eux.
D’autres papiers d’autres rédactions sont du même tonneau. Position révélatrice d’une critique devenue systématiquement à charge s’il en est : un simple calcul aurait montré que la question fondamentale n’était pas de savoir s’il y avait « cafouillage » dans le choix des unités, car à la réflexion, il est pertinent pour les statistiques de Sciensano de compter le nombre de personnes testées, et tout aussi pertinent pour le ministre de compter le nombre de tests, donc le stock, donc le nombre à acheter.
La question fondamentale était bien de savoir si la défiance affichée quotidiennement envers le travail du gouvernement en matière de tests avait lieu d’être en l’occurrence. Et ces nouveaux chiffres — en partant du principe qu’ils sont corrects — sont bien à l’honneur du travail de Philippe De Backer et devraient mettre fin à la critique de labos qui, bien entendu, ont aussi un intérêt économique à défendre, ce que la presse en général passe complètement au bleu.
Mieux : les chiffres de De Backer permettent (enfin) une comparaison cohérente avec l’Allemagne, en nombre de tests effectués, par habitant. J’ai donc fait cette comparaison, en comptant le nombre de tests effectués par 10.000 habitants en Belgique et en Allemagne et le résultat est plutôt digne d’un gros cocorico :
Semaine | Tests par 10k hab. en Belgique | Tests par 10k hab. en Allemagne | Performance BE/DE (en %) |
Progression hebdomadaire en Belgique |
---|---|---|---|---|
14 | 26,3 (a) | 49,1 | 53,6 % | |
15 | 34,1 | 45,6 | 74,8 % | 29,7 % |
16 | 46,1 | 38,9 | 118,5 % | 35,2 % |
17 | 67,0 (b) | 56,2 | 119,2 % | 45,3 |
(Les semaines 14 et 17 sont des estimations, voir notes au bas de cet article)
On peut déduire de ce tableau que :
- en semaine 14, la Belgique testait en effet presque deux fois moins que l’Allemagne.
- en semaine 15, la Belgique ne testait plus qu’un quart de moins que l’Allemagne.
- en semaine 16 et 17, la Belgique dépassait l’Allemagne de près d’un cinquième.
- en trois semaines, la Belgique a plus que doublé sa performance.
Sophie tacle Angela
Mais le chiffre qui me semble le plus impressionnant (du moins au regard de ce qu’on nous susurre), est celui de la semaine 17, où la Belgique toise littéralement l’Allemagne. À population égale, les 77.534 (b) tests effectués en Belgique représenteraient 557.442 tests en une semaine en Allemagne. Or celle-ci, qui en a promis 500.000 par semaine pour rappel — soit 60 tests par semaine pour 10.000 habitants —, n’a jamais réalisé sa promesse, encore moins atteint le « record » belge ! Mouais non. Le record belge, sans guillemets…
Et rendez-vous compte : je n’ai pas trouvé un seul article dans la presse qui reconnaissait cette croissance et ce record, même au conditionnel, ce qui aurait certainement été le cas outre-Raeren, où l’on est encore capable de reconnaître les accomplissements du gouvernement ! Alors que la conclusion la plus importante pour le citoyen est que les gouvernements belges réunis se donnent bien la capacité de rattraper le retard.
Et là, une autre information me semble révélatrice de la manière dont on présente les choses dans notre pays : du 1er au 26 avril, la Belgique aurait fait (si les corrections a. et b. ci-dessous reflètent bien la réalité), 173,5 tests par 10.000 habitants. L »Allemagne, 189,7. Connaissant la puissance industrielle allemande, qui a notamment plus de moyens pour mobiliser son industrie pharmaceutique, c’est une performance tout à fait honorable. Mais l’Allemagne n’est pas le seul pays qu’on présente comme ayant réussi à contenir le virus par son (seul) testing, il y a aussi la Corée du Sud. Et là, nous sommes — tenez-vous bien — loin devant ! Depuis le début de la crise, Séoul a fait 120 tests par 10.000 habitants, soit nettement moins que la Belgique en moins d’un mois ! Carrément !
Comment se fait-il que vous n’aviez pas reçu cette information ?
Jeux olympiques du Coronavirus
Et rendez-vous compte : je n’ai pas trouvé un seul article dans la presse qui reconnaissait cette croissance et ce record, même au conditionnel, ce qui aurait certainement été le cas outre-Raeren, où l’on est encore capable de reconnaître les accomplissements du gouvernement ! Alors que la conclusion la plus importante pour le citoyen est que les gouvernements belges réunis se donnent bien la capacité de rattraper le retard.
Et là, une autre information me semble révélatrice de la manière dont on présente les choses dans notre pays : du 1er au 26 avril, la Belgique aurait fait (si les corrections a. et b. ci-dessous reflètent bien la réalité), 173,5 tests par 10.000 habitants. L »Allemagne, 189,7. Connaissant la puissance industrielle allemande, qui a notamment plus de moyens pour mobiliser son industrie pharmaceutique, c’est une performance tout à fait honorable. Mais l’Allemagne n’est pas le seul pays qu’on présente comme ayant réussi à contenir le virus par son (seul) testing, il y a aussi la Corée du Sud. Et là, nous sommes — tenez-vous bien — loin devant ! Depuis le début de la crise, Séoul a fait 120 tests par 10.000 habitants, soit nettement moins que la Belgique en moins d’un mois ! Carrément !
Comment se fait-il que vous n’aviez pas reçu cette information ?
Jeux olympiques du Coronavirus
Toutefois, contrairement aux Jeux olympiques, la gestion d’une pandémie n’est pas une épreuve entre pays et comparaison n’est jamais raison. Ni entre les mesures prises, qui répondent à l’intensité différente de la contagion d’un pays à l’autre et à d’innombrables autres spécificités nationales, ni entre le nombre de cas ou de décès, ni même sur la virulence du virus ici ou là. On ne peut comparer notre action que par rapport à ce que l’absence de cette action aurait produit chez nous. Et là, on traîne avec des « si » et des Paris en bouteille.
Ce qui me semble fondamental aujourd’hui est alors de reconnaître que nous sommes devant une crise absolument exceptionnelle, où aucune expérience précédente n’est utile, et dans un pays où le gouvernement fédéral, en plus d’être soumis aux impératifs de sa résolution, et à d’innombrables incertitudes, ne peut jouer qu’un rôle d’arbitre entre toutes les composantes de l’État, à savoir les régions et les communautés.
Il est d’ailleurs remarquable que si l’on canarde Sophie Wilmès, Maggie De Block ou Philippe De Backer pour leur gestion (ou pour un mot tabou comme kayak, ou une mèche qui pend), aucun ministre régional ou communautaire n’a fait l’objet de la moindre remarque alors même que les maisons de repos et de soins sont de leur compétence et que c’est précisément là que le pire du drame s’est joué ! La N-VA au Nord, ou le PS, Défi, le CDH (et plus récemment Ecolo) au Sud disposeraient-ils d’un joker ? Je vous laisse réfléchir là-dessus.
Notez bien que je n’appelle surtout pas à les canarder à leur tour. Mais à réaliser que tous les partis de pouvoir de ce pays sont étroitement impliqués dans cette crise, et que celle-ci ne peut se résoudre qu’avec le soutien de tous, médias, citoyens, influences divers, partis et bonnes volontés. Ceci signifie que nous devons tout mettre en œuvre, ensemble pur changer, pour obtenir la mobilisation du public et la maintenir. Et donc, que nous ne pouvons jouer, ni avec les angoisses, ni avec les besoins du peuple. Ça tue des gens. Littéralement.
La couverture journalistique est un pan très délicat dans cette optique. Parce que le journaliste doit bien entendu aborder le pouvoir avec méfiance. En Corée du Sud, l’action de la presse en 2015 lors de la crise du MERS (le premier ministre ayant été sévèrement critiqué pour son manque de transparence, alors que les premiers décès — il y en a eu 36 — tétanisaient la population) a préparé le pays à mieux gérer le nouveau coronavirus. Dans cette optique, le journalisme peut aussi sauver des vies.
Mais ici, à force de publier sans commentaire les contestations des divers syndicats, et groupes d’intérêts variés (ce que sont aussi les labos hospitaliers, pour rappel), et de se présenter en défenseur de lobbies divers et variés tant qu’ils attaquent la gouvernance, la presse finit par devenir un instrument de critique exclusivement envers le fédéral (et pourquoi uniquement le fédéral ? parce qu’il est de droite ? on commence à être sérieusement en droit de se poser la question, non ?), ce qui aboutit in fine à une crise de confiance des citoyens au moment même où l’ensemble de la population doit être convaincue, parce que, je le répète, il n’y a pas de mobilisation sans conviction.
Nous vivons une crise tout à fait exceptionnelle. Il en va de notre économie, de nos relations humaines, de notre équilibre social, etc. et tous ces aspects sont étroitement liés. Ceux qui brandissent l’humain contre l’économique font tragiquement fausse route.
En ce moment exceptionnel, les pouvoirs doivent s’unir, y compris le quatrième. Cela demande un changement temporaire de culture. Ce changement temporaire doit être radical et soutenable. Il ne s’agit pas pour autant de cesser la critique, mais bien d’enquêter sérieusement avant toute publication et de publier à charge et à décharge plutôt que d’ouvrir les colonnes complaisamment à tout qui a un avis, d’expert ou non, sur la crise.
Ce qui me semble fondamental aujourd’hui est alors de reconnaître que nous sommes devant une crise absolument exceptionnelle, où aucune expérience précédente n’est utile, et dans un pays où le gouvernement fédéral, en plus d’être soumis aux impératifs de sa résolution, et à d’innombrables incertitudes, ne peut jouer qu’un rôle d’arbitre entre toutes les composantes de l’État, à savoir les régions et les communautés.
Il est d’ailleurs remarquable que si l’on canarde Sophie Wilmès, Maggie De Block ou Philippe De Backer pour leur gestion (ou pour un mot tabou comme kayak, ou une mèche qui pend), aucun ministre régional ou communautaire n’a fait l’objet de la moindre remarque alors même que les maisons de repos et de soins sont de leur compétence et que c’est précisément là que le pire du drame s’est joué ! La N-VA au Nord, ou le PS, Défi, le CDH (et plus récemment Ecolo) au Sud disposeraient-ils d’un joker ? Je vous laisse réfléchir là-dessus.
Notez bien que je n’appelle surtout pas à les canarder à leur tour. Mais à réaliser que tous les partis de pouvoir de ce pays sont étroitement impliqués dans cette crise, et que celle-ci ne peut se résoudre qu’avec le soutien de tous, médias, citoyens, influences divers, partis et bonnes volontés. Ceci signifie que nous devons tout mettre en œuvre, ensemble pur changer, pour obtenir la mobilisation du public et la maintenir. Et donc, que nous ne pouvons jouer, ni avec les angoisses, ni avec les besoins du peuple. Ça tue des gens. Littéralement.
La couverture journalistique est un pan très délicat dans cette optique. Parce que le journaliste doit bien entendu aborder le pouvoir avec méfiance. En Corée du Sud, l’action de la presse en 2015 lors de la crise du MERS (le premier ministre ayant été sévèrement critiqué pour son manque de transparence, alors que les premiers décès — il y en a eu 36 — tétanisaient la population) a préparé le pays à mieux gérer le nouveau coronavirus. Dans cette optique, le journalisme peut aussi sauver des vies.
Mais ici, à force de publier sans commentaire les contestations des divers syndicats, et groupes d’intérêts variés (ce que sont aussi les labos hospitaliers, pour rappel), et de se présenter en défenseur de lobbies divers et variés tant qu’ils attaquent la gouvernance, la presse finit par devenir un instrument de critique exclusivement envers le fédéral (et pourquoi uniquement le fédéral ? parce qu’il est de droite ? on commence à être sérieusement en droit de se poser la question, non ?), ce qui aboutit in fine à une crise de confiance des citoyens au moment même où l’ensemble de la population doit être convaincue, parce que, je le répète, il n’y a pas de mobilisation sans conviction.
Nous vivons une crise tout à fait exceptionnelle. Il en va de notre économie, de nos relations humaines, de notre équilibre social, etc. et tous ces aspects sont étroitement liés. Ceux qui brandissent l’humain contre l’économique font tragiquement fausse route.
En ce moment exceptionnel, les pouvoirs doivent s’unir, y compris le quatrième. Cela demande un changement temporaire de culture. Ce changement temporaire doit être radical et soutenable. Il ne s’agit pas pour autant de cesser la critique, mais bien d’enquêter sérieusement avant toute publication et de publier à charge et à décharge plutôt que d’ouvrir les colonnes complaisamment à tout qui a un avis, d’expert ou non, sur la crise.
Notes :
(a). pour la semaine 14, Philippe De Backer n’a donné que les 5 derniers jours. J’ai extrapolé les chiffres des 30-31/3 en multipliant les chiffres donnés Sciensano par la moyenne de la différence entre les chiffres du ministre et ceux de l’institut entre le 1 et le 5/4. Notez qu’elle est minime : pour cette période, les chiffres De Backer représentent 1,0023 fois les chiffres Sciensano.
(b). pour la semaine 17, incomplète d’un jour, j’ai fait le même calcul. La différence est nettement plus importante : les chiffres de Philippe De Backer représentent 1,436 fois les chiffres Sciensano.
(b). pour la semaine 17, incomplète d’un jour, j’ai fait le même calcul. La différence est nettement plus importante : les chiffres de Philippe De Backer représentent 1,436 fois les chiffres Sciensano.
Par ailleurs, cet article se base sur des chiffres publiés qui n’ont évidemment pas pu être vérifiés indépendamment, les calculs effectués sont personnels et donc sans valeur scientifique.
Afin d’avoir une référence unique, les chiffres de la population proviennent de Wikipedia, pour 2018, basés sur les sources gouvernementales.
Si cet article — qui n’a aucune valeur scientifique — vous a intéressé, n’hésitez pas à contribuer à mon travail à raison de minimum 2 € (en-dessous, la perception PayPal est prohibitive).
22 Comments
John
avril 30, 19:59marcel
mai 01, 11:18Didier Mercier
mai 04, 09:25Neutre
avril 30, 22:36marcel
mai 01, 11:17Didier Mercier
mai 04, 09:27Neutre
mai 09, 19:24Neutre
mai 01, 07:37marcel
mai 01, 11:14Neutre
mai 01, 13:11marcel
mai 01, 13:55Renaud
mai 01, 10:02Neutre
mai 01, 13:14Didier Mercier
mai 04, 09:40u'tz
mai 01, 14:07Neutre
mai 07, 21:32marcel
mai 09, 12:12Pas Neutre
mai 09, 14:09Pas Neutre
mai 09, 12:08Neutre
mai 09, 15:01Hypothèse
mai 21, 09:27Stars
mai 22, 18:43