Les négociations fédérales contaminées par le coronavirus ?
C’est une info tombée sur le compte Twitter de Michel Henrion. Selon lui, la raison de la fermeture du siège du PS serait liée à la contamination présumée au COVID-19 de Thomas Dermine, 33 ans, directeur du centre d’Études Emile Vandervelde.
Dermine est un des négociateurs d’une hypothétique coalition fédérale, très proche de Paul Magnette qu’il accompagne régulièrement dans les rencontres avec les autres partis. Certains (dont moi dans un premier temps, mais aussi Joëlle Milquet) se sont inquiétés de l’immixtion par Michel Henrion dans la vie privée du négociateur en question. Mais à la réflexion, on est là dans la zone frontalière entre vie privée et politique (donc publique) et l’information de Michel Henrion ne ferait alors que répondre à l’absence d’information de la part du PS lui-même.
Ainsi, en Italie, le secrétaire du Parti démocrate (dans la majorité), Nicola Zingaretti, a déclaré lui-même, et spontanément, être contaminé par le coronavirus, avant de se mettre en retrait de toute activité publique. Dans le cas du PS, au contraire, on « respecte » la vie privée et le secret médical (et l’on comprend qu’on puisse ne pas vouloir inquiéter l’entourage de la personne contaminée, mais ne doit-elle pas l’avertir de toute façon). Est-ce politiquement acceptable ? Là est en fait la question. On espère bien que le parti aura averti les politiques et collaborateurs et collaboratrices qui auraient pu être en contact avec M. Dermine, comme le journaliste du Tijd qui l’a interviewé la semaine dernière, mais la culture du secret tranche ici avec celle de Zingaretti.
Vie privée ? Qu’il s’agisse de Thomas Dermine ou d’un-e autre, il est bien ici question d’une personnalité politique en contact avec d’autres politiques d’autres partis — et précisément ceux qui tentent de nous donner un nouveau gouvernement — mais aussi avec leur entourage, assistants, collaborateurs, huissiers, etc. sans compter le personnel de l’IEV. La vie privée s’efface en principe lorsqu’il est question de responsabilité publique et que la santé d’autrui est en cause. Tous les gens ayant été en contact avec le négociateur en question ont le droit de savoir qu’il est contaminé — par ailleurs, il n’y a aucune honte à l’être, et être porteur ne signifie pas être malade. En Corée du Sud, le nombre de décès n’atteint pas un pour cent.
Alors, privé ? public ? On pourrait débattre des lustres durant d’un cas comme celui-là, mais le courage en politique n’est-il pas, dans un cas pareil, d’annoncer soi-même son état grippal (ou que son parti s’en charge), plutôt que de jouer le mystère sous prétexte d’un droit à la vie privée dont le virus, lui, se moque atrocement ?
Eh oui, ce COVID-19 impose décidément ses règles économiques, écologiques, et désormais aussi éthiques à un monde politique et journalistique belge qui a fait de la vie privée une chasse probablement trop gardée, comme le montrait les réactions d’un certain ministre de l’environnement bruxellois après la révélation (notamment par mézigue) de ses très/trop fréquents voyages de détente en avion.
Espérons qu’aucun autre négociateur ni aucune autre négociatrice n’aura été contaminé-e lors d’une des rencontres. Quoiqu’il ne soit même pas certain que cela retarderait, plus qu’une certaine résistance chrétienne, l’issue du jeu de quilles de la formation fédérale.
Et souhaitons un prompt rétablissement au malade, quel qu’il soit. Et un peu plus de transparence à l’avenir.
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Salade
mars 09, 16:22Salade
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