2019 ou le retour de la Kamikaze.
Régulièrement, la N-VA sort un gros lapin de son chapeau. Les autres partis réagissent. Et certains Francophones leur crient de se taire ! Nan ! Ça favorise Bart quand vous répondez, godverdomme ! Et quoi ? Il faudrait les laisser dire que la Belgique est une abomination ? Que les Berbères sont un problème ? Que les réfugiés ont trop de confort dans les tentes du parc Maximilien ? Que Bruxelles est une catastrophe ? Que Viktor Orban est formidable ?
Il faudrait se taire quand Bart et sa clique se fichent du MR en faisant du communautaire rhétorique alors qu’il avait promis une absence de communautaire fédéral pendant cinq ans ? Promesse avalisée par Charles Michel pour rassurer les Francophones ?
Que le MR fasse le gros dos si ça lui chante ! C’est son droit, c’est son choix. C’est cohérent, après sa décision de monter dans le bateau fédéral avec la N-VA. Mais c’est le droit aussi des partis d’opposition de profiter des provocations de la N-VA pour tacler le MR. Ils seraient bien cons de s’en priver. Ils rendraient même un mauvais service aux citoyens. Et puis, c’est le jeu démocratique. Il est à deux voies dans notre pays, des voies qui ne se croisent pas, celle du Nord et celle du Sud. Et si la N-VA réussit son coup, elles pourraient ne plus se croiser du tout à partir de, disons, 2025.
Le coming-out
Depuis quinze jours, donc, les ténors nationalistes flamands rappellent qu’ils sont séparatistes. Tout à coup, on redécouvre que l’ADN du plus gros parti au gouvernement belge est de briser la Belgique. Ce n’est pas un scoop, dit-on chez les réformateurs. D’accord, mais il n’est pas normal pour autant qu’on laisse gouverner le pays par un parti qui veut sa fin. Avec le temps, on aurait presque fini par s’y habituer. On ne le peut pas.
Parmi les effets pervers du mélange des genres imposé par Charles Michel, il y a l’anesthésie médiatique. Dès l’automne de 2014, certains commentateurs ont « constaté » qu’au fond, les ministres N-VA devenaient de bons belgicains. On sous-entendait ainsi que le pari de Charles Michel avait réussi — celui de transformer un parti ultraflamingant en parti belge. Promis-juré, la N-VA allait devenir la nouvelle VU ou le nouveau CD&V !
Certains ont vraiment cru que la N-VA deviendrait le nouveau CD&V…
Cette illusion a été enterrée en quinze jours, parce que l’ADN de De Wever a rattrapé De Wever et que, confronté à la révolte de son arrière-ban, il a fallu qu’il abatte ses cartes. Pourtant, même après ces deux semaines de coming-out, il y en a encore pour vous assurer que ce n’est qu’une manœuvre pour calmer le Vlaamse Volksbeweging ou pour empêcher le Vlaams Belang de récupérer les électeurs que la N-VA lui a piqués en 2014. Admettons. Mais en 2019, l’arrière-ban exigera que le parti tienne parole, et le Vlaams Belang, bons sondages aidant, se profilera à nouveau comme un aiguillon. Ce qui s’est passé depuis le 1er janvier n’est donc pas banal et se répètera, en bien pire, pendant la prochaine campagne électorale.
Une fidélité payante et trébuchante.
Oh, bien sûr, le parti de Bart reste au fédéral. Et il affirme qu’il tiendra sa promesse de ne pas « faire du communautaire ». Notons que le terme est mal choisi : en Belgique, tout est communautaire. Et notamment la décision de ne pas nommer le bourgmestre de Linkebeek Damien Thiéry. On devrait en fait dire que la N-VA ne fait pas plus de communautaire dans les compétences fédérales (et uniquement dans celles-là) que ne le faisait le CD&V à l’époque où il était dans un gouvernement belge sans réforme de l’État. Et cela, la N-VA ne l’a promis que jusqu’en 2019. Aujourd’hui, tout indique que, dès avant les élections, il jettera le MR et le reste de la « francophonie belge » comme de vulgaires Kleenex.
Entretemps, c’est ce MR francophone qui lui aura permis de gagner en crédibilité avant le grand saut séparatiste, en échange d’un poste de premier ministre, de six portefeuilles et surtout d’un tax-shift nécessaire pour l’ensemble des Belges, qui, en Flandre, profitera toutefois surtout à la N-VA.
Le MR permet aujourd’hui à la N-VA d’engranger des bons points.
Heureusement, à la lumière de ce projet séparatiste désormais officiellement confié par Bart De Wever à Hendrik Vuye, on redécouvre la réalité du deal gouvernemental. Un marché temporaire. Et on peut enfin ravaler les illusions fantasques : jamais un parti nationaliste n’allait monter dans un gouvernement qui allait à l’encontre de sa nature profonde s’il n’en tirait un bénéfice décisif. Le MR a bel et bien troqué une « révolution fiscale » contre la crédibilisation d’un parti potentiellement mortel pour le pays.
Car, que manquait-il à la N-VA en juin 2014 ? Pour commencer, l’exercice du pouvoir régalien : les ministères choisis par les nationalistes sont l’intérieur, la défense et les finances. Trois fonctions régaliennes par excellence.
Le pouvoir fédéral donne à la N-VA ce qui lui manquait.
Il lui manquait aussi la preuve qu’elle pouvait gérer une machine aussi complexe que la Belgique. Et la démonstration qu’elle n’était pas un parti séparatiste radical et führieux, mais une formation de gens raisonnables et compétents. Et bien entendu, il lui manquait la mise en pratique de sa vision économique, de son néoconservatisme sociétal, de sa gestion de l’immigration, non pas dans le seul environnement flamand (où elle est confrontée à pas mal de pièges locaux, comme UPlace ou la clôture du périphérique anversois), mais dans celui d’un pays entier.
De manière plus pragmatique, pour améliorer le sort des entrepreneurs de Flandre, il fallait agir au niveau belge, du moins jusqu’à ce que la Flandre dispose de plus de leviers fiscaux ou sociaux. Bien sûr, ceci pouvait améliorer la Belgique, mais à aucun moment, la N-VA ne pouvait se permettre de favoriser le pays au détriment de la Flandre. Autrement dit, tout ce qu’elle a fait et fera au fédéral devait ou devra être bon pour le Nord. Et tant mieux si c’est bon aussi pour le Sud. Mais c’est bien tout.
En cas de réussite du tax-shift, la N-VA aura le vent en poupe. Sinon, elle aura le vent en poupe aussi.
En cas de réussite du tax-shift, la N-VA abordera les élections de 2019 en tant que grand parti flamand, puissant, efficace, moderne, facteur de progrès économique. En cas d’échec, Bart De Wever ne se sera mouillé qu’à moitié. Il suffira alors de charger la barque des autres partis, et il sera facile de « démontrer » que le CD&V aura empêché la N-VA d’aller au bout de sa logique. Le parti de Wouter Beke n’arrête pas de tirer l’ensemble du gouvernement suffisamment à gauche pour se différencier du parti de Bart et ne pas perdre son aile syndicaliste.
C’est probablement déjà pour marquer la différence entre la politique du gouvernement et ses positions authentiques qu’il y a aujourd’hui un gouffre entre les discours de la N-VA et ses actes. Tout en soutenant Viktor Orban, Theo Francken mène une politique d’accueil nettement plus humaine que l’autocrate hongrois. Tout en critiquant Angela Merkel, il est plus proche d’elle dans la pratique qu’il ne l’est des Slovaques ou des Polonais. Le décodage a posteriori sera : « j’ai mené la politique des autres, mais si on m’avait laissé faire, j’aurais mené une politique nettement plus restrictive ».
Une kamikaze où le MR prend tous les risques et la N-VA, les points.
Et donc, inexorablement, la N-VA engrange des points jour après jour. Pour s’en assurer, dès le début de la coalition, elle s’est éloignée des dossiers à risques communautaires (survol de Bruxelles, SNCB, le nucléaire, les pensions, la justice, etc.) Elle bénéficie de surcroît du firewall tenu par le premier ministre, celui qui a offert la possibilité à la N-VA de faire ses preuves. Sans lui, cette coalition était juste impossible.
Alors que la nocivité d’une telle association — pour la Belgique telle que nous la connaissons — réapparaît, Michel tient bon et affirme sa confiance dans son partenaire. Mais si le premier ministre n’a pas encore chaud aux fesses, ça va peut-être venir plus vite qu’il ne l’espère.
C’est officiel, la prochaine réforme de l’État sera préparée avant les élections de 2019.
Car l’annonce par Bart De Wever de la mise en place d’un comité qui se chargera de préparer le séparatisme, avec des textes de loi, avec un projet concret et écrit, c’est déjà pas mal. À cela s’ajoute un gros pétard placé par le ministre président flamand, Geert Bourgeois sous le siège du premier ministre. Bourgeois était à la fête de Nouvel An du Vlaamse Volksbeweging, (qui fêtait aussi à cette occasion l’engagement d’un ex-Vlaams Belang proche du Voorpost, ça se passe comme ça au VVB). Et il a assuré que pour 2019, le gouvernement fédéral allait préparer une grande réforme de l’État et une modification en profondeur de la Constitution. Ce faisant, il confirmait que la fin du mandat de Charles Michel sera franchement pourrie.
Une fin de législature bien pourrie.
Faites le calcul. Les élections de 2019 doivent avoir lieu fin mai ou début juin. Cela signifie que la campagne électorale commencera, au plus tard, en janvier. Oui, mais en automne 2018, il y aura des élections communales. Avec une campagne qui connaîtra ses premiers frémissements avant l’été. Et là, l’arrière-ban, le VVB et les autres aiguillons du parti referont leur apparition ; en gros, à partir de mai 2018, la N-VA donnera régulièrement à l’opposition francophone (et flamande belgicaine) de quoi pousser des cris d’orfraie.
Ajoutez à cela que, si la N-VA veut pouvoir modifier la Constitution à partir de 2019, il faudra « ouvrir » les articles utiles au confédéralisme (ou au séparatisme) avant ces élections. En pleine campagne. Pour cela, une majorité simple suffit. Mais préparer une réforme de l’État, c’est déjà du communautaire.
Et là, tout est imaginable. Si le MR refuse de voter l’ouverture de certains articles de la Constitution à révision, on pourrait revivre l’épisode BHV à la chambre, celui où les partis flamands ont voté, contre tous les partis francophones, la mise à l’agenda d’une loi « flamingante » qui, sans la sonnette d’alarme (qui permet à une des communautés de se protéger d’une loi imposée par l’autre), aurait transformé la politique belge en champ de ruine. Et la Belgique avec.
Tout à coup, on voit revenir les fameux cahiers Atoma évoqués en début de législature.
C’est loin d’être sûr pourtant car, pour avoir une majorité à la Chambre uniquement constituée de partis néerlandophones, ceux qui sont au pouvoir au fédéral ou au gouvernement flamand ne suffisent plus aujourd’hui (ils n’ont que 65 sièges sur 150, et il en faut 76.) Il faudrait donc que la N-VA parvienne à convaincre les socialistes flamands de se joindre à elle, par « patriotisme flamand ». Mais ceux-ci n’ont plus autant d’intérêt à le faire qu’en 2010.
Traître pour les uns, collabo pour les autres, le MR sera résistant ou ne sera plus.
Il est aussi possible que la N-VA convainque le MR de voter l’ouverture des articles en question, se disant qu’ouvrir n’est pas modifier. La tension risque alors de monter dans l’hémicycle. Dès la moitié de 2018, on devrait donc voir le pôle nationaliste flamand et le pôle francophone de la « Suédoise » découvrir progressivement qu’ils ont des incompatibilités fondamentales. La N-VA poussée au cul par le « Mouvement flamand », le MR tyrannisé par l’opposition francophone et confronté à la perspective d’entamer la campagne électorale avec le label « traitre » ou « collabo » collé au front par les autres partis du Sud.
On se rappellera alors, peut-être, les fameux accords « Atoma » sur une prochaine réforme de l’État évoqués par Jan Jambon fin 2014…
Toutefois, aujourd’hui déjà, il est assez clair que la N-VA seule n’obtiendra probablement rien de bien costaud au sortir de la Suédoise en matière constitutionnelle. Parce que la majorité qui sortira des élections de 2019 ne pourra modifier la Constitution que si elle dispose de 2/3 des sièges. Et on ne voit pas 2/3 des électeurs belges confier à la prochaine chambre un mandat séparatiste.
L’astuce qui tue (la Constitution).
Mais Hendrik Vuye, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Namur (eh ouais…) a une alternative qui a de quoi faire exploser le manuel de droit constitutionnel du vénérable professeur Francis Delpérée. Son idée ? Partir du principe que la Flandre n’a pas à respecter la Constitution belge, dès lors qu’elle a décidé de se séparer de la Belgique. Autrement dit, si on ne parvient pas à obtenir la réforme qu’on souhaite, on fait ce qu’on veut, et on le fait au Parlement flamand. Et dans ce parlement, les partis néerlandophones de la Suédoise ont la majorité des deux tiers (pour peu qu’elle soit nécessaire à quelque chose). Badaboum.
Le cas catalan, modèle flamand.
C’est aussi pour cela que le cas catalan est si intéressant pour les nationalistes flamands. La Constitution espagnole empêche, là aussi, la scission unilatérale de la région. C’est un cas grandeur nature que les indépendantistes du nord du pays suivent avec énormément d’intérêt, et où Jan Jambon lui-même s’est impliqué en allant, par exemple, discourir à Barcelone à la fin de la campagne des nationalistes catalans, en avril 2011 (voir photo). On lui a aussi reproché d’avoir réuni quelques séparatistes européens dans son cabinet du ministère de l’Intérieur.
La méthode catalane qui mènerait éventuellement à une indépendance n’intéresse pas la N-VA uniquement pour des raisons constitutionnelles, mais aussi en matière d’intégration européenne. Les traités européens, sous leur forme actuelle, empêcheraient en effet la Catalogne de devenir automatiquement membre de l’Union européenne après son indépendance. Un écueil de taille que connaît aussi la Flandre indépendantiste. Plus de Schengen, plus de monnaie, plus d’accords douaniers… Raison pour laquelle Geert Bourgeois a plaidé, la semaine dernière au Vlaamse Volksbeweging, pour une admission d’office de toute région qui se détacherait d’un pays membre.
La réflexion séparatiste n’a jamais cessé d’être intense à la N-VA.
Encore une exigence qui n’aboutira probablement à rien parce que les possibilités de blocage européen sont innombrables. Mais là aussi, il y a des solutions. Exempe : pousser les Francophones à saborder le navire Belgique. Et espérer que l’Union européenne viole ses propres traités face à la perspective de voir Bruxelles, le siège de ses institutions, quitter son territoire. Ça sonne surréaliste. Mais guère plus que de violer la Constitution.
En fait, la réflexion séparatiste au sein du parti n’a jamais cessé d’être intense. Selon Hendrik Vuye, l’idée de créer un projet visant à relancer l’institutionnel est née en mai de l’année dernière (donc après six mois de Suédoise) et la N-VA y travaillait concrètement depuis octobre 2015. Au passage, c’eût été sympa d’en informer le premier ministre (non, pas Bart De Wever, le premier ministre officiel, hein !) Or, De Wever ne l’a jamais fait. Bien sûr, on peut penser que Vuye ne révèle cette historicité que pour rassurer l’arrière-ban. Mais force est de constater qu’il n’a fallu que quelques jours après le début de la révolte nationaliste pour que la N-VA dévoile qu’elle officialisait ce groupe de travail. Hendrik Vuye est de surcroît un constitutionnaliste qu’elle ne prend pas à la légère. C’est l’expert du parti. Il l’était avant d’y adhérer, alors qu’il était rémunéré par la Communauté française en tant que professeur d’université. Un étrange transfert sud-nord.
La N-VA cherche déjà des soutiens au sein… du gouvernement.
L’objectif du projet n’est pas seulement de rédiger les textes de loi (eh oui, on en est là) et de faire des recherches de niveau académique pour l’indépendance, mais aussi de chercher qui pourrait la soutenir en dehors du parti ! Autrement dit, la N-VA va tranquillement papoter de la fin du pays avec des gens du CD&V et de l’Open VLD — les deux autres partenaires du MR au gouvernement fédéral. Et tandis que le « front francophone » est rejeté avant même de naître par le président du MR Olivier Chastel (j’en reparle dans l’article suivant), les chercheurs du séparatisme de la N-VA ont déjà trouvé une oreille attentive, par exemple, chez Hendrik Bogaert, un chrétien-démocrate qui trouve aussi qu’il y a encore trop de transferts vers la Wallonie.
Préparer des propositions de loi destinées à permettre l’indépendance de la Flandre ne pourra pas non plus se faire sans consulter de temps en temps les têtes pensantes du parti. Parmi elles, il y a un certain ministre de l’Intérieur, lui-même l’un des plus chauds indépendantistes. Celui-là même que certains pensaient pouvoir qualifier de « belgicain » il y a quelques semaines à peine.
Dans trois ans pile, Bart De Wever devra se mettre à vendre activement l’annihilation du pays.
Dans deux ans, la campagne des élections communales requerra déjà quelques frémissements du genre flamingant. Dans trois ans pile, en janvier, Bart De Wever devra se mettre à vendre l’annihilation de la Belgique. Si la Suédoise tient jusque-là, ses six derniers mois risquent bien de se résumer à une foire d’empoigne, et le MR sera brinquebalé d’une sortie de Bart à une saillie d’Hendrik Vuye sans parler le nouveau chef de groupe de la N-VA à la Chambre, Peter de Roover, un indépendantiste convaincu.
Kamikaze 2, le retour. Ou la fin.
À la fin du printemps de 2019, le MR devra rendre des comptes et on tirera le bilan de son deal. Soit, il aura entretemps réussi son tax shift à la grande satisfaction d’au moins un tiers de Francophones, et il continuera à exister en Wallonie et à Bruxelles — il pourrait même progresser. Soit, il aura échoué à convaincre ses électeurs potentiels, faute d’une vraie révolution fiscale, ou parce que le tax-shift aura coûté trop cher aux communes wallonnes, et dans ce cas, le fait d’avoir laissé monter le monstre séparatiste dans un gouvernement fédéral apparaîtra comme une faute grave.
Charles Michel se souviendra alors que plus une coalition est audacieuse, plus elle comporte de risques. Et peut-être comprendra-t-il pourquoi tant de commentateurs et de politiciens auront, juste avant le début de son mandat, parlé d’une coalition « kamikaze ». Pour le pays, mais aussi et surtout pour le parti. Et pour l’Histoire.
113 Comments
Salade
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février 13, 14:08Evgeni
janvier 22, 00:15Pfff
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janvier 22, 03:40hansen
janvier 22, 07:35lievenm
janvier 25, 19:43lievenm
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janvier 22, 10:01u'tz
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janvier 27, 21:17u'tz
février 17, 23:54Renal de Waterloo
janvier 22, 10:36Caine
janvier 22, 13:18Marcel Sel
janvier 25, 18:10wallimero
janvier 25, 21:46u'tz
janvier 27, 22:48leluron
janvier 31, 18:29Evgeni
janvier 30, 16:20u'tz
février 18, 01:02u'tz
janvier 26, 04:38Marc
février 04, 16:13u'tz
février 18, 01:12Gilles- Bxl
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janvier 22, 19:16marc
janvier 28, 21:21Salade
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février 18, 00:29francolatre
janvier 22, 21:51Vince01
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janvier 23, 05:22Wallimero
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janvier 27, 22:34Evgeni
janvier 30, 17:14Georges-Pierre Tonnelier
janvier 24, 20:22Marcel Sel
janvier 25, 18:40Wallimero
janvier 25, 19:26thomas
février 14, 02:26u'tz
février 18, 00:02Shanan Khairi
janvier 25, 02:29Tournaisien
janvier 25, 08:53u'tz
janvier 31, 11:31denis
janvier 25, 11:17Renal de Waterloo
janvier 25, 12:13moinsqueparfait'
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janvier 28, 13:27MUC
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février 12, 12:56Lachmoneky
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janvier 27, 12:07moinsqueparfait'
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janvier 27, 22:23Renal de Waterloo
janvier 29, 11:59Salade
janvier 30, 15:32moinsqueparfait'
février 04, 19:14denis dinsart
février 05, 15:47denis dinsart
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janvier 26, 20:42Salade
janvier 27, 20:01denis
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janvier 31, 10:50Salade
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janvier 27, 22:01Salade
janvier 28, 00:27Pfff
janvier 27, 17:45MUC
janvier 28, 20:15Capucine
janvier 29, 12:41Salade
février 02, 23:08u'tz
février 18, 01:26Salade
février 22, 11:11Wallon
février 02, 19:45Tournaisien
février 03, 07:09Marcel Sel
février 04, 17:34Tournaisien
février 04, 19:11Salade
février 03, 11:28Salade
février 03, 20:38Tournaisien
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février 05, 21:03Capucine
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février 18, 00:55