Linkebeek : ci-git la démocratie, et le premier ministre.
La ministre de l’Intérieur de la Région flamande, Liesbeth Homans (N-VA) a donc désigné Eric De Bruycker (CD&V) bourgmestre de Linkebeek. Or, celui-ci appartient à la minorité communale néerlandophone (21 % des voix). Il ne tiendra pas longtemps : il n’a dans son camp que deux sièges de conseillers communaux, contre 13 au parti du bourgmestre Damien Thiéry (MR) que le gouvernement flamand a toujours refusé de nommer. De Bruycker n’a aucune légitimité. Il n’a lui-même obtenu que 168 voix de préférence aux élections de 2012 (5,74 % des votes valables) et n’était que sixième en nombre de voix de préférence ; dans le village, presque personne ne le connaît. Damien Thiéry, le bourgmestre non nommé, et désormais évincé, peut se prévaloir de 1.232 votes de préférence — soit la bagatelle de 42,1 % des votes valables. La majorité déboutée par la Flandre a donc tout en main pour pourrir la vie au nouveau « bourgmestre ».
C’en est presque drôle : De Bruycker a annoncé qu’il prenait le poste pour quelques semaines et s’en irait si la majorité ne collaborait pas. Seulement, voilà, un bourgmestre n’a pas le droit de s’en aller comme ça, il devra continuer en tant que bourgmestre démissionnaire jusqu’à ce qu’un autre soit nommé, ou jusqu’aux prochaines élections, en 2018 (**)
Piègera bien qui se piègera le dernier.
De Bruycker s’est donc piégé tout seul. Avec Homans, il a amené une commune qui fonctionnait bien à ne plus marcher du tout — il ne sait même pas comment fonctionne sa seule prérogative maïorale, la police ! Goed Bestuur.
De son côté, la ministre flamande Liesbeth Homans a relancé un carrousel qui aurait dû s’arrêter en 2014, au Conseil d’État, montrant son peu de goût pour la démocratie locale. Car donner le pouvoir à un parti minoritaire n’est pas seulement absurde, ça montre aussi jusqu’où la N-VA est prête à aller pour satisfaire ses idéaux nationalistes et son flamingantisme. La suite montrera à la fois l’impuissance de la ministre face au choix légitime d’une population ; l’imbécillité des lois de la région flamande en matière de nomination de bourgmestres — elle a voulu garder un maximum de pouvoir, espérant contrôler ainsi les bourgmestres francophones, en vain — ; la crétinerie abyssale du Conseil d’État qui n’a même pas été capable d’entrevoir que sa décision sur la non-nomination de Damien Thiéry ne pouvait que provoquer une de ces nouvelles crises dont la Belgique a le secret.
Consolation, le psychodrame périphérique qui nous est servi a au moins le mérite de montrer qu’il n’est pas facile de contourner la démocratie : tout le pouvoir reste dans la majorité.
Charles Michel, premier Punching-ball.
Le coup de Liesbeth est aussi une sacrée gifle à la face de Charles Michel. Alors que la coalition fête ses douze mois de gouvernement, sans gloire pour l’instant (le taux d’emploi s’est légèrement réduit, le déficit semble tout juste maîtrisé, la gestion de la crise des réfugiés a surtout été le fait de citoyens engagés…), le président de la N-VA, Bart De Wever, n’a apparemment pas demandé à son bras droit Liesbeth Homans, son amie d’université, de mettre la pédale douce pour épargner le gouvernement Michel. Elle a au contraire appuyé à fond sur l’accélérateur flamingant, ciblant délibérément un député du parti du premier ministre, et pas des moindres : avec 7.600 voix de préférence, Damien Thiéry est quatrième MR de la circonscription bruxelloise, faisant près du double du score de Sophie Wilmes (Rhode Saint-Genèse), qui est pourtant aujourd’hui ministre du Budget…
S’il fallait une preuve que Charles Michel est pieds et poings liés à son encombrant partenaire, la voilà. Car c’est lui qui a engagé le MR en tant que seul parti francophone — minoritaire au Sud —, dans un gouvernement avec la N-VA. Il a fanfaronné que celle-ci avait promis juré qu’il n’y aurait pas de communautaire pendant cette législature. Or, il n’y a rien de plus communautaire que la paix linguistique en périphérie bruxelloise. Il a déclaré que quand il avait qualifié la formation de De Wever d’infréquentable, il se trompait. Aujourd’hui, alors que son parti fustige la décision antidémocratique de Liesbeth Homans, il est évidemment aux abonnés absents. Et c’est à sa place que ses compagnons de gouvernement et de parti ânonnent que le gouvernement fédéral n’a rien à voir et rien à dire dans l’histoire !
Sous Di Rupo, c’est le gouvernement fédéral qui a géré le problème.
Pour rappel, c’est pourtant bien le gouvernement fédéral précédent qui a dealé la « solution » pour la nomination des bourgmestres des communes à facilités. À la manœuvre, un certain Elio Di Rupo (PS). Mais en réalité, il n’a pas fait grand-chose d’autre que refiler la patate chaude au Conseil d’État (j’avais prévenu, à l’époque, que ça ne réglerait rien). Il est donc bien intervenu dans ce dossier réputé régional, ainsi que les autres partis de la coalition précédente, et cela inclut le MR, dont le président, à l’époque, était un certain… Charles Michel !
Mais aujourd’hui, PS, CDH et Ecolo (les partis d’opposition) s’ébrouent sur le thème « c’est au premier ministre d’agir », sachant qu’il ne peut plus rien faire dès lors que lui et les trois autres partis francophones qui se sont attelés à la réforme de l’État, ont ensemble, conçu, rédigé et voté la loi qui donnait, au final, tout pouvoir au Conseil d’État. Charles Michel est ligoté à la sixième réforme. Mais Elio Di Rupo ne pourrait pas faire mieux aujourd’hui !
Reste à négocier avec De Wever — il paraît que c’est prévu. Mais dans ce cas, il faut faire vite. Le président de la N-VA (donc de Liesbeth Homans) ferait bien de proposer rapidement à Olivier Chastel, président du MR (donc de Damien Thiéry) un dîner chez Bruneau* pour régler le problème de manière étoilée. Si rien ne se passe, Bart montrera que s’associer aux nationalistes flamands, pour un parti francophone, ne paye pas. Ne paye rien ! Et il démontrera que Charles Michel n’est qu’une marionnette dans les mains du mamamouchi anversois. Autrement dit, que le gouvernement fédéral n’est au fond qu’une succursale du gouvernement flamand, avec Charles Michel pour prétexte.
Le premier ministre est devenu une première marionnette.
Négocier parti contre parti est désormais la seule chose intelligente à faire. Remettre Damien Thiéry en selle à certaines conditions, par exemple. Après la décision stupide de Homans, une énorme bêtise stratégique : celle-ci est entrée dans le jeu du bourgmestre non nommé Damien Thiéry en imposant une personnalité issue de la minorité alors que Thiéry reste président du Conseil communal ! S’il cherchait une preuve que la N-VA n’a pas peur de violer les principes les plus élémentaires de la démocratie représentative, il la tient à présent. Il ne manquerait plus que la Cour européenne des Droits de l’Homme (ou la Cour de Justice de l’Union européenne) lui donne raison. Ce serait toute la doctrine flamande en matière d’usage des langues qui s’effondrerait.
Quand le MR promettait de sauver le soldat Damien.
Autre claque à Charles Michel : Damien Thiéry a quitté le FDF (bête noire pour la N-VA) pour le MR en mai 2014. En entrant dans le parti qui allait fournir le premier ministre, celui-ci espérait un meilleur traitement, plus de sécurité. Une action moins sulfureuse aux yeux du gouvernement flamand, auquel Olivier Maingain donne des boutons.
Mais de ça aussi, la N-VA se fiche. Aucune pitié pour le MR, son partenaire gouvernemental ! Et elle se fout comme de l’an quarante que Thiéry siège avec elle au sein de la majorité fédérale ! Bref, Damien Thiéry aurait mieux fait de rester au FDF. Au moins là, il aurait été défendu un rien plus sérieusement.
Aujourd’hui, la brillante ministre flamande a donc bloqué la situation. La seule chose que Liesbeth Homans puisse faire de plus, c’est nommer une personne extérieure à la majorité linkebeekoise. Et pourquoi pas un commissaire du peuple ? Et comment une telle personne obtiendrait-elle la coopération des conseillers communaux ? Le seul moyen serait d’annuler la démocratie à Linkebeek et elle ne le peut pas. Mais elle fait comme si elle le pouvait. Il reste… des élections, qui risquent bien de confirmer le rapport de force en présence. Et la popularité de Damien Thiéry.
Liesbeth au seuil d’incompétence.
Par ce blocage, Homans a montré qu’elle avait atteint son seuil d’incompétence. Elle n’a vu que l’affront monstrueux fait à la Flandre, qu’il fallait venger, éponger. Pour elle, Damien Thiéry est un bandit, un voyou, un psychopathe, du gibier de potence, le diable en personne. Il faut dire que bien des médias flamands ont présenté les choses sous cet angle. Comme une partie de sa presse, Homans s’est avérée incapable de comprendre que pour la majorité de la population linkebeekoise, Thiéry est plutôt un résistant. C’est celui qui a protégé la population francophone largement majoritaire contre les brimades imaginées par les flamingants de tous les partis — eh oui, l’auteur de la circulaire Peeters était, rappelez-vous, un socialiste !
Dans cette affaire, la Flandre qui aurait, dès le début, pu montrer sa grandeur, a surtout fait preuve d’étroitesse d’esprit, de manque de confiance dans la force de sa propre langue, elle s’est mise au niveau des jacobins français qui ont, aujourd’hui encore, peur des langues minoritaires. Un beau flop ! Et ça se prend pour un État !
Liesbeth n’a pas le monopole de la stupidité dans cette affaire. Elle a plutôt coulé de partout. Elle suintait de certains journaux francophones et néerlandophones, il y a quatre ans, quand ils nous assuraient que le gouvernement Di Rupo avait résolu la question des facilités. Elle pissait du Moniteur belge quand ce pays a décidé de donner autant de pouvoir aux entités fédérées qu’à l’État central. Et elle dégoulinait du dernier arrêt du Conseil d’État.
Ah oui, cet arrêt, il mérite le détour. En fait, il s’agit surtout de celui de juin 2014, confirmé en décembre.
Quand le Conseil d’État interdit de respecter la loi.
Le Conseil d’État s’est borné à constater que la Région flamande n’avait usé que de son pouvoir légitime en refusant de nommer Damien Thiéry. Mais ce même Conseil d’État a simultanément décrété que la Région flamande avait bel et bien violé la Loi sur l’usage des langues dans sa fameuse circulaire Peeters ! La haute cour a ainsi confirmé que nous n’avions pas un bourgmestre rebelle, mais bien un pouvoir rebelle contre lequel un bourgmestre s’est rebellé.
J’esplique.
Linkebeek se trouve en région flamande. C’est une commune à facilités. Cela signifie que le néerlandais prime mais que les citoyens peuvent obtenir leurs papiers administratifs en français s’ils en font la demande. En 1997, la Flandre a sorti une circulaire assez atterrante qui imposait en pratique aux Francophones d’attendre de recevoir chaque document (impôts locaux, convocations électorales, etc.) en néerlandais, pour ensuite en demander la version française, systématiquement. Système stupide, coûteux, peu regardant des droits des citoyens. C’est principalement pour avoir osé enfreindre ce système, et pour avoir envoyé des convocations électorales en français aux Francophones et en néerlandais aux Néerlandophones (horreur épouvantable !) que Damien Thiéry s’est vu refuser d’être nommé bourgmestre.
On lui reproche aussi un autre crime absolument odieux : ne pas avoir empêché des citoyens (les conseillers communaux sont des citoyens) d’utiliser le français lors de conseils communaux. Autrement dit, ne pas avoir outrepassé ses droits et ne pas avoir violé la Constitution, comme le recommandait cette circulaire nationaliste, absurde, kafkaïenne — il n’y a en fait pas de mots pour décrire un pareil torchon dans une démocratie moderne.
Eh bien, figurez-vous que le Conseil d’État a jugé que la Flandre ne pouvait pas imposer aux citoyens de demander leurs papiers systématiquement en français ! Logiquement, cela revenait à approuver la thèse francophone, qui était qu’une fois qu’un citoyen a demandé d’être servi dans une langue, il devait recevoir ses papiers dans cette langue.
Eh bien non ! Le Conseil d’État n’a pas eu les cojones d’aller au bout de sa logique. L’idée de donner raison à un bourgmestre réputé hors-la-loi en Flandre a dû écœurer certains des présidents de la Cour. Le Conseil a donc trouvé que servir le citoyen dans la langue dans laquelle il demandait d’être servi, une fois pour toutes, violait aussi la primauté du néerlandais en Flandre ! Comme si une langue majoritaire pouvait primer sur le droit des minorités ! La conclusion du Conseil d’État (chambre mixte, francophones et néerlandophones réunis) fut donc que les citoyens qui souhaitent être servis en Français devront désormais en faire la demande… (tenez-vous bien) tous les quatre ans !
Quatre. Emballez, c’est pesé. Le compte est bon.
Pourquoi tous les quatre ans ? Ben parce que c’est comme ça. Pouf. Le Conseil d’État a pris une tasse de café, a regardé dans le marc, et zou, il y avait le chiffre quatre, alors, on a pris ça. Il y a un quatre quelque part dans la loi ? Non. Dans la Constitution ? Nenni. Les élections communales ont lieu tous les six ans. La législature fédérale, régionale, européenne est de cinq ans. La Belgique a onze millions d’habitants. Il y a douze mois dans une année. Il y a sept nains chez Blanche-Neige… et la loterie du Conseil d’État a sorti le chiffre quatre !
Accessoirement, le Conseil d’État reconnaît implicitement que Damien Thiéry n’a pas plus violé la loi que ne l’a fait la Flandre avec sa circulaire Peeters. Mais comme c’était l’interprétation du gouvernement flamand à l’époque, le bourgmestre était tenu, selon les Conseillers, de la respecter, quitte à violer la loi et la Constitution ! Ne l’ayant pas fait, il ne mérite plus la confiance de Liesbeth et c’est bien fait pour lui. Autrement dit, si demain, la Région flamande sort une circulaire interdisant aux Francophones de sortir le dimanche et qu’un bourgmestre refuse de l’appliquer, il est punissable, indigne de la confiance de la ministre, et le Conseil d’État devra, logiquement, soutenir cette dernière en vertu de sa propre jurisprudence !
Le plus fou dans cette histoire, c’est qu’au final, une Cour européenne a plus de pouvoir sur la Flandre (ou une autre région belge) que notre propre « cour suprême » ! Mais quand on voit comment celle-ci légifère (et ce n’est pas la première fois), encore heureux, dirions-nous !
Plus dure sera la chute.
Enfin, voilà. Linkebeek compte 4.700 habitants environ. La commune n’a plus eu de bourgmestre depuis 2007, mais elle est gérée par un premier échevin (moins rémunéré qu’un bourgmestre) comme si elle en avait un bon. Et elle se débat avec des règlements débiles, comme le fait que la bibliothèque doit contenir 75 % de livres en néerlandais, pour 20 % de population néerlandophone. Ou comme l’interdiction de subsidier des activités francophones sur des fonds régionaux. Ou comme l’interdiction pour un bourgmestre francophone de parler français avec un fonctionnaire francophone !
Et à chaque conseil communal, un sbire envoyé par la Flandre note les mots de français qui pourraient être sortis par un de ces satanés fransquillons. Au final, on se demande si ces nationalistes ne sont pas des nostalgiques de l’URSS, avec des commissaires du peuple qui notent chaque mot indésirable. À Linkebeek, aux portes de Bruxelles, chaque mot de français est indésirable.
Il serait absurde, convenons-en, que le gouvernement fédéral tombe pour une aussi petite commune. Là n’est d’ailleurs pas la question. Au pire, si cette affaire devait faire chuter le gouvernement, ce ne serait que parce que la goutte aura débordé, parce qu’Homans aura révélé de façon trop voyante que le premier ministre est fantoche, que le gouvernement belge est trop déséquilibré (ne représentant qu’un quart des Francophones), que la N-VA joue avec les pieds du MR et ne lui paye absolument pas le courage qu’il a eu de s’engager avec elle ; oui, ça demandait des couilles de taureau, mais maintenant, les couilles sont apparemment plates.
Pendant ce temps, les ministres flamands Jan Jambon (N-VA), Steven Vandeput (N-VA) et Theo Francken (N-VA) font le tour du Maghreb à trois pour parler de coopération. En français, évidemment. Et sans un ministre ou un secrétaire d’État francophone. Et sans même une vraie supervision d’un premier ministre, impuissant !
La campagne électorale pour les communales commence en 2018. La même année, la N-VA appuiera sur tous les champignons communautaires. On souhaite bien du plaisir aux Francophones qui devront, un an durant, jouer les fidèles toutous des nationalistes qui n’hésiteront pas à repartir à l’assaut de la forteresse Belgique. Et éponger leur excès. Et s’excuser. Et plier.
Sinon, bien sûr, il faut que les Francophones qui vivent en Flandre respectent l’idée que leur administration est d’abord flamande, et qu’elle ne leur offre des facilités que parce qu’elles sont justifiées par leur présence historique. Mais avant que les gens respectent une région et son gouvernement, il faut déjà que ces derniers donnent des indices de respectabilité. Et jusqu’ici, de ce côté-là, on cherche en vain. À moins bien sûr que De Wever et Chastel aient déjà réservé chez Bruneau. Where else ?
*Le restaurant où, en août 2010, en pleine crise gouvernementale, le MR a rencontré secrètement la N-VA
**j’avais d’abord écrit « jusqu’à ce que de nouvelles élections soient organisées » suite aux déclarations de Damien Thiéry, mais selon La Libre, la réglementation flamande sur les élections communales ne le permet pas.
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100 Comments
xavier castille
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octobre 06, 19:12Marcel Sel
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octobre 08, 15:06Salade
octobre 09, 10:56Marcel Sel
octobre 09, 17:59u'tz
octobre 09, 23:36Salade
octobre 07, 13:45LilAngel
octobre 06, 19:59guypimi
octobre 06, 21:08Hansen
octobre 09, 07:05guypimi
octobre 06, 21:09Marcel Sel
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octobre 12, 23:09Peter
octobre 06, 21:34Marcel Sel
octobre 07, 00:55Peter
octobre 07, 05:30Marcel Sel
octobre 09, 00:45Agustin
octobre 06, 21:40Agustin
octobre 06, 21:42Hansen
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octobre 11, 18:21Jester
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octobre 09, 01:46Renal de Waterloo
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octobre 11, 17:05Renal de Waterloo
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