Exclu. Uber se lance dans le transport aérien.
C’est une info publiée hier soir dans US Aviation. Dimanche, lors d’un banquet de charité pour les conducteurs de taxi désœuvrés, Travis Kalanick, le CEO d’Uber, a laissé entendre que l’étape suivante serait une compagnie aérienne. « En 2018, nous contrôlerons 99,99% du marché du transport personnel urbain dans le monde. D’ici-là, nous devrons trouver de nouveaux marchés. Et là, nous allons viser haut… » a-t-il dit en tendant le doigt en l’air. L’info a été suivie d’une salve d’applaudissements. Georges Soros, le fameux milliardaire, qui était au premier rang, lui a lancé « Une compagnie aérienne, Travis ? Tu veux que j’utilise mon jet pour transporter les passagers qui me contacteront via une application, c’est ça ? » s’est-il esclaffé. Kalanick lui a répondu « Il y a de ça, mais toi, tu n’as pas besoin de bosser. D’ailleurs, tu ne travailles pas, tu fais tomber des banques nationales » ! Hilarité générale. Le mot compagnie aérienne a ensuite fusé dans la salle, mais le CEO d’Uber a refusé de confirmer.
Le scoop étant potentiellement mondial, US Aviation a mis une équipe sur la brèche pour tenter d’en savoir plus. Au siège d’Uber, officiellement pas de commentaires. Mais un des journalistes-pigistes-stagiaires-non-payés a rencontré Johnny Crash, un ingénieur aéronautique qui s’est fait engager dans l’entreprise pas plus tard que la semaine passée. « Quand notre bien aimé CEO a vu que la Lufthansa engageait des pilotes dépressifs, il s’est dit ‘difficile de faire pire’. C’est là que l’idée lui est venue de lancer un tout nouveau concept de transport aérien. »
Au départ, il s’agirait de permettre aux pilotes de petits avions à hélices (genre Cessna) de rentabiliser leur coucou en transportant des gens qui, comme le subodorait Soros, les auraient contactés via une application. Comme pour les « taxis », celle-ci donnerait le nombre d’avions disponibles dans un rayon de 20 km, leur description, ainsi qu’un CV des pilotes assorti d’une photo, d’une radiographie du thorax et d’un certificat médical récent. « Nous n’allons pas faire comme les grandes compagnies aériennes qui ont peur du secret médical sous prétexte de préserver la vie privée ! Kalanick veut de la vraie sécurité ! Avant de réserver, vous aurez donc l’âge du pilote, son nombre d’heures de vol, et un certificat médical récent décrivant précisément son état psychique ! S’il vient d’être plaqué par sa petite amie, vous le saurez aussi ! »
Si tout cela ressemble à un vague projet lancé en une semaine, il semble qu’il soit bien plus avancé que Johnny Crash ne le laisse penser. Une preuve ? La campagne actuelle d’Uber annonce 1 million de jobs pour les femmes d’ici 2020. Selon une source chez BigPirate, l’agence de com d’Uber à New-York, les deux-tiers de ces nouveaux jobs seraient créés par une nouvelle filiale d’Uber qui s’appellerait HubAir Prop — avouez que ça fait très compagnie aérienne, non ? D’autant que prop désigne en anglais les avions à hélice.
Un document oublié dans un taxi new-yorkais par le numéro deux d’Uber James Notaxatall, donne foi à cette version. Anecdote amusante : quand le chauffeur de taxi, ayant reconnu son passager, lui a demandé pourquoi il ne roulait pas en Uber, celui-ci lui a répondu assez sèchement : « je ne mets pas ma vie entre les mains d’un amateur ! »
Le document retrouvé confirme que le million de jobs pour les femmes seraient bien liés principalement à l’aviation. Il indique que chaque avion HubAir Prop embarquerait obligatoirement une hôtesse-copilote, dont « l’apparence devra être à l’avenant, puisque sa photo sera aussi publiée sur l’app, ainsi que son âge, ses mensurations, ses goûts musicaux, son statut (au choix ‘célibataire’ ou ‘it’s complicated‘ — nous n’allons pas faire voler des femmes mariées ou engagées [engaged]. » Elle s’occuperait aussi du pique-nique (fourni obligatoirement pour tout vol de plus d’une heure), des bouteilles d’eau servies gratuitement et de l’entretien de l’appareil (vaisselle, balayage, nettoyage des vitres, etc.) qui devra, à l’habitude d’Uber, être toujours en état irréprochable. Pour le marché thaïlandais, l’application fournira aussi les tarifs de massage (dos, épaules, pierres chauffantes) proposés par les hôtesses.
Alors, macho, HubAir ? Confronté à toutes ces preuves, Travis Kalanick a fini par accepter une interview. À la jeune pigiste-stagiaire-non-payée qui l’a interviewé, il a répondu : « Macho ? Absolument pas ! Nous répondons simplement à une demande du marché. Les hommes font une fixette sur les hôtesses de l’air depuis toujours, c’est comme ça, je ne l’ai pas inventé. Mais ils n’ont que très rarement la chance de réaliser leur fantasme. Uber n’a pas de tabou. Après tout, c’est bien une entreprise de l’économie de partage. Alors, partageons ! » Oui, mais les femmes qui choisiront HubAir pour voyager ? « Pour elles, nous planchons sur une joint-venture avec Abercrombie, avec des pilotes triés sur le volet, jeunes, beaux, forts, qui les conduiront où elles veulent, et torse-nus ! » Le nom serait déjà trouvé : HubAirCrombie !
Et plus si affinités ? « Écoutez, nos pilotes sont libres, nous ne sommes pas leur employeur, nous créons la relation. Regardez à Paris, il y a un chauffeur qui a proposé à une jeune fille qu’elle le paye en nature. C’est ça, l’évolution. Il faut être ouvert à la pénétration de la nouvelle économie ! »
Il semble toutefois difficile pour Uber de véritablement concurrencer le marché aérien uniquement avec des Cessna. Mais là aussi, Kalanick a les crocs. Ce ne serait qu’une première approche. « Nous incitons dès maintenant les jeunes à se former au pilotage de Boeing et d’Airbus sur leur simulateur de vol. Il y en a des pas chers qui marchent très bien sur ordinateur, et même sur iPad ! Dans trois ans, on lance HubAir Plus. Ça leur donne le temps d’être au top. »
HubAirPlus, ce sera la version luxe d’HubAir. Au cœur du projet, des avions récupérés des faillites de compagnies réputées. « C’est pour ça qu’il nous faut trois ans. On vise GermanWings et Lufthansa pour commencer, mais Malaysian Airlines pourrait tomber aussi. On lance quelques rumeurs sur l’état mental des pilotes d’un côté, notre ami Georges Soros les attaque en bourse de l’autre, et en deux ou trois ans, hop, bankrupt ! On rachète le tout pour une mie de pain, et on donne les avions à nos jeunes pilotes pour un dollar symbolique ! »
Et pour la formation des pilotes ? « Mais putain, vous écoutez ou quoi ? Je viens de vous le dire ! Des jeunes formés sur ordi ou sur iPad. Profitons de la souplesse que nous offre l’informatique ! Donc, les jeunes, si vous voulez participer à la nouvelle économie, dès que vous savez décoller et atterrir sur votre simulateur, vous venez chez HubAir avec votre laptop, vous nous montrez que vous y parvenez, vous payez le dollar symbolique, et le lendemain matin, vous serez déjà sur le tarmac, dans votre propre gros porteur, avec de splendides hôtesses pour vous mettre de bonne humeur avant le décollage ! »
Et en cas d’accident ? « Uber n’a pas d’employés. Nous ne faisons que fournir l’application et une facilité pour acquérir un 737 ou un A320 qui n’a pas plus de 25 ans d’âge. En cas d’accident, le pilote sera seul responsable, hein ! Mais ça va les inciter à faire leurs entretiens tous les douze ans comme recommandé par HubAir. Nous mettons à leur disposition nos hangars UberTech où des passionnés d’aviation feront ça à leurs heures perdues pour pas cher après s’être entraînés sur des modèles Airfix ».
Puis, Kalanick a un petit rictus : « En tout cas, si certains avions HubAir se crachent, au moins, ce ne sera pas parce que les pilotes sont dépressifs ! Haha ! »
La journaliste-pigiste-stagiaire-non-payée de US Aviation n’a pas résisté à l’idée de demander à Kalanick s’il avait d’autres projets. « La société du partage n’a pas de limites. Et les États continuent de faire payer des impôts et de la sécu aux gens. Ou à leur imposer des diplômes. Uber a donc des centaines de marchés potentiels. Pensez à la construction. On aura bientôt une app pour repérer le plombier polonais, le garagiste wallon ou le maçon roumain au noir le plus proche ! On veut aller plus loin. Des tas de jeunes savent dessiner mais on leur impose des années d’étude pour faire de l’architecture. C’est dingue, ça immobilise le marché ! Avec nous, il suffira de savoir dessiner une fenêtre. Et puis, la médecine, avec son conventionnement idiot. Pourquoi faudrait-il sept ans d’université pour diagnostiquer un rhume ou une grippe ? Ou pour opérer d’une bête appendicite ? Nous proposerons UberMed, où les étudiants pourront gagner dès leur première année d’études ! Ils feront des consultations de 10 minutes à 5 euros. Vous croyez que les patients vont résister à des prix pareils ? C’est ça, l’avenir ! Tout pour rien, et fuck l’État ! »
Et qui financera les routes, les chemins de fer, l’éclairage public, la police, l’armée, les ministères, les écoles…, a alors demandé la pigiste. « Franchement, est-ce qu’on a besoin de tout ce bazar ? » répondit Kalanick, en dodelinant de la tête.
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avril 01, 12:35Rivière
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avril 01, 13:42Vincent Yvorra
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