Jambon et De Wever ont bien fricoté avec l’extrême-droite. Conclusion ?
C’est RésistanceS qui révèle l’info : Bart De Wever et Jan Jambon ont tous deux fait partie du directoire du Vlaams-Nationale Debatclub, un cercle de débat d’extrême droite, fondé par l’ex-bras droit du führer flamand Staf De Cleck et dont les principaux membres et orateurs faisaient partie du Vlaams Blok (aujourd’hui Vlaams Belang). L’un des membres éminents de ce cercle de débat radical était Koen Dillen, le propre fils de Karel Dillen, fondateur, notamment, du Vlaams Blok. Koen Dillen est (ou a été) un admirateur de Léon Degrelle, le tristement célèbre nazi wallon, à qui il a rendu une visite sympathique en Espagne. Karel Dillen, c’est encore pire, comme je le révélais dans Les Secrets de Bart De Wever, il fut l’un des acteurs du Congrès de Malmö pour la refondation du nazisme, en 1951, avec des nazis notoires, dont l’ancien chef de la Hitlerjugend. Résistances note que, le jour où la photo de Jambon et de Le Pen a été prise (et de celle ci-dessus), Jan Jambon se trouvait à la même table que Jean-Marie Le Pen, une table peuplée par ailleurs de néo-nazis. Bart De Wever était également présent et d’après mes sources, y a joué plus qu’un rôle de simple spectateur, comme il l’a prétendu à la presse voici quelques années. Dans mon livre, je me demandais s’il n’avait pas modéré ce débat. Mais une chose est à présent établie : il a bien fait partie du comité directeur du Vlaams-Nationale Debatclub, notamment aux côtés du sulführeux Koen Dillen. Il n’était donc pas simple spectateur, comme je l’ai indiqué dans Les Secrets. Une information que personne n’a eu en tête de publier à l’époque.
L’on « découvre » donc aujourd’hui que Bart De Wever a tenu un discours lénifiant à un cercle créé en hommage au premier fasciste flamand, l’antisémite Joris Van Severen, que Jan Jambon a tenu un autre discours, tout aussi radical, pour le cinquantième anniversaire du cercle d’ex-SS Sint Maartensfonds, et que tous deux ont été membres de la direction d’un cercle de débat fondé par des néofascistes, sinon des néonazis. Enfin, Apache révélait récemment que Jan Jambon faisait toujours partie d’un cercle, les Gouden Sinjoren, avec de nombreuses personnalités du Vlaams Belang. Les déclarations vagues de Jambon sur la collaboration « j’ai dit qu’ils avaient leurs raisons, mais je n’ai pas dit « de bonnes raisons » » (notez qu’il n’a pas non plus dit « d’inacceptables raisons ») finissent par convaincre que, sauf déclaration réellement forte de deux des hommes les plus puissants du gouvernement (sinon les plus puissants), nous devrons conclure que l’extrême droite est au gouvernement belge et que trois partis traditionnels sont complices.
Qu’entends-je par déclarations fortes ? Jambon et De Wever doivent affirmer clairement que la collaboration était un crime quelles que fussent les circonstances. Ils doivent déclarer ouvertement qu’ils ont commis une erreur en entrant dans le Vlaams Debatclub. Que Bart De Wever a fauté lorsqu’il s’est adressé au Cercle d’Études Joris Van Severen en lisant un texte soi-disant historique dont les sources ont été puisées chez des nostalgiques de la collaboration. Et que Jan Jambon rende immédiatement toute carte de membre à un cercle où il rencontre l’extrême droite et quitte sans conditions le réseau Res Publica qu’il a co-fondé avec l’ex-patron du Vlaams Belang Bruno Valkeniers. Et tout ça sans évoquer les soi-disant « zones grises » qui leur a permis jusqu’ici de satisfaire, et les membres dociles du gouvernement, et les plus radicaux de leurs électeurs venus du parti néo-nazi Vlaams Belang. Seuls des mots forts, sans la moindre ambiguité, peuvent désormais justifier que des libéraux restent dans une telle coalition qui n’est plus suédoise, mais plutôt autrichienne anno 1938. Au passage, Bart De Wever doit se désolidariser immédiatement de Bob Maes, président d’honneur de son parti à Zaventem, qui a, cet automne encore, refusé de se désolidariser du führer flamand Staf De Clerck.
Oui, ça fait beaucoup. Mais ce « beaucoup » est à leur charge. Ce sont eux qui ont accumulé les liens avec l’extrême droite, eux qui ont contribué à dessiner une vision révisionniste, si pas négationniste, de la collaboration. Ce sont eux, aujourd’hui, qui doivent s’expliquer le plus clairement qui soit. Faute de quoi, nous pourrons librement évoquer le gouvernement libéral-chrétien-fasciste d’une Belgique qui a choisi les amis de la collaboration pour tenter de survivre à elle-même.
Mise à jour : interrogé par La Libre, Jan Jambon a répondu par le biais de son porte-parole. Il a dit « et alors ». Autrement dit, il ne s’est pas excusé d’avoir menti, il n’a pas regretté avoir fait partie de ce cercle d’extrême droite, il ne trouve rien à redire sur son passé. Un fasciste pur et dur ne répondrait pas autrement. Voilà. À Charles Michel de tirer les conclusions de cette nouvelle affaire.
27 Comments
objectifnul
décembre 03, 19:38Dandrifosse Chantal
décembre 03, 19:47uit 't zuiltje
décembre 04, 01:05Jean-Pierre L. Collignon
décembre 03, 20:46Pfff
décembre 03, 21:04Pfff
décembre 03, 21:06joss
décembre 03, 22:22wallimero
décembre 03, 22:22uit 't zuiltje
décembre 04, 00:56thomas
décembre 04, 01:43Marcel Sel
décembre 04, 10:10thomas
décembre 04, 11:03loudikkelou
décembre 04, 18:58Franck Pastor
décembre 04, 21:22thomas
décembre 05, 10:33Franck Pastor
décembre 05, 15:35Philippe Vander Linden
décembre 05, 15:51loudikkelou
décembre 05, 20:49lievenm
décembre 03, 23:58Tournaisien
décembre 04, 08:11Juliette
décembre 04, 08:11Pierre
décembre 04, 10:13Pfff
décembre 04, 13:01uit 't zuiltje
décembre 05, 01:48leyn
décembre 04, 14:34leyn
décembre 04, 15:04Capucine
février 19, 20:13