Le premier ministre belge Charles Michel minimise la collaboration
Préambule
Ce jeudi matin, à la chambre, face à la pression de l’opposition, Charles Michel a enfin déclaré, au nom de tout son gouvernement, que la collaboration était un « crime ». C’est une victoire pour tous ceux que je cite ci-dessous. Mais il n’en reste pas moins qu’il a fallu plus d’une semaine pour qu’enfin, les choses soient dites comme elles devaient l’être à ce sujet. Je ne retire donc rien au billet qui suit, je prends acte de la correction, mais aussi de la pression qu’il a fallu mettre sur la nouvelle majorité pour que Charles Michel dise enfin les mots.
Nous n’avons toujours pas eu les réponses que nous étions en droit d’exiger de Jan Jambon et de Theo Francken : les deux sont toujours membres du Vlaamse Volksbeweging, dont le président tient régulièrement des propos minimisant la collaboration et a invité « les Flamands » à prendre exemple sur le nazi antisémite August Borms qui a envoyé les jeunes Flamands, parfois naïfs, dans la Waffen-SS. Ils doivent rendre officiellement leur carte de membre et déclarer qu’ils condamnent ces commémorations et ces déclarations. Ils ne l’ont pas fait et ne prévoient pas de le faire.
Bart De Wever, qui est toujours le président du parti le plus lourd dans la coalition, a qualifié les questions posées par l’opposition flamande comme francophone sur la tolérance aux commémorations de la collaboration de «fadaises (sic) francophones (aille)». Alors même qu’un membre de son parti, Bob Maes, a refusé de se désolidariser du Führer flamand Staf De Clerck. Ce faisant, il a, comme Jambon et Francken précédemment, botté en touche pour ne pas, à son tour, condamner les propos de Bob Maes qui flirtent allègrement avec le négationnisme : dans Volk en Staat, l’organe du VNV dirigé par Staf De Clerck, on se réjouissait en juillet 1942 du départ du premier convoi de Malines vers Auschwitz dans les termes suivants :
« Les mesures d’épuration prises envers les Juifs se suivent en se renforçant et sont chaque jour appliquées avec plus de sévérité. Il semble donc que nous allons petit à petit pouvoir respirer plus largement autour des bureaux de notre rédaction, et maintenant que, semaine après semaine, des maisons et des appartements du quartier sont vidés, nous pouvons tranquillement nous promener de la maison au bureau et du bureau à la maison. »
Nous n’avons toujours pas de reconnaissance claire par Jan Jambon que sa présence devant un parterre de Waffen-SS était inacceptable et qu’il le regrette. Nous n’avons toujours pas d’explication quant à ses relations avec les Gouden Sinjoren, club d’extrême-droite anversois. Nous ne pouvons nous satisfaire de ce qui ne devrait même pas être dit, tant c’est évident : la reconnaissance par le gouvernement que la collaboration était un crime. Jamais, dans ce pays, on n’aurait dû permettre que l’on pût croire que le premier ministre pensât différemment. Les pendules ne sont toujours pas à l’heure. Pourtant, il suffirait de peu de choses pour qu’elles le soient, des gestes que tout parti démocrate accepterait de poser sans la moindre hésitation, et qui, à la N-VA, provoque plutôt des haussements d’épaules et un refus de répondre clairement. Ceci répond avec une clarté édifiante à la question : « la N-VA est-elle un parti démocrate ? »
Charles Michel a imposé à Theo Francken un mot d’excuse qu’il a lu, évoquant uniquement ses déclarations sur les immigrés. Il est inacceptable qu’un premier ministre ne donne pas à la population qu’il a heurtée, aux résistants et martyrs qu’il a humiliés, la pleine réponse que les citoyens d’un État de droit sont en droit d’attendre.
En attendant que Charles Michel nous rende notre dignité perdue, j’écris, persiste et signe. Je m’appelle Marcel Sel.
Le texte
Une chose atterrante est arrivée mardi soir en Belgique. Pour la première fois depuis la libération, un premier ministre a sciemment atténué la gravité de la collaboration avec l’occupant nazi. Au journal de la RTBF, Johanne Montay lui a pourtant tendu la perche. Alors que Charles Michel assénait que « la collaboration était une faute », elle lui demanda si ce n’était pas plutôt « un crime ». Le premier ministre refusa de répondre oui !
Devant le peuple belge, devant son électorat francophone, le propre fils de Louis Michel — qui a ostracisé l’Autriche lorsque le « néo-nazi » Jörg Haider est entré au gouvernement Schüssel — n’a pas été capable d’admettre ce que 70 ans de travail de mémoire a lentement établi, propagé, bétonné. Charles Michel a globalement décriminalisé la collaboration. Tout au plus a-t-il admis, que dans certains cas, c’était un crime. Certains cas, qui ont été jugés, selon lui.
Pourtant, c’est justement sur ces cas-là que le débat portait. Pour rappel, la polémique a commencé quand on a rappelé que Jan Jambon avait, en 2001, tenu un discours à un parterre d’ex-collaborateurs Waffen-SS au Sint Maartensfonds, entre une marche nazie et un hommage à la division SS-Panzerdivision Wiking. En France, ça s’appelle apologie du nazisme, et c’est punissable. En Belgique, ça ne l’est pas. Jusqu’en octobre 2014, on pensait pouvoir obtenir des excuses et des explications sans la moindre ambiguïté quand un personnage qui a excusé la collaboration flamande était nommé à un poste de ministre.
Cette semaine, ce minimum citoyen a été refusé aux Belges. Dès que la nouvelle a été soumise à l’intéressé et au premier ministre, ceux-ci ont rapidement fait dévier le débat vers la collaboration en général. D’abord, en affirmant que celle-ci était « une erreur », non sans ajouter que les collabos « avaient leurs raisons ». Une « erreur » excluait d’office la collaboration militaire, qui pouvait valoir le peloton d’exécution. On n’exécute pas pour une « erreur » en Belgique. Ensuite, à force d’insister, notre ministre de la Sécurité Intérieure (!) a fini par accepter de parler de « faute » et a précisé qu’il n’avait pas dit que les collabos avaient « de bonnes raisons ». Comme si dire « les collaborateurs avaient leurs raisons » pouvait servir à autre chose qu’à minimiser la collaboration.
Erreur ? En 2001, ce que Jan Jambon excusa publiquement, c’était bien la collaboration politique et militaire, allant de la chasse aux Juifs à l’engagement dans la Waffen-SS, dans un bataillon qui était accompagné d’une chambre à gaz mobile.
Le rôle de Charles Michel fut donc exclusivement de censurer le débat qui aurait dû, impérativement, avoir lieu, sur les actes et les déclarations de Jan Jambon et de Theo Francken ainsi que sur leur personnalité et leurs fréquentations. Mais pour se sortir de cette mouise brune sans mettre en danger la coalition nationaliste-droitiste, le jeune premier ministre n’a pas hésité à jeter aux orties 70 ans de culture antinazie, 70 ans de mémoire, 70 ans d’efforts de Flamands et de Francophones, de libéraux, de catholiques, de socialistes, tous unis, pour qu’à jamais, l’on criminalise la faute de certains Belges pendant les cinq ans où l’épouvante nazie a occupé et meurtri notre pays.
Charles Michel, vous avez craché hier sur la tombe de mon grand-père germanophone qui, dans les Cantons de l’Est redevenus allemands pour cinq ans, a résisté, au péril de sa vie.
Car depuis hier, choisir le camp de l’ennemi, de l’occupant, des acteurs de la déportation, et pour tout dire du seul régime européen à avoir jamais planifié, organisé, et mené l’assassinat industriel de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, de bébés innocents, n’est plus un crime. Pour la première fois, avoir trahi la nation dont on est le citoyen n’est plus un crime. Pour la première fois, les résistants, le gouvernement en exil, les dizaines de milliers de victimes belges — des nazis et de leurs acolytes bruxellois, wallons et flamands —, les soldats déportés en Allemagne ou morts au front, les prisonniers politiques, les malheureux et malheureuses torturé-es, assassiné-e-s par balle ou à coups de massue dans les geôles infâmes du régime honni se prennent, en rétribution de leur courage ou de leur martyre, le crachat ignominieux du mépris gouvernemental.
Charles Michel, ceci est l’expression de leur crachat en retour. Essuyez-vous le visage pour lire la suite!
Charles Michel, la collaboration était un crime, dans tous les cas. Non seulement, c’était un crime au sens moral, une trahison de ses concitoyens, du gouvernement en exil, de l’État, du roi et de l’humanité, mais c’était aussi un crime au sens du Code pénal, consacré comme tel par une série d’articles, dont le 118bis me paraît une excellente synthèse : «sera puni (de la détention à perpétuité), quiconque aura participé à la transformation par l’ennemi d’institutions ou organisations légales, ébranlé en temps de guerre la fidélité des citoyens envers le Roi et l’Etat, ou qui aura sciemment servi la politique ou les desseins de l’ennemi.»
Ce que Jan Jambon à excusé en 2001, ce n’était pas la vente de quelques œufs à un petit soldat de la Wehrmacht ou à un Feldgendarm bonhomme. Ce qu’il a excusé, c’est la collaboration militaire, la prise de pouvoir au nom du national-socialisme, la déportation et l’assassinat de masse. Il s’est présenté à la tribune d’un cercle d’anciens nazis qui continuaient à commémorer sans le moindre complexe les chefs de la collaboration nationale-socialiste en Flandre— leur magazine en atteste : ce sont les Staf De Clercq et leur antisémitisme radical, les Raymond Tollenaere qui mêlaient la diatribe antijuive au pogrom actif, les August Borms qui faisaient du tourisme à Auschwitz en 1943 mais, bien sûr, « ne savaient pas ».
Comme je l’ai montré dans un autre article, Jan Jambon est toujours membre du VVB, dont le président n’a pas seulement excusé les actes du dernier collaborateur cité, il a carrément appelé les Flamands à prendre exemple sur lui! Je lis dans le journal en ligne flamand Lees.info que Jan Jambon fait toujours partie d’un cercle, les Gouden Sinjoren, où il côtoie des membres du Vlaams Belang, de la NSV (cercle étudiant neonazi), ou du musée en hommage au collaborateur August Borms. Et Bob Maes, désormais soutenu par la droite francophone (que je n’ose plus qualifier de libérale, de peur que Montesquieu ne me maudisse jusqu’à la fin des temps) a, hier encore, déclaré qu’il ne se distanciait pas de Staf De Clercq, l’un des pires collaborateurs que la Belgique ait connu avec Léon Degrelle. Ce faisant, Bob Maes était couvert par votre déclaration au JT de la RTBF, il ne faisait pas l’apologie d’un criminel nazi, il exerçait son droit de se solidariser avec un homme qui n’a finalement commis qu’une « faute ».
Hier soir, tout a changé dans ce pays. Et cela, grâce à votre attentisme, votre faiblesse, votre soumission à une vision tronquée de l’Histoire, diffusée en Flandre et instituée par ceux-là même qui avaient commis le crime absolu de récupérer le Mouvement flamand au profit de l’Ordre nouveau, du jihadisme svastiqué, du racisme le plus épouvantable.
Aujourd’hui, heureusement, votre répugnante propension à l’euphémisme a réuni les résistants du Nord et du Sud, contre l’ignominie dont vous, et l’ensemble des membres du MR, êtes devenus les complices. Ces résistants n’ont d’autre choix que de se rassembler derrière l’opposition francophone et flamande, et ne sont apaisés que par la vigueur de leurs assauts, auxquels vous opposez le déni. Vous critiquez le « triste spectacle » de cette opposition. Non, monsieur Michel. Le triste spectacle, c’est de voir les libéraux défendre une vision de l’Histoire amorale.
Vous tolérez que Bob Maes, qui est N-VA, soit défendu par vos partenaires. Et au nom de votre nouvelle union avec ce parti qui accueille et défend des nostalgiques du Reich sans sourciller, vous avez rangé vos principes les plus fondamentaux au placard. Lorsque vous avez annoncé que le Parti réformateur négociait avec les nationalistes flamands, d’aucuns ont espéré que celui-ci changerait pour l’occasion. Qu’il se départirait de ses oripeaux nostalgiques et mettrait ses membres au pas. Nous espérions qu’au moins, dans ce gouvernement qualifié de « flamand » de par son déséquilibre, vous obtiendriez d’eux un engagement ferme d’empêcher leurs ministres et secrétaires d’État de fréquenter des organisations qui pratiquent l’apologie de la collaboration, et que ceux-ci s’abstiendraient de contacts trop ostentatoires avec d’anciens collaborateurs, surtout lorsqu’ils ont en sus fondé une milice néofasciste qui a tué un militant francophone.
Il n’en fut rien. La N-VA a, au contraire, dévoilé son vrai visage. Nous avons désormais un ministre de la « Sécurité intérieure » qui a cherché à nous vendre que les collaborateurs avaient « leurs raisons », un ministre des Finances qui pense tout haut que la collaboration était une « simple » erreur et un secrétaire d’État à l’Asile et aux Migrations qui signe « Leider du VNV» dans des mails à l’humour brun-svastika.
Nous avons un premier ministre qui couvre ces petits arrangements avec l’Histoire et laisse le président de la N-VA insulter les Francophones en traitant leur inquiétude légitime, leur effroi même, de « fadaises ». Vous nous avez vendu la promesse nationaliste qu’il n’y aurait pas de communautaire dans votre gouvernement. Vous nous offrez en échange l’insulte francophobe, le mépris de la résistance, le déni de mémoire.
Monsieur Charles Michel, vous n’êtes pas le Chamberlain de la Belgique francophone, vous en êtes — crimes exceptés — le Philippe Pétain.
Je n’ai jamais cru que sur la Mémoire, il y avait une frontière linguistique. On voit aujourd’hui que des Néerlandophones et des Francophones défendent ensemble, côte à côte et pied à pied cette Mémoire que vous salissez. Mais il est un fait qu’en Flandre, le plus grand parti refuse de condamner (c’est-à-dire de criminaliser) la collaboration et que, là-haut, d’autres partis démocrates laissent faire par calcul politique. Comment la Flandre peut-elle se libérer de cette gangue brune quand le propre président N-VA du parlement flamand assène que les résistants étaient des crapules et des assassins ?
Cette culture rendue dominante par le Vlaams Belang d’abord, la N-VA ensuite, entre fascisme et conservatisme nationaliste, a gangrené la culture flamande. Ses tenants ont ainsi préparé la population à une réécriture radicale de l’Histoire. La résistance actuelle des antifascistes flamands n’en est que plus admirable. Ceux des partis de la coalition sont désormais muselés, une victoire magistrale pour les pro-collaboration. Les Francophones, qui avaient péniblement réussi à créer un environnement culturel débarrassé de ce révisionnisme infâme, pour faire de leurs enfants des relais de mémoire, sont aujourd’hui invités par vous à décriminaliser à leur tour la collaboration.
Vous n’avez pas commis une erreur ou une faute, vous avez provoqué un désastre !
En refusant de dire les mots, en refusant d’exiger plus que de vagues explications énervées de vos ministres indélicats, et en acceptant que le président de la N-VA en profite pour faire de la francophobie à la louche, vous laissez ce que la culture flamingante a de plus abject pourrir à son tour la culture française de Belgique qui, plus pauvre, avait au moins cette victoire-là, celle de la mémoire, celle du souvenir. Celle de refuser d’excuser, ne fût-ce que par euphémisme, le crime individuel que fut chaque acte de collaboration.
Monsieur Michel, un crime peut avoir des circonstances atténuantes. C’est vrai aussi pour la collaboration. Les tribunaux en ont tenu compte. Mais pour les grands criminels qui sont restés en filigrane de cette affaire, il n’y en a pas. Et c’est eux que l’on encense au Nord, que l’on encensera longtemps encore, et désormais avec votre blanc-seing.
Tout crime peut avoir des circonstances atténuantes. J’en cherche en vain pour le vôtre.
Et puisque c’est désormais normal pour un secrétaire d’État de signer ses mails « Houzee », le cri de ralliement des nazis flamands pendant la guerre, je vous salue en tendant bien le bras, en claquent les talons, en transpirant d’arrogance sous une casquette à tête de mort, et en vous envoyant bien en face, les yeux dans les yeux, ce cri qui désormais, grâce à vous, n’a plus rien d’anormal ni de punissable :
Sieg Heil!
P.S. : ik ben van Luxembourg.
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Juliette
octobre 15, 20:35MUC
octobre 15, 20:50Marcel Sel
octobre 16, 03:02Rivière
octobre 15, 20:52Pfff
octobre 16, 13:14Rivière
octobre 17, 10:10Hansen
octobre 15, 21:02Ergo
octobre 15, 21:10ddt
octobre 15, 21:40Léon Laffut
octobre 23, 15:43wallimero
octobre 15, 21:45GeBonet
octobre 20, 01:04Marcel Sel
octobre 21, 09:48Moi
octobre 21, 09:35Moi
octobre 24, 14:26Marcel Sel
octobre 24, 18:17Moi
octobre 29, 12:34moinsqueparfait'
octobre 15, 22:10Jimmy Karton
octobre 16, 12:00moinsquearfait'
octobre 16, 14:33schoonaarde
octobre 15, 22:51Marcel Sel
octobre 16, 02:56Juliette
octobre 19, 09:32Philippe Vander Linden
octobre 15, 22:58Salade
octobre 15, 22:58uit 't zuiltje
octobre 15, 23:21uit 't zuiltje
octobre 16, 00:36Ben
octobre 15, 23:56jmb
octobre 16, 02:58Peter
octobre 16, 08:47A. de beir
octobre 16, 09:17Marcel Sel
octobre 16, 14:33Pfff
octobre 16, 13:23uit 't zuiltje
octobre 16, 23:05Pfff
octobre 19, 21:58uit't zuiltje
octobre 20, 11:31Pfff
octobre 16, 13:31uit 't zuiltje
octobre 16, 23:09Pfff
octobre 19, 22:00uit't zuiltje
octobre 20, 12:36nancybaran
octobre 16, 13:37uit 't zuiltje
octobre 16, 23:41Pfff
octobre 16, 13:55uit 't zuiltje
octobre 17, 00:34uit 't zuiltje
octobre 17, 00:58Pfff
octobre 20, 10:53Jean-Pierre Delhougne
octobre 16, 13:57Wallon
octobre 16, 14:16Pfff
octobre 16, 15:11uit 't zuiltje
octobre 22, 22:42Pfff
octobre 16, 15:40uit 't zuiltje
octobre 22, 22:44uit 't zuiltje
octobre 22, 22:49uit 't zuiltje
octobre 22, 23:09uit 't zuiltje
octobre 22, 23:14Pfff
octobre 16, 14:50Cfrd
octobre 16, 15:50Marcel Sel
octobre 18, 19:58Cfrd
octobre 18, 21:47Marcel Sel
octobre 18, 23:21thomas
octobre 19, 00:57Pfff
octobre 20, 11:08uit't zuiltje
octobre 20, 12:58Pfff
octobre 16, 17:23Pfff
octobre 16, 17:25Juliette
octobre 19, 09:41Pfff
octobre 20, 11:29uit't zuiltje
octobre 20, 15:39Aron
octobre 16, 17:46daniel
octobre 16, 18:40Marcel Sel
octobre 18, 19:57uit 't zuiltje
octobre 16, 21:16Tournaisien
octobre 16, 23:03Marcel Sel
octobre 18, 19:57GeBonet
octobre 18, 23:28uit't zuiltje
octobre 21, 11:40Garcia
octobre 19, 02:33Marcel Sel
octobre 20, 00:40