Franckengate : Bob Maes soutient le Hitler flamand !
L’affaire Theo Francken prend toute sa dimension quand, interrogé par la VRT, Bob Maes, président d’honneur et trésorier de la N-VA Zaventem, ex-(petit)collaborateur et surtout fondateur du premier VMO, dans la ligne des organisations pronazies de l’avant-guerre et de la collaboration, répond à une question très précise :
– Vous distanciez-vous de Staf De Clerck ?
– En fait, non.
Pour un francophone, tout ceci ne dit pas grand chose. Même pour beaucoup de Flamands — et surtout chez les jeunes —, le nom du dirigeant de la collaboration pronazie en Flandre ne dit pas grand chose. Pour un Juif qui a vécu l’Occupation adolescent, et que j’ai rencontré, ce nom fait aujourd’hui encore tressaillir. Jette un froid dans la conversation : « Staf De Clerck, c’était le Hitler flamand, Marcel ». Point.
Il y a donc encore, à la N-VA, le parti de la majorité avec lequel nos démocrates fricotent, des nostalgiques affirmés. Il y a donc, dans notre gouvernement belge, un Secrétaire d’État qui voit en Bob Maes, un brave vieillard de 90 ans et ne trouve rien à redire de ses opinions révisionnistes. Mais pire encore, il y a Bart De Wever, leader d’un parti qui se prétend «démocratique», qui tolère l’intolérable, tant en flandre qu’en Francophonie : l’apologie d’un nazi pur jus. Bob Maes , en ne se distanciant pas de Staf De Clerck, soit se déclare nazi, soit minimise sa collaboration, tout comme l’a fait notre premier ministre hier soir, à la RTBF.
Car Staf De Clerck s’est lancé dans la collaboration active avant même l’arrivée des nazis en Belgique. Il dirigeait le VNV, parti de l’ordre nouveau qui entretenait de nombreux contacts avec le régime hitlérien et recevait de Berlin une dotation annuelle dès 1937.
Le VNV était bien entendu déjà violemment antisémite avant guerre. Dans un discours public de 1941, Staf Declerck alla un pas plus loin : il demanda l’éradication « du Juif ». Je vous demande de lire entièrement l’extrait qui suit. Accessoirement, ce discours fut rédigé par Raymond Tollenaere, un autre de ces nazis flamands toujours commémorés aujourd’hui !
« Il n’y a qu’une solution. La purification intégrale de notre corps populaire. La totale et absolue extirpation du juif de notre corps populaire sain. C’est pourquoi nous devons concevoir un statut exceptionnel pour le juif. Le juif ne peut avoir les mêmes droits que les autres citoyens. La sentimentalité ne peut pas jouer à cet égard. Nous ne pouvons pas être cruels, mais nous devons être logiques. Nous sommes des nationalistes, c’est-à-dire que nous défendons le peuple, la culture et le sang. Le juif n’appartient pas à notre peuple, encore bien moins à notre sang. Et il a une culture qui est conçue pour détruire la culture chrétienne. Celui qui ne travaille pas est un parasite. Qui a jamais vu le juif travailler ? Le juif vole, dépouille, trompe, traficote. Qui l’a jamais vu créer quelque chose ? Le juif manipule et vend des chaussures, des torchons, des actions, des pierres précieuses, du grain, des valeurs boursières, du socialisme, des théories, des peuples, des femmes, des colonies. Et la plupart des choses qu’il vend, il les a volées quelque part. Nous ne perdrons rien en écartant le juif de notre peuple. Au contraire, nous gagnerons beaucoup. C’est pourquoi nous devons être logiques : le juif doit partir ! C’est une question de santé publique.»
Staf De Clerck a aussi été l’architecte du programme d’envoi de recrues flamandes dans la Waffen-SS. Sa fidélité à Hitler était ouverte et déclarée. À partie de 1940, son engagement devient officiel, et le nom du VNV s’allonge : « de Nationaalsocialistische VNV ». Un credo nazi, un nom nazi, une attitude nazie. L’autorité de Staf De Clerck se profile du reste en filigrane derrière la nuit de cristal anversoise, où plus de 200 magasins furent vandalisés et deux synagogues incendiées, ce à quoi ses troupes ont participé.
Comment cet homme a pu devenir le héros de nationalistes-flamands ? Simplement parce que, juste après-guerre, ceux-ci sont parvenus à vendre aux médias la légende qu’en fait, il ne se battait pas pour le nazisme, mais bien pour la Flandre. Une légende, en effet : ou aurait pu dire de Degrelle qu’il se battait pour la Wallonie, et pourquoi pas, d’Hitler, qu’il se battait pour l’Allemagne ! Tous avaient, à cette époque « de bonnes raisons », comme dit Jan Jambon. C’est à nous de rappeler que les bonnes raisons ne sont en aucun cas une circonstance atténuante pour les crimes épouvantables commis. C’est ce que Charles Michel a été incapable de dire, hier. Parce qu’il sait qu’il a mis le doigt dans un engrenage diabolique. Parce qu’il sait que si la N-VA n’est pas le diable, elle n’a pas non plus su exorciser les vieux diables du « mouvement flamand ».
Dans les milieux nationalistes-flamands, on vous expliquera que Staf De Clerck n’avait pas la possibilité de faire autrement, à cause de l’Occupation. Bart De Wever lui-même a tenu ce langage pour défendre le bourgmestre d’Anvers Leo Delwaide, qui a fourni sa police pour rafler un gros milliers de Juifs, femmes, enfants, bébés, grand-mères et pépés de 90 ans comme Bob Maes, mais avec un nom en –mann ou en -stein.
C’est faux, et c’est très facile à démontrer : à sa mort, en 1942, De Clerck fut remplacé par Hendrik Elias. Un national-socialiste convaincu, lui aussi. Sauf qu’il trouvait que les SS étaient trop radicaux. Il recommanda donc aux jeunes Flamands qui souhaitaient s’engager dans la lutte armée aux côtés des nazis, de choisir la Luftwaffe, une force où les SS étaient absents, et qui acceptait les combattants étrangers. Il faut dire que, mis au courant de la déportation massive des Juifs, Elias devait bien se douter qu’ils n’étaient pas envoyés dans des camps de vacances au bord de la Mer noire et que leur sort ne pouvait être qu’abominable.
En 1942, Staf De Clerck obtint des funérailles nationales où des petits collabos tendirent le bras tout au long du parcours. Parmi eux, il y avait peut-être le jeune Bob Maes. Aujourd’hui, il en rêve apparemment encore, ce pépé que Theo Francken trouve si fréquentable. Mais soyons justes. Ce n’est pas uniquement Theo Francken qui est mis aujourd’hui sur la sellette, c’est tout un pan de la N-VA qui n’est toujours pas parvenue à voir dans ces horribles personnages des criminels contre l’humanité. Ils ont trouvé de nouveaux défenseurs. Nos démocrates de centre et de droite.
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MUC
octobre 15, 11:44Franck Pastor
octobre 15, 15:58ouyeah
octobre 15, 16:14uit 't zuiltje
octobre 15, 23:42MUC
octobre 16, 10:05Franck Pastor
octobre 16, 21:22Franck Pastor
octobre 20, 19:13Arthur V
octobre 15, 11:56Marcel Sel
octobre 15, 14:00MUC
octobre 15, 14:32uit 't zuiltje
octobre 15, 23:45uit't zuiltje
octobre 15, 15:26Tournaisien
octobre 15, 18:021348LLN
octobre 15, 20:08#BEGOV #BE NEOCON | Moris Less
octobre 19, 03:12