Nominé aux Mouches d’Or, mon travail enfin récompensé !
Je vous le dis tout net, je ne pense pas avoir beaucoup de chances de gagner une Mouche d’Or (et c’est injuste). La concurrence est rude ! Mais quel bonheur, quelle reconnaissance, que d’être nominé dans une catégorie aussi prestigieuse que « La Mouche d’Or des experts qui ont un avis sur tout, tout le temps, et heureusement parce que ça meuble quand on n’a plus de journaliste de garde pour analyser un problème ». Et ce, aux côtés de spécialistes éminents de l’avis-sur-tout comme Béatrice Delvaux, Éric De Beukelaer, Pierre Kroll, Xavier Magnée ou Dave Sinardet.
À première vue, la pire concurrence devrait toutefois venir de Marc Uyttendaele. Mais ce serait oublier que ses avis portent finalement sur bien peu de choses : la politique et la justice belge principalement. Alors que la brochette de précités ont des avis sur beaucoup plus de choses, allant du sexe des anges à la soumission des sado-masos d’Outre-Meuse sans oublier le tarif des amendes pour port de T-shirts arc-en-ciel dans la mairie d’Anvers (selon que l’on soit devant ou derrière le guichet).
Toutefois, je pense pouvoir défendre le fait que ce prix me revient de droit. Tout d’abord parce que je suis le seul de ces nominés à n’avoir fait aucune étude supérieure, ce qui fait que, contrairement aux autres, qui sont tous un peu experts dans au moins une matière, moi, je ne suis expert en absolument rien du tout ! Le lecteur qui me connaît un peu sait aussi au fond de lui-même que ma nomination ne tient pas au hasard et qu’il est même extrêmement injuste que je n’y figure que si tard.
Dès l’âge de 5 ans, j’ai en effet tenu à donner un avis d’expert systématique, en commençant par la crème au chocolat de ma tante, trop liquide, ou le steak de cheval de maman, trop cuit. Très vite, j’ai également expertisé les plantes d’appartement de mes parents, avec le sens critique qu’on me connaît. Au lycée, j’expertisais la qualité de la craie — exécrable dans l’enseignement bruxellois — et des plafonds qui ne me semblaient pas suffisamment solides pour permettre l’accueil des enfants, en vertu de quoi je suivais les cours de maths avec mon casque de moto sur la tête (oui, c’est authentique). Et j’avais un avis extrêmement pointu et acerbe sur les conditions de retenues et les bulletins spéciaux pour retards du matin, alors que tout le monde, c’est bien connu, n’est pas du matin, cruelle discrimination dont je fis régulièrement l’objet. Je fus aussi le seul élève du Collège Saint Pierre à Jette à avoir jamais fait grève, seul, tout une journée durant, pour protester contre la maltraitance sur les élèves qui arrivaient crevés le matin parce qu’à 14 ans, ils étaient sortis en boîte la veille (authentique aussi). Bon, j’étais le seul élève concerné et ça m’a valu un renvoi sur lequel j’ai toujours un avis d’expert tenace, la marcellophobie était alors monnaie courante et ce combat est loin d’être fini !
À l’université, j’avais un avis sur le baptême, que je n’ai pas manqué de diffuser aux différents cercles qui, pour se venger, se sont mis à me vendre la bière au double du prix dans les TD — discrimination honteuse voire xénophobe. J’ai ensuite fait de la radio libre, où j’ai pu étendre mes avis dans les domaines du rock belge, de la littérature congolaise, de la démocratie au Timor oriental, des ventes d’armes au Chili, sans oublier l’abus d’alcool chez les membres du groupe de Siouxsie and the Banshees.
Aujourd’hui, qui peut douter de mes capacités d’avis-sur-toutiste ? Sur la Première, dans CQFD, j’ai donné mon avis toute l’année sur le féminisme, la pauvreté, la N-VA, l’Irak, l’Iran, l’IRA, et l’irradiation nucléaire. Hélas, le choix trop pertinent des sujets m’a empêché d’aviser sur Cloclo, l’Eurovision, les mémoires censurées de la vraie Laura Ingalls ou encore, la résurgence de la microjupe à Bora-Bora. Néanmoins, sur Twitter et Facebook, j’ai pu donner librement des avis experts culinaires (cuisine japonaise, italienne, suédoise, norvégienne), informatiques (Mac OS, Windows, Androïd, MS-DOS, BASIC, COBOL, etc.), vestimentaires et urbanistiques (solidité des bâtiments, tension des tabliers de viaduc, Post-Syntonisation environnementale du Pré-bâti Intersociétal contributif, etc.). Mais c’est dans Les Experts, sur Télé Bruxelles, que j’ai donné le meilleur de moi-même, en donnant un avis revêtant tout les aspects du rapport scientifique sur le football bruxellois — et en particulier le stade du RWDM — matière dans laquelle je n’y connais absolument rien ! Déjà rien que pour ce coup d’éclat, je pense mériter mille fois le prix !
Mais qui suis-je pour en décider ? C’est à vous lecteur, que je laisse donc le soin de me sufragetter, ou non, sur le site de la Mouche d’Or. Je saurai le 3 septembre si je suis bien le maître en matière d’expertise avis-sur-touteuse de la Belgique francophone. De vous à moi, je pense plutôt être de classe internationale. Mais bon. Nul n’est prophète en son pays !
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Capucine
août 24, 11:16uit 't zuiltje
août 27, 15:23uit 't zuiltje
août 27, 15:24Marcel Sel
août 27, 15:29uit 't zuiltje
août 27, 18:09