Walen Buiten

La Belgique, ça ne s’explique pas, ça se vit. Un simple essai politique et historique ne permet pas de comprendre mon peuple apparemment placide, pourtant déchiré. Ayant eu la folle ambition d’expliquer mon pays aux Francophones d’ici et d’ailleurs, j’ai donc eu besoin d’une forme originale. Walen buiten (« Wallons dehors ») est un « essai romancé » : tous les faits politiques et historiques y sont rigoureusement exacts. Les liens entre le centre et l’extrême droite, décrits avec précision. Les déclarations et les lois discriminatoires, traduites du néerlandais avec soin. Mais à cela, j’ai ajouté une couche romanesque, en partie imaginaire, qui compense la « vérité » journalistique. Car si j’écrivais, sans commentaire, qu’il est interdit, dans une commune à majorité francophone mitoyenne de la Capitale de l’Europe, de dire une messe d’enterrement en français, vous croiriez que Kris Peeters, le leader de la Flandre à l’époque, est un nouveau Milosevic. Et si je révélais que M. Van Rompuy habite un lotissement réservé aux Flamands, vous penseriez que l’Europe fut un temps dirigée par un partisan de l’apartheid ! Or, la réalité, c’est que 2000 ans de conflits larvés entre Germains et Latins ont ici des effets distordants qu’on comprend mal ailleurs. Passionnante querelle !

Pour rétablir une image « juste » de la Belgique déchirée, la partie romancée est largement inspirée d’avatars réels. Ainsi, comme dans le premier chapitre, un Flamand m’a un jour prié de quitter « son pays » parce que je lisais un journal en français dans le train d’Anvers. Et devant l’église de mon enfance, des flamingants ont effectivement hurlé « rats français, pliez bagages » dans les années septante. Walen buiten emmène ainsi le lecteur en voyage, au bout de la Belgique, c’est-à-dire au jour de sa disparition, qui n’est peut-être plus tout à fait une fiction…

Walen Buiten,
Sorti en 2010
Éditions Jourdan,
244 pages
Préface de Jean Quatremer.

Ce que les médias en disaient.

BelRTL : C’est la Belgique expliquée à mon ami Français. C’est un roman réel, un livre pour faire réfléchir.

La Dernière Heure : Pas un pamphlet, mais le début d’une prise de conscience de la situation tragique dans laquelle vit notre pays…

RTBF : Suivre l’auteur, c’est notamment comprendre pourquoi 40% des citoyens du Nord du pays voteraient pour un parti qui a inscrit l’indépendance de la Flandre à son programme. On s’habitue à tout, même à l’intolérance… Cet essai romancé ne se nourrit que de réel… et visiblement, le réel flamand peut parfois dépasser ce que les Francophones se bornent à imaginer.

La Libre Belgique : Alors, la Belgique, «ce pays en train de mourir», selon le mot d’Eric Van Rompuy (frère d’Herman) ?

Jean Quatremer (Libération/Coulisses de Bruxelles) : Marcel m’a demandé d’en écrire la préface, ce que j’ai fait sans me faire prier, tant j’ai été séduit par sa qualité d’écriture et sa description très précise des dérives nationalistes de la Flandre. Ce livre peut même être lu par des Français, c’est dire…

Télépro : Dans les années 70, des flamingants ont hurlé «Rats français, pliez bagages !». Cela continue toujours aux portes de la capitale. L’enjeu, c’est Bruxelles. Avec la loi BHV, ce serait un total d’un million de Francophones annexés (par la Flandre).

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