Bart De Wever a approché le Vlaams Belang en 2003.
De Morgen reprend aujourd’hui une information qui circulait déjà depuis quelques années mais n’avait pas attiré beaucoup d’attention. Je l’avais évoquée dans un article de décembre 2014 : en 2003 et 2004, Bart De Wever a eu plusieurs contacts avec le Vlaams Belang. Joachim Pohlmann, le porte-parole de Bart, confirme l’information. Mais les versions divergent : pour le Vlaams Belang, il y a eu 10 à 15 rencontres, pour Pohlmann, ce n’était pas aussi fréquent du tout. Néanmoins, le parti nationaliste confirme ainsi ce qui était très clair à l’époque : il y avait des relations suffisamment étroites entre la N-VA et le Vlaams Belang pour que la première s’intéresse à une fusion avec la seconde. Or, en 2004, le Vlaams Belang a publiquement célébré le Führer flamand, Staf De Clerck lors d’un événement (Ijzerwake ou Veillée de l’Yser) dont le régisseur, Luk Lemmens, est aujourd’hui député provincial de la… N-VA. Un peu comme si le PS avait aujourd’hui un député provincial qui aurait, il y a dix ans, co-organisé un hommage à Léon Degrelle. Mais oui, mais oui, ça doit bien exister, n’est-ce pas. Cette célébration d’un nazi, De Wever était au courant, puisqu’il y avait des membres de la N-VA dans l’organisation. Ça ne l’a apparemment pas freiné. Certains diront « c’est normal en Flandre ». Ben non, ce n’est normal nulle part.
Lorsque Kathleen Cools (Terzake) demanda à Bart De Wever, sans trop le brusquer, s’il trouvait normal que certains députés (notamment Mark Demesmaeker, aujourd’hui député européen) participaient à ce genre d’événements, il lui a répondu que lui-même n’y allait pas (ce qui était vrai), et que chaque membre ou mandataire de la N-VA avait la liberté de faire ce qu’il voulait. Une grande liberté, puisque quelques années plus tard, Bob Maes (ex-collabo et président d’honneur de la N-VA Zaventem) a dit — alors que la N-VA était déjà au gouvernement fédéral — qu’il ne se distanciait pas du Führer des Flandres, l’antisémite furibard Staf De Clerck. Aucune réaction du parti. Il faut dire que la presse n’a pas posé de question au mamammouchi anversois. Tout ça est normal.
Les négociations avec le Vlaams Belang n’ont donc pas abouti. Il faut dire qu’à cette époque, Bart De Wever ne supportait pas « la culture de l’insulte (envers les minorités) » du Vlaams Belang. Pour le reste, il déclarait en 2006 dans un face-à-face avec Marie-Rose Morel, alors transfuge récente de la N-VA au Vlaams Belang, que fondamentalement, les deux partis étaient très proche — sauf cette culture insultante.
Selon Pohlmann, De Wever ne serait de toutes façons pas passé au Vlaams Belang sans un nettoyage de cette « culture de l’insulte ». En gros, on peut être raciste, mais il ne faut pas traduire ce racisme par des discours agressifs.
Le fait est néanmoins établi : au moment où il négociait le cartel avec le CD&V, De Wever négociait aussi avec les néofascistes flamands du Vlaams Belang. On n’est pas pudibond à la N-VA. N’ayant pu conclure, il a ensuite vidé le parti fasciste d’une soixantaine de militants, dont certains de haut rang, et d’une bonne partie de ses électeurs… qu’il représente aussi au fédéral en tant que président de parti. Simultanément, la N-VA a visiblement donné des consignes à ses troupes. Les contacts visibles avec les néoflamingants les plus radicaux ont été stoppés progressivement. On cherche en vain, désormais, des députés N-VA à l’Ijzerwake, par exemple. Ça n’empêche pas le chef de groupe N-VA à la chambre ou le député européen Mark Demesmaeker de faire des discours dans la pépinière du Vlaams Belang, la NSV (néosolidaristes). Bref, ça colle comme un vieux sparadrap.
Pour la N-VA, l’extrême droite ne sent donc apparemment pas franchement mauvais. Car si De Wever a « ratiboisé » le Vlaams Belang, ce n’est pas parce que le parti de Dewinter est ultraconservateur tendance fasciste, c’est parce que son racisme affiché effraie l’électeur et les autres partis et l’empêche d’accéder au pouvoir. Or, sans le pouvoir, impossible d’atteindre le but que Bart De Wever s’est fixé : l’indépendance de la Flandre. Au pire, en confédération avec le reste de la Belgique. Au mieux, en tant qu’État indépendant.
Enfin, voilà de quoi nous rappeler que la N-VA n’est pas, n’a jamais été, et ne deviendra peut-être jamais un parti démocrate. Les démocrates ne vont pas négocier leur avenir avec les fascistes. Même si c’est sous des conditions inacceptables pour eux. Et les démocrates virent sine die les gens qui ne parviennent pas à éteindre leur passion brûlante pour les Führers de Flandre, ou de n’importe où ailleurs.
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juin 10, 13:47Salade
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juin 13, 01:50hilarion lefuneste
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juin 10, 18:16montlucmichel
juin 10, 17:58Alain Sapanhine
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juin 11, 17:08zylmans claude
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