Mayeur-Peraïta : nettoyer la politique, pour le bien de la politique
Vérin
Suite à un miniclash de deux bons Brusseleirs avec mon poteau Marc Metdepenningen (Le Soir) sur BelRTL, je voudrais préciser ma position quant à l’affaire Mayeur-Peraïta, que Markske a qualifiée sur antenne de « simplismes de comptoir de bistrot ». Comme quoi, il lui arrive d’être un vrai zievereer aussi.
On vote socialiste pour ses valeurs de solidarité, et parce qu’on pense — par exemple — que la masse monétaire n’est pas infinie et que la partager décemment sert l’ensemble de la société. Quand un socialiste, un écolo ou un PTB a une attitude divergente, il le paye donc logiquement plus cher qu’un MR auprès de son propre public parce que l’électeur se sent trompé. Depuis 2008, la difficulté de s’en sortir pour beaucoup de Belges, et l’inquiétude pour l’avenir ont rendu certains revenus et certaines pratiques de moins en moins supportables.
Pire (comme dirait Georges) : une série de pratiques récentes ont montré que certains (ex-)socialistes « enrichis » (les fameux « parvenus ») n’hésitaient pas à faire la nique par d’énormes bras d’honneurs à tout qui s’opposerait à leurs diktats, leurs partis, les électeurs, l’opinion, les journalistes. Stéphane Moreau, André Gilles, et la clique de Nethys l’ont démontré en « privatisant » carrément « l’entreprise privée », la déconnectant totalement du contrôle de la maison-mère intercommunale Publifin dans ce qui fait penser à un coup d’État industriel (décrit dans Pan il y a un mois). Ils ont ainsi fait montre d’un mépris absolu, pour le contribuable, l’électeur, les communes, les institutions, et en fait, la démocratie.
Bien sûr, des socialistes peuvent bien gagner leur vie. Mais non sans un minimum de décence. Car il est ahurissant que ce soient des socialistes « parvenus » qui tapent le plus fort, le plus haut et le plus violemment dans la caisse, même si ça s’explique en partie par l’importance du socialisme en Wallonie et à Bruxelles. On ne peut pas systématiquement justifier ça par le simplisme : « ce n’est pas parce qu’on est socialiste qu’on ne peut pas gagner plantureusement sa vie ». C’est devenu un véritable pousse-au-crime.
Alors que les écologistes bataillent depuis des années pour limiter le cumul, pour relier la charge et une rémunération raisonnable, les socialistes ont eux-mêmes du mal à limiter les mandats, comme l’a montré la tentative de revenir sur les règles de cumul en Wallonie, ou la promesse de Di Rupo de faire quelques choses d’ici… plusieurs années. Or, ce cumul n’est pas compréhensible pour l’électeur : les journées ne sont pas élastiques et on ne peut à la fois gérer de façon optimale plusieurs charges lourdes. Tout le monde le sait, parce que tout le monde le vit au quotidien : lorsqu’on en fait trop, certaines choses, voire de nombreuses choses, sont moins bien faites et à ce moment-là, la rémunération qu’on reçoit est usurpée.
Le maïorat de Bruxelles est une charge qui me paraît largement se suffire à elle même, qui est rémunérée en fonction de cette importance, pour un montant brut de 129 461,93 par an. Mayeur est de surcroît président de Vivaqua. Autre charge qui, en principe, devrait représenter un travail assez assidu, puisqu’elle est rémunérée 56 546 € par an. Avec ces deux charges, il gagne 1,5 fois ce que gagne un député et ne peut donc être rémunéré pour aucune autre des charges publiques qu’il assure(rait). Il a cependant le droit, en plus, de travailler dans le secteur privé.
En soi, c’est déjà un scandale que des gens appelés à des fonctions aussi prenantes et importantes ont le droit de travailler à leur compte. On le comprend pour des conseillers communaux qui, sinon, ne survivraient tout simplement pas. On peut comprendre que des députés ne lâchent pas totalement leur activité dès lors qu’ils sont susceptibles de devoir revenir à la vie civile après un mandat, faute d’être élus. Mais c’est juste insensé pour des politiciens professionnels dont le revenu politique constant et la retraite dorée suffisent plus que largement à leur fonction. Plus. Que. Largement.
Pour les mandats publics, les partis ont acquiescé à cette limite des 150 % du revenu d’un député. C’est un deal. En gros, ce que le mandataire accepterait en plus comme charges doit être gratuit.
Des responsables irresponsables
Dans ce contexte, justifier le revenu d’Yvan Mayeur au Samusocial par la responsabilité des administrateurs d’ASBL (qui pourraient « aller en prison » pour des fautes d’autrui, m’explique-t-on) est une aberration. D’abord, parce que généralement, il faut une faute lourde pour qu’un administrateur soit poursuivi (ex. acheter un bien en sachant que l’ASBL n’a pas les moyens de le payer), individuel ou collective. Ensuite, parce que ces fautes éventuelles sont aussi appréciées en fonction du revenu de l’administrateur. Celui qui perçoit des jetons de présence importants sera donc plus facilement condamné que celui qui administre à titre gratuit. Enfin, parce qu’énormément de cumulards ont une très large majorité de mandats gratuits, dans des institutions tout aussi importantes que le Samusocial. En quoi le fait que celui-ci soit privé change-t-il la donne ? En rien !
Yvan Mayeur lui-même a beau avoir atteint la limite des rémunérations, il est tout de même aussi administrateur de l’hôpital St-Pierre, qui me semble tout aussi gros et responsabilisant que le Samusocial, et ne touche pas un kopeck pour cette activité. Il est encore administrateur d’Hydralis et des Mines de Pyrite de Vedrin (!), de l’école de police, etc. Dans tous ces cas, il a DÛ laisser tomber ses jetons de présence. Ceux-ci ne sont donc pas justifiés par la grave et terrible responsabilité de l’administrateur qu’on nous sert sur un plateau.
De plus, cette responsabilité est surtout engagée quand il commet lui-même une faute, et pire, un délit. Depuis quand rémunère-t-on des gens pour combler le risque qu’ils commettent un délit ? Par ailleurs, tous les administrateurs un peu sensés ont une assurance qui couvre une bonne partie de ces risques.
Le privé prive le public
La question du mélange des genres entre privé et public se pose ici de façon exemplaire. Quand le public finance le privé à 50, 60, 80, ou 98 % comme ici, s’agit-il encore d’une ASBL privée, ou est-ce un service public déguisé qui n’est pas tenu de respecter le cadre du fonctionnariat pour ses employés et dont les administrateurs peuvent tout se permettre ? Il y a une question de fond à poser. Et une question de vocabulaire : il est parfaitement immoral d’utiliser cet aspect juridique comme excuse à tout et n’importe quoi. On l’a tenté chez Publifin, où le système a précisément été conçu pour le permettre. Au Samusocial, on aperçoit le même phénomène. Quand Pascale Peraïta prétend que les membres du bureau étaient payés par la partie privée des dons, sous-entendant que les donateurs y consentaient, elle ment effrontément. Sur le site internet du Samusocial, les appels aux dons sont justifiés de la manière suivante :
« Grâce à votre solidarité, vous nous permettez d’augmenter notre capacité d’intervention pour venir en aide aux personnes sans-abri. Votre soutien est essentiel pour nous permettre de continuer à aller vers ceux qui n’ont plus rien. Plus que jamais, nous avons en effet besoin du soutien des particuliers pour répondre à une problématique de l’exclusion qui va en augmentant dans nos grandes villes. »
À moins qu’on considère,Mayeur et Peraïta comme « ceux qui n’ont plus rien », la prétention brandie par Peraïta était tout simplement odieuse. Le fait que Mayeur n’ait pas immédiatement hurlé qu’elle délirait l’immerge dans cette même hideur. Avoir ensuite précisé qu’il ne touchait lui-même que « 700 euros » (parce qu’il a atteint des plafonds d’imposition, évidemment !), comme si ça le mettait à égalité avec un minimexé du CPAS montre à quel niveau on est tombé. Et c’est là que naît le soupçon que le fric est pour eux une fin en soi, fût-il prélevé sur le budget des nécessiteux. Ce soupçon est peut-être injuste, mais ils auront tout fait pour l’alimenter.
Fric, money, pèse, pognon.
Yvan Mayeur ne touchait pas du Samusocial parce qu’il le pouvait, mais bien parce qu’il le voulait. Il a voulu (accepté d’)étendre son revenu en profitant d’une faille du système, soit le fait que le Samusocial fût juridiquement de droit privé. Est-ce compatible avec les valeurs du PS ? Laurette Onkelinx trouve obscène qu’on pose la question. Or, c’est à l’électeur de censurer s’il estime que non. Et censure, il y aura. Parce que Laurette Onkelinx, défenderesse de l’opprimé, n’a pas compris le sens du mot « obscénité ». Ou l’a compris à l’envers.
Combien un mandataire socialiste peut-il gagner ?
La question de la rémunération ne se limite pas à ce qu’on palpe au jour le jour. Pour personne. Il y a aussi les risques que l’on prend et les autres avantages, par exemple, la retraite, ou le droit d’utiliser une carte visa professionnelle. Au passage, un simple chauffeur de bus, gagne-petit s’il en est, qui cause un accident mortel qui peut lui être imputé, risque probablement plus gros qu’un administrateur de Samusocial.
Avec 185 000 euros bruts par an, Mayeur est déjà dans le 1 % le mieux rémunéré du pays. En cas d’échec, de violation du droit, d’attitude insupportable eu égard à ses engagements, s’il travaillait dans le privé, même comme simple ouvrier, il se retrouverait à la porte (par exemple pour faute grave) et même son droit au chômage en serait menacé.
En cas d’erreur de gestion, comme petit patron ou indépendant, il se retrouverait carrément à la rue, sans droit du tout. Nada. Niks. Nitchevo. Yvan Mayeur, lui a plusieurs filets. Même, une mégatoile de filets : il peut demander ses jetons de présence dans tous les Conseils où il siège (St-Pierre, par exemple), garder les 55k/annuels de Vivaqua si on lui permet de rester à la présidence, et au pire du pire, demander sa pension de député de 60 000 bruts par an.
Autrement dit, même s’il s’avère qu’il a commis un délit sur le dos des plus faibles d’entre nous, et même s’il est un jour condamné pour cela, il s’en sort avec plus (3, 4, 5 ou 6 fois plus), jusqu’à la fin de sa vie, que l’immense majorité des gens. Et dès 55 ans.
Or, les gens qui élisent ces personnes sont des ouvriers, des employés, des indépendants, des patrons (oui, il y a des patrons qui votent PS). Et les salaires de Mayeur, Peraïta et de tous les autres politiciens vient intégralement de ces poches-là. La soif de pouvoir ne peut plus, aujourd’hui être une excuse.
Un mandataire public représentant la capitale du pays, et le parti SOCIAListe, se doit d’être irréprochable, non seulement dans ses actes, non seulement en fonction de la loi, mais aussi dans ce qu’il laisse entrevoir de sa moralité. Et c’est l’électeur qui juge. Et le journaliste doit expliquer le comportement du politicien à l’électeur autant qu’il doit rappeler la position de l’électeur au politicien. Ici, je ne vois pas comment on peux justifier le comportement du politicien.
Des gens qui vont dans un restaurant en vue de tenir un bureau du Samusocial en payant leur repas avec la carte Visa du CPAS alors qu’ils ont un revenu cantonné dans les 1 % ne sont pas faciles à présenter comme honorables. Rien que l’idée qu’ils discutent de la gestion des SDF (ou des minimexés) devant une entrecôte Ribeye avec des frites et une bouteille de Bourgogne aux frais de la princesse débecte profondément. En revanche, pas de problème à expliquer qu’on commande des sandwiches de bonne qualité pour un bureau du Samusocial se tient réellement, et dans les locaux du Samusocial. Sauf qu’on n’a aucune preuve qu’il y en ait même eu !
Allô le Samu ?
Et puis, il y a la finalité de cette rémunération : venir en aide aux plus démunis des démunis. Une activité où chaque microcentime peut servir. Et c’est fondamental. Si Mayeur et Peraïta s’étaient rémunérés sur une ASBL privée qui s’occuperait d’un musée quelconque, tout le monde s’en serait fichu. Après tout, c’est l’argent des tickets d’entrée. Il n’y a pas écrit « donnez du pognon pour nos pauvres s’il vous plaît ».
Ce qui choque ensuite, ce sont les justifications : qu’une personne qui gagne plus que ce que 99 % des Belges gagneront jamais trouve normal de se rajouter encore 17 000 patates par an parce qu’il pense que son point de vue d’assistant social est si précieux qu’il ne peut le fournir gratuitement, c’est déjà lourd. À cela s’ajoutent les gras émoluments passés de sa comparse Pascale Peraïta qui, devant quitter le Samusocial parce que prise à gagner un peu beaucoup pour du social (avec appartement de fonction, c’est jamais trop), a pris la direction du CPAS.
Le « cas Mayeur » s’aggrave encore par le soupçon d’un duo politique très doué dans la multiplication des charges, une sorte de double système solaire où l’un alimente l’autre en mandats. Et une collection de filets de sauvetages assez hallucinants. Laurette Onkelinx a le culot de dire que Mayeur est « un homme à terre » (alors qu’on dirait ça plutôt des gens dont le Samusocial doit s’occuper). Comment ose-t-elle ? Néanmoins, quand on entend que Peraïta quitte le CPAS, on se dit quand méme : « c’est la fin des haricots pour elle », et on est presque empathique. Mais non !
Car comme Mayeur, Peraïta aussi a su se réserver des… réserves : comme elle a trop de temps pour s’occuper du seul CPAS et que les 10 bureaux de Samusocial par mois la laissent sur sa faim, elle est aussi présidente du CHU Saint-Pierre (payant), administratrice de Bordet, de l’hôpital reine Fabiola, de l’IRIS (payant), vice-présidente des Maisons de quartier, membre du bureau du CHU de Bruxelles (payant), présidente de la société anonyme (!) bruxelloise des habitations (payant), administratrice du CHU Brugmann, et enfin conseillère communale (payant). Si tout cela l’amène au plafond de 150 %, en quittant le CPAS, elle peut se refaire payer les jetons de présence à l’hôpital reine Fabiola, par exemple.
Il y a du coup cette sale impression que, quoi qu’ils fassent, les « parvenus » ne sont jamais même à un milliard de kilomètres d’un risque réel. Quoi qu’ils fassent, ils ne retombent pas seulement sur leurs pattes, mais le font, toujours et encore, avec l’argent du contribuable ! Et en faisant une nique claironnante ou discrète à l’ensemble de la société, partis, électeurs, contribuables, pauvres, minimexés, retraités, SDF. Un peu comme si leur diplôme et leur habileté machiavélique leur donnaient un droit de ne jamais ramer. Un peu comme si tous ceux qui rament n’avaient plus qu’à la fermer, s’agenouiller devant eux, les remercier pour leur brillant succès.
Majeur et Peraïta ne sont évidemment sont pas les seuls, très, très loin de là. Mais le lieu, la manière, l’ampleur, les types de mandats (tous ayant rapport à la souffrance, à la maladie, à la pauvreté, à la détresse la plus profonde) rendent leur arrogance insupportable à la plupart des gens.
Cette insupportabilité détruit radicalement le parti socialiste et envoie les électeurs dans les bras du PTB (ce qui est étrange, entre nous soit dit, parce qu’Ecolo milite quand même depuis des lustres pour une politique plus transparente). Ce n’est pas « la presse » qui provoque ça, c’est un ras-le-bol de gens qui sont sur le fil depuis des années et voient que ceux qu’ils rémunèrent pour les diriger vivent plantureusement, sans le moindre risque, et n’hésitent pas à prélever l’équivalent de mille nuitées à l’hôtel pour deux, de 4 voitures neuves, d’une année de revenus de cadre moyen, de centaines de défraiements pour bénévoles ou de 20 000 repas de décente qualité, alors que des centaines d’autres mandataires, partout à Bruxelles et en Wallonie, se contentent des 140 € de jetons de VRAIE présence. Ou ne prélèvent simplement rien du tout !
Si le rôle de la presse n’est plus, désormais de dévoiler ce genre d’excès, si on doit se taire de peur de lancer une chasse aux sorcières, alors, il n’y a aucune raison de croire à une moralisation de la vie politique, aucune de penser qu’un jour, ça s’arrêtera. Et encore moins de raisons pour les mandataires rapaces de se limiter, ou de penser que la politique n’est pas le super endroit pour bien gagner sa vie et s’offrir ensuite une retraite dorée.
Or, la politique n’est justement pas leur place. Qu’ils aillent faire ça dans le privé. Qu’ils laissent les mandats à des gens qui en veulent vraiment. Des gens propres, des gens clean, des gens dont on peut être fiers. Parce qu’ils nous représentent dignement, pas parce qu’ils se prennent pour les empereurs du Mexique. Pendant ce temps, les politicien-ne-s sincères, honnêtes, volontaires, se battent en vain pour obtenir un siège où ils peuvent efficacement améliorer notre société, particratie aidant.
Il y avait donc toutes les raisons d’arrêter ce cirque, Mayeur et Peraïta étaient les justes cibles, personne ne leur a causé de tort, tout le tort dont ils souffrent, ils l’ont causé à eux-mêmes. Et si ça peut rappeler aux socialistes ce qu’est fondamentalement le socialisme, le solde est positif.
Y a-t-il lynchage médiatique ? Oui. Mais ce lynchage était indispensable, et basé sur des faits : si les matamores qui se croient tout permis et leurs pratiques saumâtres ne sont pas régulièrement crucifiés en place publique, les candidats matamores continueront à affluer. Et à alimenter les partis populistes. Seul un coup d’arrêt brutal peut changer ça. Comme le disait Charles Piqué « ce sont des cons, ils ne comprennent pas qu’on ne peut plus faire ça. » En fait, on aurait préféré entendre « on n’aurait jamais dû avoir la possibilité de faire ça ». Mais au moins, Charles a compris. On espère une contagion de la clairvoyance.
Enfin, je ne pense pas que ce soit la révélation de ces cas qui alimente le populisme. Ce qui l’alimente, c’est le fait que les partis aient tranquillement laissé faire, passivité de la presse et des électeurs aidants. Et surtout, la manière dont ils y répondent aujourd’hui. Plus personne n’y croit. On assiste à la rémunération tragique de décennies de sales pratiques et d’ingénierie fiscale et juridique par des partis au pouvoir. À eux de nous dire maintenant s’ils ont compris la leçon ou s’ils veulent sombrer corps et âme, définitivement. L’électeur décidera. La presse constatera. Et peut-être qu’elle, décriée aussi, aura au moins renoué certains liens avec la population. Pas par son populisme, mais par sa responsabilité et son refus de céder aux beaux discours ou, pire, à la proximité du pouvoir. Ce serait déjà ça de gagné !
106 Comments
Olieve
juin 11, 14:08Benoit Delvaux
juin 11, 14:11Lassitude
juin 11, 22:35Olivier Salomé
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juin 17, 15:24anne derdelinckx
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juin 11, 18:45beau1thiere
juin 11, 19:01beau1thiere
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juin 11, 22:49Martine Oppliger
juin 11, 19:35marcel
juin 11, 22:49Lassitude
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juin 12, 00:21verlbois
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juin 12, 10:22Laurent
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juin 17, 15:12Eridan
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juin 19, 13:53Degenève
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juin 17, 15:28MUC
juin 17, 17:44Tournaisien
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juin 18, 18:29Tournaisien
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juin 20, 09:09serge
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août 14, 13:06Tournaisien
août 14, 13:09Tournaisien
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août 12, 16:52Tournaisien
août 13, 07:22Salade
août 16, 14:40Tournaisien
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août 19, 23:06hilarion lefuneste
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août 18, 16:02Tournaisien
août 19, 12:03Salade
août 21, 10:51Salade
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