Avant de voter, rappelez-vous que Marine Le Pen soutient les néonazis belges.
Faisant belle figure en France, en déposant « discrètement » une gerbe pour les victimes de la déportation, Marine Le Pen soutient par ailleurs ardemment le Vlaams Belang (Intérêt flamand), un parti belge qui commémore, au contraire, le leader nazi belge de l’Occupation Staf De Clerck, collaborateur total, antisémite épouvantable, qui a soutenu la déportation des Juifs dès 1941. Le Vlaams Belang rend aussi hommage chaque année à August Borms, autre collaborateur qui militait pour le recrutement de Waffen-SS en Flandre, et fut condamné à mort et exécuté par la Belgique en 1946. Le Vlaams Belang se recueille encore chaque année sur la tombe d’ex-Waffen-SS. Plusieurs de ses membres ont prêté serment, jusqu’à la Chambre belge, en faisant le salut nazi. Et son président s’est mis aux pompes à bière le jour de la fermeture d’un café appelé « De Beest » (avec le S de SS sur la façade), pendant que des clients chantaient des chansons négationnistes et antisémites.
Le Vlaams Belang, n’est pas juste un vague confrère de Marine Le Pen, c’est un ami proche du FN — très proche ! En 2013, Marion Maréchal Le Pen se rendait à l’une de ses fêtes. Le 15 septembre 2015, Marine Le Pen elle-même a discouru au Colloque Souveraineté organisé par ce parti national-fasciste. Logique : ils sont collègues de groupe politique au Parlement européen.
UN ADN PUR NAZI.
Le Vlaams Belang a des liens directs et fondamentaux avec, non pas le fascisme ou la « simple » extrême droite, mais bien le nazisme pur et dur. Son fondateur, Karel Dillen, n’a jamais caché son admiration pour le nazisme. En 1951, il participait à Malmö au Congrès pour la Refondation du nazisme, organisé par l’ex-officier SS Karl-Heinz Priester, qui avait dirigé la propagande des Jeunesses hitlériennes et par Per Engdahl, nazi suédois affirmé qui fut aussi l’un des organisateurs de la filière d’évasion des criminels nazis vers l’Amérique latine via la Nordlinie (ligne du Nord). Ce congrès réunit une cinquantaine d’organisations venues de 15 pays, dont le Sozial-Reich Partei allemand, au nom évocateur. Il y avait aussi Oswald Mosley, le célèbre nazi britannique, ainsi que le premier négationniste, Maurice Bardèche, beau-frère et ami de Robert Brasillach.
C’est le fondateur du Vlaams Belang lui-même qui traduisit Bardèche en néerlandais. Son ouvrage Nuremberg ou La Terre promise fut interdit en France et Bardèche écopa d’un an de prison. Et pour cause, il y blanchissait l’Allemagne qui n’avait selon lui rien fait de mal. La même année, Karel Dillen tendait gentiment le bras lors de la très contestée (et pour cause) Fête du Chant national flamand.
Négationnisme et commémos nazies.
Vous me direz, c’était en 1951. Le problème, c’est que derrière un vernis « fréquentable », le Vlaams Belang est toujours au cœur d’une galaxie nostalgique. L’un de ses anciens députés, Roeland Raes, est un négationniste condamné pour avoir publiquement nié l’existence des chambres à gaz. Il n’a jamais été éjecté du parti. En 2008, alors qu’il était rédacteur en chef de la revue du Voorpost, le service d’ordre du Vlaams Belang, ce même Raes publiait un ouvrage dithyrambique sur 60 figures du nationalisme flamand, dans lequel il n’oublia pas les nazis August Borms et Cyriel Verschaeve. Ce dernier, curé et poète, correspondait avec Himmler, qu’il admirait, et tenta de le convaincre de renoncer au paganisme pour faire de lui le pape du nazisme. Il participa aussi, avec August Borms au gouvernement nazi flamand en exil à la fin de la guerre.
L’ouvrage fut publié aux Éditions Egmont, étroitement liées au Vlaams Belang. C’est là, d’ailleurs, que le député européen du parti, Gerolf Annemans, aujourd’hui partenaire direct de Marine Le Pen, publie aussi ses propres ouvrages. Il y côtoie son confrère ouvertement négationniste.
Le collaborateur belge de Marine Le Pen : habitué des « commémos »
Mais il ne faut même pas chercher aussi loin pour relier le nouveau collègue de la candidate à la présidence française au nazisme. Gerolf Annemans est un habitué des commémorations de nazis. Comme en 1988, quand il tenta d’aller fleurir les tombes de 38 Waffen-SS flamands tombés en Russie, avec plusieurs membres de son parti, mais aussi des milices du Vlaams Belang, le Voorpost (Poste avancé) et du VMO (Ordre militant flamand), dont le leader Bert Eriksson regrettait ouvertement qu’Hitler n’ait pu finir son travail d’éradication des Juifs. Oui, vous avez bien lu.
Une vieille histoire, me direz-vous ? Eh bien non. Parce qu’il y a quelques mois, le même Annemans se félicitait d’avoir participé à la commémoration de la mort d’August Borms, collaborateur nazi condamné et exécuté par la Belgique après-guerre pour avoir encouragé les jeunes flamands à s’engager dans la SS. Borms était si aimé des nazis qu’il fut cordialement invité par le IIIe Reich à visiter les installations IG Farben d’Auschwitz-Birkenau, chaîne industrielle où les Juifs et autres prisonniers qui n’étaient pas gazés directement périssaient par dizaines de milliers par l’esclavage.
L’hommage de l’ami marinesque au touriste d’Auschwitz
« Rapatrié » en Allemagne à la fin de la guerre, ce « touriste de la Shoah », comme l’a décrit un journaliste flamand, fit encore partie du gouvernement flamand nazi en exil, sous les ordres d’un des pires chasseurs de Juifs que la Belgique ait connu, et aux côtés du pape de l’antisémitisme, Cyriel Verschaeve. Les nazis le considéraient d’ailleurs « absolument fiable » Le twit dessus montre donc bien le collègue de Marine Le Pen au Parlement européen, tout fier devant la tombe d’un leader nazi.
De nombreux membres de ce FN à la belge se retrouvent aussi dans l’organisation d’un… musée érigé à Anvers en mémoire de ce monsieur Borms. Le négationniste Roeland Raes s’occupa de la revue Broederband, éditée par le musée, et destinée aux anciens Waffen-SS. Il fut aussi membre de Were-Di, une organisation (néo)-nazie regroupant les mêmes « anciens combattants », fondée par le président-fondateur-traducteur-de-Bardèche Karel Dillen lui-même. Bref, quel que soit le sens dans lequel on le prend, impossible de décrotter le Vlaams Belang du mot nazi.
Un parti de tendinites.
August Borms n’est qu’une des stars sulführeuses du parti. Ainsi, en 2004, c’est tout le parti ami de Marine Le Pen qui a rendu hommage au Führer flamand de l’Occupation, Staf De Clerck, président du parti nazi de l’époque, le VNV. Plus de 4.000 personnes se sont pressées pour commémorer cet homme qui avait recommandé l’expulsion des Juifs : en 1941, lors d’un congrès où il s’exprimait sous un immense portrait d’Hitler, il concluait une diatribe épouvantablement antisémite par les mots « Le Juif doit partir [disparaître], c’est une question de salubrité publique » (voir extrait complet à la fin de cet article).
Staf De Clerck fut aussi mêlé à la « nuit de Cristal anversoise », où des membres de son parti et de la SS flamande ont brisé une grosse centaine de vitrines de magasins juifs et mis le feu à deux synagogues après la projection du Juif éternel. L’un des députés VNV élus en 1939, Ward Hermans, était cofondateur de la Algemene-SS Vlaanderen (SS flamande générale), une copie conforme de la SS d’Himmler, mais en pire : la Sipo-SD de Gand recommandait par exemple à ses troupes de ne pas trop les fréquenter, ils étaient trop violents.
Rien de problématique…
Staf De Clerck se réclamait « totalement » d’Adolf Hitler. Il avait renommé son parti collaborateur, le VNV, en VNV National-Socialiste dès l’arrivée des nazis, le 10 mai 40. Il recevait des fonds du régime hitlérien depuis 1938. Ce traître, antisémite d’une virulence absolue, nazi convaincu, fut donc commémoré en 2004 à la Veillée de l’Yser, un pèlerinage « radical » dont le collègue de Marine Le Pen au Parlement européen, Gerolf Annemans a signé le manifeste fondateur. Dans une interview, Annemans a qualifié de Hitler flamand de « personnage historique ». Et ajouté « Il n’y a rien de [problématique] pour moi. » En 2016 encore, le Vlaams Belang invitait ses membres à cette épouvantable veillée nazie, et s’y rendait en masse.
L’allié de Marine Le Pen célèbre « des personnages historiques », donc. Comme Pétain. Laval. Heydrich, Hitler. Ou le nazi wallon Léon Degrelle, avec qui le fils de Karel Dillen, Vlaams Belang lui aussi, a posé complaisamment lors d’une visite en Espagne.
Quant au service d’ordre du Vlaams Belang, le Voorpost, il est encore moins complexé : il accumule les commémorations aux anciens nazis. Borms, les Waffen-SS (« Oostfonters »), Raymond Tollenaere, l’un des antisémites les plus virulents du clan, auteur de la diatribe antisémite ci-dessous, et bien sûr, Staf De Clerck, le führer flamand. Bref, quand on évoque le Vlaams Belang, le mot nazi sort par tous les naseaux.
C’est donc Gerolf Annemans, admirateur du nazi August Borms, que Marine Le Pen côtoie au Parlement européen. C’est avec lui qu’elle vote, s’amuse, plaisante et milite. C’est à lui qu’elle serre la main quand elle est à Bruxelles ou à Strasbourg. C’est avec ce parti, le Vlaams Belang, qu’elle siège. Mais plus encore, elle n’hésite pas à les soutenir : sur les dépliants de campagne du Vlaams Belang, on voit Marine Le Pen recommander chaudement aux Belges de voter pour lui. Oui : elle recommande personnellement de voter pour des néonazis. En France, elle fait mine de commémorer la Shoah, en Belgique, ses alliés belges commémorent les SS et les pires chasseurs de Juifs. Pensez-y dimanche. Après, vous ne pourrez pas dire, comme les Allemands en 1945 « nous ne savions pas. »
ANNEXE : la diatribe antisémite de Staf De Clerck (1941) que les amis de Marine commémorent avec emphase.
« Il n’y a qu’une solution. La purification intégrale de notre corps populaire. La totale et absolue extirpation du juif de notre corps populaire sain. C’est pourquoi nous devons concevoir un statut exceptionnel pour le juif. Le juif ne peut avoir les mêmes droits que les autres citoyens. La sentimentalité ne peut pas jouer à cet égard. Nous ne pouvons pas être cruels, mais nous devons être logiques. Nous sommes des nationalistes, c’est-à-dire que nous défendons le peuple, la culture et le sang. Le juif n’appartient pas à notre peuple, encore bien moins à notre sang. Et il a une culture qui est conçue pour détruire la culture chrétienne. Celui qui ne travaille pas est un parasite. Qui a jamais vu le juif travailler ? Le juif vole, dépouille, trompe, traficote. Qui l’a jamais vu créer quelque chose ? Le juif manipule et vend des chaussures, des torchons, des actions, des pierres précieuses, du grain, des valeurs boursières, du socialisme, des théories, des peuples, des femmes, des colonies. Et la plupart des choses qu’il vend, il les a volées quelque part. Nous ne perdrons rien en écartant le juif de notre peuple. Au contraire, nous gagnerons beaucoup. C’est pourquoi nous devons être logiques : le juif doit partir ! C’est une question de salubrité publique. »
28 Comments
mélanippe
mai 01, 11:56Bison, la colle super-puissante
mai 01, 12:13u'tz
mai 01, 14:30Tournaisien
mai 01, 18:04u'tz
mai 05, 12:37Tournaisien
mai 06, 07:23u'tz
mai 11, 18:18Pfff
mai 05, 13:10Tournaisien
mai 06, 07:25Tournaisien
mai 01, 21:57Salade
mai 01, 22:16marcel
mai 05, 11:51Salade
mai 05, 12:19marcel
mai 05, 17:24u'tz
mai 05, 18:36Salade
mai 05, 22:20Vince01
mai 02, 10:08marcel
mai 05, 11:50vince01nce01
mai 24, 09:21u'tz
mai 25, 22:48guypimi
mai 02, 15:57Rivière
mai 02, 18:56Pfff
mai 03, 10:38Pfff
mai 04, 00:02Fernando Ferreira
mai 04, 11:27u'tz
mai 09, 00:48Wallon
mai 10, 07:15Wallon
mai 23, 05:57