« Ce qui nous fait si mal, c’est que pour la première fois de l’histoire, on a tué des clowns ».
On est ivres. Mauvais vin. On a envie de vomir. On est tout désemparés. On ne nous a pas laissés mener le deuil des 12 victimes de l’attentat de Charlie Hebdo. On a assassiné gratuitement une policière. On a assassiné des gens parce qu’ils se rendaient tranquillement dans un magasin juif. Parce qu’ils étaient — ou qu’on croyait qu’ils étaient — juifs. Ce qui revient exactement au même. Et immédiatement, nous avons été invités à parler de choses si différentes qu’on ne savait plus où on en était. On ne le savait déjà plus, d’ailleurs. On tue des journalistes parce qu’on a décidé que ce qu’ils avaient écrit était passible de mort. On tue des dessinateurs, des humoristes, parce qu’on a décidé que ce qu’ils avaient dessiné était passible d’assassinat. On a assassiné un agent d’entretien parce qu’il faisait son boulot au mauvais moment. Deux flics parce qu’ils défendaient des citoyens, ou parce qu’ils auraient pu donner des détails gênants sur la fuite de deux lâches. On a assassiné une femme parce qu’elle écrivait dans un journal. Et les frères Kouachi, hallucinants de prétention, ont été jusqu’à déclarer qu’ils ne tuaient pas les femmes, pas les « civils ». Comme si tous les précédents nommés étaient des militaires. Aveuglés par l’idée qu’ils mènent une guerre, ils voient des ennemis partout.
Et puis, on a assassiné des Juifs parce qu’ils étaient juifs. Vieille rengaine atroce, répétée jusqu’à l’épuisement total de l’âme, jusqu’à l’holocauste, par notre « civilisation ». Aujourd’hui, reprise par un « État » qui se réclame d’Allah. Ce dernier doit avoir un plan bien dégueulasse pour ces nazis islamistes quand ils se présenteront pour réclamer leurs 72 vierges. Tout comme les Torquemada et autres fêlés de Dieu doivent tourner depuis quelques centaines d’années sur une broche huilée au tabasco.
Une semaine atroce, où les événements ont dépassé nos capacités d’analyse
Et là, comment faire ? Comment crier encore Nous Sommes Charlie quand on nous confronte, deux jours plus tard, et une fois de plus — quelques mois seulement après les assassinats du musée juif à bruxelles, au plus épouvantable crime jamais commis par notre Occident, pourtant pas avare d’horreurs, lui qui a passé des siècles à brûler, massacrer, exterminer au nom de la religion, mais aussi au nom de l’athéisme, du paganisme, de l’État, du pouvoir…
Comment servir dignement les deux causes, à la fois si semblables et si différentes ? Comment ne pas oublier, au passage, les basses vengeances de citoyens qui, en réponse à ces folies, répondent en faisant feu sur des mosquées, en cassant du beur en marge d’une minute de silence (!), en jetant des pierres sur une fillette de 8 ans (information non confirmée par la presse), en tirant sur une voiture parce qu’il y a, apparemment, des musulmans dedans.
Non, on n’a pas tué des musulmans pour le seul fait qu’ils étaient musulmans. Mais au moins un musulman est tombé dans l’attaque de mercredi. Comment, dans ces circonstances, Bernard Kanovitch, directeur du CRIF, a-t-il pu s’abaisser à déclarer à France 24 : « Il y a une détestation de la part de tous ces jihadistes, frères musulmans, organisation Daesh et toute autre, une détestation des chrétiens et des juifs, qui est une détestation historique, coranique, on peut le dire, vous entendez ? du Coran !, qui trouve son application aujourd’hui, dans des conditions absolument dramatiques. » Faisant de facto l’amalgame entre trois terroristes et ceux qui ont pour référence religieuse le Coran ?
Le CRIF, maladroit comme jamais, importe le conflit israélo-palestinien.
Bien sûr, il y avait l’émotion. Bien sûr, il est insupportable de constater que la communauté juive, en Europe, est obligée de se barricader de l’école au centre culturel en passant, maintenant, par la simple épicerie. Aucune communauté de citoyens européens ne vit de telles conditions. Les musulmans sont les plus discriminés, mais les juifs sont les plus assiégés. Qu’un leader d’une de ces deux communautés fragilisées par de multiples détestations — opposées artificiellement entre elles par un conflit extérieur qu’on n’aurait jamais dû importer, ni d’un côté, ni de l’autre — se permette, sans contradiction, de s’en prendre à l’autre d’une manière aussi imbécile au moment où des terroristes ont agi pour semer la zizanie dans notre vivre ensemble, ne doit pas susciter la révolte, mais la plus profonde tristesse. D’autant que l’homme qui a caché plusieurs des clients de l’épicerie cacher, et a peut-être sauvé la vie de plusieurs d’entre eux, était un employé musulman d’un épicier juif. Une dame du quartier multiculturel de la Porte de Vincennes, interviewée par je ne sais plus quelle radio, et qui était peut-être juive, s’exclamait « Nous voulons faire peuple ensemble ». La sagesse est parfois aussi grande chez les gens de la rue qu’elle est absente chez ceux qui prétendent les représenter.
Cette tristesse s’ajoute à la tristesse, déjà sidérante. Ça fait trois jours que mes larmes affluent à tout moment de la journée, sans que je ne comprenne pourquoi. À chaque nouvelle info, hier, ça recommençait. Les journalistes que j’ai croisés depuis mercredi étaient tous aussi désemparés. Les nouvelles sont allées plus vite que nos capacités de réflexion. Comment mettre en perspective des événements qui s’accélèrent au moment où on commence à construire un schéma d’interprétation, le bouleversant d’heure en heure ? On s’est parfois pris la tête sur les réseaux pour un article dangereux pour l’enquête ou une réflexion déplacée. Des professionnels ont, au mépris de toute déontologie, publié la liste des suspects, avec prénom et nom, et identité de parents ! Des journaux tout ce qu’il y a de sérieux, ont fait remarquer que des entreprises profitaient de l’engouement pour vendre des mugs et des T-shirts « Je Suis Charlie ». Oubliant au passage qu’eux aussi vendent plus quand de tels drames arrivent. Qu’avant certaines séquences télé qui parlent des martyrs de la République, on se tape une pub à la noix qui alimente les caisses des médias.
Les pires drames sont ceux qui permettent aux plumes de se distinguer.
Même moralement, les pires drames sont ceux qui permettent aux plumes de se distinguer, la mienne en premier et j’assume ça, mais difficilement. Il est impossible pour moi de ne pas me réjouir du succès invraisemblable de mon billet précédent. Et impossible de ne pas être atterré par ce réjouissement. Les drames révèlent le plus grand de l’homme et simultanément le plus noir. Je ne me rassure que parce que, comme le disait Pascal Sevran (ne riez pas), il faut être d’une prétention incroyable pour se présenter dans un média, pour penser qu’on a des choses à dire qui peuvent intéresser les gens. Pour se mettre en avant au point de publier, de diffuser. Et cette prétention, aujourd’hui, s’étend à tous ceux qui se font remarquer sur les réseaux sociaux, petits auteurs de twits ou grands diffuseurs de plaisanteries ou d’idées plus ou moins bien digérées (et parfois magnifiques) sur Facebook.
On se console en se disant que sans opinion, sans journalisme, sans argent, sans retour en nombre de clics, on plongerait bien vite dans l’obscurantisme absolu. Celui-là même qui vient de tuer près de vingt fois en trois jours.
Les politiques ont souvent fait bien pire que les médias (comme toujours), se chamaillant pour savoir qui devait être là et qui pas. Et cela, parce que des gens qui ont toujours haï Charlie Hebdo, une haine que ce dernier leur rendait bien (mais avec humour) n’ont pas eu la présence d’esprit de dire simplement qu’ils étaient solidaires du drame, mais qu’ils ne trouvaient pas légitime de défiler dimanche. Marine Le Pen, entre beaucoup d’autres. Les appels de partis ou de syndicats à défiler m’ont paru tout aussi abscons. À la disparition de Charlie Hebdo ne peut répondre qu’une présence personnelle, dénuée de toute étiquette. Ou un membre de chaque parti ou syndicat, ensemble, derrière une même banderole, et ainsi de suite, banderole après banderole.
Hollande et Sarkozy ensemble, main dans la main comme François Mitterrand et Helmut Kohl, en tête de cortège. C’est ça qui serait beau. Si en plus, ils pouvaient se rouler un patin, on se marrerait là-haut !
Hollande et Sarkozy main dans la main en tête de cortège. Ça serait drôle.
Toutes ces idées se bousculaient ce matin dans ma tête. J’étais, comme beaucoup d’entre vous, désemparé. Je n’avais toujours pas compris le premier événement. J’en étais encore à me demander pourquoi nous, les Occidentaux, accumulons les grandes déclarations, Obama en tête, quand il s’agit de journalistes de chez nous (de Foley à Wolinski) et ne sourcillons même pas quand, le même jour que Charb et son équipe, deux journalistes tunisiens sont assassinés par la même hydre infâme, en Lybie ?
Et puis, je reçois un message d’un de mes commentateurs. Son pseudo, c’est Rodenbach. Il ne veut pas être publié. Il ne veut pas que son nom apparaisse. Il dit qu’il est une petite fourmi. Et pourtant, c’est lui qui m’a apporté la réponse. Il m’a écrit que je serais mieux à même de le formuler, mais non. Parce que je style, que je retravaille, que je hiérarchise. Après les grands élans plumesques, les grandes idées, les grands discours, c’est une écriture simple, directe, que je vous invite à lire. Celle de quelqu’un qui avoue avoir eu « beaucoup de mal à ne pas pleurer en permanence pendant trois jours ». Et qui a pris le temps de réfléchir.
« On parle beaucoup de liberté d’expression pour le moment, mais je ne pense pas que ce soit la raison de notre si grand malheur. On est malheureusement déjà assez habitué à voir cette liberté malmenée partout et tous les jours. Et ce n’est pas la première fois que des gens meurent au nom de cette liberté.
Par contre, il me semble que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’on tue des clowns.
On dit que le rire est le propre de l’homme. Et je pense que c’est tout à fait vrai. Je pense que ce qui est choquant c’est qu’on ait voulu nous empêcher de rire. Comme pour nous retirer ce qui fait de nous des êtres humains. Le rire c’est aussi ce qui nous met de bonne humeur, c’est notre innocence d’enfant. C’est ce qui permet d’exorciser nos mauvais moments et notre tristesse. Vouloir nous retirer notre rire, c’est nous enlever notre humanité. Et c’est ça qui fait le plus mal.
En « tuant Charlie », on a tué notre innocence.
De tout temps, les bouffons ont été considérés comme sacrés, ils étaient protégés par les rois. Et aujourd’hui, des crevures illuminées ont décidé à l’autre bout du monde que nos bouffons devaient mourir. Ces gens ne sont plus humains. Tuer des politiciens pour leurs idées, ça arrive encore trop souvent, mais ça ne fait pas aussi mal à nos coeurs, même s’il s’agit aussi de liberté d’expression. Ici, il s’agit de bien plus que ça, c’est notre rire, notre bonne humeur qu’on a voulu nous enlever. On a voulu nous enlever ce qui est le propre de l’homme, la seule et unique chose qui le différencie de l’animal. Et ce qui fait que ces islamistes ne sont plus des hommes.
Mais que le rire soit le propre de l’homme est aussi une bonne nouvelle. Si nous restons humains, personne ne pourra nous enlever notre rire. Ce n’est pas en tuant nos clowns qu’ils vont tuer notre rire. Et on voit déjà d’autres clowns prendre le relais. Et ça, ça veut dire que même si on nous a arraché notre sourire pendant quelques jours, ce ne sont que quelques heures. Et seule la mort pourra nous enlever notre sourire (et encore, je ne suis pas certain de ne pas pouvoir encore me marrer après) » (« Rodenbach »)
Et voilà l’explication. Ça ne doit pas nous empêcher d’être plus attentifs, dorénavant, aux autres drames qui nous entourent. Nous, athées, chrétiens, juifs et musulmans d’Europe avons été visés au même titre et par les mêmes monstres que l’ont été les Kurdes de Kobane et d’ailleurs, les yézidis et les chrétiens d’Iraq, et — en plus grand nombre que tous les autres — les musulmans qui vivent une foi paisible que les talibans ne supportent pas. Il serait stupide autant qu’abject que nous ne fassions pas front, ensemble. Avant, il y a toutefois ce préalable, ce Nous sommes Charlie, ou ce Nous ne sommes pas Charlie, mais on a tout aussi mal. Non pas que les victimes de l’attentat de Charlie Hebdo soit plus important. Mais le texte de Rodenbach m’a aidé à comprendre que si on a tout de suite publié presque partout les photos des quatre dessinateurs-vedettes, oubliant souvent jusqu’au nom des autres victimes, c’est parce qu’instinctivement, on a compris que c’était eux qui portaient le sens de la tragédie : ils étaient le rire, et ce rire donne à leur mort un sens universel. Tous, nous possédons cette vertu commune qui est de rire. Tous, nous sommes en deuil du rire. Tous, même ceux qui haïssaient ces clowns-là.
Tous, nous sommes en deuil du rire, même ceux qui haïssaient ces clowns-là.
Et donc, je sais que demain, je défilerai pour le rire. C’est-à-dire, pour rappeler que nous sommes et serons indéfectiblement des êtres humains, solidaires des autres êtres humains. Et pour résister aux tentations de vengeance, de radicalisation, de division. Pour résister à la colère aveugle, et pour répondre à l’absurde abomination des Daesh et consorts en montrant les dents — pas les crocs, mais l’émail de ce rire qui nous sauve et nous constitue.
Peut-être même que j’achèterais un T-shirt « Je Suis Charlie », moi qui pourtant refuse les slogans que l’on m’impose. Je le ferai pour me marrer. Et sans me demander si quelqu’un en tire profit. Les victimes du massacre de mercredi ne nous ont pas prié d’arrêter le monde. D’arrêter de vivre ou de ne plus gagner notre vie. De ne plus vendre de journaux et de ne plus utiliser la publicité pour les financer. Ils nous prient d’être sincères. Du moins, le plus possible. De garder vivante cette invraisemblable cocasserie humaine. Cette fragilité d’équilibre qui nous entraîne parfois vers le mal, mais tellement plus vers le bien. Cette comédie permanente qu’ils utilisaient pour nous faire nous bidonner. Et parfois faire grincer des dents. Et parfois, pour se faire détester. Tout ça fait partie de l’exercice. On rit toujours au dépens de quelqu’un. La rancune ne devrait cependant que nous rapprocher quand c’est le propre de l’homme lui-même qui est menacé.
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keymeulen
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janvier 11, 11:20Yves R
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janvier 11, 18:16Yves R
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janvier 16, 15:27uit 't zuiltje
janvier 11, 19:43Tournaisien
janvier 12, 08:15Pfff
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janvier 16, 01:24Lachmoneky
janvier 16, 10:52Frédéric Goffard
janvier 12, 21:34moinsqueparfait'
janvier 11, 14:51Killgore
janvier 12, 12:12MUC
janvier 11, 20:13Yves R
janvier 12, 02:29Rivière
janvier 12, 14:38uit 't zuiltje
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janvier 10, 19:05tivieux
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janvier 10, 19:54Pfff
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janvier 10, 22:09Olieve
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janvier 11, 10:49Pfff
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janvier 11, 13:10Pfff
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janvier 11, 14:20Capucine
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janvier 12, 02:37Fermla Fisikem
janvier 12, 02:55Marcel Sel
janvier 15, 23:45Lachmoneky
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janvier 11, 20:54Capucine
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janvier 12, 02:41Fermla Fisikem
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janvier 13, 02:24Shanan Khairi
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janvier 12, 01:06Marcel Sel
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janvier 16, 00:40moinsqueparfait'
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janvier 15, 23:50marieclaudeleloire
janvier 12, 09:54gerdami
janvier 12, 12:52alex
janvier 12, 16:14Stavros
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janvier 16, 19:40Hansen
janvier 13, 17:21Marcel Sel
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janvier 14, 12:10SIMON Jean
janvier 15, 11:49SIMON Jean
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janvier 13, 21:02Marcel Sel
janvier 14, 12:01alex
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janvier 16, 00:15thomas
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janvier 15, 12:45Marcel Sel
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janvier 15, 22:54Bernard (Rouen)
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janvier 20, 16:48Salade
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janvier 16, 19:25uit 't zuiltje
janvier 16, 20:28Fermla Fisikem
janvier 16, 02:09Fermla Fisikem
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janvier 17, 20:03Salade
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