Guy Verhofstadt et Louis Michel : der Untergang.
C’est d’autant plus grave, ce qui arrive aujourd’hui, que Guy Verhofstadt incarnait le fédéralisme européen autant que l’antinationalisme. En cherchant à intégrer dans l’ALDE — le groupe libéral au Parlement européen — un parti qui n’avait rien à y faire et dont il avait lui-même fustigé l’extrémisme à de nombreuses reprises, le chef des libéraux ne s’est pas seulement décrédibilisé lui-même. Il a aussi décrédibilisé l’antinationalisme, une Europe fédérale, et les partis traditionnels. La politique s’en sort salie, « Bruxelles », meurtrie. La gifle que lui a infligée la N-VA n’était pas seulement prévisible, il l’a lui-même rendue inévitable.
Revenons un peu en arrière. Depuis plusieurs semaines, Guy Verhofstadt s’était mis à draguer la N-VA (qui apparemment lui a donné des signes d’intérêt) afin de faire rentrer ses quatre sièges de députés dans son groupe de l’ALDE. En prenant de gros risques : il y a à peine une semaine, Louis Michel (MR, libéraux francophones belges) affirmait au Soir que si la N-VA nationaliste entrait dans l’ALDE, son parti quitterait le groupe. Il faut dire que son propre fils, Charles Michel, président du MR, avait attribué à la N-VA un certain racisme. Au final, lorsqu’il s’est agi de voter l’ouverture de l’ALDE aux nationalistes flamands, le MR s’est opposé, mais n’a pas quitté le groupe. En une semaine, les libéraux francophones faisaient complètement volte-face et mangeaient leur parole. Je reviens à Louis Michel plus bas.
Mardi, l’on apprenait donc que les libéraux européens ouvraient grand la porte aux nationalistes. Sans pour autant avoir l’aval de la N-VA elle-même. Et mercredi, ce qui devait arriver arriva : en fin de soirée, le conseil de direction de la N-VA votait l’entrée dans le groupe parlementaire ECR, les (néo-)conservateurs eurosceptiques de David Cameron, le premier ministre anglais. Pire qu’un camouflet, pire qu’une gifle, ce vote est une véritable crucifixion pour Verhofstadt : sur 103 membres du conseil nationaliste, seuls 3 ont opté pour l’ALDE ! 60 pour l’ECR et 40 pour rester dans le groupe technique des Verts, sous l’enseigne EFA (autonomistes régionalistes).
On a en fait échappé au pire : si la N-VA avait choisi l’ALDE, Louis Michel, l’homme qui a obtenu le boycott de l’Autriche quand Wolfgang Schüssel (social-chrétien) avait fait monter le FPÖ de Jorg Haider dans son gouvernement, aurait dû se résigner à siéger à côté de Mark Demesmaeker, député européen N-VA, le plus radical des nationalistes « démocratiques », qui a assisté sans broncher et en riant à une séance de « dératisation » du bourgmestre francophone (MR aujourd’hui) de Linkebeek ; Demesmaeker qui a maintes fois suggéré une alliance entre la N-VA et les néo-nazis du Vlaams Belang et qui, en 2004, n’a pas hésité à assister à une commémoration au leader nazi flamand de l’Occupation, Staf De Clercq, qui envoya les jeunes Flamands dans la Waffen-SS et soutint l’éradication des Juifs de Flandre. « Les Juifs doivent partir, c’est une question d’hygiène publique », avait dit ce monsieur en 1941. À ma connaissance, si Jorg Haider a bien minimisé le rôle des Waffen-SS autrichiens, affirmant qu’ils n’étaient pas des criminels, je n’ai pas trouvé trace de sa participation à un éloge à Arthur Seyss-Inquart, l’équivalent autrichien de Staf De Clercq.
Je ne dis pas que Demesmaeker est un nazi, même s’il est difficile de le voir comme un démocrate. Je dis que si l’on reproche à Haider sa minimisation de la criminalité des Waffen-SS, pourquoi balaie-t-on d’un revers de bras la participation de son collègue flamand à une commémo plus sulführeuse encore ? Surtout que l’omerta en Belgique est bien pire que celle qui prévalait à l’époque en Autriche : il est carrément impossible d’évoquer dans la grande presse de notre pays le passé (récent) radical de certains N-VA. Faites une recherche dans la presse francophone sur Jan Peumans (président du Parlement flamand) affirmant que les résistants étaient des crapules et des assassins. Rien. Faites-en une autre sur les relations étranges entre Bart De Wever et le Centre de Documentation Joris Van Severen, une institution conçue pour perpétuer l’image du premier fasciste flamand, violemment antisémite. Néant. Trouvez le journal qui a évoqué un probable mensonge de De Wever qui a affirmé qu’il était simplement présent à la conférence avec Jean-Marie Le Pen (lorsqu’une photo compromettante des deux nationalistes a fuité dans la presse) alors que mes sources affirment que c’est lui qui a modéré le débat ? Hormis les références à mon livre, Les Secrets de Bart De Wever, vous ne trouverez rien !
Ici encore, je ne dis pas que le président de la N-VA souffre toujours de cette fascination pour l’extrême droite la plus radicale et la plus nostalgique. Je dis que n’importe quel homme politique, en Belgique, en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne, qui aurait eu de tels amours de jeunesse aurait été mis, par la presse, face à ces interrogations et aurait été sommé de s’en expliquer avant que l’on décide d’écrire « la N-VA est un parti [très] [absolument] [totalement] [infiniment] démocratique. »
Pour ma part, je souhaite qu’on puisse un jour vider l’abcès, ces interrogations doivent être abordées. La N-VA est un parti important qui repose toujours sur un arrière-ban aux idéologies dangereuses, mais dispose aussi d’un électorat progressiste. Il serait donc souhaitable que le parti abandonne ses icônes nationalistes et évolue vers un régionalisme positif.
Mais je constate que tout est fait pour que l’on n’aille pas farfouiller trop loin dans son arrière-ban. Qualifiez la N-VA de simplement « populiste », et c’est un journaliste plutôt de gauche, en Flandre, qui vous dira que vous provoquez. Pourtant, le dossier est là, objectivement (pour autant qu’il soit possible d’être objectif). Il est lourd, et j’en ai, hélas, toujours l’exclusivité en Belgique francophone (en Flandre, il y a le front antifa, Blokwatch et quelques autres). Voilà pour le cas Louis Michel : pour les Francophones qui, mettons à 70 %, pensent que la N-VA est un parti xénophobe ou, au minimum, populiste, son retournement de veste n’est qu’une démonstration de la faiblesse politicarde des partis de pouvoir en Belgique. Et de l’hypocrisie de son action anti-Haider. Or, nous avions justement besoin que cet homme-là, qui était le seul à s’élever avec autant de force contre le retour du nationalisme en Europe, reste cohérent. Il ne l’est plus. Grâce à Verhofstadt.
Ce dernier, qui avait fait un chemin admirable, d’abord protonationaliste flamand avant de devenir un premier ministre de cohésion nationale en Belgique pour atterrir enfin dans l’antinationalisme pro-européen le plus rafraîchissant, nous donne un exemple effarant de bêtise, d’ambition et d’opportunisme politico-politicien. Lui, il avait massacré verbalement la N-VA en affirmant que « l’ultime logique du nationalisme, c’est Auschwitz » ou en les comparant au Vlaams Belang néo-nazi (commémorant les Waffen-SS et leurs leaders, entretenant un musée « nazi » selon un de ses ex-membres, « auteurs » d’un autre musée à Anvers à la gloire du nazi antisémite condamné à mort August Borms… objectivement, chez moi, ça donne « néo-nazi », pas juste « extrême-droite »). Tout ça, pour ensuite faire des pieds et des mains pour faire entrer la N-VA… dans son propre groupe parlementaire européen ! La chute est lourde, non, elle est totale. Der Untergang.
Tout cela suffirait s’il n’y avait en plus une naïveté abyssale dans le chef de cet homme dont j’ai stupidement fait l’éloge dans deux de mes livres. Parce que même sa réaction à la gifle du parti de Bart De Wever témoigne de crétinerie (pardon aux crétins) plus que de conscience politique : « Nous tendons la main à tous ceux qui veulent collaborer à la réforme de l’Union européenne […] Il n’est évidemment pas bon pour l’Europe que le plus grand parti du pays ait choisi de s’affilier à la fraction extrêmement eurosceptique, si pas antieuropéenne, où divers partis d’extrême droite siègent, comme les Vrais Finlandais et le Parti du Peuple danois, ou des partis comme Alternative pour l’Allemagne qui veulent briser l’euro. »
Oui, « crétinerie » dès lors que le député européen le plus en vue dans le groupe N-VA, Mark Demesmaeker, a démoli le fédéralisme européen de Verhofstadt dans un billet où il l’accusait même d’être un « nationaliste européen ». Comment le président des libéraux européens a-t-il pu croire que la N-VA était un parti pro-européen dans le sens où il l’entend ? D’ailleurs, je ne comprends toujours pas comment les politologues belges ont pu, dans leur grande majorité, entretenir la légende qui consiste à présenter la N-VA comme europhile. Elle montre en fait que l’idéologie fondamentale des nationalistes flamands est si bien couverte par un bruit de fond qui s’apparente au brouillage de la BBC pendant la guerre, que personne n’ose analyser un tant soit peu la véritable approche européenne de Bart De Wever et de ses collègues au Parlement européen.
Je l’avais fait dès 2011 (désolé de me lancer des fleurs, mais qui d’autre l’a fait ?) en montrant — toujours dans Les Secrets de Bart De Wever — que son europhilie n’était qu’une vitrine clinquante qui cachait une vision très peu europhile de l’union. En résumé, la N-VA voit l’Europe comme une confédération au service des nations, et veut soumettre à référendum national les grandes décisions européennes. Une manière très efficace de rendre l’Europe inopérante. Son discours sur l’Europe, même en campagne électorale, se résume d’ailleurs à dire que l’Europe, c’est chouette, mais que la nation (flamande) doit primer. Ce n’est même pas un statu quo européen qu’elle veut, c’est un retour au Marché commun, tout en préservant l’euro.
Dans une querelle directe entre les Verhofstadt et Demesmaeker en février de cette année (Verhofstadt a la mémoire ultracourte), le gouffre idéologique entre Open VLD et N-VA était clairement apparu : Guy reprochait à Mark de s’être abstenu lors du vote sur un plan d’action européen contre l’homophobie. Réponse de Demesmaeker : « ceci n’a absolument rien à voir avec le fait d’être pour ou contre les droits des homosexuels ou avec le nationalisme. L’Europe doit se limiter à ses prérogatives. » Et d’asséner que « si on ne fait pas ça, on arrivera à une sorte d’États-Unis d’Europe où les responsabilités des États membres sont glissées sous le tapis. » Comment mieux dire que la N-VA veut une Europe qui n’empiète pas sur le droit de la Flandre à ne pas agir contre l’homophobie, par exemple ? Or, quel est intérêt de ne pas soutenir cette action européenne si l’on est convaincu que les droits des homosexuels font partie du minimum garanti de notre société des valeurs ? Et quel est le sens de la subsidiarité si même au niveau des droits humains fondamentaux, la N-VA trouve que l’Europe n’a pas à lancer des plans d’action ? Et enfin, comment Verhofstadt peut-il, quelques mois plus tard, penser que la présence de la N-VA au sein de l’ALDE pourrait faire avancer l’Europe vers plus de fédéralisme ? Naïf, crétin, idiot, ou d’un opportunisme si peu scrupuleux qu’on n’ose même pas y croire ?
Ce matin, l’autre député européen N-VA en vue, Johan Van Overtveldt, écrivait en marge de l’entrée de la N-VA dans l’ECR de David Cameron : « En tant que parti euroréaliste [eh ouais], la N-VA rejette l’idée d’un super-État européen, mais nous ne voulons pas non plus d’un négativisme complet. Nous sommes positifs, mais critiques envers l’UE. De ce point de vue, nous sommes sur la même longueur d’onde que les groupes les plus importants à l’intérieur de l’ECR [autrement dit, de David Cameron]». Le député ajoute que la N-VA et les autres partis du groupe « se comprennent sur le plan socio-économique ». Ajoutons-y le régionalisme européen (scission de l’Europe en une centaine de micronations — de quoi la rendre ingérable), la destruction de l’union bancaire, et moins de directives européennes (mais des meilleures). Tout cela à côté d’un maintien de l’euro, mais avec (encore plus) de discipline budgétaire — ce qui devrait exclure la moitié des pays de l’eurozone si on pousse cette logique à sa… logique. Et un soutien aux libertés citoyennes et aux droits de l’homme. Sauf, apparemment, lorsqu’il s’agit de droits des homosexuels, si l’on en croit l’abstention de Mark Demesmaeker.
Bref, l’euroréalisme de la N-VA n’est peut-être pas tout à fait l’euroscepticisme de David Cameron, mais dans la pratique, ça finit par y ressembler. Il est pénible, en revanche, de constater que l’apparente europhilie de la N-VA ait su convaincre tant d’europhiles qui ont voté pour plus d’Europe, mais en cochant N-VA, grâce notamment à la presse qui n’a jamais critiqué l’europhilie de façade du parti. On prend trop souvent Bart De Wever au mot quand il défend certains points de vue (j’adoooooooore l’Europe) sans aller voir plus au fond de la doxa nationaliste de quoi il est question en réalité.
Plus fou encore, le fait que Verhofstadt ait pu croire que la N-VA serait attirée par le libéralisme. Bart De Wever est fasciné par le néoconservateur Dalrymple, sans accepter les visions plus libérales de l’écrivain. Il a lui-même affirmé qu’il n’était pas un libéral, et cela fait tout de même 40 ans que tout en lui rejette les lumières, Voltaire, Montesquieu, et place les droits de la communauté au-dessus des droits individuels. Bref, un conservateur nationaliste euroréalistoscepticoïde. Ce que je disais déjà en 2011, et que bien des commentateurs ont refusé de voir. Bien des politiciens aussi.
Enfin, Guy Verhofstadt a confondu deux manières de faire de la politique. La sienne, traditionnelle, où un parti peut en accuser un autre de fascisme et, après les élections, l’accueillir en son sein comme si de rien n’était — celle-là même qui amène l’électeur et le citoyen à se détacher lentement mais sûrement de ces partis démocrates mais devenus incompréhensibles, et à choisir, de plus en plus, de voter pour des formations populistes (qu’elles soient communistes, nationalistes, fascistes ou populistes au sens strict). Et d’autre part, Guy a sous-estimé la droiture de la N-VA, nettement plus rigoureuse parce que dans un parti nationaliste, la nation est une valeur supérieure au nombre de sièges que l’on peut obtenir. Dans un parti libéral, sociodémocrate ou social-chrétien, on a depuis longtemps cessé d’être cohérent, voire de s’intéresser au bien commun et à la population qui n’est plus perçue que comme un troupeau de moutons à alimenter correctement pour qu’il vous élise ensuite. Les populistes constituent un danger sociétal réel — surtout quand ils dépassent les 10 % des voix, mais au moins, ils ont la cohérence pour eux. Avis aux « trados » : c’est cette cohérence qui leur vaut une bonne partie de leur succès.
Et c’est parce que la N-VA nationaliste a encore cette cohérence, malgré sa taille, qu’elle est plus prévisible : jamais, elle ne serait entrée dans un groupe parlementaire dont le patron les aurait « insultés » comme Verhofstadt l’a fait. Mais même sans ces insultes, elle allait de toute façon préférer un groupe où elle peut évoluer en tant que nationaliste/autonomiste (c’était le cas de l’EFA qui la reliait aux autres indépendantistes, généralement non-nationalistes — 40 % des membres du Conseil de la N-VA ont voté dans ce sens), ou bien en tant que conservatrice/euroréalistoscepticoïde/nationaliste — c’est le cas de l’ECR.
Et le choix conservateur est finalement le plus logique : c’est le seul qui permet d’exprimer les trois caractéristiques principales de la N-VA que je viens de citer. Oui, même le nationalisme. Car au Parlement européen, la N-VA est le seul parti belge à figurer dans un groupe sans partenaire de l’autre communauté linguistique. Et dans l’ECR, ce n’est même pas un parti de la Belgique au sein de l’Europe, mais bien de la Flandre (autonome) au sein de cette même Europe. Et c’est donc bien la Flandre et non la Belgique qui a été accueillie par Cameron dans son groupe conservateur, eurosceptique et pas très immigration-friendly.
Au final, les antinationalistes sont orphelins de leurs hommes politiques qui ont perdu toute crédibilité et auront bien du mal à les convaincre que ce n’est qu’un banal épisode à oublier bien vite. Les eurofédéralistes sont orphelins de leur plus ardent défenseur, qui vient de saborder tout seul l’édifice qu’il a patiemment construit. Les nationalistes, les conservateurs, les eurosceptiques, eux, ont largement gagné. Avis à notre classe politique belge et européenne : quand allez-vous enfin revenir à l’essentiel : la cohérence ? Si ce message reste lettre morte, ne vous étonnez pas, chers politiciens traditionnels, de voir dans cinq ou dix ans, des partis comme la N-VA, ou plus extrémistes, envahir les parlements européens avec 30 % des voix et briser notre rêve commun d’une Europe forte et pacifique : vous aurez tout fait pour !
0 Comments
lievenm
juin 19, 13:16jah
juin 19, 13:46Pfff
juin 19, 14:08moinsqueparfait'
juin 19, 16:33Mélusine (not the original one)
juin 22, 13:12GuyF
juin 19, 18:09francolatre
juin 19, 18:32Marcel Sel
juin 20, 00:51Axle
juin 20, 08:58Marcel Sel
juin 20, 14:37Pfff
juin 20, 13:58Pfff
juin 20, 14:00Marcel Sel
juin 20, 14:33Pfff
juin 20, 16:35Philippe
juin 20, 18:43Rivière
juin 20, 22:14Philippe
juin 19, 19:21Philippe
juin 19, 19:25Rivière
juin 19, 20:05Marcel Sel
juin 20, 00:50Rivière
juin 20, 06:54Mélusine (tweede van de naam)
juin 22, 13:15Salade
juin 19, 21:23Marcel Sel
juin 20, 00:49Lachmoneky
juin 20, 11:02uit 't zuiltje
juin 19, 22:40uit 't zuiltje
juin 21, 19:57Philippe
juin 27, 13:02uit 't zuiltje
juillet 02, 21:52MUC
juin 19, 23:30uit 't zuiltje
juin 26, 03:03Mélusine (pas l'originale)
juin 20, 12:07Rivière
juin 20, 22:26Mélusine (pas l'originale)
juin 22, 12:24uit 't zuiltje
juin 23, 22:58Mélusine (pas l'originale)
juin 20, 12:31Rivière
juin 20, 22:33Pieter-Jan
juin 20, 12:33lievenm
juin 20, 15:14Mélusine (pas l'originale)
juin 20, 18:12Marcel Sel
juin 21, 13:49uit 't zuiltje
juin 21, 19:31Mélusine (pas l'originale)
juin 22, 12:38Marcel Sel
juin 24, 20:43uit 't zuiltje
juin 25, 01:16denis
juin 24, 14:34Mélusine (la deuxième du nom)
juin 24, 22:00Marcel Sel
juin 27, 10:12Tournaisien
juin 21, 09:41Tournaisien
juin 21, 21:35Marcel Sel
juin 23, 22:22uit 't zuiltje
juin 26, 02:31Salade
juin 21, 23:08miyovo
juin 23, 08:17thomas
juin 21, 23:53uit 't zuiltje
juin 23, 23:03MUC
juin 25, 10:10uit't zuiltje
juin 30, 10:22Mélusine (pas l'originale)
juin 22, 12:49Mélusine (franchement pas l'originale)
juin 22, 13:06Mélusine la deuxième
juin 24, 22:06Marcel Sel
juin 27, 10:14miyovo
juin 23, 08:16Tournaisien
juin 24, 21:40uit 't zuiltje
juin 26, 03:24uit 't zuiltje
juin 26, 03:26Mélusine
juin 27, 11:32Marcel Sel
juin 27, 17:18Jay
juillet 22, 15:03Jay
juillet 22, 15:07Jay
juillet 22, 15:06