Pour la SACD, écrire ne coûte (pas) rien. Auteur, es-tu gratuit ? (avec la réponse de la SACD belge)

PrivilegeDuRoiNous vivons dans un monde où le travail d’auteur n’a plus de valeur aux yeux de bien des gens. Tout le monde sait écrire, pense-t-on. Et la disponibilité de milliards de textes gratuits sur la toile — y compris de grands auteurs — a engendré l’idée que l’écrit n’a plus de valeur.

Or, l’auteur est l’origine du monde. Sans lui, pas de cinéma. Sans lui, pas de télé, pas de radio. Pas de débat chez Ruquier, pas de discours politique. Pas de roman, pas d’histoire, pas de féérie, rien à raconter aux enfants. Pas de journal, pas de chansons, et pas le moindre revenu pour les éditeurs, imprimeurs, producteurs. 

Mise à jour du 21/9 à 23h19 (en gras) et du 22/9 à 18h33 avec la réponse rassurante du délégué général de la SACD belge.

Aujourd’hui, plus que jamais, on attend des sociétés d’auteurs qu’elles luttent contre cette impression de gratuité et rappellent le plus systématiquement possible que la création a une valeur. Pas seulement parce qu’il y a un droit qui y est lié, mais aussi, et surtout, parce qu’elle a un coût. Que l’auteur — qui met son talent au service des autres (de leur plaisir, de leurs oreilles mélomanes ou rockeuses, de leur besoin de découvrir du visible…) en espérant une rémunération des plus hasardeuses, souvent très insuffisante — sacrifie énormément de choses. En d’autres termes, créer, c’est investir. Et ça coûte. De l’argent.

Dans une émission de France Culture sur la censure, le directeur général de la SACD France (la plus ancienne société d’auteurs, créée en 1777 par Beaumarchais, dont je suis un affilié en Belgique), Pascal Rogard, explique que la création livresque ou picturale est moins sujette à censure que le cinéma et le spectacle vivant, parce que les investissements y sont plus lourds. Ce n’est probablement pas faux. Il s’est néanmoins avéré impossible de publier l’un de mes livres en Flandre parce qu’il critiquait trop ouvertement un certain homme politique. L’auteur est aussi susceptible d’être poursuivi en justice s’il offense un tiers ou une institution (dans certains pays, du moins). L’un de mes articles journalistiques a ainsi passé deux semaines dans un bureau d’avocats pour protéger le magazine qui le publiait — et moi-même par la même occasion. Ça coûte.

« Il n’y a pas besoin d’argent pour écrire » (Pascal Rogard, D.G. de la SACD).

Qui plus est, tout auteur qui gagne l’essentiel de sa vie autrement qu’en écrivant, par exemple, s’expose à la censure financière : il sait qu’il n’a pas intérêt à s’en prendre à l’entreprise qui l’emploie. Ni même à prendre des positions qui pourraient déplaire à sa direction, pour une raison ou une autre. La censure économique (ou plutôt l’autocensure pour raisons économiques) est une réalité qui touche même le journalisme.

Mais admettons que ce soit aussi simple que ce que déclare Pascal Rogard. Le problème, c’est que pour lancer sa démonstration, il déclare : « Il n’y a pas besoin d’argent pour écrire un livre. Il y a besoin d’argent pour éditer un livre. »

Le directeur général de la vénérable société d’auteurs a apparemment un problème fondamental de compréhension de ce que fait un auteur, de ce qu’il vit, de ce qu’il est, comme le souligne Actualitté.

Comme je n’ai pas apprécié cette petite phrase et ce qu’elle insinue, je me suis aussi énervé un peu sur Twitter, et la SACD Paris m’a répondu qu’il fallait écouter l’émission avant de réagir, en motdiésant #haters (haïsseurs).

Merci la SACD. Mais petit un, j’ai écouté l’émission. Petit deux, en tant que membre, en tant qu’auteur, ça ne me fait pas franchement plaisir d’être qualifié de haïsseur. La SACD n’est pas, à ma connaissance, la société de son directeur général, mais celle de ses auteurs.

Haïsseur ? Mais non, chère SACD, je t’aime ! C’est toi qui mets du beurre dans mes épinards lorsque tu me verses mes droits dans un délai souvent court et viable. Parfois un an et demi plus tard, mais tu n’y peux rien, on te les verse tard aussi. Et puis il y a l’administration, tout ça. La protection juridique que tu m’offres et l’auteur que ton personnel soigne aux petits oignons (1). Tu vois, je te comprends.

Le patron de la SACD montre un mépris peu ordinaire pour le travail du créateur.

En revanche, oui, je hais ce qui semble s’articuler derrière la phrase de ton directeur « pas besoin d’argent pour écrire un livre (ou pour peindre une toile) ». Elle montre un mépris peu ordinaire (mais si général aujourd’hui) pour le travail du créateur. Certes, Pascal Rogard entend respecter le « droit d’auteur » et le défend dans l’émission. Ce qui inclut bien sûr sa rémunération. Mais le contraire serait un comble stratosphérique.

Au passage, pour l’immense majorité des créateurs, le droit d’auteur sonnant et trébuchant n’a souvent aucun rapport avec son temps de travail. Souvent, ça ne couvre même pas ses frais généraux ! Alors, c’est bien de le défendre. Mais ça ne suffit pas.

Le problème de Rogard, c’est qu’il ne présente pas la réalisation de l’œuvre comme ce qu’elle est : un travail. Ardu. Exigeant. De la sueur. De l’angoisse.

C’est aussi un investissement temporel. On me rétorquera que beaucoup d’auteurs pondent leurs créations aux « heures perdues » — ce que Pascal Rogard sous-entend quand il dit qu’écrire ne coûte rien — mais quoi ? Ne laissent-ils pas de côté leur vie sociale, leurs loisirs ? Ne passent-ils pas à côté de cette douce quiétude de l’après-travail à laquelle tant d’autres ont droit ? 

Même écrire, qui ne requiert pas beaucoup de matériel (pas besoin de pinceaux, de toiles, d’instruments) impose d’investir. À chaque livre se pose la question de son financement. Les revenus que la plupart des auteurs tirent de leurs œuvres écrites sont négligeables. Dois-je prendre l’exemple d’un romancier qui vend 500 exemplaires d’un livre à 20 € ? Il en tirera au mieux 1.000 €. Pour des semaines ou des mois d’écriture.

J’ai le bonheur d’avoir vendu plus de cinq mille exemplaires de deux de mes trois essais publiés. C’est rarissime en Belgique et même rare en France. Et malgré ce relatif succès, tout nouveau commencement artistique pose la question de sa faisabilité financière, Pascal Rogard.

Oui : financière.

Bien sûr, celui qui a vendu 100.000 exemplaires d’un bouquin peut se permettre de prendre des risques. Il peut espérer que le suivant se vendra relativement bien. C’est probablement de ce chanceux que le directeur général nous parle. Celui qui n’a pas besoin de travailler pour vivre et dont le travail semble ne rien coûter. Visiblement, Pascal Rogard n’a pas rencontré les autres…

La plupart des auteurs s’autofinancent et doivent négliger d’autres activités rémunératrices.

Car hormis ces cas exceptionnels, la plupart des auteurs s’autofinancent. Ils savent que s’ils travaillent sérieusement, ils doivent négliger d’autres activités rémunératrices, et donc accepter une perte financière sèche. Écrire un livre ne coûte pas « rien » dès lors que cela provoque un manque à gagner qui peut s’avérer colossal, sans garantie de résultat, ni même de publication. Une activité scripturale un tant soit peu engagée monopolise l’énergie de l’auteur. Il ne peut le faire sans négliger une autre façon de gagner son beurre, plus sûre.

Pour écrire Les Secrets de Bart De Wever, pour lequel j’avais un contrat avant de commencer — ce qui est rare —, j’ai passé un mois et demi à ne faire que ça, à ne rêver que de ça, à ne pas pouvoir faire quoi que ce soit d’autre. Et j’avais deux ans de recherches derrière moi, et pas uniquement à mes heures perdues.

Ce livre, c’est un mois et demi à ne pas chercher de clients, à ne pas chercher de travail, à ne rien gagner. Puis, deux semaines de relecture(s). Deux dizaines d’interviews. Des conférences. Des signatures. La présence requise à la Foire du Livre…

Pour le roman que j’ai terminé il y a six mois, j’ai passé des mois à rechercher de la documentation et à l’étudier. J’ai acheté des dizaines de livres (scoop : ça ne coûte pas rien !). Consommé des mégawatts d’électricité. Usé deux ordinateurs et un nombre invraisemblable de cartouches d’encre, de claviers et de souris. Et quand il fut enfin terminé après sept versions et plusieurs milliers de pages (dont il ne reste que les 200 nécessaires), outre le coût de quelques déplacements à Paris pour en parler à des éditeurs, j’ai envoyé une dizaine de manuscrits (17 € de copie et autant de frais d’envoi à l’unité, soit près de 400 €).

Je n’ai donc pas encore de maison d’édition. Je continue à chercher. On m’a dit que le livre était excellent. Mais avant de trouver son public, il doit encore trouver son éditeur. Non seulement écrire coûte cher, mais la seule recherche d’un éditeur coûte aussi. Et dans beaucoup de cas, ça ne rapporte rien à la fin.

J’ai un roman en tête, tout écrit. Mais il va me coûter trop cher. Je le reporte sine die.

Je ne commencerai donc pas cet autre roman qui est déjà tout construit dans ma tête avant un bon moment. Parce que j’ai besoin de me rendre dans des endroits précis, à l’étranger, pour planter correctement le décor, et interviewer quelques personnes. Un investissement de quelque 7.000 euros qu’aucun éditeur ne m’avancera.

Mais Pascal Rogard dit qu’il ne faut pas d’argent pour écrire.

J’ai aussi reculé de six mois une commande ferme pour pouvoir terminer mon nouvel opus qui arrive dans les librairies dans une dizaine de jours. J’ai dû puiser sur mes réserves pour pouvoir assurer. Ces réserves qui devaient nous préserver, moi et ma famille, en cas de coup dur, sont parties en fumée. Et cela, uniquement parce que j’écris. Tous les auteurs « connus mais pas célèbres » vous le diront : écrire des livres est un choix difficile financièrement parlant.

Mais le directeur de la SACD promeut le fait qu’il n’y a pas besoin d’argent pour écrire.

Cher monsieur Rogard, le coût d’une œuvre, qu’il s’agisse d’écriture, de production théâtrale ou audiovisuelle est à rapporter aux moyens de celui ou de celle qui l’écrit, la compose, la réalise ou la produit. Le coût de six mois d’absence du marché du travail non artistique pour un auteur peut être pour lui une charge bien plus importante que l’argent que l’éditeur investira dans son œuvre. Surtout si c’est l’auteur qui assume l’essentiel de sa promotion, comme c’est souvent le cas. Les millions d’euros d’une production cinématographique doivent, eux, être rapportés aux milliards disponibles, ne fut-ce que par les mesures de Tax Shelter lancées par certains États. Bien sûr, il faut de l’argent pour produire. Mais de l’argent, il y en a.

Il en va de même pour l’éditeur. Celui-ci investit dans plusieurs œuvres simultanément, répartissant les risques (de vrais risques : éditer reste un choix courageux). Mais l’auteur ne peut répartir les risques. Il est seul. Et bien sûr, éditer, ça coûte. Mais aucune maison d’édition vieille de plus de — mettons — cinq ou six ans ne peut nier que ça rapporte, au final, toutes œuvres confondues, plus que ce que ça ne coûte.

La maison d’édition qui dépense trop ferme ses portes. L’auteur qui se consacre trop à son œuvre peut tout perdre. À vie.

Car l’éditeur qui dépense plus qu’il ne gagne ferme ses portes. L’auteur qui (s’)investit plus qu’il ne gagne est confronté, avant chaque nouvelle aventure littéraire, picturale, musicale, au même dilemme : j’arrête ou je continue ? Quelquefois, sa faillite personnelle lui interdit même ce choix.

L’éditeur transmet au public des choses merveilleuses. Il est aujourd’hui encore, avec le distributeur et le libraire, l’un des maillons d’une chaîne qui lie l’auteur au lecteur, le compositeur à l’auditeur, le peintre et l’artiste dramatique au spectateur. Mais le prix faustien de la transformation de l’idée en œuvre, lui, n’est payé que par l’auteur.

C’est lui qui pleure sur ses pages. Lui qui ne dort plus. Lui qui hurle la nuit, parce qu’il a malaxé des sentiments trop forts pour lui, navigué à la limite de l’épouvante, exploré les territoires les plus effrayants de sa propre folie, repeint le monde avec son sang. Ce sang d’encre qu’il se fait jusqu’au jour où son bébé sort, et encore longtemps après. Même faire rire coûte cher. Et ça, ce n’est que le coût humain de la chose. Après, il y a le besoin de se vêtir, de se loger, de se nourrir.

Céline disait que pour écrire, il faut mettre sa peau sur la table. Et il précisait « sinon, on n’obtient rien ». Ce prix-là, Pascal Rogard ne semble même pas l’imaginer. Celui de l’absence de revenus, n’en parlons même pas. Or, les deux se combinent. Il faut de l’argent pour écrire. Et beaucoup plus que ça.

Arc-boûté sur le droit d’auteur qui ne nourrit finalement que quelques-uns, Rogard a oublié (ou n’a jamais su) ce qu’écrire, peindre, composer, réaliser signifiait au quotidien. C’est tragique.

S,A,C et D sont les initiales de Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques. Pour décrire la conception que son directeur a de ses membres, toutefois, on retiendra uniquement le dernier mot : dramatique !

(1) J’ai légèrement adapté le texte suite à une remarque du délégué général de la SACD pour la Belgique, qui m’a fait remarquer publiquement que les droits radio étaient payés dans les 3 mois, ce qui m’a fait remplacer « presque viable » par « souvent viable ». J’évoquais ici les droits télé qui mettent plus d’un an à être versés (mais on peut obtenir un à valoir de 70% maxi). Comme indiqué dans l’article, la SACD elle-même n’y est pour rien.
Par ailleurs, j’ai bien précisé que le personnel n’était nullement en cause, je ne l’ai jamais mis en cause, l’article ne visait que le directeur général qui représente l’organisation mais en aucun cas ceux qui travaillent au jour le jour pour les auteurs, font ça très bien et les comprennent mieux que leur patron. Sur Twitter, celui-ci n’a toujours pas admis qu’il n’avait pas à insinuer qu’il ne fallait pas d’argent pour écrire un livre, prétendant qu’il n’avait fait que se battre contre la censure. Mais voilà, il a bien dit cette phrase, et ne l’a pas contredite ensuite, ne s’est pas excusé, n’a pas reconnu qu’elle posait problème. 


Réponse de la SACD (Bruxelles)

Hormis quelques piques sur Twitter, Pascal Rogard n’a donc répondu à cet article que de façon insatisfaisante à mon goût. En revanche, Frédéric Young, délégué général  de la SACD Belgique, a publié un commentaire de blog dont je prends quelques extraits que je considère comme un droit de réponse :

« […] Pour la SACD, écrire coûte et coûte aux auteurs principalement, tant les rémunérations versées par les producteurs et les éditeurs sont insuffisantes. La « gratuité » est toujours payée par quelqu’un. Cette situation, que nous voulons voir changée, est au coeur de nos actions professionnelles et politiques (cf. tous les exemples donnés [en commentaire ci-dessous])

Le reste relève d’une formulation sortie de son contexte (un débat sur les risques de censure dans le domaine culturel, notamment du fait du contrôle de l’extrême droite sur les canaux de financement public) et qui ne signifiait nullement ce qu’Actualitté a prétendu.

Que Pascal et toi aimiez tous deux une certaine dose de débat vif (polémique ?), … son blog comme le tien en attestent certainement. Cela fait partie de la vivacité du Web.

Je ne suis évidemment pas d’accord sur le fait qu’une phrase ne peut être sortie d’un débat, le contexte ne permettant pas à mon avis d’affirmer qu’une autre phrase l’ait annulée, d’autant qu’hélas, Pascal Rogard n’ait à aucun moment retiré ses propos. J’estime que le rôle d’un directeur général d’une société d’auteurs est aussi de défendre la réalité du coût de la création, comme je l’ai expliqué dans le premier paragraphe. Et ce n’est pas parce qu’un débat porte sur un autre sujet (la censure en l’occurrence) qu’une phrase évoquant le prix de la création ne peut être remarquée. En revanche, j’apprécie bien sûr hautement la précision de Frédéric Young qui pour moi clôt la question, du moins au niveau belge. Dommage que Pascal Rogard n’ait pas eu cette simplicité et cette réactivité.


Si cet article vous a intéressé, n’hésitez pas à contribuer à ma sueur en versant une participation de minimum 2 € via le bouton PayPal dans la colonne de droite. Ça me permettra peut-être d’écrire un prochain livre.

Previous Hongrie : l'insupportable compromission du CDH et CD&V.
Next IOS9 : Apple force la mise à jour d'OSX. Quand l'obsolescence devient religion. (MàJ)

You might also like

28 Comments

  1. Georges-Pierre Tonnelier
    septembre 20, 19:06 Reply
    Il est évident qu'écrire un livre, ou même un "simple" article, nécessite du temps, et pendant que l'on s'occupe à cette activité, on ne fait rien d'autre de rentable, et il faut également continuer à vivre, donc à manger, boire, dormir, et ainsi de suite. Par conséquent, oui, écrire coûte de l'argent...
  2. alain SApanhine
    septembre 20, 19:28 Reply
    Petit detail que tu connais, mais las le lecteur. U n auteur edite touche royalement 8% brut des revenus de son travail. Il n'y a que la foi qui sauve... 8% brut et ceux qui le publient - c'est le cas d'un manuscrit sur mille - font imprimer en ASie du Sud-Est pour moins que cela, mettent Gallimard ou Grasset sur la couverture et se barrent avec le reste. Cela s'appelle de la culfure de masse. De coup de masse sur la gueule de ceux qui ont passe des milliers d'heures a travailler . N'est pas ce cretin imbu de Pl Sulitzer qui sort un bouquin par an avec 50 negres derriere lui qui veut. Ecrire est une vocation, pas un travail
  3. guypimi
    septembre 20, 20:01 Reply
    Il me reste 400 exemplaires de mon livre " le recadrage des cadres" qui m'a coûté bien plus que ce qu'il ne m'a rapporté sans compter les centaines d'heures consacrées à sa rédaction ! Si vous souhaitez le lire..... guy@brainup.eu. Le suivant " Un projet sociétal HUMANOLOGIQUE" en cours idem ???
  4. Jean-Pierre L. Collignon
    septembre 20, 20:36 Reply
    Remarquable plaidoyer, cher Marcel. Le modeste chroniqueur que je fus pendant une bonne vingtaine d'année avait la chance d'etre - chichement - rémunéré par notre radio de service public. Cela mettait toutefois un peu de beurre dans les épinards... au passage, puis-je me permettre un chouia de réclame ? Et vous dire que le second opus de recueil de mes chroniques radiophoniques devrait etre en librairie fin octobre ? Sous le titre "L'Indispensable Monsieur Jean-Pierre, chroniqueur mondain" aux éditions "Murmure des soirs" et préface de ma bonne amie Caroline Lamarche... à votre bon coeur ! (il devrait couter quelque-chose comme dix euros...) Je vous salue bien cordialement, Jean-Pierre L.Collignon PS Ne vous étonnez pas de l'absence de quelques accents cirrconflexes, c'est mon clavier le coupable...
    • Marcel Sel
      septembre 20, 22:22 Reply
      Merci Jean-Pierre. On sera en librairie en même temps, alors. Quel honneur :-)
  5. Rivière
    septembre 20, 21:11 Reply
    Pour avoir déjà écrit un livre (pas du tout dans le genre actuel, réaliste et journalistique de vos écrit), j'abonde dans votre sens !
  6. Mateusz
    septembre 21, 06:15 Reply
    Et bien ça promet, moi qui termine mon premier roman, ça va me faire plaisir d'être représenté par des mecs pareils...
  7. Burton Roger
    septembre 21, 07:45 Reply
    Cher Marcel, über, airBNB etc nous montre tous les jours que nous sommes entrés dans une ère qui a commencé il y a quelques dizaines d'années avec la revendication de la valeur économique, du coût sous-jacent, et donc de la rémunération que l'on pouvait éventuellement en réclamer, du travail ménager (des épouses et mères). Toute activité humaine susceptible de trouver un "client" (une demande solvable) devient aujourd'hui monétisable, avec toutes les BONNES raisons du monde. Au point que certaines campagnes de crowdfunding visent désormais à financer au motif de quelques pommades sociales et durables, les vacances de tel ou tel au fin fond de l'Amérique latine ou de l'Asie. Pourquoi pas ?... Soit dit en passant, ce n'est pas la SACD qui met du beurre dans tes épinards, ce sont les consommateurs finaux: la SACD n'est rien qu'un intermédiaire. Toute activité humaine coûte (dans le sens même que tu définis): la pêche à la ligne, la promenade du dimanche, écrire un roman ou un essai. Quant à leurs utilités sociales respectives, ma foi, je ne suis pas sûr de mettre à tous les coups le roman au-dessus de la promenade dans les bois. Si en écrivant (on peut mettre n'importe quelle activité à cette place), tu souhaites réserver la lecture de ton opus à ceux qui douillent pour le faire, tu n'as pas besoin de te justifier: c'est ton choix (comme titrait une émission d'antan). Et notre société marchande t'offre une belle panoplie d'outils pour protéger et même rendre effectif ce droit (et tous les droits ne sont pas aussi facilement "effectivables" que celui de propriété). Ne t'offusque pas du terme marchand: le droit d'auteur (de propriété intellectuel, etc.) est le summum de la marchandisation, puisqu'il est indexé uniquement sur le succès commercial d'une oeuvre. Et si tu souhaites écrire et offrir au monde gratuitement ton opus, hé bien, c'est nickel aussi. Perso, c'est même mieux (mais ça n'engage que moi): la "création" est impayable. Elle n'a pas de prix. ET je l'entends dans les deux sens du terme. Pour le reste, je partage ton avis sur Rogard (soit dit en passant, rémunéré avec une part de tes droits). A toutes fins utiles: les commentaires sur ton blog sont une composante de la valeur de ce blog, et donc de la notoriété dont tu jouis, et que tu monétises ici ou là. Or poster ce commentaire sur ce blog, c'est du travail, cher Marcel, qui m'a coûté ... si tu vois ce que je veux dire. nan, j'rigole: c'est un plaisir. Celui de converser avec mes semblables.
    • Marcel Sel
      septembre 21, 11:08 Reply
      Personnellement, je suis pour une limitation du droit d'auteur ou plutôt pour une répartition entre auteurs au-delà d'une certains somme. Mais bon, c'est un autre débat. Je crois donner suffisamment de choses gratuitement pour imaginer publier un livre gratuit. J'ai besoin de manger moi aussi et je ne vois pas pourquoi ce seraient les observateurs les plus angoissés de notre société qui devraient payer pour les autres. Ça n'a simplement pas de sens. Modérer ce blog (monnayé à moins du 10e de sa valeur-travail) est un travail en soi. J'exige le même respect financier que les coiffeurs et les esthéticiennes.
  8. Eridan
    septembre 21, 09:06 Reply
    En somme, on peut résumer comme suit : « tout travail mérite salaire ». C'est vrai ; sauf que, par définition, c'est valable seulement pour le salarié. Or, même chez les créateurs salariés, beaucoup d'entre eux ne sont pas rémunérés à la hauteur de la valeur marchande qui est supposée découler de leur travail pour leur employeur. Entrepreneurs et créateurs indépendants, quant à eux, assument leurs investissements, y compris celui de leur temps. Et, malgré ces investissements, beaucoup d'entre eux échouent dans leur projet (voir la liste impressionnante des faillites annuelles). En pratique, la grande majorité des créateurs créent pour leur plaisir et à leurs frais, bien avant de penser à la valeur marchande hypothétique de leur travail. « La création a une valeur » : sur le plan intellectuel, oui ; pas forcément, et de loin, sur le plan économique : toute valeur marchande n'est que relative et le résultat de la rencontre entre une offre et une demande ; si la valeur marchande ne suit pas, c'est que le produit ne correspond pas à la demande ou est mal vendu. Avez-vous une idée du volume de prestations (volontairement) bénévoles qui ont été consenties pour la création de milliers de sites internet sur des sujets culturels les plus divers ? Et du coût que représenterait la rémunération de ces prestations ? Qui paierait ? Pourquoi ? C'est valable aussi pour nombre de prestations des siècles passés. Newton a-t-il rédigé ses « Principia » pour sa rémunération ou pour son plaisir et son prestige ? Faraday a-t-il conduit ses expériences d'électro-magnétisme (fondamentales pour la société technologique) pour leur revenu financier ou par plaisir du savoir et de la découverte ? Personne n'a payé Einstein pour découvrir la relativité. Et pourtant... Que faut-il penser de tous ces idiots de bénévoles de toutes sortes ? Y compris dans le domaine social. Donc, bien sûr, on peut comprendre qu'il résulte quelques problèmes du choix d'être bénévole professionnel... Ah les éditeurs ! En ce qui concerne le cynisme qu'on leur attribue, la description faite par Umberto Eco dans son « Pendule de Foucault » en est assez amusante ...et logique. Les règles sont connues ; depuis longtemps ; ce n'est pas demain qu'elles changeront ; sauf éventuellement pour Don Quichotte...
    • Marcel Sel
      septembre 21, 11:11 Reply
      Einstein a investi avec sa théorie de la relativité, et en a tiré les fruits ensuite. Newton était très riche (mais il a perdu pas mal en spéculant sur les compagnies des mers du Sud). Et la culture rapporte massivement : plus que l'automobile en France. Alors, il faut arrêter de faire croire que c'est pour soi. On n'écrit pas pour soi. Si je le faisais, je ne passerais pas des semaines à essayer de rendre mes aventures intéressantes pour les autres. Comme fabriquer une voiture peut être un hobby, écrire peut être un violon d'Ingres. Mais la SACD ne défend pas les écrivains amateurs mais les professionnels.
      • Salade
        septembre 21, 12:20 Reply
        einstein a investi? il a surtout été payé par le bureau des brevets de Berne. par ex: http://www.usinenouvelle.com/article/einstein-a-vraiment-invente-un-frigo.N61997 un peu de provoc gratuite (plouf dans la mare): le côté vénal c'est plutôt pour les auteurs littéraires...
      • Eridan
        septembre 21, 19:35 Reply
        "On n’écrit pas pour soi". C'est juste, il faut être précis : on écrit pour son ego, comme dirait Eco. Quant à Einstein investisseur, c'est gonflé ; il fallait oser. Lui aussi, sans doute, quand il s'est mis au travail en 1905 sur la relativité générale qui a abouti 11 ans plus tard, en risquant de se faire coiffer au poteau à tout moment par David Hilbert. Voilà pour le moins un "investisseur" qui avait des tripes !
  9. Suske
    septembre 21, 09:31 Reply
    Efforts, temps, argent... "Est-ce à céder?"
  10. Arnaud de la Croix
    septembre 21, 10:51 Reply
    Je me suis permis de "statufier" ce blog de sel sur mon FB, et de le transmettre à quelques amis de la Sacd Belgique, Sabam et autres... A L'HEURE Où JUNCKER ENVISAGE LA DéRéGULATION DU DROIT D'AUTEUR à L'éCHELLE EUROPéENNE, à l'heure où Internet et le passage du papier au virtuel risquent, si l'on n'y prend garde, de se traduire par paupérisation générale des auteurs, on attend des sociétés d'auteurs qu'ils DéFENDENT CES DERNIERS. Sans quoi, elles disparaîtront à leur tour, et très vite. J'espère votre coup de gueule salutaire, Marcel Sel... (je précise qu'il y est question de la SACD France).
    • Marcel Sel
      septembre 21, 11:12 Reply
      Pour info, la SACD Belgique est une filiale de la SACD (France) qui est le siège social et la maison-mère (et merci pour le statut).
  11. Burton Roger
    septembre 21, 12:07 Reply
    "Personnellement, je suis pour une limitation du droit d’auteur ou plutôt pour une répartition entre auteurs au-delà d’une certains somme. Mais bon, c’est un autre débat." Ah ça c'est intéressant ... très même (le système actuel de répartition va droit dans le mur). Sur le respect de la SACD, intermédiaire entre consommateurs et producteurs (auteurs), envers ses mandants, c'est évidemment la moindre des choses. Le mot "professionnel" est assez vide de sens: un acte est "professionnel" s'il est rémunéré. Un agent est "professionnel" si ses actes sont suffisamment rémunérés pour lui permettre de "gagner sa vie". L'écrivain "amateur" (celui qui ne veut pas ou n'arrive pas à être rémunéré pour l'exploitation de son oeuvre) a exactement les mêmes droits à la protection du droit d'auteur et le même "statut" que celui qui a trouvé un éditeur, etc. Concernant l'écriture (contrairement aux arts dits performatifs), sauf très rares cas, un écrivain n'est aucunement rémunéré pour l'acte d'écrire. Il écrit littéralement pour rien. Absolument. Acte gratuit. Une fois son bouquin écrit, celui-ci fait partie de son patrimoine. Et il loue ce patrimoine (concession de droits) à qqun qui va l'exploiter moyennant une rente indexée sur les revenus bruts de cette exploitation. (c'est bien le sens fiscal de la qualification des droits d'auteur en revenu mobilier et non en revenu du travail). Là où certains rêvent en couleur, c'est en croyant que la disparition du droits d'auteur va faire disparaître ceux qui en vivent. Cher Marcel, regarde attentivement les chiffres de répartition des droits à la SABAM (je n'ai pas pu mettre la main sur des chiffres aussi détaillés pour la SACD et consorts), en rectifiant la population initiale pour y intégrer leurs membres n'ayant rien touché. Quelques % à peine des auteurs-compositeurs-interprètes-etc. touchent ce que l'on pourrait appeler un revenu, principal ou suffisant pour être "complémentaire". La très très très très grande majorité ne touchent rien, ou juste de quoi se payer un bicky au fritkot du coin. Et cette disparité des revenus n'est en rien causée par le "numérique" et le grand méchant web. Elle est structurelle à un système que des milliers de pauvres défendent pour le bonheur de quelques privilégiés (ou moyennement privilégiés). Et pour terminer ce post: oserais-tu me dire que ces milliers d'auteurs-compositeurs-interprètes, etc., sont donc des amateurs au prétexte qu'ils ne touchent pas un rond (ou que des quart-de-rond) ? Crois-tu vraiment que ces milliers-là ne participent pas, et peut-être même plus que les quelques "bankables" à la richesse culturelle, artistique, intellectuelle de ce siècle ? La voilà la preuve que même sans les droits d'auteur, les artistes ne cesseront d'être. la vraie question est celle-ci (selon ma toute petite opinion): j'invente, je crée, j'écris, je parle, je joue, etc. je choisis de le faire ou de ne pas le faire, selon l'environnement, le contexte, les "conditions". Mais une fois que ce que je créée est susceptible d'être exploité par un tiers, qui va construire sa notoriété dessus, son bilan moral, ses recherches de financement, son commerce, etc. hé bien qu'il douille si je le veux ! Ce n'est pas le fait d'écrire qui mérite un salaire (parce que ça c'est débile), c'est le droit inaliénable que j'ai d'autoriser ou non l'exploitation par autrui de ce que je crée, et aux conditions que je fixe. En matière de sol, c'est comme louer une parcelle de terrain dont je suis proprio: je le fais au conditions qui me conviennent à moi, gratuitement, pour pas cher, ou si la parcelle est "rare", en faisant douiller un max. Cette comparaison en entraîne une autre: il existe des droits de passage, des servitudes ... qui peuvent être établie par exemple en matière de droits d'auteur, pour le bien commun. Un mot encore sur ce que Rogard dit. Sa pensée est lumineuse: il dit que l'investissement d'un "auteur" ce n'en est pas vraiment un, mais que l'investissement d'un investisseur bien capitaliste, ça ça se respecte !!! Et derrière ça se trouve ZE problème dont tous les auteurs devraient un jour se saisir (si je ne m'abuse SACD et SABAM sont aux mains de leurs membres, non ?): les droits d'auteurs, ça se défend au profit des producteurs-investisseurs financiers, industriels, ou au profit des auteurs ? Les sociétés de gestion de droits (beaumarchais etc.) se sont construites pour s'opposer aux libraires-éditeurs .... Aujourd'hui, les auteurs se la ferment devant l'industrie culturelle (producteurs, éditeurs, diffuseurs, etc.), et ont pris pour tête de turc les consommateurs finaux, leurs lecteurs pour les écrivains ... mauvaise pioche !
    • Marcel Sel
      septembre 21, 16:01 Reply
      Tu me parles de qualification fiscale. C'est bizarre. Quand j'écris une chronique, je touche deux tiers en salaire et un tiers en droits d'auteurs. Mais je suis très content que les livres soient payés à 100% en droits d'auteurs, remarque. Sauf que ça ne correspond pas à la réalité du travail. Une partie est le bénéfice lié à l'activité d'écrire (qui est plus ou moins rémunérée par l'avance), le solde est du vrai droit d'auteur. Sauf que ceci permet aux éditeurs de commander un texte sans payer le travail, en ne payant qu'une proportion du revenu qui s'ensuit, et donc à limiter leurs risques. Sinon, dans "amateur", il y a le verbe aimer. Borodine était un compositeur du dimanche, un amateur. Tout comme, techniquement, Vincent Van Gogh.
  12. uit 't zuiltje
    septembre 21, 12:41 Reply
    Rogard et les droits d'hauteur : la SA cd ne veut pas aggueillir toute la misère littraire du monde
  13. Mélanippe
    septembre 21, 13:00 Reply
    Je veux bien vous payer. Mais alors, il faut être bon, très bon. Et dénoncer tout le système. Bart de Wever, c'était bien, mais un peu trop facile.
    • u'tz
      septembre 22, 00:13 Reply
      "Un psychologue, pour exercer en privé a besoin d’au moins 100 000 euros" "Mais alors, il faut être bon, très bon. Et dénoncer tout le système"
  14. Mélanippe
    septembre 21, 13:06 Reply
    Un psychologue, pour exercer en privé a besoin d'au moins 100 000 euros. Marcel Sel, ceux qui vous disent que pour être bon, il faut crever la dalle, en général ont le compte en banque bien rempli.
  15. frederic young
    septembre 21, 18:33 Reply
    J’ai écouté toute l’émission relative à la censure où est intervenu Pascal Rogard dont les propos sont mis en cause J’ai lu tout le blog de Marcel ; Qu’est-il dit par Pascal Rogard ? Que certaines formes de création (le cinéma ou le théâtre cités à titre d’exemples) ne peuvent exister actuellement sans des financements de production importants, ou sans l’accès à des lieux de travail spécifiques (production / diffusion). Ces formes de création, impliquant l’intervention de pouvoirs politiques subsidiant, sont en France singulièrement menacées par des pressions, notamment depuis la montée en force du Front National. Que d’autres formes de création (le livre ou la peinture) ne nécessitent pas les mêmes moyens de production ou de diffusion et sont moins directement menacés de censure directe dans le travail de LA CREATION. Ce qui ne veut pas dire que l’édition (la diffusion commerciale des livres) ne le serait pas. Elles le sont aussi. Pascal Rogard est explicite surtout autour du passage à la 13ème minute : Si les auteurs ne sont pas rémunérés en vertu de leur droit d’auteur notamment, c’est beaucoup plus compliqué de créer. « Tout un ensemble de conditions d’auteur doivent être respecté en ce qui concerne leur environnement économique et sociale ». Cet environnement conditionne évidemment leur liberté, Pascal Rogard est clair. Puis autour de la 25ème minute : Sans distinction de genre, « Il faut protéger les artistes contre l’interventionnisme politique. Il y a des risques sur la création La programmation est pour Pascal Rogard un sujet crucial où les risques en matière de censure sont particuliers. Affirmer à partir de là que « Pour la SACD, écrire ne coûte rien. Auteur, es-tu gratuit ? » comme l’écrit Marcel est évidemment massivement erroné. La SACD existe depuis 1777 pour rémunérer les auteurs en regard de leur travail de création, et elle le fait à raison de près de 200 millions d’euros par an de droits perçus et répartis, avec des taux de retenue de l’ordre de 11% en moyenne. Que les montants actuellement perçus soient jugés insuffisants en regard du temps d’écriture et de développement, nous en sommes convaincus et bataillons jour après jour pour maximiser les encaissements et développer les financements de l’écriture. Un sujet que certains producteurs et éditeurs à courte vue ont du mal à aborder sereinement. Quant à l’action culturelle de la SACD en Belgique elle est dédiée à 66 % à l’aide directe aux auteurs, principalement pour soutenir les écritures. Dans ses combats politiques, en Belgique comme en France, la question du financement des auteurs est la première des questions soulevée : Prenez « Gratuit mon œil !» notre Dazibao 6 : http://www.sacd.be/IMG/pdf/SACD_DAZI-6web.pdf Ou l’an dernier le travail pour modifier les décrets des arts de la scène en vue de développer commandes directes et rémunérations des auteurs : http://www.sacd.be/IMG/pdf/SACD_SEMINAIRE_WEBSEUL.pdf. Un sujet que certains dans l’administration des arts de la scène ont du mal à aborder sereinement… Ou encore le travail mené au jour le jours pour aider les auteurs dans leurs négociations contractuelles avec les producteurs et les éditeurs et obtenir des rémunérations adaptées au temps de travail de chaque projet. C’est la SACD qui vient encore d’intervenir pour que les diffusions dans le créneau culturel à la demande de la RTBF ne soient pas « gratuites». La « gratuité » des oeuvre est toujours payée par quelqu’un, et généralement par les créateurs en premier. Nous sommes les plus déterminés dans ce combat pour la création. Partons de l’idée qu’il y a malentendu (ou quelqu’un a trop rapidement embrayé sur une autre source d’information qui elle-même etc..). Car l’écoute complète de l’émission ne permet pas de dénoncer « un mépris » des conditions de travail des auteurs. La SAD, les auteurs membres de ses Conseils et comités, son directeur général, les membre du personnel sont totalement dédiés à ce que le travail de conception et d’écriture des auteurs soit mieux reconnu et surtout mieux rémunéré, en proportion du temps de conception et d’écriture à tous le moins comme il devrait toujours l’être. C’est d’ailleurs en Belgique, à la Maison des auteurs qui regroupe la SACD la SCAM, la SOFAM et Deauteurs, que ce combat est initié depuis des années, même s’il est particulièrement ardu à faire aboutir. Nous en avons souligné la nécessité dans Bouger les lignes. SI Marcel veut s’y associer : bienvenue nous avons besoin de plumes vives et d’auteurs engagés. Voire d’auteurs courroucés ! Je vais contacter Marcel afin de mieux l’associer, avec les auteurs des comités, à nos chantiers qu’il semble méconnaître. Autre chose que je voudrais mettre au point : J’ai fait vérifier ce matin : c’est dans les trois mois de la diffusion que Marcel est payé pour ses billets radio et non « avec un an et demi de retard ». S’agissant de la reprographie, ses droits sont versés à rythme régulier deux fois par an, selon les libérations de Reprobel. Notre service auteurs est disponible pour toutes les questions qu’il se poserait à ce sujet. Et tout autre lecteur de ce blog si du moins Marcel accepte de publier ce message qui corrige certaines erreurs ?
    • Marcel Sel
      septembre 22, 00:10 Reply
      Je vous ai répondu sur Facebook. Par ailleurs, puisque vous révélez les délais de paiement de mes passages radio (et j'ai modifié légèrement l'article, mais je n'ai jamais écrit que j'étais toujours payé un an plus tard), je vous rappelle que je n'ai toujours pas reçu mes droits télé de mai 2014. Ça fait un an et quatre mois. Merci, lorsque vous donnez des informations qui me paraissent privées, d'au moins donner l'information complète. Surtout quand le but est de disculper le directeur général qui, lui, n'a toujours pas daigné quitter sa trajectoire, ni s'expliquer, ni reconnaître qu'il a été pour le moins maladroit. Contrairement à ce que vous écrivez, à aucun moment dans l'interview, il ne contredit la phrase « il n'y a pas besoin d'argent pour écrire un livre ». Il parle du droit d'auteur, certes, mais ce n'est pas la même chose. Il parle aussi de conditions économiques, bien sûr, mais ne corrige pas le tir : il ne dit pas que ces conditions sont liées à un salaire légitime et laisse donc planer l'idée que le travail d'auteur ne coûte rien. C'est un dérapage. Je suis suffisamment souvent en radio pour savoir qu'il arrive de déraper, mais savoir aussi que c'est très facile à rattraper, il suffit de s'expliquer. Au lieu de ça, Pascal Rogard me répond sur Twitter qu'il n'est « pas Macron ». Et vous me dites qu'il n'y a pas mépris ? Enfin, je ne vois pas pourquoi je ne publierais pas un commentaire critique. Je ne censure que ceux qui constituent des insultes, les complottistes et les messages illégaux. Je corrige aussi lorsqu'une remarque me semble pertinente, ce que j'ai fait : je n'ai jamais eu l'intention de blesser ou de minimiser le travail de l'équipe bruxelloise, très sympathique et efficace. Au plaisir de vous entendre, donc.
      • frederic young
        septembre 22, 15:41 Reply
        réponse générale, nos délais de répartition sont les mêmes pour tous les auteurs et donc il n'y a rien de privé ou de confidentiel. Ils sont d'ailleurs désormais réglés par la loi et la directive sur la gestion collective. Sur tes, dont acte pour la radio et la reprographie. Pour les droits télé, le délai évoqué exact. Il n'y a qu'une répartition annuelle pour RTL. Toutefois, tout auteur qui le souhaite peut obtenir jusque 70 % des droits en à-valoir sur la répartition de l'année suivante le lendemain de la diffusion. Nous travaillons à réduire le délai de répartition mais ce n'est pas simple car nous avons besoin de toutes les données de diffusion de l'année écoulée pour calculer la répartition définitive. Sur le fond, pour la SACD, écrire coûte et coûte aux auteurs principalement tant les rémunérations versées par les producteurs et les éditeurs sont insuffisantes. la "gratuité" est toujours payée par quelqu'un. Ce situation que nous voulons voir changée est au coeur de nos actions professionnelles et politiques (cg tous les exemples donnés et ceux que j'expliquerai de vive vois à Marcel s'il veut bien accepter ma proposition de rdv) Le reste relève d'une formulation sortie de son contexte (un débat sur les risques de censure dans le domaine culturel, notamment du fait du contrôle de l'extrême droite sur les canaux de financement public) et qui ne signifiait nullement ce qu'Actualité a prétendu. Que Pascal et toi aimiez tous deux une certaine dose de débat vif (polémique ?), ... son blog comme le tien en attestent certainement. Cela fait partie de la vivacité du Web. à bientôt donc ps deux précisions : 1. le statut fiscal des droits d'auteur doit beaucoup au combat de la SACD, et notamment au travail de son directeur juridique Tanguy Roosen. 2. Roger (Burton) se trompe quand il dit que les droits d'auteurs sont forcément "marchands" car issus de recettes commerciales. le droit d'auteur porte sur les flux économiques générés par l'exploitation des oeuvres, ce peut être des recettes commerciales, mais aussi des subsides. de plus des recettes de vente d'asbl sont-elles vraiment commerciales (ex. des éditions associatives, du crowfinding façon sandawe, des ventes de programmes dans les théâtres subventionnés à 95 %, ...°
        • Marcel Sel
          septembre 22, 18:40 Reply
          J'ai repris une partie de ton texte dans l'article, en guise de droit de réponse. Merci pour ta clarté et tes explications.
  16. lievenm
    septembre 21, 22:32 Reply
    Zoals anderen hier al gezegd hebben, elke activiteit die niet vergoed wordt heeft zijn opportuniteitskost, ook gaan wandelen of gaan vissen. Het businessmodel van dode bomen rond te sturen heeft zijn beste tijd gehad maar zoals je zelf al gemerkt hebt met alternatieve financieringsmogelijkheden voor je blog zijn er nog geen valabele alternatieven. Ik denk dat het hele concept uitgever ook wel gaat verdwijnen. Het beste dat ik de laatste tijd gelezen heb is een webserial https://parahumans.wordpress.com/ Als de auteur er toe komt ga ik die kopen als ebook om hem te ondersteunen. Maar met het web, ebooks en self publishing bedrijven als lulu.com lijkt de meerwaarde van een uitgeverij mij ook twijfelachtig.
  17. Capucine
    octobre 07, 19:20 Reply
    Écrire demande du temps ,c'est un travail difficile qui demande courage Meritant respect et salaire. C'est tellement évident!?

Leave a Reply

Attention, les commentaires n'apparaîtront qu'après modération.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.