Vous êtes belge, Salomon ?

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Photo : délicieux détournement du Collectif Manifestement dans le cadre de l’action « Goy, redresse la Tête »

Ceci est le premier d’une série d’articles sur le Vivre ensemble.

La couverture du Vif/Lexpress du 15 mai 2015 avait pour titre « Juifs de Belgique. Pourquoi ils restent ». Une formulation que certains ont trouvé déplacée. D’abord parce que Juifs de Belgique sous-entend qu’on est juif avant d’être belge. Ensuite, parce que le Pourquoi ils restent donne l’impression que « leur » départ serait la chose normale. Aucun soupçon d’antisémitisme envers Le Vif, mais le constat que la nationalité des Belges de culture juive ne semble pas aller de soi quand la presse, ce miroir réfléchissant — donc pensant — de notre société, fait des titres courts.

Alors qu’ils s’offusquent justement de ceux qui manipulent des termes comme « Belges de souche » (une expression qui me fait logiquement grimper aux arbres), certains de nos penseurs n’ont apparemment pas encore tout à fait intégré l’idée qu’il n’est juste pas possible dans un État de droit de diviser les citoyens en une population « d’accueil » et une autre, qui serait « accueillie » et donc toujours susceptible de partir. C’est pourtant ce qui se passe.

Et ça explique peut-être la facilité avec laquelle Le Vif/L’Express légende une photo  illustrant le Pourquoi ils restent avec la phrase : « L’Alyah ou le retour des Juifs en Israël. » Alors même qu’alyah ne signifie pas retour mais bien élévation. Qu’il ne concerne pas « les Juifs », mais « de rares Belges de culture juive », on va dire. Et s’il existe effectivement une loi « du retour » en Israël, c’est une terminologie basée sur la mythologie nationaliste proprement israélienne. Les Belges juifs sont rares à y adhérer pleinement (0,8% ont émigré cette année, soit moins que la natalité belge moyenne). Du reste, la loi elle-même ne parle pas de retour mais d’immigration ! Alors, se demander pourquoi les 99,2% des Juifs belges « restent » revient à se demander pourquoi 99 % des Bruxellois néerlandophones ne « retournent » pas en Flandre.

La plus communautariste des communautés est généralement la communauté majoritaire.

Get Back (to where you once belonged)
Plus caustique : alors que les tenants du nationalisme européen évoquent une civilisation judéo-chrétienne qui constituerait le substrat de l’Europe d’aujourd’hui, les Belges juifs  sont donc souvent encore considérés, inconsciemment, comme des migrants récents, des Belges certes, mais quand même pas tout à fait absolument tant que ça.

On ferait bien de se demander pourquoi on les « trie » plus facilement selon la catégorisation juive-goy et non selon, celle, plus belgo-belge, de flamand, wallon, bruxellois par exemple. Serait-ce parce que les Juifs de partout ont tendance à vivre entre eux « comme ils disent » (merci Aznavour) ? Ou, comme l’ânonnait Karel de Gucht dans une interview, que même les Juifs séculiers sont persuadés d’avoir toujours raison ? Dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi j’en connais tant ni pourquoi je n’ai jamais perçu un tel complexe de supériorité chez mes amis bruxellois. Pardon, mes amis bruxellois juifs.

En réaction à la sortie de Karel De Gucht, Le Soir a titré : « Karel De Gucht brave les tabous »Et plutôt que de relever le caractère antisémite de ses propos, plusieurs journaux constataient que « les Juifs » accusaient le commissaire européen d’antisémitisme. Ah ! Ces Juifs ! Toujours à se faire remarquer…

Quand une communauté resserre les rangs, ce n’est pas forcément par choix.

Quoi ? Aimer ses racines, sa culture, sa religion, sa différence et les cultiver, n’est-ce pas un droit fondamental ? En 2015, un Belge qui se revendique juif ferait quelque chose de différent de celui qui se revendique français ou bruxellois ou laekenois ou suédois ? Une chose est sûre, quand les Belges juifs ou d’autres minorités resserrent les rangs, ce n’est pas forcément par choix. Mais probablement parce qu’ils ont l’impression qu’on ne leur a pas laissé vivre pleinement leur citoyenneté de Belge. On relève la consonance exotique d’un nom et on en tire des conclusions — le Belge d’origine catholique a encore du mal à faire abstraction de ça.

Pourtant, le contrat citoyen commence par la prise de conscience que tout Belge est d’abord belge. Plus de 200 ans après la Révolution française qui inventa l’égalité des citoyens, ce n’est toujours pas évident. Dans le dessin de Kroll sur la taxe diamant, plus que le prétendu rapport affectueux à l’argent « des Juifs », ce qui m’a choqué, c’est qu’on oppose les Belges en général et « le Juif » en particulier. Comme s’il était moins belge que les autres personnages, non connotés ethniquement, sur le dessin. De ça, on ne peut même pas parler !

Dans notre société post-catho-laïco-franc-maçonne, il est donc apparemment difficile de partir du principe qu’on est Belge avant d’être juif.

C’est le constat que fait Sara Brajbart-Zajtman en relevant l’étrange incompréhension de journaux belges après la diffusion du clip « Je suis juif(ve) aussi, dois-je partir ? » Alors que cette question était provocatrice (ce ne sont pas les Belges juifs qui ont imaginé que judéité et départ pouvaient être synonymes) et destinée à amener une réflexion ou un débat, Sara note, avec consternation, que dans un éditorial de bonne volonté de Béatrice Delvaux, dans Le Soir du 16 février (juste après l’attentat à Copenhague), celle-ci écrit « Il est insupportable que cette question du retour en Israël et du départ des Juifs d’Europe soit posée. »

Quand Le Soir lapsusse sur le « retour » de Juifs d’Europe en… Israël.

Bonne intention, mais terrible lapsus ! Évoquer un retour implique que l’on imagine que les Belges juifs ne seraient pas « naturellement » belges. Autrement dit, que leur « patrie » serait Israël et non la Belgique. L’expression Juifs d’Europe ressemble à la description d’une diaspora. Autant se demander si les Francophones de Flandre vont « retourner » dans leur Wallonie. Genre, ceux qui portent un nom exotique là-bas. Comme Yves Leterme, Geert Bourgeois, Jan Jambon… Allez, zou, les Juifs en Israël et les Germanophones en Germanie, les Néerlandophones en Néerlandie et les Rroms en Rromie !

Hey Jew, don’t let me down…
L’édito de Béatrice Delvaux n’a certes pas le moindre aspect antisémite non plus. Il parle bien des « Belges de confession ou de culture juives ». C’est correct. Mais — sous l’émotion du moment, peut-être — il est titré « Vous êtes nous ». Comme si ce « vous » pouvait exister ! Comme si l’on pouvait être Belge juif sans être autant un « nous » que n’importe quel Belge. Comme si une Belge d’origine catholique (si, j’y tiens, ça montre bien le ridicule de certaines expressions) avait l’autorité de décerner aux Belges de culture juive un accessit national en s’appropriant le « nous » et en défendant le fait qu’on se doit de protéger les « vous ». Comme s’il était possible d’entrer dans la logique nous/vous pour consacrer l’égalité de tous les Belges. Ils suffisait de titrer « Nous sommes tous nous » !

La maladresse n’est pas grave. Tout le monde en commet. Mais sa répétition pose question. Il ne s’agit pas ici de critiquer une couverture et un édito, mais de se demander s’ils ne trahissent pas des réflexes inconscients, des habitudes déplacées.

Considérer que l’attentat du Musée juif est une « affaire juive », c’est valider la différenciation instaurée par les assassins eux-mêmes.

Dans un État de droit, il n’y a pas une once de différence entre la citoyenneté de l’un ou de l’autre. De ce point de vue, l’attaque contre le Musée juif ne visait pas « les Juifs » (« oh, les pauvres, c’est encore sur eux que ça tombe »), il visait le citoyen belge. Considérer que cela visait « les Juifs » revient à approuver la différenciation instaurée par les assassins eux-mêmes, et à valider l’idée que non, pour s’en prendre à Israël, il n’est pas illogique de tuer « des Juifs » en Belgique ou en Europe.

Dans le même article, Béatrice Delvaux critique l’appel à l’Alyah de Netanyahou, et dans l’édito précédent, elle appelle Israël à chercher la paix pour faire baisser la tension. Je suis très critique d’Israël et je me pose même la question de la nécessité d’un boycott, c’est vous dire. Mais je ne comprends pas qu’on lie ainsi systématiquement juif et Israël. Il faudrait alors plutôt (ou au minimum aussi) en appeler aux intellectuels arabes pour qu’ils rappellent qu’un Européen qui se revendique juif n’est jamais responsable des actes du gouvernement israélien.

On n’assassine pas des Belges d’origine syrienne, même partisans d’Assad pour prétendre lutter contre le dictateur, que je sache ! On n’y pense même pas ! Du reste, il est aussi absurde de tuer des Belges juifs pour venger des Palestiniens ou « attaquer Israël » que d’insulter un homme ou une femme au hasard sous prétexte que le ou la vôtre vous a trompé-e !

Bien sûr, Israël jongle avec tous ces concepts pour des raisons de politique interne, mais ça ne concerne que ceux qui pratiquent cette politique, et plutôt que de conforter le public de l’indissociabilité des concepts Israël et Juifs en les associant systématiquement dans les éditos, on devrait souligner l’inverse : la distance factuelle qui sépare les Belges juifs de l’État hébreu.

Car, avant tout, Mehdi Nemmouche a tué à Bruxelles, en Belgique, des Belges. Il n’a pas attaqué une communauté en particulier, mais un pays, un « nous », pas un « vous ». La judéité des victimes est un choix de l’assassin. Entrer dans cette logique reviendrait à le valider, ce que l’on fait aussi quand on laisse porter le fardeau de la Shoah par les seuls Juifs, autrement dit, à prolonger ainsi l’immonde classification établie par le nazisme entre les bourreaux et les victimes.

Carry that weight
Béatrice Delvaux est-elle tombée dans ce second piège quand elle écrit : « 
nous, dont l’enfance, puis l’adolescence ont été nourries par les récits atroces des camps de concentration (sic)(1), nous qui avons vu et revu les images de l’Holocauste » ? Tel que je le lis là (et ce n’est pas forcément ce que Béatrice a voulu dire), ce « nous » qui a été nourri de « récits atroces » n’intègre déjà plus le « vous » du titre. Être nourri n’est pas s’approprier. Être nourri n’est pas porter le fardeau mais observer de loin, ou du moins de l’extérieur, l’effet de la Shoah sur une culture à laquelle on ne s’identifie pas. Être nourri ne nous amène pas à penser « ça nous est arrivé ». Mais bien « ça vous est arrivé ».

Or, ne devons-nous pas rejeter radicalement la classification établie par Hitler entre Juifs à brûler et Aryens à reproduire ? Et considérer que ce sont bien nos parents à tous, sans distinction, nos frères et sœurs à tous, qui ont été envoyés à la mort méthodiquement, industriellement ?

Faute d’avoir porté le fardeau de la Shoah tous ensemble, nous avons créé une cassure entre citoyens en principe égaux.

Cela signifie, par exemple qu’on ne devrait pas attendre qu’il y ait un attentat pour crier « Je suis juif » (ou je suis musulman, ou je suis yézidi) à gorge déployée pour prouver son humanisme subit ! On devrait l’être par défaut, on devrait mieux assumer toutes les minorités culturelles ou religieuses comme étant « nous ». On devrait se sentir blessé au plus profond de notre âme chaque fois qu’une minorité est agressée. Et ce n’est pas ce qui se passe.

Come together, right now, over me
On me dira « mais les Juifs ont bien le droit de se sentir plus concernés pas la Shoah, non ? » Oui. Évidemment. Il y a une différence entre porter un fardeau commun et posséder des photos de famille de gens gazés puis brûlés dans les camps d’extermination. C’est la différence entre l’intimité et la solidarité. La seconde revient, par exemple, à assumer le statut de porte-parole des discriminés ensemble, à tout moment. À ne pas titrer « [Le Congrès juif européen] taxe Karel De Gucht d’antisémite » comme l’a fait La Libre, mais bien « L’antisémitisme (des propos) de Karel De Gucht choque le monde » (par exemple). Au lieu d’attendre que chaque minorité s’exprime depuis sa « communauté », ce qui lui donne l’air de diffuser un message communautaire. Et renforce chaque fois la sensation interne d’être isolée. D’autant qu’il y aura toujours un moment où cette minorité (chaque son tour) sera critiquée par la communauté majoritaire pour une raison ou une autre. Et l’on arrive vite à la stigmatisation. Les Belges de culture musulmane avec Daech, ceux de culture turque pour le Génocide des Arméniens(2), et Salomon van België dès que la guerre israélo-palestinienne reprend vigueur.

S’il y a une Ligue belge contre l’Antisémitisme — avec une approche forcément moins neutre qu’un établissement fédéral —, c’est parce que la société n’a pas été à même de rendre justice aux Belges juifs de façon crédible, de publier les photos de cette maison nazie, de mettre à la une les infâmes cris de « morts aux Juifs » dans les manifs, ou les calicots antisémites trimballés en public sans que personne ne réagisse. Il a fallu la LBCA pour alerter la presse et ce n’est pas normal.

Peut-on admettre, aussi, de ne poser qu’un regard extérieur, bienveillant mais distant, sur une communauté forcée à vivre derrière des murs au sein même de notre société ? Ne sommes-nous pas tenus de considérer qu’en imposant ces policiers devant des écoles et des centres culturels, ces tourniquets à l’entrée du musée juif, les terroristes nous imposent à tous une inégalité inacceptable ? Il n’y a pas de « vous » qui tienne là-dedans. Il y a nous, tous. Les intellectuels ne doivent pas « rappeler » — surtout pas ! — que « vous » avez bien le droit de vivre chez « nous ». Mais que « nous » avons été attaqués, enfermés, menacés, placés derrière des murs. L’idéal étant qu’un jour, les minorités retrouvent le réflexe de se défendre entre elles, en mettant l’ici avant l’ailleurs.

Si la société s’était vraiment chargée de lutter contre l’antisémitisme, on n’aurait pas besoin d’une LBCA.

Pourquoi a-t-il fallu attendre que ce soient des Juifs qui se lancent à la poursuite de criminels nazis que les Alliés avaient laissé s’échapper, notamment avec l’aide de l’Église, ou qui vivaient paisiblement en Allemagne sans être dérangés le moins du monde par la justice allemande ?

Let it .BE
Non seulement, les citoyens n’ont jamais été invités par nos grands esprits à co-porter le joug de la Mémoire, les Belges d’origine catholique (héhé, j’aime vraiment bien l’expression…) ont en plus laissé se développer, dans leur communauté majoritaire, des sentiments banalement haineux, considérant par exemple qu’un « peuple » qui avait été victime d’une tentative d’extermination n’avait pas à « faire pareil en Israël ». Cette phrase, combien de fois ne l’ai-je entendue ?

Passons déjà sur l’assimilation entre les exterminés (qui n’ont plus le pouvoir de faire du mal à quiconque, eh ouais) et l’État qui rassemble à peine quelques-uns de leurs descendants. Et demandons-nous s’il n’est pas antisémite de prétendre imposer à la population qui fut la cible de l’épouvante suprême d’être « meilleure » qu’une autre ! C’est une double peine : votre famille a perdu la moitié de ses membres dans un assassinat monstrueux ? Eh bien désormais, en plus, elle doit se montrer plus humaine que tous les autres humains, sinon elle est moralement inférieure ! Obscène. Dégoûtant. Répugnant.

I’m back in the USSR
L’utilisation par des intellectuels de termes impropres, comme celui du retour ou celui des Juifs de Belgique est aussi une manifestation de notre difficulté à séparer deux notions fondamentales bien distinctes : la citoyenneté et la culture. Comme le pressentait Aamin Maalouf dans Les Identités meurtrières (3), ceux qui se pensent autochtones se réservent une sorte de plus-value citoyenne, présentant la nationalité des « allochtones » comme moins valide que la leur. Soit avec une certaine compassion, comme « avec les Juifs victimes de ci ou de ça » — et la compassion, comme la pitié, c’est du mépris —, soit avec arrogance. Dans les deux cas, les « autochtones » seraient les « vrais » nationaux quand les « allochtones » le seraient moins. La preuve, c’est qu’on brandit régulièrement le fait que les « allochtones » auraient des devoirs à accomplir pour mériter leur citoyenneté, chose que les « autochtones » n’ont pas à faire : ils sont blancs, portent des noms wallons ou flamands, merde, quoi ! Leur nationalité à eux est inscrite sur leur visage, non ?

Eh bien non. C’est une réaction xénophobe même si, à beaucoup, elle paraît naturelle. Le besoin qu’ont ressenti plusieurs Belges juifs de dire dans la vidéo citée ci-dessus : « nous avons tout fait pour nous intégrer » nous permet juste de constater l’ampleur des dégâts.

On s’interrogera ainsi sur la qualité de la citoyenneté d’une députée voilée, d’un militant du Likoud qui est plus souvent à Tel-Aviv qu’à Bruxelles, ou même d’un Flamand « de souche » qui veut la fin du pays. On se demandera si un jeune Belgo-Israélien qui s’engage dans Tsahal peut encore être considéré comme belge. On reprochera à un Belgo-Turc d’avoir fait son service militaire en Turquie alors que — tout comme le Belgo-Israélien — sa double nationalité l’y autorise absolument.

Leave my citizen alone.
Pourtant, la nationalité belge est de facto détachée de toute considération autre que le fait d’être inscrit dans le grand registre des Belges. Est belge toute personne qui possède la nationalité belge, quelles que soient ses opinions, ses croyances, la consonance de son nom, sa couleur de peau ou le nombre de générations qui la sépare d’ancêtres non Belges — c’est fou de devoir le rappeler. Et non, il n’y a pas de devoir lié à cette nationalité, sinon, en gros, et uniquement pour ceux qui l’ont acquise de leur vivant, celui de ne pas s’impliquer dans le terrorisme. D’ailleurs, le mot devoir n’apparaît pas une seule fois dans la Constitution.

Il est donc insupportable d’entendre des intellectuels ou des politiciens affirmer avec l’air de faire une expertise, que des nationaux belges d’origine étrangère ont « des droits et des devoirs ». Car même Marc Dutroux n’a pas été déchu de la nationalité belge et ne le sera pas. Une fois que la citoyenneté est acquise définitivement, toute notion de devoir s’éteint d’elle-même. Et ça vaut pour tous. Qu’on porte des peyes ou le voile ou qu’on s’appelle Jules Vandenbroeck-Dupont.

L’article 10 de notre Constitution précise : « Les Belges sont égaux devant la loi ». L’article 11 : « La jouissance des droits et libertés reconnus aux Belges doit être assurée sans discrimination. À cette fin, la loi et le décret garantissent notamment les droits et libertés des minorités idéologiques et philosophiques ». Autrement dit, l’altérité (par rapport à une prétendue norme prétendument de souche ou autochtone ou judéo-chrétienne ou que sais-je) ne constitue pas seulement un droit, c’est même une institution de notre loi fondamentale !

L’article 12 précise que « La liberté individuelle est garantie. » La conséquence de cette absence de devoir et de cette liberté, c’est que vous pouvez aimer la Turquie, Israël, le Maroc, les États-Unis, le Kamtchatka un milliard de fois plus que la Belgique ; vous pouvez même haïr profondément la Belgique ou appeler à sa dissolution, ça ne diminue pas d’un iota votre droit à la citoyenneté. Le simple fait de fustiger le « manque d’amour » d’un Belge pour la Belgique est même une entorse à l’une de nos valeurs fondamentales. Article 19 de la Constitution belge : « […] la liberté de manifester ses opinions en toute matière, [est garantie] […] »

La garantie de la liberté individuelle inclut celle de s’enfermer dans une communauté (minoritaire).

Cela inclut aussi la liberté de s’enfermer dans une communauté et de ne pas parler une langue nationale. Cela inclut le droit à une double nationalité et les conséquences qu’il entraîne (droit de s’engager dans l’armée de l’autre pays, par exemple). On peut bien sûr discuter du caractère moral, idéal, ou non, de toute une série de pratiques propres aux minorités visibles, mais certainement pas en mettant en doute leur droit inviolable à la citoyenneté.

With a little help from my community friends.
Les Belges qui portent des noms d’origine wallonne ou flamande ne sont du reste pas les derniers à se comporter de façon communautariste — déjà entre eux ! —, à fermer leur porte à tout ce qui leur paraît étranger. C’est la majorité installée qui a, la première, ce réflexe de repli sur soi. Seulement voilà, quand une majorité fait du communautarisme, ça ne se voit pas. Quand le gouvernement flamand publie un fascicule expliquant qu’un « Flamand » va dormir à 22 h et mange du porc, il fait aussi du communautarisme (ne fût-ce que parce que le Wallon va, lui, dormir à 22 h 47 et mange plutôt du cochon). C’est un peu comme si Salomon Van Beveren, citoyen belge de culture juive depuis quinze générations, n’était toujours pas parvenu à devenir flamand ou belge parce que, rendez-vous compte, il va dormir à 23 h 22 et ne mange pas de porc !

Le message communautaire de la majorité, c’est : « vos différences nous dérangent, alors, devenez comme nous et rejoignez notre communauté, la plus grosse, la plus belle, la plus morale. » Idéalement, manger comme elle, s’habiller comme elle et si possible, prier comme elle ou devenir athée comme elle.

Si l’on considère que, dans les débats sur la citoyenneté, la nationalité et ses droits priment sur toute autre considération, on ne peut donc être décrit comme Juif de Belgique ni Turc de Belgique si l’on est belge. On est Belge de culture juive, Belge d’origine turque ou de culture turque, voire Belge turcophone, si on cultive la langue turque. Et si l’on a une double nationalité, on peut être Belgo-Turc, Belgo-Israélien, Belgo-Marocain, Belgo-Français, etc.

On a abusé du mot citoyenneté pour s’en prendre aux minorités.

Tant qu’on utilise le mot nationalité, tout ça reste encore facile à expliquer. C’est quand on utilise son synonyme, citoyenneté que les confusions s’installent et que les choses se gâtent. Celui-ci permet aux défenseurs d’une Belgique soi-disant exclusivement « judéo-chrétienne » de s’en prendre à toute forme de différence. On devrait peut-être même réfléchir au concept de cours de citoyenneté qui sous-entend qu’on apprend à devenir citoyen. Si on peut apprendre à avoir un comportement citoyen qui cadre dans le vivre ensemble, on ne peut apprendre à être un citoyen, puisque c’est notre carte d’identité qui dit si on l’est (et alors, on l’est totalement) ou pas (et alors, on ne l’est nullement).

La citoyenneté ne se divise pas par la culture de chacun parce que nationalité et culture s’inscrivent sur deux plans fondamentalement différents. La première est un fait technique qui implique des droits, la seconde est un univers, une référence, un mode de vie, et elle constitue un droit. Quant à la multiculturalité, eh bien je vous annonce que la Belgique, l’Europe, ont toujours été des lieux de multiculture. Mais ça, c’est pour un prochain article.

Hello, goodbye.
Entre-temps, j’espère que l’on pourra débattre de ce « vous » malheureux et, peut-être, révélateur. Et, à terme, réinstaurer la nationalité comme la première de ces « valeurs » que des xénophobes brandissent à qui mieux mieux pour insinuer que les minorités ne les partageraient pas par essence.

Le respect de l’absolutisme de la qualité de citoyen est une des conditions fondamentales à la fondation d’un vivre ensemble basé sur le respect mutuel. Jusqu’ici, nous avons fait le contraire. Nous avons pris acte de la division de la société en communautés et, comme c’était facile, on a tiré à boulets rouges sur chacune de nos communautés dès que l’occasion se présentait, pour sortir à l’inverse nos calicots « je suis juif » lorsque l’assassinat a pris la place de la petite discrimination quotidienne dont la majorité ne trouvait pas utile de s’occuper. Il ne faut pas s’étonner alors que dans les minorités, certains éprouvent du ressentiment envers la communauté majoritaire.

Comment voulez-vous que des citoyens qui sont en principe égaux devant la loi, et qui se sentent néanmoins rejetés ou mal compris, qu’on traite de « vous » dans un édito, ne ressentent pas le besoin de se reclure dans ce qu’ils perçoivent comme leur communauté, à la fois un lieu sûr, mais aussi, hélas, un lieu où les idées tournent en rond parce que déconnectées du bateau national, parce que teintées d’une paranoïa bien compréhensible. Qu’on soit de culture juive, marocaine, turque, africaine, francophone en Flandre ou flamande à Arlon.

Au final, ces raisonnements sur l’appartenance poussent des Belges à ne plus se concevoir que comme des « vous ». Et c’est là que logiquement, l’on envisage effectivement de s’exiler dans un pays où on a l’impression qu’on obtiendra enfin cette reconnaissance toute simple : celle d’être un citoyen comme n’importe quel autre. Il est temps que toutes les communautés minoritaires se voie offrir cette banalité-là !

  1. C’étaient des camps d’extermination, pas de concentration.
  2. Je parle de la « communauté » des Belges d’origine turque, pas de ses parlementaires.
  3. Merci au commentateur Facebook qui m’a rappelé ce texte.

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0 Comments

  1. Hansen
    juin 13, 14:59 Reply
    J'aime votre analogie, pourquoi 99%pour cent des nlphones ne retournent pas en Flandre et ajoutons pourquoi 99% des frphones ne retournent pas en Wallonie? Je crois que c'est pcq à bruxelles, Brussels, brussel, bulusaier, etc..., tout le monde il est chez soi. C'est le dernier havre de "paix" en ce bas monde.
    • guypimi
      juin 13, 22:49 Reply
      Si 99%des nlphones retournaient en flandre ce ne serait pas un dépeuplement de Bruxelles ! Sans recensement qu'ils ont saboté pas possible de savoir combien il y en a mais les indices n'en montre pas des masses. Mais ils revendiquent une disparité non démocratique. En principe 1 votant=1 votant mais pas pour eux !
      • Marcel Sel
        juin 14, 16:15 Reply
        Il faut toujours surprotéger les minorités nationales. Maintenant, sur tout ce qui n'est pas culturel, c'est un problème en effet que 13% aient autant à dire sur nos routes que 87%.
        • Ana
          juin 16, 13:21 Reply
          Il ne faut jamais surprotéger personne.
  2. guypimi
    juin 13, 17:16 Reply
    Bonjour, Comme souvent excellent article qui fait réfléchir y compris pour moi sur ma tendance à considérer les flamingants comme étant les seuls " autres" dans mon pays. Si j'avais un racisme anti-flamand ce serait un auto-racisme car mon père est né à Diest d'une mère pure flamande. Depuis l'épuration ethnique walleen buiten j'ai bourlingué dans pas mal de pays de la Francophonie européenne et africaine. Je n'ai donc pas vécu ici les élans citoyens de la marche blanche par exemple . Cet article m'interpelle par une réflexion personnelle sur l'appartenance de tous quelque soient les origines à notre communauté ce qui me semble évident. POURTANT il me semble et interroge votre opinion sur le concept de désaffiliation de Robert Castel appliqué à ce texte. Nous sommes tous Belges pour autant que nous ne choisissions pas de nous en exclure volontairement. Je pousse la logique de la liberté individuelle un pas plus loin en considérant qu'il est possible et pourquoi pas légitime de se désaffilier de la communauté Belge par exemple en souhaitant "que la Belgique crève" ou que je choisisse de prôner la charia ou que je quitte mon pays pour aller combattre contre les démocraties ? Il y a des nuances de comportements entre ces actes mais j'y vois une communauté de processus cognitifs de désaffiliation. Dans chacun de ces actes il y a une claire distanciation de l'appartenir à notre communauté. Loin de moi l'idée ou le fantasme d'encourager chacun à participer à un salut au drapeau matinal ou autre singerie "patriotique". Que chacun se situe comme citoyen selon son propre souhait dans la limite de ne pas CHOISIR de s'en exclure. Q'en pensez-vous ?
  3. guypimi
    juin 13, 17:26 Reply
    By the way je vous dirais si ma pension va réellement être améliorée et dans quelle mesure je ne serais plus contrant de vivre avec 1123 €/mois avec un fils de 10 ans et de payer mes études de doctorat ! Si ce n'est pas encore du toursivage institué je pourrais contribuer à vos articles que j'apprécie hautement. C'est de salubrité civique !
    • Marcel Sel
      juin 13, 18:02 Reply
      Non, je compte interdire aux retraités de contribuer :-)
      • Albert Jacquemart
        juin 14, 16:54 Reply
        Et à un travailleur sous payé ayant charges de familles qui doit compter l'affectation de chaque € dont il dispose pour le mois? Et je ne rigole pas, c'est mon cas. Avec évidemment mes regrets frustrés.
        • Marcel Sel
          juin 14, 22:12 Reply
          Vous etes une des innombrables raisons pour lesquelles je tiens à ce qu'on puisse consulter mes articles gratuitement et sans scrupules :-)
  4. Frydman
    juin 13, 18:40 Reply
    Merci Marcel d'avoir pris le temps d'exprimer ce que je vis et ressens depuis que je suis scolarisée (depuis 1958) ... ce "vous", cette insinuation que mon vrai pays est Israël et non la Belgique, j'en ai marre ... Il est vrai que comparativement à certaines autres contrées les juifs de Belgique ont droit à être pleinement citoyens au sens juridique du terme. Il faudrait maintenant que la population, qui n'est, dans son ensemble, pas raciste, accepte aussi de nous considérer comme concitoyens, sans a priori, sans clichés, et pour cela, il faudrait que les gens nous rencontrent et nous fréquentent, tout simplement. Combien de Belges ont-ils rencontré leurs compatriotes juifs?
    • u'tz
      juin 14, 21:28 Reply
      bienvenue au club, si en plus vous n'êtes pas spécialement yahviste...
  5. Irène Kaufer
    juin 13, 19:00 Reply
    un point d'accord et un point de désaccord : 1) le point d'accord, ce "vous" et "nous" qui envoient comme message subliminal : vous n'êtes pas tout à fait comme nous (et parler de "retour" en Israël est vraiment un lapsus révélateur !) Mais cela avait déjà commencé avec la fameuse phrase de Valls, "sans les Juifs la France ne serait pas la France", qui suggérait aussi que les Juifs n'étaient pas des Français comme les autres (car dire "sans les Français la France ne serait pas la France" serait évidemment absurde) ; 2) le point de désaccord : cette confusion entre "Juifs" et Israël" est en partie aussi portée par une (grande) partie des Juifs de Belgique (et je le regrette personnellement). Après l'attentat au Musée juif, le drapeau israélien flottait aux côtés du drapeau belge et l'hymne israélien a été joué. Parce que deux des victimes étaient israéliennes ? Pourtant, une autre victime était française, mais on n'a pas entendu la Marseillaise pour autant. Cette présence israélienne dans des cérémonies en hommage à des Juifs est assez systématique et intrusive, et elle ne fait que renforcer la confusion.
    • Marcel Sel
      juin 14, 16:12 Reply
      D'accord Irene, mais ce n'est pas parce qu'Israël entretient la confusion que nous devons tomber dans le piège. Quand la RTBF filme une petite manif apres l'incendie d'un magasin tenu par un Belge juif et parvient à montrer le SEUL manifestant qui a un T-shirt Israël, ce n'est pas Israël le problème. Mais c'est vrai que trente drapeaux israeliens dans une manif contre l'antisémitisme sèment la confusion. Mais tout cela étant dit, c'est un droit inaliénable que de manifester avec le drapeau d'Israël.
      • Pfff
        juin 14, 18:20 Reply
        Droit inaliéné Je crains de tomber dans l'amalgame, mais, soyons fou, je me jette dedans : est-ce que la patrie israélienne, refuge des juifs, et la peur de l'antisémitisme n'ont pas un vague rapport, une connexion, ne serait-ce que dans l'esprit de certains juifs ? Par ailleurs, cette haine obsessionnelle (si, si, j'insiste) de tout ce qui est "judéo-chrétien" conjuguée avec une déclaration d'amour éperdue des juifs (à condition qu'ils soient coincés entre les yésidis et les turcs, façon tutti frutti) ... est-ce moi, ou il y a là comme une légère dissonance ?
        • Marcel Sel
          juin 14, 22:14 Reply
          Il n'y a juste pas la moindre haine obsessionnelle. C'est vous qui faite une fixette.
        • Pfff
          juin 15, 10:21 Reply
          "le Belge d’origine catholique a encore du mal à faire abstraction de ça" Le Belge d'origine catholique est un arriéré, c'est bien connu, ma bonne dame. Heureusement Marcel la lumière veille à ce qu'il ne retombe pas dans ses affreux penchants nazi. "les tenants du nationalisme européen évoquent une civilisation judéo-chrétienne qui constituerait le substrat de l’Europe d’aujourd’hui" Idem. Cela existe, le nationalisme européen ? L'Europe et le nationalisme ne seraient pas tout à fait opposés ? Une civilisation judéo-chrétienne. Cela pue l'immonde nauséabond des heures les plus sombres. Le décor est planté. "qui constituerait" Les judéo-chrétiens sont très hypothétiques, mais nous leur nieront quand même activement la gueule. Ils sont le Mal. "le substrat de l’Europe" Le reliquat, plutôt après toutes les joyeusetés du progrès en chantant, deux siècles de massacres de la dite civilisation, qui n'a bien sûr jamais existé par ailleurs. L'Europe serait chrétienne et juive ? Plutôt pas d'Europe, alors. Vive le roman national des terres d'immigration. "par rapport à une prétendue norme prétendument de souche ou autochtone ou judéo-chrétienne ou que sais-je" immondes judéo-chrétiens, tous des Dupont-Lajoie, rien que d'y penser, mon estomac se soulève "une Belge d’origine catholique (si, j’y tiens, ça montre bien le ridicule de certaines expressions) " Le catholique est risible, dérisoire, ridicule. "les Belges d’origine catholique (héhé, j’aime vraiment bien l’expression…) " héhé, ce que vous êtes intelligent, Marcel. Un vrai petit positiviste. Héhé, c'est Homais Sel, c'est Marcel Combes, à qui on ne la fait pas.
        • Pfff
          juin 15, 10:54 Reply
          Non mais, Marcel, cela ne vous épuise pas, tant d'originalité ? Vous n'êtes jamais lassé de reproduire inlassablement un discours tout à fait moisi, vieux de deux siècles ? Et puis, les catholiques, que vous devez chaque fois ressusciter, pour pouvoir mieux les honnir, cela n'est pas éreintant, assommant, ce tour de passe-passe ?
          • Marcel Sel
            juin 15, 12:46
            Pfff, vous devriez être content, je me compte dans les « Belges d'origine catholique » et je n'ai pas l'habitude de renier mes racines.
        • Pfff
          juin 15, 11:22 Reply
          Vous êtes tout à fait qualifié pour être un petit père du peuple belge, Marcel. Et je sens que votre cœur plein d'amour y aspire. Certes, le dix-neuvième et le vingtième siècle n'auront pas été avares en petits pères. Mais récemment, cela manque quelque peu. Je vous rassure tout de suite sur les compétences requises : selon Péguy, il suffit de ne pas savoir monter à cheval.
        • Pfff
          juin 15, 14:07 Reply
          "Pfff, vous devriez être content, je me compte dans les « Belges d’origine catholique » et je n’ai pas l’habitude de renier mes racines." Parce que vous payez des coups à des curés de Golias qui crachent sur ma religion ? Je ne crois pas que cela compte, Marcel
        • Pfff
          juin 15, 14:28 Reply
          "Le monde est plein d'idées chrétiennes devenues folles." G. K. Chesterton "Le Monde est plein d'idées non chrétiennes devenues folles." Ph. Muray Il serait temps que vous assumiez vos filiations.
      • Shakuhachi
        juin 14, 20:46 Reply
        "c’est un droit inaliénable que de manifester avec le drapeau d’Israël" Et avec le drapeau du Hezbollah ?
        • Marcel Sel
          juin 14, 22:51 Reply
          Si le Hezbollah n'est pas une organisation terroriste, pareil.
        • Shakuhachi
          juin 15, 16:42 Reply
          Marcel, vous me répondez : « Si le Hezbollah n’est pas une organisation terroriste, pareil. » (càd que s'il ne l'est pas, il y aurait un « droit inaliénable de manifester avec le drapeau du Hezbollah ») Question : Pourquoi mettez-vous à l'égard du Hezbollah une condition que, visiblement, vous n'appliquez pas à Israël ?
          • Marcel Sel
            juin 15, 17:18
            Je sous-entendais "reconnu terroriste par la Belgique ou, le cas échéant, l'Union européenne", bien entendu. Pour le Hezbollah, la branche militaire est reconnue comme terroriste par l'UE, la branche militante pas. Donc, techniquement, on peut brandir un drapeau de la seconde, pas de la première. Pour Israël, je ne l'ai pas vu apparaître dans les organisations terroristes légalement reconnues en Belgique…
        • Shakuhachi
          juin 15, 18:15 Reply
          Vous me dites : « Pour Israël, je ne l’ai pas vu apparaître dans les organisations terroristes légalement reconnues en Belgique… » Il ne manque à votre réponse que le souvenir des « Animaux malades de la peste ». Ne vous sentez-vous pas, pour le coup, un tantinet tartufe, Marcel ?
          • Marcel Sel
            juin 16, 12:12
            Non, je ne me sens pas tartuffe. Je parle du droit, ce n'est pas mon jugement moral. Pour moi, Israël est aujourd'hui un État qui en occupe un autre et établit un blocus sur une partie autonome de celui-ci. C'est aussi un État qui a pris l'horrible habitude de répondre de façon horriblement disproportionnée à tout ce qu'il considère comme « une attaque du Hamas ». Est-ce que le mot « terroriste » convient ? J'ai du mal à répondre oui parce qu'Israël, en même temps, ne programme pas spontanément des massacres de civils pour terroriser une population. C'est dans la disproportion de la réponse qu'il agit de façon humainement inacceptable. Il n'y a pas de terme pour ça, à ma connaissance. Donc, tartuffe, certes non. Précis, peut-être.
        • Shakuhachi
          juin 16, 13:47 Reply
          Si j'étais Ehoud Barak, peut-être que je dirais comme lui que si j'étais Palestinien, je ferais sûrement partie d'une organisation terroriste. Mais je ne suis pas Ehoud Barak. Si je reviens à mes moutons de départ (ceux bouffés par le Lion de la fable avec parfois un berger ou l'autre), j'entends que vous ne voulez pas d'un « droit inaliénable de manifester avec le drapeau » du Hezbollah si ce dernier est rendu noir par les jugements de cour de la fable mais que vous brandissez un « droit inaliénable de manifester avec le drapeau d’Israël » en l'absence de mot pour dire « l'humainement inacceptable » des menées israéliennes dont vous n'évoquez pourtant qu'une petite partie et en exonérant Israël de toute volonté de massacrer délibérément des civils.
          • Marcel Sel
            juin 16, 18:11
            Le droit inalienable de manifester avec le drapeau d'un pays reconnu par l'UE est un fait.
        • Shakuhachi
          juin 16, 20:27 Reply
          Vous vous perdez un peu mais ce n'est pas grave. Il n'est pas anodin de recourir à ce « droit inaliénable de manifester avec le drapeau d’un pays reconnu par l’UE » lorsque ce pays a, depuis des décennies et aujourd'hui encore, des menées délibérément « humainement inacceptables ». État censément « juif » (mais œuvrant aux antipodes de ce que disait Hillel qui ramenait l'essence de la Torah à « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse ») et applaudi par de censément Juifs qui, tout en faisant aussi bonne figure que possible, entendent bien n'y pas regarder de trop près et tout faire pour qu'on n'y regarde pas. Accessoirement : j'ai cru comprendre aussi qu'inaliénable était le droit au retour des réfugiés palestiniens.
      • u'tz
        juin 14, 21:35 Reply
        qu'est-ce que ce serait bath et inaliéné que des juifs flamands manifêtent avec des lions flamands noirs sur fond jaune...
  6. Hansen
    juin 13, 19:01 Reply
    Voilà qui vous honore, monsieur Sel, car les pensionnés se demandent s'ils sont encore considérés comme citoyens, autrement dit j'ai l'impression qu' ils comptent pour du beurre et qu'ils feraient bien de former un nouveau parti des pensionnés ou cesser de se plaindre s'ils n'utilisent pas cet instrument démocratique. Par ailleurs, étant bruxellois et malgré ma nostalgie pour la Belgique "de papa", je me rends compte que nous sommes devenus citoyens de Flandre, de Wallonie ou de Bruxelles, avant d'être citoyen belge. Par conséquent, les bruxellois auraient plus intérêt à voter pour la NVA, la force principale de notre pays que d'adhérer à une fédération Wallonie Bruxelles coûteuse et sans avenir.
  7. Salade
    juin 13, 20:55 Reply
    mais être juif, pour certains juifs; n'est ce pas un statut supérieur à être belge?
    • MUC
      juin 14, 19:47 Reply
      En effet c'est leur droit. Comme le droit de double nationalité (pas toujours si évident). Où le droit de quitter la Belgique, en émigrant à Israel, mais de revenir châque année pour les soins médicales (le dentiste, ...), moins chèrs ici que dans le Pays Promis. Payé par la sécu social (à laquelle ils ont contribué).
    • u'tz
      juin 14, 21:48 Reply
      intéressant comme point de vue, si être juif est supérieur à être belge... y a toujours israel. tous les êtres belges pourraient jalouser
      • u'tz
        juin 14, 22:19 Reply
        des arabes israel n'emmerderaient pas une flamande de bxl qui passerait à côté d'eux même sans caméra cachée
        • thomas
          juin 15, 23:30 Reply
          @marcel, Graag snel een artikel over de communautaire issues tussen Vlamingen en Franstaligen, want Uit 't Zuiltje houdt het écht niet langer uit.
  8. Suske
    juin 14, 01:01 Reply
    Brillant, comme le plus souvent. Vous pinaillez avec la plus grande pertinence qui puisse être: en révélant à quel point certains petits détails auxquels personne ne prête attention, une fois passés au crible de votre argumentation sans concession, se révèlent être témoins de postulats fallacieux. Toutefois, pour une fois, j'ai tiqué sur un passage, chapitre Let it .BE: Vous dénoncez tout d'abord l'assimilation entre les victimes de l'holocauste et le gouvernement d'Israël, ce que je ne peux qu'approuver. Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de "prétendre imposer à la population qui fut la cible de l’épouvante suprême d’être « meilleure » qu’une autre" ? En quoi est-ce "plus humain que les autres humains" que de renoncer à l'extrême droite? Ne demande-t-on justement pas à Israël de se comporter comme tout autre état de droit?
    • Marcel Sel
      juin 14, 16:16 Reply
      Non, justement, je vous parle d'un discours que j'ai dejà entendu plusieurs fois, "comment ils osent faire ce qu'ils font en Israël alors qu'ils ont été exterminés"…
      • u'tz
        juin 14, 22:05 Reply
        simple confusion entre extermination et colonialisme
  9. Pfff
    juin 14, 10:41 Reply
    "Car, avant tout, Mehdi Nemmouche a tué à Bruxelles, en Belgique, des Belges." C'est vrai que les touristes israéliens, ils sentent le pâté. Vive le roman NATIONAL des terres d'immigration. FNLRPS ! Qu'est-ce qu'on s'amuse, qu'est-ce qu'on rit.
  10. Rik-Rak
    juin 14, 10:49 Reply
    Poussons jusqu'à l'absurde : pourquoi diable des pays, des nationalités ? Si avant d'être "juif" je suis"belge", avant d'être belge je suis "européen", et avant cela encore humain de la "planète Terre". Finalement, pourquoi ne pourrais-je pas disposer de la nationalité française demain matin ? Si un papier suffit pour me déclarer de citoyenneté française avant la belge, ma culture personnelle n'ayant manifestement rien à faire dans l'histoire, pourquoi me l'empêche-t-on ? Pourquoi ne puis-je obtenir la citoyenneté burundaise si un papier suffit ? Les nations, la citoyenneté, prennent leur origine dans un souhait bien légitime de survie. Il fallait se rassembler pour subsister. Il fallait se battre pour conserver un territoire vital. Ces habitudes ont perduré très naturellement, puisque selon toute vraisemblance il n'est pas possible d'imaginer un groupe humain qui serait intrinsèquement juste. Et ne peuvent être remises facilement en cause puisque ces groupements sont l'essence même de notre existence. Tous parents, certes. Mais aussi tous différents. Et l'humain ne peut vivre dans une tour de Babel. Il lui faut grouper, sécuriser, harmoniser. Tout en évoluant. Lorsque des habitants X déménagent "à jamais" pour un pays Y, plusieurs cas de figures peuvent se présenter. Il y a ceux qui, pour des raisons propres, ne cesseront de vouloir effacer au plus vite leur passé en éduquant leurs enfants comme des petits Y et en ne les confrontant qu'un minimum à la culture de départ, la X. D'autres feront ce qu'il faut pour obtenir la citoyenneté Y mais conserveront en privé un maximum de la culture X. La culture Y les intéressera à des degrés divers ; on peut pour ainsi dire du rien au tout. Dans ce cas on peut se demander pourquoi demander une citoyenneté Y ? La culture semble ne pas pouvoir être invoquée (et pour cause la culture c'est comme l'émission gazeuse intestinale qui suit immédiatement la potée au chou : on l'entend, la sent mais ne la voit pas. Elle est insaisissable). Mais si la culture ne peut être invoquée, alors quoi ? C'est quoi la "citoyenneté" ? Car si j'invoque un régime politique, je retombe aussitôt dans le travers dénoncé plus haut, car la politique n'est rien d'autre que de la culture.
    • Pfff
      juin 14, 16:55 Reply
      "Les nations, la citoyenneté, prennent leur origine dans un souhait bien légitime de survie. Il fallait se rassembler pour subsister. Il fallait se battre pour conserver un territoire vital. Ces habitudes ont perduré très naturellement, (...)" Et voilà ! La Nation, naturelle et immémoriale. Alors que non, pas du tout : la Nation est sortie tout armée des révolutions françaises et américaines. Avant cela, on s'en passait fort bien. On a vu comment elle nous protégeait merveilleusement la Nation : depuis qu'elle est sur terre, c'est la boucherie non-stop.
      • heu, Pfff, vous êtes sûr que les boucheries non-stop n'existent que depuis que les Nations existent? (je ne suis pas très calée en histoire, mais il me semble que ça se tapait sur la gueule pour un oui ou pour un non avant, justement...)
        • Pfff
          juin 16, 16:27 Reply
          Mélusine, Pour envoyer des peuples entiers sur les champs de batailles, il a fallu attendre la Nation. Avant cela, la guerre était le fait de soldats (généralement des gens sans le sous qui s'engageaient -pour une solde - et subissaient le mépris bien profond des communautés villageoises) et de la noblesse, dont c'était le métier. La guerre résolvait à la fois le chômage et le problème d'héritage des cadets de lignée (qui ne se faisaient aucune illusion sur leur condition de chair à canon). C'est-y pas beau ? Mais l'armée française (les fameux soldats de l'an II) fut la première armée du peuple, inaugurant une ère de boucherie sans aucune commune mesure avec celles qui l'avaient précédé. Inutile de dire que les français sont extrêmement fiers d'avoir inventé cela. Par contre, quand l'Allemagne (un ramassis de dizaines de petits pays, qui n'avaient pas encore eu le génie de se rassembler dans un grand élan nationaliste) leur rend leur monnaie napoléonienne, avec des intérêts de retard, ils trouvent cela franchement immonde.
      • Rik-Rak
        juin 16, 11:54 Reply
        Je ne vise pas le mot, mais bien le comportement. L'être humain trie, assemble, compare et s'unit selon des règles implicites et explicites, et ce en vue de buts variés. La survie en est un. Un groupement humain pérenne finit non seulement par adopter des règles propres, mais encore par assimiler chaque composant au sein d'une identification commune. "Mon" groupe n'est pas "ton" groupe car chez nous on se peint le visage de cette manière, on mange ainsi, on cause pas pareil, on raconte comme ça et on se souvient d'une histoire unique. Toute intrusion est mal vue car met en danger l'équilibre connu. On sait ce qu'on a, pas ce qu'on aura. Je ne dis pas que c'est un comportement qui ne peut évoluer. Je dis qu'il est à mon sens illusoire de vouloir s'affranchir d'une caractéristique si profondément ancrée en nous.
        • Pfff
          juin 16, 16:51 Reply
          "L’être humain trie, assemble, compare et s’unit selon des règles implicites et explicites, et ce en vue de buts variés. " Mais il faut admettre que la nation est un concept parmi d'autres. "La nation est le peuple en armes." comme disait Régis Debray. Il n'y aucun raison de croire que le nationalisme ne remplirait pas ses promesses. On peut être certain que la réhabilitation du nationalisme trouverait les circonstances nécessaires à remettre le peuple en armes. Les uns contre les autres. Le poids du nationalisme dans les mémoires collective est tel qu'il produirait (le positivisme est un long et pénible revival perpétuel) les effets connus. Il n'y a qu'à voir comment Poutine y revient. Le nationalisme est une self fulfilling prophecy. Raison pour laquelle Bart De Wever est persuadé d'"être dans le vrai".
        • Pfff
          juin 16, 19:14 Reply
          Voilà que je déconne à plein tube : "mémoire collective". Au secours ! Cela n'existe pas, la "mémoire collective" ! Chacun sa cervelle et les vaches seront bien gardées !
    • Pfff
      juin 15, 10:50 Reply
      Immatricule La Nation qui protège. Le Socialisme qui élabore. On aurait bien surpris les millions de soldats allemands de 1914, avec leurs matricules, si on leur avait fait remarqué qu'ils étaient les premiers immatriculés sociaux de tous les temps.
    • Pfff
      juin 15, 11:06 Reply
      La politique n'est jamais que de la religion. Raison pour laquelle les chrétiens ont inventé la séparation de l’Église et de l’État. Cette première séparation des pouvoirs, la plus primordiale de toute, est à l'origine des libertés personnelles et du personnalisme chrétien. Cette séparation est bancale, fragile, largement illusoire, contradictoire dans les termes. Elle est très faillible. Hélas, cette séparation fut mise à mal par le socialisme, qui n'est qu'un ramassis de culs-bénis (complètement et irrémédiablement tarés, Renan et Comte en tête : si on y regarde de plus près, c'est tout simplement épouvantable). Le socialisme n'est qu'un tentative pour "enchanter" la politique et de faire main-basse sur le religieux.
      • attila
        juin 16, 14:12 Reply
        Moi il me semblait que c'était Kubilai Khan qui avait inventé la séparation des églises et de l'état pour pouvoir gérer ses populations d'obédiences multiples au sien du même empire du Vietnam à l"Europe orientale...
        • Pfff
          juin 16, 18:57 Reply
          Euh, Kubilai était un mongol qui pratiquait le syncrétisme ( à la mode romaine antique, ou à la mode chinoise (avec les trois voies - qui ont suscité pas de guerres de religion entre elles, d'ailleurs). Le syncrétisme, cela fonctionne moyen, avec les monothéismes, puisque ces religions ne disent pas du tout la même chose, contrairement à ce que radote Marcel. Il vaut mieux garder ses distances, tant que possible. Son empire, qu'il tenait de son grand-père n'a pas tenu fort longtemps. En Europe, il avait quelques bouts de steppes ignorées, tout au plus. Puis on a eu Tamerlan, qui était un musulman beaucoup plus exclusif (zigouillage de 5 % de la population mondiale).
    • Pfff
      juin 15, 11:07 Reply
      Bref, les socialistes ne sont ni fiables, ni honnêtes, ni conséquents, dès qu'il s'agit de religion.
      • u'tz
        juin 16, 22:10 Reply
        rien compris perso, kubilaï khan était socialiste ? heureusement qu'il n'a pas syncrétiquement duré sur la steppe du papy de sarkozy...
  11. Pfff
    juin 14, 11:38 Reply
    « Car, avant tout, Mehdi Nemmouche a tué à Bruxelles, en Belgique, des Belges. » Pas étonnant, avec toutes les blagues belges qu'il a entendu depuis l'enfance ! Coluche, génocidaire !
  12. Pfff
    juin 14, 12:27 Reply
    "Quant à la multiculturalité, eh bien je vous annonce que la Belgique, l’Europe, ont toujours été des lieux de multiculture. Mais ça, c’est pour un prochain article." Toutafait : c'est d'ailleurs pour cela qu'on l'appelle l'Eufrique.
      • Pfff
        juin 17, 10:58 Reply
        c'est chic, et doit le rester, par Santa Belgica.
  13. Pfff
    juin 14, 13:00 Reply
    Back to the Tomorrowland Hollande fasciné par Renan, Zemmour par Michelet, Onfray par Proudhon, Houellebecq par Comte http://youtu.be/JulmkVVfyDA Mais que feraient ces pauvres gens sans les catholiques ? Rien, assurément. Nous sommes donc très coupables, nous autres catholiques, puisque c'est de notre faute si ce sont des crétins. Todd le spirite qui se bat contre le fantôme des catholiques-zombies, les légions perdues de Jules César. Le pauvre Marcel, qui se demande qu'est-ce qui se passe dans l'espace, et bien sûr, reprend toute la bêtise française, en l'aggravant, car telle est la pente fatale du Belge. Petit récit d'un banquet par Charles Baudelaire, où l'on va "selon les occurrences et le crescendo particulier de la bêtise chez les foules rassemblées dans un seul lieu, porter des toast à Jean Valjean, à l'abolition de la peine de mort, à l'abolition de la misère, à la <i>Fraternité universelle</i>, à la diffusion des lumières, au vrai Jésus-Christ, <i>législateur des chrétiens</i>, comme on disait jadis, à M. Renan, à M. Havin, etc., enfin à toutes les stupidités propres à ce 19ème siècle où nous avons le fatiguant bonheur de vivre, et où chacun est, à ce qu'il paraît, privé du droit naturel de <i>choisir ses frères</i>."
    • u'tz
      juin 14, 22:09 Reply
      "Nous sommes donc très coupables, nous autres catholiques, puisque c’est de notre faute si ce sont des crétins." votre lucidité m'effraye les cathos auraient-ils une conscience ?
  14. Pfff
    juin 14, 13:11 Reply
    Ice, ice, baby http://www.slate.fr/story/102907/rachel-dolezal-pretendu-noire-blanche
    • Pfff
      juin 14, 13:14 Reply
      Il semblerait qu'il y ait une Conchita Saucisse dans la kashrout !
  15. Pfff
    juin 14, 17:49 Reply
    "Nous nous mentons à nous-mêmes" http://www.lejdd.fr/Culture/Livres/Alain-Finkielkraut-Nous-nous-mentons-a-nous-memes-633951 "L'arbre généalogique des uns est tenu pour suspect et leur enracinement pour “nauséabond”, tandis que les autres sont invités à célébrer leur provenance et à cultiver leur altérité." Les Juifs sont les derniers à oser et pouvoir dire la vérité face au confusionnisme totalitaire. http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Alain-Finkielkraut-Les-politiques-nous-prennent-pour-des-enfants-520095 "(...) à l’instar de Kolakowski, le philosophe polonais, je me définis comme conservateur, libéral, socialiste." Encore un libéral conservateur. "Mais pour être plus précis, je suis en délicatesse avec la gauche depuis que je dénonce le racisme, la francophobie, la judéophobie qui sévissent dans les lieux protégés par l’antiracisme officiel."
  16. wallimero
    juin 14, 23:09 Reply
    @ Marcel, ah bon "Et non, il n’y a pas de devoir lié à cette nationalité, sinon, en gros, et uniquement pour ceux qui l’ont acquise de leur vivant, celui de ne pas s’impliquer dans le terrorisme. D’ailleurs, le mot devoir n’apparaît pas une seule fois dans la Constitution." Bon, je croyais qu'il fallait être vivant de qq sorte pour acquérir une nationalité... mais soit, pourquoi cette distinction entre ceux qui ont acquit la nationalité "de leur vivant" et ceux qui ne l'ont pas acquise de leur vivant? La naissance a-t-elle une valeur emblématique pour l'humaniste intergalactique? Je suis plutôt pour le principe que tout le monde doit avoir une nationalité. Si on n'en n'a qu'une, on ne peut pas la prendre, si on en a deux, c'est autre chose, une des nationalités peut décider que les limites sont dépassées. Si un joueur de fout belge de parents immigrés décide de jouer pour l'équipe nationale autre - et potentiellement contre les Belges, de quelle nationalité est-il? Si un naturalisé basque commet un acte terroriste type CCC, de quelle nationalité est-il? C'est quoi un humaniste intergalactique qui s'accroche à la nationalité pour abaisser encore plus ses propres racines quand il a déjà le ventre au sol? très 19ième tout cela IS nous démontre chaque jour que personne n'a d'autre droits que celles que la société lui accorde, et toi tu nous parles d'acquis par naissance? joli Marcel, vraiment joli VV
    • Marcel Sel
      juin 15, 12:40 Reply
      Walli, ce n'est pas moi qui distingue ceux qui ont acquis leur nationalité de leur vivant et ceux qui sont nés belges, c'est la loi qui permet la déchéance dans les 15 ans (si ça n'a pas changé) après l'acquisition de la nationalité, et en principe, uniquement si on en a une autre. Cela signifie qu'au-delà de se terme, ou si on est né belge, il n'y a pas de possibilité de déchéance, et donc, il n'y a plus de devoir lié directement à la nationalité. Quand il n'y a pas de sanction, il n'y a pas de devoir. Sur la double nationalité, c'est un droit légal et il entraîne le droit, par exemple, de jouer pour une équipe de l'autre nationalité ou de faire son service militaire dans le pays de l'autre nationalité. Dès lors que la Belgique admet le principe de double nationalité, ce sont des faits. Par ailleurs, le monde est organisé en États et ce n'est pas moi qui ai inventé cette organisation. Je n'abaisse pas mes "propres" racines, elles ne sont pas ethniques mais philosophiques. De cette organisation en États découle une série de droits que je n'ai pas inventés non plus. Quant à la participation à l'État islamique, qui concerne aussi bien des Belges d'origines diverses que des Belges d'origine catholique (héhé), on peut les déchoir de droits politiques, les mettre en prison, et beaucoup sont déjà tués sur place. Bref, pour tout ça, il y a une réponse légale (ou létale). Mais si vous êtes contre les États, pourquoi vouloir un État flamand ? Là, je ne vous comprends plus.
      • Pfff
        juin 15, 17:11 Reply
        [NOTE DU CENSEUR SEL : Pfff, arrêtez de penser à ma place, je ne laisse ce message idiot que pour info, le suivant, je le zappe.] "des Belges d’origine catholique (héhé)" h&hé. Allez plus vite Marcel. Dites d'origine nazi. Ou d'origine pédophile. Sinon plus personne ne comprend.
      • thomas
        juin 16, 00:01 Reply
        Het is inderdaad pijnlijk dat uw vrijzinnig opgevoed kind op straat in België zomaar in aanraking kan komen met wettelijk beschermde Godsdienstzotten en twee jaar later in Syrië zit en niets meer met u te maken wilt hebben. De kans dat een of andere pater hem overtuigd om in het klooster te treden lijkt me dan weer onwaarschijnlijker.
        • thomas
          juin 16, 00:03 Reply
          Ik bedoelde natuurlijk overtuigt.
  17. serge
    juin 15, 11:08 Reply
    J'ai du mal à comprendre. A mes yeux, il y a une série de vous et nous, qui cohabitent ou qui s'opposent, avec plus ou moins de points communs, le plus petit commun dénominateur d'entre eux étant la nationalité qu'ils partagent. Mais quand je considère la communauté juive ultra orthodoxe, pour prendre un exemple frappant, elle représente à mes yeux de belge de base, catholique non pratiquant, un "vous" (un "eux") par rapport au "nous" auquel j'appartiens. Ils vivent différemment, parlent une autre langue, ne se mêlent que peu aux autres communauté, s'habillent différemment, adoptent d'autres valeurs,... La nationalité que nous partageons ne suffit certes pas à les considérer comme faisant partie de "mon monde". Ils font néanmoins partie de "mon pays". Et je prône une cohabitation pacifique, je me réjouis de leur présence, je veux qu'ils sentent protégeés dans le pays que nous partageons. Je ne me sens pas du tout raciste vis-à-vis de cette communauté (il ne s'agit d'ailleurs pas de race mais de religion). Mais je ressens profondément notre différence. Et je ne suis pas surpris qu'ils nous quittent pour rejoindre une terre avec laquelle ils ont manifestement plus d'affinités, un pays où le vase clos dans lequel ils évoluent sera beaucoup plus large et donc protecteur. En conclusion, je trouve naturel de parler de "vous" (de mentionner une altérité) quand on parle des communautés qui nous composent. Est-ce que je vous choque, Marcel?
    • Marcel Sel
      juin 15, 12:52 Reply
      Je n'irais pas jusqu'à dire que vous me choquez. Cela dit, tout dépend d'où vous parlez. Si vous parlez culturellement, les Belges juifs orthodoxes peuvent être « vous ». Tout comme votre voisin catholique du renouveau charismatique ou tout simplement, les femmes par rapport aux hommes ou les enfants par rapport aux adultes. Là où vous outrecuisez, c'est quand vous affirmez qu'ils ont « manifestement plus d'affinités » avec Israël. D'abord, c'est contredit par le nombre de Belges juifs orthodoxes qui émigrent, non pas en Israël, mais bien aux États-Unis. Ensuite, vous émettez un jugement moral sur le rapport à la nationalité d'un groupe de citoyens donné. J'ai même rencontré des juifs orthodoxes qui se pensent belges avant toute autre chose, nationalement parlant. Vous savez quoi ? Il y en a même qui pensent qu'Israël devrait disparaître… Donc, le vous, sur le plan de la nationalité, entraîne apparemment systématiquement un jugement moral qui n'a pas à exister. Par contre, trouver que des membres d'une autre communauté vous semblent différents, ben évidemment, sinon ce ne serait même pas drôle :)
      • serge
        juin 15, 13:45 Reply
        Nous sommes d'accord alors. Même sur les juifs qui déménagent vers Israël, car ce sont eux (et pas la majorité qui reste) qui ont manifestement plus d'affinités avec Israël (d'où leur départ). Et je vous avoue qu'il est d'ailleurs possible que dans certains cas ce ne soit pas vrai, qu'ils partent peut-être à regret, pour plus de sécurité.
        • Pfff
          juin 15, 14:19 Reply
          Ou ils fuient les agressions (attentats, agressions des enfants à l'école, etc.) des catholiques-zombies et autres esprits frappeurs, qui sont tous des nazi. J'adore vous entendre vous congratuler en parlant de la réalité. Pendant ce temps-là, l'enseignement public à Bruxelles tend à être Judenrein. Heureusement qu'il reste les Madrassah, où les juifs trouvent refuge.
        • Salade
          juin 15, 15:26 Reply
          partir en Israel pour plus de sécurité? point de vue à courte vue, vu la manière dont ça se passe dans les environs proches de ce pays...
        • u'tz
          juin 16, 22:52 Reply
          @Pfff "Pendant ce temps-là, l’enseignement public à Bruxelles tend à être Judenrein." je suppose que vous avez des chiffres et surtout la capacité de dire qui est juif... bien sûr comme vous vous définissez juste comme catho, les juifs sont sans doute pour vous juste les yahvistes... pas ceux dont les nazis étaient obligés (puisque non livrés par leurs pairs ou leur ennemis ou leur façon d'être) de chercher les caractéristiques raciales afin de poursuivre l'éradication... en israël, être juif = n'être pas arabe (indigène évidemment), et ça nourri (pourri) pas mal de trucs chez nos compatriotes arabes... plus physiquement que la dénomination "génocide" (estampillé "mr", "cdh" sans reynders ou özdemir) arménien chez nos compatriotes turcs
  18. Nicolas
    juin 15, 12:07 Reply
    Pourquoi fustiger (à juste titre) une différenciation basée sur la culture (juive dans cet article) qui est le produit d'amalgames chez le belge moyen, et défendre l'existence de la LBCA d'autre part ? Cette dernière, de par son dénomination même, devrait vous horripiler. Pourtant, ce ne semble pas être le cas (en tout cas, vous légitimez sa création). L'existence même de cette "ligue", qui n'a rien d'universelle, participe pleinement à ce que vous dénoncez. Il existe, pour traiter ces cas, le centre pour l’égalité des chances. Celui-ci est exemplaire dans le traitement des dossiers. Il n'y a donc aucune raison valable pour avoir fondé cette ligue. Et à la différence de cette ligue, il ne peut être accusé d'impartialité. La seule raison que je vois, ce sont des accusations gratuites que cette ligue n'hésite pas à émettre et qui viennent assez régulièrement entacher la réputation de certaines personnes sur base d'accusations infondées (la plupart du temps). Est-ce que la lutte contre l'antisémitisme peut s'abroger le droit de faire des victimes collatérales sous prétexte d'un objectif qui passerait avant toutes autres considérations ? Qu'est devenu ce professeur ? http://www.rtbf.be/info/regions/detail_un-professeur-du-lycee-emile-jacqmain-a-t-il-tenu-des-propos-antisemites?id=8900624 A-t-il été condamné ? De par sa réaction, de par l'énormité de l'accusation, et de par les explications des autres élèves de la classe, j'ai un gros doute sur la véracité des propos de l'étudiante qui l'a accusé (en tout cas, de son aptitude à évaluer la situation). Évidemment, aucun communiqué depuis lors de la LBCA. Silence radio. Sont-ils toujours convaincus du bien fondé de ces accusations, ou pensent-ils que leur combat passe avant tout ?
    • Marcel Sel
      juin 15, 12:56 Reply
      Je défends l'existence de la LBCA au sens où l'initiative est parfaitement légale. Je déplore toutefois certaines déclarations de Joël Rubinfeld et un certain radicalisme, c'est ce que j'écris d'ailleurs dans l'article.
      • Nicolas
        juin 15, 13:48 Reply
        Parfaitement légal jusqu'au jour où une victime va porter plainte pour diffamation. Faire le procès à l'avance en médiatisant des dossiers qui n'ont pas encore été jugés, ça vous parait digne d'une démocratie ? Ce sont des méthodes d'extrême droite. Et sinon, vous savez quel a été le dénouement de ce dossier ?
        • Marcel Sel
          juin 15, 14:07 Reply
          Eh bien curieusement, Nicolas, jamais personne n'a porté plainte contre moi pour diffamation. Étrange, non ? Si les journalistes ne s'intéressaient pas aux affaires qui n'ont pas (encore) été traitées en justice, celle-ci pourrait s'en donner à cœur joie, les juges pourraient taper à la tête du client, les injustices (de la justice) ne seraient jamais dénoncées. Combien d'innocents ont été condamnés à mort aux USA parce que la presse n'a pas été regarder plus loin que le bout du nez de la justice ? Comment Dreyfus aurait-il été blanchi sans l'intervention d'Émile Zola ? Quel policier ne se sentirait pas tout-puissant si la presse ne subvertissait pas son pouvoir ? Du reste, il en va de même quand ce sont les policiers qui sont les victimes (je n'ai pas attendu que la justice se prononce dans l'affaire des policiers caillassés dans la manif). De plus, entre un événement discriminatoire et un procès éventuel, il peut y avoir des mois voire des années de souffrance, d'injustice. La méthode d'extrême droite, ce serait au contraire de museler la presse pour qu'on laisse les pouvoirs dévier à qui mieux-mieux (qu'ils soient de gauche, de droite, ou d'extrême quelque chose). Par ailleurs, il n'y a pas encore eu de dénouement dans ce dossier à ma connaissance, sinon, j'en parlerais, quel qu'il soit. Je n'ai d'ailleurs dans mes articles pas dit que l'injustice envers Cindy était la vérité. J'ai dit que si c'était le cas, elles avaient tout le monde contre elles injustement. Et sur base des infos que j'ai, c'est une probabilité assez forte.
        • Nicolas
          juin 15, 14:44 Reply
          Marcel, je ne vois pas pourquoi vous détournez la conversation sur vous ? Je ne pense pas que vous ayez jamais prétendu qqch dont vous n'étiez pas certain, ou alors j'ose espérer que cela a été mis au conditionnel. Donc, premier paragraphe HS. Second aussi. A porpos de la LBCA. Ne me dites pas qu'ils ont appelé l'enseignant concerné pour avoir sa version de faits. Vous savez très bien que cela ne fait pas partie de leur méthode. Contrairement aux journalistes sérieux qui donnent les deux versions. Quant aux infos que vous avez. Moi, je ne les ai pas. Alors soit vous les partagez que je puisse affiner mon opinion, soit pas. Mais dans ce dernier cas, soyez cohérent, n'argumentez pas sur base de "je sais, mais je ne peux pas en parler". Enfin, je ne sais pas dans quel article vous parlez de ce cas. Mais, je veux bien le lien s'il vous plait.
          • Marcel Sel
            juin 15, 17:15
            Bon, désolé, dans le système WP, on ne voit pas le début de la conversation. J'ai été vérifier et donc, en effet, j'ai cru que vous parliez de moi (suite à la brillante intervention de MUC sur l'affaire Sverdloff). Ça ne rend toutefois pas mon paragraphe HS, parce que ce qui vaut pour moi vaut aussi pour la LBCA évidemment. À ce propos, je sais, pour l'avoir vérifié, qu'en tout cas dans certaines affaires, la lBCA a suivi les événements après s'être manifestée. Je ne sais pas pour l'enseignant. Donc, non , "je ne sais pas" que ça "fait partie de leurs méthodes". Je vous rappelle que je suis en profond désaccord avec Joël Rubinfeld notamment sur l'affaire du cercle BDS et sur son interprétation de l'antisionisme quasi-forcément antisémite. Mais la LBCA a aussi révélé des affaires qui restaient tues dans la presse et rien qu'à ce titre, elle a son utilité. Je donne mes infos quand elles ne sont pas confidentielles et quand elles ont un sens au sein d'un article. Donc, désolé, vous êtes un peu obligé de me faire confiance, ou pas. Pour le cas du professeur, je n'en ai pas parlé tout simplement parce que je n'ai pas enquêté dessus. On ne peut pas tout faire :-)
        • MUC
          juin 16, 09:18 Reply
          Monsieur Sel, merci pour la qualification "brilliant". ENFIN ! Je vous invite de nous informer en détail des résultats de "l'affaire Sverdloff". Après deux ans, on en a droit. Après les mensonges qu'on a dû avaler .....
          • Marcel Sel
            juin 16, 12:15
            Vous n'avez droit à rien, c'est moi qui choisis les sujets et arrêter de parler de mensonges, SVP, vous commencez sérieusement à troller là, et il y aura un moment où je ne le tolèrerai plus.
        • MUC
          juin 16, 22:31 Reply
          Je viens d'écrire "on" en a droit, pas "moi", j'en ai droit. Mais vous avez raison. J'ai exagéré. Je m'excuse. Je promets de ne plus y parler. L'affaire ne vaut pas la peine ; ceux qui veulent savoir la vérité, la connaissent. D'ailleurs, c'est quoi, "troller" ?
          • Marcel Sel
            juin 16, 22:47
            Troller, c'est harceler avec des arguments ad hominem, ad personam ou hors-sujet.
      • MUC
        juin 17, 08:50 Reply
        Ah bon. Donc si dans une querelle ('vulgaire') de voisins, quelqu'un accuse quelqu'un d'autre de racisme, ou d'anti-semitisme, ou de sexisme ... dans un cas où il n'y avait vraiment pas d'anti-semitisme, de racisme ou de sexisme, ..... c'est un trol ?
        • u'tz
          juin 19, 00:01 Reply
          eh trolleke!.. t'as oublié 'homophobië'
  19. Pfff
    juin 15, 12:32 Reply
    Monsanto et la gauche Certes, Monsanto, ce n'est pas bien. Quelqu'un pourrait m'aider à établir le hit-parade des plus grands affameurs du tous les temps ? J'ai déjà quelques noms. Mao, Staline, Kim Young 1, 2 et 3.
  20. Eridan
    juin 15, 13:06 Reply
    Le problème soulevé par Delvaux n'est pas seulement, comme vous le dites, une question de différence entre citoyenneté et culture, mais surtout celui des communautés a-territoriales (voire extra-territoriales). Etre Wallon ou Bruxellois, ou Flamand, ou Germanophone, c'est relever d'une communauté définie de manière institutionnelle et territoriale locale. Nous sommes bien placés pour voir que, quand il y a problèmes, c'est aux « points de contact » territoriaux ou d'interpénétration. Il y a là une très nette dissymétrie de statut (et, donc, d'une certaine manière, une inégalité, pour ne pas dire une « discrimination »), avec les communautés qui, non seulement, ne disposent pas d'un territoire local spécifique (ou ne se limitent pas à celui-ci), mais qui, en plus, se définissent par une double appartenance et, de ce fait, par des liens parfois/souvent ambigus avec des intérêts externes (ce que vous appellerez parfois « culture », par euphémisme), ce qui renvoie nécessairement à la question de la loyauté et de la cohérence communautaire, voire nationale. Ces différences justifient pleinement, à mon sens, le « vous » et le « nous » de Delvaux. Vous ne pouvez pas effacer par une simple négation des différences de fait, de perceptions réciproques, de confiance, de cohérence sociale, qui ne relèvent pas seulement -très loin s'en faut- du seul statut institutionnel, comme d'être ou non belge (notamment) en vertu de sa carte d'identité.
    • Marcel Sel
      juin 15, 13:59 Reply
      "Le problème soulevé par Delvaux n’est pas seulement, comme vous le dites, une question de différence entre citoyenneté et culture, mais surtout celui des communautés a-territoriales (voire extra-territoriales)." Il y a d'autres communautés extraterritoriales, comme la francité qui fait que des Wallons se considèrent français et non belges. Ou que des Francophones de Flandre y sont perçus (eh oui, déjà là) comme des étrangers. Il y a des Flamands orangistes qui font donc primer leur langue/l'espace néerlandophone sur leur nationalité et il y a des Germanophones qui se considèrent comme des Allemands en exil. Après, les identités s'accumulent. Ainsi, on peut parfaitement adhérer au FDF et être juif, tout comme on peut être député belge juif de la N-VA nationaliste. Ça n'empêche pas de prendre des nouvelles de ce qui se passe au niveau de la communauté juive ni d'avoir un lien particulier avec Israël (ou pas). Dans ce sens, utiliser le "vous" alors qu'elle est de toute évidence sur le plan de la citoyenneté et pas sur celui de la culture, revient bien à présumer du sentiment d'appartenance d'autrui. "Etre Wallon ou Bruxellois, ou Flamand, ou Germanophone, c’est relever d’une communauté définie de manière institutionnelle et territoriale locale." Oui, mais ça n'a pas de relation avec la langue dès qu'on est hors de cette territorialité locale, comme les Francophones de Flandre ou les Néerlandophones de Wallonie, à qui aucun droit particulier n'est attribué. Par ailleurs, je le répète, la judéité (ou toute autre appartenance à une communauté) vient aussi après le concept de citoyenneté. Viviane Teitelbaum est Belge, bruxelloise, dépendant de la communauté française. ENSUITE, elle s'identifie à ce qu'elle veut. La relation communautaire est indépendante de la relation à l'État et à ses subdivisions. Dans celle-ci, il n'y a pas de "vous" qui tienne.
      • Salade
        juin 15, 19:09 Reply
        A mon sens, tout communautarisme est une belle connerie. L'identité, quelle merde qu'on remue sans cesse depuis une vingtaine d'années. L'identité comme placebo en cas de mal-être social, quelle horreur rabachée sans cesse dans les médias par peur d'atteinte à la propriété capitaliste (qui démarre par son appart ou sa maison de rangée) : beurk. Il est beau ce 21ème siècle! JE N'EN AI ABSOLUMENT PAS BESOIN Je me sens terrien. Cela ne vous dérange pas j'espère.
        • Rik-Rak
          juin 16, 12:34 Reply
          Je comprends parfaitement que vous vous sentiez "terrien", mais cela ne suffit pas à ordonner le mouvement de 7 milliards d'être humains (permettez-moi cet arrondi... terrestre). Se sentir terrien n'efface pas par magie les affinités qui vous sont propres, et ce dans tous les domaines. Pensez-vous pouvoir vivre heureux au sein de DAESH ? Seriez-vous content de manger quotidiennement des aliments détestés ? Pourriez-vous vous épanouir au sein d'un groupe ne jurant que par le polythéisme ou le sacrifice rituel ? Non bien sûr, car vous disposez de votre propre sensibilité. S'affirmer terrien ne résout pas le problème de la cohabitation, malheureusement.
      • Rik-Rak
        juin 16, 11:28 Reply
        (1) Qu'est ce qui différencie la relation à l’État d'une relation communautaire et (2) quels sont les arguments qui justifient cette prétendue séparation ? Qu'est ce qu'être Belge ? Un habitant administratif d'un territoire donné ? Une subordination à un régime législatif déterminé caractérisé par des avantages et des inconvénients ? Un vaste menu dans lequel on peut se servir, ou pas, comme on le souhaite ? Qu'est ce qui différencie la France de la Belgique ? Pour quelles raisons ne fusionnerait-on pas l'ensemble des pays du Monde entier ? Pour quelles raisons refuser une nationalité à une personne ? Dans quelle mesure un citoyen est-il en devoir d'exprimer sa loyauté nationale ? Le concept de double nationalité n'est-il pas contradictoire ? D'où proviendrait cet engouement pour le sport international si le communautaire était à ce point indépendant du sentiment patriote ? L'idée d'une trahison à la Nation, je vise les temps de guerre, a-t-il un encore sens si la séparation invoquée est avérée ? Séparer le communautaire de la nation, je veux bien, mais il faut alors le prouver. Et personne ne le fait, ce qui me chagrine fortement.
        • Pfff
          juin 16, 18:07 Reply
          "Qu’est ce qui différencie la relation à l’État d’une relation communautaire" La loi ! (enfin, maintenant qu'il n'y a plus aucune hiérarchie entre les normes de l’État,celles des les communautés et régions ... distinction abolie au nom des droits de l'homme communautaire, c'est beaucoup moins clair chez nous, que partout ailleurs) La Belgique est une migraine.
    • Pfff
      juin 15, 17:22 Reply
      "des communautés a-territoriales (voire extra-territoriales)." "très nette dissymétrie de statut" "des liens parfois/souvent ambigus avec des intérêts externes" Résumons : les juifs sont des cosmopolites ambigus et privilégiés. Depuis Dreyfus, on a fait des pas de géants dans la comprenure, dites donc. Avant juif faisait de vous un boche, maintenant c'est comploteur des intérêts externes. Quelque part, on a compris que juif et boche ne marchaient plus main dans la main. C'est l'effet de la culture historique scolaire intensive, qui fait de chaque citoyen belge un aigle. Cela fait plaisir de voir que l'on a retenu les leçons du passé. Le progrès existe ; je l'ai toujours su.
      • Rik-Rak
        juin 16, 20:58 Reply
        Pfff a écrit : « Qu’est ce qui différencie la relation à l’État d’une relation communautaire » La loi ! (enfin, maintenant qu’il n’y a plus aucune hiérarchie entre les normes de l’État,celles des les communautés et régions … distinction abolie au nom des droits de l’homme communautaire, c’est beaucoup moins clair chez nous, que partout ailleurs) La Belgique est une migraine. Je ne peux pas accepter cette réponse. La loi n'est pas ce qui différencie mais plutôt ce qui unit les deux relations. La relation communautaire passe au travers de la loi mais ne s'en suffit pas alors que la relation à l’État elle, et comme je le comprends au vu des textes exposés par Marcel Sel, semble purement et simplement caractérisée par la seule loi. Ainsi l'obéissance aux lois suffirait à la relation citoyenne tandis que s'ajouteraient au sein des relations communautaires des us et coutumes diverses et variées. En somme, la citoyenneté serait réduite à l'imposition ou à l'octroi d'un système législatif plus ou moins protecteurs en fonction des cas et des circonstances, dont on pourrait tirer la quintessence sans se préoccuper le moins du monde de la morale pour peu que la loi ne soit pas enfreinte, parfaitement indépendant des arcanes complexes qui fondent la vie sociale. En somme une vision technique et aseptisée du citoyen, une sorte de Monde Idéal(isé). Intéressant... :D
      • Pfff
        juin 17, 15:20 Reply
        Mais non Rik-Rak, contrairement à Marcel, qui demande une autocritique publique des vieilleries ( pinyin : sì jiù) (parce qu'il est anti-catholiques, qu'il veut écraser les catholiques et qu'il veut détruire les catholiques) et une nouvelle loi pour accompagner le futur de demain, et contrairement à nos législateurs, qui maltraitent notre Constitution dans une cave de la rue de la Loi, à grand coup de rotatives dans les tibias, je suis plutôt de votre côté et de celui de Montesquieu ou de Maistre : pas touche à la loi sans tremblements ! Kotow ! Kotow ! Kotow ! Moins de lois, plus de moeurs ! Corruptissima respublica, plurimae leges.
        • Marcel Sel
          juin 17, 17:38 Reply
          Désolé, Pfff, le message où vous m'accusez de vouloir détruire les catholiques ne sera pas publié. La prochaine fois, évitez l'argumentum ad personam et plus encore le procès d'intention à mon égard. Merci.
      • Pfff
        juin 17, 15:35 Reply
        "sans se préoccuper le moins du monde de la morale" Morale et citoyenneté ? Mais comment juger de l'adéquation de la morale avec la citoyenneté et qui juge ? ... Un juge ! Et selon quoi ? La loi ! Moins de préoccupations, plus de mœurs ! Moins de morale, plus de mœurs !
  21. Pfff
    juin 15, 19:04 Reply
    Comment terroriser ? Tiens, Xi Jinping qui réactive la momie de Mao, Poutine qui revient aux fondamentaux du bolchévisme, et qui réactive aussi la momie de Staline, Hollande qui trimballe des cercueils (mais où a-t-il mis son turban ?), DAECH qui profane les tombeaux des saints chiites. Le vingt-et-unième siècle sera égyptien antique et sera trépas, comme aurait dit Malraux. Là-dessus, le Pape, le précédent et celui d'avant, célestes sans trop se fatiguer : culture de mort, culture de mort, culture de mort. Ces Papes sont polis. Machouilleurs de cadavres serait plus approprié.

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